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  • il y a 2 jours
Ce lundi 24 novembre, Patrick Brandmaier, directeur général de la Chambre franco-allemande de Commerce et de l'Industrie, était l'invité dans Le monde qui bouge - L'Interview, de l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Il parle du rapprochement du couple franco-allemand, notamment sur les questions de compétitivité. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Pourtant, on entend de plus en plus, dans la bouche même de Friedrich Merz, un certain rapprochement, notamment sur les questions de compétitivité.
00:07On va en parler avec Patrick Brandmeier. Bonjour, vous êtes le directeur général de la Chambre franco-allemande de commerce.
00:1211e édition de la journée franco-allemande de l'économie. C'est aujourd'hui à partir de 13h.
00:18Une rencontre avec plus de 300 dirigeants avec le thème « L'Europe à l'heure du sursaut ».
00:23Ça sera aussi le thème des BFM Awards qui auront lieu mardi 2 décembre à partir de 20h.
00:29Il y a de quoi faire. Le couple franco-allemand, ça avance ou pas ?
00:33Déjà, retenons quelques chiffres. Pourquoi il est important ce couple ?
00:38La France et l'Allemagne sont les deux premières économies de l'Europe.
00:43À nous deux, nous représentons 40% du PIB européen.
00:48Donc ça démontre déjà la nécessité et l'importance que nos deux pays travaillent ensemble.
00:53Et en plus, évidemment, et ça c'est l'idée de cette journée, que les entreprises se rencontrent, discutent,
01:00comment améliorer la compétitivité, comment travailler sur la souveraineté digitale de l'Europe.
01:07Donc tout ça, c'est des sujets qui vont être traités aujourd'hui.
01:09Bien sûr, mais ce couple franco-allemand, c'est une histoire de politique aussi, d'entente.
01:12On voit un couple quand même, Mertz-Macron, aujourd'hui, qui semble bien fonctionner,
01:17avec des mots en commun, cette notion de compétitivité prise par les Allemands,
01:22ce qui n'était pas gagné forcément.
01:24Vous avez l'impression qu'on va dans le bon sens ou pas ?
01:27Tout à fait.
01:28Évidemment, malheureusement, les conditions actuellement sont très difficiles,
01:32à la fois pour l'économie française et aussi allemande.
01:36Donc d'autant plus important que, clairement, au niveau politique entre la France et l'Allemagne,
01:42on constate une nette amélioration.
01:45Donc avec l'arrivée de M. Mertz, nous avons constaté que des vieilles questions
01:49qui étaient un peu en suspense, notamment en matière d'une défense européenne,
01:55mais aussi sur la question de l'énergie, il y a du progrès qui a été fait.
02:01Et moi, je pense que c'est extrêmement important d'utiliser effectivement ce contexte positif
02:05au niveau politique, maintenant, pour avancer au niveau des entreprises
02:10et de se donner une feuille de route pour vraiment travailler entre la France et l'Allemagne
02:17avec les entreprises pour améliorer la situation.
02:20Annalisa ?
02:20Maintenant qu'on s'entend mieux du point de vue politique,
02:23c'est un peu le moment de faire avancer les chantiers économiques, industriels.
02:26Le but, évidemment, c'est de faire émerger des florons franco-allemands européens
02:30pour faire face aussi aux Américains, aux Chinois.
02:32Est-ce que c'est possible ? Est-ce qu'on est prêt à renoncer à une partie de notre souveraineté nationale
02:36pour la mettre en commun avec les Allemands, avec les Français ?
02:40Pour moi, clairement, oui.
02:42Déjà, prenons les exemples que nous avons, prenons le cas de Airbus.
02:47La France, l'Allemagne, l'Europe a déjà fait preuve qu'on est capable de construire des champions de l'industrie.
02:54Après, ce n'est pas toujours peut-être la première nécessité de vouloir créer des groupes communs.
03:01La coopération peut se faire aussi sous autre forme.
03:04Je rappelle par exemple un joint venture entre la société Siemens Energy et Air Liquide
03:10qui vont construire des électrolyseurs ensemble, qui mènent des projets ensemble.
03:15On a aussi, par exemple, le partenariat dans la défense, aussi un sujet qui émerge, qui est très important,
03:22où nous avons un partenariat entre le français Arcus et Mercedes qui vont proposer un véhicule militaire ensemble.
03:32Donc, on a tout cet exemple concret de coopération sans pour autant devoir créer tout de suite des entreprises communes.
03:41Mais je pense que ça peut et ça va aussi certainement arriver.
03:44Il vaut mieux avoir un projet commun dans lequel on fait une joint venture que de vouloir avoir un leader.
03:48Je pense typiquement au SCAF où tout le monde veut être à la tête du projet.
03:53Le projet du quoi ? Du mal à avancer ?
03:56Je pense que le SCAF est bien qu'un projet très compliqué.
04:01D'ailleurs, ça démontre aussi que parfois, ce n'est pas simple d'avancer,
04:05mais ça démontre quand même qu'il a une véritable volonté.
04:08Et je pense que c'est ça aujourd'hui qui est très important à démontrer.
04:12Il a une volonté politique, mais il a aussi une volonté des industriels de vouloir avancer ensemble.
04:17Maintenant, ça prend son temps.
04:19Ça ne va jamais sans conflit, sans question qui fait quoi.
04:23Mais l'important, c'est de rester vraiment dans l'action et de vouloir avancer.
04:27Parce qu'une chose est claire aussi, aujourd'hui, ni la France, ni l'Allemagne, ni d'autres pays européens
04:33est capable de porter tout seul des projets qui sont d'une telle envergure, comme le SCAF par exemple.
04:38Bien sûr, mais est-ce qu'on arrive à s'organiser pour avoir le même point de vue, par exemple, sur la Chine,
04:43où on avait des positions très dissonantes entre la France et l'Allemagne,
04:47une économie qui est bien plus imbriquée du côté allemand que du côté français,
04:51où on veut se protéger, avoir du contenu local.
04:54Là, est-ce que les entreprises trouvent un terrain où elles sont d'accord ?
04:57Oui, je pense que oui, parce qu'encore une fois, entre la France et l'Allemagne,
05:02et vous l'avez bien dit, on part souvent des points qui sont très divergents.
05:07Et c'est pour ça, une fois que l'Allemagne et la France, et d'ailleurs en finis,
05:12peut-être pas toujours, mais très très souvent à trouver un terrain d'entente,
05:16c'est ça aussi qui forme la base derrière pour que les acteurs de l'économie puissent avancer ensemble.
05:22Vous avez parlé de la politique énergétique, ça fait partie du programme d'action franco-allemand
05:27qui a été signé en septembre.
05:29Quelles sont les nouvelles avancées ?
05:30On parle d'une nouvelle phase de coopération qui s'ouvre,
05:33mais de quoi on parle concrètement entre la France et l'Allemagne ?
05:36Concrètement, déjà commençons avec le point qui change tout,
05:40c'est-à-dire dans un accord qui a été signé au mois de septembre,
05:44l'Allemagne reconnaît officiellement le nucléaire en tant qu'énergie basse carbone.
05:50Et donc ça, c'était vraiment un point divergent depuis de nombreuses années.
05:55Et donc là, je reprends ce que je viens de dire.
05:58Regardons, on peut avancer ensemble, on trouve des compromis.
06:02Et qu'est-ce que ça change concrètement ?
06:05Ça change concrètement qu'on va travailler aussi sur les infrastructures communes,
06:10c'est-à-dire sur l'interconnexion entre nos deux pays,
06:13de créer un corridor pour l'hydrogène qui va donc arriver de l'Espagne
06:17pour fournir l'industrie allemande.
06:19Donc tout ça, c'est des projets et des intentions concrètes
06:23permettant donc d'avancer sur le plan industriel
06:27et notamment dans cette direction de la souveraineté européenne
06:32en matière de l'industrie et aussi de la technologie.
06:35Il y a un point sur lequel l'Allemagne et la France sont d'accord,
06:38c'est que le plan américain pour l'Ukraine est difficile à avaler.
06:44Évidemment, mais là aussi je pense, et on le voit très bien,
06:46que la France, l'Allemagne et aussi l'Europe sont unifiés,
06:51c'est-à-dire on prend une position commune pour peser dans le débat,
06:56mais je pense qu'il est très important, on le voit bien,
07:00ce qu'il faut en Europe, c'est vraiment une puissance technologique et industrielle
07:05pour pouvoir faire face à la Chine, aux États-Unis et à d'autres partenaires,
07:10parce qu'aujourd'hui, c'est très important de faire valoir son point
07:15à travers une puissance économique.
07:17Merci beaucoup Patrick Brandmaier d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.
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