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  • il y a 10 heures
Anne Bouverot, envoyée spéciale du Président de la République pour l'IA et co-présidente du CIAN, était l'invitée de François Sorel dans Tech & Co, la quotidienne, ce jeudi 13 novembre. Elle s'est penchée sur la rapidité d'exécution de l'intelligence artificielle, la pédagogie de l'IA, et la stratégie française sur l'IA, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:01Journée spéciale AIM 2025 sur BFM Business avec La Tribune.
00:08Votre rendez-vous avec Zendesk. Zendesk, la plateforme qui redéfinit le service client grâce à l'IA.
00:18Tech&Co, la quotidienne, l'invité.
00:20Voilà le retour de Tech&Co, toujours ici au stade Vélodrome, à l'orange Vélodrome pour être plus précis,
00:26à l'occasion de l'AIM, ce grand rendez-vous dédié à l'intelligence artificielle organisé par CMACGM
00:31qui, rappelons-le, est l'actionnaire de BFM Business et du groupe RMC BFM.
00:35Tout à l'heure, je recevrai Gauthier Cloa qui est le PDG de H-Compagny.
00:39Voilà une belle aussi, une belle start-up dédiée à l'intelligence artificielle.
00:44Mais auparavant, on va encore parler d'IA avec une vraie spécialiste qui nous fait la gentillesse d'être avec nous,
00:49ici à Marseille, c'est Anne Bouvron.
00:51Bonsoir Anne.
00:52Bonsoir.
00:53Vous êtes envoyée spéciale du Président de la République pour l'IA, coprésidente du Conseil de l'IA du numérique.
00:59On vous doit cette étude sur l'intelligence artificielle qui avait été commandée par le gouvernement,
01:04qui a été parue en mars 2024.
01:06Vous étiez venu d'ailleurs nous en parler dans Tech&Co,
01:10l'ambition de la France dans le monde de l'intelligence artificielle.
01:14En un an, tout ce qui s'est passé, c'est quand même incroyable, la vitesse à laquelle valient.
01:19Et est-ce que vous soupçonniez, il y a encore 18 mois, cette rapidité d'exécution de l'intelligence artificielle, sincèrement ?
01:27Je ne sais pas, mais ça va à une vitesse absolument phénoménale.
01:30C'était vrai au moment où on a fait ce rapport de la commission IA avec Philippe Aguillon et d'autres.
01:35C'était vrai au moment du sommet de février.
01:38Et si on avait peut-être pu penser que ça se calmerait, mais non, ça continue à s'accélérer.
01:43Ça s'accélère dans tous les secteurs, avec à la fois un émerveillement, mais aussi, comment dirais-je, une méfiance,
01:50et parfois une crainte, une peur.
01:52Est-ce que tous ces sentiments mêlés sont légitimes à votre avis ?
01:57Alors oui, bien sûr c'est légitime et il faut écouter les craintes, les peurs, les risques,
02:02et il y en a de différents ordres.
02:04Ce qu'on a beaucoup essayé de faire, à la fois en 2024 et puis lors du sommet de février,
02:10c'est de rendre les choses plus concrètes, pour que justement les risques soient plus spécifiques
02:14et qu'on puisse mieux les adresser.
02:16Parce que si c'est un truc de science-fiction qui arrive, la super-intelligence,
02:20et on ne sait pas trop quoi faire, c'est difficile de réagir.
02:23Tandis que si on se dit, bon d'accord, pour mon travail, voilà ce que ça peut m'apporter,
02:28mais voilà la crainte que j'ai.
02:30Pour l'environnement, pour l'utilisation de l'énergie, oui, j'ai une question.
02:34Pour la culture et la désinformation, qu'est-ce que ça fait, qu'est-ce que ça ne fait pas.
02:38Plus on est concret, plus on est capable d'agir.
02:41Donc je pense que ce qu'on cherche à faire, c'est de rendre les choses plus concrètes.
02:44Avec un énorme devoir pédagogique.
02:46Bien sûr.
02:46Qui doit sensibiliser, en fait, les Français à tout cela ?
02:51Alors nous, on a notre part, bien évidemment, mais qui d'autre doit être dans la pédagogie, à votre avis ?
02:57Je pense que c'est quelque chose de très collectif, effectivement.
03:00Il y a les médias, il y a les pouvoirs publics, par exemple, qui mettent en place, au niveau de BPI France,
03:06un recensement des formations qui existent en intelligence artificielle,
03:10notamment à l'intention des PME, pour qui c'est quelque chose de compliqué.
03:15Les grands groupes forment leurs salariés, les plus petits,
03:18mais c'est important de former les salariés.
03:22C'est important au niveau de l'école, de l'enseignement supérieur, de la recherche, de faire des efforts.
03:28Il y a les cafés IA qui ont été lancés il y a quelque temps.
03:33C'était une des recommandations de la commission IA.
03:36Ça fait partie des choses.
03:38En fait, on pourrait avoir une liste infinie.
03:39Je dis toujours, quand je rencontre des jeunes,
03:41votre responsabilité, vous qui vous servez des chatbots d'IA,
03:46c'est d'en parler autour de vous, y compris à vos parents, vos grands-parents, etc.
03:50On parle d'éducation capitale.
03:51Est-ce que l'éducation ne doit pas faire encore plus d'efforts
03:54pour essayer de, alors peut-être dédramatiser l'IA,
03:58mais aussi expliquer que ça peut être un outil qui nous permet de nous augmenter, en quelque sorte ?
04:05Est-ce qu'il ne faudrait pas accélérer au niveau de l'éducation là-dessus,
04:08même auprès des jeunes enfants ?
04:10Moi, je dis depuis longtemps que c'est un sujet dont il faut parler aux très jeunes.
04:14Je ne veux pas qu'il faut interner la coder, ce n'est pas du tout mon sujet,
04:17mais je pense qu'on a des sujets, par exemple, face à une image,
04:21comprendre est-ce que c'est une vraie ou une fausse image.
04:24Donc ça, à la maternelle, on peut présenter une image d'un éléphant qui vole vers la Lune
04:29et de dire ça, est-ce que c'est plutôt un dessin animé ou est-ce que c'est vrai ?
04:33De même que nous, quand on voit un pape en doudoune blanche de luxe,
04:39stylé, et on se dit est-ce que c'est vrai ou pas ?
04:43Ce type de distance par rapport aux images, c'est important d'en parler à tous les âges.
04:48Avec une frontière qui est de plus en plus ténue, car ces outils sont de plus en plus réalistes.
04:53C'est ça aussi le...
04:54Et je pense qu'on a appris, en fait, au fil du temps, qu'un texte, ça se truc, ça se travaille, etc.
05:02Les images, on a moins cette éducation, on pense que ce sont des photos.
05:06Et en fait, avec l'IA, on n'est plus crédule, parce qu'on a moins l'habitude.
05:10On va apprendre, mais collectivement, il faut qu'on en parle.
05:13Alors, vous avez piloté le sommet de l'IA il y a quelques mois de cela, c'était au début de l'année 2025,
05:18qui a été un gros succès, avec 109 milliards d'euros d'investissements privés qui ont été annoncés.
05:25C'est peut-être intéressant de faire un point, parce que c'était il y a neuf mois, Anne Bouvreau.
05:29Qu'est-ce qui a marché ? Qu'est-ce qui marche moins bien depuis ces neuf mois ?
05:35Alors d'abord, on avait un objectif qui était de recalibrer un peu le narratif.
05:39Enfin, il faut se rappeler qu'on en était à l'IA, c'est comme le nucléaire, tout le monde va mourir.
05:45C'était vraiment le discours qu'il y avait avant.
05:47On voulait un narratif beaucoup plus concret.
05:50Et on l'avait appelé le sommet pour l'action sur l'IA, pour dire c'est une techno.
05:54Et ce sera ce qu'on en fera.
05:55Donc, il faut qu'on la comprenne, il faut qu'on voit ce qu'on veut développer, ce qu'on ne veut pas développer.
06:01De ce point de vue-là, je trouve que ça a été plutôt positif.
06:04Et ça a suscité vraiment un élan de « je veux comprendre plus, je veux participer, les startups veulent travailler avec les grands groupes ».
06:13Donc, sur le côté élan, moi je suis très contente.
06:16Après, on a lancé, enfin il y a eu un certain nombre d'annonces, d'investissements au niveau français, au niveau européen.
06:24Ça prend du temps, bien sûr, à se concrétiser.
06:26Les 109 milliards, c'est beaucoup des centres de données, des promesses pour des centres de données, des data centers.
06:33Il y a besoin de trouver les terrains, de s'assurer qu'il y ait du raccordement électrique.
06:38Oui, c'est-à-dire qu'on ne va pas créer un data center en quelques mois.
06:39On ne va pas l'avoir comme ça en 15 jours ou en quelques mois.
06:41Mais tous les projets sont initiés ?
06:44Il y a beaucoup de projets qui sont initiés à différentes étapes.
06:47Ils n'iront pas nécessairement tous au bout.
06:50Et c'est bien, c'est comme dans l'innovation.
06:52Il y a plein de petites idées qui deviennent des startups, qui deviennent des choses plus grosses.
06:56Mais il y a pas mal de projets qui sont en cours de finalisation.
07:01Et là, on m'a aussi beaucoup posé la question, c'est beaucoup de l'investissement étranger, privé en France.
07:07C'est très bien.
07:07On ne va pas pouvoir payer pour tous les data centers qui s'installent en France.
07:13Et également, notre budget qui est en cours de discussion.
07:16Ce qu'il faut, c'est avoir un contrôle de souveraineté sur la manière dont ils sont utilisés.
07:21Parce que, visiblement, en mai dernier, il y avait 26 milliards d'euros qui avaient été confirmés.
07:25Atchouz France.
07:26Voilà, Atchouz France.
07:28Et je crois que vous considériez que 90 milliards d'euros étaient déjà sécurisés sur les 109 milliards.
07:33Vous êtes en phase avec ces chiffres ?
07:35Oui.
07:35Alors, je n'ai pas d'update pour vous donner des chiffres plus élevés.
07:39Mais on est toujours là-dessus.
07:40Avec des discussions qui avancent bien.
07:42Des gens qui disent, moi j'ai trois projets.
07:45Je suis en train de les faire passer dans les différentes étapes.
07:48D'autres qui disent, moi je suis au début.
07:49Il y a des régions qui sont particulièrement en soutien.
07:54Il y a des choses d'ailleurs autour de Marseille.
07:56Il y a des choses dans les Hauts-de-France.
07:57Il y a des choses autour de la région parisienne.
07:59Donc, oui, il y a pas mal d'initiatives.
08:02Il faudrait peut-être aussi éviter les petites déceptions qu'on avait eues à l'époque des gigafactories.
08:08Je ne sais pas si vous vous souvenez, des batteries.
08:10Où là, il y avait eu des promesses qui avaient été énormes.
08:13Mais on se rend compte que toutes ces promesses ne seront pas tenues.
08:18Est-ce que ce n'est pas aussi dangereux de communiquer comme ça, on va dire, des chiffres bruts pour la com, pour le marketing.
08:25Alors que finalement, on se rend compte que c'est beaucoup plus compliqué que ça.
08:29109 milliards.
08:30Je suis d'accord.
08:31Je suis la première à être d'accord avec vous.
08:33D'autant plus qu'il y a eu pas mal d'autres annonces au sommet et qui d'ailleurs me tiennent très à cœur.
08:37Bien sûr.
08:37Mais comme ce n'était pas des chiffres, c'est peut-être un peu moins passé.
08:40On a lancé deux autres choses qui me tiennent particulièrement encore.
08:42Mais on est dans la communication des chiffres quand on voit les Etats-Unis.
08:45Surtout APFM.
08:47Effectivement.
08:48Mais les Etats-Unis sont dans cette guerre des chiffres.
08:50C'est des centaines, c'est des milliers de milliards aujourd'hui quand on voit OpenAI, etc.
08:54Mais ce qui est plus important, c'est les cas d'usage et les cas d'application.
08:59C'est pour ça que cette fondation Current AI qu'on a lancée au sommet pour aider à l'IA d'intérêt général, c'est très important.
09:05La coalition pour regarder l'impact environnemental de l'IA, c'est très important aussi.
09:11Et là, pour faire le pont avec le sommet indien de février prochain.
09:15Vous y étiez la semaine dernière, je crois.
09:16J'étais en Inde justement la semaine dernière pour préparer ça avec mes homologues indiens.
09:21Eux, ils vont appeler leur sommet un sommet pour l'impact de l'IA.
09:24Et ils veulent encore plus mettre l'accent sur des exemples concrets.
09:29En disant que l'IA en Inde, mais c'est vrai partout, l'important c'est ce à quoi ça sert.
09:35Donc j'ai retenu par exemple deux exemples qui m'ont vraiment frappé en Inde,
09:39dans le cadre des déserts médicaux qu'ils ont, et d'ailleurs encore plus que nous.
09:44Il y a un exemple pour la détection de la tuberculose.
09:47Il y a encore de la tuberculose en Inde.
09:48Donc en toussant face à un smartphone qui analyse ensuite le son,
09:54on peut détecter s'il y a besoin de faire des analyses plus poussées
09:57pour détecter de la tuberculose avant que les symptômes soient vraiment là.
10:01Et tout le monde a un smartphone.
10:02Et tout le monde a un smartphone en fait, absolument en Inde.
10:05C'est-à-dire que n'importe qui peut se faire dépister de la tuberculose
10:07simplement avec un micro d'un smartphone.
10:09Absolument, et avec un professionnel médical bien sûr,
10:12mais qui n'a pas besoin d'être un expert de pneumatologie.
10:16Et également, ça m'a frappé en Inde, dans pas mal de régions,
10:21un ophtalmologue pour 200 000 personnes.
10:24Pour 200 000 personnes.
10:25Déjà qu'il n'y en a pas beaucoup en France, alors là-bas, il y en a beaucoup moins là.
10:27Déjà que nous, voilà.
10:29Et donc là, ils ont des caméras qui permettent de prendre une photo de la rétine
10:33et d'aider notamment, il y a beaucoup de diabète en Inde,
10:38et quand on est diabétique, on n'est plus sujet à développer des maladies,
10:43et notamment même de devenir aveugle.
10:45Donc ça permet de détecter les personnes qui sont le plus à risque
10:48de développer ce type de cécité, et du coup, de les prioriser pour une prise en charge.
10:55Ça, je trouve que ce sont des exemples très concrets et très puissants.
10:58L'idée, c'est quoi ? C'est que vous rapportiez toutes ces idées
11:00pour les insuffler, pour les distiller ici, en France ?
11:05Absolument, et donc la ministre de l'IA et du numérique, Anne Le Hénanf,
11:10fraîchement nommée, avec qui j'ai parlé de ça, est très intéressée.
11:14C'est une députée de la région en Bretagne.
11:18Elle est très intéressée par des cas particuliers, des exemples concrets,
11:22et ce qu'on pourrait mettre en place en France.
11:24Donc c'est très utile.
11:27Après, on fera ce qui est pertinent pour la France,
11:28mais c'est bien de regarder des cas d'usage comme ça.
11:31Tout à l'heure, je recevrai le patron de la start-up H, que vous connaissez sans doute.
11:37Et c'est vrai qu'on a la chance d'avoir des pépites en France,
11:39comme Mistral et beaucoup d'autres, Lighten, on ne va pas tout l'isprimer.
11:42Oui, pigments.
11:45Malgré tout, quand on voit, je reviens encore à ces milliards,
11:49qui sont quand même assez effrayants, notamment aux Etats-Unis,
11:52avec OpenAI, Google, Microsoft, qui investissent des sommes
11:55qui sont totalement stratosphériques,
11:58est-ce qu'on a encore notre petite chance
12:02dans ce tsunami d'investissement qui va toucher la France, forcément ?
12:07Parce qu'OpenAI est ici.
12:09Aujourd'hui, avec le web et l'Internet, il n'y a plus de frontières.
12:13Est-ce qu'on a une chance de toujours pouvoir exister dans 10 ans ?
12:18Parce que si on s'en donne les moyens, oui.
12:20Et c'est un sujet économique.
12:22Mais c'est intéressant ce qu'on dit, c'est qu'il faut qu'on s'en donne les moyens.
12:25Ah oui.
12:25Autrement, on va se faire bouffer.
12:27Oui.
12:28Et c'est un sujet qui est économique, bien sûr,
12:30mais c'est aussi un sujet qui est culturel et démocratique.
12:33Moi, je dis beaucoup, les IA, c'est des concentrés de culture.
12:37Donc, si on demande une image d'un dîner de fête, par exemple, à une IA,
12:42eh bien, une IA, notamment américaine,
12:43ce serait quelque chose de très hollywoodien.
12:46En Inde, je disais la semaine dernière,
12:48une image d'un mariage, c'est une femme en robe blanche
12:50et un homme en costume noir.
12:52Eh bien, en Inde, les mariages, ce n'est pas du tout ça.
12:53Donc, ce côté culturel, il est très important.
12:57Et puis, le côté démocratique, il est très vrai aussi.
13:00On le voit pour les IA chinoises.
13:03Il y a eu des élections législatives aux Pays-Bas récemment.
13:06Il y a beaucoup de gens qui se sont tournés vers les modèles d'IA
13:09pour leur demander des conseils de comment voter.
13:12Et les IA ont tendance à donner des réponses qui vont vers les extrêmes.
13:16Donc, on a des sujets culturels et démocratiques.
13:20C'est vraiment fondamental pour nos sociétés.
13:23Et bien sûr, économiques aussi.
13:25Je pense qu'il faut qu'on se donne les moyens.
13:26On est, collectivement en Europe, suffisamment riches
13:30pour pouvoir faire ce genre de choses.
13:31Et j'attends beaucoup du sommet souffrenté numérique.
13:35Ce sera à Berlin la semaine prochaine.
13:35À Berlin la semaine prochaine pour faire des annonces dans ce sens.
13:39J'espère que la Commission européenne, l'Allemagne, la France
13:43feront des annonces dans ce sens.
13:44Mais est-ce que l'Europe fonctionne à l'unisson dans le monde de l'IA ?
13:48On n'a pas forcément l'impression,
13:50alors je ne veux pas encore une fois être négatif,
13:52mais je voulais vous entendre là-dessus.
13:53On a parfois l'impression qu'on joue tous à domicile
13:56de manière un peu égoïste.
13:58Il n'y a pas une véritable volonté de dire
14:00« Le cloud, c'est l'Allemagne, on va tout jouer sur l'Allemagne pour le cloud. »
14:05Mais l'IA, c'est plutôt la France,
14:06parce qu'on a des mathématiciens, etc.
14:07On va tout miser sur un pays.
14:09Alors je dis la France, mais ça pourrait être un autre pays.
14:11On a l'impression que là, on est en train de démultiplier les projets,
14:16mais en les affaiblissant, finalement.
14:18Oui, alors je pense que j'ai une approche un peu de venture capital
14:23pour l'innovation.
14:25Je pense que ce qui est important, c'est d'avoir plusieurs initiatives,
14:28mais en sachant à qui on donne de l'argent et pourquoi.
14:31Donc ce n'est pas « tout le monde fait tout »,
14:33mais je pense qu'il faudrait qu'on ait plus d'initiatives
14:36entre quelques pays européens sur des domaines différents.
14:39France-Allemagne, déjà.
14:40Par exemple, France-Allemagne, il faut qu'on fasse des choses.
14:42Et peut-être c'est avec le Canada, et peut-être c'est avec la Suisse.
14:45Le Royaume-Uni, ou pas ?
14:46Et peut-être avec le Royaume-Uni, ça dépend des domaines.
14:50Et en même temps, il faut qu'on ait une sorte de préférence européenne.
14:55Cette idée d'un « by European act » qui tourne,
14:59je pense qu'il faut qu'on la mette en œuvre.
15:01Ça ne veut pas dire qu'on va arrêter d'acheter des solutions technologiques aux Américains.
15:04Bien sûr, on va continuer.
15:06Mais de même que CMA-CGM a fait des partenariats américains,
15:11mais ils ont aussi fait un partenariat avec Mistral,
15:13ce côté de « comment je travaille avec les start-up européennes »
15:17pour les aider et pour m'aider, mais pour nous aider collectivement,
15:21sans bien sûr dire que je ne fais rien d'autre.
15:23Ce n'est pas l'autarcie, la souveraineté,
15:25mais cette préférence européenne, il faut qu'on la mette beaucoup plus en œuvre.
15:29Bon sommet la semaine prochaine, Anne.
15:31Merci d'être passée par le plateau de Tech & Co. ici à Marseille.
15:35Vous êtes envoyée spéciale du Président de la République pour l'IA
15:37et coprésidente du Conseil de l'IA et du numérique.
15:40Sous-titrage Société Radio-Canada

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