Boris Derichebourg, PDG d'Elior France, était l'invité de Laure Closier dans Good Morning Business, ce lundi 24 novembre. Ils sont revenus sur les stratégies adoptées par l'entreprise pour pouvoir obtenir un renouement avec les bénéfices et sa montée en gamme dans la bourse, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
00:00Il est 7h45 sur BFM Business et sur AMC Live. On reçoit ce matin un patron qui respire, Boris de Richebourg.
00:05Bonjour, vous êtes le PDG d'Eliore France. On en parlait il y a quelques instants avec Étienne en bourse.
00:10Votre titre salué par les marchés jeudi dernier après la publication de résultats annuels où vous renouez avec les bénéfices pour la première fois depuis 2019.
00:18Retour à la distribution des dividendes. Les trois années de réorganisation portent leurs fruits. Vous respirez ce matin ?
00:26Bien sûr qu'on respire l'or, évidemment, parce que déjà d'une part on a vu que le groupe allait mieux, mais peut-être parlons du contexte.
00:32C'est quoi Elior de Richebourg aujourd'hui Multiservices ? C'est un groupe familial français.
00:37C'est deux grands domaines d'activité, aussi bien dans la restauration collective qu'aussi bien dans les services, dans le facility management, dans l'assemblage d'avions, dans l'intérim, dans les villes.
00:45On a deux grandes missions, deux ambitions. La première qu'on a, c'est de retrouver et de préserver le patrimoine culturel français.
00:52Ça c'est notre mission, ça veut dire qu'on va dans les territoires, on soutient l'artisanat et on soutient le savoir-faire dans tous les territoires,
00:59parce que le but c'est toujours d'amener le meilleur pour nos clients. Toujours. Je vous rappelle deux chiffres peut-être,
01:04c'est plus d'un million de repas qu'on sert tous les jours en France sur 3 millions et demi de repas,
01:08et c'est plus de 30 millions de mètres carrés qu'on entretient avec de Richebourg Multiservices.
01:13Deuxième ambition, bien sûr, c'est nos collaborateurs. Comment on va les faire progresser ? Comment on va mieux les valoriser ?
01:18On n'oublie jamais que c'est tous les jours qu'ils sont sur le terrain, qu'ils innovent, qu'ils nous créent de la valeur.
01:23Mais pour tout ça, il nous faut des champions en fait. Il nous faut des personnes qui sont extrêmement talentueuses.
01:28Ils nous ont rejoints dans le groupe, et je vais vous parler de trois personnes.
01:31Des chefs ?
01:31Trois chefs, oui, qui nous ont. Alors deux, et puis un qui pourrait être associé à un chef.
01:35Déjà Christelle Bruat qui nous rejoint. Meilleure pâtissière du monde, il y a quelques années.
01:40Elle a deux missions, Christelle.
01:42Un, c'est de remettre le groupe beaucoup plus à niveau et de progresser, puisqu'il y a déjà un bon niveau, mais c'est de progresser sur la partie pâtisserie.
01:50Deuxième mission, on a repris, il y a quelques mois, la plus vieille chocolaterie française.
01:54Paillasson, à Lourdes, 1729. On va fêter les 300 ans dans quatre ans.
02:00Et donc Christelle s'occupe de la chocolaterie.
02:03Deuxième chef qui nous rejoint, c'est Frédéric Simonin.
02:06Meilleur ouvrier de France, Resto Étoilé.
02:07Je vous invite d'ailleurs à aller dans le 17ème à son resto, qui est devenu le chef exécutif du groupe.
02:12Donc il accompagne nos collaboratrices, collaborateurs.
02:15Il va aussi aller en soutenance, il va signer des cartes.
02:18Tout ça, toujours, pour ce qu'il y a de mieux.
02:20Troisième personne qui n'est pas un chef, c'est un sportif de haut niveau.
02:24C'est un olympien, un nageur, parce qu'on recrée une branche, Elior Sport Event, de manière à accompagner toujours nos clients.
02:31Et il n'y a personne mieux qu'un sportif de haut niveau qui peut parler des sportifs de haut niveau.
02:35Est-ce que vous avez changé de métier ? Est-ce que là, j'ai l'impression que vous me racontez un autre groupe que Elior, la restauration collective, la masse, les grandes cantines.
02:43C'est ça aussi, Elior, dans l'esprit.
02:46Là, vous me parlez de chocolaterie haut de gamme, de chef.
02:49Il y a quelque chose qui a changé dans la stratégie ?
02:51Alors, non, il n'y a rien qui change.
02:53On est une société de service.
02:56Une société de service, c'est toujours d'amener le meilleur pour ses clients, pour ses collaborateurs.
03:00Il y a des très bons collaborateurs qui nous rejoignent, il y a une dynamique qui a changé, mais on reste toujours dans notre métier de service, systématiquement.
03:07Et comment tout ça se traduit ?
03:08Par des résultats qui sont améliorés sur ces deux derniers exercices, puisque ces deux exercices qu'on vient de clôturer aujourd'hui, qui sont absolument fabuleux.
03:16Vous êtes toujours sur l'idée de cuisine centrale, mais vous développez aussi le sport, vous développez l'événementiel, vous développez les corners à emporter.
03:25La façon de consommer collectivement a aussi changé, que ce soit dans les entreprises ou tout le développement du takeaway, des petites choses qu'on mange comme ça toute la journée.
03:35Bien sûr, nous sommes ce groupe de service avec une responsabilité très forte de donner le meilleur à nos clients, à nos équipes.
03:42Ça, c'est notre responsabilité.
03:44Ça veut dire qu'on accompagne nos clients en permanence sur des besoins qui peuvent être de plus en plus précis.
03:49On parlait de la chocolaterie, bien sûr, qu'on a achetée il y a quelques temps.
03:53On a acheté aussi une très belle société qui est la French Baguette.
03:55Ça, c'est du patrimoine culturel français.
03:57On fait voyager la France de nouveau, en fait.
04:00On parle du pain, d'une baguette, mais on parle de quoi ?
04:02On parle de la France qu'on va remettre au goût du jour de plus en plus dans tous les pays où nous sommes présents.
04:07On a repris une boîte de cognac, Fransac.
04:09On a repris une boîte d'eau minérale, l'eau minérale 808 qui est à Mereuil, à côté d'Aix.
04:14On a rentré au capital d'une société fabuleuse à Rungis qui s'appelle One Place, créée par Grégory Cohen.
04:19Toujours dans l'idée d'accompagner nos clients.
04:22En fait, ça, c'est l'ADN du groupe.
04:26C'est l'ADN familial.
04:27On doit accompagner ses clients sur ce qu'il y a de mieux avec des très belles personnes qui redonnent beaucoup de fierté.
04:32Beaucoup de fierté à toutes les équipes et à nos clients.
04:36Il n'y a rien de mieux que de travailler avec les meilleurs, en fait.
04:39Vous en êtes où, pour vous, dans la phase de redressement ?
04:41Là, évidemment, quand on redonne du dividende, c'est déjà une étape importante.
04:45Mais il faut combien d'années, selon vous, pour aller au bout du plan ?
04:49Alors aujourd'hui, on a clôturé notre deuxième exercice avec le groupe Elior.
04:52Deuxième exercice.
04:53Le deuxième exercice, on voit que progression du chiffre d'affaires, progression du résultat net,
04:58qui est absolument fabuleux et énorme, l'écart qu'on a eu,
05:01c'est un désendettement de plus de 140 millions d'euros.
05:03Et puis, c'est une politique très volontariste sur nos investissements.
05:07Oui, on refait beaucoup d'outils industriels aujourd'hui.
05:09On refait nos cuisines centrales, vous en avez parlé.
05:11On refait nos ateliers partout en France et dans le monde.
05:15On progresse.
05:16Et en plus, on va rechercher le patrimoine culturel français
05:20qu'on va pouvoir, sur un savoir-faire très fort, redonner, remettre ça chez nos clients, en fait.
05:25Et vous avez l'impression qu'on ne peut plus penser la restauration collective en groupe,
05:29mais qu'il faut faire de plus en plus du personnalisé.
05:31Chaque entreprise a une offre particulière.
05:34Vous disiez, le sport ne peut pas être nourri comme les autres domaines.
05:38Vous êtes vraiment dans ces silos, désormais, plutôt qu'une vision collective.
05:43Alors, on a toujours cette vision très large,
05:45puisqu'on va dire 95% de notre business, il ne change pas.
05:48Là, on parle de beaucoup de produits iconiques, historiques,
05:52juste pour pouvoir étoffer nos offres.
05:55On étoffe nos offres par ces produits, par des grands chefs qui nous rejoignent,
05:59et toujours sans oublier la partie service à côté, qui est extrêmement importante.
06:03Vous aviez parlé du sport, par exemple.
06:05Bien sûr qu'un sportif de haut niveau comprend mieux un sportif de haut niveau.
06:08Quand on s'entraîne à 4h, 5h du matin, on sait qu'il faut prendre un gros petit déjeuner après.
06:13Quand on a un creux à 16h, parce qu'un sportif s'est beaucoup entraîné,
06:18il n'y a qu'un sportif qui comprend ça.
06:19Et quand on arrive à mieux comprendre notre client, on va adapter notre offre bien mieux à son besoin.
06:27Et donc, c'est ce qu'on reduplique sur chacun de nos métiers,
06:30de manière à accompagner encore mieux nos clients, sans changer de métier,
06:34mais en le spécialisant beaucoup plus, en étant beaucoup plus proche de lui, de manière à l'accompagner.
06:39Est-ce que tout ça se fait avec l'intelligence artificielle ?
06:41Vous avez de la remontée, j'imagine que vous avez de la data en masse que vous pouvez exploiter.
06:46Est-ce que vous la travaillez justement pour aller vers plus de personnalisation ?
06:50Oui, elle est beaucoup travaillée.
06:51On a sorti une boutique autonome, première en Europe.
06:54Une boutique autonome, c'est quoi ?
06:55Pour un client, ST Microélectronique, qui est en Isère.
06:58Ça veut dire que je suis collaborateur d'un groupe qui s'appelle ST Aujourd'hui,
07:01où on travaille 24h sur 24, 7 jours sur 7.
07:04On accompagne notre client déjà de manière, sur la restauration, à l'accompagner le mieux possible.
07:10Si on veut aller plus loin, quand on est le week-end en pleine nuit,
07:13il faut qu'on puisse amener de l'innovation.
07:16Donc on a créé cette boutique autonome, je rappelle, première en Europe.
07:19Ça veut dire que vous êtes un collaborateur, vous avez votre badge, vous rentrez dans la boutique,
07:23vous prenez ce que vous voulez sur des offres locales,
07:26où il peut y avoir toutes les offres puisqu'elles évoluent.
07:28Vous sortez de la boutique, vous allez payer tout ça à la fin du mois.
07:34Qu'est-ce que c'est ? On le fait grâce à l'intelligence artificielle, en fait.
07:37Et on a des collaborateurs dans le groupe, dont un, Cédric, qui s'occupe de cette partie-là, qui est fabuleux.
07:42Et on est en train de déployer tout ça.
07:44On ne change rien, en fait.
07:46On va plus loin dans l'expérience pour affiner systématiquement, quel que soit notre métier,
07:50l'expérience que vont pouvoir avoir nos utilisateurs.
07:54Après, on parle de l'IA, c'est de l'IA, ça va prendre de l'emploi.
07:57Pour ça, on a créé un emploi.
07:58Donc, on arrive à combiner les deux, à toujours être un très gros employeur local,
08:04puisque je le rappelle, l'IA, c'est 130 000 collaboratrices, collaborateurs, 70 000 en France.
08:10L'IA vient compléter nos offres, un très gros programme qu'on est en train de faire de transformation.
08:15Et en faisant ça, on arrive en plus à toujours recruter.
08:17Merci beaucoup, Boris de Richbourg, d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.
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