00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Clément Oulier, bonjour, vous êtes le cofondateur et directeur général d'Aum, D'Aum, comment on dit ?
00:08Aum.
00:09Aum, A-U-U-M, c'était pas facile, il y avait un piège pour moi.
00:13Ce matin vous venez de lever 15 millions d'euros en avril dernier, vous avez conçu un laver qui nettoie, désinfecte et sèche les verres en seulement 20 secondes avec une quantité d'eau limitée.
00:22Vous venez ce matin nous parler de l'ambiance, un peu du climat des affaires que vous voyez avec ces débats budgétaires.
00:28Alors là on a une copie qui a été rejetée ce matin, ça sera le budget présenté par le gouvernement qui sera débattu à partir de demain dans l'hémicycle.
00:36Est-ce que vous avez l'impression, comme beaucoup de chefs d'entreprise que je reçois ici, qu'on est à l'arrêt dans le pays ?
00:42Il y a un attentisme global, ça on le constate très bien et nous on travaille beaucoup avec des grosses entreprises du CAC 40
00:50et on sent bien que les budgets sont gelés, que les embauches sont gelées, que les projets aussi sont dans l'attente.
00:56Donc nous on est aussi un peu dans l'attente, sauf qu'on peut se permettre d'attendre un peu moins longtemps que les grandes boîtes.
01:02C'est-à-dire qu'aujourd'hui quand vous allez voir des grandes boîtes pour leur dire j'ai une alternative au gobelet, en plastique ou en carton, écoutez-moi, on dit vous n'êtes pas la priorité.
01:12Non on n'est clairement pas la priorité, après on arrive quand même à s'en sortir.
01:15On a la chance d'avoir la loi AGEC anti-gaspillage économie circulaire qui arrive avec l'interdiction des gobelets jetables qui arrive pour 1er janvier 2026.
01:25Mais on se rend compte que, évidemment, l'écologie n'est pas la priorité, l'environnement non plus.
01:31Il y a des avancées à ce niveau-là, mais le contexte budgétaire et je pense le maintien des marges aussi dans un contexte économique qui est compliqué,
01:41avec les taxes douanières, etc. Notamment sur le luxe, on voit qu'il y a un recul et un attentisme global.
01:48Alors vous, votre propos, c'est quand même de dire, pas se laisser démoraliser, il faut y aller surtout en tant qu'entrepreneur
01:55et il faut mettre en place une espèce de stratégie de résilience. Qu'est-ce que vous entendez par là ?
01:59Alors nous, dans notre stratégie de résilience, on a la chance, vous l'avez dit, d'avoir levé 15 millions d'euros.
02:04Donc c'est une vraie opportunité pour nous de construire et de sortir un petit peu de ce brouillard.
02:12Nous, on n'a pas la possibilité de ralentir, donc il faut aller sur d'autres marchés, trouver d'autres verticales.
02:16Donc on a la force d'avoir une technologie vapeur qui est révolutionnaire.
02:20Donc on va essayer de s'attaquer à d'autres marchés, d'autres verticales, notamment le marché du solaire dans quelques années.
02:25Et je pense qu'il faut sortir justement, il faut se diversifier.
02:29Si moi je n'attaque que le marché de l'immobilier, du bureau en France,
02:35dès qu'il y a des sous-brosseaux comme ça ou des phases d'attente, c'est très compliqué.
02:40Donc on commence à attaquer d'autres marchés comme les pays nordiques, les pays balques qui sont en forte croissance et belle dynamique.
02:49La Pologne aussi, on ne le sait pas forcément, mais la Pologne est un pays qui est très très dynamique.
02:54Et puis le Moyen-Orient, donc aller chercher ailleurs.
02:56Alors je ne dis pas que c'est simple pour toutes les entreprises d'aller à l'international.
02:59Nous, on a la chance d'avoir un produit qui le permet, qui peut se faire assez bien.
03:02Et je pense qu'il faut très très vite changer de cap.
03:06C'est-à-dire qu'il faut avoir une force commerciale internationale dès le début du projet, ce qui n'est pas simple.
03:10Alors c'est là où il faut trouver, il faut être agile.
03:12Nous, on travaille avec des distributeurs et justement avec des partenaires indirects
03:16qui vont du coup développer nos produits à l'international.
03:20Des levées de fonds de 15 millions d'euros, on n'en a plus beaucoup parce qu'en fait on a des levées assez faibles,
03:231 million, 2 millions, puis on a encore des grosses levées qui se font.
03:26Vous êtes dans un segment intermédiaire où ce n'est pas facile.
03:29Ça s'est passé comment ?
03:31Ça a été compliqué, c'est clair.
03:33On a eu la chance d'avoir nos investisseurs historiques qui nous ont accompagnés,
03:36plus des nouveaux investisseurs.
03:39Le groupe SEB aussi qui est rentré au capital, en industriel.
03:41Et je pense qu'il faut aussi être en capacité de montrer qu'on est en train de construire une boîte globale
03:47qui a un fort potentiel.
03:48Et justement, nous, notre modèle de distribution à l'international a été un vrai changement dans l'approche
03:54pour justement ne pas avoir à structurer des équipes dans chaque pays comme certains business
04:00et où là, ça peut être extrêmement compliqué, évidemment.
04:03Et ça prend du temps et comme on n'en a pas beaucoup, il faut aller vite.
04:05Vous parlez entre entrepreneurs du même secteur ?
04:09Vous vous soutenez ? Vous vous donnez des tips ou pas ?
04:11On se donne...
04:12Vous avez une boucle WhatsApp d'entrepreneurs ?
04:15Non, mais je connais évidemment pas mal d'entrepreneurs.
04:18Et c'est vrai qu'il faut se donner de l'énergie parce qu'on se rend compte que c'est dur.
04:21C'est dur partout.
04:22Donc, ça rassure aussi parce que parfois, quand on se regarde, on se dit peut-être que c'est home qui ne va pas bien,
04:28c'est home qui ne va pas aussi vite qu'on voudrait.
04:31En fait, on se rend compte que toutes les boîtes sont dans la même situation.
04:33Donc, ça rassure un petit peu aussi sur sa stratégie.
04:37Mais oui, les temps ne sont pas simples.
04:39On voit beaucoup de morosité ambiante, on va dire.
04:42Donc, il faut rester très, très optimiste.
04:44Et on espère qu'on va sortir de cet attentisme.
04:47On espère qu'on va voter un budget, c'est ça ? Pour avancer ?
04:50Oui, et puis j'espère.
04:51Enfin, c'est un des sujets aussi.
04:52C'est un des leviers, je pense aussi.
04:54Un des combats qu'il faut aussi réussir à mener, justement avec le budget.
04:57Mais la commande publique, je crois que c'est 200 milliards de biens et services par an.
05:02J'aimerais réellement qu'on arrive à réfléchir au maximum la commande publique sur les PME innovantes françaises.
05:09C'est un vrai bon levier.
05:11Sauf qu'aujourd'hui, la commande publique, elle est axée uniquement sur le prix.
05:14Tout à fait.
05:15Mais je pense que là, il y a des opportunités, justement, pour réinjecter de l'euro dans une économie réelle.
05:22Faire confiance aux startups.
05:24Ce n'est pas toujours le cas dans la commande publique ?
05:25Oui, startups et PME françaises, c'est vrai.
05:28C'est souvent le prix qui drive et on ne réfléchit pas forcément aux impacts.
05:31Nous, on a eu la chance d'être aussi beaucoup subventionnés quand même,
05:34parce qu'en tant qu'entreprise qui fait de la R&D, qui fait de l'innovation ou autre.
05:38Mais nous, notre combat, c'est réussir à avoir du chiffre d'affaires,
05:41à avoir de l'activité business le plus tôt possible.
05:45Et la commande publique, je pense, a un rôle à jouer, en tout cas, dans ces périodes de crise aussi.
05:48Merci beaucoup Clément Oulier d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.