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  • il y a 2 jours
Ce jeudi 25 septembre, la baisse des taux de 2% à la BCE ainsi que ses impacts sur l'économie ont été abordés par Catherine Karyotis, professeur de Finance à Neoma Executive Education, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Avec Catherine Cariotis qui est avec nous, professeure de finance à Neoma Education Executive Education.
00:07Merci d'être avec nous ce matin Catherine Cariotis.
00:10Nous allons en effet parler de la BCE à l'heure où il y a pas mal d'interrogations sur la zone euro
00:16en termes de dynamique de croissance, en termes de dynamique d'activité.
00:20La BCE a laissé ses taux inchangés, 2%.
00:25La prochaine réunion, ça sera dans un mois presque, ça sera précisément le 30 octobre.
00:30Les taux de BCE qui sont passés de 4 à 2%, aujourd'hui comment ces baisses de taux de la Banque Centrale Américaine
00:36se véhiculent, comment aujourd'hui elles se transmettent sur l'économie ?
00:41Alors effectivement, bonjour d'abord.
00:44Effectivement comme vous l'avez dit, les taux de la BCE ont subi six baisses en un an pour arriver à 2%.
00:51Le 11 septembre, elle a décidé de maintenir ce taux de 2% inchangé.
00:58La question aujourd'hui c'est, faut-il continuer à faire baisser les taux pour pouvoir relancer l'économie de façon pérenne
01:06ou les remonter pour éviter une relance de l'inflation ?
01:10C'est un vrai dilemme et ce dilemme existe parce que la transmission de la politique monétaire à l'économie
01:17fonctionne relativement mal.
01:19Aujourd'hui on est passé de 4 à 2%, comment ça s'est transmis cette baisse des taux pour les entreprises,
01:29pour les ménages dans le sens où on le voit encore ce matin, le 10 ans français est à 3,58%,
01:33on a quand même un marché souverain qui s'est détendu, mais pas autant que la BCE a baissé ses taux.
01:41Alors pourquoi effectivement ?
01:43Pourquoi effectivement ? Mais avant d'expliquer pourquoi, il faut retracer les canaux de transmission.
01:51Et on a 4 canaux de transmission.
01:53Le premier canal, c'est celui des taux d'intérêt.
01:56Une baisse des taux directeurs va induire une baisse du coût de refinancement des banques commerciales auprès d'une banque centrale.
02:05Et ces banques vont ensuite répercuter cette baisse sur les crédits qu'elle va accorder à l'économie.
02:12Le deuxième canal, c'est le canal du crédit bancaire.
02:15La BCE, ou toute autre banque centrale, va faire mouvementer la quantité de liquidités,
02:23donc l'encours de refinancement, pour influencer la capacité des banques à prêter à l'économie.
02:29Le troisième canal, c'est le canal du prix des actifs.
02:33Une baisse de taux induit, comme vous le savez, une hausse des cours des obligations,
02:39mais également une hausse des valeurs des actions.
02:42Si l'on prend la technique des cachemots futurs, actualiser à ce taux plus bas pour valoriser les actions,
02:49ce qui provoque un effet richesse.
02:53Et l'accroissement du patrimoine va inciter les agents économiques à consommer pour les ménages,
03:00à investir pour les entreprises.
03:03Le quatrième canal, c'est celui des anticipations et de la confiance.
03:08La variation des taux des banques centrales va influencer les anticipations d'inflation et de croissance.
03:16Et si les agents économiques croient à la stabilité des prix,
03:20ce qui semble être le cas aujourd'hui pour la BCE,
03:24puisqu'elle a laissé son taux de dépôt à 2%,
03:28les agents vont investir.
03:30Avec une situation en zone euro qui n'est pas la même en France,
03:34dans les pays d'Europe du Nord, Europe du Sud,
03:37aujourd'hui, comment vous jugez ce taux de 2% ?
03:39Est-ce que vous êtes à l'aise avec ce taux de dépôt de 2% ?
03:43Ou est-ce que la BCE doit en faire plus désormais ?
03:45Le problème de la BCE, c'est que, comme vous l'avez dit,
03:51il y a une hétérogénéité entre les pays.
03:55Mais ce taux de 2%, c'est vraiment l'objectif de politique monétaire
03:59qui a été déterminé comme étant une cible,
04:05qui a montré que ça marchait, mais pas systématiquement, bien évidemment.
04:10Et ça ne marche pas systématiquement parce que les effets ne sont pas immédiats.
04:14Mais ils arrivent à un moment donné.
04:16Ils arrivent et on a aujourd'hui progressivement des raisons
04:22de dire que la France n'est pas si mal que ça
04:28par rapport à certains pays européens.
04:31Ce que je voudrais dire, c'est que si ces effets de transmission
04:34ne sont pas immédiats, c'est pour un certain nombre de raisons.
04:38La première raison, c'est l'inertie des banques.
04:41Pourquoi ? Parce qu'après plusieurs années de taux bas,
04:45ces mêmes banques ont voulu reconstituer leurs marges.
04:48Donc, la répercussion de la baisse du coût du crédit vient plus tard.
04:54La deuxième raison pour laquelle ça vient plus tard,
04:57c'est la structure des bilans bancaires.
05:00Dans une technique de bilan bancaire,
05:02on a des dépôts de mieux en mieux rémunérés,
05:04donc un accroissement du coût des ressources des banques
05:07qui hésitent alors à faire baisser la rémunération de leur emploi,
05:12donc du crédit.
05:14Donc, pardon ?
05:17Non, non, je vous laisse finir, allez-y, allez-y.
05:18Oui, donc, enfin, le troisième élément
05:25pour lequel ça ne repart pas tout de suite
05:29quant à la baisse du coût des crédits,
05:31c'est les anticipations des agents économiques
05:34qui sont encore dégradés.
05:36Les entreprises anticipent peu de dépenses.
05:39Elles hésitent toujours,
05:41ce qui veut dire que la baisse des taux directeurs ne suffit pas.
05:46La transmission reste freinée par des facteurs structurels
05:49ou des facteurs exogènes aux banques.
05:53Il y a des risques qui existent toujours,
05:57mais bien pire, il y a de la certitude,
06:00donc le manque de confiance,
06:01c'est que les agents économiques
06:03ne vont pas systématiquement solliciter les banques.
06:06Merci.
06:07Merci.
06:08Merci.
06:09Merci.

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