Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 22 heures
Ce mercredi 19 novembre, Yann Jéhanno, président de Laforêt France, était l'invité dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:04Yann Giano, bonjour, vous êtes le président de La Forêt France, on va évidemment parler immobilier avec vous,
00:09avec ce fameux statut du bailleur privé attendu depuis, je ne sais pas, des dizaines d'années, une bonne dizaine d'années,
00:16je pense qu'on en parle sur cette antenne.
00:18Il y a eu un espoir avec ce vote à l'Assemblée Nationale, mais un statut très amendé, très modifié.
00:24Hier, Marie-Cœur Doran nous racontait sur cette antenne que si vous prenez le statut, c'est moins intéressant que si vous ne le prenez pas.
00:29C'est quand même assez décevant.
00:31C'est décevant, en effet.
00:32C'est un statut qui a été porté par la précédente ministre du Logement, Valérie Létard, qui a écouté la filière,
00:38qui a compris qu'on avait besoin d'investisseurs privés en France, de bailleurs privés en France,
00:44et donc qui a compris que ces bailleurs privés avaient besoin aujourd'hui d'un socle de lisibilité fiscale.
00:51Ce n'était pas la panacée, mais c'était déjà une première étape, et on leur disait,
00:54vous êtes des acteurs à part entière du logement, et vous méritez ce statut du bailleur privé.
01:00Et c'est vrai qu'au fil des débats, au fil des amendements, il a perdu de son intérêt,
01:05notamment dans l'immobilier ancien.
01:07Alors, on va voir ce qui va se passer au Sénat, on va voir ce qui va se passer en commission.
01:11Oui, ce n'est pas fini.
01:11Paritaire, ce n'est pas fini, mais en tout cas, ce n'est pas aussi bien engagé que ça aurait dû l'être.
01:16Le sujet, c'est que si votre rentabilité n'est pas assez intéressante, vous n'avez pas intérêt à louer,
01:22vous nous confirmez ce matin que la tension locative est toujours à son comble.
01:25Oui, toujours. On n'a jamais eu une tension locative aussi importante de chiffres.
01:30On a un stock de biens disponibles à la location qui a reculé de 31% en deux ans,
01:37et on a une demande locative qui a, dans le même temps, augmenté 36%.
01:41Donc, on voit bien l'effet ciseau.
01:43Celles et ceux qui pouvaient devenir propriétaires par le passé, les primo-accédants, ne peuvent plus aujourd'hui.
01:48Ils restent dans leur logement et les nouveaux endroits ne trouvent pas de déboucher.
01:50Oui, il n'y a pas de mobilité, en fait.
01:51Non, non, il y a très peu de mobilité.
01:52Ça ne bouge pas.
01:52Très peu de mobilité.
01:53Ce qui veut dire que toute personne qui rentre avec un bien à louer dans une agence chez vous
01:58trouve preneur en quelques secondes ?
02:00Ah oui, ça va extrêmement vite. D'ailleurs, c'est frustrant pour nous.
02:02On ne publie très peu de nos annonces parce qu'on a des candidats locataires
02:07qui viennent nous voir avec des dossiers complets, bordés, des cautions.
02:11Tous les documents qu'il faut et qui nous disent « mais je veux prendre ce logement ».
02:14Mais la demande est telle qu'on ne peut pas satisfaire.
02:17Ça crée beaucoup de frustration, beaucoup d'agressivité qu'on comprend.
02:20Aussi côté locataires qui sont dépourvus, qui ne peuvent pas poursuivre leurs études,
02:25qui ne peuvent pas prendre un emploi, qui ne peuvent pas accepter une mobilité professionnelle, évidemment.
02:29Ça bloque évidemment dans les choix de vie.
02:31Quand vous voyez des propriétaires qui sortent un bien du marché,
02:35la raison c'est la rentabilité locative, c'est le comportement des locataires.
02:38C'est quoi ? C'est un changement de braquet ?
02:41Ce n'est pas tant la rentabilité que le ras-le-bol de règles changeantes.
02:48Alors, climat et résilience pour la rénovation énergétique,
02:52une taxe foncière qui a augmenté globalement de plus de 20% au cours des cinq dernières années.
02:57Et ce n'est pas terminé.
02:59Un encadrement des loyers qui va tomber également à un moment.
03:02Il faut bien comprendre qu'un investisseur, il prend un papier, une calculatrice, un stylo,
03:06il regarde le reste à charge qu'il va avoir dans son investissement.
03:10Et quand les règles du jeu changent en cours de jeu, il est souvent déçu, dégoûté.
03:15Et il remet son bien en effet sur le marché en se disant, je vais arrêter de m'embêter avec ça.
03:19Cette nouvelle hausse de la taxe foncière où on va remettre des critères de confort pour augmenter le prix,
03:27il y avait le syndicat des propriétaires qui disait, mais c'est impossible à vérifier,
03:30vous allez compter le nombre de toilettes dans chaque logement, ce n'est pas possible.
03:33Vous en pensez quoi ?
03:34Oui, c'est ça.
03:35Il va falloir qu'on remette derrière encore une nouvelle administration
03:37qui va vérifier qu'on ait bien le confort qui soit prétendu.
03:43Je crois qu'on est dans le délire fiscal, dans le matraquage fiscal.
03:46C'est le concours l'épine.
03:47Nous, notre côté logement tous les jours, on a l'impression que tout est fait pour pénaliser le logement
03:54et faire en sorte que les Français soient encore plus dans la panade
03:57pour accéder que ce soit au logement social, pour devenir propriétaire pour la première fois
04:01ou pour devenir locataire.
04:03Donc le logement, c'est certain, n'a pas été placé au centre des priorités nationales.
04:08Et pourtant, le logement, c'est l'éducation, c'est l'emploi, c'est la mobilité, c'est la sécurité,
04:13c'est la stabilité et c'est le patrimoine.
04:15Pourtant, quand on regarde les chiffres des transactions immobilières,
04:17mais là pas sur le logement, sur les ventes, ça repartait un peu sur l'année 2025.
04:23Le marché immobilier aujourd'hui va nettement mieux.
04:26Ce n'est pas la panacée, mais ça va mieux.
04:28On va faire plus de 900 000 transactions au niveau national,
04:31ce qui est un dimensionnement finalement, un gabarit de transactions assez normal.
04:35Sous le million, assez sain.
04:35On emprunte à des taux d'intérêt qui sont là encore assez normaux, entre 3 et 3,5%.
04:43Et on voit que les Français, justement, ont bien compris que c'était une fenêtre.
04:47Celles et ceux qui peuvent prétendre à financer ou qui n'ont pas besoin de financer,
04:51c'est une fenêtre favorable pour l'achat.
04:54Mais ceux aujourd'hui qui font majoritairement tourner le marché immobilier,
04:57ce sont les secondos accédants, celles et ceux qui étaient déjà propriétaires,
05:01qui vendent un logement pour en acheter un nouveau.
05:03Il y a deux catégories à la peine.
05:04Les primo-accédants, qui n'arrivent pas à réunir l'apport nécessaire dont ils ont besoin
05:09pour pouvoir emprunter.
05:10C'était à peu près, il y a 7 ans, c'était plus de 50% des achats,
05:14les primo-accédants.
05:16Aujourd'hui, c'est 30%.
05:17Et puis les investisseurs, là encore, entre 2019 et 2025,
05:22on a perdu 10 points d'investisseurs.
05:24On est passé de 27% d'investissement locatif dans le cadre des achats
05:27au sein du réseau La Forêt, à aujourd'hui 17%.
05:30Donc deux catégories qu'il faudrait aider, mais ce n'est pas le cas.
05:34Sur les questions de transmission, on essaie de pousser un peu
05:36pour pouvoir avoir justement un apport suffisant
05:39avec des propositions qui ont été votées à l'Assemblée nationale
05:42pour permettre aux grands-parents de donner plus d'argent
05:45ou aux parents si c'est dans le cadre d'un bien immobilier.
05:47Ça, ça vous a aidé un peu ?
05:48Oui, c'est un signal positif, mais on entend tout aujourd'hui
05:54sur les transmissions, sur le patrimoine, sur la fiscalisation,
05:59sur la taxation.
06:00Donc un certain nombre de Français, aujourd'hui,
06:02sont totalement en attente et, je crois,
06:05dans une défiance encore plus importante,
06:08encore plus profonde vis-à-vis de la fiscalité en France.
06:11Merci beaucoup Yann Giano d'être venu ce matin
06:13dans la matinale de l'économie, le président de La Forêt France.

Recommandations