00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Notre invité c'est Daniel Ball, le président de la Fédération bancaire française et du Crédit Mutuel.
00:07Bonjour, on a beaucoup de choses à faire.
00:09Bonjour Laure Clusine.
00:09Daniel, ce matin, à commencer par ce que vous avez vous à nous annoncer.
00:13Vous étiez venu sur ce plateau il y a quelques semaines, nous parlait du questionnaire qu'on fait quand on doit ouvrir un prêt.
00:19Vous avez des nouvelles annonces à nous faire ce matin.
00:21Oui, en fin 2021, on a annoncé la suppression du questionnaire de santé pour les ménages qui voulaient s'endetter pour l'acquisition de leur résidence principale.
00:30Aujourd'hui, nous annonçons que nous prenons cette même mesure pour l'ensemble des professionnels, des entreprises, des commerçants, des agriculteurs
00:37qui veulent investir dans leur entreprise et qui dorénavant n'auront plus besoin de questionnaires de santé garantis et pourront ainsi avoir un accès quel que soit leur état de santé.
00:47On veut lutter contre toute forme de discrimination et notamment contre les discriminations liées à la santé.
00:52Donc si malheureusement un de nos clients aujourd'hui souffre d'un cancer ou sort d'une maladie, il pourra obtenir quand même le prêt et sans aucune surprime.
01:05Et nous appliquons cette règle pour tous les prêts que nous accordons à partir de maintenant.
01:09Mais nous revenons également en arrière et nos clients professionnels, absolument, nos clients professionnels qui actuellement payent une surprime sur leur assurance emprunteur
01:17n'en auront plus à partir du début du mois de décembre.
01:20Très intéressant. Alors je vais vous parler très froidement. Vous êtes banquier, Daniel Ball.
01:24Oui, banquier et assureur.
01:25Oui, mais votre métier, c'est le risque.
01:27Bien entendu.
01:28Vous prenez un risque.
01:29Nous prenons un risque, évidemment.
01:30Et là, c'est notre compagnie d'assurance, les assurances du crédit mutuel qui prennent le risque.
01:34Un risque double. D'une part, moins de revenus puisque plus de surprime, mais également davantage de sinistralité.
01:41Alors nous avons l'expérience de ce que nous avons fait sur les ménages, sur les particuliers.
01:46Vous dites que ça vaut le coup ?
01:47Nous savons que cette année, ça nous coûte 23 millions d'euros.
01:51Nous finançons ça grâce au dividende sociétal de Crénie Mutuel Alliance fédérale.
01:56Donc là, ça sera pareil.
01:57Ça sera exactement le même mécanisme et c'est le dividende sociétal qui le financera.
02:01Avec ça, j'imagine que vous dites, bon, là, vous parlez aux chefs d'entreprise, ça tombe bien, c'est le bon endroit.
02:06Ça va leur parler tout de suite.
02:08Vous voulez accélérer sur la clientèle business ?
02:10Oui, bien entendu. On veut continuer à nous développer sur le marché de l'entreprise et du professionnel.
02:15Nous sommes déjà aujourd'hui le banquier d'une entreprise ou d'un professionnel sur trois en France.
02:21Mais nous voulons vraiment être aux côtés des entrepreneurs, aux côtés de ceux qui investissent,
02:26pour leur permettre de réaliser leur projet.
02:28Et aujourd'hui, c'est tout particulièrement important.
02:30On voit bien que beaucoup de chefs d'entreprise sont hésitants avant d'investir.
02:36J'espère que cette mesure contribuera à les rendre moins hésitants et notamment qu'ils ne se posent plus de questions par rapport à leur état de santé actuel ou passé.
02:46Vous avez chiffré à peu près ce que ça représente.
02:48Pour ceux dont vous allez enlever la surprime, ils vont gagner à peu près combien ?
02:52Ça peut être plusieurs centaines d'euros par trimestre, absolument.
02:57Oui, oui, tout dépend du niveau de la surprime.
02:59Et j'ajoute aussi que certains qui ne pouvaient pas du tout être assurés,
03:03que vous aviez peut-être refusés,
03:05aujourd'hui peuvent revenir avec le dossier et nous allons les assurer.
03:08Très bien.
03:09C'est la volonté que nous avons de lutter contre toute forme de discrimination
03:12et d'être aux côtés de nos clients, de nos sociétaires,
03:16et là particulièrement des entrepreneurs et des professionnels.
03:18Eh bien, bravo à vous.
03:19Ça, c'est pour l'annonce que vous vouliez faire ce matin.
03:21Vous êtes évidemment aussi dans l'actualité sur la question des découverts bancaires.
03:24On a Roland Lescure, le ministre de l'Économie, qui dit qu'il n'y a pas de sujet.
03:28Les règles, c'était déjà les mêmes.
03:30On regardera à l'ouverture des comptes pour les banques,
03:32mais ça ne va pas faire un boom prudentiel
03:35où les banques vont devoir regarder à chaque découvert.
03:37Qu'est-ce que vous dites, vous ?
03:37Ça ne changera rien pour la majorité des clients
03:41qui ont déjà leur autorisation de découvert.
03:43Là où ça change, c'est pour les clients qui n'en ont pas
03:46et qui ont besoin d'un découvert de quelques dizaines d'euros
03:50pendant quelques jours et pour lesquels, aujourd'hui,
03:53il faudra mener une analyse de solvabilité.
03:57Bon, on veut bien, mais lorsque je suis le 25 du mois
04:00et que je sais que le salaire arrive le 30
04:02et que j'ai besoin de 70 euros de découvert,
04:04pour l'instant, un simple échange avec le conseiller
04:06permettait de dire oui.
04:08Là, on va faire une étude.
04:09Alors, il y a eu une réunion assez intéressante mardi à Bercy
04:12avec les associations de consommateurs également
04:15et je pense qu'on va trouver un moyen
04:17pour respecter à la fois la directive,
04:20la transposition en droit français
04:21tout en étant toujours aux côtés de nos clients
04:24parce que c'est ce qui nous intéresse.
04:27Donc, pas de changement majeur quand même ?
04:28Un sous-sujet, si j'ai envie de dire ?
04:31Je ne dis pas que c'est un sous-sujet.
04:32C'est embêtant de demander davantage de paperasse
04:35parce que c'est toujours le sujet
04:36de nouvelles directives, de nouvelles lois.
04:38Ce qu'on regrette surtout,
04:40c'est que nous avions alerté
04:41tant au niveau européen qu'au niveau français
04:44avant que cette directive ne soit arrêtée
04:46et que sa transposition en droit français soit faite.
04:49Nous n'avons été que pas moyennement entendus.
04:52Donc, ce qu'on espère simplement,
04:53c'est que dans le futur,
04:55sur d'autres sujets,
04:56et on en a, on est par exemple actuellement
04:58en plein sujet sur l'euro numérique,
05:00sur l'ouverture des données,
05:02que la voix des professionnels soit entendue
05:04au moment où on négocie les textes
05:06de telle sorte à ce qu'il n'y ait pas
05:08ce genre de polémique une fois que les textes sont publiés.
05:11Sur le sujet de l'euro numérique,
05:12sujet passionnant pour en faire des émissions entières,
05:16vous êtes contre ?
05:17Non, le sujet n'est pas d'être pour ou contre.
05:19Nous considérons simplement que la version actuelle
05:21de la Banque Centrale Européenne
05:23ne répond à aucune demande,
05:26à aucune demande des citoyens,
05:28parce que ça signifie de créer en fait
05:29un deuxième portefeuille.
05:31Ça veut dire, en pratique,
05:33notre client aurait un portefeuille,
05:35son compte habituel, en euros,
05:37et à côté de ça,
05:38un portefeuille en euros numériques.
05:41Il pourrait bien sûr transférer entre les deux.
05:43Et surtout, ce qui nous embête beaucoup aujourd'hui,
05:46c'est que ça signifierait que la Banque Centrale Européenne
05:49mettrait en œuvre son propre système de paiement,
05:53alors même que les acteurs,
05:55qui sont évidemment légitimes dans ce domaine,
05:57et notamment les banques,
06:00ont aujourd'hui des moyens
06:01et développent,
06:02et notamment par l'initiative européenne Vero,
06:06un vrai moyen qui permettra
06:08d'avoir une solution totalement souveraine en Europe,
06:12parfaitement accessible à tous les citoyens de l'Union,
06:15puisqu'on va même au-delà de la zone euro.
06:17Il y aurait deux systèmes ?
06:18Il n'y aurait pas deux systèmes.
06:19Oui, si, il y aurait deux systèmes.
06:20Il y aurait le système public de la Banque Centrale Européenne
06:22et le système habituel des banques commerciales
06:25qui ont, je crois, un vrai savoir-faire en la matière.
06:31On prend un vrai risque opérationnel
06:33si on donne totalement les clés
06:35de ces paiements en euro numérique
06:37à la Banque Centrale Européenne.
06:38Sujet passionnant.
06:39Merci beaucoup, Daniel Ballet,
06:40devenue ce matin au matinale de l'économie.
06:41Merci.
06:42Merci.
06:43Merci.
06:44Merci.
06:45Merci.