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  • il y a 2 heures
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00On va revenir maintenant sur ce qui est au cœur de l'émission et ce qui était dans vos infos,
00:04c'est-à-dire ce cri de colère qui est aussi un cri du cœur de la part du militant anti-trafic de drogues, anti-narco, Amine Kessassi.
00:12Il a perdu deux de ses frères, maintenant il se bat, il combat, il appelle à se lever, Amine Kessassi,
00:18dans une tribune qui a été publiée par le quotidien Le Monde.
00:21Hier, j'ai enterré mon frère, dit-il, mon cœur n'est que blessure, la douleur m'éparpille, mais elle n'effrite pas ma lucidité.
00:27« Nous ne sommes dupes de rien », écrit celui qui aujourd'hui est protégé par un gilet pare-balles et par la police.
00:33« Non, je ne me tairai pas, je dirai, je répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien ».
00:39Et il continue, Amine Kessassi, « Je dirai la violence du narcotrafic, je dirai son emprise, je dirai la lâcheté des commanditaires des crimes ».
00:47Nous sommes avec le policier Sébastien Greneron, qui est secrétaire départemental Bougirone du syndicat Alliance Police Nationale.
00:54Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:55Dans cette tribune, Amine Kessassi explique également que la police lui avait demandé de quitter Marseille, ce qu'il a refusé.
01:03Mais il s'interroge, « Pourquoi ne pas avoir protégé ma famille, qui forcément était aussi sur la menace des narcotrafiquants ? »
01:11Et d'ailleurs, on le voit, puisque son frère a été tué par ses narcotrafiquants.
01:16Est-ce que finalement, il n'y a pas eu des dysfonctionnements dans la sécurisation de la famille Kessassi ?
01:24Oui, bonsoir. Écoutez, je ne pense pas qu'on peut accuser la police d'un quelconque manquement de cette histoire.
01:34Parce que bien évidemment, lui a été mis sous protection policière de par son statut, je dirais, de militant et d'écologiste, donc de politique.
01:44Et il avait reçu des menaces directes. Maintenant, vous connaissez bien les difficultés de la police et le manque d'effectifs.
01:50Je ne pense pas qu'on avait les moyens de protéger l'intégralité de sa famille.
01:54Parce que sinon, il aurait peut-être fallu aussi protéger sa maman, son nom.
01:58Pardon, c'est faute de moyens qu'on n'a pas protégé sa famille, sachant qu'il avait déjà perdu un frère.
02:04C'est son deuxième frère qui vient de mourir.
02:07Après, vous savez, protéger quelqu'un en H24, c'est énormément de dispositifs.
02:14Après, je ne sais pas qui a pris la décision de ne protéger ou pas protéger en particulier,
02:19mais protéger tous les membres d'une famille, je sais que ça, c'est sûr que c'est très difficile à mettre en place.
02:25Alors, des gens menacés sur Marseille notamment, il y en a beaucoup.
02:29Il faudrait trois policiers sur chaque membre de la famille.
02:32Ça me paraît irréalisable.
02:33Après, c'est le genre de décisions qui sont prises en haut lieu et compte tenu des menaces qui sont exercées.
02:41Ça veut dire qu'on est en train de perdre la guerre à Marseille.
02:44On a l'impression que le rapport de force est déséquilibré.
02:47Il est plutôt à l'avantage de ces groupes mafieux, puisqu'on dit même à Amine Kessassi,
02:52qu'il faudrait mieux quitter la ville.
02:54Donc, ça donne finalement raison à ceux qui le menacent.
02:58– Alors, donnez raison à ceux qui les menacent.
03:01Oui, si vous l'interprétez de cette manière, je peux l'entendre.
03:05Pour autant, la guerre, est-ce qu'elle est perdue ?
03:07La guerre, on l'amène tous les jours.
03:08Les policiers se battent dans la rue, jour et nuit,
03:10avec les difficultés que vous connaissez et qu'Alliance Police Nationale dénonce depuis des années maintenant.
03:16Donc, le combat continue.
03:18Bien évidemment que ce combat, il est très difficile, parce qu'en face de nous, dans le cadre de cette guerre,
03:22on a des gens qui sont lourdement armés, qui ont des moyens financiers colossaux.
03:26Et nous, on est encore… on travaille comme autant des rois et avec le manque d'effectifs que vous connaissez.
03:32Donc, bien évidemment, mais on le dit, on le répète chez Alliance, le choc d'autorité doit être réel.
03:39Les décisions politiques doivent être prises en urgence.
03:42Et tout seul, on n'y arrivera pas.
03:43Les policiers seuls ne seront pas assez, ni nombreux, n'auront pas les moyens.
03:47Il faut que toutes les institutions…
03:49Voilà. Et M. Kessassi, qui a lui aussi beaucoup œuvré dans l'associatif et qui le fait toujours,
03:55sait très bien qu'il faut que les comités de quartier, il faut que toutes les institutions s'allient,
04:01que ce soit les pouvoirs publics, que ce soit les mairies, que ce soit…
04:03Voilà. Il faut qu'il y ait un véritable dispositif étatique pour rendre la France et la République française fortes.
04:11Voilà. La peur doit changer de camp. Il faut qu'on se donne les moyens.
04:13Et seuls les politiques peuvent faire changer, évoluer les choses avec des vraies décisions réelles,
04:18pas des opérations de com' et des opérations coup de poing comme on peut les mener depuis plusieurs années
04:24et peu importe les gouvernements qui se sont succédés.
04:27Voilà. Il faut être efficace. La France est un gruyère.
04:30La drogue rentre tous les jours. Les armes, elles circulent comme nous allons acheter une baguette de bain.
04:36Et voilà. Des consommateurs, il y en a tous les jours de plus en plus, c'est les habitologues.
04:40M. le policier, M. le Creneron, qu'est-ce qu'il vous faut de plus pour gagner cette guerre ?
04:45Il nous faut des moyens. Il nous faut des effectifs supplémentaires.
04:48Et il faut qu'on soit aidés. C'est-à-dire qu'il fut un temps, et ce n'est pas encore si vieux,
04:5115 ans en arrière, on avait des comités de quartier, on avait des associations
04:55qui donnaient des renseignements à la police, avec des frères aînés qui faisaient régner l'ordre dans les cités
05:00et qui nous servaient de relais, avec tout un corps enseignant qui était respecté.
05:04Aujourd'hui, c'est le bordel, excusez-moi l'expression, mais c'est le bordel partout.
05:07Plus tout le monde a peur. Personne ne fait montre d'autorité.
05:10Et la police se retrouve seule face à des gangs qui sont armés jusqu'aux dents.
05:15Donc comment voulez-vous qu'on y arrive ? Il faut des gros moyens.
05:18Il faut une justice beaucoup plus sévère. Il faut que tout le monde s'entraide.
05:22Il faut des contrôles systématiques dans les ports, dans les aéroports.
05:27Vous circulez n'importe où, vous rentrez des armes, vous rentrez de la drogue,
05:31que ce soit dans les bateaux, que ce soit... Je ne dis pas que des contrôles, il n'y en a pas.
05:34Vous savez très bien qu'il n'y a plus de frontières.
05:36C'est la foire, en fait. La France, c'est la foire.
05:38Alors, chacun fait ce qu'il veut et on n'a plus les moyens.
05:40Pendant qu'on s'occupe d'une affaire, il y en a dix de l'autre côté dans votre dos
05:45qui entrent et qui font n'importe quoi.
05:48Avec les dommages collatéraux et l'argent que ça génère, on ne peut pas y arriver.
05:52Voilà, c'est tout le système qui doit changer et de manière très rapide maintenant.
05:55Et au niveau police, il faut recruter des enquêteurs, il faut recruter des policiers.
05:59Vous me parlez de protéger des gens.
06:00Mais on n'arrive même pas à assurer ou péniblement la police secours.
06:03Les appels 17, les femmes battues, les jeunes qui se font raqueter à la sortie du collège,
06:08les vols, les cambriolages, tout ça, ça continue.
06:10On parle du narcotrafic, bien évidemment, parce que c'est dramatique
06:14et parce qu'il y a beaucoup de morts.
06:15Mais la délinquance du quotidien, elle continue.
06:18La lutte contre l'immigration...
06:19Monsieur Greneron, il y a le président de la République qui va retourner à Marseille.
06:22Il vient souvent à Marseille.
06:23Ça sera à la mi-décembre.
06:24Je parle sous la responsabilité d'Amandine.
06:26Vous lui demandez quoi de plus ?
06:28A chaque fois qu'il vient, il fait des promesses.
06:29Vous avez déjà votre ministre de l'Intérieur qui vient demain.
06:32Laurent Nunez.
06:33Oui, avec Allianz, on va essayer de le rencontrer.
06:36Mais il reçoit mon secrétaire général et le membre du bureau national.
06:40Il sait exactement de quels mots souffre la police,
06:43puisqu'il était lui-même préfet de police.
06:45Voilà.
06:45Donc maintenant, je pense que lui tout seul, pareil, ne pourra pas prendre des décisions.
06:48Quant à M. Macron, des grands plans Marseille, on connaît, excusez-moi,
06:53mais nous, on ne croit plus en rien.
06:54Parce que nous, on ne voit rien arriver.
06:55On ne voit aucune évolution, à part qu'on nous demande toujours de travailler plus
06:58et avec moins de moyens, ou en tout cas, insuffisamment.
07:01Et toutes les annonces qui ont été faites, ce sont des effets, excusez-moi,
07:04mais des effets médiatiques.
07:06Les opérations place nette, tout ça, ça n'a jamais rien apporté.
07:08Voilà.
07:09Il faut construire sur le durable.
07:11Mais bien sûr que c'est de la com', il ne faut pas se mentir.
07:13Les différentes politiques, alors ça a changé de nom, un coup, ça s'appelle opération Danton,
07:19un coup, c'est opération place nette, opération zone de sécurité prioritaire.
07:23Voilà, ITXL, bon, tout ça.
07:26On met des CRS pendant trois jours, on bloque une cité,
07:28et dès qu'on a tourné le dos, ça recommence.
07:31Donc tout ça, ce n'est pas fait, c'est de la politique en 48 heures.
07:36Il n'y a rien qui est instauré sur la durée.
07:38avec des... Alors, on y croit toujours, on se bat toujours, on lutte toujours.
07:42Maintenant, force est de constater qu'on n'est pas assez efficace
07:45parce que le système politique ne nous soutient pas assez.
07:49Voilà.
07:49Donc, il faut aller plus loin, beaucoup plus loin, au niveau justice,
07:53au niveau police, au niveau de l'ensemble du régalien et de toutes les institutions.
07:57– Alors, restez avec nous, Mathias Tesson.
07:59Vous avez écouté le policier.
08:00Et puis, ça fait quoi, ce que dit Amit Kissa ?
08:02Si je ne me tairai pas, les policiers n'ont pas l'intention de se taire non plus.
08:05– Oui, absolument, mais le maire de Marseille demandait ce matin sur BFMTV
08:08et plus de moyens policiers également.
08:09– Pour rebondir sur ce qui vient d'être dit,
08:11il y a quand même un bilan judiciaire à Marseille
08:12qui a été rappelé hier par le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez,
08:15avec près de 2 000 personnes mises en examen,
08:18quand même dans le cadre de trafic de stupéfiants à Marseille,
08:20900 détentions provisoires,
08:22un nombre d'homicides en lien avec le narcotrafic
08:25qui a chuté quand même ces dernières années,
08:28moins de points de deal, etc.
08:30Voilà, effectivement, il reste des choses à faire.
08:32Les crimes manifestement se poursuivent,
08:34mais il y a quand même des résultats sur le terrain
08:37et ça a été rappelé hier par le ministre de l'Intérieur.
08:38– Il y a une nouvelle loi aussi qui va s'appliquer,
08:40la loi contre le narcotrafic,
08:42avec un parquet dédié à la lutte contre le narcotrafic.
08:45– La criminalité organisée, effectivement,
08:48dont la chef prendra la direction Vanessa Perret
08:51à partir du 1er janvier prochain.
08:54On parle du déploiement de cette loi
08:56parce qu'il y a un certain nombre de choses
08:57qui ont déjà été faites,
08:58comme les prisons de haute sécurité,
08:59mais il n'y a pas que ça.
09:01Voilà, et tout ça prend un petit peu de…
09:02– On parle d'un état-major dédié
09:04donc à la lutte contre le narcotrafic.
09:06– Voilà, tout ça doit se structurer.
09:08– Le problème, c'est que ça va trop lentement,
09:10c'est ce que disent les acteurs de terrain.
09:12– Ça va trop lentement parce qu'il y a toujours des morts,
09:13en fait, en réalité,
09:15et là, on a franchi, évidemment, un palier
09:17avec ce ne sont plus, et ce n'est pas moins grave,
09:19attention, ce n'est pas ce que je dis,
09:20mais ce ne sont plus des, comment dirais-je,
09:22des clans rivaux qui se tuent entre eux.
09:25Mais voilà, là, on a affaire à une victime
09:27qui n'était pas du tout connue
09:28des services de police et de justice,
09:2920 ans, qu'il voulait devenir policier.
09:31– Assassinat par intimidation.
09:32– Voilà, crime d'intimidation,
09:33ce sont les mots qui ont été utilisés,
09:35notamment par Laurent Nunez, hier.
09:38Et Amine Kessassi, effectivement, dans cette tribune,
09:40dit qu'il ne se taira pas
09:42parce qu'il pouvait y avoir cette petite inquiétude
09:43depuis ces faits terribles,
09:45c'est-à-dire que tous les acteurs
09:46contre le narcotrafic,
09:47eh bien, commencent un petit peu
09:48à ne plus parler par peur des représailles.
09:51Lui dit, je ne parlerai pas,
09:53je parle parce que le silence
09:54est l'abri de nos ennemis,
09:56que notre révolte face au narcotrafic
09:58soit durable et collective, courage,
09:59on ne peut pas tuer tout un peuple.
10:01Juste pour dire aussi un dernier mot,
10:03il fait aussi le constat de services publics
10:05éventuellement dysfonctionnants sur le terrain.
10:08Il dit, il est par exemple le temps
10:09de faire revenir les services publics
10:11dans les quartiers,
10:11de lutter contre l'échec scolaire
10:13qui fournit aux trafiquants
10:14une main d'œuvre soumise
10:15et de doter les enquêteurs
10:17et les forces de police
10:18de moyens dont ils ont besoin.
10:20Ça, c'est ce qui vient d'être rappelé
10:21par le policier
10:22avec la filière investigation
10:23qui, elle aussi, est en crise, hélas.
10:25– Jean-Michel Verne est avec nous,
10:26il est journaliste,
10:27il a travaillé sur la DZMafia,
10:29on en parle beaucoup à Marseille,
10:30mais pas seulement.
10:32Jean-Michel Verne,
10:33est-on sûr que le frère d'Amin Kessassi
10:37a été tué dans un crime d'avertissement
10:40en quelque sorte,
10:40pour faire pression justement sur Amine,
10:43pour qu'il arrête son combat
10:44contre le narcotrafic ?
10:48Et si c'est le cas,
10:48qui aura pu commanditer ce meurtre ?
10:51C'est assassinat ?
10:51– Oui, évidemment,
10:55le commanditaire est tout trouvé,
10:57entre guillemets,
10:58puisque son frère aîné
10:59était proche du clan Yoda,
11:02opposé à la DZMafia.
11:05Donc, son frère aîné est tué en fin 2020.
11:09Donc, aujourd'hui,
11:11qui c'est qui domine le narcotrafic à Marseille ?
11:14C'est la DZMafia qui s'est opposée frontalement
11:18à ceux qui mènent le narcotrafic à Marseille,
11:21Amine Kessassi.
11:23Donc, après, cette thèse
11:25semble effectivement la plus crédible,
11:28celle d'un assassinat, d'intimidation.
11:30Ce qui est très intéressant,
11:32c'est ce que je développe aussi
11:34au travers de mon ouvrage
11:36« Inside DZMafia »,
11:37qui est sorti récemment,
11:39c'est qu'on est là dans quelque chose
11:45qui relève de la construction
11:47d'un système mafieux.
11:49Moi, ça me fait beaucoup penser
11:51à ce qui s'est passé en Sicile,
11:53où la mafia a peu à peu investi
11:57tout le tissu socio-économique,
12:01y compris la politique.
12:02Et politique, je crois que c'est le mot clé
12:05dans cette affaire,
12:06parce qu'Amin Kessassi
12:08a de fortes ambitions politiques aussi.
12:11Il s'est beaucoup investi
12:12dans sa campagne pour être député.
12:16Bon, il a été battu par un représentant RN,
12:19mais il n'était pas loin.
12:20Il a fait un bon score.
12:21C'est quelqu'un qui est déjà,
12:24quelque part, certes un militant associatif,
12:27mais aussi un politique.
12:29Il a récemment rencontré un confrère italien,
12:31et ce confrère m'a dit,
12:33il l'a trouvé extrêmement brillant,
12:34extrêmement intéressant, extrêmement investi.
12:36Et il m'a dit, tiens,
12:38il a vraiment l'attitude de politique.
12:40Et ça veut dire qu'on abat son frère
12:42pour le décourager,
12:44pour le décourager,
12:44de continuer son chemin en politique, c'est ça ?
12:47Moi, personnellement,
12:49je dirais que c'est une thèse
12:51qu'il ne faut pas écarter.
12:53On arrivera à en retrouver...
12:54Non, mais ça veut dire qu'on sait que...
12:56Ça, ça a été dit au niveau national.
12:59On sait que les narcotrafiquants
13:01ont l'intention de pénétrer les listes
13:04pour les municipales, un peu partout en France,
13:07et particulièrement à Marseille.
13:09Les quartiers nord, c'est devenu...
13:10Vers quelle liste pourrait-il trouver ?
13:12Alors, attendez, Jean-Michel Verle,
13:13quelle liste pourrait leur fournir des alliés ?
13:16Je mets des guillemets.
13:19Alors là, évidemment,
13:21on ne peut pas se lancer
13:23dans des anathèmes
13:25contre les uns et les autres.
13:27Mais toutes les listes
13:28peuvent être approchées
13:30pour aider, entre guillemets,
13:33à investir un certain nombre de personnages
13:36qui vont devenir des relais
13:37pour la DZMafia ou d'autres organisations.
13:40– Ce qui est intéressant,
13:41c'est de voir qui condamne
13:42ou qui se tait
13:43depuis la mort de Mehdi Kessassi.
13:47Il y a des politiques
13:48qui sont montées en première ligne
13:50et puis d'autres
13:51qui n'ont rien dit à Marseille.
13:53– C'est ça.
13:54Et là, on peut se poser des questions.
13:57Il y a des gens
13:58qui lorgnent beaucoup ce territoire
14:01et aujourd'hui,
14:03il est difficile d'accuser
14:05X ou Y
14:05de connivence
14:07avec une organisation criminelle.
14:10Mais on peut au moins
14:11se poser la question.
14:13– Attendez,
14:13parce que nous sommes toujours
14:15avec Sébastien Greneron,
14:16le secrétaire départemental
14:17syndiqué Allianz.
14:19Il peut y avoir,
14:20selon vous,
14:20selon les enquêtes,
14:22infiltration, effectivement,
14:23du milieu politique
14:24dans la perspective
14:25des municipales
14:26par la DZMafia ou autre ?
14:29– Écoutez, vous savez,
14:32nous, chaleuses police nationales,
14:34on ne fait pas
14:34de politique politicienne.
14:35– Non, mais vous faites
14:36des enquêtes.
14:36– Et vous avez
14:38les oreilles ouvertes.
14:39– Oui, bien évidemment.
14:42Pour autant,
14:42je ne me lancerai pas
14:43sur ce terrain de pouvoir.
14:46Alors, bien évidemment,
14:46quand vous êtes un réseau
14:47puissant et financier
14:49que vous pouvez taper
14:50à toutes les portes
14:51ou qui pourraient servir
14:52à des mafieux.
14:53Maintenant, vous dire
14:53que c'est fait
14:54ou que c'est en cours
14:55ou que certains partis politiques
14:57permettent ou introduisent
14:59des membres
14:59de la DZMafia,
15:00ça serait beaucoup
15:01m'avancer.
15:02Mais si on leur ouvre
15:03les portes
15:03ou s'ils ont la capacité,
15:05on sait qu'ils ont
15:06la main financière
15:06et la puissance.
15:08Donc, avec l'argent,
15:09on achète tout,
15:10vous savez.
15:10Donc, tout est possible.
15:11Il ne faut rien écarter.
15:13En tout état de cause,
15:13nous, ce qu'on attend
15:14des politiques,
15:15c'est qu'ils oeuvrent
15:15pour la défense du pays.
15:17Et moi, en l'occurrence,
15:18je représente
15:18les policiers marseillais
15:19et les policiers
15:20de la région PACA.
15:21Et je peux vous assurer
15:22que les policiers,
15:23ils en ont ras-le-bol.
15:23Et je discute tous les jours
15:25avec les riverains
15:26parce que je suis moi-même
15:27un Marseillais de naissance.
15:28Les Marseillais,
15:29aujourd'hui,
15:29ils ont peur.
15:30Les Marseillais,
15:30ils en ont marre
15:31que leur belle ville
15:32soit polluée
15:33et ils ont presque peur
15:34de prendre une balle perdue
15:35alors qu'ils marchent
15:36dans la rue.
15:36Moi, c'est tout ça
15:37que je vois.
15:37Ça peut vous paraître
15:38très basique.
15:39Après, moi,
15:39tous les politiques
15:40qui font des annonces,
15:42qui sont en campagne,
15:43chacun fait son boulot.
15:44Nous, on attend
15:45des politiques
15:46et peu importe leur parti,
15:47qui aident les policiers
15:50et qui nous aident
15:51à avancer ensemble.
15:52Une dernière question,
15:53Jean-Michel Verne,
15:54puisque vous dites
15:55que c'est sans doute
15:55la DZ Mafia
15:56qui a commandité
15:57cet assassinat.
15:59Est-ce qu'on va les retrouver,
16:00les auteurs ?
16:00Vous pensez qu'on arrivera
16:02à leur mettre la main dessus ?
16:04Vous savez,
16:05il y a des affaires
16:06qui sont résolues
16:08régulièrement.
16:10Et d'ailleurs,
16:10le taux de délucidation
16:12est très élevé
16:13dans ce genre
16:14de règlement de compte.
16:15Et donc,
16:16on peut espérer,
16:16effectivement,
16:17qu'on arrive assez rapidement
16:18à trouver les auteurs
16:20et voir les commanditaires.
16:23Évidemment.
16:24Et il faut savoir
16:25que toutes les semaines,
16:26on arrête des gens
16:28qui sont liés
16:29à la DZ Mafia.
16:30La PJ fait un travail remarquable.
16:33Alors que c'est vrai
16:35qu'on jette comme ça
16:37le discrédit
16:38en disant
16:39qu'on n'en fait pas assez.
16:40Certes,
16:41je peux vous dire
16:42que les policiers
16:42travaillent sur le terrain.
16:43Et je crois
16:46qu'il faut
16:47avoir une parole
16:49assez modérée,
16:50si vous voulez.
16:50Merci Jean-Michel Verne,
16:52merci Sébastien Gréderon.
16:54On va marquer une pause
16:55dans cette discussion,
16:55mais on va la continuer
16:57parce qu'il y a la perception
16:58des Français aussi.
16:59Et ça,
16:59c'est ce que nous montre
17:00le sondage de Bernard Sadanes
17:01qu'on va décliner
17:02dans un instant.
17:03L'inquiétude des Français
17:04face à cette insécurité,
17:06à ces narcotrafic,
17:07et puis,
17:08est-ce l'échec du politique ?
17:10Ils vont retourner
17:10une fois de plus
17:11à Marseille,
17:12que ce soit le ministre
17:13de l'Intérieur
17:13ou le président
17:14de la République.
17:14On en parlera
17:15avec Amandine Attalaïa.
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