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  • il y a 11 heures
Ce vendredi 21 novembre, Xavier Barbaro, PDG de Neoen, était l'invité dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:038h21 sur BFM Business et sur AMC Live.
00:06Notre patron du jour, c'est Xavier Barbaro.
00:07Bonjour, le PDG de Neowen, fournisseur d'énergie renouvelable,
00:11racheté par le gestionnaire d'alactique Brookfield.
00:13Vous avez finalisé le rachat en mars 2025, retiré de la bourse de Paris.
00:18Vous êtes toujours là, Xavier, déjà.
00:20Qu'est-ce que ça fait d'être devenu canadien ?
00:22Et puis vous êtes resté à la tête de l'entreprise avec un changement d'actionnaire.
00:24Ce n'est pas tous les jours le cas.
00:26Comment ça se passe aujourd'hui et c'est quoi la feuille de route ?
00:30Ça se passe bien et la feuille de route est ambitieuse.
00:32En France comme à l'international, Neowen était déjà une société très internationale.
00:37L'Australie, par exemple, représente quasiment la moitié de notre activité.
00:40Mais en France et en Europe, on a évidemment des ambitions renouvelées avec ce nouvel actionnaire.
00:45On investit massivement, à la fois dans l'éolien et le solaire,
00:49ça c'est relativement classique, mais aussi beaucoup dans les batteries.
00:51En 2025, par exemple, les batteries représentent la moitié de nos investissements
00:55à l'échelle mondiale, mais c'est vrai aussi en Europe.
00:57Et ça, c'est quelque chose qu'on fait évidemment avec le soutien de notre actionnaire
01:00et avec une feuille de route, une ambition qui est de proposer du renouvelable,
01:04mais du renouvelable non intermittent.
01:06Oui, c'est ça qui est fascinant, c'est qu'on va bientôt pouvoir dire
01:08que le solaire ou l'éolien, c'est plus alternatif.
01:12Ça fonctionne comme le nucléaire.
01:13On peut le dire déjà, j'étais en Australie le mois dernier,
01:17on inaugurait un très grand parc éolien couplé à une très grande batterie
01:20pour livrer de l'électricité renouvelable dans des volumes extrêmement importants
01:25à des clients miniers, BHP, le groupe BHP, qui nous achètent de l'électricité
01:29comme ils achèteraient du nucléaire ou du charbon dans d'autres pays,
01:33donc de l'électricité en continu, jour et nuit.
01:35Et ça, ça marche aujourd'hui et dans des conditions économiques extrêmement convaincantes.
01:40Ce n'est pas du greenwashing à petite échelle, hors de prix.
01:44C'est vraiment quelque chose qui marche et qui répond à des besoins industriels.
01:48C'est-à-dire que les capacités des batteries aujourd'hui permettent de faire ça ?
01:50Vous pouvez nous donner un ordre d'idée, comment ça fonctionne
01:53et quel type d'autonomie on peut avoir ?
01:55Alors l'histoire de Neon dans les batteries date d'il y a 10 ans.
01:57Donc on a nous-mêmes vu l'évolution.
01:59On a commencé avec des batteries qui duraient une heure il y a 10 ans.
02:03Ça rendait des services au réseau, ça avait déjà beaucoup de valeur d'utilité.
02:07On a ensuite fait des batteries 2 heures, 4 heures.
02:09Aujourd'hui, on va vers des batteries de 8 heures, par exemple, en Australie.
02:12Et dans des conditions économiques qui marchent bien,
02:14parce qu'il y a eu énormément de progrès techniques,
02:16il y a eu énormément d'effets d'échelle chez nos fournisseurs et chez nous-mêmes.
02:20Donc aujourd'hui, on arrive à coupler du solaire et de l'éolien pas cher.
02:23Ça, c'était déjà le cas, on le savait.
02:25Mais aussi du stockage pas cher.
02:27Et ça, ça répond aux besoins de flexibilité du réseau.
02:29Ça répond aux besoins d'alimentation continue des industriels
02:33dans des conditions qui sont comparables à celles du thermique.
02:36Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'à la fin, Xavier Barbaro, le stockage plus l'éolien ou le solaire,
02:42j'arrive à un prix comparable au nucléaire.
02:44Oui, je vous donne un exemple.
02:46En Allemagne, par exemple, il y a eu à l'été 2025, récemment,
02:49des appels d'offres pour du solaire plus stockage.
02:51Les prix sont sortis entre 50 et 60 euros par mégawatt-heure.
02:54Alors, pour donner un repère, le nouveau nucléaire,
02:57on le sait parce qu'il y a des prix qui sont connus en Angleterre, par exemple,
03:01et aussi parce qu'il y a eu des analyses faites par la Creux, la Cour des comptes, etc. en France,
03:05c'est en gros une centaine d'euros par mégawatt-heure.
03:07Donc, vous avez du solaire plus stockage en Europe aujourd'hui, existant,
03:11parce que le nouveau nucléaire, on sait que ça prend 10-15 ans.
03:13Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas en faire.
03:14Il y a plein de bonnes raisons de faire du nouveau nucléaire,
03:16mais on a du solaire plus stockage aujourd'hui qui existe,
03:19qui marche et qui est moins cher que d'autres alternatives.
03:22Et est-ce que ça a du sens de faire ça en France ?
03:24Vous disiez, votre laboratoire ou l'un de vos laboratoires, c'est l'Australie.
03:26L'Australie, c'est des territoires qui sont absolument gigantesques.
03:29Vous avez là-bas des fermes solaires qui sont, je crois,
03:3220 à 30 fois plus grandes que les parcs solaires qu'on peut avoir en France,
03:35parce que aussi, j'imagine, ça coûte beaucoup moins cher,
03:37on peut s'installer au milieu du désert.
03:38En France, c'est quand même beaucoup, beaucoup plus compliqué,
03:40que ce soit pour trouver l'espace, d'un point de vue réglementaire.
03:43Est-ce que c'est reproductible, finalement,
03:45hors des pays qui ont comme ça des espaces absolument gigantesques ?
03:48Alors, les espaces gigantesques, évidemment, c'est à l'avantage de l'Australie,
03:51mais il y a aussi des coûts de connexion élevés,
03:53parce que quand vous êtes loin, il faut aller raccorder votre centrale,
03:55alors qu'en France, on a un pays qui est bien maillé,
03:57donc ça, ça se passe bien.
03:59Mais c'est vrai que trouver des grands espaces, c'est plus difficile,
04:03mais ce n'est pas impossible en France.
04:04Il y a de la place, on est quand même le plus grand pays d'Europe.
04:07Le réglementaire, je rebondis sur votre deuxième point,
04:09oui, là, ce n'est pas facile tous les jours.
04:11Là, en France, on est les champions du monde du réglementaire,
04:14et c'est évidemment à notre désavantage.
04:16Je vous donne un exemple.
04:17On a construit en Suède, par exemple,
04:20la plus grande centrale solaire du pays.
04:22elle produit des électrons moins chers
04:24que le coût de production qu'on a en France,
04:27où il y a pourtant beaucoup plus de soleil.
04:28Et ça, ce surcoût, il est vraiment d'ordre réglementaire,
04:31parce que tout est compliqué,
04:32parce que tout est taxé,
04:35parce que tout est long.
04:37Donc ça, malheureusement, à la fin,
04:38nos clients, que ce soit l'État,
04:40les utilities, des industriels,
04:42en payent ce surcoût.
04:44Est-ce qu'il veut dire qu'à la fin,
04:44quand il faut faire Choose France,
04:46puisque c'était cette semaine,
04:47le sommet de Choose France édition France,
04:49vous dites bof ?
04:50Oui, nous, on aimerait investir plus en France,
04:53mais c'est vrai que le rythme d'obtention des permis,
04:57les raccordements, tout est compliqué.
04:59Et c'est vraiment de la France,
05:00c'est un pays béni des dieux.
05:01Il y a de la place, il y a du soleil,
05:03il y a du vent,
05:04il y a un réseau électrique de grande qualité.
05:06Et pourtant, on pourrait aller beaucoup plus loin.
05:08Et on l'a vu dans le reportage précédent,
05:10il y a aujourd'hui des nouveaux usages électriques,
05:12que ce soit au niveau de la mobilité,
05:13ou que ce soit évidemment dans les data centers,
05:16que ce soit dans la substitution de ce qui existait avant
05:18avec du pétrole.
05:20Aujourd'hui, on va vers un monde plus électrique.
05:22On a besoin de tout le monde, en fait.
05:23Et donc, il faut qu'on accompagne ce mouvement.
05:25Je reviens sur les sujets d'innovation,
05:27on s'est un petit peu mamarote,
05:28on a parlé de ce qui se passait dans le domaine des batteries.
05:30Si on s'intéresse sur le solaire et l'éolien,
05:33à proprement parler,
05:34c'est quoi les prochaines étapes sur, je ne sais pas,
05:36des panneaux photovoltaïques
05:37qui seront plus efficients d'un point de vue énergétique,
05:39de l'éolien de nouvelle génération ?
05:40Qu'est-ce qui va arriver dans les années qui viennent ?
05:43De l'éolien de nouvelle génération, pas tant que ça.
05:45En gros, ce sont un peu les mêmes éoliennes.
05:47Ce qu'on va arriver à faire,
05:48c'est remplacer de vieilles éoliennes
05:50par des éoliennes plus récentes
05:52qui vont produire plus à, on va dire,
05:57sans rajouter des éoliennes.
05:59Donc, on pourra faire en France plus d'éoliens
06:01sans faire plus d'éoliennes.
06:02Ça, c'est déjà intéressant.
06:03Je pense qu'aujourd'hui,
06:04il y a une forme de ras-le-bol dans certaines régions
06:06et on peut l'entendre.
06:07Enfin, on est dans une démocratie
06:08et c'est une bonne chose.
06:09On avait reçu, il y a quelques temps,
06:11une start-up qui faisait des éoliennes
06:13à haute altitude.
06:14C'est une espèce d'énormes parachutes
06:16qui récupéraient l'énergie
06:18justement pour éviter d'avoir
06:20une dégradation des paysages.
06:22Je ne sais pas si c'est des choses
06:22sur lesquelles vous travaillez.
06:23Notre point de vue,
06:23c'est que la meilleure chose à faire,
06:26c'est de faire simple.
06:28Et donc, aujourd'hui, on a,
06:29je reviens sur le solaire,
06:31on a suffisamment justement d'innovation,
06:33de baisse des coûts
06:34pour pouvoir faire du solaire relativement simple
06:36et beaucoup moins cher qu'il y a 5 ans,
06:37beaucoup moins cher qu'il y a 10 ans
06:38et beaucoup moins cher que d'ailleurs
06:40que les alternatives existantes aujourd'hui,
06:42que ce soit du nucléaire ou du gaz.
06:43Donc, il va y avoir du solaire
06:45de moins en moins cher,
06:46des batteries de moins en moins cher,
06:48ça va répondre aux besoins du réseau.
06:49On a vu Total qui rachetait cette semaine
06:51des centrales à gaz.
06:53Alors, ils sont dans leur registre,
06:54mais ça veut dire qu'il y a un besoin
06:55de flexibilité.
06:56Le gaz est une bonne manière
06:58d'apporter de la flexibilité,
06:59le stockage aussi.
07:00Merci beaucoup Xavier Barbaro
07:02d'être venu ce matin
07:02dans la matinale de l'économie.
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