- il y a 1 semaine
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.
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00:00:00Générique
00:00:00Deux mois après le cambriolage du Louvre, c'est donc en quelque sorte un autre monument national qui a été visité ces derniers jours, cette fois pas besoin de nacelles.
00:00:18C'est avec l'informatique que des pirates ont réussi à infiltrer le ministère de l'Intérieur, avant de repartir avec des documents confidentiels.
00:00:26Laurent Nunez, le ministre de l'Intérieur, a dû le reconnaître ce matin.
00:00:30On a fait l'objet d'une intrusion malveillante il y a quelques jours maintenant.
00:00:35Une intrusion malveillante qui a eu lieu par un individu ou un groupe d'individus qui s'est introduit dans nos systèmes d'information en utilisant nos messageries.
00:00:48Il a pu consulter un certain nombre de fichiers importants pour nous et procéder à un certain nombre d'extractions.
00:00:55Un ministère infiltré, des documents dans la nature et des pirates qui ce soir courent toujours.
00:01:00On va en parler avec nos invités et avec nos spécialistes.
00:01:03Bonsoir Raphaël Grabli.
00:01:03Bonsoir Marc.
00:01:04Spécialiste des questions liées aux numériques à BFM TV.
00:01:07Vous ne chômez pas ces temps-ci.
00:01:09À vos côtés, Clément Domingo, vous êtes ce qu'on appelle un hacker éthique.
00:01:13Bonsoir.
00:01:13Bonsoir Marc.
00:01:14En clair, vous êtes expert en cybersécurité.
00:01:16Un gentil hacker, comme le dit Raphaël quand il vous présente dans les couloirs.
00:01:20Bonsoir Thibaut de Montbrial.
00:01:21Bonsoir.
00:01:22Avocat, président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
00:01:25D'abord, c'est si simple que ça d'infiltrer le ministère de l'Intérieur ?
00:01:28Alors, on espère que non dans la mesure où c'est une première et que c'est inédit.
00:01:33Il y a quelque chose de très important dans cette affaire et ça a été notamment souligné par Laurent Nunez ce matin.
00:01:38C'est que la faille, comme souvent en informatique, elle est entre la chaise et le clavier.
00:01:42C'est-à-dire que c'est une faille humaine.
00:01:43Exactement.
00:01:44C'est l'humain.
00:01:45En fait, concrètement, il y a une compromission d'un compte de messagerie.
00:01:48Ça, c'était dans la nuit du 11 au 12 décembre dernier.
00:01:52Et puis après, il y a eu un accès à des logiciels internes.
00:01:56Et c'est à partir de là que le ou les hackers, en ayant accès à ces logiciels internes,
00:02:02ont pu se connecter à certaines bases de données dont,
00:02:05et c'est ce qui a été confirmé ce matin par Laurent Nunez,
00:02:07le fameux TAG, le fichier TAG dans les tribus des...
00:02:12Des antécédents judiciaires.
00:02:13On va en parler dans un instant.
00:02:14Traitement, merci.
00:02:14Traitement des antécédents judiciaires.
00:02:16Et on va en parler, mais effectivement, c'est un fichier extrêmement sensible.
00:02:20Et ce qu'on sait aussi, c'est qu'il y a certaines fiches,
00:02:23un peu moins d'une centaine selon nos informations,
00:02:25qui ont été extraites par les hackers.
00:02:26C'est grave ce qui s'est passé ?
00:02:28C'est grave à plusieurs titres.
00:02:29D'abord, c'est la première fois qu'un ministère régalien
00:02:32reconnaît avoir un de ces systèmes de sécurité
00:02:36qui a été pénétré par des hackers.
00:02:38Ensuite, d'abord, il faut être tout à fait franc.
00:02:42On ignore, le ministre l'a reconnu lui-même,
00:02:44on ignore l'ampleur exacte de la compromission.
00:02:48Mais d'ores et déjà, ce qui a été reconnu,
00:02:50c'est-à-dire l'accès au traitement des antécédents judiciaires,
00:02:52pour que chacun mesure ce que ça veut dire...
00:02:54Il y a quoi dans ce fichier ?
00:02:55Justement, il y a deux TAG.
00:02:57Il y a un TAG, ce qu'on appelle le TAG auteur,
00:02:59et un TAG qu'on appelle le TAG victime.
00:03:01Dans chacun de ces deux fichiers,
00:03:03vous avez les éléments qui sont, pour les auteurs,
00:03:07susceptibles d'être reprochés à des gens,
00:03:09sur lesquels il y a une enquête,
00:03:11à propos desquels il y a une enquête.
00:03:12Et ce qui est important, c'est qu'il peut s'agir de gens
00:03:14qui sont visés par des enquêtes,
00:03:15même si ensuite, ils sont mis hors de cause.
00:03:17Donc, le simple fait que vous, par exemple, Marc Fauvel,
00:03:20ayez été un jour suspecté d'un vol, par exemple,
00:03:23et puis ensuite complètement blanchi,
00:03:26vous figurez à ce TAG.
00:03:27Et pour les victimes, vous avez les identifications d'adresses,
00:03:31etc., de gens qui peuvent être des gens extrêmement connus.
00:03:34Donc, ça veut dire que, pour des gens qui peuvent avoir été accusés,
00:03:38y compris à tort, et qui sont des gens qui ont une notoriété,
00:03:41on peut tout à fait ensuite faire circuler ce TAG,
00:03:43pour les mettre en cause, pour porter atteinte à leur réputation.
00:03:48Et pour les gens qui sont victimes,
00:03:49y compris les personnalités menacées, les politiques, etc.,
00:03:53il peut y avoir la révélation de l'ensemble de leurs identités de vie.
00:03:56Donc, c'est en soi gravissime.
00:03:58Ensuite, et encore une fois, si ça s'arrête au TAG,
00:04:02c'est très grave, mais ce n'est pas catastrophique.
00:04:05Est-ce que, par exemple, il peut y avoir les coordonnées
00:04:06de tous les policiers de France ?
00:04:08C'est une des questions.
00:04:09On n'est pas sûr.
00:04:10Non, mais moi, je ne sais pas.
00:04:11Mais à partir du moment où on nous explique
00:04:13qu'il y a eu une compromission sur plusieurs jours
00:04:17sur le système d'information du ministère de l'Intérieur,
00:04:21la question de jusqu'où ils sont allés est une question.
00:04:27Et encore une fois, le ministre, ce matin, a eu l'honnêteté
00:04:29de dire que l'audit des dégâts est encore en cours.
00:04:32Il n'avait pas la tête des bons jours, le rendez-vous, ce matin.
00:04:34Il n'avait pas la tête des bons jours.
00:04:35Et ce qu'on entend depuis aujourd'hui, en vrai, depuis hier,
00:04:39dans l'univers du ministère de l'Intérieur,
00:04:41ça ne rayonne pas d'optimisme.
00:04:43Clément Domingo, qui peut être derrière ça ?
00:04:47Là, déjà, au tout début, très rapidement,
00:04:50beaucoup de suspicions se sont orientées, vous savez,
00:04:52vers une ingérence étrangère, en l'occurrence la Russie.
00:04:55Donc là, aujourd'hui, je peux vous dire que cette hypothèse-là,
00:04:58on la met totalement de côté.
00:04:59Donc là, on serait vraiment en face de jeunes,
00:05:01de jeunes cybercriminels, qui plus est français,
00:05:04qui ont peu, sur ces dernières semaines, sur ces derniers mois,
00:05:07font tout un tas de casses.
00:05:08Et ce qui est assez marrant et surprenant,
00:05:10c'est que lors de la première revendication
00:05:12dans la nuit de vendredi, tout de suite après
00:05:14les premières déclarations de monsieur le ministre,
00:05:17il y a ce groupe-là, en tout cas cette personne,
00:05:19qui poste ce message sur cette plateforme très connue,
00:05:22Bridge For Homes, en disant que nous,
00:05:24on se revendique de shiny hunters qui avaient été déjà arrêtés
00:05:27il y a quelques mois de ça, donc au mois de juin,
00:05:29par les autorités françaises, avec une collaboration avec le FBI.
00:05:32Ce qui remet un peu en question beaucoup de choses,
00:05:34parce qu'aujourd'hui, à l'heure actuelle, on se parle,
00:05:36on ne sait toujours pas le groupe cybercriminel qui est derrière.
00:05:39Et de manière générale, lorsque vous faites un coup comme ça,
00:05:41une de vos premières choses...
00:05:42Ça se revendique, c'est ça ?
00:05:43Ah bah oui, en fait, vraiment, vous revendiquez,
00:05:45parce que vous voulez que les gens sachent que c'est vous,
00:05:47et surtout, quand vous faites un coup comme on est en train
00:05:50de le vivre actuellement, quelque chose qui est inédit,
00:05:53très rapidement, vous voulez qu'on puisse mettre un nom,
00:05:55qu'on puisse un peu avoir un collectif,
00:05:57or, ce n'est pas le cas.
00:05:58Raphaël Grabli.
00:05:59Je précise quand même que l'hypothèse d'une ingérence,
00:06:02elle n'est pas écartée ce matin par le ministre de l'Intérieur.
00:06:06Voilà, les hypothèses, il y a beaucoup d'hypothèses envisageables,
00:06:09mais c'est vrai que la piste de l'ingérence n'est pas écartée.
00:06:11Après, il y a des faits assez particuliers sur ce piratage,
00:06:15parce que souvent, quand c'est un intérêt financier,
00:06:16parce que la plupart des groupes de cybercriminels,
00:06:18c'est des intérêts financiers,
00:06:19ce qu'ils font, c'est qu'ils piratent la base de données,
00:06:22et puis ensuite, ils demandent une rançon.
00:06:24Et puis pour prouver qu'ils ont bien piraté la base de données,
00:06:26ils donnent un échantillon, c'est comme quand on achète dans les parfumeries,
00:06:30c'est pour voir un peu à quoi ça ressemble.
00:06:33Et donc l'idée, c'est de dire, voilà, je vous donne un échantillon de 20 fiches, par exemple.
00:06:37Attirer le chaland.
00:06:38Exactement, pour attirer le chaland.
00:06:40Je vous donne un échantillon de 20 fiches tâches,
00:06:42à la police, au journaliste, à qui le vœu peut vérifier l'authenticité de cette fiche,
00:06:47pour vous montrer que je suis bien entré dans le système.
00:06:49Et que j'en ai d'autres sous le pied.
00:06:50Et que j'en ai d'autres sous le pied.
00:06:51Alors là, ils ne l'ont pas fait.
00:06:53Ce qui n'est quand même pas habituel dans ce type.
00:06:55Très surprenant.
00:06:55Voilà, dans ce type de, on va dire, d'actes.
00:06:59Voilà, c'est pour ça que la piste de l'ingérence étrangère,
00:07:02il ne faut pas non plus totalement l'écarter.
00:07:03Thibault de Montbréal, on négocie dans ces cas-là,
00:07:06même si évidemment on ne le dit pas,
00:07:07mais il y a des négociations pour tenter de récupérer ces documents ?
00:07:10Ou c'est un principe, on ne le fait pas ?
00:07:12Je pense qu'il y a deux actions qui sont mises en œuvre concomitamment.
00:07:16La première, ça a l'air évident, mais il faut le rappeler,
00:07:18c'est d'essayer de mettre fin à l'intrusion,
00:07:20ce qui est un sujet en soi.
00:07:22Et la deuxième, c'est de faire du damage control,
00:07:24c'est-à-dire d'essayer de négocier ce qui peut l'être.
00:07:26J'imagine, j'imagine, je ne suis pas dans le secret des dieux,
00:07:29mais j'imagine, ce que je voudrais ajouter,
00:07:30parce qu'en quelques semaines,
00:07:32il y a trois gros fichiers français qui ont été attaqués.
00:07:35Le premier, c'est le fichier des adhérents à la Fédération française de tir.
00:07:39On en a parlé ici même, petit problème là aussi.
00:07:41Énorme problème, avec, c'est pour ça que je voulais le rappeler,
00:07:44des conséquences matérielles qu'on a tout de suite observées,
00:07:47et qu'on observe plusieurs fois par semaine depuis,
00:07:49c'est que manifestement, les données de ce fichier ont circulé,
00:07:53puisque un certain nombre de gens qui sont adhérents à la Fédération française de tir
00:07:57ont été sollicités par des faux policiers ou des faux gendarmes
00:08:00qui ont fait des repérages pour ensuite soit se faire remettre les armes,
00:08:04soit préparer des cambriolages.
00:08:05Ensuite, il y a le fichier de France Travail,
00:08:07un des fichiers de France Travail,
00:08:09avec plus d'un million, un million deux je crois de mémoire,
00:08:12de données personnelles qui ont été hackées,
00:08:14et il faut bien comprendre à quoi ça peut servir très facilement.
00:08:18Les données personnelles de quelqu'un peuvent permettre de mettre en place
00:08:22des fausses identités numériques.
00:08:24Et sur la base de ces fausses identités numériques,
00:08:26vous pouvez vous faire passer pour les gens,
00:08:29et rentrer, puisqu'aujourd'hui nous sommes dans un monde de plus en plus numérique,
00:08:33et avoir accès à tout un tas de données,
00:08:37ou commettre des escroqueries en vous faisant passer pour des gens
00:08:40qui vont ensuite avoir le poids judiciaire des enquêtes contre eux,
00:08:43alors qu'ils n'auront rien fait.
00:08:44Donc, cette société du tout numérique, on le savait,
00:08:48on ne découvre rien, mais c'est une société qui est à la fois très pratique,
00:08:52mais très fragile, et un des grands enjeux de sécurité intérieure et de défense,
00:08:56parce que les deux peuvent être liés dans les mois et les années qui viennent,
00:09:00ça va être de durcir, et la France est dans les meilleurs pays au monde sur le sujet.
00:09:05C'est ce que j'allais vous demander, parce que tous les 15 jours,
00:09:07on va parler d'une fuite de données.
00:09:08Malgré tout ça, on se rend compte à quel point nous sommes,
00:09:11les pays du monde en général, sont vulnérables,
00:09:15et plus on avance dans la technologie,
00:09:17plus la technologie nous renforce dans nos capacités,
00:09:20dans les capacités de la vie quotidienne,
00:09:22et en même temps, est un talon d'Achille de plus en plus fragile.
00:09:25Je reviens simplement sur ce qu'ont vu consulter ou dérober ces hackers,
00:09:30Clément Domingo, ils ont passé plusieurs jours,
00:09:32donc avant qu'on se rende compte qu'ils avaient infiltré le ministère de l'Intérieur,
00:09:36est-ce qu'on a une idée de ce qu'ils peuvent avoir dérobé
00:09:39en y passant tout le temps qu'ils voulaient ?
00:09:41Eh bien ça, c'est toute la question aujourd'hui,
00:09:42c'est pour cela d'ailleurs que dans la communication de M. le ministre ce matin,
00:09:46il a été tempéré, même s'il a quand même fait preuve de beaucoup de transparence,
00:09:49parce que ce qu'il faut comprendre, c'est que lorsqu'on fait une investigation numérique,
00:09:53avec les agents de l'ANSI, avec les agents même du ministère,
00:09:56ça prend du temps.
00:09:56Il faut venir un peu confirmer ou infirmer ce qu'ils ont pu consulter,
00:10:00mais surtout ce qu'ils ont pu extraire, donc ça va prendre du temps.
00:10:03En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu des fiches qui ont été consolidées,
00:10:06il y a eu surtout des compromissions de compte,
00:10:08mais surtout de ces compromissions de compte, ils ont pu passer,
00:10:11si je devais prendre une image un peu, de rocher à rocher,
00:10:14jusqu'à être dans le cœur de la citadelle pour avoir accès à ces informations-là.
00:10:19Et ensuite, il faudrait un peu se dire,
00:10:20est-ce que ces données-là qu'ils ont pu, ils ont juste dû prendre des photos ?
00:10:24Est-ce qu'ils ont juste aussi pu avoir le fichier brut ?
00:10:26Parce qu'avoir le fichier, une photo,
00:10:28ce n'est pas du tout la même chose que la donnée brute,
00:10:30qu'on peut facilement monnayer derrière,
00:10:31ou alors venir mettre des pressions sur les personnes
00:10:34qui peuvent être présentes dans ces différents fichiers.
00:10:36Merci beaucoup, Clément Domingo.
00:10:38Il signale que c'est l'Office anti-cybercriminalité
00:10:41qui a été chargé notamment de cette enquête.
00:10:44On aura peut-être l'occasion d'en reparler dans les semaines qui viennent
00:10:45si on retrouve soit les fichiers,
00:10:48soit les auteurs de ce cambriolage numérique au ministère de l'Intérieur.
00:10:52Raphaël Grabli, Thibault de Montbrial,
00:10:53vous restez avec moi, si vous voulez bien.
00:10:55On va parler maintenant d'un coup d'État,
00:10:57un coup d'État en France.
00:10:58Aujourd'hui, en 2025, c'est l'image du jour.
00:11:01C'est Emmanuel Macron qui a vendu la mèche.
00:11:04Dimanche, là, on m'envoie, depuis l'étranger,
00:11:11un de mes collègues africains, pour tout vous dire,
00:11:13un message Facebook.
00:11:16Il me dit, cher Président, qu'est-ce qui se passe chez vous ?
00:11:19Je suis très inquiet.
00:11:21On voit un message Facebook, crise agricole, etc.
00:11:24On voit une journaliste qui est à côté de l'Élysée, etc.,
00:11:26qui dit, il y a eu un coup d'État en France,
00:11:28un colonel a pris le pouvoir, etc.
00:11:31Alors nous, ça nous fait marrer.
00:11:3412 millions de vues.
00:11:3712 millions de vues.
00:11:39Voilà, Emmanuel Macron qui s'exprimait hier à Marseille
00:11:42devant l'électeur de la Provence.
00:11:44Cette vidéo, la voici.
00:11:45Elle a même atteint les 14 millions de vues.
00:11:48Pour la chute de Macron.
00:11:50À l'heure actuelle, les informations non officielles
00:11:52évoquent bien un coup d'État en France,
00:11:53dirigé par un colonel dont l'identité n'a pas été révélée
00:11:56et la possible chute du Président Emmanuel Macron.
00:11:59Mais les autorités n'ont publié aucun communiqué clair.
00:12:02Nous continuerons à vous informer dès que nous aurons...
00:12:04Voilà, l'histoire d'une vidéo complètement folle
00:12:06qui a fait le tour du monde.
00:12:08Raphaël Graby, vous avez réussi à échanger
00:12:10avec la personne qui a lancé cette vidéo.
00:12:12Expliquez-nous.
00:12:13En fait, cette vidéo, elle est née sur un compte.
00:12:16Elle a été publiée par un compte Facebook.
00:12:17Alors, le compte Facebook s'intitule
00:12:21« Formation en création de vidéos hier ».
00:12:23C'est plutôt réussi, d'ailleurs.
00:12:25C'est la promesse, en tout cas, de ce compte Facebook.
00:12:28Il a près de 300 000 abonnés.
00:12:30Il est basé au Burkina Faso.
00:12:32Il faut préciser qu'il a supprimé la vidéo
00:12:35à la mi-journée, à son initiative.
00:12:37Ce n'est pas Facebook qui a supprimé la vidéo,
00:12:40qui a donc fait 14 millions de vues.
00:12:42Mais il vous dit quoi ?
00:12:43Alors, effectivement, je l'ai contacté.
00:12:46Selon les photos que j'ai pu voir,
00:12:48déjà, c'est un jeune adolescent.
00:12:50Ça semble être un jeune adolescent.
00:12:52Et il a présenté ses excuses.
00:12:54Il a été assez sobre.
00:12:55Il m'a dit « Je tiens à présenter mes excuses.
00:12:58Cette vidéo était fictive, mal formulée
00:12:59et ne reflète pas la réalité.
00:13:01Je reconnais que c'était une erreur de ma part. »
00:13:03Mais sur son compte, c'est vrai qu'il y a
00:13:05des dizaines de fausses vidéos
00:13:07générées par intelligence artificielle
00:13:09avec des outils qui sont extrêmement grand public.
00:13:12Les outils d'OpenAI.
00:13:13Donc, c'est l'entreprise qui est d'ailleurs
00:13:14de chaque GPT, des outils gratuits.
00:13:16Alors, il y a des vidéos plus ou moins réalistes.
00:13:18Il y en a qui sont clairement irréalistes.
00:13:19Mais il y a des vidéos qui sont assez réalistes.
00:13:23Et celles-là en faisaient quand même partie.
00:13:26Sachant que de ce côté…
00:13:27Excusez-moi, je suis bête.
00:13:28Mais comment je peux savoir que c'est de l'IA ?
00:13:30Alors, nous, on a rajouté images générées par l'IA
00:13:32pour ne pas qu'il y ait de doute
00:13:33pour les gens qui, ce soir, nous regardent.
00:13:35Mais Fabrice Eppelboin, si je ne le sais pas,
00:13:37est-ce qu'il y a des indices ?
00:13:39Oui, sur celle-là, il y a des indices.
00:13:42On est synchronisés, donc en regardant attentivement,
00:13:44on peut repérer qu'il y a un problème.
00:13:46Après, très objectivement, dans six mois,
00:13:47le problème sera réglé, on n'y verra rien.
00:13:50On est rentré dans un monde où l'image
00:13:52n'est plus un témoignage de la réalité.
00:13:54Il faut s'y faire, c'est comme ça.
00:13:55Et il faut aussi prendre un peu de recul là-dessus.
00:13:57Si on se souvient des toutes premières images de cinéma,
00:14:01l'entrée du train dans la gare de la Ciotat des Frères Lumière,
00:14:04lors des premières projections,
00:14:05les téléspectateurs étaient affolés,
00:14:07se levaient de leur siège et partaient en courant.
00:14:09Mais j'ai envie de vous dire, le cinéma,
00:14:11on rentrait dans une salle.
00:14:13Là, des vidéos comme ça, on va en voir toute la journée.
00:14:15Ça veut dire quoi, Thibaut de Montbréal ?
00:14:16On va rentrer dans une sorte de société du doute absolu.
00:14:19Est-ce que c'est vraiment vous qui êtes là ?
00:14:21Est-ce qu'à la télé, ce n'est pas de l'IA
00:14:23qui est en train de me parler ?
00:14:24C'est le cumul entre deux avancées technologiques.
00:14:27La première, c'est l'intelligence artificielle,
00:14:30donc la capacité qui est maintenant démocratisée
00:14:33de créer du faux contenu.
00:14:36Et deuxièmement, l'instantanéité
00:14:37et la viralité des réseaux sociaux.
00:14:39Et ce qui est extrêmement inquiétant
00:14:41en termes de sécurité, là encore, intérieur et extérieur,
00:14:44sur la sécurité, la souveraineté d'un pays,
00:14:47c'est qu'autant là, dans cette histoire,
00:14:49c'est tellement énorme
00:14:51qu'en réalité, c'est tellement gros
00:14:54que ça n'est pas très grave.
00:14:55Mais imaginez que dans le cadre d'une crise,
00:14:58d'une crise de manifestations, etc.,
00:15:00de grandes tensions dans un pays,
00:15:02on diffuse tout à coup une image...
00:15:03– On peut dire par exemple une situation
00:15:04de crise agricole ?
00:15:05– Mais je ne veux pas...
00:15:07– Hors de toute actualité.
00:15:07– Vu ce que je vais dire, je veux faire exprès
00:15:09de ne pas prendre d'exemple d'actualité.
00:15:10Mais que dans le cadre d'une crise
00:15:12qui génère une tension
00:15:13et que les gens soient sur les chaînes
00:15:14d'info continue en permanence,
00:15:16et que tout à coup, on montre
00:15:17un échange de coups de feu
00:15:18avec des policiers qui maltraiteraient
00:15:20ou tueraient quelqu'un
00:15:21dans une ambiance qui serait immédiatement reprise,
00:15:24qui deviendrait, avec une image
00:15:25qui deviendrait virale,
00:15:26mais en quelques dizaines de secondes
00:15:28ou en quelques minutes,
00:15:29on pourrait avoir littéralement
00:15:31une explosion de violence...
00:15:34– Avant même qu'on puisse démentir.
00:15:35– Avant même qu'on puisse démentir.
00:15:37Et si on quitte le cas de ce qui se passe
00:15:39à l'intérieur d'un pays
00:15:40en matière internationale,
00:15:41si on fait dire à un leader
00:15:43un propos inflammatoire
00:15:44dans le cadre de grandes tensions
00:15:46entre deux pays,
00:15:47et qu'on fait dire à un leader
00:15:48des propos qui sont une ligne rouge
00:15:50pour le pays d'en face.
00:15:51– Ou trois jours avant un premier tour
00:15:52d'une élection présidentielle.
00:15:53– Ou trois jours,
00:15:54mais ou trois heures.
00:15:56Parce que trois jours,
00:15:57ça laisse encore un tout petit peu de temps,
00:15:58mais ou trois heures.
00:15:59Et pour finir,
00:16:00et je réponds à votre question,
00:16:01là, aujourd'hui,
00:16:03il est absolument certain
00:16:04que quand on voit une image
00:16:05ou une information,
00:16:06notamment sur les réseaux sociaux,
00:16:08il faut commencer par essayer
00:16:09de la recouper
00:16:10avant de la commenter
00:16:11ou pire, de la rediffuser.
00:16:13– Mais ça, c'est notre boulot
00:16:14de surveiller, etc.
00:16:16Mais personne n'a le temps
00:16:17de faire ça.
00:16:18– Il faut le prendre.
00:16:20– C'est une discipline
00:16:21à laquelle il faut s'astreindre.
00:16:22– Raphaël Grabli,
00:16:24il y a cette vidéo,
00:16:25simplement,
00:16:25comment elle peut faire
00:16:2615 millions de vues
00:16:27en quelques heures
00:16:29ou en quelques jours ?
00:16:30C'est l'algorithme
00:16:30dans ces cas-là qui la pousse ?
00:16:32– Oui, mais en fait,
00:16:32si je résume très simplement,
00:16:33c'est ce qu'on appelle
00:16:33l'effet Wahoo,
00:16:34en fait, les algorithmes étudient
00:16:35que les gens sont un peu interpellés
00:16:37parce qu'au final,
00:16:37on parle quand même
00:16:38d'un coup d'État en France.
00:16:39Il y en a qui y croient.
00:16:41– Vous voulez dire
00:16:41que si je réagis sous la vidéo,
00:16:43je participe à l'effet Wahoo ?
00:16:44– Si je réagis,
00:16:44si je la regarde
00:16:45trois secondes
00:16:46plutôt que deux,
00:16:47l'algorithme comprend
00:16:48que ça marche
00:16:49et c'est un effet boule de neige,
00:16:51je vais la proposer.
00:16:52Puis certains y croient,
00:16:53c'est d'ailleurs ce qu'a dit
00:16:53Emmanuel Macron,
00:16:54il a dit qu'il avait été contacté
00:16:55par un homologue
00:16:56dans un pays africain
00:16:58qui semblait interpellé,
00:16:59en tout cas,
00:16:59je ne sais pas s'il y croyait,
00:17:00mais en tout cas,
00:17:00qui semblait interpellé
00:17:02par cette vidéo.
00:17:03Mais des vidéos comme ça,
00:17:04en fait,
00:17:04on en a sur tous les sujets.
00:17:05Là, la crise agricole,
00:17:08il y a des vidéos
00:17:09générées par intelligence artificielle
00:17:11qui sont extrêmement réalistes
00:17:13et qui montrent,
00:17:14par exemple,
00:17:15des agriculteurs
00:17:16en train de pleurer,
00:17:18effectivement,
00:17:18parfois en train d'évoquer
00:17:19des cas graves,
00:17:20mais qui sont des fake news,
00:17:21des accidents,
00:17:22des agressions, etc.
00:17:23Il y en a une que j'ai sélectionnée,
00:17:24elle a fait 1,2 million de vues
00:17:26sur TikTok.
00:17:29– Regardez comme ils nous traitent,
00:17:30ils nous prennent tout,
00:17:31on n'a plus rien,
00:17:32on est traités comme des moincuriens,
00:17:34c'est nous qui nourrissons les Français,
00:17:35c'est nous,
00:17:36et regardez ce qu'on subit.
00:17:37– Sous-titrage Société Radio-Canada
00:17:39– Alors, honnêtement…
00:17:40– Vous allez me dire
00:17:41que les lèvres sont un peu désynchronisées ?
00:17:42– Oui, enfin, encore une fois,
00:17:43c'est qu'une question de temps.
00:17:44Déjà, on voit bien
00:17:45que les vidéos d'aujourd'hui
00:17:46n'ont rien à voir
00:17:47avec les vidéos d'il y a un an,
00:17:48parce que là,
00:17:49ça se multiplie vraiment,
00:17:50et que les vidéos dans un an,
00:17:52accessoirement en 2027,
00:17:54ce sera encore un tout autre niveau.
00:17:55Et donc, on voit bien la viralité,
00:17:57et ça, encore une fois,
00:17:57c'est des vidéos auxquelles
00:17:59les gens croient énormément.
00:18:00Il suffit de voir les commentaires,
00:18:02vous avez une part significative
00:18:04des internautes
00:18:05qui y croient très sincèrement.
00:18:07– On fait quoi, Fabrice Eppelboin ?
00:18:08On fait quoi face à ça ?
00:18:09On laisse faire ?
00:18:10On régule ?
00:18:11On interdit ?
00:18:12On met un petit logo
00:18:12quelque part sur l'image ?
00:18:13– On a régulé.
00:18:14Il faut peut-être s'attaquer
00:18:15au discours d'Emmanuel Macron
00:18:16qui a un peu instrumentalisé tout ça.
00:18:19Très concrètement,
00:18:20tout ça, ça rentre dans le cadre
00:18:21de la désinformation
00:18:21qui est gérée par le DSA.
00:18:23C'est pour ça qu'on peut légitimement
00:18:25douter de la crédibilité
00:18:27d'Emmanuel Macron
00:18:28quand il nous explique
00:18:28qu'il a appelé Faro,
00:18:29ce qui n'est absolument pas fait pour ça.
00:18:31Et par ailleurs,
00:18:32on sait depuis juin dernier,
00:18:33lors des auditions parlementaires
00:18:34qu'il y a une demi-douzaine
00:18:35de ministères
00:18:36qui ont une idée directe
00:18:37chez Facebook
00:18:37pour faire éliminer un contenu
00:18:38sur un simple coup de fil.
00:18:39– Là, celle-ci,
00:18:41Emmanuel Macron dit
00:18:41j'ai appelé Meta
00:18:42pour qu'il l'enlève
00:18:44et ils m'ont dit…
00:18:45– C'est faux.
00:18:45– C'est-à-dire ?
00:18:46– C'est-à-dire que
00:18:47la réalité des pratiques
00:18:48en matière de modération
00:18:49et on l'a vu
00:18:50lors d'auditions parlementaires
00:18:51avec des témoignages sous serments,
00:18:52c'est que très concrètement,
00:18:54chez Meta,
00:18:55ils ont une idée directe
00:18:56avec une demi-douzaine
00:18:56de ministères
00:18:57qui, sur le moindre coup de fil,
00:18:59élimine un contenu.
00:19:00C'est comme ça que ça se passe,
00:19:01il en a été témoigné ainsi
00:19:02devant la…
00:19:03– Il faut que le ministère appelle
00:19:04pour qu'ils enlèvent ça.
00:19:05– Non, dans la réalité,
00:19:06il y a des procédures
00:19:07qui sont faites pour le mainstream,
00:19:09qui sont les signalements DSA,
00:19:11qui passent ou pas,
00:19:12mais qui en tout cas
00:19:13sont plus efficaces
00:19:13que des signalements Pharos,
00:19:14où là,
00:19:15on a des dizaines de signalements
00:19:17qui arrivent tous les jours
00:19:18chez Meta
00:19:19et qui font l'objet
00:19:20d'une attention
00:19:20de 20 secondes
00:19:21d'un modérateur.
00:19:22– Je me permets quand même
00:19:23de rebondir,
00:19:23la vidéo n'a pas été supprimée,
00:19:26elle a été supprimée
00:19:26par son auteur.
00:19:27Moi, j'ai contacté Meta
00:19:28qui m'a confirmé
00:19:29qu'elle ne serait pas supprimée
00:19:31par ses soins,
00:19:32tout simplement
00:19:33parce qu'elle ne contrevenait pas.
00:19:34– Elle ne contrevient pas.
00:19:35– Voilà,
00:19:35donc il n'y a pas forcément
00:19:36une ligne directe
00:19:37pour faire supprimer les vidéos.
00:19:38– Si, il y a une ligne directe,
00:19:39ça a été témoigné
00:19:39devant les représentants
00:19:40du peuple
00:19:42à l'Assemblée nationale
00:19:43dans une commission d'investigation
00:19:44et c'est des témoins
00:19:45qui sont les représentants
00:19:46officiels de Meta
00:19:47qui ont prêté serment.
00:19:48– Ce qu'il faut…
00:19:49– Non mais ce qu'il faut retenir
00:19:51si on prend un peu de distance,
00:19:53c'est que c'est important
00:19:54tout ce que vous dites,
00:19:55mais c'est de la cuisine
00:19:56et surtout,
00:19:57c'est déjà du combat d'arrière-garde.
00:19:58Pourquoi ?
00:19:59Parce qu'une fois
00:19:59qu'une vidéo devient virale
00:20:01et dans un contexte de crise,
00:20:02elle le deviendra
00:20:03en quelques minutes,
00:20:04le mal est fait.
00:20:05Vous pouvez la faire retirer
00:20:06deux jours après.
00:20:08Personne ne s'intéressera
00:20:09à ce qu'aura été l'étincelle
00:20:12qui aura mis le feu
00:20:13à un baril de poudre.
00:20:14Ce qu'il faut,
00:20:15c'est que c'est une question
00:20:16d'éducation.
00:20:17Vous avez dit,
00:20:17nous les journalistes,
00:20:18mais bien sûr,
00:20:19le problème,
00:20:20c'est que vous êtes
00:20:20le plus souvent court-circuité
00:20:21par les réseaux sociaux.
00:20:23Donc en fait,
00:20:24l'appel que je lance ce soir
00:20:26à partir de notre débat,
00:20:28c'est que chacun,
00:20:29chacun,
00:20:29qu'est-ce que soit
00:20:30ce qu'il fait dans la vie,
00:20:31quel que soit le sujet
00:20:31qui l'intéresse,
00:20:33doit s'obliger
00:20:35à être critique
00:20:36et à avoir
00:20:37un tout petit peu de recul
00:20:38désormais devant chaque image
00:20:40ou chaque vidéo
00:20:41qui circule
00:20:41sur les réseaux sociaux.
00:20:43– Avant de reposer une vidéo
00:20:43parce qu'on lui donne
00:20:44de l'emploi.
00:20:44– Et c'est un travail
00:20:46auquel il faut s'astreindre
00:20:47avec d'autant plus
00:20:48de rigueur
00:20:48qu'on est émotionnellement touché.
00:20:50– Ce qui nous amène
00:20:51très rapidement
00:20:51à un autre effet collatéral
00:20:52de tout ça,
00:20:53c'est qu'on doute aussi
00:20:53des vraies images.
00:20:54– Exactement,
00:20:54on doute de tout.
00:20:56Voilà,
00:20:56c'est la conclusion de ce débat.
00:20:58Merci beaucoup
00:20:58à tous les trois.
00:20:59Thibaut de Montbréal,
00:21:00j'ai oublié de signaler
00:21:01votre dernier livre tout à l'heure,
00:21:02France,
00:21:02le choc ou la chute
00:21:03publié aux éditions
00:21:05de l'Observatoire.
00:21:05Merci beaucoup
00:21:06d'être venu ce soir
00:21:07sur le plateau
00:21:08de 60 minutes.
00:21:09Tout de suite,
00:21:09notre grand débat du jour.
00:21:11faut-il brûler
00:21:12le Mercosur
00:21:13ou au contraire
00:21:15le sauver
00:21:15que comporte vraiment
00:21:16cet accord de libre-échange
00:21:17dont on parle
00:21:18depuis plusieurs jours,
00:21:19depuis plusieurs années
00:21:20et qui met le feu aux poudres.
00:21:21On va essayer de se faire
00:21:22un avis dans un instant
00:21:23avec Nicolas Bouzou
00:21:24et Thomas Porcher
00:21:25qui ne sont pas
00:21:25tout à fait d'accord
00:21:26sur cette question.
00:21:27C'est le débat du jour.
00:21:31Les agriculteurs
00:21:31toujours entre deux fronts,
00:21:33celui de la dermatose
00:21:33et la signature peut-être
00:21:35dans quelques jours
00:21:35de l'accord du Mercosur.
00:21:37C'est un traité commercial
00:21:38qui est censé en fait
00:21:39réduire les droits de douane
00:21:41drastiquement
00:21:41à l'ordre de 90%
00:21:42entre les deux parties.
00:21:44C'est la fin
00:21:44de l'agriculture française
00:21:45ce traité.
00:21:46On sait très bien
00:21:46que dans ces pays
00:21:47à des Amérique latine
00:21:48et autres,
00:21:49la main d'oeuvre
00:21:49est très basse.
00:21:50On n'est pas sur
00:21:50les mêmes normes,
00:21:51on n'est pas sur
00:21:52les mêmes délais,
00:21:52on n'est pas sur
00:21:53les mêmes charges.
00:21:54Nous, on n'achètera pas
00:21:55ces produits
00:21:56s'ils devaient arriver
00:21:57en France.
00:21:57Moi, je trouve
00:21:58que le Mercosur
00:21:59c'est un peu
00:21:59le chi-in
00:22:00de la concurrence
00:22:01des loyales.
00:22:02Emmanuel Macron
00:22:03a annoncé aujourd'hui
00:22:04qu'il allait s'opposer
00:22:04de manière très ferme
00:22:05à un éventuel passage
00:22:07en force de l'Union Européenne.
00:22:08Il faut qu'on resynchronise
00:22:10les obligations
00:22:11qu'on donne à nos producteurs
00:22:11et celles qu'on impose
00:22:12aux gens qui importent
00:22:13chez nous.
00:22:14La France,
00:22:15la Hongrie
00:22:15et la Pologne
00:22:16s'y opposent
00:22:17à la signature
00:22:18de ce traité.
00:22:19Il faudrait que l'Italie
00:22:20rejoigne effectivement
00:22:22ce groupe de quatre pays.
00:22:24C'est un lien
00:22:24que l'apprentissage
00:22:26dans les prochains jours
00:22:27comme il a été hypothéré
00:22:28soit encore prématuro.
00:22:30Georgia Meloni
00:22:30est en train de négocier
00:22:32des avantages pour elle.
00:22:33Chaque pays joue
00:22:34égoïstement
00:22:35sa propre carte.
00:22:36Si elle n'obtient pas
00:22:37ses avantages,
00:22:38elle pourrait rejoindre
00:22:39la France.
00:22:39Si elle les obtient,
00:22:40vous avez compris le résultat.
00:22:41Et pour en débattre ce soir,
00:22:46Thomas Porcher,
00:22:46bonsoir.
00:22:47Bonsoir.
00:22:47Nicolas Bouzou,
00:22:48bonsoir.
00:22:49Vous êtes pour ce traité.
00:22:51Vous allez nous expliquer pourquoi.
00:22:52Vous êtes contre.
00:22:53Vous allez également
00:22:54nous expliquer pourquoi.
00:22:55D'abord, 20 secondes chacun
00:22:56pour bien qu'on voit
00:22:57de quoi on parle.
00:22:57Le Mercosur.
00:22:58Mercosur,
00:22:59ça fait 25 ans
00:23:00qu'on est en train
00:23:00de négocier ce traité
00:23:02avec quatre pays
00:23:03qui sont l'Argentine,
00:23:04le Brésil,
00:23:05le Paraguay
00:23:05et l'Uruguay.
00:23:06En 20 secondes,
00:23:07c'est quoi ?
00:23:08C'est très simple.
00:23:08C'est un traité de libre-échange
00:23:09dans le domaine agricole,
00:23:11mais pas seulement.
00:23:11Aussi dans le domaine industriel,
00:23:12dans le domaine de l'automobile.
00:23:13Libre-échange,
00:23:14qu'est-ce que ça veut dire ?
00:23:15Ça ne veut pas du tout dire
00:23:15qu'on fait n'importe quoi.
00:23:16Ça veut dire simplement
00:23:17qu'on se donne
00:23:18la possibilité
00:23:19de faire du commerce
00:23:20avec ces pays
00:23:22suivant des règles
00:23:23qui sont prédéfinies
00:23:24et qui ont été
00:23:25longuement négociées
00:23:26et ratifiées
00:23:26par les parlements nationaux.
00:23:27Thomas Porcher,
00:23:28vous êtes d'accord
00:23:28avec la définition ?
00:23:29Oui, le commerce existe déjà
00:23:31avec ces pays-là.
00:23:32Le problème,
00:23:33c'est de vouloir baisser
00:23:34les droits de douane
00:23:35complètement
00:23:35et d'uniformiser
00:23:36un certain nombre de normes
00:23:37pour pouvoir faire du commerce
00:23:38sur un niveau
00:23:40soi-disant d'égalité.
00:23:41Mais c'est un petit peu
00:23:42plus compliqué que ça
00:23:43parce que déjà,
00:23:45c'est un traité qui est vieux,
00:23:46vous l'avez dit,
00:23:47qui a une vingtaine d'années
00:23:47et aujourd'hui,
00:23:48on se rend compte
00:23:49dans beaucoup de secteurs
00:23:50que nos industries
00:23:51mais aussi nos agriculteurs
00:23:52souffrent de la concurrence
00:23:53et donc pour moi,
00:23:54c'est un traité plutôt du passé
00:23:56qu'un traité d'avenir.
00:23:57Un traité du passé,
00:23:59Nicolas Bouzou,
00:23:59trop tard,
00:24:0025 ans de négociation pour ça.
00:24:01Non, je ne crois pas du tout.
00:24:02Je crois au contraire
00:24:03notamment dans le domaine agricole
00:24:05en fait que ce traité,
00:24:06il est en train de faire les frais
00:24:07des difficultés de nos agriculteurs
00:24:09mais qui n'ont rien à voir
00:24:10en réalité avec le Mercosur.
00:24:13Donc ce traité de libre-échange,
00:24:14on est en train de lui faire
00:24:15porter le chapeau
00:24:16et donc on est en train
00:24:17de faire croire
00:24:18que si on ne l'applique pas,
00:24:19au fond,
00:24:20les choses iront mieux
00:24:21pour nos agriculteurs
00:24:22et je ne pense pas du tout.
00:24:24Vous savez,
00:24:25il y a encore plus longtemps,
00:24:26on avait ce débat
00:24:27non pas avec les pays du Mercosur
00:24:29mais avec l'Amérique du Nord,
00:24:30le Canada,
00:24:31ça s'appelait l'ALENA.
00:24:32Quand on regarde aujourd'hui
00:24:33ce qui se passe,
00:24:34on voit que le grand gagnant
00:24:36de ce traité,
00:24:37y compris dans le domaine
00:24:38de l'agriculture,
00:24:39ça a été la France
00:24:40parce que notre agriculture,
00:24:42en réalité,
00:24:42elle est beaucoup plus forte
00:24:44qu'on ne l'imagine
00:24:45et peut-être même
00:24:46que les paysans,
00:24:47eux-mêmes,
00:24:48ne l'imaginent.
00:24:49Jean-Marc Portier.
00:24:49Alors, en fait,
00:24:50je pense que nous avons gagné
00:24:52dans le jeu de la mondialisation
00:24:54et les agriculteurs ont gagné
00:24:55pendant un certain nombre d'années.
00:24:56Sauf que là,
00:24:57la situation devient
00:24:58de plus en plus compliquée.
00:24:59Elle est compliquée
00:25:00avec un certain nombre
00:25:00de pays d'Europe de l'Est,
00:25:01elle est compliquée
00:25:02avec des pays émergents
00:25:03comme la Chine
00:25:03et aussi des pays
00:25:04d'Amérique latine.
00:25:06Et là, je pense qu'aujourd'hui,
00:25:07leur rajouter un étage
00:25:09de mondialisation
00:25:11et de concurrence
00:25:12dans ce qu'ils vivent aujourd'hui,
00:25:14je ne pense pas
00:25:14que ce soit la solution.
00:25:16Après, effectivement,
00:25:17l'accord de libre-échange
00:25:18avec le Canada,
00:25:19alors c'est quand même
00:25:19deux choses différentes.
00:25:20Le Canada,
00:25:20c'est 40 millions d'habitants.
00:25:21Là, on est sur pratiquement
00:25:22200 millions d'habitants.
00:25:24Le Canada, c'est un pays riche
00:25:26avec des normes
00:25:27qui sont déjà plus proches
00:25:27des nôtres.
00:25:28Là, on est avec des pays émergents
00:25:29où les normes de production
00:25:31sont différentes.
00:25:33Donc, on est dans
00:25:33deux situations différentes.
00:25:35Et le Canada
00:25:35n'est pas appliqué complètement.
00:25:37Il est appliqué en partie.
00:25:38Il y a le volet investissement
00:25:39qui va se faire ensuite.
00:25:40Et moi, je pense
00:25:41qu'il faut toujours
00:25:41un peu plus de temps
00:25:42pour mesurer les effets
00:25:43positifs ou négatifs
00:25:44de traités de libre-échange.
00:25:45Par exemple,
00:25:45sur le marché unique en Europe,
00:25:47on nous avait promis
00:25:47des 6% de croissance.
00:25:4920 ans après,
00:25:50on n'a jamais eu
00:25:50ces 6% de croissance-là.
00:25:52Et là, ça pourrait être pareil.
00:25:53C'est-à-dire que 10-15 ans après,
00:25:54on pourrait avoir
00:25:54des aspects
00:25:55beaucoup plus négatifs
00:25:56sur le CETA,
00:25:57le traité avec le Canada,
00:25:58et même beaucoup plus négatif
00:26:00encore avec le Mercosur.
00:26:02Parce que là,
00:26:03le nerf de la guerre,
00:26:04c'est vraiment
00:26:04la question agricole.
00:26:06Là-bas, ils utilisent
00:26:07des choses
00:26:07que nous n'utilisons pas,
00:26:09des antibiotiques, etc.
00:26:11Chez nous,
00:26:11ça n'est pas permis.
00:26:13Donc, il va falloir
00:26:13à un moment
00:26:14uniformiser ces normes.
00:26:15Et souvent,
00:26:15dans ce cas-là,
00:26:16on en vient souvent
00:26:17à la baisse des normes.
00:26:19Or, nos normes aujourd'hui
00:26:20qui ont été choisies en France
00:26:20et également en Europe
00:26:22sont le fruit
00:26:23de choix démocratiques.
00:26:24Nicolas Bouzou,
00:26:24est-ce que c'est le cas ?
00:26:25Est-ce que,
00:26:26même si ça prendra
00:26:27plusieurs années,
00:26:28le traité,
00:26:28ce n'est pas demain,
00:26:29ce sera progressif,
00:26:29mais est-ce qu'il faut
00:26:30s'attendre à voir
00:26:31du bœuf argentin,
00:26:33par exemple,
00:26:34qui n'est pas élevé
00:26:34du tout
00:26:35dans les conditions
00:26:36qu'on impose aux moins chers
00:26:38et pas élevé
00:26:38dans les mêmes conditions
00:26:39sanitaires, environnementales ?
00:26:40Je ne sais pas.
00:26:41On verra.
00:26:42On disait exactement
00:26:44la même chose
00:26:45du Canada
00:26:45il y a 30 ans.
00:26:46Mais je vais vous dire
00:26:47quelque chose.
00:26:47Quand vous regardez
00:26:48aujourd'hui
00:26:49les performances
00:26:50de notre filière
00:26:52agroalimentaire,
00:26:53l'industrie agroalimentaire
00:26:54plus l'agriculture,
00:26:55qu'est-ce qu'on voit ?
00:26:56On voit qu'en réalité,
00:26:57la France,
00:26:58elle est très forte
00:26:58pour l'exportation lointaine
00:27:00parce que nos produits,
00:27:02ils sont plébiscités
00:27:03dans le monde.
00:27:04En revanche,
00:27:05quand on regarde
00:27:05les choses attentivement,
00:27:07où est-ce qu'on perd
00:27:07des parts de marché ?
00:27:08On perd des parts de marché
00:27:09vis-à-vis de l'Allemagne.
00:27:10On perd des parts de marché
00:27:11vis-à-vis des Pays-Bas.
00:27:12C'est-à-dire
00:27:13de pays qui sont européens.
00:27:15Donc, ce n'est pas
00:27:15une question de libre-échange
00:27:17avec des pays émergents.
00:27:19Pourquoi est-ce que nous,
00:27:20nos agriculteurs,
00:27:22perdent des parts de marché
00:27:22et souffrent, par exemple,
00:27:24par rapport aux agriculteurs
00:27:25allemands ?
00:27:26Prenez l'asperge
00:27:27pour être tout à fait concret.
00:27:28On perd des parts de marché.
00:27:29Mais je vais vous dire pourquoi.
00:27:30Parce qu'on a un coût du travail
00:27:31qui est plus élevé,
00:27:32des charges qui sont plus élevées,
00:27:34et parce que la France,
00:27:36et ça,
00:27:36les parlementaires
00:27:36ne s'en vendent pas
00:27:37quand ils sont face
00:27:39aux agriculteurs.
00:27:40Mais la France,
00:27:41si prompte
00:27:42à critiquer sur ces sujets-là
00:27:44la Commission européenne,
00:27:45elle a pris la mauvaise habitude
00:27:46de surtransposer
00:27:48toutes les directives européennes.
00:27:50Qu'est-ce que ça veut dire
00:27:51très concrètement ?
00:27:52Ça veut dire que
00:27:52quand la Commission
00:27:54ou le Parlement européen
00:27:55nous disent
00:27:55eh bien,
00:27:56on va limiter
00:27:57l'usage
00:27:58de tels produits,
00:28:00on va limiter son usage
00:28:02dans toute l'Europe,
00:28:03eh bien,
00:28:03la France
00:28:04en fait beaucoup plus
00:28:05que les autres pays européens.
00:28:07Et donc,
00:28:08le problème,
00:28:09c'est la France,
00:28:10c'est pas l'Uruguay,
00:28:11c'est pas la Commission européenne.
00:28:13La réponse de Thomas Porcher.
00:28:14Déjà,
00:28:14l'Allemagne utilise
00:28:15beaucoup de main-d'oeuvre
00:28:15venant d'Europe de l'Est
00:28:16qui est beaucoup moins chère
00:28:17et ça lui a donné
00:28:18une compétitivité,
00:28:21un impact de compétitivité en plus.
00:28:22Maintenant,
00:28:23effectivement,
00:28:23dans tous les traités
00:28:23de libre-échange,
00:28:24vous avez des vainqueurs
00:28:25et vous avez des perdants.
00:28:26Pourquoi les Allemands
00:28:26veulent y aller ?
00:28:27Parce qu'ils vont vendre
00:28:28leur Mercedes
00:28:28et ils sont très contents.
00:28:30Je pense que le champagne
00:28:31veut y aller aussi.
00:28:32Je pense que les produits
00:28:33haut de gamme
00:28:34veulent y aller.
00:28:35Alors,
00:28:35ils y vont déjà.
00:28:36Il ne faut pas dire
00:28:36que le commerce n'existe pas.
00:28:37on peut trouver du champagne
00:28:38en Amérique latine.
00:28:39Ils y vont déjà.
00:28:39Là,
00:28:40ils y iront plus facilement.
00:28:41Mais après,
00:28:42je pense que la viande bovine,
00:28:43probablement le lait,
00:28:45d'autres céréales
00:28:46pourraient souffrir
00:28:47de la concurrence
00:28:48avec l'Amérique latine
00:28:48à un moment
00:28:49où nos agriculteurs,
00:28:50on est sur crise sur crise là.
00:28:52Est-ce que leur ajouter ça,
00:28:54c'est répondre à quelque chose,
00:28:55à une de leurs demandes ?
00:28:57Je ne crois pas.
00:28:57Et surtout,
00:28:58même à l'échelle mondiale,
00:28:59la mondialisation
00:29:00est remise en cause
00:29:01et je pense qu'elle est remise
00:29:03en cause aussi
00:29:03pour des raisons
00:29:04qui sont valables.
00:29:05C'est-à-dire,
00:29:05une partie de la population
00:29:06n'en a pas profité,
00:29:08une autre partie
00:29:09se sont attaquées.
00:29:10C'est le cas
00:29:10de l'industrie automobile
00:29:11chez nous,
00:29:11c'est le cas
00:29:12de la filière textile
00:29:12qui se sont attaquées
00:29:13avec des produits comme Chine.
00:29:15Et donc là,
00:29:15est-ce qu'on ne peut pas
00:29:16se poser la question
00:29:16de savoir si ce n'est pas
00:29:17un traité du passé ?
00:29:18Et je dis une dernière chose,
00:29:20c'est que la baisse
00:29:20des droits de douane
00:29:21va nous faire perdre
00:29:22énormément d'argent en Europe
00:29:23parce que des produits
00:29:24d'Amérique latine
00:29:25viennent déjà,
00:29:25la mondialisation existe,
00:29:26ça va nous faire perdre
00:29:26de l'argent.
00:29:27Et en plus,
00:29:28ça va augmenter la circulation
00:29:31ce qui va avoir
00:29:35Est-ce que finalement
00:29:36l'ère du temps
00:29:37à l'échelle de la planète
00:29:38est sous l'impulsion
00:29:38de Donald Trump,
00:29:39dit le libre-échange ?
00:29:40Et de la Chine.
00:29:40On en a fait un peu le tour.
00:29:42Aujourd'hui,
00:29:43c'est le retour
00:29:43du bon vieux droit de douane
00:29:44qui remplit les caisses
00:29:45de l'État.
00:29:47Et on peut même,
00:29:48si on est un peu écolo,
00:29:48dire en plus,
00:29:49tout ça permet de produire
00:29:49un peu plus local,
00:29:50d'arrêter d'acheter son fromage
00:29:52à 8000 kilomètres.
00:29:54Personne n'achète son fromage
00:29:55quasiment à 10 000 kilomètres.
00:29:56En France, non.
00:29:57Il y en a.
00:29:59Je pense très exactement
00:30:01l'inverse,
00:30:01pour vous le dire franchement.
00:30:03Je pense que c'est bien justement
00:30:05parce que les États-Unis
00:30:06se sont engouffrés
00:30:08dans une spirale protectionniste
00:30:10qui confine à la folie
00:30:12que justement,
00:30:13nous devons signer
00:30:15des traités de libre-échange
00:30:16montrés aussi aux États-Unis
00:30:17qu'on est capable
00:30:18de faire du commerce
00:30:19avec d'autres.
00:30:20Les Américains
00:30:20ne veulent plus faire
00:30:21du commerce avec nous.
00:30:22Eh bien, très bien.
00:30:23Eh bien, on va en faire plus
00:30:23avec le Canada.
00:30:24Eh bien, on va en faire plus
00:30:25avec l'Amérique latine.
00:30:26Et je ne voudrais pas quand même
00:30:28qu'on laisse croire
00:30:28que tous nos agriculteurs
00:30:30sont terrorisés
00:30:31par le Mercosur.
00:30:32On a par exemple en France
00:30:33des appellations
00:30:34d'origine contrôlée.
00:30:35Oui, tout à fait.
00:30:36Comme a évoqué la question
00:30:36du champagne.
00:30:37Il y en a beaucoup
00:30:37dans le domaine du vin.
00:30:39Mais ça va être formidable.
00:30:41Et puis dans l'industrie,
00:30:42parce que ce traité,
00:30:43ce n'est pas simplement,
00:30:44je crois que Thomas le disait
00:30:45tout à l'heure,
00:30:45ce n'est pas simplement
00:30:46l'agriculture.
00:30:47C'est aussi d'autres secteurs.
00:30:48C'est l'industrie.
00:30:49Mais ce sont des opportunités
00:30:50formidables
00:30:51qui s'offrent aux Français.
00:30:53Et vous savez,
00:30:53le protectionnisme,
00:30:55c'est un peu un truc
00:30:56de médiocre.
00:30:57On se protège
00:30:58quand on n'a pas confiance.
00:30:59On se protège
00:31:00parce qu'on se dit
00:31:01au fond,
00:31:02nos agriculteurs,
00:31:03ils ne sont pas assez bons.
00:31:04Ils ne peuvent pas exporter
00:31:05en Amérique latine.
00:31:06Je ne suis pas d'accord avec ça.
00:31:08Alors là,
00:31:08on protège effectivement
00:31:09des industries
00:31:10qui sont très concurrencées.
00:31:11On ne protège pas
00:31:11des industries naissantes
00:31:13comme on pourrait le faire
00:31:14avec l'IA
00:31:14parce qu'avec l'Amérique latine,
00:31:15ce n'est pas les mêmes questions.
00:31:16Et nos produits de qualité
00:31:18trouvent des débouchés.
00:31:20C'est-à-dire
00:31:20les BMW,
00:31:21les Mercedes européennes,
00:31:22les produits protégés,
00:31:24mozzarella,
00:31:25Feta,
00:31:25mais y compris champagne,
00:31:26trouvent déjà,
00:31:27à mon avis,
00:31:28des débouchés là-bas
00:31:29puisque ce sont des produits
00:31:30qui sont vus
00:31:31comme des produits de qualité.
00:31:33Maintenant,
00:31:34vraiment,
00:31:35il faut le dire,
00:31:36les Français sont plutôt contre.
00:31:37C'est l'Europe
00:31:38qui négocie tout ça.
00:31:39Il y a une espèce
00:31:39de technostructure
00:31:40qui avance comme ça.
00:31:42Ça, c'était le cas
00:31:42pour le CETA.
00:31:43Et il y a des États
00:31:44dans l'Europe
00:31:45qui ne sont pas d'accord
00:31:45avec ça.
00:31:46Et ça aussi,
00:31:46il faut le respecter.
00:31:47Il ne faut pas
00:31:47que la technostructure
00:31:48continue à avancer
00:31:49et que les États
00:31:51soient obligés ensuite
00:31:52de le rattraper.
00:31:52La France,
00:31:53et par la voix
00:31:54de son président de la République,
00:31:54reste encore opposée
00:31:55à ce traité
00:31:56et donc,
00:31:57il faut respecter ça.
00:31:58Et vous voyez
00:31:58le sondage du jour
00:31:59pour BFM TV
00:32:00par l'Institut Elab.
00:32:0270% des Français
00:32:04qui ne soutiennent pas
00:32:05cet accord
00:32:05sur le Mercosur
00:32:07qui va donc être débattu
00:32:08demain à Bruxelles.
00:32:09On a compris
00:32:10qu'il y avait
00:32:10des luttes d'influence
00:32:12au sein de l'Union européenne.
00:32:13La France,
00:32:14aujourd'hui,
00:32:14par la voix d'Emmanuel Macron
00:32:15dit en l'État,
00:32:15il n'est pas signable.
00:32:17L'Italie est peut-être
00:32:18en train de basculer
00:32:19du côté de la France
00:32:20qui pourrait commencer
00:32:21à constituer
00:32:21une minorité de blocage
00:32:22pour dire non à ce traité.
00:32:24On a compris aussi
00:32:24qu'Ursula von der Leyen
00:32:26veut signer vite,
00:32:27peut-être même
00:32:28dès samedi
00:32:28avec le Brésil.
00:32:29Mais ce qui est intéressant,
00:32:30c'est ce que dit
00:32:31le président brésilien
00:32:32cet après-midi,
00:32:33Lula,
00:32:34qui dit
00:32:34si l'accord de libre-échange
00:32:35entre l'Union européenne
00:32:36et le Mercosur
00:32:36n'est pas signé
00:32:37maintenant,
00:32:38immédiatement,
00:32:39il ne le sera pas
00:32:39sous ma présidence,
00:32:41sa présidence qui s'achève
00:32:42à la fin de l'année prochaine.
00:32:43C'est-à-dire qu'il est possible
00:32:44qu'en fait,
00:32:45le fait de gagner du temps
00:32:46fait qu'à la fin,
00:32:47c'est l'Amérique latine
00:32:49qui va nous dire
00:32:49non, en fait c'est trop tard,
00:32:51ça fait 25 ans
00:32:51que vous nous draguez,
00:32:52on ne veut plus signer
00:32:53maintenant avec vous.
00:32:54Ça va peut-être se finir
00:32:54comme ça.
00:32:55Je trouve que ce serait
00:32:56absolument dramatique
00:32:57et ce serait une occasion manquée.
00:32:59Bon, déjà,
00:33:0070% des Français sont contre
00:33:01mais 99,9%
00:33:02de la classe politique
00:33:03est contre.
00:33:03Donc, je vais vous dire
00:33:04le match de l'opinion
00:33:05il est plié.
00:33:06Après, vous savez,
00:33:06de grandes majorités
00:33:07peuvent avoir tort
00:33:08et des minorités
00:33:08peuvent avoir parfaitement raison.
00:33:10Donc, on fera le bilan
00:33:11de tout ça
00:33:11dans 20 ou 30 ans.
00:33:12Je ne voudrais pas
00:33:13qu'on laisse croire
00:33:17s'occupe de la politique commerciale
00:33:20de nos agriculteurs
00:33:21parce que, pourquoi est-ce qu'en effet
00:33:23elle veut aller vite ?
00:33:24Tout simplement parce que
00:33:25sur 27 pays membres
00:33:26de l'Union Européenne,
00:33:28vous en avez une vingtaine
00:33:29qui est pour,
00:33:29qui est favorable.
00:33:30Alors, la France est contre.
00:33:31Écoutez, très bien.
00:33:32L'Italie, on ne sait pas trop.
00:33:34La Hongrie.
00:33:35Non mais d'accord,
00:33:35ok, on peut citer
00:33:36les 3-4 pays
00:33:37qui ne sont pas complètement pour.
00:33:39Mais l'immense majorité
00:33:41des pays européens
00:33:42y voient une chance
00:33:44de conquête
00:33:45pour nos produits
00:33:46en matière d'exportation.
00:33:48Moi, la question
00:33:48que je me pose
00:33:49en vous écoutant,
00:33:49c'est s'il y a
00:33:50un Thomas Porcher
00:33:51et un Nicolas Bouzou
00:33:52en ce moment même
00:33:52à la télé brésilienne
00:33:53ou argentine
00:33:54qui sont en train
00:33:54de s'inquiéter eux aussi
00:33:55des effets de l'arrivée
00:33:57des voitures françaises
00:33:58sur le marché
00:33:59ou des produits...
00:34:00Moi, je pense
00:34:01qu'ils y voient des débouchés
00:34:02pour leur agriculture
00:34:03mais pour d'autres
00:34:03produits industriels,
00:34:04ils se disent
00:34:05qu'ils vont avoir du mal
00:34:05à créer une industrie
00:34:08qui puisse un jour
00:34:09concurrencer
00:34:09les industries européennes
00:34:11comme ça a été le cas
00:34:11par exemple
00:34:12des industries chinoises.
00:34:14Et ils savent très bien
00:34:16se dévergent chez eux
00:34:17comme c'est le cas
00:34:18déjà de l'industrie américaine.
00:34:20Ça va être compliqué
00:34:20pour eux
00:34:21et ça va être en fait
00:34:22des sous-traitants
00:34:22d'une partie
00:34:23des industries européennes
00:34:24et des industries
00:34:25comme ils sont déjà
00:34:26avec les industries américaines.
00:34:27Mais en fait,
00:34:29nos agriculteurs
00:34:30qui font un travail formidable,
00:34:32leur problème,
00:34:33c'est pas les traités
00:34:34de libre-échange.
00:34:35Le problème,
00:34:35c'est qu'il y a
00:34:35beaucoup trop de normes.
00:34:36Le problème,
00:34:37c'est qu'il y a
00:34:37beaucoup trop de contraintes.
00:34:38Le problème,
00:34:39c'est qu'ils ne gagnent
00:34:39pas assez d'argent.
00:34:40Le problème,
00:34:41c'est qu'il y a
00:34:41beaucoup trop de charges.
00:34:42Le problème,
00:34:43c'est qu'on ne regarde
00:34:44jamais les problèmes
00:34:46fondamentaux
00:34:47dont souffrent
00:34:48nos agriculteurs.
00:34:49On ne les regarde jamais
00:34:50et donc,
00:34:50on fait diversion
00:34:51en permanence.
00:34:52Et d'ailleurs,
00:34:52au passage,
00:34:53je veux dire,
00:34:54pourquoi est-ce qu'on parle
00:34:55du Mercosur en ce moment ?
00:34:56Parce qu'il y a un petit sommet
00:34:57européen demain.
00:34:58Non, non,
00:34:59c'est pas que pour ça.
00:34:59C'est parce que
00:35:00nos agriculteurs aujourd'hui
00:35:01connaissent une situation
00:35:02très difficile
00:35:03avec une situation
00:35:05endémique
00:35:06dans un certain nombre
00:35:07de troupeaux d'élevage
00:35:08et que,
00:35:10en réalité,
00:35:11pour
00:35:11les soulager
00:35:13ou pour,
00:35:13entre guillemets,
00:35:14faire passer la pilule
00:35:15de mesures qui sont
00:35:15très difficiles,
00:35:17nécessaires mais difficiles
00:35:17en matière d'abattage,
00:35:18on leur dit,
00:35:19en contrepartie,
00:35:20on va repousser le Mercosur.
00:35:21Vous voyez l'espèce
00:35:22de gloubigouba intellectuel
00:35:24qu'on est en train de faire.
00:35:25Non, mais ils étaient
00:35:25quand même largement opposés.
00:35:27Oui, c'est vrai.
00:35:27Ils savent très bien
00:35:28que dans un contexte
00:35:28de mondialisation,
00:35:30s'affronter avec des normes
00:35:31sociales et environnementales
00:35:32différentes,
00:35:33ils risquent de perdre.
00:35:34Ça, ils le savent très bien.
00:35:35Donc, il faut soit dire
00:35:36on arrête la mondialisation
00:35:37en partie,
00:35:38soit on change les normes.
00:35:39Mais si on fait la mondialisation
00:35:40et que les normes restent,
00:35:41là, la concurrence est déloyale.
00:35:42Moi, je veux qu'on change les normes
00:35:43parce que la vocation
00:35:44de notre agriculture...
00:35:44Moi, c'est l'inverse.
00:35:46Je sais,
00:35:46mais la vocation
00:35:47de notre agriculture,
00:35:48pour moi,
00:35:48ce n'est pas d'avoir
00:35:49de plus en plus de normes,
00:35:50de plus en plus de protections
00:35:51et puis on se replie
00:35:52de plus en plus
00:35:53parce que le localisme,
00:35:54parce que les étrangers,
00:35:55ça ne va pas
00:35:56et puis tout ça,
00:35:56ça va se terminer
00:35:57où on aura
00:35:58l'agriculture hexagonale
00:35:59qui restera confinée
00:36:00dans l'hexagone.
00:36:01Moi, j'ai une autre vision
00:36:02pour notre agriculture.
00:36:02Moi, mon agriculture,
00:36:03je ne la vois pas
00:36:04pour qu'elle aille alimenter
00:36:04le reste de la planète
00:36:05avec des normes basses.
00:36:06Moi, je veux qu'elle augmente
00:36:07en qualité
00:36:08et qu'elle puisse servir
00:36:10la souveraineté alimentaire française.
00:36:11Ce qu'elle a perdu
00:36:12ces dernières années.
00:36:13Et on va surveiller,
00:36:13évidemment,
00:36:14ce qui se passe à Bruxelles
00:36:15à partir de ce soir
00:36:16et notamment demain.
00:36:18Réunion des chefs d'État
00:36:19et de gouvernement
00:36:20sous pression
00:36:21parce que vous savez
00:36:21que notamment en France,
00:36:23les tracteurs de la FNSEA
00:36:24ont prévu de se déplacer
00:36:25jusqu'à Bruxelles.
00:36:26On attend 10 000 agriculteurs
00:36:27quasiment sous les fenêtres
00:36:31donc vraiment réunion sous tension
00:36:32des chefs d'État et de gouvernement.
00:36:33On suivra tout ça,
00:36:34évidemment, sur BFM TV.
00:36:36Deuxième débat ce soir, messieurs.
00:36:37On va parler de nous,
00:36:38on va parler de notre espérance de vie
00:36:40ici en France.
00:36:41Les derniers chiffres de l'INSEE
00:36:42sont tombés.
00:36:43D'abord, question toute simple.
00:36:43Est-ce que vous connaissez
00:36:44l'espérance de vie aujourd'hui
00:36:46des hommes et des femmes en France,
00:36:47tous les deux ?
00:36:48Oui, parce que vous avez travaillé ce débat.
00:36:49Oui, c'est de l'être 80 pour les hommes
00:36:51et 84 pour les femmes.
00:36:52Si vous aviez de bons yeux,
00:36:53vous verriez,
00:36:53c'est sur l'écran juste en bas de vous.
00:36:55Pas très loin.
00:36:5580 pour les hommes,
00:36:5785 et demi pour les femmes.
00:36:59Il y a un autre chiffre
00:37:00qui a retenu notre attention,
00:37:02c'est que l'écart se creuse
00:37:03sur l'espérance de vie
00:37:04entre les plus riches
00:37:05et les plus pauvres.
00:37:06Les hommes riches vivent
00:37:0813 ans de plus
00:37:09que les hommes pauvres.
00:37:11Les femmes riches vivent
00:37:12quasiment 9 ans de plus
00:37:14que les femmes pauvres.
00:37:16Pourquoi c'est intéressant
00:37:17et quelle leçon vous en tirez,
00:37:18Thomas Porcher ?
00:37:20On en tire la leçon
00:37:22que tout le monde connaît,
00:37:23c'est qu'il y a des fortes inégalités
00:37:24sociales en France.
00:37:25Ces inégalités se répercutent
00:37:26sur les inégalités d'accès aux soins
00:37:28et in fine les inégalités
00:37:29d'espérance de vie.
00:37:31C'est pour ça que
00:37:32quand on sait ça,
00:37:34si on fait une réforme de la retraite,
00:37:35on dit qu'on rajoute
00:37:36deux ans comme ça en plus.
00:37:37On sait très bien
00:37:38que ces deux ans
00:37:38vont être perçus
00:37:39de manière complètement inégale
00:37:41dans la population
00:37:41parce qu'il y a des gens
00:37:42qui ont des bonnes situations,
00:37:43qui vont continuer de faire
00:37:44beaucoup plus longtemps
00:37:46à travailler
00:37:46parce que ça leur plaît,
00:37:47parce qu'ils vont avoir un bonus
00:37:48et d'autres
00:37:49à qui on va voler
00:37:50deux ans
00:37:51de vie à la retraite
00:37:54face à la mort.
00:37:55Et donc,
00:37:55il y a une vraie inégalité
00:37:56de ce point de vue-là.
00:37:58Vous êtes d'accord, Nicolas Bouzou ?
00:38:00Je ne suis pas sûr
00:38:01d'être d'accord
00:38:01sur le diagnostic.
00:38:03C'est-à-dire que
00:38:03je pense que
00:38:05Thomas nous dit
00:38:06qu'au fond,
00:38:07il y a de grandes différences
00:38:08d'espérance de vie
00:38:09parce qu'en France,
00:38:09il y a des inégalités
00:38:10d'accès à la santé,
00:38:11au système de santé
00:38:12parce que les plus riches
00:38:13ont un meilleur accès
00:38:14au système de santé.
00:38:15Oui, c'est ça.
00:38:16Je pense que,
00:38:18bien sûr,
00:38:18ce sont des choses
00:38:19qui existent.
00:38:20Il n'empêche,
00:38:21en France,
00:38:22vous souffrez d'un cancer,
00:38:23par exemple,
00:38:24vous allez dans un centre
00:38:25de lutte contre le cancer.
00:38:27Il y en a un
00:38:27à quelques kilomètres d'ici
00:38:29qui s'appelle
00:38:29Gustave Roussy.
00:38:30Il y en a dans
00:38:31toutes les régions de France.
00:38:32Quelle que soit
00:38:33votre condition sociale,
00:38:35vous êtes pris
00:38:36et vous bénéficiez
00:38:37de quasiment
00:38:38les meilleurs traitements
00:38:39au monde.
00:38:39Nous sommes d'accord.
00:38:40Et c'est une bonne chose.
00:38:42Et donc,
00:38:42en réalité,
00:38:43ces inégalités
00:38:45viennent en très grande partie
00:38:46du fait que
00:38:48plus on est haut
00:38:51dans l'échelle sociale
00:38:52en France,
00:38:53plus les messages
00:38:54de prévention
00:38:55nous atteignent.
00:38:55Et à l'inverse,
00:38:56on sait très bien
00:38:57en matière de prévention
00:38:58qu'on a beaucoup de mal
00:38:59à atteindre
00:39:00les populations
00:39:01qui sont les plus défavorisées.
00:39:02Et je vais prendre
00:39:03l'exemple
00:39:04le plus emblématique
00:39:05qui soit,
00:39:06la cigarette.
00:39:07Il n'y a rien
00:39:07de plus mortifère
00:39:08pour la santé
00:39:09que de fumer
00:39:09en matière de prévention.
00:39:10Il n'y a rien de pire.
00:39:12Et on sait
00:39:12que ce sont les plus pauvres.
00:39:13Et vous prenez
00:39:14les demandeurs d'emploi,
00:39:15les demandeurs d'emploi
00:39:16fument beaucoup plus
00:39:17que les autres.
00:39:18Donc,
00:39:19là où je pourrais
00:39:20me retrouver
00:39:20avec Thomas,
00:39:22c'est qu'en effet,
00:39:23on doit concentrer
00:39:24un effort de prévention
00:39:26sur ceux
00:39:26de notre société,
00:39:27celles et ceux
00:39:28qui sont les plus vulnérables
00:39:29économiquement
00:39:30et socialement.
00:39:31Et ça,
00:39:31on n'arrive pas
00:39:32à le faire.
00:39:33La question
00:39:33de l'alimentation,
00:39:35la question
00:39:35de la cigarette,
00:39:36la question
00:39:36de l'exercice.
00:39:37il y a plus de moyens.
00:39:38Bien sûr.
00:39:39Évidemment,
00:39:40on est entièrement d'accord.
00:39:41Est-ce que vous suivez Thomas aussi
00:39:42quand il dit tout ça
00:39:43de nous poser question
00:39:43sur l'âge de départ
00:39:45à la retraite ?
00:39:46Écart de 13 ans,
00:39:47par exemple,
00:39:48entre les hommes
00:39:48les plus riches
00:39:48et les plus pauvres.
00:39:49Il faudrait finalement
00:39:50adapter le système
00:39:50de retraite
00:39:51à la poisson revenu.
00:39:52Thomas en profite
00:39:53pour nous faire son truc.
00:39:55Il n'a pas encore parlé
00:39:55de la taxe Zuckman
00:39:56au bout d'un quart d'heure.
00:39:58On y était presque.
00:39:59On y arrive.
00:40:00Non, parce qu'en réalité,
00:40:01la question de la pénibilité,
00:40:03oui, bien sûr.
00:40:04C'est-à-dire que des métiers
00:40:05qui sont très difficiles
00:40:07physiquement
00:40:08et dans lesquels
00:40:09l'espérance de vie
00:40:10est plus faible
00:40:11que dans d'autres,
00:40:12oui, bien évidemment.
00:40:13On est entièrement d'accord.
00:40:14Oui, bien évidemment.
00:40:15Il ne faut pas qu'ils partent
00:40:16en retraite à 67 ans.
00:40:18Je suis entièrement d'accord.
00:40:19Mais c'est déjà le cas.
00:40:20C'est déjà en réalité
00:40:22dans notre système de retraite.
00:40:23Mais ce que nous dit
00:40:24l'étude qui a interdit
00:40:25c'est intéressant
00:40:25parce qu'elle regarde
00:40:26deux périodes
00:40:272012-2016
00:40:28et 2020-2024.
00:40:29Elle nous dit déjà
00:40:30la différence d'espérance de vie
00:40:32entre ces deux périodes
00:40:32n'est pas énorme.
00:40:33Elle est très très faible.
00:40:34On grignote encore
00:40:35un tout petit peu.
00:40:36Elle n'a pas grand-chose.
00:40:37Quand on prend deux ans
00:40:38alors qu'on n'a gagné
00:40:39que quelques mois
00:40:40et moi je pense que
00:40:41si on affinait
00:40:42et qu'on regardait
00:40:42l'espérance de vie
00:40:44à 60 ans
00:40:45entre ces deux périodes
00:40:46je pense que ça n'a
00:40:47quasiment pas bougé.
00:40:48Donc ça, c'est intéressant
00:40:49parce qu'il y a toujours
00:40:50ce discours de dire
00:40:50on vit plus longtemps
00:40:52donc il faut travailler plus longtemps.
00:40:53ce n'est pas si évident
00:40:54pour tout le monde
00:40:54et après il y a d'autres chiffres
00:40:55qui m'ont assez marqué
00:40:56c'est quand on dit par exemple
00:40:57que quelqu'un de 50 ans
00:40:58a 7 fois plus de chances
00:41:00de risques
00:41:01de mourir
00:41:02que quand il est pauvre
00:41:03que quand il est très riche.
00:41:04Ça c'est impressionnant
00:41:04donc ça, effectivement
00:41:05il y a peut-être
00:41:06les préventions
00:41:07qui n'atteignent pas
00:41:07les populations
00:41:08les plus fragiles
00:41:08de la même façon
00:41:09et vous avez raison là-dessus
00:41:11après il y a
00:41:12l'alimentation
00:41:13la qualité de vie
00:41:14l'accès aux soins
00:41:15les déserts médicaux
00:41:17voilà
00:41:17plus vous vivez
00:41:18dans des grandes villes
00:41:19moins vous avez
00:41:19de déserts médicaux.
00:41:22Si on peut se permettre
00:41:23je sais que ça ne se fait pas
00:41:24dans les médias
00:41:25ça ne se fait pas
00:41:26dans le débat public
00:41:27mais de voir un tout petit peu
00:41:28les bonnes nouvelles
00:41:29et le verre à moitié plein
00:41:3085 ans d'espérance de vie
00:41:34en moyenne pour les femmes
00:41:35c'est des chiffres
00:41:35les plus élevés
00:41:36en moyenne
00:41:37ça veut dire qu'un très grand nombre
00:41:39de nos concitoyennes
00:41:40c'est-à-dire quelqu'un
00:41:41qui naît aujourd'hui
00:41:42peut espérer vivre
00:41:43jusqu'à 85
00:41:43mais c'est en moyenne
00:41:44ça veut dire pour beaucoup
00:41:46de femmes
00:41:4890, 95, 100 ans
00:41:50donc je veux dire
00:41:51c'est quand même
00:41:52une formidable nouvelle
00:41:53et ça veut dire aussi
00:41:54que tout ne va pas mal
00:41:55dans nos pays
00:41:55Oui la bonne nouvelle
00:41:56et là je rejoindrai Nicolas
00:41:57sur ce point-là
00:41:58c'est effectivement
00:41:59que chez nous encore
00:42:00nous avons un accès aux soins
00:42:01avec la sécurité sociale
00:42:03et ça sera peut-être
00:42:03le troisième débat
00:42:04qui prend 100%
00:42:05des maladies les plus difficiles
00:42:06je vous laisse
00:42:07qui prend 100%
00:42:09des maladies les plus difficiles
00:42:10et donc c'est une bonne nouvelle
00:42:12et c'est ce qui explique
00:42:12peut-être que nous avons
00:42:13une espérance de vie
00:42:13au-dessus des stages
00:42:14Je suis tout doucement
00:42:14en train de me faire
00:42:15grand remplacer par Thomas Porcher
00:42:16Voilà c'est ça
00:42:16L'autre info de la semaine
00:42:18c'est pas forcément
00:42:18une bonne nouvelle
00:42:19là pour le coup
00:42:19c'est la hausse des mutuelles
00:42:21les chiffres sont tombés
00:42:21cette semaine
00:42:22les mutuelles devront augmenter
00:42:23de 4 à 5% l'an prochain
00:42:25si on regarde
00:42:25les 5 dernières années
00:42:27c'est une hausse
00:42:27de plus de 20% au total
00:42:29pour les tarifs
00:42:29des mutuelles
00:42:31est-ce qu'on se fait
00:42:32un tout petit peu avoir ?
00:42:33Non je ne crois pas
00:42:34C'est beaucoup plus
00:42:35que l'inflation
00:42:36Oui c'est beaucoup plus
00:42:37que l'inflation
00:42:37mais c'est le rythme
00:42:38de l'augmentation
00:42:38des dépenses de santé
00:42:39c'est-à-dire que
00:42:40dans un pays
00:42:41dans lequel la population
00:42:42est de plus en plus âgée
00:42:43dans lequel il y a
00:42:43de plus en plus
00:42:44de maladies chroniques
00:42:45des cancers
00:42:46des diabètes
00:42:47des maladies neurodégénératives
00:42:49un pays dans lequel
00:42:50les gens aussi
00:42:51prennent de plus en plus
00:42:52soin de leur santé
00:42:53il est logique
00:42:54qu'on ait des dépenses
00:42:55de santé qui augmentent
00:42:56donc nos dépenses de santé
00:42:57elles augmentent
00:42:58de 3 à 4%
00:42:59et donc les mutuelles
00:43:00augmentent leurs cotisations
00:43:01de 3 à 4%
00:43:02le vrai sujet
00:43:03Mais elles cherchent
00:43:03à moins rembourser
00:43:04Non mais le vrai sujet
00:43:05mais la sécu aussi
00:43:07et elle transfère
00:43:08un certain nombre de choses
00:43:09justement vers les mutuelles
00:43:10la vraie question
00:43:11le vrai sujet
00:43:12sur lequel on devrait
00:43:13travailler
00:43:13c'est de se dire
00:43:14mais au fond
00:43:14comment est-ce qu'on peut
00:43:15réorganiser notre système
00:43:17de soins
00:43:17faire en sorte
00:43:18qu'il soit plus efficace
00:43:19et faire aussi d'ailleurs
00:43:20davantage de prévention
00:43:21pour que
00:43:21on maîtrise mieux
00:43:22nos dépenses de santé
00:43:23Je rejoins Nicolas
00:43:24Je rejoins Nicolas
00:43:27mais pas avec la même façon
00:43:27parce que Nicolas
00:43:28c'est un adepte de la simplification
00:43:29et il a raison
00:43:30et bien là la simplification
00:43:31il faudrait se demander
00:43:32pourquoi dans un pays
00:43:33comme la France
00:43:33quand on va chez le médecin
00:43:34on doit en rendre compte
00:43:36à deux organismes
00:43:37la sécu
00:43:38qui fait 80%
00:43:39des dépenses de santé
00:43:39à peu près
00:43:40et les mutuelles
00:43:41ce qui donne du travail
00:43:42en plus aussi aux médecins
00:43:43pour le coup
00:43:43et vous savez que
00:43:44les coûts de gestion
00:43:45des mutuelles
00:43:46sont bien plus élevés
00:43:47que les coûts de gestion
00:43:48de l'assurance maladie
00:43:49parce qu'ils ont plusieurs offres
00:43:50les coûts de gestion
00:43:51de la santé
00:43:51de manière globale
00:43:52c'est 14 milliards
00:43:52vous avez 7 milliards
00:43:53pour la sécu
00:43:54qui fait 80%
00:43:55des dépenses
00:43:56et 7 milliards
00:43:57pour les autres
00:43:57qui font à peine
00:43:5812-13%
00:43:59des dépenses
00:44:00donc là
00:44:01il y a une vraie question
00:44:01sur le 100% sécu
00:44:03qui coûterait probablement
00:44:04moins cher
00:44:05pour les patients
00:44:06que d'avoir des mutuelles
00:44:08qui augmentent tout le temps
00:44:09et qui veulent de moins en moins
00:44:10rembourser
00:44:10et d'ailleurs cette question
00:44:11est de plus en plus
00:44:12dans des rapports aussi
00:44:13ça c'est un vrai clivage idéologique
00:44:14Thomas il pense que
00:44:16s'il n'y a qu'un seul organisme
00:44:18géant
00:44:18gigantesque
00:44:19une espèce de gosse plan
00:44:21et bien c'est mieux
00:44:22et bien je ne suis pas d'accord
00:44:23ça m'étonne ça
00:44:25très bien
00:44:25je pense que c'est très bien
00:44:29d'avoir la sécurité sociale
00:44:30qui rembourse quand même
00:44:31beaucoup de choses
00:44:31en effet dans notre pays
00:44:33et les mutuelles
00:44:34c'est pas que les mutuelles
00:44:35d'ailleurs c'est des mutuelles
00:44:36des assurances
00:44:36des institutions de prévoyance
00:44:38voilà
00:44:38et quand vous êtes dans une entreprise
00:44:40les entreprises
00:44:40elles peuvent choisir
00:44:41leur mutuelle
00:44:42je pense que c'est bien
00:44:43qu'il y ait une diversité
00:44:44et de la concurrence
00:44:45moi ce qui me dérange
00:44:46chez les mutuelles
00:44:46c'est qu'il y a une grosse partie
00:44:47aussi qui va dans la publicité
00:44:48dans la santé
00:44:50ce qu'on doit être dans la publicité
00:44:50parce que
00:44:51je veux dire
00:44:51sur 100 que vous donnez de mutuelles
00:44:52il y a 8 qui vont dans le marketing
00:44:54la publicité
00:44:54ça devrait aller dans le soin
00:44:56dans la santé
00:44:57c'était un organisme 100% public
00:44:58il n'y a pas de publicité
00:44:59parce que c'est 100% public
00:45:00donc les frais de gestion
00:45:01sont moins chers
00:45:02et il n'y a pas de publicité
00:45:02quand on paye 100 euros
00:45:03à sa mutuelle
00:45:03on n'a pas envie que ce soit
00:45:04pour voir des pubs
00:45:05à la télé
00:45:05l'État
00:45:08les pouvoirs publics
00:45:08l'assurance maladie
00:45:09fait aussi de la pub
00:45:10de temps en temps
00:45:11donc n'importe quel organisme
00:45:12fait un peu de la pub
00:45:13et se fait connaître
00:45:15mais de toute façon
00:45:16cette idée
00:45:17c'est comme si vous me disiez
00:45:18il y a plusieurs constructeurs
00:45:20automobiles en France
00:45:21ça ne va pas
00:45:22parce que si il y en avait qu'un
00:45:22il y en aurait un seul
00:45:23qui ferait de la pub
00:45:24un seul qui ferait de la pub
00:45:24tout serait mieux
00:45:25moi je préfère qu'il y en ait plusieurs
00:45:26merci à tous les deux
00:45:28merci beaucoup Thomas Porcher
00:45:29merci beaucoup Nicolas Bouzou
00:45:30par les voitures
00:45:31on va en parler justement
00:45:32avec ce qui s'est passé
00:45:33ces dernières heures
00:45:34à Bruxelles
00:45:35ce coup de frein
00:45:36décidé par l'Union Européenne
00:45:37vous savez que depuis
00:45:38plusieurs années
00:45:39il était prévu
00:45:39que l'Europe abandonne
00:45:42les moteurs thermiques
00:45:43en 2035
00:45:44dans 10 ans
00:45:44c'est fini désormais
00:45:45fini le tout électrique
00:45:47le bon vieux moteur thermique
00:45:48fait de la résistance
00:45:49et ça fait bondir
00:45:49les écologistes
00:45:50bonsoir Yannick Jadot
00:45:51bonsoir
00:45:51sénateur écologiste de Paris
00:45:53vous nous direz pourquoi
00:45:54dans un instant
00:45:55vous êtes contre
00:45:56cette marche arrière de l'Europe
00:45:57bonsoir Luc Châtel
00:45:58bonsoir
00:45:59vous représentez la filière automobile
00:46:00vous êtes président
00:46:01de la plateforme automobile
00:46:02qui regroupe 4000 entreprises
00:46:04du secteur
00:46:04ancien ministre également
00:46:05de l'industrie
00:46:06avant de vous donner la parole
00:46:07je vais me tourner vers
00:46:08Daniel Cohn-Bendit
00:46:09qui était avec nous
00:46:09comme chaque mercredi
00:46:11ancien député européen
00:46:13vous êtes en duplex
00:46:14depuis l'Allemagne
00:46:15où vous vivez
00:46:15l'Allemagne qui a gagné
00:46:17dans ce bras de fer
00:46:17Danny
00:46:18est-ce que vous comprenez
00:46:19pourquoi l'Europe
00:46:20a fait machine arrière ?
00:46:21Non
00:46:22et je trouve que c'est
00:46:23un scandale
00:46:24enfin un scandale
00:46:25c'est une erreur fondamentale
00:46:27et l'erreur
00:46:28elle a été commise
00:46:29entre autres
00:46:30par l'industrie automobile
00:46:32allemande
00:46:33ils ont complètement raté
00:46:34la transition électrique
00:46:36complètement
00:46:37et ils se sont retrouvés
00:46:39complètement dépassés
00:46:40par les Chinois
00:46:41qui ont aujourd'hui
00:46:43sont à la conquête
00:46:44du marché
00:46:45non seulement allemand
00:46:46mais européen
00:46:47pour la simple raison
00:46:49qu'ils ont misé
00:46:50sur des grosses cylindrées
00:46:51qui effectivement
00:46:52ne peuvent pas
00:46:53conquérir le marché
00:46:54et donc aujourd'hui
00:46:56en donnant ce signe
00:46:58de reculer
00:46:58et bien on dit
00:47:00à l'industrie
00:47:00ne vous en faites pas
00:47:02c'est pas si grave
00:47:03et si on recule une fois
00:47:05on pourra reculer
00:47:05deux fois
00:47:06donc on va continuer
00:47:08à rater
00:47:08la transition écologique
00:47:10donc les Chinois
00:47:11vont continuer
00:47:12à envahir le marché
00:47:14et à conquérir le marché
00:47:16et je crois que
00:47:17si vous voulez
00:47:18tout le monde est d'accord
00:47:20ou devrait être d'accord
00:47:21que le réchauffement climatique
00:47:23ça existe
00:47:24il faut être Trump
00:47:25il faut être l'extrême droite
00:47:26pour dire
00:47:27mais non c'est pas si grave
00:47:28Trump a même déclaré
00:47:29que ça n'existe pas
00:47:30l'extrême droite
00:47:31dit à peu près
00:47:31la même chose en Europe
00:47:32et je trouve que
00:47:34face à l'accélération
00:47:36du réchauffement climatique
00:47:37prendre une telle décision
00:47:39c'est insinuer
00:47:41ne vous en faites pas
00:47:42les enfants
00:47:42c'est pas si grave
00:47:43et je crois donc
00:47:44c'est une erreur fondamentale
00:47:46que va payer l'industrie
00:47:48que vont payer
00:47:49les marques allemandes
00:47:51et déjà
00:47:51des spécialistes nous disent
00:47:53sur les grandes marques allemandes
00:47:54il y en aura au moins deux
00:47:55qui vont disparaître
00:47:56dans les 15 ans
00:47:57voilà le résultat
00:47:59des erreurs de décision
00:48:01telles qu'elles viennent d'être prises
00:48:02merci Daniel Kohn-Mendik
00:48:03Luc Châtel
00:48:04comme disait un président
00:48:05que vous avez servi
00:48:06il y a quelques années
00:48:06l'écologie ça commence à bien faire
00:48:08c'est ça
00:48:08c'est ça cette décision
00:48:09pas du tout
00:48:10l'industrie automobile
00:48:12a une mission
00:48:14c'est de décarboner
00:48:15les transports
00:48:16et elle n'a pas attendu
00:48:17les règlements européens
00:48:18pour commencer
00:48:19vous savez que les véhicules
00:48:21que vous trouvez aujourd'hui
00:48:22dans les concessions automobiles
00:48:23elles émettent
00:48:24deux fois moins de CO2
00:48:25qu'à 20 ans
00:48:26je regardais avant de venir
00:48:28les émissions de CO2
00:48:29en France
00:48:30des véhicules vendus
00:48:31aujourd'hui
00:48:33sont à moins 22%
00:48:34par rapport à 2020
00:48:36donc il y a des efforts
00:48:37considérables qui sont faits
00:48:39et nous voulons des solutions
00:48:40et je vais plus loin
00:48:41on n'attend pas le pacte vert
00:48:43pour que les voitures
00:48:43puissent moins
00:48:44c'est ça
00:48:44c'est que l'électrique
00:48:46est une très bonne solution
00:48:47pour décarboner
00:48:48oui
00:48:49et d'ailleurs
00:48:50toute la filière
00:48:51investit massivement
00:48:53dans l'électrique
00:48:54en Europe
00:48:54c'est plusieurs centaines
00:48:55de milliards d'euros
00:48:56il y a aujourd'hui
00:48:574 gigafactory
00:48:58en France
00:49:01ouverte
00:49:02ou à venir
00:49:02vous avez des investissements
00:49:04dans les moteurs électriques
00:49:05il y a aujourd'hui
00:49:06un véhicule électrique
00:49:08à tous les niveaux
00:49:09des gammes
00:49:10des constructeurs
00:49:10ce qui n'était pas le cas
00:49:11il y a 5 ans
00:49:12donc le sujet
00:49:13n'est absolument pas celui-là
00:49:14et je suis ravi
00:49:15que dans le règlement
00:49:17le projet de règlement
00:49:19qui va être ensuite
00:49:20sur le trilogue
00:49:21qui a été présenté hier
00:49:22par la commission
00:49:23il y ait
00:49:23de nombreuses dispositions
00:49:25en faveur de l'électrique
00:49:26ce qu'on appelle
00:49:27le battery booster
00:49:28où la commission
00:49:29propose justement
00:49:30des aides
00:49:31pour accélérer l'électrique
00:49:32donc le sujet
00:49:33ce n'est pas celui-là
00:49:34le sujet
00:49:35c'est est-ce qu'on veut
00:49:36qu'il y ait encore
00:49:36une industrie automobile
00:49:37dans 5 ans en Europe
00:49:38c'est ça la question
00:49:38la réponse de Yannick Jadot
00:49:40si je résume
00:49:41on avance
00:49:41à notre rythme
00:49:42sur l'électrique
00:49:43et si on avance
00:49:44plus vite
00:49:44il n'y aura plus d'industrie
00:49:45de toute façon
00:49:46en Europe
00:49:47pour la défendre
00:49:47dans quelques années
00:49:48Yannick Jadot
00:49:48cet argument-là
00:49:49est-ce que vous l'acceptez
00:49:50ou pas ?
00:49:51c'est exactement l'inverse
00:49:52en fait
00:49:52bon un
00:49:53il faut quand même rappeler
00:49:54on va avoir le débat
00:49:55sur l'industrie
00:49:55parce qu'il est passionnant
00:49:56il faut quand même rappeler
00:49:57que c'est une très mauvaise nouvelle
00:49:59pour le climat
00:49:59c'est une très mauvaise nouvelle
00:50:01pour la pollution de l'air
00:50:02en France
00:50:03les particules fines
00:50:04c'est quand même
00:50:08mais c'est surtout
00:50:09une catastrophe
00:50:11pour l'industrie automobile
00:50:12quelle est la situation ?
00:50:13l'industrie automobile
00:50:14traverse une crise
00:50:16extrêmement grave
00:50:17extrêmement grave
00:50:18tout le monde est d'accord là-dessus ?
00:50:19tout le monde est d'accord
00:50:20mais c'est
00:50:20pour deux raisons
00:50:21je cherche des points d'accord
00:50:24non mais pour deux raisons principales
00:50:25c'est l'affaissement
00:50:27de la demande
00:50:27de véhicules neufs
00:50:29en Europe
00:50:30incontestablement
00:50:31et puis pendant longtemps
00:50:32nos constructeurs
00:50:33sont dits
00:50:34le marché chinois
00:50:35c'est l'Eldorado
00:50:36et de fait
00:50:38c'est maintenant
00:50:39les constructeurs chinois
00:50:40qui satisfont essentiellement
00:50:42la demande chinoise
00:50:43en véhicules
00:50:44donc on a
00:50:45un affaissement
00:50:46la question c'est
00:50:47puisqu'on sait
00:50:48puisque tout le monde
00:50:49est d'accord
00:50:49pour dire que
00:50:50le véhicule de demain
00:50:53c'est le véhicule électrique
00:50:54est-ce que l'Europe
00:50:55qui a dix ans de retard
00:50:57sur la Chine
00:50:57essaye de rattraper
00:50:59la Chine
00:51:00met le paquet
00:51:02sur les véhicules électriques
00:51:03et des véhicules électriques
00:51:05abordables
00:51:06que les classes moyennes
00:51:07et populaires
00:51:08peuvent se payer
00:51:09ou est-ce que
00:51:10voyant les Chinois devant
00:51:11on met le pied
00:51:12sur le frein
00:51:13et on se met
00:51:13sur le bas-côté
00:51:14et les évaluations
00:51:16qui sont faites
00:51:16aujourd'hui
00:51:17sur la proposition
00:51:18de recul
00:51:19parce que la France
00:51:20combat cette proposition
00:51:21de recul
00:51:22la France a dit
00:51:23la proposition de recul
00:51:25c'est de sortir
00:51:26de sortir
00:51:27bon peu importe
00:51:29mais c'est important
00:51:30ce que je peux réagir
00:51:31la France
00:51:33la France
00:51:33la Belgique
00:51:35on dit
00:51:35puisque la proposition
00:51:37de la commission européenne
00:51:38c'est de passer
00:51:39de 100%
00:51:40à 90%
00:51:42de réduction
00:51:43de nos émissions
00:51:43de gaz à effet de serre
00:51:44sur les véhicules neufs
00:51:46attention
00:51:46on parle de l'avant
00:51:47de véhicules neufs
00:51:48en 2035
00:51:49la France a dit
00:51:51nous allons bloquer
00:51:52la décision
00:51:52de la commission
00:51:53c'est inexact
00:51:55puisque le président
00:51:56de la république
00:51:57a fait un communiqué
00:51:57hier soir
00:51:58qui dit
00:51:59qu'il trouve
00:52:00cet accord
00:52:01équilibré
00:52:02et que
00:52:02la France
00:52:03a soutenu
00:52:04au conseil
00:52:05hier
00:52:06la proposition
00:52:07de la commission
00:52:09donc
00:52:10c'est pas le sujet
00:52:11le sujet c'est
00:52:12encore une fois
00:52:13est-ce qu'on est capable
00:52:14d'avoir
00:52:14dans 5 ans
00:52:15encore une industrie automobile
00:52:16c'est un peu curieux
00:52:17de nous expliquer
00:52:18qu'il faut choisir
00:52:20la technologie
00:52:20de ceux qui ont
00:52:2110 ans d'avance
00:52:22sur nous
00:52:22pour aller plus vite
00:52:23avec eux
00:52:24pour les rattraper
00:52:25alors que
00:52:25oui mais
00:52:26vous avez oublié
00:52:28une chose
00:52:28dans votre raisonnement
00:52:29c'est qu'à la fin
00:52:30si on veut
00:52:31qu'il y ait encore
00:52:32des voitures
00:52:33qui se vendent
00:52:33et donc
00:52:34qu'il y ait une industrie automobile
00:52:34il faut qu'il y ait des gens
00:52:35qui les achètent
00:52:36c'est tout simple
00:52:37on nous demande aujourd'hui
00:52:38de produire des voitures
00:52:39que les gens n'achètent pas
00:52:40et si le marché
00:52:42si le marché
00:52:42c'est moins terminé
00:52:43on va en débarque
00:52:44si le marché
00:52:44s'est contracté
00:52:45autant
00:52:46je rappelle qu'en Europe
00:52:47on a un marché
00:52:48qui est moins 30%
00:52:50de ce qu'il était
00:52:51en 2020
00:52:52en France
00:52:53on va vendre
00:52:54on va produire
00:52:55cette année
00:52:563 fois moins de voitures
00:52:57qu'il y a 20 ans
00:52:581 million de véhicules
00:53:00de moins
00:53:00qu'il y a 5 ans
00:53:01donc l'industrie automobile
00:53:03elle est en train de mourir
00:53:03c'est intéressant
00:53:05pardon
00:53:06elle est en train de mourir
00:53:07on nous demande
00:53:07de fabriquer des voitures
00:53:08qu'aujourd'hui
00:53:09les gens n'achètent pas
00:53:09pour plein de raisons
00:53:10je termine
00:53:12cette filière
00:53:13je tiens pour que vous puissiez réagir
00:53:14cette filière
00:53:15fait des efforts
00:53:15considérables
00:53:16mais on ne fait pas de politique
00:53:18on n'est pas d'un sujet de fond
00:53:20qui est absolument majeur
00:53:21mais c'est ça la politique
00:53:22concluez Luc Châtel
00:53:23cette industrie a investi
00:53:26massivement
00:53:26dans l'électrique
00:53:27pour à la fin
00:53:28s'apercevoir
00:53:29que les véhicules
00:53:30qui sont aujourd'hui
00:53:31sur le marché
00:53:32les véhicules neufs
00:53:33ne trouvent pas
00:53:33la demande suffisante
00:53:34voilà
00:53:35donc les grands patrons
00:53:37de l'automobile
00:53:37l'ont dit eux-mêmes
00:53:38si on veut 100%
00:53:40de véhicules
00:53:41en 2035
00:53:41ça veut dire
00:53:42qu'on va à un marché
00:53:44qui va s'atrophier
00:53:45à nouveau
00:53:45et qui va se réduire
00:53:46de 20-30%
00:53:47ça veut dire 75 000
00:53:49suppressions d'emploi
00:53:50en France
00:53:50qu'est-ce qui se passe
00:53:51depuis 15 ans
00:53:52et particulièrement
00:53:53renforcée depuis 10 ans
00:53:55les groupes automobiles
00:53:56européens
00:53:57ont dit
00:53:57nous allons faire
00:53:58de la valeur
00:53:58plutôt que du volume
00:53:59c'est-à-dire que nous allons
00:54:00maximiser les marges
00:54:01on va vendre des voitures
00:54:03très grosses
00:54:05très lourdes
00:54:05très chères
00:54:06pour essayer de faire
00:54:07le plus de marges
00:54:07ça a été assumé
00:54:09totalement
00:54:09par Tavares
00:54:10l'ancien patron
00:54:12de Stellantis
00:54:13donc ils ont dit
00:54:14en fait
00:54:14cette stratégie
00:54:16elle a conduit
00:54:16à fermer des usines
00:54:17à perdre de l'emploi
00:54:19en Europe
00:54:19à perdre des sous-traitants
00:54:21et des équipementiers
00:54:22avec cette stratégie
00:54:23qui était de faire
00:54:24des voitures
00:54:24très chères
00:54:25inaccessibles
00:54:27pour les classes moyennes
00:54:27qu'est-ce qui se passe
00:54:29y compris sur l'électrique
00:54:30je peux vous interrompre
00:54:31une seconde
00:54:31je voudrais que vous parliez
00:54:33depuis tout à l'heure
00:54:34vous dites
00:54:34l'un des enjeux
00:54:35derrière tout ça
00:54:36c'est aussi les prix
00:54:37de l'automobile
00:54:37regardez simplement
00:54:38les derniers chiffres
00:54:38je ne sais pas
00:54:39si ça va abonder
00:54:40dans votre propos
00:54:41ou pas
00:54:41on parle de voitures neuves
00:54:43encore une fois
00:54:44le thermique
00:54:46est à gauche
00:54:4726 700 euros
00:54:49une voiture thermique
00:54:50neuve aujourd'hui
00:54:51la source c'est UFC
00:54:51que choisir il y a quelques mois
00:54:52l'électrique
00:54:5442 000 euros
00:54:55mais on est d'accord
00:54:55c'est ça le sujet
00:54:56c'est pas d'inverser
00:54:59et même si possible
00:55:00que tout ça va se faire
00:55:01qu'est-ce qui se passe
00:55:01en ce moment
00:55:02en fait
00:55:03le choix il est clair
00:55:04soit
00:55:05les constructeurs automobiles
00:55:06continuent à mettre le paquet
00:55:08parce que le patron d'Audi
00:55:09il a dit
00:55:10il faut faire la voiture électrique
00:55:11on a auditionné au Sénat
00:55:13monsieur Tavares
00:55:13l'ancien patron de Sénat
00:55:14nous disons tous
00:55:15qu'est-ce qu'ils ont dit
00:55:16qu'est-ce qu'ils ont dit
00:55:17on est prêt
00:55:18en 2030
00:55:19à vendre que des voitures électriques
00:55:21en euros
00:55:22on sera prêt
00:55:22technologiquement
00:55:24nous sommes en capacité
00:55:25de le faire
00:55:25qu'est-ce qui se passe aujourd'hui
00:55:26en fait
00:55:27ce sont les chinois
00:55:28qui sont en train de rentrer
00:55:30sur le marché européen
00:55:31avec des modèles
00:55:32beaucoup moins chers
00:55:33en Chine
00:55:34au Vietnam
00:55:34en Indonésie
00:55:36maintenant au Brésil
00:55:37les voitures électriques
00:55:38qui vont vraiment faire baisser
00:55:39les voitures électriques
00:55:40sont moins chères
00:55:42que les voitures thermiques
00:55:43sans subvention
00:55:44en Europe
00:55:45on a fait la bêtise
00:55:46d'aller
00:55:46avec des subventions
00:55:48avec des subventions
00:55:49en Europe
00:55:50c'est-à-dire que toutes les entreprises chinoises
00:55:51sont subventionnées par l'État
00:55:52oui mais reconnaissez qu'elles sont moins chères
00:55:54reconnaissez qu'elles sont moins chères
00:55:55et donc la question
00:55:56c'est facile d'être moins chère
00:55:57quand vous recevez
00:55:58des subventions d'État
00:55:59massives
00:56:00la commission européenne
00:56:01l'a reconnue
00:56:02parce qu'elle a mis
00:56:03des droits de douane
00:56:04par rapport
00:56:04à ces subventions
00:56:05est-ce que dans ce marché automobile
00:56:07qui est en train
00:56:08de se révolutionner complètement
00:56:10qui est en train
00:56:11de passer l'électrique
00:56:12et c'est une bonne nouvelle
00:56:13y compris pour l'emploi
00:56:14parce que
00:56:16regardez
00:56:16la vallée
00:56:17des batteries
00:56:18les infrastructures
00:56:20de recharge
00:56:21tout ça
00:56:22crée de l'emploi
00:56:23est-ce que nous
00:56:24et au niveau européen
00:56:27avec nos constructeurs automobiles
00:56:28on garde
00:56:29une industrie
00:56:30présente
00:56:31forte
00:56:32qui relocalise
00:56:34notamment
00:56:34grâce à l'électrique
00:56:36et qui vend
00:56:37des voitures
00:56:37abordables
00:56:38aux consommateurs
00:56:39européens
00:56:40sinon il va se passer quoi
00:56:41et bien les constructeurs
00:56:42européens
00:56:43sont en train de perdre
00:56:44les marchés émergents
00:56:45les constructeurs
00:56:47européens
00:56:47ne répondront plus
00:56:48à la demande
00:56:49des classes moyennes
00:56:50européennes
00:56:51ce seront les chinois
00:56:52et bien moi je ne veux pas
00:56:53que ce soit les américains
00:56:54avec Tesla
00:56:55ni les chinois
00:56:56avec B&D
00:56:56la réponse de Luc Châtel
00:56:57sur ce qui a été dit
00:56:57il y a quelques instants
00:56:58par Yannick Jadot
00:56:59c'est-à-dire les constructeurs
00:57:00se sont concentrés
00:57:00pardon du terme
00:57:01sur les grosses bagnoles
00:57:02plutôt que de faire
00:57:04des petites voitures
00:57:05alors je sais bien
00:57:06que vous allez me dire
00:57:06qu'il y a la R5
00:57:06qui est sortie récemment
00:57:07électrique
00:57:08qui est un peu
00:57:08meilleur marché
00:57:09mais est-ce qu'effectivement
00:57:10on n'a pas oublié
00:57:11les gens qui n'ont pas
00:57:1242 000 euros à mettre
00:57:13pourquoi de nombreux modèles
00:57:15de ce qu'on appelle
00:57:16le segment A
00:57:17Twingo par exemple
00:57:18ou segment B
00:57:19sont sortis des catalogues
00:57:21des constructeurs
00:57:22grâce à la réglementation européenne
00:57:23à cause de la réglementation européenne
00:57:25exactement
00:57:25à cause des normes européennes
00:57:27c'est-à-dire
00:57:27quand vous exigez
00:57:28par exemple la dernière Twingo
00:57:29je ne parle pas de celle
00:57:31qui est en train
00:57:32de sortir électrique
00:57:32mais la précédente
00:57:33a été retirée du marché
00:57:35parce qu'elle ne passait pas
00:57:37les dernières normes européennes
00:57:39en termes de conception
00:57:41et en termes de coûts supplémentaires
00:57:43il faut imaginer que
00:57:44vous avez aujourd'hui
00:57:45100 normes
00:57:46à moins de 25 000 euros
00:57:47vous avez 9 modèles
00:57:49européens aujourd'hui
00:57:50démarrant à 25 000 euros
00:57:52vous avez aujourd'hui
00:57:53100 normes supplémentaires
00:57:55vous avez aujourd'hui
00:57:56100 normes supplémentaires
00:57:58107 exactement
00:57:59dans l'automobile
00:58:00en préparation à Bruxelles
00:58:01ça veut dire que
00:58:02moi je veux bien entendre
00:58:03M. Jadot
00:58:04qui dit les Chinois arrivent
00:58:05mais oui
00:58:05mais il faut une concurrence loyale
00:58:07la concurrence loyale
00:58:08c'est quoi ?
00:58:09c'est un
00:58:09on n'a pas de subvention d'Etat
00:58:11déguisée
00:58:12et on ne soutient pas
00:58:13à bout de bras
00:58:14une filière
00:58:14avant d'aller sur votre terrain de jeu
00:58:16pour vous faire concurrence
00:58:17deuxième élément
00:58:18eh bien il faut que
00:58:20on soit capable
00:58:21d'avoir des voitures
00:58:23à un prix accessible
00:58:24et pour ça
00:58:25il faut éviter
00:58:26et ça c'est un problème
00:58:27de compétitivité
00:58:28d'avoir trop de normes
00:58:29il y a un quart
00:58:31des ingénieurs
00:58:31de Renault
00:58:32et de Stellantis
00:58:33aujourd'hui
00:58:34qui ne font que travailler
00:58:35sur la préparation
00:58:37des futures normes
00:58:38sauf que
00:58:38est-ce que vous êtes d'accord
00:58:39avec Céline Jadot ?
00:58:40vous devez lutter
00:58:41contre les Chinois
00:58:41vous le dites vous-même
00:58:42et en même temps
00:58:43on vous met des sacs de plomb
00:58:44sur les épaules
00:58:45une partie des normes
00:58:46sont des normes
00:58:47de sécurité automobile
00:58:48je pense que personne
00:58:49n'a envie
00:58:49de s'en exonérer
00:58:50une bonne partie
00:58:52aujourd'hui
00:58:52du prix
00:58:53d'une voiture
00:58:54et y compris
00:58:54d'une voiture électrique
00:58:55c'est tous les gadgets
00:58:56dont personne
00:58:57que personne n'arrive
00:58:58à utiliser pleinement
00:59:00tellement c'est compliqué
00:59:01donc vous dites
00:59:01ça coûte très cher
00:59:02mais de toute façon
00:59:04les voitures chinoises
00:59:05qui vont rentrer
00:59:06sur le marché européen
00:59:06vont respecter
00:59:07les normes européennes
00:59:08moi ce qui ne me va pas
00:59:10c'est que
00:59:10en fait
00:59:11si Renault
00:59:13a sorti
00:59:14la R5
00:59:15si ils ont sorti
00:59:15la Twingo
00:59:16c'est grâce
00:59:17aux normes européennes
00:59:17parce que les contraintes
00:59:19des constructeurs
00:59:20sur le CO2
00:59:21émis
00:59:21les a obligés
00:59:22à faire plus
00:59:23de voitures électriques
00:59:24mais on va
00:59:25le prix des batteries
00:59:26va fortement baisser
00:59:28il faut que ce soit
00:59:29des batteries françaises
00:59:31européennes
00:59:32il faut qu'on arrive
00:59:33à le relocaliser
00:59:33mais ce qui est certain
00:59:34c'est que d'ici
00:59:35quelques années
00:59:36la voiture électrique
00:59:37y compris
00:59:38elle coûte beaucoup
00:59:38moins cher
00:59:39sur l'entretien
00:59:39elle coûte beaucoup
00:59:40moins cher
00:59:41sur l'utilisation
00:59:42évidemment
00:59:42ça coûte moins cher
00:59:44de recharger
00:59:44que d'aller faire
00:59:45le plein à la pompe
00:59:46ça va coûter
00:59:47beaucoup moins cher
00:59:48est-ce qu'ils vont
00:59:49se tourner
00:59:49vers des constructeurs
00:59:51automobiles
00:59:52européens
00:59:53qui auront développé
00:59:55des gammes
00:59:56pour les satisfaire
00:59:57ou est-ce qu'ils vont
00:59:58aller vers les constructeurs
00:59:59chinois
01:00:00parce qu'ils seront moins chers
01:00:01et bien moi
01:00:01je choisis les constructeurs
01:00:02européens
01:00:03la voiture électrique
01:00:05pas chère
01:00:05moins chère
01:00:06moins chère
01:00:07notamment que la thermique
01:00:08c'est pour quand
01:00:08d'abord vous avez
01:00:09aujourd'hui
01:00:11des véhicules
01:00:12on voit les cars
01:00:12aujourd'hui
01:00:13je sais qu'elle est Tesla
01:00:14qui doit faire monter
01:00:14un peu la moyenne
01:00:15dans les électriques
01:00:15certaines R5
01:00:17sont à moins de 20 000 euros
01:00:18deuxième élément
01:00:19dans le projet
01:00:21de la commission
01:00:21qui a été présentée hier
01:00:22il y a des dispositifs
01:00:24pour des petits véhicules
01:00:26de moins de 4,20 mètres
01:00:27petits véhicules électriques
01:00:29qui seront encouragés
01:00:30dans le nouveau règlement
01:00:31et moi je ne me reconnais pas
01:00:32dans la caricature
01:00:33qui est pour ou contre l'électrique
01:00:34on est pour l'électrique
01:00:35on investit massivement
01:00:36simplement
01:00:37veillons
01:00:38on n'a pas les mêmes chiffres
01:00:41parce que vous parlez d'emploi
01:00:42les projections que nous faisons
01:00:44avec les partenaires sociaux
01:00:46montrent qu'avec
01:00:47la cadence actuelle
01:00:48on va perdre 75 000 emplois
01:00:50en France
01:00:50dans les prochaines années
01:00:51c'est ça l'enjeu
01:00:52on les perd
01:00:53on les perd déjà beaucoup
01:00:54Yannick Jadot
01:00:54merci beaucoup Luc Châtel
01:00:55c'est dans mon bouquin
01:00:56c'est dans mon bouquin
01:00:58avant de partir
01:00:58la drôle de guerre
01:00:59climat signé Yannick Jadot
01:01:00publié chez De Noël
01:01:02j'ai fait le boulot
01:01:02il y a tout sur l'automobile
01:01:03dans un instant
01:01:04le 20h présenté par Alice Darfeuil
01:01:06et puis à 21h
01:01:07un rendez-vous exceptionnel
01:01:08ce sera encore sur BFM TV
01:01:09un forum BFM délocalisé
01:01:12en Haute-Garonne
01:01:13Maxime Switek
01:01:14bonsoir précisément
01:01:15sur la 64
01:01:16vous allez donner
01:01:17la parole aux Français
01:01:18à l'occasion
01:01:18de cette crise agricole
01:01:19bonsoir Marc
01:01:22bonsoir à toutes et à tous
01:01:23c'est sans doute
01:01:24une première ce soir
01:01:25puisqu'on a effectivement
01:01:26décidé de délocaliser
01:01:27toute notre émission
01:01:28tout ce forum
01:01:29que vous connaissez
01:01:30avec ces Français
01:01:31qui débattent
01:01:32et qui dialoguent
01:01:33toutes les semaines
01:01:33sur BFM TV
01:01:34on a décidé de venir ici
01:01:35au coeur de la colère agricole
01:01:37c'est ici que tout a commencé
01:01:38encore une fois cette année
01:01:40avec cette crise
01:01:40autour de la dermatose
01:01:41autour du Mercosur
01:01:42on va en parler ce soir
01:01:43en faisant se rencontrer
01:01:45des agriculteurs
01:01:45des éleveurs
01:01:46directement concernés
01:01:47évidemment par cette crise
01:01:48et puis des Français
01:01:49qui n'ont rien à voir
01:01:50avec le milieu agricole
01:01:51et tout ce monde là
01:01:52va se parler ce soir
01:01:53c'est le principe du forum
01:01:54ce sera en direct
01:01:55tout à l'heure
01:01:56on a installé
01:01:56vous voyez juste derrière moi
01:01:57ces balleaux de paille
01:01:58pour recréer
01:01:59l'arène du forum
01:02:00comme toutes les semaines
01:02:01sur BFM TV
01:02:02sauf que cette fois-ci
01:02:03on est au milieu
01:02:04d'une autoroute bloquée
01:02:05sur la 64
01:02:06effectivement Haute-Garonne
01:02:07au sud de Toulouse
01:02:08et ce sera donc
01:02:09tout à l'heure
01:02:09en direct
01:02:10à 21h
01:02:11sur BFM TV Marc
01:02:12BFM TV avec vous
01:02:14évidemment
01:02:15belle soirée à tous
01:02:15l'info continue
01:02:16dans un instant
01:02:17Sous-titrage Société Radio-Canada
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