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  • il y a 3 jours
Ce lundi 13 octobre, Emmanuel Sales, président de la Financière de la Cité, s'est penché sur la hausse de l'or par rapport aux autres actifs en 2025, et la bataille qui comptera le plus cette semaine sur les marchés, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Et il nous rejoint à 15h43, Emmanuel Salle, le président de la financière de la Cité.
00:04Bonjour Emmanuel.
00:05Bonjour Guillaume.
00:05Vous allez rendre Emmanuel votre verdict face aux marchés, aux différents actifs, à leurs évolutions.
00:10Ce verdict qui arrive, l'assumez-vous ?
00:13Je l'assume.
00:15Vous écoute.
00:16J'assume, j'estime et j'assume qu'en 2025, c'est l'or qui brille plus que tous les autres actifs.
00:23Oh !
00:24L'or brille plus que tout autre actif en cette année 2025, dites-vous.
00:30L'or brille au point d'éblouir, ce qui éblouit aveugle, vous le savez.
00:34Est-ce que la hausse de l'or la finit par aveugler ?
00:36Est-ce que ça ne monte pas un peu trop vite quand même ?
00:38Écoutez, il y a deux façons de voir la hausse de l'or.
00:40Soit effectivement c'est un rallye qui a vocation à connaître un mouvement différent, bien sûr.
00:49On peut le voir aussi comme une réévaluation de ces espèces actives.
00:53Il faut savoir que pendant des dizaines d'années, l'or n'a rien fait.
00:58Et là, aujourd'hui, depuis le mois d'août, on a une forme de réévaluation.
01:03Et je crois qu'elle a des raisons très profondes.
01:05Et notamment, la pression qui est exercée par le président Trump sur la réserve fédérale américaine.
01:11Et ça, c'est un élément qui est tout à fait nouveau.
01:14Il y a un risque d'une certaine façon de remise en cause de la place du dollar dans le système financier mondial.
01:20Je crois qu'une partie des investisseurs et des banques centrales en ont pris conscience.
01:25Et on voit qu'à côté de la vieille relique barbare, l'or électronique, on l'a vu vendredi, ne semble pas offrir les mêmes protections.
01:35Donc finalement, quand on voit d'ailleurs que même les promoteurs de monnaies électroniques investissent en mine d'or, voire en or métal, en or physique,
01:42on est conduit à se poser certaines interrogations.
01:46Vous ne pouviez pas vous empêcher de tacler le bitcoin en même temps qu'on parle de l'or ?
01:50Du tout.
01:51On a souvent dit que le bitcoin, c'était de l'or électronique.
01:54Non, non, je ne vise vraiment personne.
01:56On est à 115 000 dollars en ce moment sur le bitcoin.
01:59L'or, alors on regarde les futurs sur l'or aussi.
02:01Ils ont franchi pour la première fois les 4100 dollars.
02:03La semaine dernière, c'était les 4000.
02:04Là, c'est les 4100.
02:05C'est-à-dire que la dynamique reste en cours.
02:07Vous savez, il y a quelques semaines, Goldman Sachs prévoyait l'or à 5000 dollars en cas de remise en cause de l'indépendance de la Fed par le président Trump.
02:16C'est un tout petit peu ce à quoi on est en train d'assister aujourd'hui.
02:18Alors, il y a toujours quand même de l'incertitude.
02:21Parce qu'entre la voix incarnée par quelqu'un comme M. Miran et celle incarnée par Besant à la Fed,
02:27on voit bien qu'il y a différentes conceptions, différentes philosophies monétaires.
02:32Mon sentiment, c'est que si les besoins de financement des États-Unis sont toujours les mêmes,
02:36il sera difficile à la Fed et à d'autres banques centrales de ne pas s'engager dans un nouveau cycle de soutien des dettes d'État,
02:43d'assouplissement quantitatif.
02:45Et ça devrait continuer de soutenir les prix de l'or.
02:49Pour vous, on reviendra dans un cycle d'expansion monétaire, forcément.
02:53C'est-à-dire un bilan qui, à nouveau, s'élargirait de la part des banquiers centraux,
02:57peut-être des taux négatifs, peut-être pas.
02:59Enfin, on verra la Banque Nationale à Suisse.
03:00On verra bien, mais si vous voulez, quand vous avez une situation où vous avez peu de croissance, pas de ressort,
03:05il y a un moment, finalement, il faut bien que la Banque Centrale soutienne l'activité.
03:10C'est un tout petit peu pour cette raison qu'elles ont été créées, les banques centrales.
03:15Elles ne sont pas là simplement pour assurer la liquidité des marchés en période de crise.
03:19Elles sont également là pour soutenir l'économie lorsque ça va mal.
03:23En tout cas, ça fait partie du mandat de la Fed.
03:25Pour la BCE, c'est un peu plus compliqué.
03:26On garde les valeurs minières aujourd'hui encore à Wall Street.
03:28Elles sont en hausse.
03:29Goldfields gagne 6%.
03:31Newmont gagne 4%.
03:33On voit aussi Harmony Gold qui gagne 7%.
03:35L'or, puisque vous dites qu'il n'est peut-être pas trop tard, que la hausse va se poursuivre,
03:38c'est plutôt à travers l'once, à travers des ETF, qu'il faut y aller, ou plutôt à travers les minières.
03:43Écoutez, il y a trois façons de le faire.
03:44Effectivement, il y a les ETF.
03:47Quand vous avez un ETF, néanmoins, vous avez un titre de créance, vous avez un titre financier.
03:50Ce n'est pas tout à fait de l'or, il faut en être conscient.
03:52On sait que dans l'histoire, entre avoir la matière elle-même et un titre financier adossé sur la matière,
03:59ce sont deux choses différentes.
04:00L'or en bourse, c'est de la bourse.
04:02Voilà, l'or en bourse, c'est de la bourse.
04:03Vous avez effectivement les minières, mais qui dépendent également d'autres facteurs que la valorisation de l'or,
04:07notamment les conditions d'exploitation du métal, et principalement, d'ailleurs, le coût de l'énergie, le coût du pétrole.
04:12Et puis, vous avez enfin la possibilité de détire physiquement de l'or, soit directement,
04:16soit au travers de fonds d'investissement qui vous donnent la copropriété d'un stock d'or.
04:21Je crois qu'à ma connaissance, il n'y en a qu'un seul en France qui offre cette possibilité.
04:25Alors, on regarde l'état des marchés quand même, parce que là, en cette mi-octobre,
04:28on a un regain de volatilité, octobre est traditionnellement, d'ailleurs, pas forcément le plus mauvais mois de l'année,
04:33non, non, mais le plus volatile, oui.
04:34Et là, ce mois d'octobre montre que finalement, oui, la volatilité est de retour,
04:37avec les différentes menaces, tarifs douaniers de la part des Américains,
04:41restrictions d'accès aux terres rares de la part des Chinois.
04:44La question qu'on va vous poser dans un instant, Emmanuel,
04:46et qu'on vous pose à vous tous qui vous suivez en direct à la radio, à la télé,
04:48sur notre fil X, sur notre fil LinkedIn, BFM Bourse,
04:50La voici, cette question.
04:52De ces trois batailles à venir cette semaine, laquelle comptera le plus pour les marchés ?
04:55La bataille sur les terres rares, la bataille des publications d'entreprises aussi,
04:59qui vont démarrer, ou la bataille sur le budget, ici en France.
05:02Laquelle aura le plus d'importance et d'impact sur les marchés pour vous ?
05:06Question donc à laquelle vous pouvez répondre sur nos réseaux,
05:09et laissez-nous vos arguments en commentaire,
05:10on remondira dessus avec nos experts tout au long de l'émission.
05:12Pour vous, ce sera laquelle ? La mère des batailles, Emmanuel ?
05:14La plus grande des batailles, ce sont les terres rares,
05:16compte tenu de l'enjeu de l'intelligence artificielle pour le président Trump
05:19et pour l'économie américaine.
05:20L'économie américaine reste le moteur de l'économie mondiale,
05:24vous le déplorez, mais c'est ainsi.
05:26L'essentiel de la croissance du secteur privé aux Etats-Unis
05:29repose sur l'intelligence artificielle,
05:31et vous l'avez noté à l'instant,
05:32l'intelligence artificielle est consommatrice de moyens considérables,
05:36avec des dépenses d'investissement qui supposent effectivement
05:39la disponibilité de ces terres rares,
05:41qui ne sont rares que parce que l'un des pays que vous savez
05:44est parvenu à les exploiter,
05:46et à maîtriser l'ensemble du processus d'extraction
05:49et surtout de mise en valeur de ces terres.
05:52Parce qu'elles sont un peu partout en fait, ces terres rares,
05:54sauf que ce sont les Chinois qui ont décidé d'aller les extraire et les exploiter.
05:57Vous avez entièrement raison.
05:58Donc je pense que c'est le vecteur qui devrait, à mon sens,
06:03orienter le marché dans les prochaines semaines
06:06de façon beaucoup plus forte que les autres sujets que vous avez évoqués,
06:09à savoir le budget et...
06:11Et les publications d'entreprises.
06:13Et la publication d'entreprises.
06:14Mais oui, on finirait presque par les oublier.
06:16Elles vont revenir dans un instant, on va en parler.
06:17Mais pour vous, qui a la carte maîtresse ?
06:19Est-ce que c'est la Chine avec ces terres rares
06:20ou les États-Unis avec leurs tarifs douaniers ?
06:22Bah écoutez, j'ai le sentiment qu'il y a quand même un problème en Chine,
06:26c'est que c'est une économie qui est quand même assez fortement,
06:29comment dire, sous perfusion à la fois du gouvernement et de la banque centrale,
06:34avec pour des raisons à la fois démographiques, économiques,
06:37de contrôle également de l'activité
06:39qui est quand même sur une pente d'activité beaucoup plus faible.
06:43Et donc j'aurais tendance à penser que les États-Unis sont plus...
06:47ont davantage d'argument.
06:48Mon inquiétude, c'est moins les États-Unis d'ailleurs dans ce conflit que l'Europe.
06:51Parce que les États-Unis ont réévalué leurs tarifs douaniers.
06:54Donc on passe de 33 à un tiers à grosso modo à 100% de plus.
06:58Donc ça fait 100,133, ça commence à payer.
07:01Vous avez vu qu'aux Pays-Bas, en Europe,
07:04les Pays-Bas ont décidé de faire jouer une loi
07:10pour mettre la main sur une activité de puces,
07:14une activité de fabrication de matériels électroniques
07:16qui était sous la coupe des Chinois.
07:18Quelle va être la réplique de la Chine face à cette attaque américaine ?
07:22Je crois que la crainte que l'on peut avoir,
07:25c'est que l'Europe soit, d'une certaine manière,
07:27soit la variable d'ajustement de ces tensions.
07:30C'est pour ça qu'elle essaie juste diversifier ses approvisionnements.
07:32Le Mercosur sert à ça.
07:34C'est-à-dire que, bien sûr, dans l'agriculture,
07:36on voit les éleveurs s'ériger contre le Mercosur.
07:38Mais le Mercosur doit justement permettre,
07:39parallèlement dans d'autres secteurs à l'Europe,
07:41lui permettre de sécuriser les enjeux vitaux.
07:44Et notamment l'approvisionnement en terres rares
07:45pour moins dépendre de la Chine,
07:47plus aller s'approvisionner en Amérique du Sud.
07:48C'est possible, mais j'ai le sentiment que l'Europe peut se nourrir elle-même,
07:50en tout cas le pays,
07:51et que ce n'est pas en s'appuyant sur le Mercosur
07:53qu'on va trouver des terres rares,
07:55ce genre de produits.
07:57Est-ce que l'Europe serait prête à, par exemple,
07:59revenir sur certains engagements environnementaux
08:01pour justement regagner en souveraineté sur les terres rares ?
08:04Parce que c'est vrai que ça pollue beaucoup.
08:05L'extraction minière et le raffinage de terres rares
08:08sont extrêmement polluants.
08:09Effectivement, c'est un des enjeux.
08:10C'est un enjeu de société qu'il faut discuter en tant qu'elle.
08:13Alors, comme catalyseur, évidemment,
08:15il y a les résultats d'entreprises
08:16qui vont commencer à être publiées.
08:18Évidemment, c'est les financières et les bancaires américaines.
08:23Qu'est-ce qu'on en attend globalement ?
08:26On va avoir, à mon avis, une saison de résultats qui est plutôt bonne.
08:28Enfin, à mon avis.
08:29En tout cas, s'agissant du secteur bancaire en Europe,
08:31ça se passe très bien.
08:31Parce que quand vous avez des taux longs
08:33qui sont à 5% entretenus par la politique de contraction
08:37du bilan de la Banque centrale
08:39et des dépôts qui sont non rémunérés,
08:41je dirais que le métier de banquier,
08:42ce n'est pas très compliqué.
08:44Lorsque vous avez des taux courts à zéro
08:45et des taux longs à 5%,
08:46c'est assez commode.
08:49Aux Etats-Unis, c'est un peu la même chose.
08:51Le seul risque aux Etats-Unis,
08:52c'est sur les petites et moyennes banques
08:54où là, on a une montée des risques de crédit.
08:57Vous le voyez notamment avec des défauts
08:59qui apparaissent dans le secteur du subprime,
09:01notamment dans le secteur automobile
09:02et également le secteur des fabricants automobiles,
09:05les sous-traitants, ceux qui ont des pneus,
09:06des matériaux, etc.
09:07Où là, effectivement,
09:09les mesures de l'administration Trump
09:10commencent à peser,
09:13notamment dans les Etats
09:14avec une forte population hispanique.
09:17Donc tout ça commence à jouer,
09:18mais pour le moment,
09:19je ne vois pas véritablement d'inquiétude
09:21sur la saison des résultats.
09:22Demain, Publicis dévoilera ses résultats.
09:24Ce sera demain matin.
09:25Un premier groupe du CAC 40 a annoncé ses résultats.
09:27Vous êtes plutôt sur un pari à la hausse
09:28ou à la baisse avant la publication ?
09:29Écoutez, le sentiment que Publicis
09:30est plutôt bien orienté.
09:31En tout cas, on voit que la dynamique
09:33de la croissance du chiffre d'affaires
09:34est supérieure à celle de ses concurrents.
09:36Ils ont fait de très belles acquisitions
09:38aux Etats-Unis il y a quelques années.
09:40Tout cela est en train de porter ses fruits.
09:42On peut penser que le groupe sera moins victime
09:44que d'autres des progrès
09:45de l'intelligence artificielle.
09:46Et LVMH demain soir, après la clôture ?
09:48LVMH, à mon avis, sera un peu plus compliqué
09:50pour des raisons globales.
09:51Mais ça, je pense que c'est un peu le modèle.
09:53C'est toujours été ma vision des choses.
09:54Le modèle de l'industrie du luxe,
09:55enfin dite du luxe,
09:56me semble quand même avoir mangé son pain blanc.
09:59Mais c'est mon sentiment.
10:00Ah oui, alors que Mangan Sané
10:02s'attend à un choc,
10:03non, une explosion de créativité
10:05dans les prochaines années.
10:06Nous verrons bien.
10:07À suivre.
10:08Merci beaucoup.
10:09Je n'ai pas convaincu Emmanuel là-dessus.
10:10Merci de nous avoir accompagné
10:12aujourd'hui la financière de la cité.

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