00:00BFM Business et RMC Live présente la matinale de l'économie.
00:05Good morning business.
00:09Oui, c'est maintenant. Il est 8h42, c'est tout de suite maintenant.
00:128h42 sur BFM Business et sur RMC Live.
00:15Oui, quand j'aurais dit que vous êtes là, je vous aurais dit bonjour Marc Clarentino.
00:18Bonjour, on a beaucoup de choses à se dire ce matin.
00:21On cherche toujours un Premier ministre, un gouvernement ce soir,
00:24avec une première piste, le cornu reconduit. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:28Moi, ce que ça m'inspire, c'est qu'en fait, on se fout de savoir qui va être Premier ministre ce soir.
00:34Ce qu'on sait déjà, c'est qu'on est rentré dans une nouvelle phase.
00:37Vous savez que c'est la passion de notre président, le quoi qu'il en coûte.
00:40Et aujourd'hui, on est dans le quoi qu'il en coûte.
00:43On va essayer de tenir jusqu'à 2027.
00:45C'est-à-dire un quoi qu'il en coûte qui est désastreux,
00:48puisqu'on sait très bien qu'aujourd'hui, on nous explique, on va lutter.
00:54Et ça va être quelque chose d'extraordinaire, parce qu'on est, nous, entrepreneurs,
00:58acteurs de l'économie, otages aujourd'hui de la politique.
01:02Et en tant qu'otages, on est victime du syndrome de Stockholm.
01:06C'est-à-dire qu'on nous a dit d'abord la taxe du Kman pour nous faire très peur.
01:10Et puis après, on nous dit non, non, mais soyez rassurés, on va juste faire de l'ISF.
01:15Ah, c'est génial. Et on est tous très contents en disant, mais c'est extraordinaire,
01:18on n'a pas la taxe du Kman, on a de l'ISF.
01:20Et puis après, on nous dit, vous n'allez pas avoir de budget.
01:22Et maintenant, on est tous, j'entends partout sur les médias, dans les radios, dans les télés,
01:28pourvu qu'on ait un budget.
01:30Mais il faut bien comprendre qu'on se fout d'avoir un budget,
01:33parce qu'on sait que ce budget-là, c'est un budget de compromis et de compromission.
01:37On parle quand même de revoir la réforme des retraites,
01:41qui, je le rappelle, était déjà insuffisante, était une mini-réforme.
01:46Et on a besoin de réformes beaucoup plus importantes que celles-là.
01:49On sait, on va discuter de savoir si on va arrêter de travailler à 62 ans, 63 ans,
01:54alors qu'on sait aujourd'hui, d'un point de vue uniquement arithmétique,
01:57qu'il faut qu'on bosse jusqu'à 68 ans et qu'il faut qu'on bosse plutôt 40 heures que 35.
02:02D'accord ?
02:03Donc, on est aujourd'hui dans cette situation, on va nous dire,
02:06« Ah, c'est génial, on a un budget. »
02:08Mais il faut bien comprendre qu'on s'en fout du budget,
02:10on se fout du Premier ministre.
02:11Ce qui est en train de se passer aujourd'hui,
02:13c'est qu'on est dans ce « quoi qu'il en coûte »
02:15qui va nous coûter encore une fortune,
02:17comme tous les « quoi qu'il en coûte » précédents.
02:18C'est-à-dire que pour tenir jusqu'à 2027,
02:21on va sacrifier ce dont les entreprises, l'économie, les consommateurs,
02:27les investisseurs étrangers, les entreprises ont besoin,
02:30c'est-à-dire la confiance.
02:31Et pour avoir la confiance, il faut qu'on ait une vision.
02:34Or, on n'aura pas de vision.
02:35Ça, c'est une certitude.
02:37Jusqu'en 2027 ?
02:39Si on tient jusqu'en 2027.
02:41Mais c'est donc dramatique.
02:43C'est-à-dire qu'il ne faut pas se dire,
02:44« Ah, c'est génial, on va avoir un Premier ministre,
02:46ça va nous permettre de tenir,
02:47on va avoir un gouvernement brinque-ballant
02:50qui va essayer de faire adopter un budget.
02:52C'est génial, on a un budget. »
02:53Non, tout ça, on s'en fout complètement.
02:55Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est une direction,
02:57une direction forte, et on sait qu'on ne va pas l'avoir.
02:58Ça veut dire qu'après 2025,
03:02qui est déjà une année quasiment blanche,
03:04on est en train de préparer aujourd'hui,
03:07déjà, on sait que 2026 sera une année blanche.
03:11Une année blanche en termes de croissance,
03:13une année blanche en termes d'emploi,
03:14une année blanche en termes de réduction des dépenses publiques.
03:18C'est-à-dire qu'on est dans une situation
03:20qui est catastrophique, quelle que soit l'issue ce soir.
03:22D'accord, mais les chiffres de la croissance
03:24ne sont pas si mauvais.
03:25Les chiffres de l'emploi ne sont pas si mauvais jusqu'ici.
03:28Lors.
03:29Oui.
03:29Je lis les chiffres de la Dares, par exemple.
03:31Lors, vous le savez,
03:33parce que vous êtes en permanence en connexion
03:35avec les acteurs de l'économie réelle,
03:37on est en train de construire la croissance de 2026.
03:41Donc c'est les investissements qui posent problème.
03:42Évidemment, c'est-à-dire qu'il ne faut pas s'arrêter en disant
03:45« Ah, mais le chiffre de ce mois-ci est pas mal,
03:47donc ça veut dire que la France va moins mal
03:49que ce qu'on disait. »
03:50Mais non, c'est pas ça le sujet.
03:51Le sujet, c'est qu'on est en train,
03:53compte tenu du fait qu'on n'investit pas aujourd'hui,
03:56que le consommateur ne consomme pas aujourd'hui
03:58et que les étrangers ne veulent plus regarder la France,
04:00on est en train de construire une croissance molle ou zéro,
04:04parce que pas mal, une croissance à 0,5, 0,6 ou 0,8%,
04:08c'est zéro en fait.
04:09C'est ça qu'il faut bien comprendre.
04:10C'est-à-dire qu'on est dans une croissance aujourd'hui
04:12qui ne nous permet pas de sortir de l'ordinaire.
04:15Et aujourd'hui, pour construire la croissance de demain,
04:19parce qu'il s'agit de la croissance de demain,
04:20pas d'après-demain, de demain, de 2026,
04:23il faut qu'on sorte de ce quoi qu'il en coûte,
04:26c'est-à-dire tenir pour tenir.
04:28Moi, je n'ai pas de vision politique.
04:30Mais c'est la récession qui nous prend.
04:31C'est pire que la récession.
04:33C'est le mal français,
04:35c'est-à-dire d'être toujours en train de flotter,
04:37mais de ne jamais couler.
04:39Et le fait de flotter,
04:41qu'on considère, nous, otage de la politique,
04:44comme étant une bonne nouvelle.
04:45Oui, vous vous réjouissez en disant
04:46« C'est génial, la croissance, on n'est pas en négatif. »
04:49Oui, mais il n'y a pas de quoi se réjouir.
04:51On devrait avoir comme objectif
04:54un ennemi, deux pourcents de croissance.
04:55On devrait permettre...
04:56Aujourd'hui, il y a des réserves énormes
04:58pour relancer l'économie.
04:59Énorme.
05:00L'épargne des Français,
05:01c'est une réserve énorme
05:02pour relancer l'économie.
05:03Les investissements qui n'ont pas été faits
05:05par les entreprises,
05:06c'est une réserve énorme
05:07pour relancer l'économie.
05:08Qu'est-ce qu'on fait ?
05:10On attend un gouvernement.
05:11Vous préférez un gouvernement politique
05:12ou un gouvernement technique ?
05:13Mais j'ai envie de dire que...
05:15Vous en foutez.
05:16Attendez, on va avoir
05:17un gouvernement de compromis
05:20et de compromission.
05:21Donc on va avoir un gouvernement
05:23de quoi qu'il en coûte.
05:24Ce n'est pas ni politique
05:25ni économique.
05:27C'est un gouvernement pour tenir.
05:29Voilà.
05:29Le seul but aujourd'hui,
05:31la seule obsession aujourd'hui
05:33de nos politiques...
05:34Alors chacun avec sa raison,
05:35je ne suis pas commentateur politique,
05:38les LR parce qu'ils ne sont pas prêts,
05:39le RN parce qu'il n'est pas prêt,
05:40l'EPS parce qu'il ne sait toujours pas
05:42s'il est du côté du LFI
05:43ou il est social-démocrate.
05:45Personne n'est prêt
05:45et donc on va essayer tous
05:47de tenir
05:47et notre président
05:49qui est un spécialiste
05:50du quoi qu'il en coûte
05:51va encore nous plomber
05:52de plusieurs dizaines
05:53de milliards d'euros.
05:54Autre sujet d'actualité du jour,
05:55c'est le prix Nobel de la paix.
05:57Il sera décerné à 11h.
05:58Donald Trump l'attend.
05:59Ce ne sera peut-être pas
06:00pour ce coup-ci.
06:00Pour vous, il le mérite.
06:01Mais largement.
06:02C'est-à-dire que ce qui est en train
06:03de se passer au Moyen-Orient,
06:04c'est absolument fondamental.
06:06Là aussi, on est très focalisé
06:07et c'est normal,
06:08évidemment,
06:09sur la libération des otages
06:11qu'on attend depuis un moment,
06:12sur l'arrêt des combats à Gaza.
06:14Ça, c'est très important.
06:15Mais ce qui est en train
06:15de se reconfigurer,
06:16c'est toute la région.
06:17Ce qui est en train
06:18de se reconfigurer,
06:19c'est le tournant fondamental
06:20des pays du Golfe.
06:22C'est-à-dire que les pays du Golfe,
06:24aujourd'hui,
06:24ils ont deux choix.
06:25Le premier choix,
06:26c'est de continuer
06:27parce qu'on sait très bien
06:29que derrière le Hamas,
06:30derrière les organisations terroristes,
06:33derrière ce qui se passe,
06:34il y a l'Iran,
06:34mais il y a surtout
06:35l'Arabie Saoudite
06:36et il y a surtout le Qatar.
06:38Et donc,
06:38ce sont des États
06:39qui sont en train
06:40de se rendre compte,
06:41qui sont confrontés aujourd'hui.
06:43Ils doivent,
06:43pour parler en termes d'entreprise,
06:45ils doivent pivoter.
06:47Aujourd'hui,
06:47leur revenu continue à venir.
06:49À cause du pétrole.
06:50Évidemment,
06:51du pétrole
06:51et pour le Qatar,
06:52du pétrole et du gaz.
06:53Ils doivent aujourd'hui,
06:55parce qu'ils font face
06:56à des problèmes économiques,
06:57on a l'idée toujours
06:58du Golfe
06:59qui voit se déverser
07:01des milliards de dollars.
07:03Mais en fait,
07:04ils ont des problèmes économiques,
07:05l'Arabie Saoudite
07:07a un déficit budgétaire,
07:08il y a une colère sociale
07:09aussi dans ces pays
07:11et ils se sont confrontés
07:12à un problème,
07:13c'est qu'on sait
07:13que le pétrole
07:14n'a pas d'avenir.
07:15D'accord ?
07:16Et donc,
07:16ils doivent pivoter.
07:17Et pour pivoter,
07:18ils n'ont qu'une possibilité,
07:19c'est de s'entendre
07:20avec les États-Unis,
07:21évidemment,
07:22pour bénéficier
07:22d'une couverture militaire,
07:24mais aussi
07:25d'un partenariat économique.
07:27Et donc,
07:27s'il est en train
07:27de se reconfigurer,
07:28je pense que c'est là
07:29où Trump a raison,
07:30il dit,
07:31attendez,
07:32évidemment,
07:32je suis focalisé sur Gaza,
07:34mais mon plan de paix,
07:35c'est un plan de paix
07:35pour la région.
07:37Et la région
07:38va se reconfigurer.
07:39Et ça,
07:39c'est une excellente nouvelle.
07:40S'il y a une bonne nouvelle
07:41aujourd'hui,
07:42c'est celle-là,
07:43c'est-à-dire qu'on va avoir,
07:44évidemment,
07:45une extension
07:45des accords d'Abraham,
07:46on va avoir un accord
07:47entre l'Arabie Saoudite
07:49et Israël,
07:50en échange duquel
07:51l'Arabie Saoudite
07:52aura la foule
07:53coopération
07:54avec les États-Unis.
07:55Et aujourd'hui,
07:57si enfin,
07:58tous ces pays du Golfe
08:00et tous ces pays
08:00de la région
08:01se concentrent
08:02non pas sur la déstabilisation
08:04des pays européens
08:06avec la montée
08:07de l'islamisme,
08:07mais sur leur croissance économique
08:09et sur leur avenir économique.
08:11Et c'est quoi,
08:12par exemple,
08:12leur avenir économique
08:13si ce n'est pas le pétrole
08:14aujourd'hui ?
08:15Vous parlez d'accords commerciaux
08:16pour vendre quoi ?
08:17Aujourd'hui,
08:17on a une région
08:19qui peut complètement
08:20se réorienter
08:21vers une diversification.
08:22Ils ont beaucoup d'argent,
08:23ils continuent à avoir
08:24des revenus,
08:25ils vont continuer
08:25à en avoir
08:26tant qu'on aura besoin
08:27de pétrole
08:27et on voit avec la baisse
08:29des prévisions
08:30sur les véhicules électriques
08:31qu'on va avoir encore
08:32besoin du thermique
08:33pendant un moment.
08:34Ils doivent investir
08:34dans l'avenir,
08:35ils doivent faire en fait
08:36ce qu'a fait Israël
08:36depuis des années,
08:37c'est-à-dire s'orienter
08:38vers la tech,
08:39s'orienter vers une économie
08:41qui est l'économie de demain
08:42et pas une économie de combat
08:43ni une économie
08:44qui est liée au pétrole.
08:464 000 dollars l'once,
08:48ça c'est pour l'or,
08:49un mouvement qu'on n'avait
08:50jamais vu depuis les années 70.
08:52C'est pas fini
08:52ou on est arrivé
08:55Je pense qu'on est arrivé
08:56quand même à un point haut,
08:57je pense qu'on est dans des niveaux
08:58qui sont totalement aberrants,
08:59alors les raisons,
08:59on les connaît,
09:00je vous les avais expliqués
09:01pendant toute la semaine,
09:02c'est-à-dire un,
09:03les achats massifs
09:04par les banques centrales
09:06pour se dédollariser,
09:08en premier la Chine
09:09qui se dit
09:10si un jour
09:10on va envahir Taïwan,
09:11on va se retrouver
09:12dans la situation
09:13de la Russie
09:14avec l'Ukraine
09:15et donc il faut
09:16qu'on soit le moins dépendant
09:17des Etats-Unis,
09:18mais pas seulement,
09:19la Russie, l'Iran,
09:20tous ces pays
09:21augmentent leur stock d'or
09:23et puis il y a
09:23cette spéculation
09:24qui est le signe
09:26en fait,
09:26qui est un signe
09:27plus global
09:27d'une attente
09:30de liquidités
09:31qui vont se déverser
09:32sur le marché
09:33à partir du moment
09:34où Jérémy Powell
09:36va quitter
09:37la Fed
09:38en mai,
09:40on va avoir
09:40des jumbo cuts,
09:41c'est-à-dire des baisses
09:42de taux d'intérêt
09:43qui sont très importantes,
09:44on va avoir
09:45une banque centrale américaine
09:47qui va être inféodée
09:48au pouvoir
09:49donc qui ne sera plus
09:50du tout indépendante
09:51et il y a
09:52cet argument
09:53qui circule un peu
09:54partout
09:55qui consiste à dire
09:56plus personne
09:58n'a confiance
09:58dans les monnaies
09:59et donc
10:00la seule monnaie
10:01Ah oui,
10:01donc c'est quand même
10:01la trouille
10:02qui fait monter l'or
10:02toujours
10:03Ah oui,
10:04c'est la trouille
10:04qui fait monter
10:05c'est la trouille
10:06et la spéculation
10:07c'est-à-dire que
10:08l'explosion
10:10à venir
10:11des liquidités
10:12qui vont se déverser
10:13pour moi
10:13c'est pareil
10:14que tous les actifs
10:15un peu spéculatifs
10:16l'or est redevenu
10:18un actif spéculatif
10:20dont l'évolution
10:21dépend
10:22je ne crois pas trop
10:23à l'instabilité
10:25à l'environnement global
10:27je pense que c'est surtout
10:28un élément de spéculation
10:29Merci beaucoup
10:30Marc Fiorentino
10:31C'est tout, c'est fini ?
10:31Oui, c'est fini
10:32Vous les direz
10:34dans ses ventres en temps
10:34parce que vous avez
10:35votre propre émission
10:36tous les vendredis
10:37c'est 20h
10:39la diffusion sur BFM Business
10:40et ça s'écoute
10:41et ça se regarde
10:43en podcast
10:44et en replay
10:44bien sûr
10:45quand vous en avez envie