- il y a 3 mois
Ce lundi 29 septembre, les statistiques des crédits aux entreprises, notamment les crédits à l'investissement et les crédits de trésorerie, ont été abordés par Nicolas Bouzou, fondateur du cabinet d'analyse économique et de conseil Astéres, Sophie Sidos-Vicat, présidente des CCEF et vice-présidente de la holding du groupe Vicat, Ludovic Desautez, directeur de la rédaction de La Tribune, et Laurent Vronsky, directeur général d'Ervor, dans l'émission Les Experts, présentée par Raphaël Legendre sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00On est de retour pour la seconde partie des experts avec mes quatre experts aujourd'hui toujours autour de la table
00:06Sophie Sidovika, Nicolas Bouzou, Ludovic de Sauté et Laurent Wronski pour parler crédit aux entreprises.
00:15C'est vous Laurent qui m'avez soumis l'idée ce matin et vous avez bien fait, je suis allé voir les chiffres de la FBF
00:20sur la Fédération bancaire française sur les dernières statistiques des crédits aux entreprises
00:24et c'est vraiment pas bon. Là c'est les chiffres que je vais vous donner, ces chiffres sont à la fin juillet.
00:33Autant, la bonne nouvelle, il faut dire aussi des bonnes nouvelles, c'est que le crédit à l'investissement lui progresse
00:40plus 3,9%, on est à 1000 milliards de crédits, ça prépare l'avenir, c'est plutôt bon.
00:45Par contre, l'alerte c'est sur les crédits de trésorerie, moins 2,2% à 307 milliards seulement.
00:52Qu'est-ce que vous voyez dans vos entreprises respectives ? D'ailleurs je vous passe la parole Sophie ensuite, mais Laurent Wronski d'abord.
00:59Pour moi c'est une lumière rouge qui s'allume sur le tableau de bord, donc en termes un peu savants on appelle ça le financement du BFR.
01:06Oui, des besoins à fonds de roulement.
01:08En termes moins savants c'est les financements des fins de mois, c'est-à-dire qu'une entreprise a besoin de cash pour vivre tous les jours
01:14et si ce cash est mobilisé dans des stocks ou si les clients ne payent pas, il y a forcément un problème.
01:19Donc typiquement votre compte s'assèche, vous allez voir le banquier qui vous dit non monsieur je ne vous prie pas d'argent
01:25et vous pouvez avoir une entreprise extrêmement saine d'un point de vue commercial qui a des commandes
01:29mais qui ne peut pas honorer les fins de mois et qui du coup je dirais va au tapis.
01:34Bon, et là ce que je vois actuellement, alors c'est un petit peu sur les téléscripteurs mais ça fait quand même 6 mois que ça dure,
01:40on s'aperçoit que les clients on paye de plus en plus tard, donc ça c'est un signe,
01:44et on s'aperçoit qu'il y a de moins en moins de produits en stock. Alors ça on l'avait vécu quand on est sorti du Covid,
01:50les gens s'en souviendront, là ça commence à prendre une proportion à mon avis assez alarmante.
01:56Mais qui traduit quoi ? Parce qu'en même temps on peut dire que cette production en flux tendu c'est une optimisation ?
02:01Alors tout n'est pas en flux tendu. Je veux dire que vous avez beaucoup d'articles,
02:06beaucoup de composants industriels qui sont dans les stocks, c'est typiquement des produits assez standards
02:12puisque si vous voulez les variations de demandes ne sont pas aussi énormes que ça.
02:15Donc ça veut dire que l'entreprise ne peut pas faire de stock avant qu'elle n'ait pas vendue
02:19et avant qu'elle n'ait pas récupéré du cash, c'est ça que ça veut dire.
02:21Donc ça veut dire qu'aujourd'hui vous avez beaucoup d'entreprises qui à mon avis sont sur une ligne de crête
02:26qui ne savent pas vraiment comment elles vont faire pour honorer les fins de mois
02:30et donc du coup elles peuvent soit faire des faux, c'est-à-dire si c'est votre client, il ne va pas vous payer
02:36et puis si c'est un de vos fournisseurs et qu'il vous fournit des produits, il peut arrêter de vous produire
02:41en plein milieu de votre production à vous. Donc ça c'est quand même pas terrible.
02:45Laurent, moi je le vois concrètement sur le terrain parce que je suis présente du MEDEF-ISER,
02:48je ne vais pas vous citer les entreprises, mais en effet avec les droits de douane en particulier sur les Etats-Unis,
02:53du jour au lendemain elles doivent passer des hausses de 15% plus la déflation du dollar américain
02:59donc ça fait plutôt 20% à passer, elles n'y arrivent pas et donc elles se retrouvent avec les stocks chez eux,
03:03le matériel qui n'est pas payé, il faut trouver d'autres marchés, on ne sait pas où aller.
03:07Ce n'est pas encourageant.
03:09C'est vrai qu'on doit passer par des trous de serrure du jour au lendemain,
03:12on nous réforme ses droits de douane, on nous réforme la taxation.
03:17Donc l'entreprise d'aujourd'hui, on n'a jamais eu autant de défaillance en France,
03:21ceci explique cela.
03:22Mais c'est vrai qu'en trésorerie, on est mal dans le BFR aujourd'hui.
03:25Nicolas Bouzou, ça veut dire qu'il faut s'attendre à une hausse des défaillances encore.
03:29On est quand même à un niveau très au-dessus de la moyenne.
03:31À fin juillet, 67 413 défaillances sur un an.
03:35Absolument, et on sait très bien que beaucoup d'entreprises,
03:39comme le suggérait Laurent,
03:42peuvent faire faillite, alors même qu'elles sont rentables, etc.
03:46Mais parce qu'elles ont ces problèmes de trésorerie,
03:49ce sont des choses qui sont assez courantes en France,
03:51et d'ailleurs en France plutôt plus qu'ailleurs.
03:54C'est un sujet essentiel, qui n'est pas souvent sous le radar,
03:59parce qu'en France, les débats économiques sont souvent des débats de macroéconomistes
04:02qui ne connaissent pas, on l'a bien vu d'ailleurs avec l'attaque Fikman,
04:04pardonnez-moi de faire ce lien,
04:05mais qui ne connaissent pas du tout la réalité de la vie d'une entreprise,
04:08et donc ne savent pas ce que c'est que le bilan et le compte de résultat,
04:10mais alors, ils savent encore moins faire la différence entre la trésorerie et le résultat, etc.
04:15Donc tout ça est quand même très flou, alors que c'est un sujet majeur.
04:18Mais une politique que pourraient mettre en place les pouvoirs publics,
04:23justement pour lutter contre ça,
04:25c'est eux, déjà, raccourcir leur délai de paiement,
04:29puisque le plus mauvais payeur en France, en réalité, ce sont les pouvoirs publics.
04:33En particulier l'État et les hôpitaux.
04:35Les hôpitaux, on en parlait tout à l'heure,
04:37les hôpitaux sont un très gros demandeur,
04:39notamment de produits industriels,
04:42et on sait très bien que les pouvoirs publics ne respectent pas
04:45les délais de paiement légaux.
04:47Et donc, un premier effort qui pourrait être fait,
04:49et qui en réalité ne pèserait pas sur les comptes publics,
04:53parce que ça décale un peu les flux de trésorerie,
04:55mais ça ne change pas le budget à l'horizon d'une année,
04:58ce serait de faire en sorte que les préfets, notamment,
05:02donnent des instructions pour que l'État paye les entreprises,
05:07non plus à...
05:08Ça veut dire qu'on est à combien aujourd'hui, les délais ?
05:10Il y a six mois, voire plus, pardon ?
05:12Les délais sont à combien aujourd'hui ?
05:13À peu près.
05:14Pour les délais de paiement ?
05:16Les délais de paiement pour l'État ?
05:17Oui.
05:18Écoutez, alors ça, j'entends parfois,
05:20mais on me parle d'un an parfois,
05:22donc si vous voulez, les dirigeants d'entreprises,
05:23et puis en plus, au terme de batailles,
05:27qui sont des batailles homériques pour se faire payer.
05:30Donc c'est un vrai problème.
05:30Alors qu'il y a des délais réglementaires,
05:32normalement à respecter.
05:35Sur le BFR, sur les fonds de roulement,
05:39clairement, on est sur un indicateur avancé.
05:42C'est-à-dire que c'est...
05:43Et on va boucler avec le début de l'émission,
05:47c'est-à-dire que tout le cirque politique
05:48dans lequel on est en France,
05:50depuis un an et demi,
05:51plus le cirque des droits de douane et autres,
05:53l'incertitude, ça a un prix, normalement.
05:55Donc là, on commence à rentrer
05:56dans une période où l'incertitude a un prix.
05:58Après, il y a quelque chose qui me marque
06:00et qu'il va falloir se dire en France,
06:02c'est que la France est probablement le pays
06:03qui sort le plus mal de la zone post-Covid.
06:07Ah oui ?
06:07Vraiment.
06:08C'est-à-dire qu'en fait,
06:09on a raté quelque chose dans ce pays,
06:11fondamentalement.
06:12Quand on prend la zone euro
06:13et qu'on regarde la dette,
06:14en moyenne, sur la zone euro,
06:16c'est Odo qui le dit,
06:17la zone euro,
06:18les pays ont réduit de 6,1 la dette
06:21entre fin 2021 et 2024.
06:23En France, ça augmente.
06:25C'est les seuls pays où ça augmente.
06:26En fait, il y a quelque chose,
06:27à la fois, ce pays a raté sa sortie du Covid,
06:31on a créé des mauvaises habitudes.
06:32Pourtant, ce n'est pas faute
06:33d'avoir dépensé des centaines de milliers d'eau.
06:35On a créé des mauvaises habitudes,
06:36y compris au sein des entreprises,
06:37avec le PGE.
06:38Y compris avec des entreprises zombies et tout ça.
06:40On a biberonné l'économie,
06:43on est en période de sevrage
06:44et ce sevrage se passe très mal.
06:45Très mal, y compris pour les entreprises.
06:47Vous êtes gentiment en train de nous expliquer
06:49qu'on sort de la morphine monétaire
06:51et du crédit à tout va
06:52et du quoi qu'il en coûte
06:54et qu'on y est peut-être un peu trop resté,
06:56Nicolas Bouzou ?
06:56Oui, ça, c'est absolument certain.
06:58Je partage complètement.
06:58En fait, il y a eu deux types de morphine.
07:00Il y en a une,
07:01qui n'est pas spécifique à la France,
07:04mais c'était le fait que les taux d'intérêt
07:06sur les marchés étaient extrêmement bas
07:07et qu'on est, je crois,
07:09structurellement sortis
07:10de cette période de taux d'intérêt bas.
07:11Je pense que c'est vraiment,
07:12là, pour le coup,
07:13une évolution macroéconomique fondamentale.
07:15Alors, si je voulais parler un peu en économiste,
07:17je dirais que l'équilibre épargne-investissement
07:19a changé.
07:19C'est-à-dire que, grosso modo,
07:21jusqu'à la sortie du Covid,
07:22il y avait dans le monde
07:22beaucoup plus d'épargne que d'investissement,
07:24donc les taux d'intérêt étaient bas.
07:25Je pense qu'aujourd'hui, c'est l'inverse.
07:27Il y a plus d'investissement que d'épargne
07:28pour des raisons dont on pourra parler
07:29dans le détail dans une autre émission.
07:31Et donc, structurellement,
07:32les taux d'intérêt sont plus élevés.
07:33Donc ça, c'est un problème pour tout le monde,
07:35pour tous les agents économiques,
07:36les entreprises et l'État.
07:37Donc ça, c'est la première chose.
07:38Ensuite, concernant la France,
07:40plus spécifiquement, du point de vue macro,
07:42et ça, on le voit en effet parfaitement
07:44dans les données,
07:45ça n'est pas le Covid qui a été le problème,
07:46ça n'est pas le quoi qu'il en coûte
07:48qui a été le problème.
07:48Le quoi qu'il en coûte,
07:49il a été à peu près le même partout.
07:50C'est le fait qu'on est entré
07:53dans le quoi qu'il en coûte
07:54avec une situation un peu moins bonne
07:55que les autres,
07:56mais surtout, on n'a jamais
07:58des quoi qu'il en coûte
07:59l'économie,
08:00notamment face...
08:02Et là aussi, moi aussi,
08:03je pourrais être en opposition
08:05avec certaines entreprises,
08:07en tout cas, avoir ce débat,
08:08notamment face à la crise énergétique,
08:11où là, on a continué,
08:12ce qu'aucun autre pays n'a fait,
08:14on a continué à énormément de largesses,
08:16alors d'abord pour les particuliers,
08:18aussi pour les entreprises...
08:19Est-ce qu'il y a un moteur pour l'économie ?
08:20Non, aussi,
08:21si on peut vous protéger de la hausse...
08:22Et moi, pour s'appeler un peu sur les entreprises,
08:23pour mettre de l'équilibre
08:24dans ce débat et sur ce plateau,
08:27moi, j'ai vu,
08:27j'ai été témoin de scènes
08:29où je voyais des dirigeants d'entreprises
08:31en province harceler un préfet,
08:33mais presque physiquement,
08:34pour demander de l'argent
08:35et pour demander de l'argent public.
08:36Donc, c'est aussi ce type d'habitude,
08:39si vous voulez,
08:40dont on doit, en effet,
08:41se sevrer en ce moment,
08:42et c'est difficile.
08:42J'ai deux chefs d'entreprise sur le plateau.
08:45On vous accuse d'harceler l'État
08:48pour demander en permanence des aides publiques.
08:51Que répondez-vous à Fusevonsky ?
08:52Alors, moi, je vais vous dire,
08:53parce que je voudrais intervenir
08:54sur la loi LME.
08:56Moi, je suis très à l'aise,
08:56je n'ai pas fermé une...
08:57La loi de modernisation de l'économie
08:59sous Nicolas Sarkozy...
09:00Pendant le Covid,
09:02je veux dire que nous,
09:03on a des compresseurs
09:04qui sont dans des hôpitaux
09:05qui fournissent de l'air respirable.
09:06Donc, il était hors de question de fermer.
09:08Donc, moi, j'ai fait partie des élèves
09:09où, en clair,
09:10on n'était pas dans la bonne cage.
09:11J'ai eu zéro aide.
09:11Donc, je suis très...
09:13Je suis...
09:13Accusation fallacieuse.
09:15Je suis tout à fait libre
09:16et le préfet du Val-d'Oise
09:17est en bonne santé, vous voyez.
09:20Alors, je vais revenir à la loi LME.
09:21Parce que là, il y a un truc intéressant
09:22et j'espère qu'il y a des gens
09:24des pouvoirs publics
09:24qui écoutent cette excellente émission.
09:26Parce qu'à l'origine,
09:26il y avait un observatoire
09:28des aides règlements.
09:28Donc, on observait.
09:29Alors, on a observé pendant 30 ans,
09:31on a observé ce que tout le monde sait.
09:32C'est-à-dire que le crédit le moins cher,
09:34c'est de ne pas payer ses fournisseurs.
09:36Vous allez voir un banquier,
09:37on négocie.
09:38Vos fournisseurs,
09:39vous ne négociez rien du tout.
09:40Vous arrêtez de les payer
09:41du jour au lendemain.
09:41Et vous avez des spécialistes de ça
09:43et vous avez des entreprises
09:44pour lesquelles c'est une culture
09:45de ne pas payer les fournisseurs.
09:47À l'époque, je me souviens,
09:48Bercy, vous les pointez du doigt
09:49les mauvais payeurs.
09:50Alors, j'y viens.
09:52Parce que si vous voulez,
09:53ça, ça existe.
09:54Et donc, moi, j'ai co-écrit
09:57avec M. Novelli les lois LME.
09:59C'est-à-dire que j'ai fait partie
10:00de l'aile dure du parti
10:01qui disait que tant qu'on ne légifère pas,
10:04on va continuer à observer
10:05des entreprises qui vont aller au tapis.
10:07Donc, on a des délais de règlement
10:08qui sont scellés, gravés dans le marbre.
10:11Et si vous ne les respectez pas,
10:12vous avez une amende.
10:13Et en plus, votre liste apparaît
10:15sur la liste des heureux nominés.
10:17Bon.
10:18Là, il y a un danger que je vois venir,
10:20mais alors énorme,
10:22c'est les plateformes électroniques.
10:23C'est-à-dire que je rappelle
10:24qu'on doit tous passer
10:25à la facturation électronique.
10:27Donc, à une époque maintenant
10:28quasiment révolue,
10:29quand vous aviez un désaccord
10:30avec votre client
10:31qui ne vous payait pas
10:32ou qui avait oublié de vous payer,
10:34on décrochait son téléphone
10:36et on parlait à un humain.
10:37Donc, je ne dis pas que c'était facile,
10:38mais au moins, on avait un humain.
10:39Là, maintenant, c'est un petit peu
10:40du niveau du paramétrage
10:41de votre box chez vous.
10:43C'est-à-dire que quand vous avez
10:43un problème technique,
10:44il n'y a plus personne.
10:45Et donc, qu'est-ce qui se passe ?
10:47Vous devez déposer la facture
10:48sur une plateforme électronique
10:49où très souvent, je dirais,
10:52il y a des sujets,
10:53comme par hasard,
10:53elle n'est pas acceptée.
10:55Alors, vous commencez
10:56à essayer de vous émouvoir, etc.,
10:57vous appelez les acheteurs, etc.
10:59Au bout de deux mois,
11:01miracle, elle est débloquée.
11:03Et là, le délai légal
11:05commence à courir.
11:06Ce qui veut dire que
11:06si j'ai mis trois mois
11:08pour approuver ma facture
11:09sur un site web,
11:10je n'ai pas d'humain,
11:11je n'ai pas de hotline,
11:11je n'ai rien du tout,
11:13eh bien, j'ai pris trois mois gratuitement.
11:15Et là, je viens rajouter
11:15les délais légaux.
11:16Donc là, c'est un vrai sujet
11:17et je pense que là,
11:18il va falloir trouver une combine.
11:20Vous êtes en train de nous dire,
11:21Laurent Vronsky,
11:22que le numérique, là,
11:25joue à contre-emploi.
11:26Vous le servez.
11:27Je pense que là,
11:28la plateforme numérique,
11:30oui, absolument,
11:30favorise ceux qui veulent
11:31faire payer leurs clients
11:34un délai indu.
11:36Donc là, il faut prévoir,
11:38si vous voulez, un plan B
11:39pour pouvoir intervenir
11:40en cas de problème.
11:42Est-ce qu'on paye en temps et en heure
11:43dans les cimenteries Vika,
11:45Sophie Sido, Vika ?
11:46Alors, nous, on paye en temps et en heure,
11:48mais c'est vrai qu'on a 30%
11:49de nos commandes
11:50qui sont faites par l'État.
11:51Alors, si l'État paye en retard,
11:52on va payer aussi en retard.
11:54Vous confirmez ce que disait
11:55Nicolas Bouzou tout à l'heure,
11:56que l'État n'était pas très bon payeur
11:58dans l'ensemble ?
11:59Je confirme que, oui,
12:01que l'État n'est pas très bon payeur,
12:02que c'est compliqué.
12:04Et je ne sais pas
12:04si eux payent des taxes supérieures
12:06quand ils payent en retard.
12:07Nous, oui,
12:07on paye des taxes supérieures
12:08puisqu'on a déjà eu le cas
12:10qui s'est présenté chez nous,
12:11on a payé.
12:12Mais je voudrais revenir sur les aides.
12:13Les aides,
12:14c'est de la politique publique.
12:16Ce n'est pas des cadeaux
12:17faits aux entreprises.
12:18On n'a pas d'aide
12:19si on ne propose pas
12:20ou d'embaucher
12:21ou d'investir
12:22ou de faire de la croissance.
12:23On n'a pas des aides comme ça.
12:24Ça ne tombe pas du ciel.
12:25C'est ce qu'on entend beaucoup.
12:26Il faut des contreparties
12:27aux aides sur les entreprises.
12:29Oui, tout à fait.
12:29S'il n'y a pas des contreparties
12:30fermes et dures,
12:32vous n'avez pas d'aide.
12:33Ces aides, en fait,
12:34c'est parce qu'on a
12:35une trop forte hausse
12:35de la fiscalité
12:36et qu'on n'arrive pas
12:37à s'en sortir seul.
12:39Mais les aides
12:39qu'on a en France
12:40par rapport aux autres pays,
12:41c'est une goutte d'eau
12:42dans l'océan.
12:44Donc, il faut aussi
12:45comparer choses comparables.
12:46On n'est pas du tout
12:47assez aidé.
12:48Voilà la conclusion.
12:49Le message est entendu.
12:51Dernier sujet
12:52de l'émission.
12:53Donald Trump
12:54qui met le bazar
12:56dans le commerce mondial.
12:57Alors là, cette fois-ci,
12:58des groupes pharmaceutiques.
12:59C'est la une de la tribune,
13:01Laurent Dessauté.
13:01On va la montrer
13:02à l'image.
13:03Trump bouscule
13:04le marché
13:05des médicaments.
13:08Ça date de jeudi dernier.
13:09On vient un petit peu
13:10en arrière.
13:11Voilà, on la voit
13:11à l'image.
13:13Il, comme ça,
13:14tout d'un coup,
13:15décide de mettre
13:16le charme du personnel.
13:17Donald Trump
13:18100%
13:19sur les groupes
13:20pharmaceutiques
13:21hors générique.
13:22Et ce week-end,
13:23entre-temps,
13:23il y a eu d'autres choses.
13:24Puisque maintenant,
13:25il y a des remeures
13:25de taxation
13:26selon le nombre
13:27de composants électroniques
13:28dans chaque produit
13:29qui est en train d'apparaître.
13:30Donc, voilà.
13:31Ce sont les médicaments,
13:32c'est évidemment
13:33symptômes
13:34et des dossiers
13:35extrêmement intéressants.
13:36Trump a été relativement clair
13:38depuis le début.
13:38Il en fait un enjeu
13:39à la fois sur le prix
13:40des médicaments.
13:41Puisque les États-Unis
13:42font partie des pays
13:43qui payent,
13:44on va dire,
13:44au prix fort
13:45de la production
13:46médicamenteuse.
13:47La grande nouveauté
13:49qui est habituelle
13:49avec Trump,
13:50c'est que personne
13:51n'y comprend
13:51pas grand-chose.
13:52Puisqu'il y a eu
13:53un accord
13:53qui a été passé
13:54sur un golf
13:55cet été
13:55entre Ursula,
13:57Van der Leyen
13:57et Donald Trump
13:59avec 15%.
14:00Donc, a priori,
14:01l'Europe serait
14:02peut-être épargnée.
14:03C'est ce que dit Bruxelles.
14:04Oui, mais ça,
14:05c'est la victoire de Bruxelles.
14:06Mais ça n'est pas
14:07ce que dit Donald Trump.
14:08Qui n'est pas confirmé
14:08par Washington.
14:09Donc voilà,
14:10premier élément,
14:10premier suspense.
14:12Ça y est,
14:12on est déjà dans un thriller,
14:13ça commence.
14:15Premier écart,
14:16beaucoup de laboratoires
14:17européens
14:18sont engagés
14:18par ailleurs
14:19à faire naître,
14:21à sortir de terre
14:22des unités de production
14:23aux États-Unis
14:24puisque c'est ça
14:24qu'attend Donald Trump.
14:26Ce qui est sûr,
14:26c'est qu'il y a,
14:27en tout cas,
14:27il y a deux zones
14:28qui sont visées
14:29à défaut de savoir
14:30si l'Europe l'est aujourd'hui.
14:31D'abord,
14:31toute la zone Asie.
14:33Ça, c'est pas neutre.
14:34Même si les génériques
14:35seraient en dehors,
14:35mais je pense notamment
14:36à l'Inde
14:37puisqu'il est devenu
14:37un énorme producteur mondial
14:39au plan des médicaments.
14:40Je pense aussi
14:41un peu à la Suisse.
14:42Je vous rappelle.
14:44Dans un autre monde
14:46et qui vit un peu
14:47son chemin de labeur
14:48assez difficile
14:50depuis cet été
14:51en étant en dehors de l'Europe.
14:53Donc, ce qui est clair,
14:53c'est que,
14:54et on insiste à ça,
14:55Sophie disait très bien
14:56tout à l'heure,
14:57c'est-à-dire que c'est
14:58cette incertitude
14:59un peu rituelle
15:00parce que la semaine
15:01d'avant,
15:01on parlait des tracteurs.
15:02La semaine d'avant,
15:03on parlait de l'électronique
15:05grand public.
15:06Je ne sais pas
15:07de quoi on va parler
15:07cette semaine.
15:09Cette incertitude
15:10que la Maison-Blanche
15:12émet
15:13commence à fatiguer
15:15beaucoup,
15:15beaucoup,
15:16beaucoup de monde,
15:17y compris dans
15:18les multinationales.
15:19C'est-à-dire que là,
15:19la partie commence
15:20à moins rigoler.
15:22Il y a eu plusieurs réunions.
15:23Il y a eu une réunion
15:23à New York
15:24qui a eu une réunion
15:24la semaine dernière
15:25à Londres aussi
15:26où les grands patrons
15:27commencent à montrer...
15:28Ils commencent à mettre
15:28la pression
15:29sur la Maison-Blanche ?
15:29Ils commencent à montrer
15:31derrière ces annonces
15:34qui sont compliquées
15:35à digérer et tout ça.
15:36L'incertitude,
15:37c'est quelque chose
15:38de compliqué
15:38dans le monde
15:39de l'entreprise
15:39et on ne peut pas...
15:41Si on prend ces annonces
15:42au pied de la lettre,
15:43elles ne s'exécutent jamais
15:44dans la réalité.
15:46Il y a des effets
15:46de manche très clairs.
15:48Pour autant,
15:48maintenant,
15:48cette accumulation
15:49commence à provoquer
15:50pas mal de désorganisation
15:51dans pas mal de secteurs.
15:52C'est compliqué
15:53de piloter un plan industriel
15:54à 5, 10 ou 15 ans
15:55quand les règles
15:56changent en permanence,
15:57j'imagine.
15:57Je vais reboucler
15:58avec le thème de l'émission.
15:59Comme à l'extérieur
16:01c'est particulièrement compliqué
16:02parce qu'effectivement
16:03avec M. Trump
16:04on est tous là
16:05à regarder le missile
16:05de savoir de quel côté
16:06il va arriver
16:07parce que personne
16:08n'est épergné.
16:09Là c'est les médicaments,
16:10la semaine prochaine
16:11ça peut être les croissants,
16:12enfin personne n'est épergné.
16:15Donc la dernière chose
16:16dont on a besoin
16:17c'est que comme à l'extérieur
16:18on fait face
16:19comme à deux guerres commerciales.
16:21Il y a M. Trump
16:21qui est celui
16:22qu'on entend le plus
16:23et puis il y a ceux
16:24qu'on entend moins
16:25c'est les Chinois.
16:26Donc on a quand même
16:27de quoi s'occuper,
16:28je pense que ceux-ci
16:29sera d'accord.
16:30Donc la dernière chose
16:30dont on a besoin
16:31c'est quand on rentre chez soi
16:32d'avoir en plus
16:34les problèmes hexagonaux.
16:35Ça commence à faire beaucoup.
16:37Donc comme je pense
16:38qu'on a comme malheureusement
16:39nous la France
16:40dans les chiquiers mondiaux
16:41peu d'influence sur M. Trump
16:42ça serait au moins
16:43je dirais le minimum syndical
16:44d'avoir un petit peu
16:45de quiétude
16:46dans notre périmètre.
16:49Cette incertitude
16:50elle commence à peser
16:50un peu sur l'économie mondiale
16:51Nicolas Bouzou ?
16:52Oui, je reviens
16:54bien sûr
16:54je reviens sur la question
16:55des droits de douane.
16:56Bon déjà
16:56ce sont des méthodes de voyous
16:57ce que font les Etats-Unis
16:58d'énoncer les accords
16:59comme ça en permanence
17:00ça ne s'appelle pas autrement
17:01ce sont des méthodes de voyous.
17:02Bon une fois qu'on a dit ça
17:03on n'est pas avancé
17:04Il faut faire avec
17:04mais on fait bien avec.
17:06Moi je voudrais quand même
17:07mettre ça sur la table
17:09parce que j'entends
17:10énormément de critiques
17:11de la Commission européenne
17:12mais il se trouve que
17:13j'ai la chance de voyager un peu
17:14je vais notamment au Canada
17:16j'étais en Suisse
17:17la semaine dernière
17:17moi tout le monde me dit
17:19mais comment vous faites
17:20pour avoir des droits de douane
17:21aussi bas ?
17:22Mais tout le monde me dit ça
17:23parce qu'aujourd'hui
17:25l'Union Européenne
17:26est taxée à 15%
17:27il n'y a qu'un seul pays
17:28qui est taxé moins
17:29c'est le Royaume-Uni
17:30parce qu'il y a la vague idée
17:31quand même dans l'administration
17:32américaine que le Royaume-Uni
17:33ce n'est pas comme les autres pays
17:34il y a quelque chose
17:34de cet ordre là
17:35donc ils sont à 10
17:36nous on est à 15
17:37et puis loin au-dessus
17:3830, 35, 40, 50
17:42vous avez les autres
17:43donc
17:44Donc vous nous dites
17:44qu'on s'en sort plutôt pas mal
17:46J'ai vraiment été en Suisse
17:46ils sont à 39%
17:47je peux vous dire que
17:48pour un petit pays ouvert
17:49sur l'extérieur
17:50ça ne les amuse pas du tout
17:51c'est un sujet
17:52vraiment existentiel
17:53quasiment
17:54pour l'économie suisse
17:56et là les histoires
17:56de médicaments
17:57j'imagine que ça ne doit pas
17:58non plus les amuser
18:00le Canada
18:01ils ne savent pas
18:01où ils en sont
18:02mais moi ils m'ont dit
18:03attendez
18:04si la promesse
18:05c'est 15%
18:06mais nous on signe
18:07des deux mains tout de suite
18:08parce que eux
18:08ce qu'ils s'attendent
18:09c'est 35%
18:10c'est plutôt de cet ordre là
18:11c'est pas un message
18:12qu'on entend souvent
18:12donc la commission européenne
18:15elle est dans leur enseignement
18:16mais elle ne s'en sort pas si mal
18:18on va se parler franchement
18:20il ne faut pas que ça sorte d'ici
18:21mais
18:22elle prend des engagements
18:24sur les achats d'hydrocarbures
18:27en se disant
18:28au fond
18:29les Etats-Unis
18:30dénoncent en permanence
18:31les engagements
18:31peut-être qu'ils comprennent
18:33que nous on peut prendre
18:34des engagements
18:34on fera le point
18:35dans 3 ou 4 ans
18:36on verra où on en est
18:37mais enfin bon
18:37ça permet en tout cas
18:39au président Trump
18:39de brandir un trophée
18:41dans le bureau ovale
18:42ce qui est le plus
18:44ce qui est le plus important
18:45là où je mets quand même
18:46une nuance
18:46c'est que 15% aujourd'hui
18:48ça peut être 40% demain
18:49et 100% aujourd'hui
18:52ça peut être 10% demain
18:53donc je reste très prudent
18:55dans ma défense
18:56de l'Union Européenne
18:57sachant que tout ceci
18:58peut complètement s'inverser
18:59en quelques jours
19:00mais pour l'instant
19:01plutôt
19:02merci la Commission Européenne
19:03c'est pas mal
19:04et bien c'est un éclat
19:05intéressant
19:05et puis dans le détail aussi
19:06c'est peut-être 15%
19:07en règle générale
19:08mais on a quand même
19:09sur certains produits
19:09je pense à l'acier
19:1050%
19:11donc
19:12mais c'est vrai
19:13on s'en sort plutôt bien
19:14mais il faut quand même
19:15passer pour une entreprise
19:1615% de hausse
19:16mais c'est pas que nous
19:17sur l'acier
19:17pour le coup
19:18oui oui
19:18ce que je voudrais dire
19:20c'est que pour l'Amérique
19:23leur droit de douane
19:24de 4 à 18%
19:25en moyenne
19:27finalement ils se pénalisent
19:28on se rend compte
19:28que l'investissement
19:30aux Etats-Unis baisse
19:31que l'inflation a augmenté
19:33à 3,5%
19:34donc ils étaient pervus
19:36sur une croissance
19:36de 3%
19:37ils sont plutôt
19:38à 1% de croissance
19:39donc est-ce que cette politique
19:41finalement
19:41elle est positive
19:42on parle d'eux tous les jours
19:43c'est le consommateur américain
19:44qui paye à la fin
19:45oui mais c'est le consommateur
19:46voilà
19:46et aujourd'hui
19:47il paye la facture
19:48vous présidez
19:49les conseillers
19:50du commerce extérieur de France
19:51c'est un réseau
19:52absolument
19:53indispensable
19:54pour favoriser
19:55l'expansion
19:57des exportations
19:58françaises
19:59à l'international
20:00comment ça se passe
20:02au sein des
20:02CCEF
20:03comme on dit
20:04en ce moment là
20:05ça doit être
20:06ça doit être terminé
20:07non ?
20:07c'est le tourbillon
20:08des patrons
20:08en règle générale
20:09les patrons
20:10la caractéristique
20:11c'est qu'ils savent
20:11réagir très vite
20:12donc on doit réagir
20:13tous les jours
20:14mais quand ça change
20:14tout le temps
20:15c'est compliqué
20:15ça change tout le temps
20:16oui on a besoin
20:17d'un peu de stabilité
20:18c'est vrai que quand il y a
20:19de la stabilité
20:19ça marche bien
20:20nos patrons français
20:21qui sont basés aussi
20:22dans le monde entier
20:23puisque on est dans
20:23152 pays
20:24en Italie
20:25ils se portent
20:26plutôt pas mal
20:26en Espagne aussi pas mal
20:28il n'y a qu'en France
20:29où c'est un peu compliqué
20:30donc on a vraiment
20:31besoin de stabilité
20:32c'est pour ça
20:33que je le redis
20:33le corps nul
20:34laissait lui le temps
20:35d'arriver
20:36de monter son gouvernement
20:37de faire des propositions
20:38d'entrée de jeu
20:40ne le mettais pas à la porte
20:41parce qu'on n'y arrivera
20:42jamais autrement
20:42alors c'est vrai
20:44que la balance du commerce
20:44extérieur
20:45on a sorti des chiffres
20:46qui étaient vraiment
20:46pas bons du tout encore
20:47on oublie à chaque fois
20:49de comptabiliser les services
20:50qui eux sont très positifs
20:51puisqu'il y a à peu près
20:5150 milliards de bénéfices
20:53il faudrait un peu
20:54tout prendre dans la
20:54si on prend tout
20:55dans la balance
20:56on a une balance
20:57qui est légèrement positive
20:58on est à peu près équilibré
20:59et ce qu'on n'avait pas vu
21:00depuis pas mal d'années
21:01oui
21:02donc il faut arrêter
21:03de se flageller en permanence
21:04de se tirer dessus
21:05toute la journée
21:06il faut quand même
21:07rester positif
21:08même si c'est vrai
21:09qu'il faut trouver
21:09tout de suite
21:1040 milliards
21:11je reste sur les Etats-Unis
21:12vous conseillerez aujourd'hui
21:14des entrepreneurs
21:15d'aller vendre aux Etats-Unis
21:17avec une telle instabilité douanière
21:19oui
21:19bah oui
21:20c'est toujours aussi
21:21je conseille à tous les français
21:23d'aller dans tous les pays du monde
21:24évidemment
21:25parce que
21:26je suis persuadée
21:27et encore
21:28qu'on est les meilleurs
21:29on a un pouvoir
21:31d'adaptabilité
21:32on sait se remettre en question
21:34donc quel que soit le pays
21:35où on va
21:36on se rend compte
21:36que quand on part de ce pays
21:37bah la place elle est prise
21:38donc il faut y rester
21:40vous y êtes vous Laurent Vonsky
21:41moi j'y suis
21:42oui
21:42alors je pense que
21:42si je pense qu'en tout cas
21:44c'est le test ultime
21:45de la qualité de vos produits
21:47et de votre proposition
21:49le crash test
21:50ah oui ça je vais vous dire
21:51là en clair
21:52si vous avez des concurrents sur place
21:54qui sont substituables
21:55là vous avez
21:56vous avez vraiment
21:57toutes les conditions
21:57donc je pense que
22:00en tout cas nous
22:01pour nos produits
22:01c'est absolument incontournable
22:03mais je dois dire
22:04que ce que je trouve
22:05assez effrayant
22:05je pèse mes mots
22:06parce que moi j'ai vécu
22:06longtemps aux Etats-Unis
22:07c'est que si vous voulez
22:08on a l'impression
22:08que M. Trump
22:09quand il se lève le matin
22:10et qu'il a une idée
22:11il agit en dehors
22:11de tout cadre
22:12juridico-légal
22:14c'est le retour
22:15de la loi du plus fort
22:17et donc ça je trouve ça
22:18assez effrayant
22:18parce que nous
22:19on ne fonctionne pas comme ça
22:20je veux dire nous
22:21globalement je ne dis pas
22:22que c'est le monde
22:22des bisounours
22:23mais on est habitué
22:24à respecter les lois
22:25les traités
22:26essayer de trouver
22:27des règles
22:28là c'est exactement
22:29ce que tu dis
22:30c'est-à-dire que
22:30là ok c'est 15% lundi
22:32mais mercredi
22:33ça peut être 40
22:34et qu'est-ce qui va se passer ?
22:36Rien
22:36donc moi je ne fais pas
22:37le procès de l'Europe
22:38mais on n'a pas le choix
22:39le seul moyen de peser
22:40c'est de se regrouper
22:41donc se regrouper en Europe
22:43En plus il n'est pas sûr
22:46que ces droits de douane
22:46soient légaux
22:48du point de vue même
22:48du droit américain
22:49c'est-à-dire que c'est tout
22:50un débat en ce moment
22:51il y a des actions judiciaires
22:52pour une raison simple
22:54c'est qu'en fait
22:54on peut mettre en place
22:56des droits de douane
22:56dans le bureau présidentiel
22:57par décret
22:58s'il s'agit d'une urgence nationale
23:00donc évidemment
23:01il y avait certains arguments
23:02qui pouvaient passer
23:03notamment pour éviter
23:04les importations
23:05de fentanyl etc
23:06donc ça c'est des choses
23:07qui peuvent s'entendre
23:08mais jouer comme ça
23:10avec les droits de douane
23:11au jour le jour etc
23:12ça si vous voulez
23:13c'est très contestable
23:14du point de vue
23:14du droit américain
23:16et par rapport à ce que dit
23:17Sophie Sido
23:17ce que je trouve tout à fait passionnant
23:18c'est-à-dire
23:18de continuer d'encourager
23:20les entreprises
23:21à aller y compris aux Etats-Unis
23:23si je puis me permettre
23:24d'ajouter une pierre
23:25à cet argument
23:25oui d'autant plus
23:26que ça ne durera pas
23:27parce qu'on va quand même
23:29finir par se rendre compte
23:30comme le suggère
23:31Laurent Wronski
23:31qu'on ne peut pas vivre
23:33dans un monde comme ça
23:33et même les américains
23:35vont le comprendre
23:35alors là c'est comme ça
23:36en ce moment
23:37c'est terrible
23:38mais le monde
23:40du multilatéralisme
23:41va forcément revenir
23:42parce qu'on ne peut pas
23:43vivre dans une zone
23:44de non-droit économique
23:45au niveau mondial
23:46et donc l'Union européenne
23:48même si ça fait bisounours
23:49a raison quand même
23:51de continuer
23:52de respecter le droit
23:53de faire des accords
23:54de libre-échange
23:54comme on le fait
23:55avec l'Indonésie
23:55des trucs normaux
23:56de gens normaux
23:57parce qu'on reviendra
23:58dans ce monde
23:58Ludovic de Sauté
24:00le multilatéraliste
24:01n'est pas mort
24:01il renaîtra de ses cendres
24:03en nous dit Nicolas Boujou
24:04il y a pleinement l'espoir
24:04de Nicolas
24:05il y a un peu deux lectures
24:07qu'on a eues sur cette séquence
24:08la première
24:09c'est celle du genou
24:10à terre de l'Europe
24:11qui n'a pas armé
24:12contrairement à la Chine
24:14on va dire
24:14son dialogue
24:15avec les Etats-Unis
24:15est-ce qu'on en avait
24:16la capacité
24:17je ne suis pas sûr
24:18d'abord
24:18on n'a pas de terres rares
24:19on n'a pas
24:20voilà
24:20non mais c'est une réalité
24:21c'est aussi
24:23quel jeu on a
24:24dans la Manche
24:25et l'Europe
24:26aujourd'hui
24:27son jeu
24:28malheureusement
24:29est trop faible
24:29sur plein de domaines
24:30et ça ça nous interroge
24:31en termes de souveraineté
24:33au plan militaire
24:34au plan diplomatique
24:35et plein de choses
24:36ça fait partie du jeu
24:37et oui
24:38on gonfler les muscles
24:39c'est sympa
24:39mais encore faut-il
24:40aller faire de la muscu
24:41de temps en temps
24:42et l'Europe ne fait pas
24:43assez de muscu
24:44au plan mondial
24:45ça c'est la première question
24:45la deuxième
24:46et on va voir
24:47la Chine est un peu
24:49sur cette voie-là
24:49c'est-à-dire
24:50est-ce que la voie
24:50de la raison
24:51va finir par l'emporter
24:52finalement
24:52parce que la Chine
24:54est extrêmement retrait
24:56aussi par rapport à cette
24:57elle joue la contre-programmation
24:58la Chine là
24:58depuis quelques temps
25:00il y a eu le Mercosur
25:01il y a l'accord
25:02avec l'Indonésie
25:03qui est sorti
25:03la semaine dernière
25:04et autres
25:04donc la France
25:06peut finir par convaincre
25:07des gens
25:07qui veulent redevenir
25:09dans la raison
25:10voilà en fait
25:10c'est ça la question
25:11maintenant on va voir
25:12le jeu de Trump
25:13il y a des mid-terms
25:14ça va arriver très très vite
25:15la rentabilité réelle
25:17du numéro de claquette
25:18que nous fait Donald Trump
25:19sur les droits de douane
25:20sur la Fed
25:21et j'en passe
25:21et des meilleurs
25:22on va voir à la fin
25:23ce que ça donne
25:24c'est-à-dire qu'il parle
25:25d'un électorat
25:26qui est très loin de nous aussi
25:27c'est-à-dire qu'il y a d'autres préoccupations
25:29que les préoccupations européennes
25:31y compris françaises
25:32où nous n'avons pas de gouvernement
25:33c'est-à-dire qu'il y a une chose
25:37indépendamment des idées politiques
25:38qu'on peut avoir
25:39je pense que
25:39quand on est un leader
25:42que ce soit dans un pays
25:43ou dans une entreprise
25:44on doit montrer l'exemple
25:45je ne suis pas en train de faire
25:46une leçon de choses
25:46mais ce qui me dérange énormément
25:47c'est que ce mode de fonctionnement
25:49devient un petit peu la norme
25:50c'est-à-dire que c'est le Far West
25:51et ça je pense que ça envoie
25:53de très très mauvaises ondes
25:55au niveau international
25:56et même au niveau national
25:57c'est-à-dire que si le président
25:58il s'exprime comme ça
25:59et que par exemple
26:00il traite Powell d'andouille
26:01moi je peux faire pareil
26:04donc ça aussi
26:05c'est assez préjudiciable
26:06c'est assez inquiétant
26:07donc il est temps de revenir
26:08si vous voulez
26:09à une certaine tenue
26:10dans la manière
26:11dont on présente ses idées
26:12et de la manière
26:13dont on négocie les choses
26:14ça manque un peu de gravitas
26:15tout ça
26:16si je résume un peu
26:17ça manque un peu
26:18autour de
26:19ce que dit Laurent
26:20est important
26:21parce que c'est
26:22faire des affaires
26:24pour que l'économie tourne
26:25c'est aussi
26:26être dans des règles posées
26:27enfin dans des formes
26:28de dialogue
26:29enfin des règles du jeu
26:30on parlait tout à l'heure
26:31des délais de paiement
26:32il y a des règles du jeu
26:33là-dessus
26:33enfin c'est-à-dire
26:33si on rentre dans une période
26:35à cheval entre le Far West
26:37la jungle
26:37et que sais-je
26:38tout devient très compliqué
26:40l'économie a aussi
26:42besoin de visibilité
26:43déjà géopolitiquement
26:44j'allais dire
26:45l'instabilité
26:46est alimentée toute seule
26:47en ce moment
26:47pour plein de raisons
26:49donc c'est en plus
26:50c'est quelqu'un qui perturbe
26:51ces règles du jeu
26:52tout devient complexe
26:54or on a besoin
26:55c'est-à-dire
26:55on a besoin en économie
26:56d'être dans des jeux
26:58qui sont très clairs
26:58et des règles posées
27:00une question que je me pose toujours
27:01et ce sera la dernière question
27:02aux deux chefs d'entreprise
27:03présents sur le plateau
27:04l'instabilité politique
27:06qu'on connaît en France
27:07depuis maintenant
27:08plus de 12 mois
27:0918 mois
27:09n'empêche pas l'économie de tourner
27:11la croissance
27:122025 a été revue
27:14à la hausse
27:15l'emploi tient
27:16plutôt pas mal
27:18donc dans tout ce
27:19circus politicus
27:20est-ce que vous
27:21vos entreprises respectives
27:23sont finalement impactées
27:23ou est-ce que
27:24l'économie continue ?
27:26l'économie continue
27:27mais oui elles sont impactées
27:29moi je continue à investir
27:30je vais investir 50 millions
27:31sur les papeteries de visile
27:32chez moi
27:32donc je le fais bien
27:33chez moi en France
27:34on est en train d'organiser
27:35avec l'État
27:36le tchuss France des Français
27:37pour inciter les Français
27:38à réinvestir chez eux
27:39en France
27:40et c'est vrai que
27:41si on investissait chez nous
27:42ça irait beaucoup mieux
27:43donc elle tourne toujours
27:44oui mais il ne faudrait pas
27:45penser que finalement
27:47il y a la comédia d'alerté
27:49mais finalement globalement
27:50on fait du cinéma
27:50parce que ça marche très bien
27:51non ça ne marche pas très bien
27:52les affaires sont très difficiles
27:53je ne suis pas en train
27:54de pleurer à l'antenne
27:55mais nous on est des entrepreneurs
27:56c'est-à-dire que nous
27:57on n'a pas le droit
27:58d'être pessimiste
27:58donc on fait d'immenses paris
28:00sur l'avenir
28:00nous moi je continue à investir
28:02dans mon entreprise
28:03en espérant que
28:04un jour ou l'autre
28:05on va revenir à la raison
28:06au niveau des accords multilatéraux
28:08qu'on va revenir à une certaine
28:09quiétude
28:10mais je peux me tromper
28:11donc surtout
28:12ne pensez pas
28:13que tout ce qu'on vient
28:14d'évoquer ce matin
28:15c'est juste un irritant
28:16et c'est désagréable
28:17non
28:18c'est extrêmement préjudiciable
28:19surtout pour la décarbonation
28:21on n'arrive pas à décarboner
28:22parce qu'il nous faut de l'argent
28:23et on n'a pas cet argent
28:24moi qui ai fait du ciment
28:25je peux vous dire
28:26qu'on n'arrive pas
28:26à le faire aujourd'hui
28:27il faut de l'argent
28:28ce sera le mot de la fin
28:29des experts aujourd'hui
28:30merci à mes 4 experts
28:31Sophie Sidozvicat
28:32Nicolas Bouzou
28:33Laurent Vronsky
28:34élu de Ville de Sauté
28:35merci à mes Tipeurs
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