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  • il y a 4 jours
Ce lundi 13 octobre, dans sa chronique USA Today, John Plassard, associé, responsable de la stratégie d’investissement de Cité Gestion, s'est penché sur la guerre des terres rares entre la Chine et les États-Unis, les actualités sur la macroéconomie à suivre cette semaine, l'écart entre la croissance et le marché de l'emploi aux États-Unis, ainsi que le partenariat entre OpenAI et Broadcom pour des puces IA. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer sur BFM Businzess.



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Transcription
00:00Wall Street qui ouvre, voilà l'actualité en XXL, ça se passe aux Etats-Unis, les premiers
00:06instants de cotation de cette nouvelle semaine boursière à New York. John Plassard avec nous
00:10pour Cité Gestion, bonjour John. Et Antoine Larigauderie, bonjour Antoine. Bonjour Guillaume.
00:17En fil rouge avec nous, re bonjour ce matin, tout pour investir bien sûr tous les jours
00:2111h midi à redécouvrir en replay. Antoine, comment Wall Street ouvre-t-il cette nouvelle
00:26semaine ? Alors en grande forme, on repart comme en 40 après la forte consolidation de
00:32vendredi où on a perdu 3,5% quand même sur le Nasdaq. Alors JP Morgan conseille de buy
00:38the dip, il conseille d'acheter la forte baisse de vendredi. Le Nasdaq reprend 1,78%, on est
00:44à 22 599 points, plus 0,86% pour le Dow Jones à 45 869, plus 1,2% pour le S&P 500, on est
00:54à 6629. Mais tout ça, notre CAC 40 effectivement fait un peu de surplace, mais c'est vrai qu'on a eu
01:00un petit coup de mou ces dernières minutes, on passe légèrement dans le rouge à moins 0,04%.
01:05Effectivement, John, on va parler des grands enjeux à venir cette semaine et notamment le coup d'envoi
01:09des publications demain du secteur bancaire. D'abord, où en est-on de cette bataille entre
01:13Pékin et Washington déclenchée en fin de semaine dernière sur les terres rares ? Donald Trump qui du coup
01:17menaçait d'annuler en fin du mois d'octobre sa rencontre avec Xi. Il menaçait aussi Donald Trump d'imposer
01:23100% de droits de douane supplémentaires sur la Chine. Maintenant qu'une nouvelle semaine
01:26s'ouvre, où en est-on ?
01:28Écoutez, il ne fallait surtout pas énerver Donald Trump vendredi. On a vu qu'il était furieux
01:34contre la Chine, vous l'avez dit, mais il a adouci son ton dimanche soir. Il a déclaré sur son site
01:44le « truth social » que le hautement respecté président Xi, c'est lui qui le dit. Il ne voulait
01:52absolument pas de dépression. Alors Donald Trump ne voulait pas de dépression pour la Chine, c'est
01:58gentil, et qu'il voulait plutôt aider la Chine et ne pas lui nuire. Et ce qui est intéressant de noter,
02:04parce que c'est assez rare, c'est que Gene Evans, le vice-président américain, a dit quasiment la
02:13même chose. Il a dit d'une manière très gentille qu'il fallait que la Chine choisisse la voie de la
02:19raison et que les Américains étaient tout à fait prêts à négocier avec Pékin. Donc on a vu ici que
02:27peut-être que Donald Trump a été un tout petit peu trop loin dans sa rhétorique et qu'il a fait
02:33marche arrière. Alors ici, qu'est-ce qu'on peut dire pour les investissements ? Alors il y a quand même
02:38un scénario qui domine, c'est celui d'une trêve prolongée. On sait que les deux puissances
02:44évitent, quoi qu'il en coûte, d'avoir un choc frontal et commercial mondial. Mais évidemment,
02:51les marchés restent vulnérables à toute flambée verbale venant de la Maison-Blanche.
02:57Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que la volatilité est revenue sur
03:02le marché. Elle n'avait quasiment pas été présente lors du premier semestre. Et puis
03:06on rappelle une chose qu'on oublie souvent, c'est que le mois d'octobre est le mois le
03:11plus volatile de l'année pour le S&P 500. Donc là, il y a l'aspect volatilité et
03:18évidemment les déclarations de Donald Trump.
03:20Qui pour vous, John, détient la carte maîtresse la plus décisive ? Est-ce que c'est les États-Unis
03:25avec les droits de douane ou la Chine avec les terres rares ?
03:28Non, clairement, c'est les Chinois avec les terres rares. Vous savez que les Chinois
03:34contrôlent la chaîne de valeur. Pékin devine plus de 90 % des capacités mondiales dans
03:42la transformation des terres rares. Et ce qui est très important aussi, là, de noter,
03:47c'est que lorsqu'on parle de terres rares, on parle évidemment de technologies, mais on
03:51parle aussi de véhicules électriques, d'énergie renouvelable et surtout de défense parce
03:56qu'il y a besoin de terres rares pour certaines armes qui seraient fabriquées notamment aux
04:02États-Unis. Donc aujourd'hui, en exigeant Pékin, exigeant une licence pour toute exportation,
04:09toute technologie de raffinage, eh bien elle transforme Pékin, eh bien cette arme d'une
04:16certaine manière en levier géopolitique. Alors évidemment, vous l'avez dit, les
04:21Américains peuvent manier cette pression tarifaire sur la Chine, mais la dépendance
04:28de Washington, la dépendance technologique de Washington, eh bien limite son influence
04:34qu'on le veuille ou non. Et ici, on peut noter que les tarifs, eh bien les tarifs
04:40américains vont freiner le commerce, mais ils ne créent pas une nouvelle filiale ou
04:46une nouvelle filière de terres rares. Alors bien sûr, vous allez me dire, mais pourquoi
04:51est-ce qu'on ne produit pas notre propre terre rare ? On sait qu'il y en a en Ukraine, on sait
04:56qu'il y en a en certains endroits aux États-Unis. Eh bien pour l'extraire, le raffiner et le
05:02transformer, ça prend des années. Et dans plusieurs années, eh bien la Chine sera toujours
05:08en avance sur le reste du monde. Donc dans la guerre, si on peut dire ça comme ça, c'est
05:12un peu violent, mais dans cette guerre, ceux qui ont le dernier mot, ce seront les Chine
05:18avec les terres rares.
05:19Et d'ailleurs, d'après le Financial Times, on apprend que le Pentagone est en train
05:22de tenter d'accélérer la sécurisation de ses approvisionnements. Antoine, le Pentagone
05:27qui vient d'acheter pour pas mal de centaines de millions de dollars de terres rares supplémentaires.
05:32500 millions de dollars de cobalt, 245 millions d'antimoines et 100 millions de tentales. Je
05:42ne le connaissais pas celui-là. Je connaissais la mythologie, mais c'est un petit peu comme
05:48les premiers droits de douane. On restocke, on restocke rapidement avant l'entrée en vigueur
05:53de nouveaux critères.
05:55Et résultat, résultat, les acteurs des terres rares, parce qu'il y en a quand même des acteurs
05:59des terres rares cotés aux Etats-Unis, ils s'envolent littéralement. Par exemple,
06:02le titre USA Rare Earth gagne 25% aujourd'hui. On a trouvé aussi Critical Metals Corp. Oui,
06:09ça existe. C'est coté à New York. Critical Metals Corp gagne 17%. MP Material aussi en
06:14hausse de 10%.
06:15C'est le moment où il faut faire preuve de discernement, parce qu'à ce petit jeu-là,
06:19avec un simple wording, une simple société peut bénéficier de capitaux supplémentaires
06:24alors que ce n'est pas du tout l'objet. On se souvient de l'approche des Jeux
06:27Olympiques ou des boîtes nommées Olympique quelque chose.
06:31Sérieux ?
06:32Oui, ils étaient montés en bourse alors que ça n'avait strictement rien à voir.
06:37Mais enfin, bon, là, il y a moins de doutes et c'est quand même des sociétés un peu
06:41plus identifiées.
06:42Alors, est-ce qu'on aura droit à un nouveau taco de Donald Trump ? Donc, va-t-il finalement
06:45faire marche arrière sur ces menaces en matière de tarifs douaniers ? En tout cas, aujourd'hui,
06:49Wall Street tente un rebond, mais un rebond pas gigantesque. Un plus 1,5 sur Nasdaq,
06:54c'est costaud, mais on récupère à peine la moitié des pertes de vendredi. Donc, il
06:57va falloir le confirmer ce rebond. Et en plus, la semaine sera riche et dense du côté des
07:01grandes actualités à suivre. Qu'est-ce que vous suivrez particulièrement, vous, John ?
07:05Écoutez, il faut quand même rappeler une chose, c'est que les statistiques économiques
07:10américaines, pas toutes, pas celles qui sont privées, mais celles du gouvernement, ne
07:14sortent toujours pas à cause du shutdown. On n'en a pas parlé du shutdown, mais on entame
07:17bientôt la troisième semaine du shutdown. Donc, cette semaine sera marquée par pas mal
07:23de gens de la Réserve fédérale américaine qui vont faire quelques commentaires. Alors,
07:27demain, on a Jérôme Powell qui sera à l'honneur. On aura, et vous en avez parlé avant, Guillaume,
07:33le début de la saison des résultats, notamment avec Goldman Sachs, les banques. Mercredi,
07:39c'est le Beige Book. Qu'est-ce que c'est le Beige Book ? C'est le document préparatoire
07:42pour la prochaine réunion de la Fed qui aura lieu dans deux semaines. Donc, très important
07:48de regarder ça. Jeudi, on aura plusieurs membres de la Fed, dont Miran. Vous vous souvenez
07:52de Miran ? C'est le bras droit, le protégé de Donald Trump, le petit signe noir qui fait
07:59partie des membres de la Fed. Et vendredi, potentiellement, si le shutdown s'arrête, on aura
08:07la production industrielle. Ah, c'est aussi important de noter qu'avant la réunion de la Fed
08:14qui va arriver dans deux semaines, eh bien, on aura, ça a été confirmé malgré le shutdown,
08:21s'il devait y avoir un shutdown de deux semaines, on aura les chiffres de l'inflation, le CPI,
08:27qui sera publié avant la réunion de la Fed. Donc, on aura une indication supplémentaire.
08:33– Effectivement, ce sera le 24 octobre. Il devait être publié cette semaine, le chiffre
08:37des prix de la consommation. Il est reporté au 24 octobre. Alors oui, il est reporté
08:40à cause du shutdown, mais on a une date. Ça veut dire que, quand même, on tient à
08:43publier quelques chiffres malgré ce shutdown, effectivement. Du côté de l'emploi, on voit
08:48que ça tient de moins en moins. C'est ce qui ressort des indicateurs sur l'emploi
08:55des dernières semaines. On a une dynamique qui ralentit sur l'emploi, alors que la croissance
08:59américaine, elle, effectivement, reste forte. Et tiens, comment est-ce qu'on explique cet écart
09:02croissant entre le marché de l'emploi et la croissance qui, elle, résiste, John ?
09:05– Oui, c'est une très bonne question. Parce que, normalement, d'habitude, lorsque
09:08vous avez l'emploi qui tombe, la croissance aussi tombe. Alors, effectivement, ce qu'on
09:13voit, c'est qu'on est plutôt dans une histoire où le problème, c'est la main d'œuvre
09:20et non la demande. On voit que le nombre de travailleurs qualifiés diminue, non pas
09:26parce que les entreprises américaines réduisent les embauches, mais parce qu'on n'a pas
09:32assez de personnes. Alors, il y a trois facteurs très importants. La première, bien évidemment,
09:37la baisse de l'immigration. Ça réduit la main d'œuvre qui vient de l'étranger aux
09:42États-Unis. La deuxième chose, et on en a assez parlé ensemble, c'est l'adoption de l'intelligence
09:48artificielle. Ça stimule la productivité, mais d'un certain côté, vous savez qu'il
09:54y a cette phase de transition qui fait qu'il y a un peu plus de gens qui sont sur le côté.
09:59Et puis, la troisième des choses, c'est que l'emploi dans le secteur public se normalise,
10:05c'est-à-dire qu'il y a moins d'engagement. On a eu en 2022 et 2024 un boom temporaire
10:11dans les emplois publics. Et ça, c'est fini notamment avec l'arrivée d'Elon Musk et
10:16puis les commentaires de Donald Trump. Donc, effectivement, ce qu'il faut regarder
10:21aujourd'hui, ce n'est pas spécialement la baisse de l'emploi, parce qu'on a vu
10:26qu'il y avait des facteurs qui l'expliquaient, mais peut-être plus cette fois-ci l'inflation.
10:31Et c'est pour ça que les chiffres de l'inflation seront publiés avant la réunion de la FED,
10:36parce que c'est peut-être ce chiffre, vous savez, avant on se focalisait sur l'emploi,
10:40mais c'est peut-être ce chiffre qui sera déterminant pour savoir si la FED va continuer
10:46à baisser ses taux ces prochains mois ou pas.
10:48John, Wall Street est en hausse et alors surtout, surtout dans la tech, voilà,
10:52chaque semaine, on a un titre qui gagne 15%, 20%. Là, c'est plus suite, c'est modeste,
10:57mais quand même Broadcom, puisqu'on a appris ce deal entre Broadcom et OpenAI.
11:02Oui, c'est absolument incroyable. C'est un contrat qui a été signé pluriannuel pour concevoir,
11:11entre OpenAI et Broadcom, vous l'avez dit, pour concevoir et produire des puces
11:16et équipements réseau sur mesure. Donc ça, ça va évidemment renforcer l'infrastructure
11:21de l'intelligence artificielle. Évidemment, l'objectif, c'est la capacité.
11:26Le projet prévoit d'ajouter 10 gigawatts de puissance de calcul dans les centres de données
11:31d'ici fin 2009. Et ça, ça équivaut environ à 10 centrales nucléaires.
11:38Vous avez bien entendu, Guillaume, 10 centrales nucléaires.
11:41Donc c'est absolument fou. OpenAI, évidemment, cherche à intégrer son savoir-faire logiciel
11:46directement dans les matériaux pour obtenir des modèles d'intelligence artificielle
11:51plus rapides, efficaces et évidemment moins coûteux.
11:55Et ils essayent de se diversifier de ces partenariats face à AMD, par exemple.
12:00Et évidemment, le champion de toute catégorie, Nvidia.
12:04Et ce titre, Broadcom, qui donc en profite aux petits joueurs,
12:06quand on compare aux récentes hausses d'Intel, mais qui partaient plus loin d'Oracle
12:10ou encore, c'était Intel, Oracle, et j'en oublie une.
12:13Là, on a une hausse de 8% pour ce titre Broadcom.
12:17Merci de nous avoir accompagnés aujourd'hui, John Plassard, pour citer gestion.
12:21Il y a eu Intel, Oracle, Antoine, et on en a oublié une au passage.
12:25On est en train de chercher, mais oui, à chaque fois, c'est du plus 20, du plus 30,
12:30Intel, Oracle...
12:33On va retrouver, on va retrouver.
12:34On est là, jusqu'à 18h, on aura le temps.
12:36Wall Street vient d'ouvrir, en tout cas.
12:37Ce sera suspense de la suite de cette émission.
12:39C'était laquelle ?
12:40Tiens, si vous avez l'idée, si ça vous revient,
12:41n'hésitez pas à nous le dire sur le Philix BFM Bourse,
12:43qu'on suit bien sûr en temps réel.
12:44Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas.

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