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  • il y a 16 heures
Ce mercredi 1er octobre, Patrice Gautry, chef économiste chez Union Bancaire Privée, a abordé l'affrontement entre républicain et démocrate avec le shutdown aux USA, ainsi que la destruction de 32 000 emplois par le secteur privé américain, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00BFM Bourse, l'écho du monde.
00:03Avec Patrice Gautry, chef économiste d'Union Manca Privée. Bonjour Patrice.
00:07Ravie de vous retrouver. D'abord le shutdown quand même.
00:09Alors c'est le 21e shutdown depuis les années 70 aux Etats-Unis.
00:13Autrement dit, on y est assez habitué.
00:14Le record man des shutdowns, c'était Ronald Reagan.
00:168 shutdowns, 8 shutdowns pendant son mandat.
00:19C'est le record total.
00:21Et celui qui en a vécu, qui en a subi le moins,
00:24c'est George Walker Bush, George Bush fils.
00:26Zéro shutdown pendant ses deux mandats.
00:28Parce qu'il avait fait deux mandats, mais avec une nette majorité républicaine à l'époque au Congrès.
00:32Si bien qu'il avait su éviter les shutdowns.
00:34Voilà, c'est le seul depuis les années 70 à avoir évité les shutdowns.
00:37Pour Donald Trump, c'est le quatrième shutdown déjà.
00:39Le quatrième, sachant qu'il était record man de la durée du shutdown dans son précédent mandat.
00:44Le dernier shutdown, en 2019, avait duré 35 jours.
00:48La question à nouveau sera combien de temps ça va durer cette fois-ci, Patrice ?
00:53Alors là, le calendrier, effectivement, il est politique.
00:55On sait très bien que les deux chambres ne sont pas proches de se réunir.
00:59Donc, ce qui veut dire qu'il n'y aura probablement pas de solution sur la fin de cette semaine.
01:04Peut-être durant le week-end avec des négociations accélérées et en début de semaine dans le meilleur des cas.
01:08Mais la position démocrate, puisqu'il y a un sursaut de la part des démocrates,
01:12qui est de réinstaurer, en fait, certaines dépenses en faveur de la santé,
01:15semble très éloignée des positions républicaines.
01:18Donc, le risque, c'est effectivement, soit on a un corps surprise en fin de week-end,
01:22ou soit, effectivement, la situation dure, sachant que le coût économique,
01:26eh bien, traditionnellement, on dit, quand les fermetures sont importantes,
01:30puisque pour l'instant, effectivement, ça n'affecterait que quelques agences,
01:34dont la production de données avec le Bureau du travail,
01:37on a la coutume de penser que chaque semaine de fermeture coûterait 0,1 point de PIB de croissance trimestrielle.
01:44Donc, mais tout ceci se rattrape dès qu'il y a réouverture.
01:49Donc, c'est pour ça aussi que les marchés ne sont pas trop inquiets.
01:52Mais, bien entendu, c'est à surveiller, parce qu'on a vu M. Trump réagir de façon assez négative,
01:57en disant, eh bien, s'il y a fermeture temporaire,
02:01on peut aussi licencier un certain nombre de fonctionnaires,
02:05ce qui, là, prendrait une tournure politique et économique beaucoup plus dramatique
02:09que tous les épisodes historiques que vous avez cités.
02:11– On va parler statistiques et du côté de ce qui nous attend
02:17et de ce dont on a eu droit, les chiffres de l'ADP.
02:23Qu'est-ce que vous pensez ?
02:24Qu'est-ce que vous pensez de ces données qui ont été, en plus, révisées en forte baisse ?
02:28– Oui, alors, effectivement, le momentum est négatif.
02:31On avait eu les statistiques, donc, JOLTS, qui montraient, en fait, les ouvertures,
02:36c'est-à-dire, en fait, la demande de la part des entreprises,
02:38donc, les ouvertures de postes au potentiel à pourvoir,
02:41et celle-ci était, effectivement, en léger rebond,
02:44mais, par contre, les embauches ne suivaient pas,
02:46et il y a un ralentissement qui est marqué dans le marché du travail.
02:50ADP est encore plus négatif, puisqu'on parle, cette fois-ci,
02:53de destruction, donc, de postes de travail,
02:56importants dans les secteurs des services,
02:58et aussi dans le secteur manufacturier.
03:01Et puis, je dirais, la vraie mauvaise nouvelle dans cette enquête ADP,
03:05c'est que les petites entreprises, donc, sont en destruction d'emplois,
03:09alors que les grandes entreprises, elles, seraient en légère progression,
03:13donc, d'emplois.
03:14Ce qui voudrait dire qu'il y a une économie, en termes d'emplois,
03:16à deux vitesses, entre grandes et petites entreprises,
03:19qui, peut-être, met le point sur un des aspects de la politique économique
03:22de M. Trump, qui tente à favoriser, effectivement,
03:25au travers des rabais fiscaux, bien les grandes entreprises,
03:28au détriment, peut-être, des petites entreprises,
03:30qui ont plus de contraintes en termes d'immigration,
03:33en termes d'activité,
03:35et contraintes, effectivement, sur le marché de l'emploi.
03:38– Oui, et donc, cette explication à l'enquête ADP,
03:40qui a été publiée, des destructions de postes dans le secteur privé,
03:43finalement, aux États-Unis, alors qu'on attendait des créations de postes.
03:45Ceci dit, est-ce que c'est si grave que ça,
03:46dans la mesure où, beaucoup d'experts nous disent,
03:48pour maintenir le taux de chômage à son niveau actuel,
03:50finalement, on a moins besoin qu'avant de création de postes,
03:52du fait de la politique migratoire de Donald Trump,
03:54si bien que le chômage, même si l'économie américaine crée moins de postes,
03:57devrait, pourrait parvenir à rester stable quand même, Patrice ?
04:00Est-ce que vous adhérez à cette idée-là ?
04:03– Alors, pour l'instant, le problème, c'est qu'on ne sait pas exactement,
04:05c'est la théorie du break-even, c'est-à-dire le point de rupture,
04:08c'est-à-dire, et là, on fait référence aux statistiques
04:10qui devraient être publiées, ou qui auraient dû être publiées vendredi,
04:14donc pas à l'enquête ADP, ni à l'enquête de JOLS.
04:16Auparavant, on travaillait une économie normalisée,
04:19avec une croissance de 2%, et bien c'est, je dirais,
04:23un peu plus de 100 000 créations d'emplois,
04:25avec les nouvelles données qui ont été faites liées à l'immigration,
04:29et puis, bien entendu, on le voit, le ralentissement de la demande,
04:32on ne sait pas si travailler avec 30 000 ou 50 000 créations d'emplois
04:36sont suffisantes pour maintenir le taux de chômage
04:39à 4,2 ou moins de 4,5%.
04:42Ça, c'est une inconnue, effectivement,
04:44puisqu'il y a des changements dans le modèle,
04:47l'offre et la demande sont différents.
04:49Donc, à surveiller.
04:50Ce qui est important, notamment pour la Fed, c'est la dynamique.
04:53La dynamique est négative, et on sait qu'avant de constater
04:57quel est le break-even, eh bien, il faut peut-être ralentir
04:59cette dynamique de baisse de l'emploi,
05:01et c'est pour ça que d'autres baisses de taux
05:03seront certainement justifiées.
05:04Patrice Gautry, l'Union bancaire privée,
05:06effectivement, les taux se détendent aux États-Unis aujourd'hui.
05:08Merci, Patrice, de nous avoir accompagné.
05:09Merci.
05:10Merci.
05:11Merci.

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