- il y a 2 mois
Ce mercredi 27 août, l'ouverture à la hausse du CAC40 et les valeurs domestiques flanchées par la vie politique actuelle ont été abordées par Alain du Brusle, directeur général délégué de Claresco Finance, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:01Avec Alain Dubrul qui nous attend depuis Claresco, Alain Dubrul, directeur général délégué de Claresco Finance.
00:06Bonjour Alain, merci de répondre à l'appel de BFM Business.
00:09Vous serez avec nous tous les mercredis matin dans cette émission afin de regarder un petit peu ce qui se passe du côté des valeurs.
00:15Bon, en un mot, revenons quand même sur ce début de semaine qui a été un petit peu compliqué pour certaines valeurs,
00:21pour les valeurs financières, pour les valeurs domestiques, pour le secteur des concessions.
00:25Ce sont des valeurs qui ont grosso modo perdu un peu plus de 10% en l'espace de deux jours.
00:30Oui, bonjour Etienne. Effectivement, l'annonce par le Premier ministre du vote de confiance a reposé beaucoup plus tôt que prévu
00:37la question de l'instabilité politique en France.
00:41Et en conséquence, on a noté dès lundi après-midi, mais surtout hier, une défiance globale en fait en direction des valeurs françaises.
00:50Alors ça s'est traduit d'abord par des ventes de paniers qui fait que des valeurs même pas si françaises que ça,
00:55comme Saint-Gobain par exemple, ont ouvert à moins 4 hier matin avant de finalement terminer plutôt proche de zéro.
01:01Mais c'est vrai que les valeurs qui ont le plus souffert sont celles qui ont une exposition domestique,
01:05dont typiquement des valeurs de ce qu'on appelle de collectivités, c'est-à-dire type Vinci, Effage.
01:13D'abord parce qu'elles sont très exposées à l'activité de la France, mais aussi parce que ce sont des activités un petit peu régulées
01:21qui peuvent être assez sujettes à des surtaxations, comme on l'a vu l'année dernière.
01:26Enfin, Vinci qui est assez présent dans le métier des autoroutes.
01:29Il y a pas mal de discussions pour leur mettre des taxes sur les, entre guillemets, super profits.
01:34Donc c'est sûr, ce sont des valeurs qui ont beaucoup souffert et je pense pour au moins quelques semaines,
01:40elles vont rester sous pression.
01:41Maintenant, quand on regarde la France, il y a ce qui est coté à Paris et puis ce qui est vraiment exposé à la France.
01:47On constate quand même souvent que dans ce genre de crise, il y a une surréaction au début où on vend la France,
01:52entre guillemets.
01:55Et puis après, il y a quand même un tri qui se fait parce que, même pour les sociétés de concessions automobiles,
02:02enfin d'autoroutières, il y a des règles qui font que, de toute façon, leur rentabilité est relativement bien protégée.
02:08On l'avait vu dans le passé avec Ségolène Royal.
02:10Il y a toujours des annonces politiques qui font qu'on va les taxer,
02:14mais en réalité, au bout d'un moment, les contrats s'appliquent et il y a des rattrapages qui ont lieu.
02:18Donc je dirais qu'il faut un petit peu relativiser ces menaces.
02:21Mais même au-delà, quand on regarde la cote française, qu'est-ce qu'on voit ?
02:25On voit que des valeurs françaises, mais qui sont très peu exposées à la France, ont tendance à surperformer.
02:30On pense notamment aux valeurs de luxe, à Pernault, à LVMH.
02:33C'est encore le cas ce matin.
02:34Pourquoi ? Ou L'Oréal ?
02:36Tout simplement parce qu'elles sont cotées à Paris, mais elles ont une faible exposition à la France.
02:40Mais je dirais, d'un point de vue boursier, ce qui serait le plus intéressant de regarder,
02:42c'est des valeurs qui ont souffert, mais qui, de nos points de vue, ne sont pas si exposées à la France.
02:46Je pense par exemple à une ICAP qui s'appelle SPI, qui est présente dans l'ingénierie.
02:52Alors oui, elle a à peu près 30% de son activité en France, mais c'est une société qui est beaucoup montée cette année
02:57parce que près de 60% de son activité, en fait, est exposée à la zone germanique.
03:03Donc l'Allemagne, notamment, qui est plus grosse que la France chez SPI.
03:05Mais aussi l'Autriche, la Suisse, l'Europe centrale et l'Europe du Nord.
03:11Toute une zone qui reste tout à fait favorablement exposée à la thématique du plan de relance allemand.
03:18Et ça, ça n'a pas changé.
03:20Donc cette valeur, elle a perdu un peu plus de 5% hier.
03:23Typiquement, ça c'est le genre de surréaction, à un avis, qui devrait se corriger dans les prochaines semaines.
03:28Moins 0,2% pour ce titre SPI à 42 euros.
03:31Alors il y a un point commun sur le secteur bancaire, sur SPI, sur Vinci.
03:36Ce sont des valeurs qui ont très bien performé depuis le début de l'année.
03:38Il y a quelques jours de cela, Vinci était encore sur un plus haut historique.
03:41Malgré la baisse d'hier, Société Générale gagne toujours 90% depuis le début de l'année.
03:45BNP est à plus 30, quand SPI est toujours à plus 58% depuis le début de l'année.
03:50Quand vous regardez ces dossiers, est-ce qu'aujourd'hui, il faut se dire, il faut réallouer un petit peu les portefeuilles,
03:55notamment, moins être exposé à la France, aller un petit peu plus du côté de l'Allemagne, des États-Unis,
04:00ou non, il y a des affaires à faire et allons-y, puisque ça va peut-être durer pas très longtemps,
04:05comme c'était le cas, souvenons-vous, début avril, lors de Liberation Day.
04:09La correction avait duré deux jours à la Bourse de Paris et puis hop, derrière cela,
04:12le CAC 40 avait vite rattrapé les points perdus.
04:16Moi, je pense plutôt à une situation comme celle du moment de la dissolution,
04:19où là, les valeurs françaises, globalement, avaient été pénalysées juste par leur géographie.
04:24Donc, ça peut durer un peu plus de temps, je dirais, le temps au moins qu'on voit si le gouvernement survit ou non au vote du 8 septembre,
04:30parce qu'on ne peut exclure qu'il survive malgré tout.
04:33Et puis, non, alors, effectivement, il y a quand même, à court terme, la géographie France va peser.
04:40C'est inévitable.
04:42Les personnes qui auraient été prêtes à investir en valeurs européennes vont idéalement essayer d'éviter la France.
04:47Et ça, ça touche même les valeurs françaises qui ne sont pas, entre guillemets, françaises.
04:52Donc, oui, la France, en tant que telle, va continuer d'être pénalisée au moins pour quelques semaines.
04:59En revanche, ça ne m'empêche pas qu'au sein des valeurs françaises,
05:03il n'est pas inintéressant de s'intéresser à celles qui baissent, entre guillemets, injustement,
05:07parce que lorsque la marée va se retirer, celles-là, à priori, ne souffriront pas des évolutions éventuellement défavorables
05:14qu'on pourrait avoir en France.
05:16En tout cas, le marché en 2025 est vraiment difficile.
05:20On en parlait hier dans cette émission, mais typiquement, ce matin, la plus forte baisse du CAC 40, c'est orange.
05:24C'est une valeur défensive.
05:26Si on regarde depuis le début de l'année, autre secteur défensif, le secteur de la pharma, c'est très compliqué.
05:30C'est-à-dire qu'en fait, le marché est un petit peu en train de perdre tous ses repères, non, quand même, Alain Dubrulle ?
05:35C'est vrai.
05:35Alors, quand on regarde, pour revenir sur la performance des actions européennes depuis le début de l'année,
05:40qui, en gros, la France sous-performe avec le CAC en grande partie à cause des valeurs de luxe et consommation
05:46qui ont sous-performé, mais si on regarde l'ensemble de l'Europe, on a encore une performance à deux chiffres.
05:52Qu'est-ce qui a tiré cette performance ? En fait, il y a trois choses.
05:56Globalement, il y a les banques qui ont monté de pratiquement 40 %.
06:00Elles partaient de très bas, elles sont encore assez sous-évaluées, mais c'est un des gros drivers de performance.
06:06Donc, on a les banques, on a les valeurs de défense, bien entendu.
06:08Bon, ça, c'est une thématique, là, elles ont beaucoup monté, il pourrait y avoir un peu de prise de profit,
06:12mais je dirais que le besoin d'accélérer fortement la défense en Europe, ça reste une thématique tout à fait présente.
06:20Et puis, derrière, en fait, si on enlève ces trois éléments-là,
06:23et puis, oui, les valeurs exposées au plan de relance allemand,
06:27donc des valeurs d'infrastructures, notamment, qui ont beaucoup monté au mois de mars.
06:32Mais si on enlève ces trois secteurs, j'allais dire, le reste n'a pas fait grand-chose, en réalité.
06:36Vous voyez, donc, ce n'est pas comme la tech aux États-Unis, qui, à un moment, faisait toute la perf,
06:42mais disons qu'en Europe, si on enlève les quelques secteurs phares, le reste, aujourd'hui, fondamentalement, n'a pas fait grand-chose.
06:51Et si l'économie, comme on s'y attend quand même, s'améliore au deuxième semestre,
06:55avec l'effet de la baisse des taux, l'effet du démarrage du plan de relance allemand, etc.,
07:01normalement, il y a quand même du potentiel intéressant pour, disons, l'ensemble des valeurs, et à nouveau en 2026.
07:09L'autre point aussi, c'est que, avec la guerre douanière de Trump,
07:17un des arguments, c'est qu'il y avait beaucoup d'incertitudes.
07:20Et donc, l'incertitude, c'est quelque chose qui a freiné un certain nombre de décisions d'investissement.
07:25Je ne dirais pas des investissements de croissance, mais simplement des investissements courants, si je puis dire.
07:30Il y a beaucoup d'entreprises qui ont mis le pied sur le frein en attendant d'en savoir plus.
07:36Eh bien, une des raisons pour lesquelles les marchés ont monté suite aux deals commerciaux,
07:40même s'ils sont un peu inégaux et pas forcément très généreux, par exemple pour l'Europe,
07:44c'est tout simplement que les marchés se disent, maintenant, les deals tarifaires, on sait à peu près où on va.
07:51Ce n'est pas forcément très bon, mais au moins, on sait où on va.
07:53Et donc, on a plus de visibilité pour investir, pour relancer des projets d'investissement
07:57qui avaient été mis un petit peu en hold.
08:01Et en conséquence, le marché table, en fait, tout simplement sur une sorte de retour à la normale
08:06qui ferait que l'activité pourrait être un petit peu meilleure au deuxième semestre.
08:09Alors, typiquement, ce genre d'argument, il se retourne dans le cas de la France
08:13où, avec l'événement politique qu'on va voir dans les prochaines semaines,
08:17ça milite pour, là, uniquement dans le cas français,
08:20de faire une pause sur un certain nombre de décisions en attendant d'en savoir plus.
08:24Alors, idéalement, ça serait une pause assez temporaire quand même.
08:28Merci beaucoup Alain Dubrul de nous avoir accompagné ce matin,
08:31directeur général délégué de Claresco Finance, afin de regarder un petit peu
08:34ces valeurs qui ont souffert hier et qui peinent à rebondir ce matin,
08:38à l'image notamment du CAC 40, qui reprend 0,1%
08:42après avoir cédé plus de 3% en l'espace de deux jours, 7 718 points.
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