- il y a 2 heures
Ce mercredi 12 novembre, Amélie Derambure, gérante de portefeuille diversifié chez Amundi, et Jean-François Robin, responsable mondial de la recherche au sein de Natixis CIB, se sont penchés sur les indices boursiers européens qui sont au plus haut cette semaine, la perspective de la FED de baisser ou pas ses taux en décembre, la tendance haussière des marchés qui se poursuit, les questions que soulève le financement des Capex lié à l'intelligence artificielle, les prévisions-choc d'AMD de nature à rassurer sur le potentiel de la Tech américaine, le début de la formation d'une bulle non consensuelle dans la tech, anisi que l'adoption à l'Assemblée de la suspension de la réforme des retraites en France, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.
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00:00BFM Bourse, le club de la bourse.
00:03Si vous cherchez le sommet, vous y êtes déjà, donc le CAC 40 sur un nouveau sommet aujourd'hui,
00:078 280 points, on l'a touché tout à l'heure à 16h, on en parle avec ce soir.
00:11Elle vient de nous rejoindre Amélie de Rambure, gérante de portefeuille diversifiée d'Amundi.
00:15Bonsoir Amélie.
00:16Bonsoir Guillaume.
00:16Bienvenue, et Jean-François Robin, en fil rouge, directeur de la recherche de Natix Israël.
00:19Bonsoir Jean-François.
00:20Bonsoir à tous.
00:21Nouveau plus haut historique aujourd'hui.
00:22Alors, pas que pour le CAC 40, ça qui est fort quand même.
00:25Le CAC 40 est au plus haut historique.
00:27L'Eurostock 600 est au plus haut historique.
00:29La bourse de Milan, la bourse de Madrid, la bourse de Londres sont aussi au plus haut historique aujourd'hui.
00:33Qu'est-ce qui se passe Amélie ?
00:34Qu'est-ce qui justifie cette soudaine pluie de record en Europe ?
00:38Alors, vous avez évoqué certains catalyseurs, en fait, qui ont permis au marché de continuer de bien progresser.
00:43Il y a effectivement la fin du shutdown aux États-Unis,
00:45qui met fin à une période d'incertitude et de marasme aux États-Unis.
00:53Donc, c'est un facteur très positif, qui réinjecte de la liquidité dans les marchés.
00:58On a les perspectives banque centrale aussi.
01:00Donc, effectivement, la Fed qui va baisser les taux.
01:02La fin du quantitative tightening aussi aux États-Unis.
01:05Donc, il y a un apport de liquidité supplémentaire dans les marchés.
01:09Et globalement, on va dire, un panorama économique qui devrait aller en s'améliorant sur l'année 2026.
01:15Donc, là, on est sur une période un peu, on va dire, contrainte.
01:19On risque d'avoir des indicateurs un peu mi-figue, mi-raisin sur la fin de l'année aux États-Unis.
01:24Néanmoins, en 2026, on va avoir les effets très positifs, en fait, du Big Beautiful Bill aux États-Unis
01:31sur les investissements, sur aussi des ristournes d'impôts pour les ménages américains.
01:37On a eu les promesses d'hélicoptères monnaies, là, qui flottent aux États-Unis.
01:42Donc, Donald Trump promet ou envisage, en tout cas, de verser 2000 dollars à chaque américain
01:47sur les recettes des droits de douane.
01:48Voilà, donc, un nouveau subside ou un partage, en fait, des gains des barrières douanières
01:55dont je pense qu'il sera intéressant d'échanger un peu plus tard.
01:58Donc, tous ces éléments, en fait, les perspectives aussi d'accélération en zone euro,
02:02avec le plan allemand qui, aujourd'hui, met du temps à se mettre en place,
02:06mais va impacter progressivement 2026.
02:08Donc, tous ces éléments, en fait, sont une configuration qui apparaît comme assez favorable
02:13pour les marchés financiers.
02:14C'est-à-dire que c'est favorable, là, quand on regarde le court terme,
02:16les astres sont plutôt favorables.
02:18Le shutdown devrait cesser.
02:19On attend le vote de la Chambre des représentants la nuit prochaine.
02:22La Fed devrait baisser ses taux.
02:23On en est de plus en plus certain.
02:24On a de derniers indicateurs.
02:26Ils ne sont pas nombreux, les indicateurs, à cause du shutdown.
02:28Mais ceux qu'on a, les miettes qu'on a, indiquent effectivement une économie qui ralentit
02:32et donc une Fed amenée à baisser ses taux.
02:33On y croit de plus en plus.
02:34C'est effectivement l'idée.
02:36Les statistiques sur le marché de l'emploi, qui ne sont pas très nombreuses,
02:39montrent qu'on est au mieux sur des créations d'emplois qui sont entre 0 et 50 000.
02:44On a même un risque d'avoir une correction, en fait, un chiffre négatif.
02:48Ce n'est pas exclu.
02:49On peut avoir une surprise négative sur cet aspect-là.
02:52Donc, ce sera un signal supplémentaire pour inciter la Fed à baisser les taux au mois de décembre.
02:59Sachant que, globalement, ce qui est intéressant de voir, c'est que la Fed garde sa ligne sur l'idée
03:04que l'inflation aux États-Unis, c'est un effet transitoire, une hausse, on va dire, un effet one-off
03:09de hausse du niveau des prix, mais que les barrières douanières ne devraient pas induire, en fait,
03:15d'effet de second tour sur l'inflation.
03:17Et dans ce cadre-là, compte tenu du fait qu'elle estime elle-même que l'inflation sans tarif
03:22est autour de 2%, les seules raisons, en fait, de ne pas baisser les taux seraient plutôt
03:28si on avait soit des chiffres favorables, ce qui, par ailleurs, ne serait pas mauvais
03:31pour les marchés actions, soit des chiffres d'inflation plus élevés que prévus.
03:35Et aujourd'hui, ce n'est pas l'hypothèse que les marchés prennent.
03:38Donc, la Fed qui devrait baisser ses taux et puis des perspectives moyen-terme
03:42pour l'an prochain aussi favorables, réaccélération de l'économie américaine.
03:45Et vous avez apporté là-dessus quelques arguments. Du coup, Jean-François, logique ?
03:48Logique ? La semaine dernière, on se demandait si on était au bord d'un krach sur les marchés
03:52avec les doutes autour de l'IA. Et puis là, on est en train presque d'expliquer qu'il est logique
03:56de voir de nouveaux records à la hausse sur les indices en Europe et aussi sur le Dow Jones aux Etats-Unis.
04:00Ah bah là, on est en train de dire que les bonnes nouvelles sont des bonnes nouvelles,
04:02que les mauvaises nouvelles sont des bonnes nouvelles, etc.
04:04On met tous ensemble et on monte. Plusieurs remarques quand même.
04:07Alors déjà, l'hélicoptère monnaie, ça me fait un petit peu rigoler parce que du coup,
04:11si on verse 2 000 dollars, on vient de dire, il y a 320 millions d'Américains,
04:15ça fait 640 milliards de dollars. Les recettes fiscales les plus extrêmes
04:19qu'on peut imaginer pour les droits de douane, c'est 150 milliards de dollars.
04:22Donc déjà, le compte n'y sera pas.
04:24Et c'est pas là-dessus où on fait marcher.
04:26Alors aujourd'hui, ce qui passe, la vraie raison pour moi pour laquelle on peut atteindre des plus hauts,
04:31mais encore une fois, on va parler tout à l'heure du CAC,
04:33mais je rappelle que le CAC, depuis le début de l'année, fait mieux que le Nasdaq.
04:36Donc, il vaut mieux acheter du CAC que les valeurs tech américaines.
04:39Les valeurs américaines, c'est les 54e performeurs sur l'ensemble des indices mondiaux.
04:45Donc, paradoxalement, c'est là que ça se passe.
04:48Mais en termes de perf des actifs, c'est pas vraiment les États-Unis qu'il fallait jouer.
04:51Il fallait mieux jouer la Chine, il fallait mieux jouer l'Amérique latine ou le CAC
04:55que le Nasdaq cette année pour gagner de l'argent pour l'instant.
04:57En euros.
04:58Mais pourquoi ? Et en dollars encore plus.
05:01Et donc, pourquoi on peut imaginer que les marchés montent ?
05:03Moi, je crois qu'il y a deux choses qui sont totalement contradictoires,
05:06mais qu'on met dans le même panier.
05:08La première chose, c'est effectivement que l'économie mondiale résiste.
05:11L'Europe résiste mieux.
05:12Les États-Unis résistent, même s'ils ralentissent, ça résiste.
05:15Et puis, on voit bien, vous avez plus de 80% des boîtes
05:17qui ont publié leurs résultats pour le troisième trimestre.
05:19Et on est sur des earnings, des bénéfices moyens de 13% aux États-Unis.
05:23Donc, ça veut dire que ça résiste.
05:25Le corporate, le made in America, résiste aux droits de douane.
05:28Et on voit bien, en Europe, on voit les chiffres en France qui sont meilleurs.
05:30Donc, tout ça, effectivement, moi, je trouve que c'est une bonne idée
05:33de se dire que c'est favorable aux actions.
05:35En revanche, cette idée que la Fed va soutenir les marchés
05:38et redonner de la liquidité, pourquoi la Fed fait ça ?
05:41C'est essentiellement parce qu'il y a une très forte dégradation
05:43du marché du travail, puisque l'inflation remonte à 3%,
05:46et ça, ça la ferait plutôt monter, ses taux d'intérêt.
05:49Pourquoi elle choisit probablement de continuer à baisser ses taux ?
05:51Et c'est notre scénario aussi, Génatique 6,
05:53qu'il devrait baisser les taux au mois de décembre,
05:55même si Jérôme Poel l'a dit, c'est pas fait.
05:58C'est pas du tout fait par rapport à ce que pensent les marchés.
06:00Mais pourquoi ils baisseraient les taux ?
06:02Essentiellement parce qu'il y a une très forte dégradation
06:04du marché de l'emploi.
06:05Une des bonnes nouvelles du shutdown, c'est qu'on va voir
06:06les chiffres officiels qui vont venir,
06:08qui vont sans doute être un petit peu difficiles à lire.
06:10Mais si on regarde les chiffres privés,
06:11que ce soit le Challenger ou l'ADP,
06:12typiquement, c'est des enquêtes dans l'emploi privé américain,
06:15pour vous donner quelques petits chiffres.
06:17Depuis trois mois, en moyenne, l'économie américaine
06:19a créé 3 000 emplois par mois.
06:21C'est rien, c'est proche de la récession.
06:24Il y a un an, c'était 200 000 emplois par mois.
06:26Donc on est dans un énorme ralentissement
06:28du marché de l'emploi quand même.
06:29On était à 3,4% de taux de chômage,
06:31on est à 4,3% avec des effets de l'immigration en plus
06:34qui jouent à plein là-dedans.
06:36Donc on est quand même sur une très forte dégradation
06:38du marché de l'emploi américain.
06:39Et c'est précisément ce pourquoi la Fed va baisser ses taux.
06:42Or, je rappelle, la consommation, c'est 71% du PIB américain.
06:45Donc ça ne peut pas jouer dans les deux sens,
06:47de dire, tiens, c'est une super nouvelle
06:48pour les earnings l'année prochaine,
06:50si l'économie américaine, qui est basée sur la consommation,
06:53va voir sa consommation baisser.
06:54Donc il y a quand même un truc qui n'est pas cohérent.
06:56Mais la consommation aujourd'hui, c'est les riches américains.
06:58Je crois que 50% de la consommation,
07:00c'est les 10% d'Américains les plus riches.
07:02Si la Fed baissait ses taux, les marchés vont encore monter.
07:04Les Américains les plus riches vont continuer de s'enrichir
07:06et les marchés de monter, du coup,
07:08puisque c'est eux qui tiennent les marchés d'action.
07:09Oui, sur les marchés d'action, d'accord.
07:11Mais si vous regardez l'économie américaine aujourd'hui,
07:13le nombre de gens qui sont en subprime,
07:15que ce soit sur les prêts étudiants, les prêts automobiles,
07:17les cartes bleues,
07:18on remonte sur des niveaux qu'on n'a pas vus depuis 2020.
07:20Donc Covid, quoi.
07:22Il y a même des stats qui remontent à 2009,
07:25grande crise financière.
07:26Il y a une dégradation de la qualité de crédit.
07:28Il y a eu des incidents de crédit quand même qu'on a vus.
07:30Mais on a eu un certain nombre d'incidents de crédit
07:33qui laissent penser qu'on n'est pas dans une économie
07:34qui va non plus super bien
07:36quand vous prenez justement
07:37les ménages autres que les 10% les plus riches.
07:41Sauf que le Big Beautiful Bill, c'est ce que disait Amélie,
07:43le Big Beautiful Bill va commencer à réellement
07:45produire ses fruits en 2026.
07:47Les fruits aussi de la déréglementation,
07:49peut-être bancaire,
07:50qui commence cette déréglementation à se mettre en place.
07:52Il y a aussi l'impact positif,
07:54peut-être court terme,
07:55l'impact positif.
07:56Il ne sera peut-être pas amené à durer, on verra.
07:57Mais attendu, lui, pour 2026.
07:58C'est-à-dire qu'on a une fenêtre, peut-être 2026,
08:00qui resterait favorable.
08:01Vous y croyez franchement
08:02ou c'est ce que croit le marché
08:03et vous le décrivez tel quel,
08:05mais vous n'y croyez pas autant que le marché, vous, Amélie ?
08:07Je crois qu'il y a quatre thèmes, en fait,
08:09pour 2026 qui vont vraiment faire,
08:11on va dire, le gros de l'année.
08:13Le premier thème, c'est le thème du CAPEX.
08:15Donc ça, c'est central.
08:16L'investissement.
08:16On a, dans toutes les grandes économies,
08:19aujourd'hui, des plans de soutien au CAPEX
08:20qui sont soit importants, soit massifs.
08:22Donc, entre les US, l'Allemagne, la Chine également,
08:26tous les grands pays, en fait,
08:27ont des plans pour soutenir le CAPEX.
08:30Pourquoi ?
08:30Parce que le CAPEX, c'est, en gros,
08:32les gains de productivité.
08:33Dans des pays vieillissants,
08:36avec un besoin d'autonomie aussi,
08:38dans un monde qui est plus conflictuel,
08:41l'ère de la guerre, c'est le CAPEX.
08:42Donc, on a ce cycle de CAPEX qui devrait accélérer.
08:44Comme vous le dites beaucoup,
08:45je répète au moins une deuxième fois,
08:46l'investissement.
08:47L'investissement, oui.
08:48C'est vraiment clair.
08:49Alors, évidemment, l'intelligence artificielle,
08:51c'est la face la plus visible,
08:52mais c'est beaucoup plus large que ça.
08:54Et donc, nous, on croit aussi
08:55à un élargissement au-dehors du sector tech
08:57dont on pourra reparler.
08:59Le deuxième thème, c'est l'inflation.
09:00Donc là, j'y vais assez rapidement
09:02pour dire qu'il est indispensable
09:04qu'il n'y ait pas d'effet de second tour
09:06sur l'économie américaine,
09:08notamment sur les salaires.
09:09Si on a une réaccélération des salaires,
09:11ça va être difficile pour la Fed
09:12de justifier de baisser les taux.
09:14Et là, on peut avoir, on va dire,
09:15une anicroche dans le plan aujourd'hui
09:18qui apparaît à peu près rôdé.
09:20Le troisième thème, c'est les mi-termes.
09:23Donc, on a les mi-termes l'année prochaine
09:25aux États-Unis.
09:26Ça va être un facteur important pour les marchés.
09:29Pourquoi ? Parce qu'on peut escompter
09:30un soutien du polysémique
09:33qui est déjà présent via l'OBB
09:35et éventuellement des mesures supplémentaires.
09:38Donc là, j'évoquais les 2000 dollars.
09:39Alors, c'est vrai que ça paraît un peu fantaisiste.
09:42Mais on peut s'attendre quand même
09:43de la part de l'administration américaine
09:45à un certain soutien
09:48pour pouvoir restaurer, en fait,
09:50la croissance des personnes qui votent,
09:52qui aujourd'hui peut-être ne consomment pas
09:54et ne contribuent pas beaucoup
09:55à la croissance économique américaine,
09:58mais ils votent.
09:59Et donc, il est important
10:00que le bilan sur cet aspect-là
10:02soit aussi positif
10:03pour pouvoir se présenter aux élections
10:05avec un marché du travail mieux orienté,
10:07une inflation, on va dire, contenue
10:10et un marché actions, évidemment,
10:13bien portant,
10:14puisque c'est aussi la source d'effet de richesse.
10:16C'est un baromètre de succès,
10:19on va dire, important
10:20pour l'administration Trump.
10:22Et le quatrième point,
10:23c'est le dollar
10:24qui sera évidemment hyper important
10:26dans tous les processus
10:27d'allocation d'actifs.
10:28Donc, de savoir si, oui ou non,
10:30on va avoir la poursuite
10:31de la dépréciation
10:31de la devise américaine
10:32qui est un point, je dirais,
10:34clé aussi des scénarios 2026.
10:37C'est là que c'est délicat,
10:38c'est qu'on se demande
10:39si l'économie américaine
10:40en a encore dans le coffre,
10:42sous le capot, dans le moteur,
10:43pour continuer d'avancer,
10:44sans trop d'artifices.
10:45Donald Trump qui risque
10:46de les multiplier,
10:47les artifices,
10:47les soutiens artificiels
10:48au pouvoir d'achat
10:49à mesure qu'on ira
10:49vers les mid-terms.
10:50Pour faire de ces mid-terms,
10:51pourquoi pas un référendum
10:52pour ou contre ces mesures
10:53de pouvoir d'achat ?
10:54Bon, on est là-dedans.
10:55Et en même temps,
10:55le marché d'action
10:56qui a déjà pricé, anticipé,
10:58beaucoup de bonnes nouvelles.
11:00Beaucoup dansent encore
11:01sur les marchés.
11:02Danse, l'orchestre joue,
11:04mais danse près
11:04de la sortie de secours.
11:05Vous dansez près
11:06de la sortie de secours,
11:07vous essayez de vous en rapprocher
11:08de la sortie de secours
11:09tout en dansant sur le marché
11:10ou vous restez au milieu
11:12de la piste
11:12et plutôt tranquille quand même
11:13parce que les valorisations
11:14ne sont pas si excessives,
11:16Jean-François ?
11:19Un tout petit peu,
11:20mais justement,
11:21la musique continue depuis.
11:22Moi, juste pour remettre,
11:23je suis complètement d'accord
11:24avec tout ce qui vient d'être dit
11:25sur le diagnostic
11:26et sur ce qui peut faire bouger
11:27les marchés à l'année prochaine,
11:29juste mettre quelques petits points
11:30d'attention quand même.
11:32C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
11:33ce qui pourrait faire
11:35que l'économie américaine
11:36aille mieux l'année prochaine
11:37que cette année,
11:38on a évoqué un certain nombre de choses,
11:39mais il faut quand même
11:39questionner un petit peu
11:40ce qui est en train de se passer.
11:42Aujourd'hui, aux États-Unis,
11:44vous avez 7% de déficit public
11:46en 2025.
11:47Et vous allez finir l'année
11:48avec 1,8% de croissance.
11:50Je rappelle que l'année dernière,
11:51c'était 2,8% de la croissance américaine.
11:53L'année d'avant,
11:53c'était 2,7%.
11:54Donc, on est sur une économie américaine
11:55qui est ralentie massivement quand même.
11:58C'est l'économie qui ralentit le plus
12:00de l'OCDE quasiment.
12:02Beaucoup plus que l'Europe,
12:03beaucoup plus que la Chine,
12:04beaucoup plus que l'Inde,
12:04que le Japon, etc.
12:06Que la Grande-Bretagne,
12:06vous pouvez y aller comme ça,
12:07surtout quasiment l'OCDE.
12:09Donc, c'est l'économie qui ralentit le plus
12:10alors qu'on met 7 points de déficit de plus.
12:12Donc, le Big Beautiful Bill,
12:13c'est quoi en fait là-dedans ?
12:15C'est la prolongation de baisse d'impôts
12:17qui était déjà là.
12:18Donc, il n'y a pas plus de dépenses publiques.
12:20C'est juste qu'on prolonge un truc,
12:22un mur de la dette
12:23qui était en train d'arriver,
12:24qui a prolongé Donald Trump.
12:25Mais pour l'instant,
12:26il n'y a pas beaucoup plus de dépenses publiques
12:27et surtout, les déficits actuellement
12:29ne portent pas beaucoup la croissance américaine.
12:32Deuxièmement, on parle beaucoup de CAPEX,
12:34donc d'investissement en capital expenditure.
12:35L'investissement qu'il porte,
12:37effectivement,
12:37qui est impressionnant aux Etats-Unis.
12:38On va avoir 400 milliards d'investissement
12:40probablement cette année
12:41dans l'intelligence artificielle.
12:43Est-ce que cette année prochaine,
12:45on va avoir la même chose ?
12:46Peut-être,
12:47mais toujours est-il qu'aujourd'hui,
12:48avec ces CAPEX,
12:49ces investissements massifs
12:50dans l'IA aux Etats-Unis,
12:52vous finissez, encore une fois,
12:53avec un 6.
12:54La Fed dit un 6,
12:55nous, on dit un 8 chez Natix 6.
12:56Mais globalement,
12:57avec une croissance
12:57qui n'est quand même pas géniale
12:59aux Etats-Unis.
12:59Il y a un certain nombre de banques,
13:00nous, on pense que c'est moins que ça,
13:01mais il y a beaucoup de gens
13:02qui disent que l'investissement
13:03aujourd'hui dans les data centers,
13:05c'est presque la moitié
13:06de la croissance américaine.
13:07C'est probablement 30 ou 40 %,
13:09en tout cas 0,3, 0,4 de points de PIB.
13:11Mais on est quand même
13:12sur un truc qui pose question.
13:14C'est quoi les moteurs
13:15de l'économie américaine ?
13:16Je questionnais tout à l'heure
13:18le marché de l'emploi.
13:19Si vous n'avez pas la conso,
13:20que l'investissement,
13:21c'est à peu près la même chose
13:22qu'aujourd'hui avec les 400, 500 milliards
13:23et que le déficit public américain
13:25qui est prévu,
13:25c'est précisément la même chose
13:27que cette année,
13:28d'où vient le delta ?
13:29C'est aussi inquiétant
13:31puisque tout ce qui est
13:33intelligence artificielle,
13:34mais la transformation de l'industrie même
13:36du côté du territoire américain,
13:38c'est l'électrification,
13:39c'est l'énergie
13:39et ça va devenir l'enjeu majeur.
13:41La Morgan Stanley
13:42vient de sortir une étude
13:43selon lesquelles,
13:45si on suit les dynamiques
13:46de développement de l'IA
13:47mais du reste,
13:48parce qu'on a tendance
13:49à oublier le reste,
13:50mais c'est toute l'industrie
13:51qui est en train
13:51de s'électrifier,
13:53les Etats-Unis risquent
13:55d'être en déficit énergétique
13:56en 2028.
13:57Les prix de l'électricité
13:58depuis le début de l'année,
13:59c'est plus de 15 %.
13:59Voilà, en plus.
14:01Donc il y a un petit problème
14:02de pouvoir d'achat
14:02qui est en train d'arriver aussi.
14:03On ne fait plus photo
14:04des gens qui habitent
14:05près des data centers
14:06et qui ont vu
14:07leur note d'électricité triplée.
14:09Et même si on construit
14:10des centrales nucléaires
14:11à Tiers-Larigaux,
14:12elles vont mettre 20 ans
14:13à sortir de terre.
14:14Il va y avoir un déficit
14:14à un moment donné
14:15qu'il va bien falloir gérer.
14:16On va continuer d'en parler,
14:17bien sûr.
14:17Juste un mot
14:18des autres risques
14:20parce qu'on parle
14:20des opportunités,
14:21ce qui permet au marché
14:22de battre des records
14:22et on rappelle,
14:23le CAC 40 est sur un nouveau
14:24plus haut historique aujourd'hui,
14:25c'était à 16h02 précisément.
14:27Le CAC a touché
14:28pour la première fois
14:298 280 points.
14:30Il y a des raisons,
14:31il y a des moteurs
14:31à cette hausse
14:32qu'on a beaucoup décrit.
14:33Il y a des risques
14:34qu'on est aussi en train
14:34de décrire.
14:35Il y a aussi la question
14:36des droits de douane.
14:37Est-ce que la Cour suprême
14:38va les remettre en cause ?
14:38Juste Antoine,
14:39vous avez trouvé cette info.
14:41Les droits de douane américains
14:42sur plein de pays,
14:42sur plein de produits mondiaux
14:44sont énormes
14:45par rapport à ce qu'ils étaient
14:46sous l'air Biden.
14:47Il y a un autre pays
14:48qui est en train
14:48de bomber le torse
14:49en matière de droits de douane
14:50mais alors sur le sucre.
14:51Le Mexique déclare
14:53la guerre au sucre.
14:54Il y a 150%
14:55de surtaxes douanières
14:56sur le sucre importé.
14:58Là, il y a une mer des batailles
14:59à mener au Mexique
15:00qui est propre au pays
15:02mais qui est une sorte
15:04de généralisation
15:06de l'obésité,
15:07du diabète
15:08et de la malnutrition
15:09dans le pays.
15:11Je ne me souviens plus
15:11des chiffres exacts
15:12mais il y a une proportion
15:13de la population
15:13incroyablement élevée
15:15qui est obèse,
15:16qui est en surpoids
15:17et ils veulent vraiment
15:19commencer par là
15:19en instaurant
15:20des surtaxes douanières
15:21à la Trump
15:22sur les produits
15:23qui leur font plus de mal.
15:25Des idées pour nos députés
15:26peut-être ?
15:27Oui, taxer le sucre.
15:28La taxe soda,
15:29on n'en avait parlé
15:30pendant l'heure.
15:31Ça a été évoqué, bien sûr.
15:32L'addition,
15:33ça va en saler en tout cas.
15:34C'est facile.
15:35Le Mexique déclare
15:36la guerre au sucre.
15:37Il va fortement taxer
15:37150% de droits de douane
15:39sur les importations de sucre.
15:40Encore une fois,
15:40c'est vraiment un problème
15:41de santé publique
15:42très inquiétant là-bas.
15:45Là, au moins,
15:46on a des politiques publiques
15:46qui prennent les choses
15:47à bras-le-corps.
15:48Allez, on va continuer
15:49poursuivre nos échanges,
15:50reparler des records,
15:51de la tech,
15:51des opportunités de marché.
15:52Mais d'abord,
15:53on accélère dans la dernière ligne droite.
15:54On est à un quart d'heure
15:55de la clôture
15:56et le CAC est toujours en hausse
15:57d'1,2%
15:57après son record
15:58du milieu de l'après-midi.
15:59Société Générale gagne 3%.
16:01Quelle année incroyable
16:02pour le secteur bancaire.
16:03Ça continue.
16:03Société Générale gagne 3%.
16:05BNP Paribas,
16:05plus de 8%.
16:06Publicis aussi en hausse.
16:08Arthur Sadoun s'est exprimé
16:09auprès d'analystes.
16:10Il a expliqué
16:11qu'il visait peut-être
16:12désormais plutôt
16:12le haut de sa fourchette
16:13pour la suite.
16:14Le haut de la fourchette.
16:15Publicis en tout cas
16:15gagne 2,9%.
16:16Et puis le repli
16:17donc pour Eden Red
16:18et Plexi.
16:19Eden Red perd 5%.
16:20Plexi perd 8%.
16:21Avec une réglementation
16:23moins favorable
16:23à venir au Brésil.
16:24Même si Plexi et Eden Red
16:25font appel quand même
16:26des plafonds de commission
16:27rabaissés par les autorités.
16:29Plus de concurrence aussi
16:30entre acteurs
16:30des titres restaurants.
16:32De valeur en fort repli
16:32mais surtout Plexi
16:33qui est moins diversifié
16:34et qui est Eden Red
16:35là-bas au Brésil
16:35et qui dépend encore davantage
16:37d'ailleurs de cette seule activité
16:38de titre restaurant.
16:39Plexi donc
16:39lanterne rouge
16:40du marché parisien.
16:41On en parle ce soir
16:42avec Amélie de Rambure
16:43et Jean-François Robin.
16:45La tech donc.
16:47Cet AMD quand même
16:48qui peut aussi aujourd'hui
16:49nourrir l'espoir
16:50et peut-être participer
16:51à ces nouveaux records
16:52en bourse.
16:52AMD anticipe
16:53un chiffre d'affaires annuel
16:54pour les puces
16:55destinées au data center
16:56de 100 milliards de dollars.
16:57Chaque année
16:57chiffre d'affaires
16:59tous les ans
16:59de 100 milliards de dollars.
17:01Bon, c'est Laurent
17:03un auditeur
17:04qui nous suit régulièrement
17:05et nous dit
17:06j'écoute régulièrement
17:06le club de 17h à 18h
17:08et j'ai une question
17:08à vous poser.
17:09Comment peut-on anticiper
17:10avec des années d'avance
17:11une activité,
17:12l'évolution d'une activité
17:13naissante ?
17:13Une bonne question
17:14de cet auditeur.
17:15Alors, c'est la bonne question.
17:17Nous sur la tech
17:17pour reprendre,
17:18faire un petit pas
17:19en arrière,
17:20effectivement,
17:20on est aujourd'hui
17:21prudent et discriminant
17:24on va dire.
17:25Il y a quand même
17:25des alus,
17:26des caractéristiques
17:27du marché
17:28qui sont un peu déplaisantes
17:29on va dire
17:30pour ne pas dire
17:30bulesques
17:31sur la partie,
17:33bon,
17:33la progression un peu
17:34exponentielle
17:35des marchés,
17:36le fait qu'on a aujourd'hui
17:37un espèce de nexus
17:38avec des prises
17:39de participation,
17:40des accords,
17:41etc.,
17:42qui fait qu'on rend
17:42le complexe
17:44un peu plus systémique
17:45qu'il ne l'était
17:46précédemment.
17:47On a une source
17:49très positive
17:51par le passé
17:51qui aujourd'hui
17:52l'est beaucoup moins,
17:53c'est le financement.
17:54Jusqu'à présent,
17:55les hyperscalers
17:56se finançaient
17:56très largement
17:58sur leur cash flow.
17:59Aujourd'hui,
17:59on les voit
18:00faire des émissions
18:01obligataires
18:02qui sont quand même
18:03des jumbo émissions,
18:04donc des émissions
18:05qui sont très très
18:06importantes en taille.
18:08On a le vendor financing
18:10donc aussi
18:11où on finance
18:11ses propres achats
18:13de façon croisée.
18:16Donc,
18:16tous ces éléments
18:16sont quand même
18:17plutôt défavorables
18:19on va dire
18:20et un peu inquiétants.
18:21Après,
18:21il faut voir
18:22quel peut être
18:22le catalyseur
18:23en fait
18:23pour la correction.
18:24Là,
18:25on peut en inventer
18:25plusieurs.
18:26On peut avoir
18:27un catalyseur
18:28qui peut être
18:28celui de la compétition
18:30par exemple,
18:31une compétition
18:31qu'on accrue.
18:33On peut avoir
18:33un catalyseur
18:34qui viendrait
18:35tout simplement
18:36aussi du ralentissement
18:37cyclique
18:38et c'est probablement
18:39le plus inquiétant
18:40si on a une vraie cassure
18:41comme tu l'indiquais
18:42du marché du travail
18:43par exemple
18:44aux US.
18:45On peut avoir
18:45un catalyseur
18:47à la baisse
18:48de ce point de vue-là.
18:49Donc,
18:49on peut avoir
18:50effectivement
18:50des corrections.
18:51Pour nous,
18:52la réponse
18:52à un marché
18:53comme ça
18:54qui a des allures
18:55de bulles
18:56mais dont on ne sait
18:56pas bien prédire
18:57si elle va vraiment
18:58exploser,
18:58si elle peut continuer
18:59encore un an ou deux,
19:00si on va avoir
19:01une réaccélération
19:02ou pas.
19:02Et si elle est là
19:03ou pas ?
19:04Vous avez acté
19:06que c'est une bulle
19:06ou pas ?
19:07Non,
19:07on n'acte pas
19:07que c'est une bulle.
19:08Nous,
19:08ce qu'on acte,
19:09c'est qu'il faut
19:10être discriminant
19:11sur les acteurs
19:12de l'intelligence
19:13artificielle.
19:14C'est-à-dire que
19:15tout le monde
19:15n'est pas logé
19:16à la même enseigne
19:17entre ceux
19:17qui sont tout en amont
19:19qui font du hardware
19:20et ceux qui sont
19:21les hyperscalers.
19:22Par exemple,
19:23le business model
19:24n'est clairement pas
19:24le même
19:25et pour nous,
19:25les perspectives non plus
19:26ne sont pas les mêmes.
19:27Même au sein
19:28des hyperscalers,
19:29il y a des discriminations
19:31à faire.
19:32Donc,
19:32sélectif sur la tech
19:33et aussi plus diversifié
19:35en fait,
19:36sur d'autres marchés
19:36de la tech,
19:37la Chine,
19:38l'Europe,
19:38etc.
19:39Et aussi globalement
19:40sur d'autres secteurs.
19:41Donc,
19:41pour nous,
19:42il faut avoir
19:42une approche aujourd'hui
19:43qui soit celle
19:44de jouer effectivement
19:46un cycle
19:46qui reste
19:47drivé par les liquidités,
19:50drivé par des politiques
19:51bandes centrales
19:52accommodantes
19:52et aussi des politiques
19:53fiscales
19:54qui sont globalement
19:55supportives.
19:56Donc,
19:56un environnement
19:56qui n'est pas défavorable
19:58au marché actions
19:59mais en ayant une approche
20:00beaucoup plus diversifiée
20:01que ce que peut être
20:02par exemple
20:03un indice MSCI Monde
20:05qui,
20:05je le rappelle,
20:06est 75% US
20:07et 35% sur la tech
20:09par exemple.
20:10Donc,
20:10très peu diversifié.
20:11Et quitte à diversifier,
20:12plutôt l'Europe,
20:13plutôt l'Asie,
20:14plutôt l'Amérique latine,
20:15pourquoi pas ?
20:16D'ailleurs,
20:16on a de plus en plus
20:16d'experts qui nous disent
20:17intéressant l'Amérique latine.
20:19Vous choisissez quoi
20:19quitte à diversifier ?
20:21Alors,
20:21nous,
20:21on est diversifié
20:22effectivement sur les émergents.
20:24Donc,
20:24c'est une zone
20:24qu'on aime bien.
20:25En plus,
20:25on a des perspectives
20:27qui sont plutôt baissières
20:29sur le dollar
20:29contre devise émergente.
20:30Donc,
20:31ça devrait être aussi
20:31supportif
20:32pour les flux
20:34dans ces zones.
20:35On a quand même
20:35des perspectives
20:36de croissance
20:37qui sont tout à fait
20:38honorables.
20:39Donc,
20:39on aime l'Amérique latine.
20:41On a aussi
20:41des investissements
20:42en Chine,
20:43en Inde,
20:43etc.,
20:43qu'on considère
20:44comme,
20:45alors le court terme
20:45est parfois
20:46un petit peu agité.
20:47mais sur des perspectives
20:49de moyen terme,
20:49on pense que c'est des zones
20:50à favoriser.
20:52Et en Europe aussi,
20:53donc,
20:53on est investi
20:54sur les marchés européens,
20:56donc,
20:57en privilégiant
20:58effectivement
20:58les financières,
21:00les valeurs industrielles,
21:01etc.,
21:01qui peuvent être
21:02plus tirées,
21:03on va dire,
21:04par l'accélération
21:07et le plan fiscal allemand
21:08qui devrait progressivement
21:10se matérialiser en Europe.
21:12Ce qui est terrible,
21:12Antoine,
21:13c'est que la tech
21:14est très haute,
21:15on se demande
21:15si on est en bulle
21:16sur les acteurs
21:17de la tech américaine
21:17et en même temps,
21:19quand on en sort
21:19trop vite parfois
21:20et même très souvent
21:21voire quasi toujours,
21:22on s'en mord les doigts.
21:23C'est peut-être le cas
21:24de SoftBank
21:24qui a cédé,
21:25soldé toute sa participation
21:26dans Nvidia
21:27qui depuis des années
21:28réduit sa participation
21:29et qui aurait peut-être
21:30mieux fait en fait
21:31de la garder SoftBank.
21:32En gros,
21:32s'ils étaient restés
21:33à 5%,
21:33c'était le plus gros
21:34actionnaire individuel
21:36d'Nvidia
21:37à l'époque
21:37en 2019
21:38s'il avait gardé
21:42cette participation
21:42de 5%,
21:43aujourd'hui,
21:44elle serait valorisée
21:44à 250 milliards.
21:46C'est largement au-dessus
21:47de la valorisation
21:48de SoftBank.
21:49C'est-à-dire que sa participation
21:50dans Nvidia
21:51serait valorisée plus cher
21:52que lui-même,
21:53SoftBank.
21:54Voilà,
21:54maintenant,
21:55on peut toujours
21:56revenir en arrière
21:57sur tout ce qu'on a fait
21:58ou pas fait.
21:58C'est ce qu'on appelle
21:59du backward trading.
22:00Si on avait fait ça,
22:02on serait plus riches.
22:02Pourquoi j'ai pas acheté
22:03du bitcoin il y a 5 ans ?
22:05On a tous un petit côté
22:06SoftBank,
22:07effectivement,
22:07dans cette histoire
22:08et face à la tech américaine.
22:09Non, mais Jean-François.
22:10Et je vois nos éditeurs
22:10qui nous interrogent régulièrement.
22:11On sent qu'en ce moment,
22:12ils s'interrogent.
22:13Est-ce qu'on reste dans le train
22:14parce qu'il va aller
22:14beaucoup plus loin
22:15ou au contraire,
22:16on saute avant qu'il explose ?
22:17Tout le monde est là-dedans.
22:17C'est une citation
22:18assez célèbre
22:20de Rothschild.
22:21« Je suis devenu riche
22:23parce que j'ai toujours
22:24vendu trop tôt. »
22:26Alors oui,
22:26il regrette de ne pas avoir fait
22:28fois mille
22:28au lieu de fois trois,
22:29mais il était très content
22:30de ces fois trois
22:31et à force d'accumuler
22:31les fois trois,
22:32il est devenu riche
22:33plutôt que de se brûler
22:34les ailes en attendant
22:35une fois mille.
22:35C'est vrai que ceux
22:36qui se sont appauvris
22:37ont souvent vendu
22:37trop tard.
22:38On a des vieux sages
22:39de Wall Street
22:40en ce moment
22:40qui sont retournés
22:42en cash,
22:42qui se sortent.
22:43Je suis assez d'accord.
22:44Le problème d'une bulle,
22:45c'est que penser qu'on est
22:46les plus proches de la sortie,
22:47on utilisait cette image
22:48tout à l'heure,
22:49la définition d'une bulle,
22:50c'est quand elle éclate,
22:51on n'en sort pas facilement.
22:53Regardez le bitcoin
22:54qui perd 30% en une journée.
22:56Voilà,
22:56ça c'est des trucs
22:57qui vont...
22:57Je rappelle toujours
22:58cette donnée-là
22:59puisque c'est difficile
23:00d'avoir du recul
23:01mais Amazon,
23:03lors de l'éclatement
23:04de la bulle Internet,
23:05c'est moins 85%,
23:06ça met 16 ans à s'en remettre
23:07à retrouver les niveaux
23:08pré-éclatement de cette bulle-là.
23:10On a le Nasdaq
23:11qui perd les trois quarts
23:11de sa valeur, etc.
23:12Je ne dis pas que c'est ça
23:13qui nous attend,
23:14pas du tout,
23:15parce que je pense
23:15qu'on est quand même
23:16sur une révolution technologique
23:17mais on disait précisément
23:19exactement ça
23:20lors de la bulle Internet.
23:21Donc l'avantage
23:22d'une bulle qui éclate,
23:23c'est que ça fait baisser les prix
23:24et que justement
23:25l'innovation technologique
23:26se diffuse.
23:27Pour aller dans le sens,
23:29c'est intéressant de voir,
23:30enfin c'est un exemple
23:31qu'on aime bien montrer,
23:32c'est de regarder
23:33quelles sont
23:33les dix plus grosses capis
23:35capis boursières
23:36aux États-Unis
23:37aujourd'hui,
23:38il y a dix ans,
23:38il y a vingt ans,
23:39etc.
23:40Et on voit qu'en fait
23:41la seule qui est là
23:42depuis vingt ans,
23:43en fait dans les dix,
23:44c'est Microsoft.
23:45Toutes les autres,
23:45en fait, ont tourné.
23:47Donc effectivement,
23:49ça appelle à une forme
23:49de prudence
23:50sur la location.
23:52Je répète quand même
23:54la nécessité
23:55d'être diversifiée
23:56et d'avoir dans la construction
23:58de portefeuille
23:58aussi des protections,
24:00en fait,
24:00soit optionnelles,
24:02soit sur des actifs
24:03qui peuvent être
24:04décorrélants,
24:05etc.
24:05Pour essayer d'avoir
24:06un portefeuille
24:07qui,
24:08si on a raison,
24:09performe bien,
24:10c'est-à-dire
24:10si le momentum
24:12cyclique
24:13continue
24:14une bonne performance
24:15sur les actifs risqués,
24:17mais sinon d'avoir
24:17quand même en place
24:18d'autres stratégies.
24:20Qu'est-ce qui pourrait
24:21faire monter les marchés
24:22encore pour la suite ?
24:23Alors, il y a tous ces thèmes
24:24qu'on évoque.
24:24Le CAC 40 est sur un nouveau
24:26plou historique,
24:26on vous le rappelle aujourd'hui,
24:27porté par le secteur bancaire.
24:29Ça fait du bien aussi
24:30de voir notre CAC,
24:31malgré les affres,
24:32les déboires politiques
24:33de la France,
24:34battre à son tour
24:34un record.
24:35On rappelle que l'Assemblée nationale
24:36est en train de débattre
24:37de la suspension
24:38de la réforme des retraites
24:39la 7 après-midi
24:39et cette suspension
24:41devrait intervenir d'ailleurs,
24:42le vote intervenir
24:43d'un instant à l'autre.
24:45Chris, notre réalisateur,
24:47nous rejoint
24:47et vous interroge
24:48comme chaque soir.
24:49Il était minuit moins une,
24:50la Chris.
24:53Bonsoir les experts du club.
24:55Bon, je suis de la génération
24:56perdue, encore loin de la retraite.
24:59Ça t'embête pas, Guillaume,
24:59si je parle de moi ?
25:00Au contraire, Chris,
25:02laisse-toi aller.
25:03Eh bien, je fais partie
25:04d'une génération
25:04qui ne croit plus vraiment
25:05à une retraite
25:06par répartition décente.
25:08Est-ce que ça veut dire
25:09que le CAC a encore
25:10du potentiel,
25:11justement parce que
25:11les Français comme moi
25:12devront investir en bourse
25:13pour compenser ?
25:15Ah !
25:16Moi, je trouve que c'est
25:17une bonne question
25:17dans le débat
25:18de la capitalisation
25:19qui va immanquablement
25:20tenir éveillés
25:22les Français,
25:23évidemment,
25:23peut-être par choix,
25:24mais en tout cas
25:25par contrainte
25:25lors de la débat
25:26sur la présidentielle.
25:27Tout ça vient d'être lancé
25:28par Atta,
25:29les veilles,
25:29avec leurs propositions.
25:30Je crois qu'on va aller
25:31vers ce genre de choses.
25:32En tout cas,
25:32on a un régime de retraite
25:33par répartition
25:34qui est aujourd'hui
25:34totalement déséquilibré.
25:36Il a été inventé
25:37pour 4 cotisants
25:38pour un retraité.
25:40On est en train d'inverser.
25:41On va passer à 1,5
25:42cotisants par retraité
25:44dans la prochaine décennie.
25:46Donc, évidemment,
25:47le système par répartition
25:48aujourd'hui ne tient plus.
25:49D'autant plus
25:50qu'on est en train
25:50de creuser son mode
25:52de financement
25:52avec le retour
25:53de la retraite
25:53à 62 ans.
25:54Donc, oui,
25:54on va vers plus de capitalisation
25:55et oui,
25:56si on va vers ça,
25:57quand on regarde
25:57tous les pays
25:58et la majorité des pays,
25:59je le rappelle,
26:00n'a pas de répartition.
26:01C'est plutôt des pays
26:02qui ont des fonds de pension
26:04et de la capitalisation.
26:05Alors oui,
26:05ça, c'est plutôt
26:06très favorable
26:07au marché actions.
26:08Ça, ce sera un bon argument
26:09pour le marché actions,
26:11monsieur le réalisateur.
26:12Effectivement,
26:12si on passe à la capitalisation,
26:14mais encore une fois,
26:14la capitalisation,
26:15ce n'est pas que
26:15acheter des actions.
26:16Ça peut être acheter aussi
26:17d'autres types d'actifs,
26:18mais en général,
26:20même si on s'est un peu éloigné
26:21du 60-40,
26:2260% actions,
26:2340% obligations,
26:26ce sera quand même
26:27des acheteurs
26:27massifs d'actions.
26:29Bon, donc,
26:29c'est positif,
26:30c'est favorable
26:30au CAC 40
26:31d'imaginer cette génération
26:32dont fait partie
26:33Chris,
26:34notre réalisateur.
26:35Il dit,
26:35je fais partie
26:36de la génération perdue.
26:37Il ne faut pas être si possible.
26:38Chris,
26:39juste une petite remarque,
26:40c'est que le gros
26:40des acheteurs d'actions
26:41en France aujourd'hui,
26:42c'est des gens
26:42qui ont 70 ans.
26:43Le gros,
26:44le pic de l'épargne
26:45des Français,
26:46je rappelle,
26:47il est passé 65 ans.
26:49Mais si,
26:49aujourd'hui,
26:50les risk takers,
26:51ce sont les seniors,
26:52c'est eux qui prennent
26:53le plus de risques.
26:54Aujourd'hui,
26:55vous avez des acheteurs
26:55de bitcoin
26:58qui ont passé 80 ans.
27:00Mais ça,
27:00ce n'est pas la moyenne.
27:01Oui,
27:01il y a toujours du cas.
27:02Je ne dis pas ça,
27:03mais c'est quand même
27:03le pic,
27:04encore une fois,
27:05les investissements
27:06suivent l'épargne.
27:07Où est l'épargne aujourd'hui ?
27:08Elle est au deux tiers
27:09détenue par les gens
27:11de plus de les retraités.
27:13Et donc,
27:14le pic aujourd'hui
27:15de l'épargne,
27:15il y a passé 65 ans.
27:17Tout ça,
27:17si on déroule le fil,
27:20ça veut donc dire
27:20que les principaux acheteurs
27:22aujourd'hui
27:22sont liés à l'épargne.
27:24Et l'épargne,
27:24c'est les vieux.
27:26Effectivement.
27:26En tout cas,
27:27peut-être la réserve
27:28va venir pour le CAC 40
27:29si de plus en plus
27:30de Français
27:30se mettent à fabriquer
27:32leur propre retraite.
27:33Si le régime
27:34par répartition
27:35venait à ne pas avoir
27:36un avenir aussi souriant
27:37qu'on l'imaginait
27:37il y a encore
27:38quelques décennies,
27:39pourquoi pas soi-même
27:40bâtir sa retraite
27:40avec la bourse
27:41et c'est peut-être
27:42un réservoir en plus
27:43de potentiel
27:43pour notre CAC 40.
27:45On regardera ça.
27:45C'est vrai que la France,
27:46on a le sentiment
27:46qu'elle recule un peu.
27:47On voit plein d'investissements
27:48annoncés par exemple
27:49des géants de la tech américaine
27:50dans des pays européens,
27:52des data centers
27:53annoncés par exemple
27:54au Portugal.
27:54Un projet,
27:55je voyais,
27:55à 10 milliards d'euros
27:57au Portugal
27:58de Microsoft,
27:5910 milliards de dollars.
28:00Google,
28:005 milliards en Allemagne.
28:01Et nous,
28:02et nous,
28:02et nous,
28:02la France,
28:03on n'entend pas grand-chose
28:04là, Amélie,
28:04autour de la France.
28:05Pas beaucoup d'investissements
28:06des gens de la tech américaine
28:07sur le territoire français.
28:08C'est vrai,
28:09on peut le déplorer.
28:11Après,
28:11je pense que sur la France,
28:12ce qui est important aujourd'hui,
28:13c'est de lever l'incertitude.
28:14L'incertitude est hyper coûteuse.
28:16Donc,
28:16il faut qu'on aboutisse
28:18à une décision
28:20pour que les entreprises
28:21puissent lever un peu
28:23le rideau
28:25et pouvoir se positionner,
28:26prendre les décisions
28:27à venir
28:27avec un peu plus
28:28d'on va dire
28:29de sérénité.
28:31Parce qu'aujourd'hui,
28:32c'est aussi très coûteux
28:33budgétairement en fait
28:34d'avoir un manque
28:36enfin,
28:36l'écart de croissance
28:37qu'on crée là aujourd'hui
28:38en étant,
28:39on va dire,
28:40balbutiant depuis des mois
28:42est aussi un facteur
28:43qui est coûteux
28:44au pays.
28:45Donc,
28:45avançons aussi
28:46sur cet aspect.
28:47Là,
28:48ce qui avance,
28:48c'est la suspension
28:49de la réforme des retraites
28:50qui vient d'être votée.
28:50Ça y est,
28:50à l'Assemblée nationale.
28:51Voilà.
28:52Je vois que Jean-François,
28:52ça vous met en joie
28:53ce vote de l'Assemblée
28:54pour suspendre
28:54la réforme des retraites.
28:56Maintenant,
28:56ça va faire la navette
28:56vers le Sénat.
28:58Ah ben,
28:58qui lui-même va remettre ça.
28:59Non,
28:59je pense que ce psychodrame,
29:00ce comédia délarté
29:01autour de ce débat
29:02de la retraite
29:03qui devrait être
29:03tout sauf notre priorité
29:04va nous tenir éveillés
29:06au moins jusqu'à la présidentielle.
29:07Donc,
29:08c'est ça.
29:08Oui,
29:08au contraire.
29:09On continue de parler
29:09de quelque chose
29:09qui ne devrait pas du tout
29:11être notre priorité.
29:12Le 10 ans français
29:12ne réagit pas à ce vote
29:13par l'Assemblée.
29:14Il est en train de se détendre
29:15même à l'instar
29:15des autres taux européens.
29:16Le 10 ans français,
29:17ça avait été largement anticipé.
29:18Donc,
29:18vote,
29:18ça y est,
29:19c'est officiel.
29:20Le vote de l'Assemblée nationale
29:21en faveur de la suspension
29:22de la réforme des retraites.
Recommandations
28:22
|
À suivre
6:59
27:06
30:22
24:53
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8:31