- il y a 2 mois
Mardi 28 octobre, François Sorel a reçu Sophie Rougerie, présidente de la French Tech San Francisco, Cédric Hutchings, directeur général et cofondateur d'Outsight, Grégoire Gambatto, président de Ctrl+G, Pierre-Damien Vaujour, cofondateur et président de Loft Orbital, et Luc Julia, directeur scientifique de Renault Group et co-créateur de Siri, , dans l'émission Tech & Co, la quotidienne sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au jeudi et réécoutez la en podcast.
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00:00:00BFM Business et Tech & Co présente Tech & Co la quotidienne spéciale Silicon Valley François Sorel
00:00:13bonsoir à tous bienvenue sur BFM Business bienvenue dans Tech & Co la quotidienne et bienvenue sous le
00:00:20soleil de San Francisco on est ici à l'embarcadère du ferry building le pacifique est juste là et on
00:00:26vous propose ce soir encore un Tech & Co spécial depuis la Silicon Valley avec des invités passionnants je
00:00:32recevrai tout à l'heure la patronne de la French Tech de San Francisco qui va nous expliquer comment la
00:00:37French Tech aide justement les startups françaises et les entrepreneurs français à s'installer ici on
00:00:42parlera aussi d'une boîte géniale de spatial c'est Loft Orbital je recevrai son cofondateur il nous
00:00:49expliquera comment le spatial est en train de révolutionner notamment le lancement de satellites
00:00:53et puis Luc Julia sera avec nous en toute fin d'émission il nous racontera son parcours d'entrepreneur
00:00:58de la tech d'ingénieur puisque ça fait plus de 30 ans qu'il est là voilà Tech & Co spéciale depuis
00:01:03la Silicon Valley bienvenue Tech & Co la quotidienne sur BFM Business voilà Tech & Co la quotidienne qui
00:01:12vous fait vivre encore et bien cette Silicon Valley au coeur de San Francisco avec si vous êtes avec
00:01:19nous à la télé cette vue incroyable sur le Pacifique nous sommes ici dans les locaux
00:01:24de KT Innovation on les remercie d'ailleurs de nous accueillir pour ces petits entretiens que je vous
00:01:29propose maintenant le premier d'entre eux ce sera avec et bien la représentante de la France ici à San
00:01:35Francisco c'est Sophie Rougerie qui nous fait l'amitié d'être avec nous bonsoir Sophie bonsoir vous êtes donc la
00:01:42directrice et coordinatrice de la French Tech à San Francisco la French Tech voilà qui représente
00:01:49bien évidemment l'innovation dans le monde entier parce que des antennes French Tech il y en a ici
00:01:53mais il y en a un peu partout dans le monde première question j'aimerais que vous me racontiez un petit
00:01:58peu votre parcours vous êtes vous étiez avant dans le Pays Basque vous êtes arrivé il ya un peu plus
00:02:04d'une dizaine d'années ici aux Etats-Unis dans quelles circonstances s'est fait cette cette venue je crois que vous
00:02:10aviez des enfants vous vous vouliez que vraiment qu'ils qu'ils s'éduquent et qu'ils apprennent ici aux Etats-Unis c'est pour ça
00:02:16que vous êtes venu exactement oui on nous étions au Pays Basque depuis une dizaine d'années avant chez
00:02:20Quicksilver très belle aventure j'avais une petite carrière dans le corporate avec Accenture avant sur Paris et puis
00:02:28en fait au Pays Basque c'était le paradis on était très bien on était déjà
00:02:32entrepreneurs après Quicksilver et on s'est dit bon qu'est ce qui nous manque il nous manque une aventure à l'international
00:02:37et on aimerait que nos enfants parlent anglais c'était pour nous la base évidemment San Francisco c'est un
00:02:43petit peu le coeur de l'entrepreneuriat ça ressemble énormément au Pays Basque entre la baie l'océan et
00:02:48la montagne donc on est venu en repérage on a adoré on n'était pas dans San Francisco on est sur Marine
00:02:54Canty à mille valets voilà un petit village faut y aller si vous avez encore quelques jours et voilà
00:03:01et c'était il ya 11 ans et on ne regrette pas on adore vous êtes vous considérez comme un un enfant du
00:03:06pays maintenant c'est à dire que la Californie vous a adopté vous resterez ici on est devenu
00:03:13américain cette année on avait vraiment envie d'être libre de se sentir libre de la chance d'avoir
00:03:19cette double nationalité qu'on a fait je sais pas moi je me sens plutôt citoyenne du monde j'ai
00:03:25j'adore l'aventure j'adore découvrir différentes cultures différents pays je reste quand même très
00:03:31attaché au Pays Basque mais j'adore vivre ici et je me sens chez moi maintenant ouais donc vous
00:03:36avez bon on l'a compris vous avez travaillé dans le corporate vous avez aussi travaillé dans la
00:03:40communication vous avez une aventure entrepreneuriale je crois avec magic bed dans les années 2010
00:03:45donc là maintenant vous êtes la patronne de la French Tech ici quel est votre rôle en fait quel
00:03:52est le rôle de Sophie Rougerie à la French Tech ouais alors mon travail au quotidien déjà j'y suis
00:03:57depuis quelques années c'est là une des premières French Tech à l'international avec New York on fête
00:04:03nos dix ans cette année c'est super super agréable de travailler à la French Tech San Francisco comme
00:04:08vous le voyez en étant là il ya une belle dynamique il ya une très belle communauté on a un board d'une
00:04:14huitaine de personnes on a des des ambassadeurs et en fait c'est tous des soit des entrepreneurs des
00:04:22top exécutifs ou des vici ou voilà et en fait qui sont là depuis quelques années et mon rôle c'est de
00:04:28coordonner tout ça donc en fait je suis la seule salariée je suis consultante pour la French Tech tous les
00:04:34autres postes sont bénévoles et en fait de créer des synergies entre les américains et les français
00:04:39d'accompagner des entrepreneurs qui arrivent ici et de faire vivre la communauté donc je fais des
00:04:43événements je crée du contenu des newsletters des interviews et puis je on travaille main dans la
00:04:49main avec toutes les associations les organisations francophones ici sur dans la silicone c'est à dire
00:04:56que je suis entrepreneur j'ai une bonne idée j'ai envie de voilà de m'émanciper de venir aux états
00:05:01unis pourquoi pas dans la silicone vallée ici à San Francisco je peux on peut contacter la French Tech comment ça
00:05:08se passe comment on peut rentrer en contact avec vous on a des outils très à jour notre site
00:05:12internet déjà LinkedIn ça c'est l'outil numéro un pour travailler je trouve ici voilà le réseau donc
00:05:20on peut me trouver sur LinkedIn sur le site de la French Tech également tous les board members voilà
00:05:26qui sont là tous pour donner de leur temps donc Mathieu Soullet de KT Innovation et un de nos board members
00:05:32voilà Reza Malhexadé qui est le président fondateur qui est entre Paris et ici donc nous contacter tout
00:05:39simplement effectivement je suis la personne vraiment dédiée pour répondre au quotidien par email voilà sur
00:05:45LinkedIn et ensuite on met les gens en relation évidemment il faut pas arriver en disant bon cherche
00:05:51un travail j'arrive demain mettez moi en relation il faut aussi construire un petit peu sa demande réfléchir
00:05:57qu'est ce que j'attends de San Francisco qu'est ce que j'attends des contacts que je vais avoir et
00:06:01nous notre aide c'est de faciliter oui vous êtes un facilitateur c'est ça c'est à dire que vous allez
00:06:06faire rencontrer les bonnes personnes au bon moment c'est ça oui en fait c'est de vraiment comprendre le
00:06:12besoin comprendre les besoins de ces entrepreneurs ou de ces personnes qui souhaitent vraiment venir
00:06:17s'installer ici et ensuite d'identifier les personnes qui pourraient être là pour apporter un
00:06:22partage d'expérience une des relations le networking c'est pour moi quand on est à
00:06:26l'international c'est l'action numéro une affaire quand on arrive quelque part surtout ici c'est de
00:06:32rencontrer prendre le pouls de ce qui se passe ici et puis ensuite voilà je on va aider pas
00:06:38simplement moi mais on va aider les mises en relation les mises en relation et puis aussi
00:06:42de l'installation dans un pays qu'on connaît peut-être pas enfin je sais pas il ya sans doute des
00:06:46démarches des papiers des choses comme ça vous allez jusque là dans l'accompagnement ou pas
00:06:50alors on a dans notre réseau des avocats des experts comptables et puis ensuite c'est plus
00:06:56aussi l'expérience personnelle pour l'avoir vécu quand on est expatrié on arrive on est ce que je
00:07:03sais vraiment la sensation que j'ai reçue en arrivant c'était je suis tout nu c'était ça je
00:07:08disais les gens ne me connaissent pas je ne sais pas où aller faire mes courses je ne sais pas où
00:07:12mettre mes enfants à l'école preschool pas je on ne sait rien et donc le réseau temps professionnel
00:07:17devient aussi personnel et donc ben on peut enfin on n'avait pas d'amis en arrivant ici donc on
00:07:23rencontre des gens ils nous donnent des conseils effectivement ça conseille un du choix de la
00:07:27preschool de te faire ses courses acheter son matelas ou quoi comment trouver son numéro de
00:07:32sécurité sociale il ya des gens qui viennent en expatrié tout compris et il y en a de moins en
00:07:36mois et il y en a d'autres qui arrivent vraiment comme nous avec avec une valise voilà on avait notre
00:07:41projet professionnel mais voilà on a été accompagné par tous et toute cette communauté après il ya le
00:07:48consulat il ya voilà il ya vraiment des personnes ici qui et qui partagent ces expériences est ce qu'il
00:07:54ya une groupe une grosse communauté justement d'entrepreneurs français ici et est ce qu'elle
00:07:59est solidaire il ya une grosse communauté la solidarité à fond j'étais même agréablement
00:08:07surprise en arrivant on a tous cette petite chose en disant on vient aux états unis on va pas s'entourer
00:08:12des français on va juste mais pas du tout en fait c'est le naturel qui est là on s'attire en fait et
00:08:19puis on le voit dans nos événements french tech toutes ces personnes qui veulent partager temps tu
00:08:27veux de lever de l'argent je te conseille telle personne tu cherches des bureaux vient partager avec
00:08:31moi ou voilà donc oui il ya une belle communauté on est 60 mille français ici dans la baie donc des
00:08:36entrepreneurs imaginez il y en a beaucoup la french tech comment se porte-t-elle en ce moment alors quand
00:08:44on voit le contexte à la fois politique en france qui n'est pas fameux et géopolitique ici avec ben
00:08:51voilà un nouveau président et des méthodes qui sont différentes de celles qu'on avait avant comment
00:08:56vit ça quand on est ici alors je dis aussi vraiment la french tech en france d'ici ici on
00:09:04est une entité internationale auto gérée par nos partenaires donc on n'a pas vraiment ce lien et cette
00:09:10casquette politique donc elle vit grâce à notre à nos à nos board members et à nos ambassadeurs et on
00:09:19est totalement détaché donc on ne ressent pas ça ici il ya la dynamique du travail de l'innovation de
00:09:26léa et donc ça on le ressent on le vit pleinement la partie politique américaine je la laisse aux
00:09:31commentateurs politiques on ne la ressent pas on peut avoir des des ralentissements au niveau peut
00:09:38être des visas mais je vois toujours autant d'entrepreneurs arriver et nous demander des
00:09:42conseils et voilà c'est sûr que c'est pas facile d'arriver aux états unis c'était déjà pas facile il ya
00:09:47dix ans parce qu'il y a aussi sort de visa à 100 mille dollars oui mais il n'y a pas qu'un visa
00:09:52oui je crois que c'est ça mais il ya beaucoup de visas c'était déjà difficile il ya quelques années
00:09:59pour nous donc en fait il faut mouiller le maillot c'est comme tout quand on veut quelque chose c'est
00:10:04pas juste je vais aller aux états unis je claque des doigts j'arrive c'est demande de l'argent c'est
00:10:09financier ici c'est voilà c'est c'est un pays qui coûte très cher et donc pour venir ici oui c'est très
00:10:16compliqué mais maintenant c'est pas impossible donc il suffit de trouver un bon avocat il suffit
00:10:21d'avoir les moyens de venir ici d'avoir un beau projet il faut un avocat et ensuite se déroule oui
00:10:26globalement ouais c'est dingue parce que c'est pas c'est pas du tout la même vision qu'on a quand on
00:10:31arrive en france en fait quand on est étranger qu'on arrive en france après ça dépend du projet
00:10:34si on veut venir pour avoir une aventure on prend un visa étudiant ou un visa à partir du moment où on
00:10:40se lance dans l'entrepreneuriat il faut tout border oui voilà il ya lia lia lia vous entendez que ça en
00:10:49ce moment c'est oui oui c'est tous les jours et puis comme vous le savez c'est chaque jour il ya une
00:10:54une innovation une nouveauté c'est passionnant moi je suis très heureuse d'être en plein en plein dans ce
00:11:01passage voilà il faut il faut être au coeur de l'actualité pas passer à côté au début c'était un peu ça c'est même
00:11:09mes amis qui sont chez méta j'ai mais comment tu suis il me dit mais c'est tous les matins c'est un
00:11:15update en permanence et c'est voilà c'est être au coeur au coeur de au coeur de l'actualité donc on
00:11:20parle beaucoup de ça effectivement et on a la chance d'avoir des ingénieurs français au coeur de l'action
00:11:25ici et ça c'est vraiment top alors quand on discute avec des personnalités que vous connaissez comme
00:11:31l'ucudia ou d'autres ou yann lequin etc c'est vrai que ils nous disent à chaque fois ils répètent que on
00:11:39a les meilleurs ingénieurs au monde il ya ben voilà la france un peu le berceau de l'ia parce
00:11:45que ben voilà il ya de très bons mathématiciens etc etc franchement vous le ressentez ici c'est à
00:11:50dire que la la la on est ingénieurs il ya on est un bon mathématicien on vient ici on peut exploser
00:11:57ah oui tout à fait mais je sais pas vous avez dû en rencontrer beaucoup quand vous allez dans toutes
00:12:01ces grosses boîtes américaines c'est mais il ya des français partout à des à des postes à l'exécutif
00:12:09quoi dans la recherche dans la dans les produits ils sont là ils sont ils sont discrets parce qu'ils
00:12:16travaillent énormément mais effectivement c'est et ça n'a pas ralenti on parlait de des entreprises
00:12:23des français des ingénieurs français qui a réussi ça n'a pas ralenti du tout il ya un vrai talent et à part
00:12:28l'ia est ce que vous voyez comme quand même malgré tout d'autres tendances émerger actuellement ou
00:12:32est-ce que l'ia écrasse tout parce que c'est vraiment c'est vraiment le sujet non effectivement
00:12:37mais en parallèle tout continue la biotech la health tech effectivement c'est évidemment lié
00:12:42toujours un petit peu avec léa mais la cybersécurité en finance il ya énormément énormément de choses qui
00:12:49se passent dans ce qui est sustainability c'est peut-être plus discret en termes médiatiques mais si
00:12:55d'ailleurs nous on construit un petit peu nos événements les thématiques il ya des choses
00:12:59qui sont construites sur toute l'année et puis on reste focus sur l'actualité à se dire ok dans
00:13:05deux mois il va peut-être y avoir quelque chose sur l'ocean tech parce qu'il va y avoir une annonce
00:13:10qui va être faite que ce soit politique ou géopolitique et hop qu'on soit là au coeur de
00:13:14l'actualité merci beaucoup sophie pour voilà cette présentation de cette french tech san francisco qui
00:13:22est indispensable merci beaucoup merci tech & co la quotidienne sur bfm business voilà
00:13:32tech & co toujours ici à san francisco au coeur de la silicon valley nous sommes dans les locaux de
00:13:38kt innovation remercie d'ailleurs kt innovation nous accueillir ici avec ce cadre si vous êtes si
00:13:43vous êtes à la télé avec nous qui est incroyable autre personnalité j'allais dire emblématique de
00:13:48la tech qui est ici c'est cédric hutchin qui nous a rejoint sur ce plateau bonsoir cédric bonsoir
00:13:54françois et merci d'être avec nous cédric alors pour tous ceux qui connaissent wissings vous étiez
00:14:00à l'origine de wissings avec eric carrel vous avez vécu l'aventure aussi de wissings a été racheté par
00:14:06nokia et qui après a été racheté par eric carrel quelques années plus tard ça fait quelques années
00:14:14vous êtes ici à aux états unis je crois huit ans c'est ça oui c'est ça et précisément pour suite à
00:14:19cet événement au rachat de wissings par nokia la texte a toujours été votre votre vie finalement
00:14:25oui ça depuis donc j'ai fait des études d'ingénieurs en france aux états unis et puis je suis tombé dans
00:14:32le bain de l'entrepreneuriat et la tech dès mon premier job donc la santé connectée c'était wissings au
00:14:38début voilà on va pas refaire toute l'histoire mais on aura en plus bientôt eric carrel qui sera avec nous
00:14:42donc ça c'est cool et puis depuis quelques années vous êtes vous avez créé co-créé une boîte qui
00:14:50s'appelle outside on est toujours dans la tech il n'y a pas de lidar chez wissings peut-être un jour
00:14:56d'ailleurs on sait pas mais votre spécialité aujourd'hui c'est le lidar avec outside est-ce
00:15:01que vous pouvez nous présenter ce que vous faites bien sûr donc donc outside une société donc déjà on
00:15:06développe des solutions pour dans le domaine b2b donc c'est un peu moins parlant parfois que le grand
00:15:12public comme wissings mais on développe des solutions d'intelligence spatiale je vais essayer
00:15:16de parler en bon français ici donc je vais peut-être chercher mes mots mais c'est pas grave on aide nos
00:15:22clients qui gèrent des infrastructures dans lequel il ya des mouvements de personnes de véhicules à
00:15:27d'abord capter l'ensemble de ces mouvements dans des milieux très complexes je pourrais donner des
00:15:32exemples et faire sens de ces mouvements pour mieux concevoir des services opérer leurs infrastructures
00:15:39donc on fait une solution d'intelligence spatiale pourquoi tout le monde s'excite pour le lidar on a
00:15:45l'impression que c'est un truc qui est en train de révolutionner énormément de en fait deux choses
00:15:52alors dans l'automobile mais vous en parlerez tout à l'heure parce que je crois que vous avez passé un
00:15:56accord avec un aéroport américain on se rend compte que c'est quelque chose aujourd'hui qui est très
00:16:02important oui c'est vrai alors en même temps c'est à la fois ancien et nouveau donc le principe du lidar
00:16:08donc c'est c'est un capteur qui est très particulier qui émet de la lumière et mesure le temps d'aller
00:16:13retour donc le temps de rebond de la lumière qui a été émise afin de mesurer les distances et il fait
00:16:19ça plusieurs centaines de milliers de fois par seconde dans toutes les directions donc pour fabriquer
00:16:24une perception en trois dimensions donc c'est le gérer la qualité de base du lidar et qui en fait
00:16:29un capteur très unique c'est un capteur actif qui perçoit nativement la 3d c'est aussi vieux le
00:16:34principe que le laser mais la miniaturisation la réduction des coûts l'augmentation des
00:16:39performances des performances a rendu ce capteur éligible à énormément d'applications et outside
00:16:45en fait utilise ces capteurs pour développer déployer ses solutions en gros si je m'a lidar dans
00:16:50cette pièce il va pouvoir me la scanner en quelque sorte en 3d voilà de manière très précise c'est ça
00:16:56exactement donc savoir où sont les murs il ya des objets qui sont les meubles etc il va les voir en fait
00:17:02voilà il voit les objets et ce qui est aussi très important il voit le déplacement des objets alors
00:17:07il voit potentiellement il faut un cerveau il faut un logiciel et c'est ce que fait outside mais donc
00:17:12il ya l'outil puis après il ya toute l'intelligence derrière voilà voilà c'est ça donc donc en fait
00:17:18c'est ce que notre cerveau en fait process ou traitant en permanence et cette capacité à comprendre son
00:17:26environnement en trois dimensions ses déplacements les déplacements de encore une fois des choses qui
00:17:31nous entourent et le lidar rend ça possible justement vous parlez de b2b dans quelle on va
00:17:38dire activité le lidar a du sens alors là dans les environnements dans lesquels justement il ya
00:17:43beaucoup de déploiement alors je vais faire une digression sur les aïs qui est un sujet qui revient
00:17:48souvent voilà on parle souvent des aïs on comprend bien le potentiel de la puissance de les aïs pour
00:17:53traiter le langage donc écrit oral pour traiter l'image mais il ya une nouvelle modalité ou l'audio
00:17:59donc les trois grandes modalités en fait de les aïs nous on est sur la quatrième qui est la 3d
00:18:05donc la perception en temps réel de l'environnement en trois dimensions et qu'est ce qu'on en fait donc
00:18:11un exemple donc on a des clients qui gèrent des aéroports les aéroports c'est des mini villes en fait
00:18:16dans lequel il ya donc aujourd'hui nos clients dans lequel on déploie nos solutions aujourd'hui
00:18:22voient passer 28 millions de passagers par an donc ça fait beaucoup de mouvements et beaucoup
00:18:28d'interactions et nos solutions permettent de faire sens encore une fois de ces interactions
00:18:32pour mieux concevoir le futur et planifier le futur de ces infrastructures c'est à dire que
00:18:38là le lidar n'est pas sur les pistes de des aéroports il est véritablement pour scanner en fait
00:18:46les mouvements des foules c'est ça la population en anglais on appelle people flow monitoring mais
00:18:53sont donc c'est la la surveillance ou la compression des flux des personnes et des objets dans une
00:18:59infrastructure d'accord ça a du sens d'avoir des lidar sur des pistes d'atterrissage dans des
00:19:04enfin pour des avions des choses comme ça oui bien sûr bien sûr en fait là où il ya du mouvement donc
00:19:09il ya la notion de turnover en fait les temps et toutes les opérations qui sont liées autour de l'avion qui a atterri
00:19:16et avant son prochain prochain décollage peuvent être surveillés aussi en extérieur par des
00:19:21technologies type lidar aujourd'hui beaucoup où le gros de nos applications c'est plutôt indoor
00:19:25ok mais les caméras font ça aussi non finalement pourquoi le lidar alors non non vraiment vraiment
00:19:32pas c'est à dire que la caméra ne peut pas nativement percevoir les distances et les positions relatives des
00:19:41objets oui mais comme vous le dites on peut rajouter de l'intelligence derrière la caméra il ya plein de
00:19:44start-up d'ailleurs française qui sont sur ce milieu là et qui permettent d'analyser l'image et de la
00:19:49rendre plus plus parlante en fait oui alors et c'est vrai que dans le principe et c'est une question
00:19:54qui revient souvent et d'ailleurs en fait nos clients ont des réseaux de caméras déployés pour
00:19:59d'autres raisons pour des raisons de sécurité et sont très sensibles à cette promesse de dire
00:20:03ben est ce qu'on pourrait utiliser ce flux vidéo pour faire ce que vous nous promettez de faire et en fait
00:20:08très rapidement qu'on se rend compte non en pratique ce n'est pas possible cette information n'est pas captée par
00:20:14par les caméras et le le ensuite lorsque vous regardez ce qu'on appelle le workflow c'est la
00:20:19manière dont traiter cette information pour essayer d'en dégager par de l'aïe de la vidéo c'est des
00:20:24coûts d'investissement et une complexité qui n'est absolument pas apporté et c'est pour ça que nos
00:20:29clients déploient aujourd'hui des réseaux de capteurs lidar pour capter cette information très
00:20:34particulière qui est liée au mouvement l'autre l'autre force aussi du lidar c'est la préservation
00:20:39en fait de la vie privée je sais pas si évidemment ça mon ami ça va être aussi un moyen fort aussi
00:20:46pour vous démarquer c'est à dire que le lidar va savoir qu'il ya quelqu'un qui passe mais on ne
00:20:50saura pas qui sait bah merci de relever ce point c'est un des points uniques qui est lié à cette
00:20:56captation c'est que elle est anonyme et elle est nativement anonyme donc parfois on fait des
00:21:00captations vidéo ils ont dit bon voilà on l'a on l'anonymise mais en fait mon l'information a été
00:21:04là et effectivement on peut vous identifier vous reconnaître et toute technologie qui
00:21:08utilise la vidéo pour pour traquer un mouvement repose sur la reconnaissance le fait qu'on
00:21:15reconnaît françois à plusieurs reprises et on peut en déduire ce mouvement avec des lidar donc
00:21:21on ne d'abord on ne perçoit pas cette information on est incapable de créer une image et de reconnaître
00:21:25françois vous allez voir une silhouette voilà mais on ne la perd pas de vue et que c'est vraiment
00:21:31le point essentiel c'est on ne la perd pas de vue même dans une foule voilà moins dans une foule
00:21:36puisque le le réseau en fait collabore le réseau de capteurs collabore pour fabriquer ce qu'on
00:21:41appelle un une sorte de sens de capteur virtuel sans ombre donc on donc vous n'êtes jamais caché par
00:21:48dans toutes les directions par une autre personne et on ne vous perd pas de vue en anglais on parle de
00:21:53suivi from curve to gate donc dès l'arrivée à l'entrée de l'aéroport jusqu'à l'embarquement ok on ne vous
00:21:59perd pas de vue mais alors cédric petit scénario je rentre dans un aéroport que vous équipez
00:22:04il ya des radars des lidar un petit peu partout le lidar le premier lidar qui va être à l'entrée va
00:22:11me détecter et puis ensuite ce sont les autres qui comme ils discutent entre eux vont pouvoir me
00:22:16suivre même si je suis dans une foule compacte et savoir dans quelle direction je vais donc c'est ça
00:22:21oui et je dirais même que c'est pas le premier c'est les premiers lidar qui vous détectent c'est qu'il ya
00:22:26déjà une collaboration en tout point donné il ya plusieurs lidar qui vous qui vous perçoivent entre
00:22:31guillemets c'est ça qui garantit en fait le suivi et c'est ce suivi qui est assez unique vis-à-vis de la
00:22:38vidéo alors donc vous travaillez pour comptabiliser des des mouvements de foule c'est ça il ya d'autres
00:22:44usages pour les sur lesquels vous travaillez chez outside oui donc on a aussi des clients qui gèrent des
00:22:50centres logistiques par exemple qui déplacent donc des objets de taille importante comme des containers
00:22:56tout simplement et le déplacement de ces containers et est suivi par une infrastructure lidar afin de
00:23:02télécommander j'aime pas parler d'autonomie mais de télécommander le véhicule qui déplace ses
00:23:07containers donc en fait c'est pour ça que dès le départ je parlais de suivi des déplacements soit
00:23:13de personnes soit de véhicules donc on a des clients qui gèrent des centres de logistique de
00:23:17manière de plus en plus automatisée grâce à une infrastructure lidar qui est déployée sur
00:23:22l'ensemble du site logistique on a d'autres clients qui eux fabriquent des voitures donc je prends un
00:23:27exemple qui fabrique des grands constructeurs en allemagne qui fabriquent des voitures qui
00:23:31aujourd'hui ces voitures à la fin de la ligne de fabrication sont déplacés automatiquement sur
00:23:37des kilomètres parce qu'en fait le il faut se rendre compte qu'on parle c'est un flux c'est à dire que
00:23:42c'est plusieurs milliers de véhicules par jour qui sont déplacés maintenant télécommandés grâce à une
00:23:48infrastructure qui a été déployée par outside donc il n'y a pas de lidar dans le véhicule non c'est
00:23:53les lidar alentour qui vont pouvoir piloter le véhicule parce qu'ils vont savoir où il va et dans
00:24:01quelle direction il va et le guider en fait exactement et pour donner les ordres de grandeur de
00:24:05performance c'est qu'ils savent où les véhicules vont dix fois par seconde avec une précision telle
00:24:12qu'ils peuvent déplacer et envoyer des commandes de déplacement à chacun des véhicules il y a un sujet
00:24:16aussi qui alimente un petit peu l'imaginaire et qui fait fantasmer c'est la robotique j'imagine
00:24:22que le lidar dans la robotique a des perspectives incroyables non oui en fait dès qu'il ya des
00:24:26déplacements donc nous on a dans la première vidéo d'outside on a on a eu beaucoup de clients
00:24:32dans le domaine de la robotique et sur en fait l'idée que toute la robotique donc a besoin de
00:24:38cette couche de perception donc un robot a besoin de un robot qui se déplace a besoin de comprendre son
00:24:43environnement son propre déplacement etc et on a eu beaucoup de clients qui étaient qui étaient
00:24:47dans le domaine de la robotique mais qui ne qui dont le la montée en échelle était plus lente que
00:24:53prévu comme ça arrive parfois dans le domaine dans le domaine des start up et on s'est spécialisé
00:24:56dans les infrastructures effectivement dans dans les dans les opérateurs qui font bouger des objets
00:25:02comme les exemples convient de donner mais commandé par l'infrastructure mais mais vous avez raison
00:25:07il y aura des lidar absolument dans toutes les applications dans lesquelles il ya du mouvement c'est absolument certain on
00:25:13voit des aujourd'hui des start up qui développent des robots humanoïdes renforcément des lidar pour
00:25:18évidemment comprendre leur environnement et on comprend aussi la la la complexité de tout
00:25:24cela s'il ya plusieurs lidar dans une pièce qui pourront en fait même voilà diriger le robot
00:25:29dans l'espace finalement c'est ça que voilà en fait vous pointez un peu sur le soit qu'on croit
00:25:34beaucoup c'est ces déploiements hybrides dans lequel la perception elle est mutualisée entre l'objet
00:25:39lui-même et l'infrastructure et les deux doivent communiquer afin de déplacer l'objet en sécurité et
00:25:44en efficacité et bien voilà ça s'appelle l'outside merci d'avoir pris le temps de nous raconter tout
00:25:50cela cédric merci beaucoup c'est cédric et chine donc dans taquelque la quotidienne vous l'avez vu
00:25:56depuis san francisco vous restez avec nous on a encore une petite demi heure à passer ensemble on revient
00:26:01juste après cette petite pause
00:26:06bfm business et tech & co présente tech & co la quotidienne spéciale silicon valley françois sorel
00:26:13la quotidienne nous sommes toujours là ici au coeur de san francisco j'accueille maintenant grégoire
00:26:19gambateau bonsoir grégoire bonsoir alors grégoire comment le présenter parce que j'ai un peu regardé votre
00:26:26parcours vous avez été un gros influenceur sur linkedin vous avez vous êtes entrepreneur bien
00:26:32évidemment vous avez aussi lancé le gros acquis non pas lancé mais en tous les cas c'était l'une de
00:26:39vos spécialités je sais pas si c'est toujours le cas d'ailleurs et je savais même pas ce que ça
00:26:42voulait dire le gros hacking et j'ai cru comprendre que c'était la frugalité dans la communication mais
00:26:48la plus comment dirais-je la plus efficace possible c'est hyper intéressant d'ailleurs c'est ce que vous
00:26:54aviez fait aussi c'est ça c'est plus ce qu'on fait maintenant mais c'est ma vie d'avant en fait moi
00:27:00j'ai un parcours assez atypique et en gros à l'époque growth hacking puis growth marketing j'avais eu la
00:27:06chance d'être le spécialiste français sur le sujet j'étais monté assez rapidement j'avais une grosse
00:27:10influence sur linkedin du coup j'avais beaucoup aidé les gens à expliquer comment est-ce que pour
00:27:15utiliser des stratégies d'acquisition un peu malines j'avais écrit un bouquin qui s'était très bien vendu avec
00:27:19frédéric caneway qui fait un énorme taf dessus c'était c'était en quelle période ça c'était 2000
00:27:24entre 2018 et 2022 d'accord et du coup j'étais très connu pour ça et du coup on faisait j'avais une
00:27:30boîte de service à l'époque qui s'appelait germinal qui était assez connu on était monté on bossait
00:27:33avec un tiers du cac 40 vous avez revendu après exactement et en fait je me suis rendu compte
00:27:38que je détestais le service et j'avais une petite frustration sur le fait que je me rendais
00:27:43compte que je jouais un peu dans ma cour je jouais avec la france je rencontrais des français mais je me disais
00:27:48je joue un petit peu je vois un peu dans l'arrière-cours alors que moi j'aimerais bien jouer dans la grande
00:27:52cour du coup après j'ai lancé une boîte où là on a levé de l'argent on a lancé une boîte tech qui
00:27:57était une plateforme pour aider les développeurs qui font du logiciel libre à se rencontrer et de
00:28:01financer qui s'appelait only dust et on bossait qu'avec des clients américains israéliens etc on
00:28:07n'avait aucun client français on avait une communauté on était dans une quarantaine de pays et en fait
00:28:12et au bout de trois ans on a fait une bonne année 2024 on a fait 3,8 millions de revenus récurrents
00:28:17ce qui à la fois est très bien et ce qui à la fois ici est rien du tout
00:28:21et je me suis dit qu'on est sur des échelles ici
00:28:26ouais non mais mon compétiteur là sur l'activité qu'on fait là
00:28:29pour donner un exemple mon compétiteur là qui est Mercor ils sont passés de 1 à 500 millions de revenus en 18 mois
00:28:36c'est dingue c'est ça mes compétiteurs et c'est quoi only dust et du coup only dust c'est cette plateforme et sauf qu'on est arrivé ici donc on a financé énormément de projets open source
00:28:46l'année dernière on a distribué plus de 15 millions de dollars de bourse à 400 projets pour financer des projets d'infrastructure sur des langages de programmation un petit peu compliqué etc
00:28:56et en fait on est arrivé ici du coup je voulais continuer l'activité ici lever de l'argent auprès d'autres entreprises
00:29:01et en fait il y a des labs donc d'IA donc des google demand anthropique des open et je peux pas vous donner les noms
00:29:07mais juste pour donner c'est ce genre de boîte là il y en a pas beaucoup
00:29:10donc peut-être que mes clients sont de son nom mais je peux pas le dire
00:29:13ils ont besoin en fait de data c'est ça
00:29:15exactement ils nous disaient mais en fait votre communauté de développeurs les gars
00:29:17en fait on en a besoin parce que comment est-ce qu'aujourd'hui les modèles d'intelligence artificielle font pour progresser sans entraîner
00:29:23il y a la partie pré-training c'est à dire on les entraîne avant ça c'est on en a beaucoup parlé
00:29:27ça c'est on en a beaucoup parlé c'est on prend toute la donnée qu'il y a sur le web et on l'ingurgite au modèle et on essaie de les rendre intelligents avec ça
00:29:33sauf qu'une fois que tu as fait ça tu as un enfant de 5 ans qui sait tout sur tout
00:29:38qui a lu tous les livres du monde qui a une mémoire complète et qui prend des champignons
00:29:42donc des fois il fait il hallucine un peu mais c'est vraiment ça tu as un enfant de 5 ans face de toi sauf que cet enfant de 5 ans il sait exactement
00:29:48il a le manuel dans la tête de comment est-ce que je peux courir
00:29:53comment est-ce que je peux monter les escaliers par exemple en courant mais il n'a jamais fait donc il sait qu'il y a telle méthode
00:29:58il y a tel truc mais quand il essaie de le faire il se pète la gueule et en fait donc c'est là on arrive à la deuxième phase
00:30:02qui est il le sait le faire en théorie et on a besoin de lui apprendre
00:30:06comment le transformer pour qu'il comprenne le geste
00:30:09et ça c'est le post-training notamment le renforcement de learning
00:30:12donc là en fait on va lui dire
00:30:14et on passe de 5 ans à quel âge ?
00:30:16et là en fait on peut arriver au niveau de l'intelligence des meilleurs êtres humains sur le sujet en quelques mois
00:30:21et du coup comment est-ce qu'on fait ça en fait on va apprendre au modèle à faire tel geste qu'il n'arrive pas à faire
00:30:26donc on va apprendre à l'enfant de 5 ans
00:30:28à 5 ans pardon monte sur cette marche il va y arriver
00:30:30puis après on va lui dire maintenant cours et maintenant cours comme ça et maintenant cours comme ça
00:30:33et à la fin il va être capable de courir aussi vite que Shane Bolt
00:30:35mais on va devoir lui apprendre progressivement
00:30:37et nous c'est notre travail c'est en fait d'identifier les sujets sur lesquels les modèles sont pas bons
00:30:43grâce à notre communauté de développeurs ils nous disent bah par exemple quand moi je code en Rust sur tel sujet ça marche pas
00:30:48je dis c'est génial le modèle ne marche pas on crée des problèmes
00:30:52et ensuite on va les donner au labo et les labos les utilisent pour faire l'entraînement donc le post-training l'entraînement après
00:30:58et du coup elle a release la nouvelle mise à jour là le modèle il marche
00:31:03et mon boulot c'est de faire que trouver tous les trucs sur lesquels les modèles sont pas bons
00:31:07et ensuite le donner au modèle les modèles l'utilisent ils l'entraînent et après c'est fait
00:31:11c'est ici donc que vous cherchez l'Eldorado
00:31:15un peu le chercheur d'or et passé à l'échelle finalement
00:31:18vous êtes arrivé quand ?
00:31:20j'arrive en janvier
00:31:21ah oui c'est tout frais là
00:31:22ouais ouais c'est arrivé en janvier mais
00:31:24vous étiez en France avant
00:31:25ouais j'étais en France et je me disais qu'est-ce que je pourrais faire
00:31:28si j'étais vraiment ambitieux si j'étais vraiment déterminé qu'est-ce que je ferais
00:31:31moi j'ai fait 33 ans de ma vie à Grenoble
00:31:33je suis même pas parti en Erasmus
00:31:35je parlais quasiment pas anglais
00:31:36et je me suis dit bah je viendrai à San Francisco
00:31:39j'étais terrifié globalement
00:31:41et là comme ça vous êtes venu avec vos valises
00:31:44ouais avec ma femme
00:31:45ma femme j'en ai parlé qui est médecin urgentiste
00:31:46Valérie que je remercie parce que
00:31:48on en parlait en faisant du ski de rando au Ménuère
00:31:50et je lui disais ça te dirait d'aller à San Francisco alors qu'elle était jamais dans la ville
00:31:52elle m'a dit ok
00:31:53on a fait nos demandes de visa ça a pris un peu de temps
00:31:55ça a pris 9 mois
00:31:57mais on a rendu notre appart
00:31:58on a fait une fête de départ
00:31:59on s'est marié pour le visa
00:32:02enfin on s'aime parce qu'on est ensemble depuis 12 ans
00:32:04oui bien sûr
00:32:05c'était une formalité
00:32:06voilà c'était une formalité il fallait quand même le faire
00:32:08et qu'on arrive ici
00:32:09il y a des médecins urgentistes ici ou c'est compliqué ?
00:32:11non il n'y a pas de transition
00:32:12du coup elle s'est mis à travailler pour des start-up
00:32:14et du coup là aujourd'hui elle travaille soit pour des start-up
00:32:16soit elle travaille pour la réserve sanitaire
00:32:17là par exemple en ce moment la Mayotte
00:32:19donc il y a 2-3 mois dans l'année on se voit pas
00:32:21et puis elle peut aussi travailler parfois sur des périodes courtes en France etc
00:32:26mais oui ça pose une vraie complexité
00:32:29mais on est arrivé là je lui ai dit est-ce que tu aimes bien la ville
00:32:31et elle m'a dit oui j'étais en mode tant mieux
00:32:33parce que sinon on était mal barrés
00:32:35et ouais au début la piscine est froide
00:32:37parce que moi la première fois que je suis arrivé à un événement
00:32:39je suis arrivé en disant bah moi voilà ce que j'ai fait etc
00:32:41à l'époque du coup on avait le business OnLeaders
00:32:43qui aujourd'hui on a les 2 marques
00:32:44on a la marque CTRL-G pour les labos
00:32:46la marque OnLeaders pour les développeurs
00:32:47parce qu'en fait à la fois il nous faut une communauté de développeurs
00:32:49à la fois il faut qu'on parle avec les labos
00:32:50d'IA, d'intelligence artificielle donc je disais Google, OpenAI
00:32:54etc et ce qui est drôle c'est qu'en fait la première fois
00:32:58donc moi j'étais très content à l'époque c'était la troisième année
00:33:00on a fait 3,8 millions de revenus récurrents
00:33:02j'ai un investisseur qui m'a posé la main sur l'épaule
00:33:04et qui m'a dit ça doit pas être facile
00:33:06oui pour lui c'était ridicule
00:33:08pour lui c'était ridicule
00:33:09il m'a dit vous travaillez dur pour avoir le point d'inflexion je suppose
00:33:12et il m'a dit du coup en mode ben ouais t'es mort en fait
00:33:16et là c'est quoi quand on se prend cette claque
00:33:18parce que c'est en fait où on se décourage
00:33:21on se dit bon ok on va retourner à Grenoble
00:33:23soit alors ça nous booste pour rentrer dans la cour des grands finalement non ?
00:33:28bah moi ça m'a...
00:33:29ce qui était très dur c'est que j'étais tout seul à ce moment là
00:33:31mon équipe était en France donc j'avais 9 heures de décalage horaire
00:33:34et du coup j'ai eu un mois un peu d'euphorie
00:33:36où j'ai dit tout est possible c'est incroyable
00:33:38et puis au bout de 3 mois tu te dis mais en fait je suis pas haut niveau quoi
00:33:41et après ?
00:33:42et après bah tu te dis bah t'es pas haut niveau qu'est ce qu'il faut faire pour être haut niveau
00:33:46et du coup tu commences ce process lent
00:33:48de bah de rencontrer des gens qui sont bien meilleurs que toi
00:33:51et tu commences à monter ton niveau sur tout
00:33:53c'est à dire en fait j'avais des standards en entrepreneuriat
00:33:57où je pensais que la vitesse c'était ça
00:33:59et en fait on m'a appris que la vitesse c'était pas ça
00:34:01que la vitesse c'était ça fois 3
00:34:02et du coup par exemple moi quand je travaillais j'étais très content de...
00:34:06sur l'intensité de travail sur la vitesse
00:34:08en fait j'ai dû changer tous mes standards sur tout ce que je faisais
00:34:10c'est à dire qu'est ce que c'était être bon quand on raconte une histoire
00:34:13qu'est ce que c'était travailler beaucoup
00:34:16qu'est ce que c'était aller vite quand on fait du développement pour son produit
00:34:19et bah tout ça j'ai dû changer mes standards
00:34:21et comme un pote à moi dit je crois mais la piscine est froide
00:34:25c'est à dire je me suis dit mais en fait je suis très très loin quoi
00:34:27la mer est là elle est froide aussi
00:34:29c'est pas terrible
00:34:31et du coup j'ai dû changer mes standards sur tout
00:34:34Grégoire juste une question
00:34:36quand on arrive ici qu'on est seul
00:34:38tout à l'heure on discutait avec la patronne de la French Tech
00:34:41donc San Francisco
00:34:43est-ce qu'il y a une communauté française qui vous a aidé ?
00:34:46alors il y a beaucoup de français ici
00:34:48et c'est assez incroyable parce que
00:34:50c'est vrai que la French Tech je suis arrivé j'ai vu Sophie
00:34:53sur la partie privée il y a aussi French Founders
00:34:56qui est un club privé mais en gros
00:34:58c'est vraiment les deux communautés pour moi qui comptent
00:35:00et qui font que
00:35:02en effet j'ai pu rencontrer des français genre
00:35:04qui sont d'un niveau juste incroyable
00:35:05il faut faire attention parce qu'on peut vite se retrouver
00:35:07à part les français toute la journée qu'avec des français etc
00:35:09c'est vrai parce que c'est rassurant
00:35:11ouais mais c'est incroyable la French Tech
00:35:13je suis arrivé ici on fait quelques intros
00:35:14et en fait on rencontre les bonnes personnes
00:35:16et c'est des gens si nous même on essayait d'aller contacter
00:35:18ce serait difficile
00:35:19et le Frenchie il est considéré comment ici ?
00:35:21Sincèrement
00:35:22le Frenchie on est les gens trouvent qu'on est bon
00:35:26on est des bons techs on est des bons développeurs
00:35:28et dans toutes les top boîtes
00:35:31dans toutes les meilleures boîtes dans le top 20
00:35:34dans l'état majeur il y a un français
00:35:35dans toutes les boîtes
00:35:37c'est à dire que moi
00:35:38c'est pas que des statistiques
00:35:39non
00:35:40ça veut dire qu'il y a un vrai savoir faire
00:35:42il y a des vrais talents français
00:35:43qui arrivent à se hisser au top en fait
00:35:45ah bah ici il y a quand même des mecs qui ont monté des boîtes à plus de 50 milliards
00:35:48des français
00:35:49et on en parle pas
00:35:50c'est dommage qu'en France on les connaisse pas
00:35:51c'est vrai
00:35:52parce que les fondateurs de Datadog
00:35:54les fondateurs de Snowflake
00:35:56on devrait les célébrer en France et on les célébre pas
00:35:58et on dit toujours oui la France la France
00:35:59on a une boîte à
00:36:00cette boîte à 6 milliards
00:36:01cette boîte à 10
00:36:02non les fondateurs de Ebay français d'ailleurs
00:36:04oui et on les connaît pas
00:36:05et ici
00:36:06ici on est bien
00:36:07je pense qu'on est bien reconnu
00:36:08et je pense que la France
00:36:09on est très très bon à former des talents
00:36:11incroyables
00:36:12on est un peu moins bon à avoir un écosystème entrepreneurial qui permet vraiment de créer des géants
00:36:16pour plein de raisons
00:36:17mais du coup
00:36:18c'est ce que disait le fondateur de Palantir
00:36:20il disait mais moi je recrute ad nauseum des français en maths
00:36:23parce que c'est des énormes bruts
00:36:25il dit c'est dommage que la France n'ait pas conscience
00:36:28et soit pas incapable d'utiliser ce vivier de talent
00:36:30il dit du coup moi je les recrute je vais venir ici
00:36:32c'est pour ça que vous êtes parti aussi
00:36:33parce que finalement
00:36:35bon voilà
00:36:36en France on peut avoir peut-être cette illusion d'un plafond de verre en fait
00:36:40si on veut exploser
00:36:42si on veut créer sa boîte etc
00:36:44quel est votre point de vue là-dessus ?
00:36:46en fait il y a un truc qui est assez simple
00:36:48c'est que les meilleurs entrepreneurs français
00:36:51sont parisiens
00:36:52alors qu'ici les meilleurs entrepreneurs français que je rencontre ici
00:36:55viennent souvent de régions
00:36:56donc en fait il y a un
00:36:58les parisiens restent à Paris
00:36:59les parisiens restent à Paris
00:37:00parce qu'ils sont dans un endroit où ils ont fait les grandes écoles
00:37:02ils sont reconnus
00:37:03et ils sont dans un système élitiste
00:37:04et qui sert très bien la France
00:37:06et moi comme j'ai pas réussi à rentrer en système élitiste
00:37:08j'ai raté mes concours
00:37:10j'aurais bien aimé faire HEC au Polytechnique
00:37:12et bien je suis venu ici
00:37:13et ici en fait
00:37:14pour un américain
00:37:15je suis comme
00:37:16vous quand vous regardez un bulgare
00:37:18et qui vous dit l'université qu'il a fait
00:37:20vous en avez rien à faire
00:37:21et bien ici c'est exactement Paris
00:37:22ils disent mais moi que t'es fait Polytechnique HEC
00:37:24ou le master en droit à Grenoble
00:37:25je sais pas ce que c'est
00:37:26je connais pas ta ville
00:37:27pour moi Paris c'est juste
00:37:29ah Tour Eiffel baguette
00:37:30donc du coup
00:37:31les diplômes sont pas importants ?
00:37:32les diplômes sont importants
00:37:33c'est un des américains
00:37:34pour les américains
00:37:35mais quand on est étranger
00:37:36et quand on est étranger
00:37:37on va juger sur pièce en fait
00:37:38ils vont beaucoup plus juger sur pièce
00:37:39notamment pour les entrepreneurs
00:37:41bien entendu c'est pas parfait
00:37:42donc on peut être autodidacte ici
00:37:44et réussir ?
00:37:45oui j'ai vu des autodidactes
00:37:46qui gagnent très très très très bien leur vie
00:37:48par contre
00:37:49ce qui est compliqué à comprendre
00:37:50avec les us
00:37:51c'est qu'il y a pas de plafond
00:37:53c'est ce qu'on disait à l'instant
00:37:54il y a pas de plancher
00:37:55c'est à dire que
00:37:56donc plus dur sera la chute
00:37:57ouais
00:37:58plus dur que moi
00:37:59quand je suis arrivé ici
00:38:00au début j'arrivais en disant
00:38:01bah moi j'ai fait un master
00:38:02moi j'ai fait ci
00:38:03moi j'ai fait ça
00:38:04moi j'ai écrit un livre
00:38:05les gens me disaient mais je m'en fous en fait
00:38:06du coup je suis vraiment reparti du plancher
00:38:07et du coup en fait je me suis rendu compte que oui
00:38:10c'est comme quand je venais sortir de
00:38:12quand j'avais monté ma première boîte
00:38:14que j'avais zéro de utilisateurs etc
00:38:15et que les gens me regardaient en mode
00:38:16t'es qui t'es personne
00:38:17et bah ici je suis redevenu personne
00:38:19et il y a vraiment cette violence de la société américaine
00:38:21qui est si on délivre en permanence
00:38:23les gens ont envie de nous parler
00:38:25si on est pas intéressant les gens nous parlent pas
00:38:26et d'ailleurs ça se voit dans les événements
00:38:28ils sont très très forts
00:38:29ils vous posent deux questions
00:38:30et si c'est pas intéressant ils se cassent
00:38:32tout de suite
00:38:33moi j'ai fait une soirée
00:38:34j'ai parlé à 30 mecs
00:38:35y'en a aucun qui m'a parlé plus de 2 minutes
00:38:37c'est mauvais signe alors s'ils vous parlent plus
00:38:39ah bah non c'est mauvais signe c'est qu'ils s'en foutent
00:38:41donc du coup il faut arriver à
00:38:43comment est-ce qu'on arrive à les intéresser en fait
00:38:45comment est-ce qu'on travaille son pitch
00:38:46et comment est-ce qu'on délivre
00:38:47si on a pas de clients
00:38:48et en fait ils sont très bons
00:38:49ils disent
00:38:50et du coup la dernière fois qu'on s'est parlé c'était à 6 mois
00:38:52t'en es où ?
00:38:53et si on voit qu'on a pas délivré
00:38:54hop là à plus
00:38:55à bientôt
00:38:56merci beaucoup Grégoire
00:38:57merci
00:38:58c'était cool ça a duré plus de 2 minutes là
00:39:00ouais
00:39:01merci c'est sympa
00:39:03OnlyDust et CTRL-G
00:39:04et ben plein de réussite ici
00:39:07à San Francisco c'est un signe
00:39:08le ciel se lève
00:39:09il commence à faire beau
00:39:10c'est trop cool
00:39:11ouais c'est pas toujours comme ça
00:39:12ouais c'est ça
00:39:13on va parler d'espace dans un instant
00:39:14dans Tech&Co
00:39:15pour terminer cette émission spéciale
00:39:16depuis la Silicon Valley
00:39:18Tech&Co
00:39:20la quotidienne
00:39:21sur BFM Business
00:39:23on va parler Space Tech
00:39:24vous savez que c'est un sujet
00:39:25qu'on aime beaucoup ici
00:39:26on va en parler
00:39:27avec une boîte
00:39:29véritablement
00:39:30qui porte ce sujet là
00:39:31il s'agit de
00:39:32Loft Orbital
00:39:33et j'ai le plaisir d'accueillir Pierre Damien
00:39:34vos jours
00:39:35bonsoir Pierre Damien
00:39:36bonsoir merci de me recevoir
00:39:37et merci de nous recevoir
00:39:39parce que vous êtes chez vous ici
00:39:40San Francisco
00:39:41nous voilà
00:39:42pendant 48 heures
00:39:43et puis après on va redevenir parisien
00:39:44vous êtes donc le CEO
00:39:46et le cofondateur de Loft Orbital
00:39:49une très belle boîte
00:39:51dans la Space Tech
00:39:53spécialisée dans les satellites
00:39:54on va en parler dans un instant
00:39:56mais j'aimerais m'intéresser à votre parcours
00:39:59vous êtes originaire de Toulouse
00:40:01qui est un peu le berceau aussi
00:40:02de l'aérospatiale finalement
00:40:03avec des boîtes mythiques
00:40:05bien évidemment qui sont là-bas
00:40:06est-ce que vous pouvez nous raconter
00:40:08un petit peu votre parcours ?
00:40:09oui bien sûr
00:40:11j'ai commencé mon parcours
00:40:12en tant qu'ingénieur spatial
00:40:13j'étais à une école à Toulouse
00:40:14qui s'appelle Super Aéros
00:40:15j'ai fait une deuxième partie
00:40:17aux Etats-Unis
00:40:18à l'université au Michigan
00:40:19j'ai commencé ma carrière
00:40:21donc très vite les US
00:40:22très vite les US
00:40:23en fait j'ai commencé
00:40:24de manière assez internationale
00:40:25j'ai commencé en Europe
00:40:26j'ai travaillé à l'agence spatiale européenne
00:40:28qui est l'équivalent de la NASA pour l'Europe
00:40:30donc j'ai travaillé aux Pays-Bas
00:40:32j'ai travaillé en Suède
00:40:33ensuite je suis allé aux Etats-Unis
00:40:35j'ai travaillé pour une fondation
00:40:36qui s'appelle
00:40:37la fondation XPRIZE
00:40:39qui permet de
00:40:40oui bien sûr
00:40:41débloquer des situations
00:40:42où le secteur privé
00:40:43et les secteurs publics sont bloqués
00:40:44donc ça c'était extrêmement intéressant
00:40:46en faisant ça j'ai eu l'occasion
00:40:48de travailler avec le directeur de la NASA
00:40:50à l'époque
00:40:51il m'a proposé de venir travailler pour lui
00:40:52dans le centre de recherche de la Californie
00:40:53en face de Google
00:40:54à Mountain View
00:40:55et donc j'ai déménagé pour aller travailler là-bas
00:40:57j'ai passé quelques allées à la NASA
00:40:59étant dans la Silicon Valley
00:41:01tous mes amis créent leur propre société
00:41:03et donc j'avais envie de rejoindre une start-up
00:41:05il y a une start-up qui s'est créée dans le spatial
00:41:07que j'ai rejoint
00:41:08qui s'appelait Spire
00:41:09qui en 2021 a fait son entrée en bourse
00:41:11et depuis j'ai créé l'offre orbital il y a à peu près 7 ans
00:41:16et vous êtes ici depuis une dizaine d'années c'est ça ?
00:41:19je suis ici depuis une dizaine d'années
00:41:20toujours très international
00:41:22donc même aujourd'hui en fait on a des opérations
00:41:24à San Francisco, Colorado, Toulouse, Abu Dhabi
00:41:28on est à Singapour aussi
00:41:30et donc en fait
00:41:31vous êtes plus souvent dans les avions que dans votre domicile en fait
00:41:35je suis beaucoup en déplacement
00:41:36ce qui est aussi un challenge par rapport à l'empreinte carbone etc
00:41:39mais c'est de faire attention tout de même même si on est une boîte internationale
00:41:43donc on essaye d'avoir pas mal d'initiatives au niveau de la société
00:41:46et d'optimiser l'impact carbone
00:41:47voilà exactement
00:41:48qui permettent de minimiser l'impact carbone sur le sujet
00:41:50l'offre orbital est une boîte française ?
00:41:52on a plusieurs sociétés, on est un groupe
00:41:54on a une société française
00:41:56on a une joint venture à Abu Dhabi
00:41:58avec le gouvernement émirati
00:42:00on a une société américaine
00:42:02et on a une filiale de notre société américaine
00:42:04qui sert à servir la défense américaine
00:42:06dans laquelle on a les clearances
00:42:08donc les habilitations top secret
00:42:10et confidentielles compartimentées
00:42:12qui est une société séparée
00:42:14qui est une filiale 100% possédée
00:42:16mais qui est une filiale séparée dans laquelle il n'y a que des américains
00:42:18et avec un environnement top secret
00:42:20l'offre orbital c'est quoi votre job ?
00:42:23alors notre vision c'est de changer un peu la façon dont l'industrie spatiale opère
00:42:27qui a été relativement peu changée depuis une cinquantaine d'années
00:42:32et ce qu'on essaye de faire c'est de devenir une vraie société d'infrastructures spatiales
00:42:36de la même façon que AWS, Azure, Google Cloud
00:42:40tous ces hyperscalers qui sont des sociétés de cloud
00:42:43ont permis à l'ensemble du monde de développer, déployer
00:42:47et faire tourner des applications sur leur infrastructure
00:42:49on fait la même chose mais dans l'espace
00:42:51donc on rend simple le fait de déployer soit des charges utiles
00:42:55par exemple la NASA va nous donner une caméra qui suit la température de l'océan
00:42:59ou la température au dessus des pôles
00:43:00ou une société commerciale va nous donner une radio qui permet de prédire le climat
00:43:05ou prédire la météo plus simplement
00:43:07ou tout simplement de déployer des applications logicielles
00:43:10uniquement des applications d'intelligence artificielle à bord de nos satellites
00:43:14c'est vraiment comme le cloud dans l'espace
00:43:16on permet à des clients finaux d'avoir des informations en temps réel sur ce qui se passe
00:43:22donc de la même façon qu'on peut demander à ChatGPT ou à Google
00:43:26une question sur ce qui s'est passé hier avant-hier l'année dernière
00:43:28nous ce qu'on veut offrir c'est qu'on puisse poser des questions en temps réel
00:43:32donc c'est dire ben
00:43:34dis-moi dès qu'il y a un feu de forêt qui commence dans le parc national du Vercors
00:43:37dis-moi combien il y a d'avions en ce moment à Charles de Gaulle
00:43:40dis-moi dès qu'il y a une petite embarcation qui part d'une plage au Moyen-Orient
00:43:44mais les satellites qui vont avoir ces caméras ne vous appartiennent pas c'est ça ?
00:43:48on est propriétaire des satellites
00:43:50on est propriétaire de l'infrastructure
00:43:52donc vous lancez vos propres satellites
00:43:54exactement on possède et on opère notre propre flotte de satellites
00:43:57d'accord et aujourd'hui vous en avez combien les satellites ?
00:43:59alors aujourd'hui on en a une quarantaine en production
00:44:01on en a 7 en orbite
00:44:04et on en lance une douzaine l'année prochaine
00:44:07alors vos clients on a bien compris que c'était des capteurs, des photos, des caméras, des choses comme ça
00:44:13c'est qui vos clients ?
00:44:14il y a donc une partie défense j'imagine
00:44:16en plus dans ce contexte géopolitique incertain et de conflits
00:44:21ça doit être une part de plus en plus importante de votre business non ?
00:44:25alors pas forcément une part de plus en plus importante
00:44:27mais il y a certainement de plus en plus de demandes
00:44:29le spatial de manière générale
00:44:31et c'est un peu, on peut le regretter mais la réalité que ça sert
00:44:35à adresser les challenges à l'échelle globale, à l'échelle du monde entier
00:44:39donc les deux use cases principaux qui dirigent, qui augmentent la demande pour notre business
00:44:44c'est un tout ce qui est climate change
00:44:46donc on va dire donner météo pour la prévision météo
00:44:49donner climatique pour la compréhension du changement climatique à l'échelle globale
00:44:53et puis tout ce qui va être réponse aux enjeux climatiques
00:44:56donc réponse à l'innovation, réponse à la détection, prévention de feux de forêt etc.
00:44:59parce qu'avec le réchauffement climatique on se rend compte qu'il y a des épisodes météorologiques inédits
00:45:04plus de tempêtes, plus de canicules, des choses comme ça
00:45:08c'est ça aussi à votre avis qui pousse toutes ces boîtes à investir là-dedans dans ces capteurs ?
00:45:13beaucoup de nos clients en fait sont des sociétés ou des gouvernements
00:45:16qui utilisent notre infrastructure pour pouvoir mieux répondre à ces enjeux
00:45:20les assurances aussi ?
00:45:22nos clients directs ne sont pas des assurances
00:45:24mais on a certains clients qui fournissent de l'information pour des compagnies d'assurance
00:45:27mais c'est un marché en effet qui est important
00:45:29la deuxième partie en effet c'est la défense
00:45:31dans un environnement géospatial qui est en train de changer beaucoup
00:45:34où il y a beaucoup de demandes de souveraineté
00:45:36et c'est pour ça que c'est important pour nous
00:45:38d'être capable de fournir des solutions souveraines en France
00:45:41mais aussi à Abu Dhabi, aussi aux Etats-Unis, aussi en Asie du Sud
00:45:46d'où la multiplicité de joint ventures et de sociétés
00:45:49pour que tout ça soit isolé en fait
00:45:54voilà en fait la stratégie c'est de s'appuyer sur une supply chain en France
00:45:57et sur du talent en France
00:45:59donc on est un client important de la plupart des acteurs français
00:46:02donc Safran, Thales, Airbus, la plupart des start-up françaises
00:46:06on est des clients importants pour eux
00:46:08et on déploie ces capacités pour en faire une solution complète d'infrastructures
00:46:12qu'on vend à l'export
00:46:14et donc on vend à Abu Dhabi, qu'on vend aux Etats-Unis, qu'on vend en Asie du Sud-Est
00:46:17vous démocratisez aussi justement l'exploration en tout cas par l'espace
00:46:21parce qu'on se rend compte qu'il y a de plus en plus de start-up aujourd'hui
00:46:23qui essaient de faire baisser en fait le coût à la fois du lancement des satellites
00:46:29mais aussi de la fabrication des satellites
00:46:31vous faites partie aussi de cette nouvelle génération ?
00:46:34en partie oui, en fait ce qu'on essaye de faire
00:46:37c'est pas tellement de faire quelque chose qui va être 20% moins cher
00:46:41ça serait mieux
00:46:4220% plus rapide, 20% plus performant
00:46:45mais à l'inverse de changer fondamentalement la manière dont on peut utiliser l'Asset
00:46:48quand on utilise le cloud aujourd'hui
00:46:50c'est pas parce que le serveur qui tourne sur un data sender d'Amazon
00:46:54est 10% moins cher ou 10% plus performant
00:46:56c'est parce qu'Amazon a créé la couche d'abstraction
00:46:58qui permet de rendre facile le fait de déployer des applications dessus
00:47:01et ça c'est une notion qui est évidemment constante dans le software, dans l'IA, dans le cloud
00:47:07qui est complètement inexistante dans le spatial
00:47:09et donc on essaye d'amener une mentalité des best practices du software
00:47:14de l'industrie software et de l'amener dans le spatial
00:47:17c'est vraiment ça ce qu'on essaye de faire
00:47:19c'est à dire qu'en fait quand vous lancez des satellites
00:47:21ce sont des satellites qui ont une multiplicité de missions finalement
00:47:26avec plusieurs clients
00:47:27ou est-ce que par exemple vous avez un safran qui va vous dire
00:47:30lance moi ce satellite, il est que pour moi ?
00:47:32alors on a les deux
00:47:34on fournit à la fois des satellites dédiés pour certains clients
00:47:37qui payent pour l'ensemble du satellite
00:47:38et là vous les fabriquez c'est ça ?
00:47:40alors on achète plusieurs parties
00:47:42soudainement sur ma chaîne française
00:47:43par exemple vous avez mentionné safran
00:47:44on achète des caméras à safran
00:47:46on achète des radios à safran
00:47:48on va acheter des bus à airbus etc
00:47:50on met tout ça ensemble en utilisant nos produits
00:47:53qui nous permettent d'avoir une solution d'adaptateur universel
00:47:56c'est celle de faire voler de manière très simple et très rapide
00:47:58des charges utiles qui autrement prendraient très longtemps
00:48:01donc oui c'est exactement ce qu'on fait
00:48:03des solutions dédiées pour des clients
00:48:05des solutions ce qu'on appelle la solution ride share
00:48:07donc il y a plusieurs clients à bord
00:48:09on fait voler plusieurs caméras, plusieurs radios, plusieurs lasers à bord
00:48:13et puis on offre aussi une solution de constellation
00:48:15donc une constellation c'est une flotte de satellites dédiés
00:48:18donc un client qui va dire voilà moi je veux avoir
00:48:20par exemple on a un de nos clients qui est une société canadienne
00:48:22qui nous paye à peu près 200 millions de dollars
00:48:25pour avoir une constellation de 10 satellites dédiés pour eux
00:48:29pour l'agriculture
00:48:30donc ils ont un ensemble de caméras à bord
00:48:32qui permettent de détecter la maturité, le type, la santé
00:48:36des champs agricoles à travers le monde
00:48:41C'est quoi l'innovation qui vous bluffe le plus en ce moment ?
00:48:44C'est l'IA justement qui adossé à toutes ces données
00:48:47arrive à récupérer en fait des informations, à prédire des choses
00:48:52c'est la qualité des capteurs qui s'améliorent
00:48:55de mois au mois ou d'année en année
00:48:57qui permettent de voir des choses qu'on ne pouvait même pas imaginer voir auparavant
00:49:01qu'est-ce qui vous bluffe en ce moment ?
00:49:03Oui l'IA c'est sûr que c'est bluffant
00:49:05c'est une capacité qui change en ma vie
00:49:07avec le même impact qu'a eu internet sur la société
00:49:10je pense que l'IA a un impact du même ordre de grandeur
00:49:13ce qui est vraiment majeur pour la société
00:49:15C'est en train de transformer tous les secteurs quasiment
00:49:16Oui mais comme internet aujourd'hui
00:49:18imaginez faire quoi que ce soit sans avoir email
00:49:20ou sans téléphone portable
00:49:22c'est compliqué
00:49:23c'est une autre société
00:49:25donc oui on voit l'IA qui est un facteur vraiment important
00:49:28il y a probablement, les gens en parlent beaucoup
00:49:30je pense que beaucoup moins de gens comprennent vraiment ce qu'on fait dans l'IA
00:49:34par rapport au nombre de gens qui en parlent
00:49:36mais c'est clairement une tendance qui arrive qui est très forte
00:49:40et donc il faut arriver à bien se positionner pour prendre ce que ça a de meilleur à offrir
00:49:45tout en faisant attention à pas tomber dans le hype de choses qui n'ont aucun sens
00:49:49Vous parliez tout à l'heure justement de l'empreinte carbone du fait de vos déplacements
00:49:54mais le spatial a un impact au niveau de l'empreinte carbone
00:49:58c'est quelque chose que vous... ça doit être compliqué
00:50:00un déchirement finalement
00:50:02parce que c'est votre business de lancer des satellites
00:50:04mais on voit qu'il y en a de plus en plus
00:50:06quand on voit Elon Musk et bientôt Jeff Bezos
00:50:09qui vont lancer des milliers voire des dizaines de milliers de satellites
00:50:15Quel type de réflexion ça vous porte ?
00:50:19Alors c'est un point important
00:50:21c'est intéressant parce qu'on a une société très multiculturelle
00:50:24et qui est très attachée à ça
00:50:26donc pour nous c'est une valeur qui est essentielle
00:50:28ce qui est intéressant c'est que souvent la perception des gens
00:50:30c'est-à-dire quand on lance un satellite
00:50:32il y a une fusée qui décolle
00:50:33ça crée des émissions de gaz
00:50:35ce qui est vrai
00:50:36mais ce qui est extrêmement déminimiste
00:50:37ce qui est complètement minime
00:50:38ce qu'il faut bien voir
00:50:39c'est l'ensemble des informations qu'on a sur le changement climatique aujourd'hui
00:50:42ça vient du spatial
00:50:43l'ensemble des informations qu'on utilise pour la météo
00:50:45ça vient du spatial
00:50:46On va polluer un peu pour en fait un bénéfice
00:50:48qui est beaucoup plus important en fait
00:50:50Oui mais il y a un facteur de...
00:50:51c'est pas un facteur de mille ou d'un million
00:50:53c'est un facteur de...
00:50:54de plusieurs milliards le facteur de différence entre deux
00:50:56c'est-à-dire que ce qu'on va émettre pour émettre le satellite
00:50:58c'est...
00:50:59Oui c'est un pouillet
00:51:01c'est vraiment pas...
00:51:03c'est pas...
00:51:04c'est pas significatif du tout
00:51:06par contre là aujourd'hui par exemple
00:51:07on fait voler plusieurs missions pour la NASA
00:51:09pour avoir des informations infrarouges
00:51:12sur la température au-dessus des pôts
00:51:13la température au-dessus des océans
00:51:14on a une société commerciale
00:51:16qui fournit des informations pour les...
00:51:18les modèles météo toutes les 6 heures
00:51:20quand vous avez la météo qui est mise à jour
00:51:22ça utilise des données d'un de nos clients qui volent sur un de nos satellites
00:51:25et donc ça c'est des choses qui sont extrêmement importantes
00:51:27donc on pense avoir un impact vraiment très très bénéfique
00:51:30d'accord
00:51:31donc c'est pas du tout un déchirement
00:51:32au contraire c'est un encouragement
00:51:33c'est ça qu'il fallait bien voir
00:51:35mais après il y a ces débris de satellites
00:51:37parce qu'on le sait un satellite a une durée de vie
00:51:39quand il est en basse orbite
00:51:41il dure moins longtemps que quand c'est un satellite
00:51:43qui est en orbite géostationnaire
00:51:45ça crée des déchets etc etc
00:51:48vous êtes sensible à ça aussi ?
00:51:50oui bien sûr c'est un sujet qui est de plus en plus important
00:51:52avec l'avènement des méga constellations
00:51:54c'est vrai qu'il faut bien voir que
00:51:56en un an SpaceX a lancé plus de satellites
00:51:58que l'ensemble de l'humanité depuis qu'elle existait
00:52:00donc il y a une croissance qui est complètement exponentielle
00:52:02c'est d'ailleurs ça qui est intéressant
00:52:03quel est mon point de vue d'ailleurs ?
00:52:04pour les investisseurs etc
00:52:05pour Starlink tout ça
00:52:07c'est nécessaire ce que fait Elon Musk
00:52:10ou c'est démesuré ?
00:52:12ce que SpaceX a fait
00:52:14surtout avec sa capacité à lancer des fusées de manière régulière
00:52:17c'est exceptionnel
00:52:18il n'y a pas une seule boîte, un seul gouvernement
00:52:20qui a réussi à faire ça depuis jamais
00:52:22oui bien sûr
00:52:23donc c'est vraiment exceptionnel
00:52:24il faut bien voir que SpaceX lance une centaine de fusées par an
00:52:26mais ça devient commun
00:52:28l'Europe en lance quelques unes par an
00:52:30oui bien sûr
00:52:31donc c'est
00:52:33sans parler du personnage en lui-même
00:52:35qui est devenu beaucoup plus controversé on va dire
00:52:37depuis les 12 derniers mois
00:52:38ce que SpaceX a fait c'est absolument exceptionnel
00:52:41maintenant
00:52:42pour la question des débris spatiaux
00:52:44il faut bien voir que nous on va lancer quelques dizaines de satellites
00:52:47encore une fois par rapport à des dizaines de milliers c'est Peanuts
00:52:50et surtout nos satellites sont en billes basse
00:52:52c'est à dire qu'ils vont rentrer dans l'atmosphère
00:52:54au bout de 7-8 ans dans tous les cas
00:52:56et même si on voulait on n'aurait pas la capacité de les garder en tant que débris spatiaux
00:53:00donc tant qu'on est en orbite basse
00:53:02on s'assure que le satellite rentre de manière naturelle dans l'atmosphère
00:53:05brûle et se désintègre
00:53:06et c'est une condition nécessaire pour obtenir une licence
00:53:09donc c'est même pas
00:53:10est-ce que Loft, est-ce que moi, est-ce que le management care about it
00:53:14c'est pas est-ce que c'est important pour nous
00:53:16c'est juste en fait on c'est nécessaire par rapport à la régulation
00:53:18donc il n'y a même pas de questions à se poser
00:53:20voilà ça s'appelle Loft Orbital
00:53:22merci beaucoup Pierre Damien
00:53:23Pierre Damien, vos jours donc vous en êtes le cofondateur et le CEO
00:53:26merci beaucoup
00:53:27merci
00:53:28bonne soirée
00:53:29voilà et après l'espace
00:53:30on va revenir pas très loin d'ici
00:53:33on va aller du côté de Palo Alto
00:53:34rencontrer quelqu'un que vous connaissez
00:53:36si vous êtes un fidèle de Tech&Co
00:53:38c'est Luc Julia qui sera avec nous
00:53:40et Luc Julia nous racontera un petit peu sa vie à Palo Alto
00:53:43ça fait plus de 30 ans qu'il est ici
00:53:45il nous racontera son parcours
00:53:47quelques minutes qu'on passera avec Luc Julia
00:53:49juste après cette petite pause
00:53:50à tout de suite
00:53:57BFM Business et Tech&Co présente
00:54:00Tech&Co, la quotidienne
00:54:02spéciale Silicon Valley
00:54:04François Sorel
00:54:05allez on poursuit notre Silicon Tour
00:54:08ici dans Tech&Co, la quotidienne sur BFM Business
00:54:11petit détour par Palo Alto
00:54:13avec quelqu'un qu'on aime beaucoup
00:54:16vous le savez ici dans Tech&Co
00:54:17c'est Luc Julia qui nous fait l'amitié
00:54:19de nous recevoir chez lui
00:54:21salut Luc
00:54:22bonjour François
00:54:23merci de nous recevoir
00:54:25alors on est ici dans un cadre un peu champêtre
00:54:28petit jardin japonais etc
00:54:30on est dans tes bureaux
00:54:31enfin tu as quelques bureaux ici
00:54:33juste au dessus
00:54:34tu vis ici aussi
00:54:36et...
00:54:37pas dans les bureaux
00:54:38pardon ?
00:54:39pas dans les bureaux
00:54:40pas dans les bureaux non tu as une vraie maison
00:54:41mais pas loin d'ici
00:54:43et en fait je voulais qu'on
00:54:45qu'on parle d'autre chose
00:54:46d'habitude c'est vrai qu'avec toi
00:54:47on parle d'intelligence artificielle etc
00:54:48mais là
00:54:49j'avais envie qu'on revienne un petit peu
00:54:50sur ton parcours
00:54:51et comment Luc Julia
00:54:53qui est je crois originaire du sud-ouest de la France
00:54:55est arrivé ici
00:54:57donc aux Etats-Unis
00:54:59dans la Silicon Valley
00:55:00je crois que c'était il y a quelques années
00:55:02tu es devenu d'ailleurs citoyen américain
00:55:04et aujourd'hui tu partages ta vie entre la France et les Etats-Unis
00:55:08raconte-nous un peu cette histoire là
00:55:10parce que ça peut être intéressant de se projeter
00:55:12et d'avoir un peu une idée de ton parcours
00:55:16alors c'était il y a longtemps
00:55:17parce qu'effectivement je suis arrivé ici il y a un peu plus de 32 ans maintenant
00:55:2032 d'accord
00:55:22quoi c'était des années 90
00:55:24voilà c'était en 93, 94
00:55:26et quand je suis arrivé
00:55:29auparavant tu étais en France donc ?
00:55:31j'étais en France
00:55:33j'étais à Paris
00:55:34je faisais mes études
00:55:35je faisais mon PhD
00:55:37mon doctorat
00:55:39et je suis parti
00:55:42j'étais au CNRS
00:55:43dans un labo du CNRS
00:55:45je suis parti parce que
00:55:47c'est pas exactement ce que je pensais que ça allait être
00:55:49je suis au MIT d'abord
00:55:51à Boston
00:55:52et à Boston
00:55:53en mois de juin c'est sympa
00:55:55mais au mois d'octobre il fait froid
00:55:57plus froid que maintenant ici
00:55:59parce que là pour tout vous dire
00:56:01il y a un peu de vent
00:56:02mais le fond de l'air est frais quand même
00:56:04il fait une vingtaine de degrés
00:56:05mais c'est frais quand même
00:56:07et donc du coup
00:56:08je suis de Boston
00:56:10je suis parti à Stanford
00:56:12donc ici j'ai atterri à Palo Alto
00:56:16mon premier appartement était à Palo Alto effectivement
00:56:19mais alors pourquoi Palo Alto ?
00:56:21parce que déjà
00:56:22alors évidemment dans les années 90
00:56:24c'était le coeur de l'innovation
00:56:26c'était le coeur de la Silicon Valley
00:56:28c'était déjà la Silicon Valley ?
00:56:30non la Silicon Valley c'est 1949
00:56:32ah ouais
00:56:33donc c'est la Silicon Valley 1949
00:56:36Hewlett Packard
00:56:38qui démarre et joue avec un peu l'électronique
00:56:42et donc sa départ c'est la Silicon Valley
00:56:45donc le Silicon qui devient le roi du monde
00:56:49on va dire le sang du processeur quoi
00:56:51exactement et puis c'est aussi le sang de cette vallée
00:56:55et c'est marrant parce que
00:56:581949 c'est 100 ans après 1849
00:57:01qui est la ruée vers l'or
00:57:03et donc le Silicon c'est le nouveau métal
00:57:06le nouveau Aldorado
00:57:08après l'or mais bon on va y revenir
00:57:10mais c'est amusant parce que le Silicon aujourd'hui
00:57:12revient tellement dans l'actualité
00:57:14avec Nvidia
00:57:16avec les GPU
00:57:17en fait les processeurs ont toujours existé
00:57:20mais là ça y est
00:57:22ils sont devenus les rois du monde
00:57:23avec tout ce qu'on sait sur le liège génératif etc
00:57:26exactement
00:57:27donc voilà donc j'arrive
00:57:30pourquoi à Palo Alto ?
00:57:31parce que c'est le coeur de la Silicon Valley
00:57:32parce que c'est Stanford
00:57:34Stanford est dans Palo Alto
00:57:37même si c'est une université qui a sa propre indépendance
00:57:43mais ils sont à Palo Alto
00:57:45et moi je travaillais donc à Stanford
00:57:48dans un bout de Stanford
00:57:50Juste remontons un petit peu le temps
00:57:51tu quittes Paris parce que ça n'allait pas
00:57:53tu n'étais pas content
00:57:55il faut quand même avoir du courage
00:57:57et de l'ambition de se dire
00:57:59et de la chance
00:58:01parce qu'en fait ce que j'avais fait
00:58:02c'est que pendant que je faisais ma thèse
00:58:04j'avais écrit 2-3 papiers
00:58:06qui avaient été un peu remarqués
00:58:08et donc j'ai pu aller au MIT
00:58:10par des gens d'ici ?
00:58:11par des gens du MIT
00:58:12par des gens de Stanford
00:58:13donc d'abord j'ai été au MIT
00:58:14par les premiers parce que c'est le plus près
00:58:16et puis bon le MIT c'est mythique
00:58:18pour un informaticien
00:58:20et puis bon comme ils effraient
00:58:21je suis effectivement parti du MIT
00:58:23et je suis venu ici à Stanford
00:58:24parce que c'est aussi mythique
00:58:25et parce que j'ai pu
00:58:27par chance aussi
00:58:28et j'ai demandé
00:58:29on m'a dit oui
00:58:30donc si tu veux
00:58:31et donc voilà
00:58:33mais tu étais totalement bilingue ?
00:58:34absolument pas non
00:58:35absolument pas non
00:58:36absolument pas
00:58:37je parlais pas un mot d'anglais
00:58:38c'était un cauchemar
00:58:39j'ai appris l'anglais à Toulouse
00:58:40tu peux imaginer
00:58:41l'anglais toulousain
00:58:42c'est pas vraiment
00:58:43c'est un peu
00:58:44ouais
00:58:45non c'est terrible
00:58:46je comprenais rien et tout
00:58:47quand j'étais au MIT
00:58:48je comprenais que dalle quoi
00:58:49quand ils me parlaient je comprenais rien
00:58:50c'était un cauchemar
00:58:51et ils comprenaient rien à ce que je disais non plus
00:58:53donc
00:58:54mais malgré tout
00:58:55avec le temps
00:58:56c'est comme tout
00:58:57ça prend
00:58:58donc
00:58:59j'ai gardé un accent très français aujourd'hui
00:59:01mais
00:59:02mais bon ça va
00:59:03ça va mieux
00:59:04et
00:59:05et donc
00:59:06j'ai appris à parler anglais
00:59:07et puis surtout
00:59:09Stanford ici là
00:59:11j'ai intégré un labo qui était super
00:59:14qui était
00:59:15labo d'intelligence artificielle
00:59:17de Stanford Research Institute
00:59:19et puis voilà donc
00:59:21j'ai travaillé là
00:59:22mais si tu veux le truc surtout
00:59:24j'étais pas là pour rester moi
00:59:25je pensais pas que
00:59:26j'étais pas tellement attiré par les Etats-Unis
00:59:28j'étais attiré par ces labos
00:59:29j'étais
00:59:30les étoiles dans les yeux pour ça
00:59:31mais bon
00:59:32j'étais pas pro-américain
00:59:34j'étais même plutôt anti-américain de base
00:59:36ouais donc tu y allais un peu à reculents
00:59:37en disant
00:59:38ça va être une étape de ma vie
00:59:39de quelques mois
00:59:40ou encore quelques années
00:59:41donc je fais des stages
00:59:42en quelque sorte
00:59:43des sortes de post-doc
00:59:44tu savais ce que tu voulais faire ou pas à l'époque ?
00:59:46ah ouais
00:59:47moi j'étais
00:59:48je savais que je voulais faire de la recherche en informatique
00:59:50je voulais chercher des trucs différents
00:59:51je voulais trouver surtout
00:59:53et je savais que je voulais faire des machins pour les vrais gens
00:59:57tu sais moi depuis que je suis tout petit
00:59:59je veux faire des machins pour les vrais gens
01:00:01et donc je savais que je voulais faire
01:00:04je voulais tripoter des ordinateurs
01:00:06ça faisait une bonne quinzaine d'années déjà
01:00:10que je faisais de l'informatique
01:00:12parce que l'informatique en début elle était arrivée
01:00:14une quinzaine d'années avant
01:00:15et j'avais la chance de pouvoir tripoter des ordinateurs depuis
01:00:17et j'étais un hacker
01:00:19c'était ce que j'étais
01:00:21et donc je savais...
01:00:22tu le considérais comme un hacker à l'époque ?
01:00:23j'étais un hacker
01:00:25je triturais les machines
01:00:27je tripotais les machines
01:00:29tu faisais quoi ?
01:00:30tu faisais des trucs un peu...
01:00:31je ne veux pas te le dire mais je faisais des trucs un peu...
01:00:33tu peux le dire il y a prescription
01:00:35oui il y a 35 ans
01:00:37j'ai hacké le Minitel
01:00:38j'ai hacké des trucs comme ça
01:00:39j'ai des codeurs canal plus ou ces trucs là ?
01:00:41non ça je faisais pas
01:00:42c'est plus d'électronique
01:00:43le Minitel ?
01:00:44ouais
01:00:45on pouvait hacké le Minitel ?
01:00:47ouais ouais
01:00:48ici du Minitel
01:00:49je suis rentré dans les sites du Minitel
01:00:50d'accord
01:00:51ok
01:00:52là c'est une part un peu plus sombre de Luc Julia qu'on connait moins
01:00:56non c'est pas...
01:00:57je suis fait des trucs...
01:00:59non pas clean
01:01:01il y a prescription on va dire
01:01:03ouais mais c'est prescription aussi
01:01:05on commence à parler du ministère de la Défense tu vois c'est...
01:01:07bon
01:01:08ok
01:01:09donc on va arrêter
01:01:10d'accord
01:01:11et donc...
01:01:12c'est Xavier Niel aussi qui avait été en contact avec le ministère de la Défense à l'époque
01:01:14enfin avant toi je crois
01:01:16bah lui c'était avant et c'était lui
01:01:17il était plus sur le Minitel Rose que sur...
01:01:19exactement
01:01:20non mais il avait été aussi contacté je crois par la Défense
01:01:23parce que il était un peu hacker aussi
01:01:25il bidouillait des trucs
01:01:26et il s'était rendu compte qu'ils avaient besoin de ce type de profil en fait
01:01:30c'est intéressant
01:01:31bah oui parce qu'ils se sont fait hacker
01:01:32exactement
01:01:34exactement
01:01:35je te confirme
01:01:36et donc
01:01:38donc du coup
01:01:39ouais je savais que je vais faire de l'informatique en général
01:01:42donc c'était ce que c'était
01:01:44et je savais que mon truc c'était les interfaces home machine
01:01:47mon but dans la vie en fait quand on parle d'interface home machine
01:01:50on parle toujours de choses où les gens vont pas avoir avoir d'interface justement
01:01:55le but du jeu c'est de les éliminer ces interfaces
01:01:57éliminer la souris et les claviers
01:01:59pour que les gens font ça le plus naturel possible
01:02:01donc les interfaces vocales
01:02:03les interfaces gestuelles
01:02:05tout ça c'est ce qui m'intéressait
01:02:06c'était ma thèse
01:02:07ma thèse c'était les interfaces multimodales
01:02:09donc c'était ça
01:02:10c'était comment en fait repenser l'ergonomie de tous ces appareils
01:02:13donc en fait enlever l'ergonomie
01:02:15enlever les appareils
01:02:17faire en sorte qu'ils n'existent plus
01:02:19la meilleure interface c'est pas l'interface
01:02:21donc c'était mon but
01:02:23j'ai une question
01:02:25est-ce que tu as été bien intégré dans cette communauté
01:02:28parce que c'est quoi c'est une communauté c'est une famille
01:02:31comment c'est ça justement
01:02:33donc c'est pour ça que je t'ai dit au départ
01:02:34je voulais pas j'étais pas là pour rester
01:02:36et puis on me dit
01:02:37tu sais il y a un groupe qui s'appelle
01:02:41bkai b comme bay area
01:02:43donc c'est la baie d'ici
01:02:45et kai computer human interaction
01:02:47ce que je faisais
01:02:49et donc ce groupe c'était ce qui s'appellerait des meet up aujourd'hui
01:02:52mais à l'époque c'était des réunions
01:02:54et tous les deuxièmes mardi du mois ils se réunissaient
01:02:56et on me dit bah vas-y va voir c'est à xeroxpark
01:03:00tous les deuxièmes mardi du mois on va voir
01:03:02donc je vais à cette réunion pour la première fois de ma vie
01:03:04j'arrive xeroxpark
01:03:06alors déjà tu y vas t'es informaticien
01:03:08t'as la chair de poule
01:03:10c'est là où tout a été inventé
01:03:12la souris le machin le système de fenêtre
01:03:14la mec de la tech
01:03:16la mec de la tech
01:03:18la mec de l'informatique moderne on va dire
01:03:20c'est là où
01:03:22Duggan Goldbart était mon voisin
01:03:24de bureau à SRI
01:03:26bon bref c'était des trucs assez incroyables
01:03:28donc on me dit voilà
01:03:30j'y vais j'arrive dans cette amphi
01:03:32c'est un bâtiment des années 70 horrible
01:03:34mais tu arrives dans l'amphi
01:03:36et là il y a je sais pas
01:03:38150 personnes
01:03:40et en bas les mecs qui sont là
01:03:42pour le panel du jour
01:03:44c'est tous les mecs que j'ai cités dans ma thèse
01:03:46ils sont tous là
01:03:48ils sont dans des boîtes différentes
01:03:50alors c'est des vieux
01:03:52c'est mes idoles
01:03:54non mais t'avais leurs photos
01:03:56bah oui
01:03:58et donc c'est des vieux de 60 ans
01:04:00donc ils sont là
01:04:02et donc ils sont tous là
01:04:04ils sont dans des boîtes différentes
01:04:06et c'est là que j'ai découvert l'esprit de la Silicon Valley
01:04:08vraiment c'est cet esprit justement d'intégration
01:04:10cet esprit de coopétition
01:04:12où les mecs ils sont dans des boîtes différentes
01:04:14qui se battent à coup de milliards pour différentes machins
01:04:16mais ils sont là pour faire avancer le schmigblick
01:04:18et ils discutent sur un thème particulier
01:04:20je me rappelle plus quel était le premier thème ce soir là
01:04:22mais ils discutent
01:04:24et ils font renforcer le truc
01:04:26et ils sont comme des gamins
01:04:28et tout le monde dans la salle
01:04:29on est tous comme des gamins
01:04:30on est là pour faire
01:04:31et on est tous excités
01:04:32tu veux dire voilà que malgré la concurrence acharnée
01:04:34qu'il y a entre ces boîtes
01:04:36qui se battent à coups de milliards tu disais
01:04:38il y a malgré tout un lien entre elles
01:04:42pour faire avancer la technologie
01:04:44pour faire avancer la modernité en fait
01:04:46exactement
01:04:47le sujet sur lequel on travaille tous
01:04:49on le fait avancer
01:04:51sans partager des secrets industriels
01:04:53mais on va dans la même direction
01:04:55mais assez pour pouvoir se challenger
01:04:57et faire avancer le truc
01:04:58et ça c'est là où j'ai découvert
01:05:00cette fameuse coopétition donc
01:05:02et que j'ai dit c'est incroyable
01:05:04et c'est cet esprit de la Silicon Valley
01:05:06que j'ai réussi à traduire plusieurs fois après
01:05:09et que j'ai écrit dans un bouquin
01:05:11qui s'appelle
01:05:12un français dans la Silicon Valley
01:05:13où j'explique justement
01:05:15comment on passe
01:05:16de cette ruée vers l'or
01:05:17qui est exactement la même chose en fait
01:05:19où tu as tous ces gens
01:05:20qui viennent du monde entier
01:05:21pour aller chercher la pépite
01:05:22qui sont en compétition
01:05:23mais qui sont en même temps
01:05:25en collaboration
01:05:26pour aller chercher la pépite
01:05:27parce qu'on est obligé de céder
01:05:28de s'entraider
01:05:29pour faire la vaisselle
01:05:30le jean
01:05:31les machins
01:05:32et voilà et donc c'est le même esprit
01:05:34qui reste
01:05:35et cet esprit multiculturel aussi
01:05:38très important
01:05:39dans le sens où dans la vallée
01:05:41tu as toutes les nationalités
01:05:43et quand tu regardes
01:05:44il y a un chiffre important
01:05:45à comprendre
01:05:46pour le chiffre des ingénieurs
01:05:48c'est la diversité des ingénieurs
01:05:50la diversité ethnique des ingénieurs
01:05:5368% des ingénieurs
01:05:56dans la vallée
01:05:57sont étrangers
01:05:58parce qu'il n'y a pas assez d'américains
01:06:00pour alimenter cette vallée
01:06:02et donc il n'y a que 32% d'américains
01:06:04et puis tu te retrouves
01:06:05avec la concentration
01:06:06du meilleur du meilleur ici
01:06:07alors du meilleur du meilleur
01:06:08on ne sait pas
01:06:09peut-être
01:06:10mais en tout cas
01:06:11ce n'est pas les plus mauvais
01:06:12disons que les gens qui viennent ici
01:06:13ils viennent essayer de prouver un truc
01:06:15de trouver un truc
01:06:17et de prouver un truc
01:06:18et donc cet esprit
01:06:20depuis je l'adore
01:06:22et malgré tout ce qu'on peut dire
01:06:25entendre
01:06:26il y a des hauts des bas
01:06:27il y a des cycles dans la vallée
01:06:29en 32 ans
01:06:30je pense que j'ai connu 4-5 cycles
01:06:32de haut et de bas
01:06:33avec la bulle internet en 2000
01:06:37avec les subprimes en 2007-2008
01:06:40tous les 7-8 ans
01:06:41il se passe un truc
01:06:42il y a un truc
01:06:43d'accord
01:06:44là c'est vrai qu'entre 2008
01:06:45et puis la pandémie
01:06:46c'est pas passé grand chose
01:06:47il y a eu 12-13 ans
01:06:49il y a eu l'explosion d'internet aussi
01:06:53enfin l'explosion d'internet
01:06:54ça c'était donc
01:06:56enfin le mobile aussi peut-être
01:06:58les pépites dont je parlais tout à l'heure
01:07:00qui était l'or
01:07:01et qui était après le silicone
01:07:03ça a été internet
01:07:05ça a été le mobile
01:07:06ça a été le métaverse
01:07:07ça a été
01:07:08et là maintenant c'est l'IA
01:07:09et aujourd'hui c'est l'IA
01:07:10et donc il y en a eu plusieurs aussi
01:07:12et c'est ça qui est super rigolo en fait
01:07:14c'est que
01:07:15on est toujours excité par quelque chose
01:07:17alors des fois un peu trop excité
01:07:19le métaverse je pense qu'on s'est un peu trop excité
01:07:21mais
01:07:22et sur l'IA on ne s'excite pas un peu trop là ?
01:07:24oui si on s'excite un peu trop
01:07:25mais
01:07:26certains disent qu'on est à l'orée
01:07:28peut-être d'une bulle
01:07:29qui pourrait nous péter entre les doigts
01:07:31on est dans une bulle
01:07:32on est dans une bulle économique certainement
01:07:34parce que quand on voit les valorisations des boîtes
01:07:35et tout ça
01:07:36quand on voit les coûts de centaines de milliards qui sont investis
01:07:38il y a tout un pan de cette IA
01:07:40moi que je trouve qui va pas marcher
01:07:43toute l'IA qui va vers
01:07:46qui va vers
01:07:47qui essaie d'aller vers cette IA générique générale
01:07:49qui n'existera jamais d'après moi
01:07:51donc ça, ça va péter
01:07:53et surtout c'est eux qui attirent les plus gros investissements
01:07:55mais ils sont obligés
01:07:56ils sont rentrés dans cette course
01:07:57qui est une course un peu folle
01:07:59et puis il y a les autres qui sont en train de comprendre
01:08:01qu'il y a des applications à l'IA qui sont intéressantes
01:08:04ces IA génératives, ces nouvelles IA
01:08:05et ce qu'on va appeler l'IA gentil
01:08:07des IA plus frugales, plus petites, plus spécialisées
01:08:10et il y a tout un pan aussi de cette économie-là
01:08:13qui est en train de se développer en ce moment
01:08:15et celle-là je pense qu'elle va rester et elle va pas péter
01:08:18donc
01:08:19mais c'est comme ça
01:08:21c'est à chaque fois comme ça que ça se développe
01:08:23et cette excitation permanente
01:08:26pour moi c'est effectivement
01:08:28cette ambiance qui fait qu'il se passe des trucs en permanence
01:08:33on revient donc à la rencontre avec tes mentors finalement
01:08:37qui étaient à côté de toi
01:08:40tu les as rencontrés, tu es allé les voir
01:08:43comme un petit enfant qui voit
01:08:45je sais pas moi, une star de cinéma et tout
01:08:47tu as discuté avec eux
01:08:48et puis la question aussi que je voulais te poser
01:08:50est-ce qu'il y avait des Français
01:08:52dans cette communauté
01:08:54parce que tu disais 68% d'étrangers
01:08:57il y avait des Français quand même ou pas ?
01:08:59dans cette communauté-là en particulier
01:09:01ce dont je parle ce soir-là
01:09:04ou le premier soir
01:09:05la communauté Kai
01:09:07il y avait pas beaucoup de Français non
01:09:10mais par contre des Français
01:09:12il y en a toujours eu beaucoup dans la baie
01:09:14il y avait des gens qui ont fait plein de trucs
01:09:16beaucoup dans l'électronique au début
01:09:18ils étaient fort en électronique
01:09:20tu sais il y avait les vieux de la vieille ici
01:09:23c'est le mec qui avait inventé les turbopascals
01:09:26qui est toujours un peu dans le coin
01:09:28qui fait du bateau à Santa Cruz maintenant
01:09:30il y en a toujours eu plein des Français dans la région
01:09:35et aujourd'hui il y en a toujours beaucoup
01:09:37aujourd'hui dans l'IA il y a d'autant plus de Français
01:09:39qu'on est bon en maths
01:09:40et que l'IA c'est des maths
01:09:41et donc il y a beaucoup effectivement de Français
01:09:43dans les IA aujourd'hui
01:09:45donc à l'époque sur cette communauté-là en particulier
01:09:49c'est vrai que j'étais pas
01:09:51il y avait pas énormément de Français
01:09:52mais bon il y en avait déjà quand même qui étaient là
01:09:54qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?
01:09:57tu disais au début que c'était plutôt anti-américain
01:09:59tu allais rester quelques mois
01:10:01et que après tu allais peut-être revenir en France
01:10:03ou aller ailleurs mais pas rester aux Etats-Unis
01:10:05qu'est-ce qui a fait que finalement tu es tombé amoureux de ce pays
01:10:08et tu as décidé de fonder ta famille et vivre ici en fait ?
01:10:12bah c'est ça, c'est cet esprit, cet esprit de collaboration
01:10:15mais qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?
01:10:16finalement tu t'es rendu compte que les Etats-Unis
01:10:18c'était pas l'image d'épinal que tu avais depuis la France ?
01:10:21tu sais bon moi pour moi les Etats-Unis
01:10:23l'image que j'en avais dans mon Toulouse local
01:10:25c'était des égoïstes
01:10:28des gens qui sont très individualistes
01:10:31c'était l'image de l'Amérique telle que je pense que plein de gens
01:10:34oui le capitalisme
01:10:36le capitalisme, ouais, exacerbé
01:10:38et là il y a ça quelque part
01:10:41mais ici dans cette Silicon Valley
01:10:44il y a plus de collaboration, de coopération, d'entraide
01:10:48alors c'est pas des bisous d'ours, faut pas exagérer non plus
01:10:51mais cette ambiance là
01:10:55pour moi était complètement différente de ce que je m'étais imaginé
01:10:59et donc c'est ça qui m'a fait rester en fait
01:11:01et c'est vraiment ce soir là en fait
01:11:03que je me suis dit mais c'est génial
01:11:05et d'autant plus qu'en France
01:11:07on m'avait dit, on m'avait expliqué
01:11:09que dans mon labo du CNRS
01:11:11il fallait peut-être pas que je collabore trop
01:11:13avec un autre labo du CNRS
01:11:15ce que je trouvais complètement idiot
01:11:16ouais c'est ça
01:11:17et donc c'était une des raisons pour lesquelles j'étais parti
01:11:19qui m'avait énervé
01:11:20parce que ça avait cassé
01:11:22là c'est pas de la compétition française
01:11:23c'est de la jalousie
01:11:24enfin c'est tout ce qu'on déteste en fait
01:11:26c'est exactement ce qui est ridicule
01:11:27et donc bon je dis pas que c'est comme ça aujourd'hui
01:11:29ou quelque chose comme ça partout
01:11:31mais c'était comme ça dans mon labo
01:11:33c'était ma chef qui m'avait dit
01:11:35tu collabores pas avec les gens de Grenoble
01:11:37alors qu'il y avait un gars à Grenoble
01:11:39qui s'appelait Arno Gourdol
01:11:41qui s'est d'ailleurs trouvé ici aussi dans la vallée plus tard
01:11:43qui faisait des trucs très similaires à ce que je faisais
01:11:47et je voulais travailler avec lui
01:11:49ton premier job, sérieux, c'était quoi ?
01:11:51c'était chercheur à SRI, Stanford Research Institute
01:11:55donc je suis devenu chercheur rapidement
01:11:58donc là tu étais embauché ?
01:11:59j'étais embauché
01:12:00tu étais salarié en fait
01:12:03et tu cherchais sur quoi à l'époque ?
01:12:06les interfaces multimodales
01:12:08les interfaces vocales
01:12:09et tu bossais pour des marques spécifiques ?
01:12:11non non c'était dans un labo
01:12:13c'était de la recherche pure
01:12:15enfin pure, recherche appliquée
01:12:17dans un abou de Stanford
01:12:19et au bout de deux ans
01:12:23je travaillais avec un gars
01:12:25qui était arrivé à même temps que moi
01:12:26qui s'appelait Adam Chayer
01:12:28que tu connais parce que j'en parle souvent
01:12:30c'est mon avis depuis 32 ans maintenant
01:12:33avec qui ?
01:12:35tu as fait après plein de choses
01:12:36on a fait plein de trucs tout le temps
01:12:38on a donc créé tous les deux un labo
01:12:42parce qu'on nous a dit au bout de deux ans
01:12:44créez votre labo
01:12:46qui pour moi était une aberration
01:12:48parce que j'avais le schéma mental du CNRS
01:12:50chercheur 1, chercheur 2, directeur 1, directeur 2
01:12:53et là on me dit
01:12:55tu peux créer ton labo
01:12:57on te donne des fonds
01:12:58tu fais ce que tu veux
01:13:00donc j'ai dit ok
01:13:01je vais créer mon labo
01:13:02et on a créé CHIC
01:13:04Computer Human Interaction Center
01:13:06pas de groupe
01:13:07très français
01:13:08c'est pas le groupe de musique
01:13:09non c'est pas le groupe de musique
01:13:10mais c'était très franchefouillard
01:13:11tu sais
01:13:12donc moi j'aime bien les acronymes de merde
01:13:13donc j'en profite
01:13:15donc Computer Human Interaction Center
01:13:17ça marchait bien
01:13:18et puis ça marche CHIC
01:13:19ça marche dans toutes les langues finalement
01:13:21en tout cas en anglais et en français
01:13:23et donc voilà on a créé CHIC
01:13:25et dans CHIC on a fait plein de trucs
01:13:27on a fait plein de premières en fait
01:13:29donc de la réalité augmentée
01:13:32on a déjà fait de la réalité augmentée à l'époque
01:13:35en 1996-97
01:13:38mais alors c'était quoi ?
01:13:39avec des lunettes avec un masque ?
01:13:40c'était quoi ?
01:13:41c'était avec des lunettes oui
01:13:42mais c'était de la simulation de réalité augmentée
01:13:45sur un paroisse de voiture
01:13:46et donc ça te permettrait de voir en surimpression
01:13:52sur le paroisse des choses que tu demandais
01:13:55enfin c'est pas toi qui te demandais
01:13:56en fait c'est ton frigo qui te demandais
01:13:58parce qu'on travaillait sur les objets connectés
01:14:00parce que comme ce qu'on voulait c'était
01:14:02faire des interfaces multimodales
01:14:04c'était on voulait connecter les gens avec les objets
01:14:07et que ça soit complètement transparent
01:14:10et donc il y avait mon frigo connecté
01:14:14qui appelait la voiture pour dire qu'il manquait
01:14:17qu'il n'y avait plus de lait
01:14:18et donc ça affichait sur le pare-brise
01:14:21les épiceries où je pouvais acheter le lait
01:14:25il n'y avait pas de GPS en 96, 97
01:14:27donc GPS n'existait pas
01:14:29et donc tu pouvais appuyer sur un des trucs
01:14:31et tu pouvais te diriger vers l'endroit où était le magasin
01:14:35mais tu te dirigeais comment puisque le GPS n'existait pas ?
01:14:37alors on avait fait un pseudo GPS
01:14:39et puis comme on travaillait nous avec des gens de la NASA
01:14:42et puis un peu des gens de l'armée
01:14:43donc le GPS existait déjà
01:14:45il existait pour l'armée
01:14:46mais bien sûr
01:14:47il n'était pas
01:14:48mais il n'était pas public
01:14:49il n'était pas libéré pour le grand public
01:14:50c'était plus tard
01:14:51exactement et donc nous on a
01:14:52bénéficié de certains
01:14:53ok vous avez appaqué le truc
01:14:55on n'avait pas accès
01:14:56vous avez accès au truc
01:14:57à des choses
01:14:58et donc entre la NASA et les autres labs qui sont dans le coin
01:15:03ok
01:15:04ils sont tous ici là
01:15:05on s'était bien amusés
01:15:06donc on a fait la réalité augmentée
01:15:07on a fait un assistant vocal
01:15:13qui plus tard deviendra donc Siri
01:15:16on a fait le frigo connecté, la voiture connectée
01:15:22enfin bon on a fait plein de trucs de débiles quoi
01:15:25chic après
01:15:27qu'est-ce qui s'est passé ?
01:15:28chic après
01:15:29alors là on a fait 9 projets
01:15:30d'accord
01:15:31le chiffre 9 est un chiffre important pour moi
01:15:33et le 9 septembre 99 à 9h du matin
01:15:369, 9, 99, 99
01:15:38que les 9 là c'était une des dates extraordinaires
01:15:41avant la fin du siècle
01:15:44donc le 9, 99, 99
01:15:47on a montré nos 9 projets
01:15:50donc on était dans la presse
01:15:51on a fait la une de tous les jours
01:15:53il y avait déjà du marketing
01:15:55ouais on a fait
01:15:56on s'est un peu marketé
01:15:57parce que on savait
01:15:58je savais
01:15:59que j'avais déjà décidé à l'époque
01:16:01que j'allais faire des périodes de 10 ans
01:16:03ok
01:16:04et donc j'avais
01:16:05des cycles de 10 ans
01:16:06ouais des cycles de 10 ans
01:16:07et donc j'avais
01:16:08j'étais en train de finir ma période de 10 ans de recherche
01:16:10ça faisait 10 ans exactement
01:16:12la décennie 90
01:16:13c'est ma décennie de recherche
01:16:14et je savais que j'allais créer des startups
01:16:17parce que ici dans la Silicon Valley
01:16:19tu peux pas faire autre chose
01:16:20que créer des startups
01:16:21et puis au bout d'un moment
01:16:22si tu veux vraiment gagner de l'argent
01:16:23si tu veux faire des sous
01:16:24il faut faire des startups
01:16:25et puis ça doit être hyper stimulant
01:16:27de voir des gens que tu connais
01:16:30qui étaient chercheurs
01:16:31qui après bingo
01:16:32décrochent la timbale
01:16:33et deviennent millionnaires
01:16:34enfin je veux dire
01:16:35ça doit être aussi motivant
01:16:36ça c'est bien
01:16:37mais c'est surtout pour moi
01:16:38c'était pas tellement l'argent
01:16:39qui me motivait
01:16:40c'était surtout de pouvoir amener
01:16:42ces choses qu'on faisait
01:16:43dans les labos de recherche
01:16:44aux vrais gens
01:16:45ok
01:16:46parce que le problème des labos de recherche
01:16:47c'est que tu es coupé un peu du monde
01:16:48quand même
01:16:49tu es dans ta bulle de recherche
01:16:50et donc
01:16:51et puis ta recherche
01:16:52elle est pas
01:16:53elle ne sort pas
01:16:54elle sert à rien finalement
01:16:55c'est ça
01:16:56donc moi ce que vous voulez
01:16:57c'est vraiment
01:16:58faire des startups
01:16:59pour amener ces produits
01:17:00les produits similaires
01:17:01de ce qu'on avait fait
01:17:02pendant la recherche
01:17:03des produits un peu avancés
01:17:04aux gens
01:17:05et donc c'est ce qu'on a fait
01:17:07en 2000
01:17:08donc j'ai créé
01:17:09un incubateur
01:17:10un des premiers incubateurs
01:17:12il n'y avait pas
01:17:13le notion d'incubateur existait
01:17:15avec Paul Allen
01:17:17c'est celle
01:17:18qui avait créé Interval
01:17:19qui était le premier incubateur
01:17:20qu'il avait créé en 1998
01:17:22et Interval
01:17:24c'était un peu mon modèle
01:17:25sauf que lui
01:17:26il avait mis 120 millions de dollars
01:17:27dedans
01:17:28moi j'avais pas 120 millions de dollars
01:17:30et
01:17:31mais j'ai créé quand même l'incubateur
01:17:33avec un million de dollars
01:17:35et
01:17:36et cet incubateur
01:17:38il avait une différence essentielle
01:17:40avec Interval
01:17:41c'est que Interval
01:17:42il avait ramassé
01:17:43tous les gens de Stanford
01:17:44les meilleurs et tout ça
01:17:45et puis il leur disait
01:17:46faites ce que vous voulez
01:17:47faites des boîtes
01:17:48vous faites la boîte
01:17:49et si ça marche pas
01:17:50vous revenez
01:17:51et ça c'était son erreur
01:17:53parce que
01:17:54quand t'as un filet
01:17:56ici les filets
01:17:57ils existent pas
01:17:58et donc quand t'as un filet
01:18:00t'es trop tranquille
01:18:01t'es trop confortable
01:18:02et donc
01:18:03il faut être dans le danger
01:18:04pour réussir
01:18:05pour réussir
01:18:06et donc
01:18:07mon incubateur
01:18:08ça fait bravo bravo
01:18:09le truc
01:18:10le nom
01:18:11c'était pas chic
01:18:12c'était pas chic
01:18:13mais c'était pas un truc public
01:18:15c'était un truc vraiment
01:18:16pour nous
01:18:17pour créer des boîtes
01:18:18et donc
01:18:19on avait dit dès le départ
01:18:21chaque fois qu'on va créer une boîte
01:18:22dans bravo brava
01:18:23quand vous partez dans la boîte
01:18:25vous revenez pas
01:18:26aucun moyen de revenir
01:18:28et donc
01:18:29et donc
01:18:30en dix ans
01:18:31parce que ça a donc duré dix ans
01:18:33en dix ans
01:18:34on a créé cinq boîtes
01:18:35et il y en a quatre
01:18:37qui ont réussi
01:18:38dans le sens où elles ont été
01:18:39soit vendues
01:18:40soit
01:18:42soit
01:18:43elles ont été développées
01:18:45par elles-mêmes
01:18:46de leurs propres ailes
01:18:47elles sont parties
01:18:48donc
01:18:49on va accélérer dans le temps
01:18:50après bon évidemment
01:18:51ta période
01:18:52où t'as créé
01:18:53pas mal de trucs
01:18:54on se souvient de Orbe
01:18:55enfin voilà on en avait déjà parlé
01:18:56c'était dans
01:18:58bras au bras bas
01:18:59c'était une de ces compagnies
01:19:00après il y a eu
01:19:01dans le désordre
01:19:02mais juste pour donner quelques checkpoints
01:19:03HP
01:19:04après il y a eu Apple
01:19:05ouais
01:19:06après il y a eu Samsung
01:19:07tu as été directeur d'innovation
01:19:08chez Samsung
01:19:09pendant pas mal d'années
01:19:10ouais
01:19:11là maintenant tu es donc chez Renault
01:19:12ouais
01:19:13ton cycle
01:19:14je crois que c'est
01:19:15ton cycle français
01:19:16en fait là
01:19:17puisque tu parlais de dix ans de cycle à chaque fois
01:19:18ouais
01:19:19là tu continues
01:19:20ouais
01:19:21ton cycle de
01:19:22où tu
01:19:23tu apportes ton savoir
01:19:25et ton réseau
01:19:26des connaissances
01:19:27à la France
01:19:28ouais
01:19:29le but du jeu c'est ça
01:19:30donc après les dix ans de start-up
01:19:31j'ai fait dix ans de grosses boîtes américaines
01:19:33ouais
01:19:34et après je me suis dit
01:19:35ben je vais faire dix ans de grosses boîtes françaises
01:19:36pour amener quelque chose à la France
01:19:38parce que bon
01:19:39je suis parti depuis trente ans
01:19:40j'ai fait
01:19:41j'ai fait plein de trucs
01:19:42c'est rigolo
01:19:43j'ai pas mal réussi
01:19:44ben je vais amener cette expérience
01:19:46effectivement
01:19:47je vais essayer d'amener cette expérience
01:19:48c'est drôle de se sentir
01:19:49j'allais redevable
01:19:50c'est pas redevable
01:19:51je suis
01:19:52redevable
01:19:53parce que j'ai été éduqué en France
01:19:54j'ai été franco-français
01:19:56je suis franchouillard de base
01:19:57et le système éducatif français
01:20:00qu'on veut
01:20:02vilipende en permanence
01:20:04en France
01:20:05pour plein de raisons
01:20:06il y a des
01:20:07on laisse des gens sur le côté de la route
01:20:08c'est très embêtant
01:20:09mais par contre notre système
01:20:10qui crée les élites
01:20:11nos élites
01:20:12sont extraordinaires
01:20:13et donc ça je veux le répéter
01:20:16et le crier au effort
01:20:17et apporter ta petite pierre à l'édifice
01:20:19dans des boîtes françaises
01:20:21alors actuellement Renault
01:20:23peut-être d'autres après
01:20:24j'ai des start-up
01:20:25j'ai des choses
01:20:26je fais partie de la French Tech
01:20:28ici dans la vallée
01:20:29je suis ambassadeur de la French Tech
01:20:31quand je suis en France
01:20:32je vais faire
01:20:33on me demande de faire des événements French Tech
01:20:34je vais faire des événements French Tech
01:20:36pour aller diffuser la bonne parole
01:20:39je suis un évangéliste
01:20:40si tu veux
01:20:41un évangéliste
01:20:42de cet esprit de la Silicon Valley
01:20:44de la façon dont on fait les trucs un peu différemment
01:20:47et évangéliste de l'échec
01:20:50pour expliquer ce qu'on sait pas bien faire en France
01:20:52on sait pas échouer correctement
01:20:54c'est à dire qu'on a peur de l'échec
01:20:56non mais puis surtout l'échec est tabou
01:20:58l'échec est tabou
01:20:59on en a peur
01:21:00ici c'est presque une force
01:21:01le raconter un échec
01:21:02parce qu'on part du principe
01:21:03que si tu fais un échec
01:21:04si tu as un échec
01:21:05tu as tu as pris
01:21:07et tu vas
01:21:08tu grandis
01:21:09et tu vas pas refaire la même manière
01:21:10alors qu'en France
01:21:11dès que tu fais un échec
01:21:12t'es un raté quoi
01:21:13tu vas au coin
01:21:14tu vas au placard
01:21:15c'est fou
01:21:16et donc j'essaye d'inculquer un peu cette idée
01:21:20que l'échec
01:21:22il faut pas échouer tout le temps
01:21:23c'est pas le but du jeu
01:21:24mais que l'échec est important
01:21:26surtout quand on innove en fait
01:21:28c'est une frontière
01:21:29tu sais très très ténue
01:21:31c'est à dire que
01:21:32quand tu innoves
01:21:33ça veut dire que tu fais quelque chose
01:21:34que personne n'a jamais fait
01:21:35donc c'est quelque chose qui est impossible
01:21:37oui
01:21:38et donc tu vas te planter
01:21:39mais des fois tu réussis
01:21:42merci encore Luc
01:21:43avec plaisir
01:21:44et ce Tekkenko est terminé
01:21:45pour notre deuxième jour
01:21:47depuis la Californie
01:21:48depuis la Silicon Valley
01:21:49ça donne envie d'en faire plein d'émissions
01:21:51mais on va revenir
01:21:52forcément
01:21:53il y a plein plein plein de choses
01:21:54encore à raconter
01:21:55merci de nous avoir suivis
01:21:56on se retrouve demain
01:21:57on sera là de retour
01:21:58depuis Paris
01:21:59et puis Paris
01:22:00et évidemment les replays
01:22:01les podcasts de cette émission
01:22:02qui vous attendent bien sûr
01:22:03à demain
01:22:05Tekkenko
01:22:06la quotidienne
01:22:07sur BFM Business
01:22:08BFM Business
01:22:09BFM Business
01:22:10BFM Business
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