L’amendement polémique proposant de revenir sur le remboursement des actes et prestations « se réclamant de la psychanalyse » a finalement été retiré. Le gouvernement a exprimé un avis défavorable estimant que le PLFSS n’était pas le bon outil pour un tel amendement.
00:01Merci Monsieur le Président, Madame la Ministre, mes chers collègues.
00:04S'il convient de rappeler que la psychanalyse n'est pas censée faire en tant que telle l'objet d'une prise en charge par l'assurance maladie obligatoire,
00:10certains psychologues conventionnés ou certains psychiatres y sont également formés et orientent leur exercice en ce sens.
00:16De plus, les psychanalystes peuvent exercer dans des structures financées par l'assurance maladie.
00:21Toutefois, cet amendement présente des fragilités opérationnelles car il sera difficile de savoir pour l'assurance maladie
00:26quels professionnels sont influencés dans leur pratique par la psychanalyse.
00:30Il ne faudrait surtout pas alors que la santé mentale, qui a été érigée cette année en grande cause nationale,
00:35que cet amendement conduise dans le doute à supprimer le dispositif pour soutien à ce psy ou à restreindre l'accès aux soins psychiques.
00:42Voilà, la Commission s'en remet à l'avis du gouvernement.
00:45Quel est l'avis du gouvernement, Madame la Ministre ?
00:49Merci Monsieur le Président. L'avis du gouvernement sera une demande de retrait, sinon avis défavorable,
00:53mais je voudrais redire et rejoindre la sénatrice qui porte cet amendement concernant la psychanalyse et l'autisme.
01:04Nous avons des données scientifiques et comme j'aime à le redire, nous devons remettre la science au cœur de nos vies, de notre société.
01:12Et donc la Haute Autorité de Santé qui, dès 2012, a précisé que l'autisme ne pouvait être traité par de la psychanalyse,
01:21puisque ça ne marchait pas, ne doit plus être considérée comme une maladie à traiter avec la psychanalyse.
01:27Donc je vous demanderais de le retirer. Vous savez que le délégué interministériel aux troubles du neurodéveloppement,
01:33avec la Haute Autorité de Santé, continue de travailler sur ces sujets.
01:38Mais le PLFSS n'est pas le bon outil, le bon vecteur pour votre amendement. Je vous remercie.
01:43J'ai compris que vous vouliez le retirer. Madame Guides, je vous laisse la parole.
01:46Je vous remercie. C'est vrai que comme on est assez pressé et qu'on vous dit qu'il faut accélérer un peu,
01:53je vais donc retirer mon amendement. Mais le message que je voudrais vous faire passer,
01:57mes chers collègues, c'est que pour moi, le combat va continuer. Voilà, parce que derrière tout ça,
02:01j'ai des parents, j'ai des associations. Je voudrais juste rajouter, je voudrais juste vous raconter
02:05une histoire qui est la mienne. Mon histoire à moi... Allez-y, allez-y. Vous avez la parole.
02:1830 ans en arrière, c'est sûr qu'on est toujours au même endroit. J'ai une soeur qui a eu son premier enfant,
02:24syndrome de Rett. Syndrome de Rett, au bout d'un peu de temps, elle a été voir un psychologue,
02:30parce que quand on ne savait pas ce qu'elle avait, pour en fin de compte sortir un peu de cette angoisse.
02:38Le psychologue a fait de la psychanalyse, mais pas de la psychologie. Ce sont des choses différentes.
02:43On a besoin des psychiatres, on a besoin des psychologues. Ils lui ont posé trois questions.
02:49Est-ce que vous avez désiré votre enfant ? Est-ce que vous aimez votre enfant ? Est-ce que votre enfant,
02:56vous lui parlez tous les jours ? Et ensuite, comme quand on entendait un objet à cet enfant-là,
03:04elle ne le prenait pas, la réponse du psychologue, psychanalyste, lui a répondu
03:09« Mais madame, c'est parce qu'elle est en colère, après vous. Ma soeur, je l'ai ramassée à la petite cuillère. »
03:16C'est tout ce que ça veut dire. Et mon combat continuera.
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