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  • il y a 11 heures
Chaque jour, Marc Fauvelle vous accompagne de 19h à 20h dans 60 minutes Fauvelle sur BFMTV.

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00:00:00Générique
00:00:00Deux agressions donc en quelques jours et une question, les politiques non-politiques sont-ils en danger ?
00:00:15C'est l'événement de 60 minutes ce soir au surlendemain de l'agression dont a été victime Jordan Bardella lors d'une séance de dédicaces
00:00:22et une semaine après son enfarinage. Pour en parler ce soir, Guillaume Tabard, bonsoir.
00:00:27Bonsoir. Éditorialiste politique au Figaro, à vos côtés Pascal Bito-Panelli, bonsoir.
00:00:32Bonsoir. Vous êtes expert en sécurité et ex-commandant fonctionnel du service de protection des hautes personnalités.
00:00:37On va parler avec vous de la façon dont on protège aujourd'hui le personnel politique.
00:00:42Et face à vous ce soir Sébastien Chenu, bonsoir député et vice-président du Rassemblement National
00:00:47puisque l'actualité c'est d'abord l'agression qu'a subie Jordan Bardella.
00:00:51Le retraité qui l'a agressé est en détention prévisoire à l'heure où on se parle.
00:00:56Il sera jugé demain en comparution immédiate.
00:00:59On sait qu'il s'en était pris dans les mêmes circonstances à Éric Zemmour avec un oeuf également en 2022.
00:01:04Il avait été condamné à l'époque à 500 euros d'amende avec sursis.
00:01:08Que demande le Rassemblement National contre lui aujourd'hui ?
00:01:11Mais ce que nous demandons contre cet agresseur, c'est ce que nous demanderions d'ailleurs
00:01:15contre l'agresseur de n'importe quelle figure politique,
00:01:19c'est une sanction qui soit très ferme, très importante,
00:01:22parce que c'est très grave ce qu'a fait ce monsieur.
00:01:24Il l'a fait sur Jordan Bardella.
00:01:26D'abord, s'il avait eu un couteau à la place d'un oeuf,
00:01:29je pense qu'on serait tous là à se dire que notre société aurait basculé dans quelque chose d'invraisemblable.
00:01:35Mais ça dit d'abord quelque chose de la violence de notre société,
00:01:40mais aussi d'une violence dans le monde politique qui passe petit à petit,
00:01:44qui monte petit à petit des marches, qui passe des étapes,
00:01:47et qui pèse sur la démocratie, la démocratie, la confrontation des idées.
00:01:53Ce n'est pas essayer de faire taire l'autre, ce n'est pas essayer de tuer l'autre,
00:01:56même au sens symbolique, c'est confronter, parler, débattre.
00:02:01C'est la grande tradition démocratique française.
00:02:02Ce n'est pas agresser les élus et ce n'est pas évidemment agresser le président
00:02:06du premier parti politique de France, qu'est le Rassemblement National.
00:02:09Évidemment, la condamnation de la violence vaut absolument pour tout le monde.
00:02:11Oui, mais vous dites ça, M. Fouel, mais moi, je n'ai rien vu de M. Attal,
00:02:15je n'ai rien vu de M. Retailleau, je n'ai rien vu de M. Philippe.
00:02:17C'est-à-dire que nous, au Rassemblement National, et Mme Thévenot,
00:02:20qui était sur votre plateau il y a quelques minutes,
00:02:22lorsqu'elle s'est fait méchamment secouer sur un marché,
00:02:25nous avons condamné cette agression parce qu'une élue, une candidate,
00:02:30n'a pas à se faire agresser sur un marché dans le cadre de sa campagne électorale.
00:02:35Jordan Bardella, lorsqu'il se fait agresser comme il l'a été,
00:02:39silence radio d'une immense majorité d'hommes et de femmes politiques.
00:02:43– Ce que je vois sur ce plateau, toutes les personnalités politiques
00:02:46qui sont passées sur ce plateau depuis la question de Jordan Bardella
00:02:50ont été systématiquement interrogés.
00:02:51– Ce n'est pas très spontané, il faut qu'ils viennent ici pour que vous les cuisiniez.
00:02:55– Non, non, on n'a pas eu besoin de les cuisiner.
00:02:56– M. Attal, M. Retailleau, je vous redonne leur nom,
00:02:58Attal, Retailleau, Édouard Philippe et d'autres,
00:03:00on attend toujours leur réaction officielle.
00:03:03À force, ils vont finir par se sentir peut-être obligés de le faire.
00:03:05– L'avocate de cet homme de 74 ans qui a cassé cet œuf
00:03:09dit qu'il n'est pas encarté, qu'il ne l'a jamais été,
00:03:12qu'il n'est pas d'extrême-gauche.
00:03:14Est-ce que Jordan Bardella a parlé trop vite
00:03:15quand il a nommé l'extrême-gauche
00:03:17ou est-ce que vous avez des informations que nous n'avons pas forcément ?
00:03:20– Disons que c'est un récidiviste, il a agressé Éric Zemmour,
00:03:23il avait dégradé aussi les bus de Marine Le Pen
00:03:25pendant sa campagne présidentielle.
00:03:27On sent que ce monsieur a une hostilité,
00:03:29en tous les cas manifeste envers les patriotes.
00:03:32Donc, s'il n'est pas d'extrême-gauche, il n'en est pas très loin
00:03:35ou en tous les cas, il a une hostilité manifeste.
00:03:37C'est donc un opposant politique.
00:03:38– Mais vous n'avez pas d'informations là-dessus.
00:03:40– Non mais je vous donne des faits.
00:03:41Il a agressé des hommes politiques qui se situent dans la sphère patriote.
00:03:44Il a dégradé le bus de Marine Le Pen.
00:03:47Donc, c'est quelqu'un qui en veut aux gens qui défendent la patrie, la nation.
00:03:51Et visiblement, il entend très bien,
00:03:53il reçoit 5 sur 5 les messages de l'extrême-gauche.
00:03:55Parce que derrière ça, moi je le dis, il y a une classe politique.
00:03:58Il y a des hommes et des femmes politiques
00:04:00qui ont dans leur rang d'ailleurs des gens
00:04:01qui ont été condamnés pour ce type de fait.
00:04:04M. Thomas Porte de Seine-Saint-Denis, il a été condamné.
00:04:06Raphaël Arnaud, député LFI, il est fichesse.
00:04:10Et qui diffuse, ce n'est pas les seuls,
00:04:12qui diffuse un discours qui est entendu par certaines personnes.
00:04:16Ce monsieur, il entend la violence symbolique.
00:04:18Et de la violence symbolique à la violence physique,
00:04:20il y a des gens qui effectivement franchissent le pas.
00:04:22– Est-ce que vous demandez un renforcement de la sécurité
00:04:24autour de Marine Le Pen, autour de Jordan Mardella,
00:04:27autour de vous peut-être ?
00:04:29– Mais nous, on veut, et on a toujours essayé de le faire ainsi,
00:04:32on veut garder le contact avec les Français.
00:04:34D'abord dans nos vies, on a des vies, je crois,
00:04:37qui nous permettent de rencontrer les Français facilement.
00:04:40Jordan est le président du premier parti politique de France.
00:04:44Il est évidemment sous la menace, comme Marine Le Pen l'est.
00:04:46– Il a un dispositif de sécurité aujourd'hui.
00:04:48– Il a un dispositif, tous les présidents de partis politiques,
00:04:51– Un double dispositif, celui accordé par l'État.
00:04:52– Je crois que tous les présidents de partis politiques
00:04:55ont un dispositif de sécurité.
00:04:57C'est normal et c'est très bien parce qu'ils vivent sous la menace.
00:04:59– Plus le dispositif du Rassemblement national, il a les deux, c'est ça ?
00:05:01– Absolument, absolument.
00:05:03Il est complété par un dispositif propre.
00:05:05Mais, entendez bien, la démocratie,
00:05:07ce n'est pas avoir des élus qui vivent entourés de gardes du corps,
00:05:10parce que ça veut dire qu'on n'est plus réellement dans la démocratie,
00:05:15dans ces cas-là.
00:05:15Vous savez qu'il y a entre, je crois, 30 à 40 agressions d'élus par semaine,
00:05:20c'était les chiffres 2024.
00:05:22Je pense au maire…
00:05:22– On va en parler dans quelques instants.
00:05:24– Je pense à Philippe Baudrin, le maire de Main, dans ma circonscription,
00:05:26qui a été agressé aussi.
00:05:28Mais je pense que la sanction,
00:05:29à partir du moment où on touche physiquement à quelqu'un,
00:05:31pas uniquement aux élus d'ailleurs, à l'intégrité physique,
00:05:34le fait de toucher à l'intégrité physique de quelqu'un
00:05:37devrait, dans notre pays, être sanctionné de façon tranquillante.
00:05:40Très forte, très exemplaire.
00:05:42Je pense que ça enverra des messages.
00:05:44Moi, j'avais eu des menaces de mort sur ma venue dans le Lot-et-Garonne,
00:05:46dans l'épartement de la députée Hélène Laporte.
00:05:48Eh bien, l'individu qui, sur Facebook, avait demandé qu'on me tire une balle,
00:05:52il est passé en comparution d'immédiat.
00:05:53C'est un militant socialiste, vous voyez.
00:05:55C'est un militant de place publique, pour être plus précis.
00:05:58Et il a été condamné à des choses très légères,
00:06:00mais surtout à ne pas pouvoir approcher ce soir-là.
00:06:02Pascal Vito-Panelli, comment est-ce qu'on protège une personnalité politique,
00:06:06comme Jordan Bardella, par exemple ?
00:06:08Alors, on la protège à travers une transversalité opérationnelle
00:06:12entre les membres d'un service d'élite d'État étatique.
00:06:14Vous l'avez cité, le service de la protection.
00:06:17Je crois que M. Bardella, sur la dernière configuration, en avait deux.
00:06:22partagé avec des agents spécialisés du Rassemblement national,
00:06:27qui sont très compétents, et on travaille ensemble,
00:06:29notamment sur toutes les sorties où on a beaucoup de monde,
00:06:32où on a de la densité.
00:06:35Dans le genre d'événement qui était celui du week-end,
00:06:37c'est-à-dire une séance de dédicaces, sans doute beaucoup de monde,
00:06:41une manifestation qui avait eu lieu à l'extérieur.
00:06:43Je précise qu'on ne sait pas si le retraité avait participé à cette manifestation,
00:06:46à l'heure où l'on se parle.
00:06:48Comment est-ce qu'on sécurise une salle comme celle-ci, par exemple ?
00:06:50Alors, on la sécurise sur plusieurs cercles, si j'ose dire.
00:06:54Le premier, c'est un cercle préparatoire,
00:06:56où des précurseurs vont aller voir les organisateurs
00:06:58et faire en sorte qu'on organise,
00:07:01on mette en place des protocoles de sécurité,
00:07:03comme un contrôle d'accès,
00:07:05comme le fait pour une dédicace,
00:07:08enfin, moi, c'est ce que je conseille toujours,
00:07:09un accès frontal, wine by wine,
00:07:12comme disent les Américains, c'est-à-dire une file indienne,
00:07:14pas un amoncellement compact devant la personnalité,
00:07:18des agents de sécurité qui font, je dirais, un contrôle dans la salle
00:07:24et un service de protection rapprochée
00:07:26qui va assurer à travers une bulle, logiquement,
00:07:31la sécurité rapprochée de la personnalité.
00:07:33Mais une bulle, ça n'existe pas ?
00:07:34Alors, pour être technique et répondre précisément à votre question,
00:07:39en protection rapprochée, il y a cinq cercles.
00:07:41Il y a un cercle de protection très rapprochée
00:07:43qui est littéralement au contact, comme je le serais,
00:07:46du côté de monsieur.
00:07:46– Guillaume Tabard, vous êtes bien protégé.
00:07:48– Voilà.
00:07:48– Tout va bien.
00:07:49– Un cercle de protection rapprochée,
00:07:51de protection éloignée, de protection longue distance.
00:07:55Dans ce type de meeting,
00:07:56on est entre la protection rapprochée et très rapprochée.
00:08:00Mais comme l'a dit monsieur Chenu, et c'est important de le dire,
00:08:03il faut trouver l'équilibre entre ne pas casser la relation
00:08:07avec le public pour ses élus
00:08:09et assurer une protection 360 degrés efficace.
00:08:12C'est la complexité de cet exercice.
00:08:14– Vous ne m'avez pas tout à fait répondu.
00:08:15Vous demandez un degré de protection supplémentaire.
00:08:17Je crois qu'il y a quatre échelons dans la protection des personnalités.
00:08:21Je ne sais pas où est Jordan Bardella, entre 1 et 4.
00:08:23Je ne sais pas si vous le savez vous-même.
00:08:24– Non, je ne sais pas, mais il est probablement très haut
00:08:27parce que très exposé.
00:08:28Ce sont des analyses fines qui sont menées par les services du ministère de l'Intérieur
00:08:31qu'on salue et qu'on remercie.
00:08:32Jordan sera d'ailleurs samedi prochain, voyez-vous,
00:08:34il va continuer cette édicace dans mon département du Nord,
00:08:37samedi après-midi,
00:08:38et on aura un dispositif qui sera adapté, le plus adapté possible.
00:08:41Il y a une fouille à l'entrée.
00:08:43Mais c'est vrai que lorsqu'on fouille 500 personnes, 1000 personnes,
00:08:46au bout d'un moment, la sensibilité est probablement moindre
00:08:48et passer avec un œuf, passer avec un couteau,
00:08:51passer avec un stylo, on peut crever un œil avec un stylo,
00:08:54c'est complexe évidemment.
00:08:55Donc il y a évidemment tous ces professionnels
00:08:58qui savent très bien faire les choses, que nous saluons.
00:09:00Mais en démocratie, je le répète,
00:09:03c'est le rôle des hommes politiques
00:09:04de véhiculer un message
00:09:06qui soit celui d'un apaisement,
00:09:09de moments de confrontation,
00:09:11qui soit uniquement de la confrontation politique
00:09:13et pas de la confrontation physique.
00:09:16Moi, je regrette qu'il y ait des hommes et des femmes politiques
00:09:18qui jettent de l'huile sur le feu
00:09:19parce qu'il y a toujours des gens
00:09:21qui entendent ça comme une autorisation.
00:09:22Si vous voulez, quand une journaliste compare
00:09:24Jordan Bardella à Adolf Hitler,
00:09:26Adolf Hitler, on a envie de lui faire du mal, visiblement.
00:09:29Il y a des gens qui entendent ça
00:09:30et qui ont envie de faire du mal à Jordan Bardella
00:09:32lorsqu'ils entendent des comparaisons de ce genre.
00:09:34Je vais vous donner la parole dans un instant.
00:09:37Guillaume Tabard, vous nous direz si pour vous
00:09:38il y a une radicalisation aujourd'hui du pays
00:09:41qui pourrait se retourner encore plus régulièrement
00:09:43sur les femmes et les hommes politiques.
00:09:45Je voudrais d'abord qu'on accueille Raphaël Grabli
00:09:47pour tenter de prendre un petit peu de recul Sébastien Chenu
00:09:50parce que Jordan Bardella est le dernier élu agressé
00:09:53d'une très longue série, si on remonte des années
00:09:55ou même des décennies en arrière.
00:09:57Bonsoir.
00:09:58Oui, bonsoir.
00:09:59Des violences qui ont même parfois cherché à tuer
00:10:02et notamment l'attentat du petit Clamart en 1962
00:10:05qui visait le général de Gaulle.
00:10:07On le voit à l'écran.
00:10:08La DS, alors c'était par des partisans de l'Algérie française,
00:10:1114 balles qui ont été tirées sur la DS présidentielle.
00:10:15En 1976, une bombe qui souffle l'immeuble de Jean-Marie Le Pen,
00:10:19justement un immeuble où dormaient ses enfants,
00:10:22dont d'ailleurs Marine Le Pen.
00:10:23L'attentat avait fait si blesser les auteurs,
00:10:26n'ont jamais été retrouvés.
00:10:28Plus proche de nous, plus récemment,
00:10:29on peut citer Bertrand Delanoï,
00:10:31qui avait été poignardé en 2002 par un déséquilibré.
00:10:34Et puis évidemment, la tentative d'assassinat de Jacques Chirac
00:10:38le 14 juillet 2002 par Maxime Bruneric.
00:10:41On le voit arrêté à l'écran, alors militant d'extrême droite.
00:10:45Plus récemment, on a des violences qui sont moins graves,
00:10:48heureusement, mais peut-être plus répétées.
00:10:50Exactement.
00:10:51Toujours en 2002, juste avant le premier tour de la présidentielle,
00:10:54trois jours avant,
00:10:56Lionel Jospin est aspergé de ketchup par deux jeunes
00:10:59lors d'un meeting à Rennes.
00:11:01Dix ans plus tard, c'est de la farine
00:11:03qui est projetée sur François Hollande.
00:11:05On est le 1er janvier 2012,
00:11:08on est toujours en pleine campagne présidentielle.
00:11:11Et puis évidemment, vous parliez des œufs
00:11:13qui ciblent parfois les politiques,
00:11:16politiques dont Marine Le Pen, d'ailleurs, en 2017,
00:11:18mais dont aussi Emmanuel Macron,
00:11:21également en 2017.
00:11:22C'était au Salon international de l'agriculture.
00:11:24Le futur président qui avait dit
00:11:25que ça fait partie du folklore.
00:11:27Il y a eu aussi des initiatives plus inquiétantes.
00:11:30Nicolas Sarkozy, qui avait été agrippé
00:11:32par la veste le 30 juin 2011.
00:11:35C'était lors d'une visite dans le Lot-et-Garonne.
00:11:38L'agresseur qui avait été immédiatement d'ailleurs interpellé,
00:11:40qui avait été condamné à six mois de prison avec sursis.
00:11:45Et puis évidemment, la gifle qui avait touché Emmanuel Macron.
00:11:48Cette fois, c'était le 8 juin 2021.
00:11:50Dans la Drôme, l'auteur Damien Tarel,
00:11:52qui s'était présenté par la suite
00:11:53comme défenseur de gilets jaunes.
00:11:55Il avait été condamné à 18 mois de prison,
00:11:57donc quatre mois fermes.
00:11:58Et puis Sébastien Chenoux,
00:12:00vous parliez de violences symboliques.
00:12:02Il y a aussi cette nouvelle violence sur les réseaux sociaux
00:12:05avec une polémique autour de Papacito.
00:12:08C'était en 2021 un influenceur d'extrême droite
00:12:11qui s'était filmé en train de poignarder
00:12:13sur un mannequin qui était censé représenter
00:12:15un militant LFI.
00:12:17Jean-Luc Mélenchon avait par la suite déposé plainte.
00:12:19Guillaume Tabard, brutalisation de la vie politique ?
00:12:23Oui, alors, tous ces raisons montrent que, malheureusement,
00:12:25la violence dont sont victimes les hommes politiques
00:12:27n'est pas nouvelle.
00:12:29Certains sont graves.
00:12:30On a vu, il y a carrément des tentatives d'assassinats.
00:12:32D'autres, quand c'est un oeuf ou de la farine,
00:12:35c'est choquant, c'est désagréable.
00:12:37Bon, ça n'est heureusement pas dramatique.
00:12:40Ça ne veut pas dire qu'il faut le banaliser.
00:12:43Mais, moi, ce qui me frappe quand même,
00:12:44c'est que dans les débats politiques,
00:12:45d'abord, il y a une radicalisation globale.
00:12:47C'est-à-dire qu'on a le sentiment que le nombre
00:12:48d'agressions ou d'intimidations
00:12:51à l'égard des politiques augmente.
00:12:53On l'a vu lors de différents débats parlementaires
00:12:55où, en raison de votes qui ne convenaient pas
00:12:57à certains de citoyens,
00:12:59il y a eu, non seulement des permanences attaquées,
00:13:02mais même des domiciles d'élus comptés.
00:13:06On peut citer ce qui est arrivé à l'épouse de Vincent Jean-Brun
00:13:08lors des émeutes urbaines.
00:13:11Donc, il y a vraiment une radicalisation qui est forte
00:13:14et qui n'est une bonne nouvelle, bien sûr, pour personne.
00:13:18Après, c'est vrai, je partage un peu l'avis de Sébastien Chenu
00:13:22sur un peu le deux poids, deux mesures qui persiste.
00:13:25C'est-à-dire ?
00:13:25C'est-à-dire que là, on a un président de parti,
00:13:28et en l'occurrence du Premier Parti de France,
00:13:31potentiel candidat à la présidentielle.
00:13:33On aurait pu s'attendre à une indignation plus forte
00:13:36de l'ensemble de la classe politique.
00:13:38Vous l'avez raison de le rappeler.
00:13:39Et tous ceux qui sont exprimés l'ont condamné.
00:13:41À commencer par le ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez,
00:13:42qui, dès hier, a dit que c'était chez vous, d'ailleurs,
00:13:46l'a condamné fortement.
00:13:48Mais on peut se demander si ça avait été le président
00:13:52d'un autre parti.
00:13:53Est-ce qu'on n'aurait pas eu une indignation plus globale,
00:13:56plus nationale ?
00:13:58Et ensuite, il y a la question aussi du lien
00:13:59entre la responsabilité du discours politique.
00:14:02C'est vrai que lorsque les violences ont pu cibler
00:14:07des élus de gauche ou des minorités, etc.,
00:14:11on a souvent entendu dire, vous voyez,
00:14:14c'est en raison d'un discours de la radicalité de la droite,
00:14:16du discours de l'extrême droite,
00:14:17qui est responsable de tout ça.
00:14:19Là, je sens beaucoup plus de prudence
00:14:21à faire le lien entre un acte qui est commis
00:14:25et un discours politique ambiant
00:14:26qui peut cibler les élus,
00:14:29en l'occurrence, les élus du Rassemblement national.
00:14:31Pascal Bito-Panil, est-ce que votre métier
00:14:33serait plus dur à faire aujourd'hui
00:14:35qu'il y a quelques années ?
00:14:36Est plus dur à faire aujourd'hui qu'il y a quelques années ?
00:14:37Parce que la menace est plus importante.
00:14:40Vous savez, je pense que les hommes et les femmes politiques
00:14:43ont toujours été ciblés dans une situation de danger.
00:14:46Je pense qu'aujourd'hui, ça a monté d'un cran
00:14:48dans la radicalité.
00:14:51La violence sociale implique la violence politique
00:14:53et il y a moins de limites dans les actes.
00:14:56On est sur des gens qui sont prêts à tout,
00:15:00on désacralise tous les fondamentaux,
00:15:02on va au contact sans réfléchir
00:15:04et peut-être sans doute aujourd'hui
00:15:06avec un gros sentiment d'impunité.
00:15:08Sébastien Chonuc.
00:15:09C'est intéressant ce que dit monsieur
00:15:10parce que l'histoire d'une société sans limite,
00:15:14c'est un enjeu auquel les politiques
00:15:16sont confrontées aujourd'hui.
00:15:17C'est aux politiques, à travers la loi,
00:15:19lorsqu'on est législateur,
00:15:20de construire les limites dans une société.
00:15:23Moi, je suis pour la liberté d'expression
00:15:24la plus lointaine possible, la plus large possible.
00:15:27Elle doit être bornée, cependant,
00:15:28et elle l'est par la loi sur la liberté de la presse.
00:15:31C'est-à-dire qu'on ne peut pas tout dire,
00:15:32dire des horreurs, mettre des gens
00:15:34dans des situations inacceptables.
00:15:36Donc ça, c'est le rôle du politique.
00:15:37Et on a des politiques qui font l'inverse,
00:15:40qui au lieu de faire baisser les tensions,
00:15:42de faire respecter un cadre,
00:15:44de mettre des limites et de les faire vivre,
00:15:47eh bien, bousculent tout ça,
00:15:49détériorent ce cadre dans lequel
00:15:50on doit tous mener campagne,
00:15:53confronter nos arguments.
00:15:55Et c'est vrai que lorsque j'entends
00:15:56M. Mélenchon, qui lui-même a été condamné
00:15:58pour rébellion, dire
00:16:00« La République, c'est moi »,
00:16:02on a envie de lui dire
00:16:02« On aimerait bien que vous soyez exemplaires
00:16:05dans ce cas-là,
00:16:06que vous n'utilisiez pas de la force
00:16:08et de la violence pour affirmer cela,
00:16:10parce que vous faites exactement l'inverse. »
00:16:12Donc, moi, je crois qu'il y a des politiques,
00:16:15c'est toujours les mêmes, d'ailleurs,
00:16:16c'est toujours à l'extrême-gauche
00:16:17que ça se passe, soyons francs,
00:16:21il suffit d'ouvrir les yeux,
00:16:22c'est toujours la France insoumise
00:16:24qui comporte dans ses rangs
00:16:25des élus condamnés pour violence
00:16:26et qui encourage par des propos
00:16:28une certaine forme de violence.
00:16:29– Et eux pourraient dire que ce sont vos propos
00:16:30qui arrivent aujourd'hui ?
00:16:30– Oui, mais la réalité,
00:16:32je m'oblige à vous dire que ce sont leurs députés
00:16:34qui sont condamnés pour violence,
00:16:36M. Porte, M. Arnaud,
00:16:38président Mélenchon pour rébellion,
00:16:39ils ne sont pas condamnés pour autre chose,
00:16:42ils sont condamnés pour des violences,
00:16:43M. Quatenas pour violences sur son épouse,
00:16:45ils portent, l'extrême-gauche porte en elle
00:16:47quand même quelque chose de violent
00:16:49et je pense que lorsque c'est entendu
00:16:52par des gens qui reçoivent ce message 5 sur 5,
00:16:55eh bien ça pousse certains à passer à l'acte.
00:16:58– Alors il y a les personnalités politiques
00:16:59de premier plan
00:17:00et puis il y a les élus de terrain,
00:17:01les conseillers municipaux,
00:17:02les maires notamment,
00:17:03Raphaël Grappi,
00:17:03on connaît le nombre d'élus,
00:17:05victimes d'incivilité ou d'agression chaque année ?
00:17:07– Oui, totalement,
00:17:08on a les chiffres pour 2024,
00:17:10c'est 2500 atteintes aux élus
00:17:12qui ont été remontées au ministère de l'Intérieur,
00:17:13et vous parliez d'un chiffre 30 à 40,
00:17:15c'est même sur ces derniers chiffres,
00:17:1750 par semaine,
00:17:19la majorité c'est des menaces,
00:17:21des insultes,
00:17:22les menaces en partie d'ailleurs sur les réseaux sociaux,
00:17:24mais dans 10% des cas,
00:17:26tu fais 250,
00:17:27atteintes physiques,
00:17:28donc vraiment parfois des coups portés,
00:17:31les principales victimes,
00:17:32et de très très loin,
00:17:33ce sont les maires et les idées.
00:17:34– On dit souvent qu'ils sont à portée de baffes,
00:17:36c'est pas toujours une image.
00:17:37– Ils sont littéralement à portée d'insultes,
00:17:39de menaces ou de baffes,
00:17:4080% des victimes sont des maires
00:17:42ou des conseillers municipaux.
00:17:44On a aussi un portrait robot,
00:17:46des agresseurs,
00:17:47notamment en zone de gendarmerie,
00:17:48des hommes,
00:17:49essentiellement 85%,
00:17:50quasiment toujours français,
00:17:52et avec un âge moyen de 48 ans.
00:17:54– Comment sont-ils protégés ?
00:17:55Il y a eu une loi récemment
00:17:56pour assurer la protection des élus locaux ?
00:17:59– Il y a des mesures qui ont été mises en place,
00:18:00essentiellement un accès prioritaire à la police,
00:18:03notamment pour les 925 parlementaires,
00:18:05députés, sénateurs,
00:18:06et puis pour les élus locaux,
00:18:07c'est davantage…
00:18:08– Vous avez un numéro toujours sur vous ?
00:18:09– Enfin, je ne l'ai pas.
00:18:11– Ce n'est pas arrivé jusqu'à vous alors ?
00:18:12– Un numéro spécifique qui permet d'avoir un accès prioritaire.
00:18:14– Il est quelque part,
00:18:15mais je ne l'ai pas.
00:18:15Ça m'arriverait, je n'ai pas de numéro.
00:18:17– Mais pour les élus locaux,
00:18:19il y en a 2000 qui ont leur adresse préenregistrée au 17
00:18:21pour que les autorités puissent intervenir plus rapidement.
00:18:24Et puis, il y a une expérimentation
00:18:26dont on a parfois parlé,
00:18:27ce bouton d'alerte urgence
00:18:29qui alerte parfois un proche
00:18:31en cas de problème
00:18:32ou les autorités directement,
00:18:33comme d'ailleurs pour les femmes victimes de violences.
00:18:36Et ça, c'est distribué par l'État
00:18:37en cas de danger avéré,
00:18:38donc vraiment, encore une fois, aucun cas par cas.
00:18:40– Pascal Bito-Petani,
00:18:40vous voulez dire un mot sur le bouton d'urgence ?
00:18:42– Oui, absolument.
00:18:43Et ça demande d'ailleurs cette pathologie de la société.
00:18:46On est obligé, vous vous rendez compte,
00:18:47les élus sont l'éponge de toutes les colères.
00:18:50On est obligé de leur donner un référent gendarmerie,
00:18:53d'assurer parfois, avec des services de police,
00:18:56une formation à la sécurité
00:18:57sur une certaine analyse comportementale.
00:19:01Et on les a équipés d'une sécurité connectée
00:19:05qui s'appelle l'application Mon Shérif,
00:19:07qu'on a d'enfants…
00:19:08– Mon Shérif, c'est son nom.
00:19:09– Mon Shérif, et qui permet d'envoyer des mails,
00:19:12d'alerter, de localiser
00:19:14et de faire même un enregistrement sonore.
00:19:17On en est là.
00:19:18– On est justement en ligne avec le maire
00:19:20d'une petite commune du Doubs, 2000 habitants.
00:19:22Cette commune, c'est Roche-les-Beauprés.
00:19:24Ce maire, c'est Jacques Régard.
00:19:25Bonsoir, monsieur le maire.
00:19:26Vous avez été vous-même victime à deux reprises ces dernières années,
00:19:29en 2019 et 2021, d'agressions.
00:19:31Alors que vous interveniez en tant que maire sur la voie publique,
00:19:35en quelques mots, est-ce que vous pouvez nous dire ce qui s'est passé ?
00:19:37– Oui, bonsoir à vous, bonsoir aux auditeurs.
00:19:41Effectivement, j'ai été agressé une première fois
00:19:45sur ma commune de Roche-les-Beauprés.
00:19:46Nous avions fabriqué des panneaux historiques
00:19:51qui relataient les différents sites de la commune de Roche-les-Beauprés.
00:19:56Et à plusieurs reprises, un de ces panneaux a été démonté,
00:20:01a été enlevé parce que ça ne plaisait pas certainement
00:20:04à des personnes proches de ce panneau.
00:20:08Donc un jour, un vendredi, je suis passé en voiture
00:20:11et j'ai vu justement une personne qui est en train,
00:20:13avec un marteau pneumatique, en train d'essayer de déceler ce panneau.
00:20:17Donc je me suis arrêté vers lui pour…
00:20:19J'ai simplement pris mon téléphone pour le prendre en photo.
00:20:22Et là, tout de suite, il m'a agressé, il m'a sauté, il m'a serré le coup.
00:20:26J'ai eu le bon réflexe parce que vous savez,
00:20:29ce qui est extrêmement délicat, c'est de ne pas répondre,
00:20:31de ne pas se défendre.
00:20:32Je n'ai pas d'un objet, je ne me suis pas défendu,
00:20:36j'ai laissé faire, j'ai été simplement dans la foulée,
00:20:38téléphoné au gendarme et puis fait faire un constat.
00:20:41Ce travail médical, puisque j'avais été serré assez fortement au cou.
00:20:44Est-ce que vous avez le sentiment, monsieur le maire,
00:20:46aujourd'hui d'être suffisamment protégé,
00:20:49notamment, on rappelait ce qui a été adopté récemment au Parlement,
00:20:53suffisamment protégé, suffisamment accompagné,
00:20:56ou de faire peut-être, je crois que vous êtes maire
00:20:57depuis une grosse dizaine d'années,
00:20:59un métier un petit peu plus dangereux qu'avant ?
00:21:02Il est évident que la situation est de plus en plus difficile maintenant.
00:21:07Nous avons une fonction, nous devons assurer des tâches,
00:21:11nous ne pouvons pas satisfaire l'ensemble de notre population,
00:21:14nous faisons en sorte de satisfaire un maximum de gens.
00:21:17Mais effectivement, la situation devient de plus en plus difficile,
00:21:21parce qu'on a l'impression que nos administrés sont de moins en moins tolérants.
00:21:25Et parallèlement à ça, quand j'ai été agressé la première fois,
00:21:29même les deux fois, j'ai eu l'impression d'être un petit peu abandonné
00:21:33face à cette situation.
00:21:35Et on se pose la question, on se demande,
00:21:37est-ce que c'est nous les victimes,
00:21:39ou si au contraire, c'est nous les coupables ?
00:21:40On a cette sensation d'impunité qui est difficilement acceptable.
00:21:46Merci beaucoup Jacques Réguer, maire sans étiquette de cette commune du Doubs.
00:21:49Comment est-ce qu'on les protège,
00:21:51ces maires pour lesquels on va voter dans 100 jours, Guillaume Tabard ?
00:21:53Je pense qu'en tout cas d'un point de vue politique et du point de vue des citoyens,
00:21:57il y a, j'allais dire, à redorer un peu l'image des politiques,
00:22:01et plutôt avoir conscience que chaque élu,
00:22:04qui est une personnalité avec son tempérament, ses options, etc.,
00:22:08est détenteur de la légitimité républicaine.
00:22:13On s'est gossé de la fameuse phrase de Jean-Luc Mélenchon sur
00:22:15« La République, c'est moi »,
00:22:16mais chaque élu, chaque député,
00:22:18il est détenteur de cette légitimité-là,
00:22:21et elle se doit d'être respectée.
00:22:23Et il y a souvent un peu un politique bashing
00:22:26qui est assez fréquent,
00:22:29qui consiste à critiquer les élus pour toutes sortes de raisons.
00:22:32Parfois, la critique est évidemment légitime,
00:22:35mais on en vient à oublier quand même,
00:22:37j'allais presque dire, la sacralité de ce qu'ils représentent.
00:22:40Et ça, c'est un point qui a peut-être à redorer.
00:22:43Et je pense notamment à travers les votes qu'ils expriment.
00:22:46Il y a quelques mois, vous vous souvenez,
00:22:48je ne sais plus quel était l'engrais,
00:22:51je ne sais pas si c'était le glyphosat.
00:22:52– C'était sur la loi du plomb ?
00:22:52– Oui, sur le moment de la loi du plomb,
00:22:54où la France avait voulu un tout petit peu revenir en arrière
00:22:57sur une exposition,
00:22:58dans la mesure où les autres pays européens
00:23:00n'avaient pas les mêmes contraintes,
00:23:00ils disaient « battons-nous à armes égales,
00:23:02donc remettons un peu de souplesse ».
00:23:05Il y a eu une violence,
00:23:06une violence qui s'est exprimée contre les élus
00:23:08qui avaient eu le malheur de voter cette loi du plomb,
00:23:12qui les mettait en danger pour un vote
00:23:15qu'ils avaient exprimé en conscience
00:23:17et dont ils rendaient compte en plus.
00:23:19Donc je crois qu'il y a peut-être ce respect
00:23:21de la personne politique qu'il faut rappeler.
00:23:24– Sébastien Chenu, deux questions d'actualité
00:23:27avant de vous libérer, si vous le permettez.
00:23:28Le Rassemblement national a publié aujourd'hui
00:23:30au sujet des municipales justement une charte
00:23:33destinée aux candidats sans étiquette
00:23:35qui voudraient être soutenus par l'ERN
00:23:36en disant « on vous soutient,
00:23:38mais il faudra signer un papier pour dire
00:23:39que vous nous parrainez à l'élection présidentielle ».
00:23:41C'est quoi ? C'est du troc ? C'est du chantage ?
00:23:43– Non mais c'est normal, si vous voulez,
00:23:44le soutien du Rassemblement national,
00:23:45c'est-à-dire envoyer un message aux électeurs
00:23:47du Rassemblement national pour obtenir leur voix,
00:23:50il est normal qu'on demande qu'il y ait en retour
00:23:52une adhésion minimale à ce que nous défendons
00:23:55et aussi un renvoi d'ascenseur.
00:23:57– Ce n'est pas un peu un détournement du système
00:23:59des parrainages, c'est-à-dire un tampon sur la fiche
00:24:02– Non mais rien n'est obligatoire,
00:24:04chacun fait ce qu'il veut, un maire qui n'a pas envie,
00:24:06il ne le fait pas et donc il n'aura pas le soutien.
00:24:08Mais je veux dire, le soutien du Rassemblement national,
00:24:09son logo, la puissance que ça représente, etc.
00:24:13– Ça vaut une signature.
00:24:13– Ça vaut quelque chose, on leur demande un engagement.
00:24:16S'ils ne le veulent pas, quittons-nous bons amis, aucun problème.
00:24:18– Et puis je ne voulais pas vous laisser repartir
00:24:20sans vous montrer, Sébastien Chenu,
00:24:22je sais que vous savez de quoi je parle,
00:24:24une vidéo de vous parce qu'on a besoin de…
00:24:26– Vous la montrez en entier, vous ne l'avez pas en entier.
00:24:28– Ah, on en a un extrait, pardon.
00:24:29Vous allez me dire qu'on a tronqué,
00:24:30on va quand même la regarder,
00:24:31vous me direz si on l'a coupé trop court cette vidéo.
00:24:34– Il y a du monde partout,
00:24:36il y a du monde dans les réunions publiques,
00:24:37il y a du monde dans les soirées Beaujolais,
00:24:40il y a du monde dans les soirées Kemsex,
00:24:42j'allais dire dans les soirées Kemsex,
00:24:44ça n'a rien à voir avec nos réunions militaires,
00:24:47il y a du monde partout.
00:24:48– Je précise que c'est la vidéo telle qu'elle nous a été fournie
00:24:51par nos amis de France 3,
00:24:53les soirées Kemsex, Sébastien Chenu.
00:24:54– Mais non, mais c'est évidemment ce que j'appelle,
00:24:56ce que je l'ai déjà fait une semaine auparavant,
00:24:58donc c'est le faux lapsus pour pouvoir mettre un peu d'ironie,
00:25:02et probablement après dans le discours,
00:25:03c'est ce que j'ai tout un passage sur effectivement
00:25:05la dénonciation de la drogue,
00:25:06mais c'est mon irodit toujours un peu mordant
00:25:08dans cette culture que j'aime bien,
00:25:10cette culture Charlie,
00:25:11où les seules choses qui fassent vraiment rire
00:25:13sont les choses méchantes et de mauvais goût.
00:25:15– Là c'est un lapsus,
00:25:16il n'y a pas de soirées électorales Kemsex.
00:25:19– C'est ce que j'appelle un faux lapsus,
00:25:20c'est-à-dire je fais semblant de me tromper,
00:25:22évidemment pour pouvoir mieux dénoncer.
00:25:23– Ah c'est volontaire donc ?
00:25:24– Oui je viens de vous dire,
00:25:25je l'ai déjà fait une semaine auparavant,
00:25:27je l'avais même écrite,
00:25:28parce qu'en fait je ne veux pas louper mes effets,
00:25:30vous savez quand on fait de la politique devant du public,
00:25:32il faut ménager quelques effets,
00:25:34ça en fait partie.
00:25:35D'ailleurs vous entendez les gens rire,
00:25:36et après je leur dis vraiment,
00:25:37on peut vous avoir à chaque fois,
00:25:39vous tomber dans le panneau.
00:25:40– Merci beaucoup à tous les quatre
00:25:42d'être venus ce soir sur le plateau de 60 Minutes,
00:25:44c'est l'histoire d'un complot digne de l'ex-KGB,
00:25:48sans doute une sextape
00:25:48qui a permis au maire de Saint-Etienne,
00:25:50Gaël Perdrio,
00:25:51de faire chanter l'un de ses adjoints
00:25:53pendant des années.
00:25:54Ce matin la justice a condamné Gaël Perdrio
00:25:56à 5 ans de prison,
00:25:57dont 4 en ferme pour chantage,
00:25:59association de malfaiteurs,
00:26:00détournement de fonds publics,
00:26:01dans un instant vous entendrez
00:26:02la première réaction de la victime
00:26:04Gilles Artig,
00:26:05on sera également avec l'avocat
00:26:07de Gaël Perdrio,
00:26:09Gilles Artig qui a accepté
00:26:09de témoigner sur l'enfer
00:26:10qu'il a vécu pendant des années
00:26:11puisqu'il a notamment pensé
00:26:12à mettre fin à ses jours.
00:26:15Mais d'abord on vous retrouve vous,
00:26:16Paul Conge,
00:26:16bonsoir,
00:26:17service police-justice de BFM,
00:26:19c'est une affaire absolument
00:26:20hors norme à tout point de vue.
00:26:21– Hors norme à tout point de vue,
00:26:23un compromat,
00:26:23donc l'idée germe entre les murs
00:26:25de la mairie de Saint-Etienne,
00:26:26juste après les municipales de 2014,
00:26:28Gilles Artig, allié,
00:26:30premier adjoint de Gaël Perdrio,
00:26:31devient un concurrent gênant,
00:26:33lui aussi veut diriger la mairie,
00:26:34à l'été décision est prise
00:26:35de tuer ses ambitions politiques
00:26:37et de le piéger.
00:26:38Deux hommes mettent à exécution
00:26:39le piège en janvier 2015,
00:26:41Samy Keffi-Jérôme,
00:26:42adjoint au maire
00:26:42et Gilles Rossery-Langlais
00:26:43sont conjoints
00:26:44lors d'un déplacement à Paris
00:26:45en janvier 2015.
00:26:47Un escorte-pueil est réservé,
00:26:49une caméra dissimulée
00:26:50dans une chambre d'hôtel.
00:26:51Gilles Artig est invité,
00:26:52lui, le prostitué,
00:26:53laissé seul sur le lit,
00:26:54ont des rapports,
00:26:55tout est filmé,
00:26:56la vidéo compromettante
00:26:57est transmise au directeur
00:26:58de cabinet du maire
00:26:59sur clé USB.
00:27:03Keffi-Jérôme lui dit
00:27:04« Maintenant, on vous tient,
00:27:05on laisse »
00:27:06et Artig,
00:27:07père de famille,
00:27:07centriste, catholique,
00:27:08engagé dans la manif pour tous,
00:27:10finit par céder à ce chantage.
00:27:11Il est mis sur le carreau
00:27:12pendant sept ans.
00:27:13Cette sex tape,
00:27:15la fameuse sex tape
00:27:16de Saint-Étienne,
00:27:16que contient-elle ?
00:27:18On ne sait pas tout,
00:27:19mais la caméra dissimulée
00:27:20dans un coin de la chambre d'hôtel.
00:27:21Comme je le disais,
00:27:22film, semble-t-il
00:27:23un massage intime.
00:27:24La victime, Gilles Artig,
00:27:25ne connaît pas le contenu
00:27:26de cette vidéo.
00:27:27Déjà, il dit
00:27:28qu'on l'a fait boire,
00:27:29qui ne se souvient pas de tout.
00:27:30Ce qui s'est passé ensuite,
00:27:32c'est un montage
00:27:32qui lui est présenté
00:27:33lorsqu'on veut le faire chanter.
00:27:34Il y a une part de bluff
00:27:35parce que la caméra
00:27:36a eu un problème de batterie
00:27:37et elle n'a pas pu filmer
00:27:39toute la scène.
00:27:40Mais ça, Gilles Artig l'ignore
00:27:41et cette vidéo
00:27:42sera utilisée contre lui
00:27:43à de nombreuses reprises.
00:27:44Alors, la vidéo date donc
00:27:45de 2015,
00:27:46mais l'affaire,
00:27:47elle éclate au grand jour
00:27:47en 2022
00:27:49avec un article de Mediapart.
00:27:51En août 2022,
00:27:52exactement,
00:27:52Mediapart
00:27:53et son journaliste
00:27:53d'investigation,
00:27:55Antoine Rouget,
00:27:55dévoilent cette affaire
00:27:56tuyautée contre toute attente
00:27:58par un des responsables
00:27:59du complot lui-même,
00:28:00Gilles Rossary-Langlais,
00:28:01qui est de plus en plus isolé
00:28:02à Saint-Etienne.
00:28:03Le journal révèle
00:28:04les rôles majeurs
00:28:04joués par le directeur
00:28:05de cabinet
00:28:06et bientôt
00:28:07du maire de Saint-Etienne
00:28:08en personne,
00:28:09Gaël Perdrio,
00:28:09avec des enregistrements
00:28:10audio stupéfiants.
00:28:12Je vous propose
00:28:13d'en écouter un extrait.
00:28:14C'est un échange
00:28:14entre Gilles Artig
00:28:17et Gaël Perdrio.
00:28:19C'est Artig qui parle en premier.
00:28:21Il y a eu des enquêtes
00:28:22très précises.
00:28:23J'ai un avocat,
00:28:24j'en avais dit.
00:28:25J'avais un avocat,
00:28:26j'ai même vu un avocat
00:28:27sur Paris cette semaine
00:28:28qui m'a expliqué
00:28:30ce que c'était
00:28:31que le chantage politique
00:28:32et la jurisprudence
00:28:35c'est deux ans de prison.
00:28:37Mais une fois que c'est sur
00:28:38la réforme,
00:28:38c'est plus le chantage.
00:28:39Oui, bien sûr.
00:28:40C'est des décuses aussi.
00:28:42Un complot,
00:28:43on dit au cœur de la mairie.
00:28:44Et on a donc pu rencontrer
00:28:45il y a quelques minutes
00:28:46celui qui est la victime
00:28:47de cette affaire,
00:28:48Gilles Artig.
00:28:49Voici cet entretien.
00:28:51Bonsoir Gilles Artig.
00:28:52Bonsoir Marc Fowell.
00:28:53Merci d'avoir accepté
00:28:54notre invitation.
00:28:55C'est une journée particulière
00:28:56pour vous.
00:28:56puisque ça y est,
00:28:57la justice a tranché ce matin.
00:28:59Elle a condamné
00:29:00ceux qui vous ont fait chanter
00:29:01pendant sept ans
00:29:02dans l'affaire de la sex tape.
00:29:04Et le premier d'entre eux,
00:29:05Gaël Perdriot,
00:29:06le maire de Saint-Étienne
00:29:08qui a fait appel.
00:29:09Il est donc à nouveau
00:29:09présumé innocent.
00:29:11Mais simplement,
00:29:11quelle a été votre réaction
00:29:12ce matin
00:29:12au moment de se délibérer ?
00:29:14Vous étiez présent.
00:29:15Ça a été pour ma famille
00:29:17et moi-même un soulagement.
00:29:20Parce qu'on ne maîtrisait rien.
00:29:21On fait confiance
00:29:22à la justice.
00:29:23Gaël Perdriot avait tellement
00:29:25dit qu'il était innocent,
00:29:28que cette affaire
00:29:30n'était pas celle qu'on croyait,
00:29:33que jusqu'à la dernière minute,
00:29:35on pouvait douter
00:29:35de la décision du tribunal.
00:29:37Lorsque la présidente
00:29:40a prononcé les peines,
00:29:42c'est vrai que nous avons été
00:29:44plutôt satisfaits.
00:29:46C'était la reconnaissance
00:29:47de mon statut de victime,
00:29:49la reconnaissance aussi
00:29:50des souffrances
00:29:52que j'avais endurées.
00:29:53Par contre, j'avoue que
00:29:55quand on a appris
00:29:55pratiquement dans la foulée
00:29:56que Gaël Perdriot faisait appel,
00:29:59on s'est dit qu'il faudrait
00:30:01reprendre quand même tout cela.
00:30:03même si la condamnation
00:30:06en première instance
00:30:07est quand même assez claire,
00:30:10il y aura un autre procès.
00:30:11Condamnation en première instance
00:30:13avec exécution provisoire,
00:30:14ce qui veut dire
00:30:14que Gaël Perdriot
00:30:15va être incarcéré
00:30:17dans les jours qui viennent.
00:30:18Qu'avez-vous envie
00:30:18de lui dire ce soir ?
00:30:20J'ai envie de lui dire
00:30:23tout ça pour ça,
00:30:25qu'il aurait dû peut-être
00:30:27avouer les choses
00:30:28dès le début,
00:30:29reconnaître effectivement
00:30:31qu'à la première minute
00:30:32où nous avons été élus ensemble,
00:30:35il a pensé à m'éliminer,
00:30:37qu'il a trouvé ce piège horrible,
00:30:42que pour la ville de Saint-Etienne,
00:30:43ça aurait été bien
00:30:44qu'il parte beaucoup plus tôt,
00:30:45parce que là, c'est la justice
00:30:46qui l'oblige à s'en aller.
00:30:48La ville a beaucoup souffert,
00:30:50la ville a été salie.
00:30:53Et vous aussi ?
00:30:54Moi, bien sûr.
00:30:55Mais je pense à ma famille,
00:30:56je pense à ma ville.
00:30:58Moi, j'ai effectivement
00:30:59subi vraiment des choses très dures,
00:31:03puisque j'ai même songé
00:31:04à mettre fin à mes jours.
00:31:06Vous aviez déjà préparé la lettre
00:31:08que vous vouliez laisser
00:31:09à votre famille ?
00:31:11Oui, non seulement
00:31:11j'avais préparé cela,
00:31:13mais j'ai souhaité enregistrer
00:31:15Gaël Perdriot dans son bureau
00:31:17lorsqu'il me menaçait
00:31:18avec son directeur de cabinet.
00:31:20Et ces menaces étaient très fortes,
00:31:23puisqu'ils sont même allés jusqu'à dire
00:31:25qu'ils avaient l'intention
00:31:26de diffuser ces images compromettantes
00:31:29aux parents des enfants
00:31:32qui étaient dans la même classe
00:31:33que les miens.
00:31:34Donc ça me glaçait.
00:31:36Et bien évidemment,
00:31:37je ne me sentais pas le courage
00:31:39d'avouer tout ça à mon épouse,
00:31:41parce que je pensais
00:31:42qu'on ne me croirait pas.
00:31:45Et il me manquait quand même
00:31:45des éléments.
00:31:46Je ne savais pas non plus
00:31:47qu'il y avait eu
00:31:48des détournements d'argent
00:31:49pour financer tout cela.
00:31:52Donc je disais
00:31:53que j'étais menacé,
00:31:56que ça devenait insupportable
00:31:57pour moi.
00:31:58Et si j'avais fait
00:32:00ce geste irréparable,
00:32:02j'aurais laissé
00:32:02ces enregistrements
00:32:03pour que tout le monde
00:32:05se rende bien compte
00:32:06du calvaire que j'avais su.
00:32:08– Que vous étiez une victime.
00:32:09– Et que j'étais…
00:32:10– Qu'est-ce qui vous a fait
00:32:11changer d'avis ?
00:32:12À quoi ou à qui
00:32:12vous vous êtes raccroché
00:32:13à cet instant précis ?
00:32:15– Je me souviens
00:32:17qu'un appel d'un ami
00:32:19a fait que, bon,
00:32:20je l'ai rejoint
00:32:22et que je n'ai pas, voilà,
00:32:27posé l'acte
00:32:28qui me semblait
00:32:29à un moment donné
00:32:30irréparable,
00:32:32parce que je pensais
00:32:33que je n'avais pas
00:32:33d'autres solutions.
00:32:35Enfin, voilà,
00:32:36donc, ça tient
00:32:37à peu de choses, quoi,
00:32:38finalement,
00:32:39et je ne regrette pas.
00:32:41Mais, bon,
00:32:42je ne pensais pas,
00:32:43après, que tout
00:32:44allait s'enchaîner,
00:32:45les révélations
00:32:46de Mediapart
00:32:47qui ont aussi été
00:32:48un choc terrible.
00:32:49– Alors, Mediapart,
00:32:50justement, c'est 2022.
00:32:52C'est Mediapart
00:32:52qui révèle l'affaire
00:32:53au grand public
00:32:54et explique qu'il y a
00:32:55cette sextape
00:32:56qui circule en ce moment
00:32:57à la mairie
00:32:57de Saint-Étienne,
00:33:01filmée en caméra cachée
00:33:02dans une chambre d'hôtel
00:33:03en 2015 à Paris
00:33:04où vous vous faites masser
00:33:05par un escort boy,
00:33:06caméra placée
00:33:08par l'équipe
00:33:08de Gaël Perdriot.
00:33:10Pendant sept ans,
00:33:12on vous a fait chanter
00:33:13sur cette vidéo
00:33:14et vous n'en avez parlé
00:33:15absolument à personne.
00:33:17Je crois que vous m'êtes,
00:33:17votre épouse,
00:33:19vos enfants n'étaient pas
00:33:19au courant,
00:33:20même votre médecin.
00:33:21Pourquoi avoir gardé ça
00:33:22pour vous ?
00:33:22Vous aviez honte ?
00:33:23– Oui, j'avais honte.
00:33:24En tout cas,
00:33:25je ne m'estimais pas
00:33:26victime de cette affaire.
00:33:29Bon, voilà,
00:33:29je me disais
00:33:30que j'étais fautif
00:33:32et d'ailleurs,
00:33:32il faisait vraiment
00:33:33tout pour me le rappeler
00:33:36et faire en sorte
00:33:37que j'étais paralysé
00:33:39complètement.
00:33:40– Et vous aviez honte
00:33:41pour votre famille,
00:33:42pour votre vie politique ?
00:33:44– Pour ma famille,
00:33:45la vie politique peut-être aussi
00:33:46parce que je savais bien
00:33:49que ça pouvait être
00:33:50utilisé contre moi,
00:33:51mais avant toute chose
00:33:52pour ma famille
00:33:53parce que le but,
00:33:54c'était de me détruire,
00:33:56c'était de faire exploser
00:33:58ma famille
00:33:59et en tout cas,
00:34:01de ne plus exister du tout.
00:34:02Je pense que le maire
00:34:03de Saint-Étienne
00:34:04voulait être le seul
00:34:05à être présent
00:34:06sur la scène stéphanoise
00:34:08alors que sans moi,
00:34:09il n'aurait jamais été élu.
00:34:11– C'est donc
00:34:11quand Mediapart révèle
00:34:12cette affaire en 2022
00:34:13que vous décidez
00:34:14d'en parler à votre famille,
00:34:16quelle a été
00:34:16leur réaction ?
00:34:18À la vidéo ?
00:34:19Au chantage ?
00:34:20– Alors,
00:34:20ça a été un choc
00:34:21mais mon épouse
00:34:22a été remarquable
00:34:23parce qu'elle ne m'a pas condamné,
00:34:26elle ne m'a pas voulu
00:34:27d'être tombée dans ce piège.
00:34:29– Et vous lui avez dit quoi ?
00:34:30Précisément.
00:34:30– Je lui ai dit
00:34:31on me fait chanter
00:34:34depuis plusieurs années,
00:34:35on m'a piégé
00:34:36et ces images sont utilisées
00:34:38et aujourd'hui,
00:34:39ça va se savoir
00:34:40parce qu'un des membres
00:34:42de ce commando
00:34:44qui a été organisé contre moi
00:34:47a tout balancé à Mediapart
00:34:49et elle m'a dit
00:34:51on va se battre,
00:34:52on va porter plainte,
00:34:53on va se battre
00:34:54et toute la famille
00:34:56sera à tes côtés
00:34:57ce qui est assez remarquable
00:34:59et inattendu
00:35:00parce que je ne pensais pas
00:35:01qu'elle aurait ce courage.
00:35:04– Ils ne vous ont jamais lâché ?
00:35:05– Jamais,
00:35:06encore jusqu'à aujourd'hui.
00:35:07– Et deux de vos enfants
00:35:08sont derrière la caméra ce soir,
00:35:10ils sont fiers de leur père ?
00:35:11– Je pense, oui,
00:35:12il faudrait leur demander
00:35:13mais bon,
00:35:14en tout cas,
00:35:16voilà,
00:35:16ils considèrent
00:35:17que j'ai tenu bon
00:35:18pour eux
00:35:20et en tout cas,
00:35:22ils n'envisageaient pas
00:35:23de me laisser tomber.
00:35:25– Je précise,
00:35:25j'ai l'article
00:35:26que vous êtes catholique,
00:35:27que vous étiez engagé
00:35:28contre le mariage pour tous,
00:35:31c'est pour ça
00:35:32qu'ils ont utilisé ce moyen-là ?
00:35:33– Oui, certainement,
00:35:34oui, c'était une façon…
00:35:35– On dirait qu'on peut…
00:35:36– Oui, c'était…
00:35:37– Très clairement pour vous, c'est…
00:35:38– Oui, oui, oui,
00:35:40absolument.
00:35:40Alors, là-dessus,
00:35:42beaucoup de choses ont été dites,
00:35:43en réalité,
00:35:44je suis attaché
00:35:45au modèle traditionnel
00:35:46de la famille,
00:35:48mais m'est arrivé
00:35:48de célébrer
00:35:49des mariages homosexuels
00:35:51en tant qu'élus,
00:35:52donc à partir du moment
00:35:53où c'est devenu une loi,
00:35:54je ne m'étais pas opposé
00:35:56plus que cela.
00:35:59Mais c'est sûr
00:36:00qu'ils ont utilisé ça,
00:36:01oui, oui,
00:36:01pour me paralyser, oui.
00:36:03– Je précise aussi
00:36:04que pendant toutes ces années,
00:36:05pendant ces sept ans
00:36:06où on vous a fait chanter,
00:36:07vous ne saviez pas exactement
00:36:09ce qu'il y avait
00:36:09sur l'intégralité de la vidéo,
00:36:11c'est-à-dire qu'à chaque fois,
00:36:11on vous montrait un extrait,
00:36:12vous étiez donc en train
00:36:13de vous faire masser
00:36:15par cette escorte boy.
00:36:17Quels souvenirs
00:36:17vous avez de cette soirée ?
00:36:18Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:36:20– J'en ai un souvenir
00:36:21très vague,
00:36:21on m'a fait boire,
00:36:23j'ai toujours pensé
00:36:24avoir été drogué,
00:36:25mais ça,
00:36:26je ne l'ai jamais
00:36:26mis trop en avant
00:36:28parce que je n'en avais
00:36:29pas la preuve
00:36:29et ça n'était pas
00:36:30un élément
00:36:31pris en compte
00:36:32dans le cadre du procès.
00:36:34Je n'étais pas
00:36:35dans mon état normal,
00:36:37voilà,
00:36:38donc à partir de là,
00:36:39bon,
00:36:40ça a été utilisé.
00:36:41ce qui est certain,
00:36:42c'est que je ne voulais
00:36:43pas ce massage,
00:36:44que je ne savais pas
00:36:45que j'allais rencontrer
00:36:47un escort boy
00:36:48dans cette chambre,
00:36:49que je ne savais pas,
00:36:49bien sûr,
00:36:50que j'étais filmé
00:36:51et que j'ai été menacé
00:36:53pendant toutes ces années.
00:36:55Ça,
00:36:55c'est une certitude
00:36:56et c'est ce que
00:36:57la présidente du tribunal
00:36:59a retenu aujourd'hui.
00:37:00– La justice est passée
00:37:01aujourd'hui,
00:37:02il y aura bien sûr
00:37:02ce procès en appel,
00:37:03on en parlait tout à l'heure.
00:37:04Est-ce que vous pensez
00:37:05que cette affaire,
00:37:06malgré tout,
00:37:07elle va vous coller
00:37:07à la peau
00:37:07toute votre vie ?
00:37:09– Ah, malheureusement,
00:37:10oui,
00:37:10même si effectivement
00:37:12ces condamnations
00:37:13peuvent nous apaiser,
00:37:15quand vous tapez mon nom
00:37:16sur un moteur de recherche,
00:37:18il sort sextep,
00:37:19donc c'est…
00:37:19– Et ce sera le cas ?
00:37:20– C'est très dur,
00:37:21toujours et encore.
00:37:21– Malheureusement.
00:37:22En tout cas,
00:37:22ça restera pour moi,
00:37:24oui,
00:37:24un souvenir
00:37:25qui ne s'effacera pas.
00:37:27Donc ça,
00:37:28ce sera quelque chose
00:37:29de très, très dur
00:37:30à vivre.
00:37:31malgré tout,
00:37:32je considère que la politique
00:37:34reste un bel engagement.
00:37:36– Là, vous êtes en train
00:37:37de nous dire
00:37:37que vous allez briguer
00:37:37la mairie de Saint-Étienne
00:37:38maintenant qu'elle est libre ?
00:37:39– Non, non, non.
00:37:40– Non ?
00:37:41– Non, mon horizon,
00:37:42mon seul horizon,
00:37:43ça va être le deuxième procès,
00:37:45ça va être de me reconstruire,
00:37:48d'avoir tout ça définitivement
00:37:50derrière moi
00:37:51pour ma famille.
00:37:53Mais non,
00:37:53bien sûr,
00:37:53je vais suivre
00:37:54tout ce qui va se passer
00:37:55à Saint-Étienne,
00:37:56ça reste ma ville.
00:37:58J'ai été blessé aussi
00:37:59pour elle
00:37:59parce qu'elle a été
00:38:01vraiment salie.
00:38:03Aujourd'hui,
00:38:03on en a une mauvaise image
00:38:04et pourtant,
00:38:05c'est une belle ville
00:38:06avec beaucoup
00:38:07de solidarité,
00:38:09une ville
00:38:11qui s'est battue,
00:38:12qui a eu
00:38:13des difficultés économiques,
00:38:14qui n'avait pas besoin
00:38:15de tout ça.
00:38:16Mais bon,
00:38:16les élections municipales
00:38:17seront vite là
00:38:18au mois de mars
00:38:18et il y a des candidats
00:38:20qui vont,
00:38:21je pense,
00:38:22permettre
00:38:22d'ouvrir
00:38:23de plus belles pages.
00:38:25– On parle beaucoup
00:38:26de violence physique
00:38:27en ce moment
00:38:27en politique
00:38:28après ce qui s'est passé
00:38:29contre Jordan Bardella.
00:38:31Là,
00:38:31c'est une autre forme
00:38:32de violence
00:38:33mais elle est assez inouïe.
00:38:35Gaël Perdriot,
00:38:35c'était votre allié politique
00:38:38qui s'est retourné
00:38:39contre vous
00:38:39de cette manière
00:38:40absolument spectaculaire,
00:38:42incroyable.
00:38:43La politique,
00:38:43c'est ça aussi ?
00:38:44– Alors,
00:38:45j'espère que c'est l'exception.
00:38:47Je n'en suis pas sûr.
00:38:48C'est pour ça que
00:38:49je suis d'une certaine façon
00:38:51heureux
00:38:52que les sanctions
00:38:53aient été sévères
00:38:55parce que quelque part
00:38:56ça envoie un signal
00:38:58à tous ceux
00:38:58qui pourraient avoir envie
00:39:00d'utiliser ces méthodes
00:39:02très sales
00:39:02que maintenant
00:39:04la justice
00:39:04est sévère
00:39:06et que
00:39:07c'est une manière
00:39:10d'envoyer aussi
00:39:12ce message
00:39:13parce que
00:39:14la présidente
00:39:15l'a bien dit.
00:39:16Bon,
00:39:16bien sûr,
00:39:17les faits sont avérés
00:39:18donc ça mérite
00:39:18une condamnation
00:39:20mais le fait
00:39:20que Gaël Pedriot
00:39:22ait été maire
00:39:23il a un devoir
00:39:24d'exemplarité
00:39:25et certainement
00:39:26que ça explique
00:39:27que sa peine
00:39:28ait été alourdie.
00:39:30– Et vous êtes prêt
00:39:31à le revoir
00:39:31au procès en appel ?
00:39:32– Malheureusement,
00:39:33oui,
00:39:33on va se revoir,
00:39:35oui,
00:39:36on va revivre encore
00:39:37cette épreuve.
00:39:38Donc c'est une étape
00:39:38qui est passée aujourd'hui
00:39:40et on verra la suite.
00:39:42– Merci beaucoup
00:39:43Gilles Artig
00:39:44d'avoir accepté
00:39:44de témoigner pour BFM TV.
00:39:45Merci à vous.
00:39:46– Merci.
00:39:46– Voilà donc pour cette
00:39:47toute première réaction
00:39:48de Gilles Artig
00:39:49après la décision
00:39:50ce matin du tribunal.
00:39:51On est toujours
00:39:52avec Paul Conge
00:39:52du service police-justice
00:39:54de BFM TV.
00:39:55Maître Benoît Martinez,
00:39:56l'avocat de Gaël Pedriot
00:39:58nous a rejoint.
00:39:59Bonsoir.
00:40:00Maître,
00:40:01quand vous entendez
00:40:02ce témoignage,
00:40:03cet homme qui raconte
00:40:03ces années de calvaire,
00:40:05le chantage qu'il a subi,
00:40:07le regard de sa famille,
00:40:09d'abord très simplement
00:40:10au nom de votre client,
00:40:12qu'avez-vous envie
00:40:12de lui dire ?
00:40:13– Personne ne nie
00:40:14les souffrances
00:40:15qu'a pu endurer
00:40:17Gilles Artig.
00:40:18Ce que nous disons
00:40:19aujourd'hui,
00:40:19c'est que Gaël Pedriot,
00:40:21lui, n'en est pas
00:40:22le responsable.
00:40:22Ce sont d'autres personnes
00:40:23qui sont responsables
00:40:24de ce qu'a subi
00:40:25Gilles Artig.
00:40:26– Il ne savait rien,
00:40:27il n'a rien vu,
00:40:28il n'était au courant
00:40:29de rien.
00:40:29– Ce n'est pas
00:40:30qu'il ne savait rien,
00:40:31il n'est pas à l'origine
00:40:32de cette vidéo
00:40:33visant Gilles Artig.
00:40:35Il l'a appris,
00:40:36et c'est ce qu'il explique,
00:40:37c'est ce qu'il a cessé
00:40:38d'expliquer,
00:40:38il l'a appris
00:40:39à posteriori,
00:40:40il pensait
00:40:41que c'était une vidéo
00:40:42qui avait été réalisée
00:40:43avec l'assentiment
00:40:44de chacun
00:40:45et à aucun moment
00:40:46ne s'est-il servi
00:40:47de cette vidéo
00:40:48pour obtenir
00:40:48quoi que ce soit
00:40:49de la part de Gilles Artig.
00:40:50– Le problème,
00:40:50c'est que des témoignages,
00:40:52des enregistrements,
00:40:53on en a écouté un tout à l'heure,
00:40:54impliquent Gaël Pedriot
00:40:55et son directeur
00:40:56de cabinet lui-même,
00:40:57dit qu'il a donné
00:40:58son feu vert
00:40:58à cette opération.
00:40:59– Alors,
00:41:00s'agissant des enregistrements,
00:41:02il faut préciser
00:41:02que ces enregistrements
00:41:03ont été réalisés
00:41:04à l'insu
00:41:04de Gaël Pedriot,
00:41:06dans le cadre
00:41:06de discussions
00:41:07provoquées
00:41:08précisément
00:41:09pour lui faire dire
00:41:10ce qu'il ne voulait pas dire.
00:41:11et s'agissant
00:41:13de son ancien
00:41:14directeur de cabinet,
00:41:15il a modifié
00:41:17ses déclarations
00:41:18au cours
00:41:18de l'instruction
00:41:19précisément
00:41:20parce qu'il y avait
00:41:20des éléments
00:41:21accablants
00:41:22le concernant
00:41:22et il tente
00:41:23encore aujourd'hui,
00:41:25il tentait
00:41:25à cette audience
00:41:26d'atténuer
00:41:27sa responsabilité
00:41:28en mettant en cause
00:41:29le maire Gaël Pedriot.
00:41:30– Et sans convaincre
00:41:31les magistrats,
00:41:32puisque la procureure
00:41:32par exemple
00:41:33pendant l'audience
00:41:34a dit qu'il était
00:41:34le seul à nier l'évidence,
00:41:36le seul à n'avoir
00:41:36pas quitté ses mandats,
00:41:38elle parle d'une organisation
00:41:39à caractère mafieux
00:41:40dont le haut de la pyramide
00:41:41se trouve à la mairie
00:41:42avec au sommet
00:41:43donc le maire ?
00:41:44– Le maire s'estime
00:41:45innocent
00:41:46des faits
00:41:47qui lui sont reprochés,
00:41:49il a fait appel
00:41:50de cette décision,
00:41:51nous espérons
00:41:51que la cour d'appel
00:41:52appréciera tant en fait
00:41:54qu'en droit
00:41:55le dossier différemment
00:41:56et qu'elle rendra
00:41:58une décision
00:41:59qui sera
00:41:59cette fois-ci juste.
00:42:00– Mais il ne changera pas
00:42:01sa stratégie de défense,
00:42:02vous en avez l'assurance,
00:42:03il dira la même chose,
00:42:05ce sera un copier-coller
00:42:05du premier procès.
00:42:06– Écoutez,
00:42:07à l'heure
00:42:07où on parle,
00:42:09je n'ai pas connaissance,
00:42:10je n'ai pas pu
00:42:10prendre connaissance
00:42:11de la motivation
00:42:12du tribunal.
00:42:14Le tribunal s'est constanté
00:42:15de quelques explications
00:42:16à l'audience,
00:42:18à prononcer
00:42:18une peine
00:42:19d'une sévérité inouïe
00:42:21mais je n'ai pas pu…
00:42:22– 4 ans de prison ferme,
00:42:234 ans de prison ferme
00:42:24– Effectivement.
00:42:24– Avec exécution provisoire,
00:42:26exécution immédiate,
00:42:27est-ce que vous savez
00:42:28quand celui
00:42:29qui n'est donc plus
00:42:30maire de Saint-Etienne,
00:42:31peut-être que ça se joue
00:42:32dans les heures
00:42:32qui viennent,
00:42:33entrera en prison ?
00:42:34– Je n'en ai,
00:42:36à l'heure
00:42:36où on parle,
00:42:37aucune idée.
00:42:38– C'est une question
00:42:38d'heures, de jours ?
00:42:40– C'est plutôt
00:42:40normalement une question de jours
00:42:41mais je n'en ai aucune idée.
00:42:42– Et donc à l'heure
00:42:42où on se parle,
00:42:4319h33,
00:42:44il est probablement
00:42:45en train de faire
00:42:45ses cartons
00:42:46de maire de Saint-Etienne,
00:42:47il n'est plus maire
00:42:48de Saint-Etienne.
00:42:49– Écoutez,
00:42:50Gaël Perdriot,
00:42:51il a pris ses responsabilités
00:42:53au cours de l'audience,
00:42:54il a dit que
00:42:55s'il était condamné
00:42:56à la moindre infraction,
00:42:58il démissionnerait
00:42:58et je crois que
00:43:00c'est ce qu'il est
00:43:00en train de faire effectivement.
00:43:01– Donc il va démissionner
00:43:02avant d'être démis
00:43:03de son mandat ?
00:43:04– Effectivement,
00:43:04il va démissionner,
00:43:05il va démissionner
00:43:06et vous nous dites
00:43:07sans doute
00:43:07dans une dizaine de jours peut-être.
00:43:08– Ah non,
00:43:09il va démissionner immédiatement.
00:43:10– Non, pardon,
00:43:10pour l'incarcération.
00:43:11– Pour l'incarcération,
00:43:12effectivement,
00:43:13quelques jours,
00:43:14pour l'instant,
00:43:14je n'ai aucune information
00:43:15s'agissant de la date
00:43:17de son incarcération
00:43:17mais effectivement,
00:43:18on compte en jours.
00:43:19– Il ne purgera pas
00:43:20sa peine immédiatement
00:43:22étant donné que
00:43:23vous pourrez faire
00:43:24une demande de mise en liberté
00:43:25dès qu'il sera incarcéré.
00:43:26– Alors effectivement,
00:43:27nous allons faire
00:43:28une demande de mise en liberté
00:43:29dès son incarcération
00:43:31pour essayer
00:43:32qu'il passe
00:43:33le moins de temps possible
00:43:34en prison.
00:43:35Nous allons en effet
00:43:36mettre tout en œuvre
00:43:36pour que ce soit le cas
00:43:38et qu'il ne soit pas
00:43:39en détention
00:43:40et j'estime
00:43:40que ce n'est pas sa place
00:43:41à Gaël Perdriot.
00:43:42– C'est terminé
00:43:43pour Gaël Perdriot ?
00:43:44– Écoutez…
00:43:45– C'est fini,
00:43:45quand il y a une affaire comme ça,
00:43:46on ne s'en relève pas.
00:43:47– Pour l'avenir,
00:43:48je ne sais pas,
00:43:49ce qui est certain,
00:43:49c'est qu'aujourd'hui,
00:43:50Gaël Perdriot quitte ses fonctions
00:43:51de maire de Saint-Étienne.
00:43:52– Merci beaucoup,
00:43:53maître,
00:43:54d'être venu sur ce plateau.
00:43:55Merci à vous également.
00:43:56Paul Conge,
00:43:57vous regardez 60 minutes
00:43:58tout de suite,
00:43:58tout autre chose,
00:43:59le coup d'envoi
00:44:00du marathon des courses
00:44:02depuis ce matin,
00:44:02les négociations annuelles
00:44:03entre la grande distribution
00:44:04et les industriels
00:44:05ont débuté.
00:44:06Alors, hausse ou baisse
00:44:07des prix à l'horizon ?
00:44:09C'est la question
00:44:10qu'on posera à nos invités
00:44:11dans quelques instants.
00:44:11D'abord,
00:44:11les images du jour,
00:44:13Stéphanie Zenati
00:44:13et Agathe Ferrière.
00:44:17– Le pouvoir d'achat
00:44:20est devenu
00:44:21la première préoccupation
00:44:22des Français.
00:44:24On se retrouve
00:44:25à des prix exorbitants
00:44:26pour les petites courses
00:44:27du cotisier encore.
00:44:28– L'inflation est de 1,4%
00:44:30sur l'alimentaire
00:44:31en un an.
00:44:32– Les produits
00:44:33qui ont le plus augmenté
00:44:34la viande,
00:44:35environ 20%.
00:44:36Ensuite, le chocolat.
00:44:37– Le prix moyen
00:44:38du poisson
00:44:39a augmenté de 11%
00:44:40sur l'année
00:44:41pour certains espaces.
00:44:42– Les produits
00:44:43qui sont en promo,
00:44:44en général,
00:44:45c'est ce qu'on prend, oui.
00:44:46– J'aime bien regarder
00:44:47les promotions,
00:44:47mais ce n'est pas toujours
00:44:48à bon marché,
00:44:48les promotions.
00:44:49– On ne va pas restituer
00:44:51les hausses d'hier,
00:44:52mais je pense que c'est calmé.
00:44:54– Là, vous nous dites
00:44:54si tout se passe bien,
00:44:55on reste à des prix stables.
00:44:56– Oui, je pense
00:44:57qu'on est parti pour ça.
00:45:00– Dans les principaux
00:45:01postes de dépense
00:45:02des ménages,
00:45:02le carburant.
00:45:03– C'est extraordinaire,
00:45:04mais c'est vraiment
00:45:05très cher.
00:45:05– Comme j'ai mis le plein
00:45:06il y a un mois,
00:45:07à peu près,
00:45:08c'était 1,63.
00:45:09Ça a varié jusqu'à 1,80.
00:45:11En fait, les prix varient
00:45:12tous les jours
00:45:12et on ne sait pas pourquoi.
00:45:13– Alors, le ticket de caisse
00:45:14va-t-il grimper ?
00:45:15– Eh bien, c'est maintenant
00:45:16que ça se joue
00:45:17avec le début
00:45:17des négociations commerciales.
00:45:19– On sera fixé
00:45:19dans trois mois.
00:45:21– Alors, à quoi faut-il
00:45:22s'attendre ?
00:45:22– À Noël
00:45:23et pour l'an prochain
00:45:24alors que le pouvoir
00:45:25d'achat des Français
00:45:26a reculé de 0,3%
00:45:28au troisième trimestre.
00:45:29Pour en parler ce soir,
00:45:30j'ai le plaisir
00:45:30d'accueillir Nadia Zian.
00:45:32Bonsoir.
00:45:32– Bonsoir.
00:45:33– Directeur,
00:45:33directrice du département
00:45:34consommation à l'association
00:45:36Famille Rurale
00:45:37à vos côtés,
00:45:37Nicolas Baverez.
00:45:38Bonsoir.
00:45:38– Bonsoir.
00:45:39– Économiste, historien,
00:45:40auteur du livre Sursaut
00:45:41publié aux éditions
00:45:42de l'Observatoire
00:45:43et face à vous,
00:45:44Guillaume Darras.
00:45:45Bonsoir.
00:45:45Vous êtes le directeur général
00:45:46d'Auchamp,
00:45:47cinquième plus gros
00:45:48distributeur de France,
00:45:49c'est ça ?
00:45:50– C'est ça.
00:45:50– Un peu plus de 8%
00:45:52du marché de la grande distribution.
00:45:54Le pouvoir d'achat
00:45:55des Français
00:45:55qui inquiète à nouveau,
00:45:57les négociations
00:45:58qui débutent,
00:45:59est-ce qu'on peut dire
00:45:59qu'elles sont sous très haute
00:46:00tension,
00:46:01sous très haute pression
00:46:02sous le regard,
00:46:02en tout cas,
00:46:03de l'opinion publique
00:46:03et peut-être même
00:46:04du gouvernement,
00:46:05Nicolas Baverez ?
00:46:06– Il y a la partie
00:46:07microéconomique,
00:46:09effectivement,
00:46:09qui est ces négociations
00:46:12avec, normalement,
00:46:14l'application
00:46:14de cette nouvelle charte.
00:46:15Mais ce qui est derrière
00:46:17et qui est le plus inquiétant,
00:46:18c'est vraiment
00:46:19le décrochage économique
00:46:20de notre pays.
00:46:21Parce que derrière
00:46:22la question
00:46:23du pouvoir d'achat,
00:46:25il y a une vraie
00:46:25paupérisation
00:46:26et de certains territoires,
00:46:28mais de pas entiers
00:46:28de la population.
00:46:29Aujourd'hui,
00:46:30on a 10 millions de Français
00:46:31qui sont en dessous
00:46:32du seuil de pauvreté.
00:46:33Lors des deux dernières années,
00:46:35il y a 650 000 personnes
00:46:36par an
00:46:37qui ont basculé
00:46:37dans la pauvreté.
00:46:39Et pourquoi ?
00:46:40Pour une raison simple,
00:46:42c'est que la croissance
00:46:42est pratiquement à l'arrêt.
00:46:45il n'y a plus de gains
00:46:46de productivité.
00:46:48Et donc,
00:46:49le seul pouvoir d'achat
00:46:51était en réalité,
00:46:52mais depuis très longtemps,
00:46:54distribué par de la dette publique.
00:46:57Et aujourd'hui,
00:46:58ça n'est plus possible.
00:46:59Est-ce qu'on recède
00:46:59l'ordinateur de la dette ?
00:47:00Tu peux, en tout cas ?
00:47:01Voilà, parce que
00:47:02le coût de la dette
00:47:03est en train d'exploser.
00:47:05On va dépasser assez vite
00:47:06les 100 milliards d'euros.
00:47:08Et donc,
00:47:09aujourd'hui,
00:47:09le système
00:47:10est un système,
00:47:12ce que j'appelle
00:47:12la décroissance à crédit.
00:47:14Et pour vous donner une idée,
00:47:15si vous voulez,
00:47:16la richesse par habitant,
00:47:19c'est intéressant.
00:47:21En 1980,
00:47:23la France était
00:47:24au 10e rang mondial.
00:47:25Aujourd'hui,
00:47:26on est au 28e rang.
00:47:27L'Italie nous est passée
00:47:28devant cette année.
00:47:29C'est-à-dire qu'un Italien
00:47:31est aujourd'hui plus riche
00:47:32qu'un Français.
00:47:33Un Français,
00:47:3315% au-dessous d'un Allemand,
00:47:3552% au-dessous d'un Américain.
00:47:37Grosso modo,
00:47:38c'est 40 000 euros par an
00:47:40pour un Français.
00:47:42C'est 86 000 dollars
00:47:44pour un Américain.
00:47:44Donc, aujourd'hui,
00:47:45si vous voulez,
00:47:46on a masqué les choses
00:47:47pendant très longtemps.
00:47:48Et malheureusement,
00:47:50on a aujourd'hui le résultat.
00:47:52Et je pense que
00:47:52ça doit se voir
00:47:54dans les rayons
00:47:55de Vosipers
00:47:56comme ça se voit sûrement
00:47:57dans beaucoup de territoires
00:47:59et notamment
00:48:00des territoires ruraux
00:48:01où on a tellement
00:48:02massacré l'activité,
00:48:04que ce soit l'agriculture
00:48:06ou ce qui pouvait exister
00:48:07comme petite industrie,
00:48:08qu'en fait,
00:48:09il ne reste que
00:48:10des subventions publiques.
00:48:12– Guillaume Deras,
00:48:13est-ce que les discussions,
00:48:14les négociations
00:48:15qui vont donc durer
00:48:15trois mois
00:48:16qui ont débuté ce matin
00:48:16entre vous,
00:48:18la grande distribution
00:48:19et les grandes entreprises,
00:48:21je ne vais pas les citer
00:48:22parce que sinon
00:48:23je vais partir
00:48:23dans une liste trop longue,
00:48:24est-ce qu'elles ont
00:48:25une chance
00:48:25de redonner
00:48:26un petit peu
00:48:26de pouvoir d'achat ?
00:48:27Est-ce qu'il peut y avoir
00:48:27des bonnes nouvelles ?
00:48:29– Le contexte,
00:48:30il est marqué
00:48:31par une évolution
00:48:32d'un certain nombre
00:48:33de matières premières,
00:48:35à la fois certaines
00:48:37qui vont fortement baisser
00:48:39et puis d'autres
00:48:40qui vont monter,
00:48:41donc tout va dépendre…
00:48:42– Qu'est-ce qui peut baisser ?
00:48:44Et qu'est-ce qui peut se voir
00:48:45surtout à la caisse ?
00:48:45– Qu'est-ce qui peut baisser ?
00:48:47On a un certain nombre
00:48:48d'ingrédients
00:48:49qui vont baisser,
00:48:50la farine a baissé
00:48:51d'un peu près 10%,
00:48:53les chocolats,
00:48:54le cacao a baissé
00:48:55d'un peu près 30%
00:48:57– Après avoir
00:48:58beaucoup augmenté ?
00:48:59– Après avoir
00:48:59beaucoup augmenté,
00:49:00le beurre,
00:49:01ça va se calmer,
00:49:02on va étudier ça
00:49:04de très près,
00:49:05on attend une transparence
00:49:07complète
00:49:07de la part des industriels
00:49:08sur l'intégration
00:49:10du coût
00:49:11de ces matières premières.
00:49:12– Là c'est comme au contraire,
00:49:13vous n'avez pas encore,
00:49:13l'an dernier les industriels
00:49:14avaient demandé un peu plus
00:49:15de 5% de hausse,
00:49:16ça s'est terminé
00:49:16à 1,5%,
00:49:18là pour l'instant
00:49:19chacun cache son jeu ?
00:49:20– Nous sommes en train
00:49:21de recevoir les tarifs,
00:49:23c'est une séquence
00:49:24assez franco-française
00:49:25que ce rythme
00:49:27de négociation
00:49:28où pendant 3 mois
00:49:28beaucoup de choses
00:49:29vont se jouer.
00:49:31– Nadia Zian,
00:49:32l'inflation alimentaire
00:49:34reste assez nettement
00:49:35au-dessus de l'inflation
00:49:35tout court,
00:49:36presque 2 fois au-dessus,
00:49:37l'inflation c'est autour
00:49:38de 1%,
00:49:38l'inflation alimentaire,
00:49:39le panier moyen
00:49:40est plutôt à 2,5%,
00:49:42pourquoi ?
00:49:42– D'abord,
00:49:43c'est peut-être un peu
00:49:44réducteur de ne parler
00:49:45que de cette année,
00:49:47regardons la période
00:49:482020-2024,
00:49:49sur cette période-là,
00:49:51l'inflation alimentaire
00:49:52était de 22%,
00:49:53ce qui est assez conséquent
00:49:54et pour rebondir
00:49:55sur ce que vous disiez
00:49:56tout à l'heure,
00:49:57quand on regarde le SMIC,
00:49:58lui, il n'a augmenté
00:49:59que de 15%,
00:50:00donc mathématiquement,
00:50:01les familles ont eu
00:50:03plus de difficultés
00:50:04d'accès à l'alimentation.
00:50:06Quand on ajoute
00:50:07le fait que la seule
00:50:08variable d'ajustement
00:50:09d'un budget,
00:50:11c'est l'alimentation,
00:50:11parce qu'à côté,
00:50:12on a beaucoup
00:50:13de dépenses contraintes,
00:50:14il n'est pas étonnant
00:50:15que les consommateurs
00:50:17s'alimentent
00:50:18de moins en moins bien.
00:50:19Après, moi,
00:50:20j'en profite
00:50:20parce qu'on a fait
00:50:22une proposition...
00:50:22Allez-y,
00:50:22vous avez un patron
00:50:23de la grande distribution
00:50:23face à vous
00:50:24et vous êtes venus
00:50:25avec une proposition.
00:50:26C'est pour ça,
00:50:26on les a interpellés
00:50:27et puis j'ai lu
00:50:29attentivement de surcroît
00:50:30parce qu'on ne va pas
00:50:31leur faire de mauvais procès
00:50:32loin de là.
00:50:33Nous, on a été très contents
00:50:34au mois de juin
00:50:35de voir les distributeurs
00:50:37faire un pas
00:50:38en disant
00:50:39la stratégie nationale
00:50:40alimentation,
00:50:41nutrition,
00:50:42climat
00:50:42doit devenir une réalité.
00:50:45On est prêts
00:50:46à faire notre part
00:50:47sur ce point
00:50:48et finalement,
00:50:49nous, on a interpellé
00:50:50le ministre
00:50:51du pouvoir d'achat
00:50:52parce qu'il ne faut pas
00:50:53oublier qu'il est aussi
00:50:54ministre du pouvoir d'achat.
00:50:55C'est un ancien patron
00:50:56de la grande distribution,
00:50:57l'un de vos concurrents.
00:50:58Et ce qu'on a proposé,
00:51:00c'est que les marges
00:51:01soient pensées différemment.
00:51:02On n'est même pas allé
00:51:03sur le terrain
00:51:04de vous devez
00:51:05gagner moins d'argent.
00:51:06Peut-être juste encore
00:51:07un chiffre pour illustrer.
00:51:09On a très peu de données
00:51:11mais on a la chance
00:51:12d'avoir au moins
00:51:12un distributeur
00:51:13qui est Carrefour
00:51:14qui est coté en bourse
00:51:15et qui est donc obligé
00:51:16de publier ses résultats.
00:51:18Pendant cette crise
00:51:18augmentation de 22%
00:51:20de 2020-2024,
00:51:22Carrefour,
00:51:23le dividende
00:51:24est passé
00:51:25de 0,48 centimes
00:51:26à 1,15 euro
00:51:27sur la période.
00:51:28Une partie de la hausse
00:51:29des prix,
00:51:29elle est là aussi ?
00:51:30C'est une question
00:51:31puisque les distributeurs
00:51:33nous ont dit
00:51:33faire les meilleurs efforts
00:51:34pour réduire les prix.
00:51:35verser cette année
00:51:36chez Auchan ?
00:51:37Il n'y a pas de dividendes
00:51:38versés chez Auchan.
00:51:39Parce que le gros
00:51:39perd de l'argent encore.
00:51:40Parce que nous ne sommes
00:51:41pas encore rentables.
00:51:43Mais vous avez
00:51:44une marge de manœuvre,
00:51:45c'est là où j'allais y venir.
00:51:47Dans les chiffres
00:51:48dont on dispose,
00:51:49on a l'observatoire
00:51:50de la formation
00:51:51des prix et des marges
00:51:52qui nous dit
00:51:52que les distributeurs
00:51:53en réalité
00:51:54ont plusieurs marges
00:51:55de manœuvre.
00:51:56On sait que vous
00:51:57gagnez de l'argent
00:51:58sur le rayon
00:51:59des fruits et légumes
00:52:00et que vous en perdez
00:52:01sur celui des Viennoiseries.
00:52:02Et ça c'est un fait,
00:52:03c'est démontré par l'autre.
00:52:04Pourquoi cette logique-là ?
00:52:06Nous ce qu'on vous demande
00:52:07c'est de revoir
00:52:08la manière
00:52:09dont vous réalisez
00:52:10vos marges
00:52:10et ce qu'on a évoqué
00:52:11c'est un produit
00:52:12de panier sain
00:52:13sans produit
00:52:15sur 5000 références,
00:52:166000 références
00:52:17que compte la grande distribution.
00:52:19Sans produit sain
00:52:19à prix coûtant.
00:52:21Qui va augmenter
00:52:22les marges
00:52:23des produits
00:52:24les plus ultra transformés,
00:52:25les moins sains ?
00:52:26Je vous laisse deux minutes
00:52:27pour réfléchir à votre réponse.
00:52:28Je voudrais qu'on aille
00:52:29sur le terrain
00:52:29puisque depuis ce matin
00:52:30BFM TV vous accompagne
00:52:32dans ce combat.
00:52:32pour le pouvoir d'achat
00:52:33on va retrouver
00:52:33Angie Luata
00:52:34qui est à Paris
00:52:36avec une étudiante
00:52:37qui utilise
00:52:38une application
00:52:39sur son smartphone,
00:52:40une application anti-gaspi.
00:52:42Expliquez-nous
00:52:42à nous les boomers,
00:52:44enfin on est quelques-uns
00:52:44sur ce plateau,
00:52:45comment ça marche
00:52:45et si ça marche vraiment.
00:52:49Je vous rassure,
00:52:49je l'ai découvert
00:52:50il n'y a pas si longtemps.
00:52:51Merci, vous êtes sympa.
00:52:5318 ans
00:52:53qui s'appelle
00:52:54comme moi,
00:52:55Angie en l'occurrence.
00:52:57Vous venez ici
00:52:57pour récupérer
00:52:58votre repas du soir.
00:52:59Il va vous coûter
00:53:00très peu d'argent,
00:53:01il va vous coûter 6 euros.
00:53:01Pourquoi est-ce que
00:53:03vous faites ça ?
00:53:03J'imagine pour économiser
00:53:05un petit peu d'argent,
00:53:05on va y aller,
00:53:05on va récupérer le repas.
00:53:07Oui c'est ça.
00:53:08Alors dites-moi,
00:53:08expliquez-moi.
00:53:09Tout d'abord,
00:53:10c'est beaucoup moins cher,
00:53:12genre 3 fois plus cher,
00:53:13moins cher.
00:53:14Et aussi,
00:53:14il y a une variété
00:53:15de contenu dedans,
00:53:16on ne sait pas
00:53:17ce qu'on aura
00:53:17et j'aime bien
00:53:18ce caractère surprise
00:53:20de cette application aussi.
00:53:21C'est un bon plan
00:53:22de découverte aussi.
00:53:23Je vais laisser Dieppe,
00:53:24le restaurateur.
00:53:24Bonsoir.
00:53:25vous présentez
00:53:26votre repas du soir.
00:53:27Qu'est-ce que vous allez
00:53:28manger ce soir ?
00:53:28Est-ce que vous pouvez
00:53:29lui dire ?
00:53:30En fait,
00:53:31le soir,
00:53:31on a environ 3 ou 4 plats
00:53:34pour choisir.
00:53:36Et ça,
00:53:36vous pouvez choisir,
00:53:38ça c'est le poulet,
00:53:39le poulet citronnet grillé,
00:53:42ça c'est poulet saté,
00:53:43ça c'est bof saté,
00:53:45ça c'est bof citronnet.
00:53:46Et donc ça Dieppe,
00:53:47ce sont des repas
00:53:49qui sont réservés
00:53:50notamment ce soir,
00:53:52ce sera 6 euros
00:53:52au lieu d'une quinzaine
00:53:53d'euros normalement.
00:53:55Et qu'est-ce que
00:53:55vous y gagnez vous
00:53:56entre guillemets ?
00:53:57Le fait de ne pas jeter
00:53:58tout simplement la nourriture ?
00:53:59En fait,
00:53:59on ne gagne rien
00:54:00pour les commandes
00:54:02de Togo Togo,
00:54:03pas pour les profits,
00:54:05c'est juste pour
00:54:07ne pas respirer
00:54:07de nourriture.
00:54:09Dans votre budget,
00:54:10NG,
00:54:11j'ai l'impression
00:54:11que c'est quand même
00:54:12quelque chose
00:54:12d'extrêmement important.
00:54:13Vous êtes étudiante à Paris,
00:54:15ce n'est pas forcément facile
00:54:16tous les jours,
00:54:16j'imagine.
00:54:17Ça vous apporte ça ?
00:54:18Vous l'avez fait
00:54:18deux, trois fois
00:54:19ces dernières semaines ?
00:54:21Oui, c'est ça.
00:54:23Merci beaucoup,
00:54:24merci à vous deux en tout cas.
00:54:25On va laisser la transaction
00:54:26se faire,
00:54:27vous voyez,
00:54:27ça fait partie aussi
00:54:28des solutions
00:54:29qu'on peut trouver
00:54:30sur le marché
00:54:31et des applications
00:54:32qui permettent comme ça
00:54:33pour le restaurateur
00:54:34de ne pas jeter la nourriture
00:54:35tout simplement
00:54:35et puis pour les étudiants
00:54:37notamment
00:54:37et pour tous les gens
00:54:38qui ont besoin
00:54:39de trouver des bons plans
00:54:40de les trouver
00:54:41et en plus de bien manger
00:54:42et ça,
00:54:43ce n'est pas négligeable
00:54:44évidemment.
00:54:45Et tout le monde est content.
00:54:45Angélouata avec Baptiste Keïta,
00:54:47bon appétit
00:54:47à tous les deux.
00:54:49Alors,
00:54:49les 100 produits
00:54:50à prix coûtant
00:54:51dans les rayons
00:54:51des super et des hyper
00:54:53au champ.
00:54:55Alors,
00:54:55là où je rejoins
00:54:56complètement madame,
00:54:57c'est que
00:54:57l'élément clé,
00:54:59c'est une alimentation saine
00:55:00autour des produits frais,
00:55:02des produits traditionnels
00:55:04que les gens
00:55:04puissent cuisiner.
00:55:07Alors maintenant,
00:55:07je ne sais pas
00:55:08si la modalité
00:55:08prix coûtant
00:55:09est la bonne
00:55:10ou pas.
00:55:11en tout cas,
00:55:12nous de notre côté,
00:55:14on a tous les jours
00:55:15dans nos rayons
00:55:16200 produits frais
00:55:17à prix très bas.
00:55:20Nous promotionnons
00:55:20beaucoup
00:55:21et c'est vrai
00:55:21que quand on parle
00:55:22des prix,
00:55:23on parle souvent
00:55:23des prix des produits
00:55:24transformés.
00:55:25vous promotionnez beaucoup
00:55:26mais au champ
00:55:27est régulièrement classé
00:55:28parmi les deux,
00:55:29trois enseignes
00:55:30les plus chères de France.
00:55:31Est-ce que ça va changer ?
00:55:32Alors,
00:55:33je pense que là,
00:55:34on a un effet loupe
00:55:35sur quelques produits
00:55:37qui sont les produits
00:55:38de grande consommation.
00:55:40C'est l'étude
00:55:40que choisir,
00:55:41la dernière.
00:55:43Elle ne parle pas
00:55:44du prix de la tomate
00:55:45l'été,
00:55:46du prix de la pomme
00:55:47de terre l'hiver,
00:55:49du prix de la viande
00:55:50qui sont les éléments
00:55:51clés aussi
00:55:52de l'alimentation.
00:55:54Mais est-ce que vous reconnaissez
00:55:55que vous êtes trop cher
00:55:56aujourd'hui peut-être
00:55:57pour une partie des Français ?
00:55:59Je pense qu'on a
00:56:00toujours des efforts
00:56:01à faire
00:56:01pour être de plus en plus
00:56:03compétitifs.
00:56:04On a beaucoup de Français
00:56:06qui nous fréquentent
00:56:07parce que nous offrons
00:56:08des prix fond de rayon
00:56:10corrects,
00:56:11des prix en promotion
00:56:12extrêmement attractifs,
00:56:15des produits frais
00:56:16très attractifs
00:56:17et également
00:56:18des produits
00:56:19non alimentaires.
00:56:20Donc,
00:56:20il faut juger
00:56:21sur l'intégralité
00:56:22du panier.
00:56:23Alors,
00:56:23le groupe Auchan
00:56:23est en pleine révolution
00:56:24en ce moment
00:56:24puisque 300 supermarchés
00:56:26Auchan
00:56:26vont passer
00:56:27sous bannière
00:56:28d'intermarché
00:56:29ou de netto.
00:56:30Vous allez garder
00:56:31uniquement une grosse
00:56:31centaine d'hypermarchés
00:56:33sous votre marque propre
00:56:34Auchan.
00:56:35Qu'est-ce que ça va changer
00:56:36pour les consommateurs ?
00:56:37Eh bien,
00:56:38tout d'abord,
00:56:39pour bien repréciser,
00:56:40pour que tout le monde
00:56:41comprenne,
00:56:42nous gardons ces magasins,
00:56:43nous en conservons
00:56:44la propriété.
00:56:46Les collaborateurs,
00:56:47les salariés
00:56:47vont rester
00:56:48des collaborateurs
00:56:50Auchan.
00:56:51Qu'est-ce que ça va changer ?
00:56:52Je pense qu'on est dans une période
00:56:53où les choses vont très vite.
00:56:54Donc,
00:56:55il faut pouvoir adapter
00:56:56et prendre des solutions
00:56:58qui répondent aux problématiques.
00:57:01Intermarché est une enseigne
00:57:02très reconnue
00:57:02sur le format du supermarché
00:57:04et elle va nous amener
00:57:05ses savoir-faire
00:57:07alors que nous avons,
00:57:08nous,
00:57:08des très gros savoir-faire
00:57:09sur l'hypermarché.
00:57:11également,
00:57:12la compétitivité
00:57:13des prix
00:57:14puisque nos magasins
00:57:15bénéficieront
00:57:16des prix d'achat
00:57:18d'intermarché.
00:57:18Donc,
00:57:19moins cher.
00:57:19Moins cher,
00:57:20qu'on va pouvoir répercuter
00:57:21immédiatement
00:57:246%
00:57:24dans la baisse des prix
00:57:26des produits
00:57:26de grande consommation
00:57:27pour nos consommateurs
00:57:28et ainsi renvoyer
00:57:29du pouvoir d'achat.
00:57:31Pourquoi garder
00:57:32les hypermarchés
00:57:33et changer
00:57:34la façade
00:57:35des supermarchés ?
00:57:35Expliquez-moi la logique.
00:57:36Pourquoi garder
00:57:37les hypermarchés ?
00:57:38Les hypermarchés
00:57:40ne sont pas aujourd'hui
00:57:41les plus rentables
00:57:41mais c'est encore un modèle
00:57:43qui est fortement fréquenté
00:57:44par les Français.
00:57:45Il y a 9 Français sur 10
00:57:46qui fréquentent
00:57:48les hypermarchés
00:57:49qui offrent un choix
00:57:50beaucoup plus large
00:57:52et puis surtout
00:57:52qui nous permettent
00:57:53de continuer
00:57:54d'avoir des métiers
00:57:55fraises traditionnels
00:57:56avec des vrais poissonniers,
00:57:58des vrais bouchers,
00:57:59des vrais boulangers
00:58:00pour répondre
00:58:01aux attentes
00:58:02d'alimentation
00:58:03des Français.
00:58:03Est-ce qu'il y a,
00:58:04Nicolas Baverez,
00:58:04pour vous,
00:58:05une vraie concurrence
00:58:06aujourd'hui
00:58:06dans le secteur
00:58:06de la grande distribution
00:58:07ou est-ce que finalement
00:58:08chacun surveille
00:58:10son couloir,
00:58:10certains un peu plus
00:58:12pour les urbains,
00:58:12d'autres un peu plus
00:58:13pour les petites villes
00:58:15et chacun garde
00:58:15son précaré ?
00:58:17Je crois que,
00:58:18en fait,
00:58:21il faut vraiment
00:58:21regarder le panorama global.
00:58:23Le problème
00:58:24de la grande distribution
00:58:25comme de tout le commerce,
00:58:27c'est l'attaque
00:58:27par le commerce numérique
00:58:28en réalité.
00:58:29C'est ça,
00:58:30la vraie révolution
00:58:31qui joue moins
00:58:33pour l'alimentaire
00:58:34mais qui commence aussi
00:58:35à prendre corps
00:58:37et on l'a vu
00:58:38pour le textile
00:58:39de manière spectaculaire
00:58:40avec Chine
00:58:41qui a dévasté
00:58:42pratiquement
00:58:42tout le commerce
00:58:43de proximité.
00:58:44Donc,
00:58:45je crois qu'il y a,
00:58:46si vous voulez,
00:58:47il faut quand même
00:58:47qu'on fasse attention,
00:58:48c'est-à-dire qu'il y a
00:58:49les guéguerres
00:58:49puis crocolines.
00:58:51Par exemple,
00:58:51on parle des négociations.
00:58:53Moi,
00:58:54mon vrai problème
00:58:54d'économiste,
00:58:55c'est qu'aujourd'hui,
00:58:56en France,
00:58:5736% des biens
00:58:59qui sont consommés
00:59:00seulement sont produits
00:59:01dans notre pays.
00:59:02Tout le reste
00:59:03est produit ailleurs.
00:59:04Ça,
00:59:04franchement,
00:59:05c'est dramatique
00:59:07parce que,
00:59:07d'une certaine manière,
00:59:08ces négociations
00:59:09qui ont lieu
00:59:10entre acteurs français
00:59:11ne couvrent qu'une petite partie
00:59:13du panel.
00:59:14Et puis,
00:59:14l'autre problème
00:59:15qui se pose,
00:59:17c'est le problème
00:59:18d'un acteur
00:59:19dont on n'a pas parlé
00:59:20qui est l'État
00:59:20à travers la fiscalité.
00:59:22Et aujourd'hui,
00:59:23c'est vrai
00:59:23qu'il pèse très fortement
00:59:25parce que,
00:59:25d'un côté,
00:59:26on a la paupérisation
00:59:27et cette consommation
00:59:29qui souffre
00:59:30et de l'autre côté,
00:59:31on a un taux d'épargne
00:59:31record de 19%.
00:59:33Pourquoi ?
00:59:33Parce que les gens
00:59:34ont peur
00:59:35et ils ont peur
00:59:36de la montée
00:59:37des impôts.
00:59:39Parce que les Français,
00:59:40contrairement à leur dire,
00:59:40ils savent que
00:59:42le déficit
00:59:43et la dette,
00:59:44c'est de l'impôt différé.
00:59:45Et on a des effets.
00:59:46Regardez par exemple
00:59:47l'électricité.
00:59:48Un exemple concret.
00:59:49Les factures ont doublé
00:59:50sur l'électricité.
00:59:51Il y en a une part importante
00:59:52qui est faite
00:59:53de taxes
00:59:54qui sont utilisées
00:59:55pour subventionner
00:59:55l'éolien
00:59:56et le solaire
00:59:57qui sont des technologies
00:59:58matures.
00:59:59Et donc,
01:00:00ça n'a pas de sens.
01:00:01Nadiaziane,
01:00:02pour revenir sur ce que
01:00:03disait Nicolas Bavret
01:00:04il y a quelques instants,
01:00:04les plateformes étrangères,
01:00:05que ce soit Amazon,
01:00:06Chine, etc.,
01:00:07aujourd'hui,
01:00:07ce sont les alliés
01:00:08ou les adversaires
01:00:09des consommateurs
01:00:09que vous défendez ?
01:00:11Ils ne sont ni alliés
01:00:11ni adversaires.
01:00:12Si vous voulez,
01:00:13les consommateurs,
01:00:13ils font ce qu'ils peuvent
01:00:14parce que là,
01:00:15on évoque ceux
01:00:15qui sont en capacité
01:00:16d'épargner.
01:00:17Moi, j'ose rappeler
01:00:18que sur un sondage
01:00:19qu'on a fait avec l'IFOP,
01:00:20un Français sur trois
01:00:21dit avoir déjà sauté
01:00:23un repas
01:00:23faute de moyens.
01:00:24Nous, notre grosse inquiétude,
01:00:25elle est là.
01:00:26C'est-à-dire que
01:00:26comme on a plus grand-chose
01:00:28à mettre à la fin du mois
01:00:29pour s'alimenter,
01:00:30parfois,
01:00:31on s'alimente mal
01:00:32et c'est là
01:00:32qu'on en appelle
01:00:33une responsabilité collective
01:00:34parce que vous n'avez pas
01:00:35tout à fait répondu
01:00:35à la question.
01:00:37Moi, je veux bien
01:00:37que vous continuiez
01:00:38à faire des marges
01:00:39sur les produits
01:00:40ultra-transformés.
01:00:41Ce qu'on souhaite,
01:00:42c'est rendre
01:00:42le plus accessible possible
01:00:44100 produits
01:00:45dont chacun a besoin
01:00:46quotidiennement
01:00:47pour être en bonne santé.
01:00:49Donc, encore une fois,
01:00:50la balle est dans votre camp
01:00:51et dans celle
01:00:52du ministre
01:00:52du pouvoir d'achat
01:00:54qui s'inquiète beaucoup
01:00:55des marges
01:00:56de la distribution
01:00:57mais à notre sens,
01:00:58pas suffisamment
01:00:59du pouvoir d'achat.
01:00:59Merci, c'est la petite musique
01:01:00de fin que vous entendez.
01:01:01Vous en sortez bien.
01:01:02Vous n'aurez pas répondu
01:01:03tout à fait à la question
01:01:04mais on a compris
01:01:04que ce n'était pas
01:01:05tout à fait pour demain
01:01:06mais que vous nous êtes engagés
01:01:07à y travailler quand même.
01:01:08Je résume.
01:01:08Je suis peut-être
01:01:09un peu optimiste
01:01:09dans la réponse.
01:01:10La magie de nous
01:01:10n'est pas opérée.
01:01:11Merci à tous les trois.
01:01:13Deux rendez-vous
01:01:13à vous donner demain
01:01:148h15 sur BFM TV.
01:01:16Marine Le Pen
01:01:17face à Apolline de Malerme,
01:01:19la présidente du groupe
01:01:19RN à l'Assemblée.
01:01:21Et puis plus proche de nous
01:01:22dans quelques minutes maintenant,
01:01:24le programme du 20h BFM
01:01:25avec l'excellent Maxime Sweetet.
01:01:27Bonsoir.
01:01:28Je vous remercie.
01:01:28Est-ce que j'ai besoin
01:01:29d'ajouter quelque chose ?
01:01:30Je ne sais pas.
01:01:30Si, vous parliez
01:01:31de pouvoir d'achat,
01:01:32nous on va aller
01:01:33dans les coulisses
01:01:33des discounters,
01:01:34des discounters,
01:01:35les magasins discounters
01:01:36à très bon marché.
01:01:36On sera avec le patron
01:01:37d'Emma en France.
01:01:38Il m'a plusieurs dizaines,
01:01:39centaines de magasins
01:01:40en France.
01:01:40On connaît.
01:01:41Comment il fait
01:01:42pour être aussi peu cher.
01:01:44Et puis on reviendra
01:01:44sur l'agression
01:01:45de Jordan Bardella.
01:01:46On sera avec l'avocate
01:01:47du suspect
01:01:48qui sera jugé demain matin.
01:01:49Et on sera aussi
01:01:49avec un homme,
01:01:51un policier
01:01:51qui a protégé
01:01:52deux présidents de la République,
01:01:53Emmanuel Macron,
01:01:54François Hollande,
01:01:55notamment.
01:01:56Il nous dira comment on fait
01:01:56dans ces conditions-là.
01:01:57L'info reprend
01:01:58et continue dans un instant.
01:01:59Vous ne bougez pas.
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