00:00Wall Street qui ouvre, voilà l'actualité en XXL, ça se passe aux Etats-Unis, les premiers
00:06instants de cotation de cette nouvelle semaine boursière à New York. John Plassard avec nous
00:10pour Cité Gestion, bonjour John. Et Antoine Larigauderie, bonjour Antoine. Bonjour Guillaume.
00:17En fil rouge avec nous, re bonjour ce matin, tout pour investir bien sûr tous les jours
00:2111h midi à redécouvrir en replay. Antoine, comment Wall Street ouvre-t-il cette nouvelle
00:26semaine ? Alors en grande forme, on repart comme en 40 après la forte consolidation de
00:32vendredi où on a perdu 3,5% quand même sur le Nasdaq. Alors JP Morgan conseille de buy
00:38the dip, il conseille d'acheter la forte baisse de vendredi. Le Nasdaq reprend 1,78%, on est
00:44à 22 599 points, plus 0,86% pour le Dow Jones à 45 869, plus 1,2% pour le S&P 500, on est
00:54à 6629. Mais tout ça, notre CAC 40 effectivement fait un peu de surplace, mais c'est vrai qu'on a eu
01:00un petit coup de mou ces dernières minutes, on passe légèrement dans le rouge à moins 0,04%.
01:05Effectivement, John, on va parler des grands enjeux à venir cette semaine et notamment le coup d'envoi
01:09des publications demain du secteur bancaire. D'abord, où en est-on de cette bataille entre
01:13Pékin et Washington déclenchée en fin de semaine dernière sur les terres rares ? Donald Trump qui du coup
01:17menaçait d'annuler en fin du mois d'octobre sa rencontre avec Xi. Il menaçait aussi Donald Trump d'imposer
01:23100% de droits de douane supplémentaires sur la Chine. Maintenant qu'une nouvelle semaine
01:26s'ouvre, où en est-on ?
01:28Écoutez, il ne fallait surtout pas énerver Donald Trump vendredi. On a vu qu'il était furieux
01:34contre la Chine, vous l'avez dit, mais il a adouci son ton dimanche soir. Il a déclaré sur son site
01:44le « truth social » que le hautement respecté président Xi, c'est lui qui le dit. Il ne voulait
01:52absolument pas de dépression. Alors Donald Trump ne voulait pas de dépression pour la Chine, c'est
01:58gentil, et qu'il voulait plutôt aider la Chine et ne pas lui nuire. Et ce qui est intéressant de noter,
02:04parce que c'est assez rare, c'est que Gene Evans, le vice-président américain, a dit quasiment la
02:13même chose. Il a dit d'une manière très gentille qu'il fallait que la Chine choisisse la voie de la
02:19raison et que les Américains étaient tout à fait prêts à négocier avec Pékin. Donc on a vu ici que
02:27peut-être que Donald Trump a été un tout petit peu trop loin dans sa rhétorique et qu'il a fait
02:33marche arrière. Alors ici, qu'est-ce qu'on peut dire pour les investissements ? Alors il y a quand même
02:38un scénario qui domine, c'est celui d'une trêve prolongée. On sait que les deux puissances
02:44évitent, quoi qu'il en coûte, d'avoir un choc frontal et commercial mondial. Mais évidemment,
02:51les marchés restent vulnérables à toute flambée verbale venant de la Maison-Blanche.
02:57Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que la volatilité est revenue sur
03:02le marché. Elle n'avait quasiment pas été présente lors du premier semestre. Et puis
03:06on rappelle une chose qu'on oublie souvent, c'est que le mois d'octobre est le mois le
03:11plus volatile de l'année pour le S&P 500. Donc là, il y a l'aspect volatilité et
03:18évidemment les déclarations de Donald Trump.
03:20Qui pour vous, John, détient la carte maîtresse la plus décisive ? Est-ce que c'est les États-Unis
03:25avec les droits de douane ou la Chine avec les terres rares ?
03:28Non, clairement, c'est les Chinois avec les terres rares. Vous savez que les Chinois
03:34contrôlent la chaîne de valeur. Pékin devine plus de 90 % des capacités mondiales dans
03:42la transformation des terres rares. Et ce qui est très important aussi, là, de noter,
03:47c'est que lorsqu'on parle de terres rares, on parle évidemment de technologies, mais on
03:51parle aussi de véhicules électriques, d'énergie renouvelable et surtout de défense parce
03:56qu'il y a besoin de terres rares pour certaines armes qui seraient fabriquées notamment aux
04:02États-Unis. Donc aujourd'hui, en exigeant Pékin, exigeant une licence pour toute exportation,
04:09toute technologie de raffinage, eh bien elle transforme Pékin, eh bien cette arme d'une
04:16certaine manière en levier géopolitique. Alors évidemment, vous l'avez dit, les
04:21Américains peuvent manier cette pression tarifaire sur la Chine, mais la dépendance
04:28de Washington, la dépendance technologique de Washington, eh bien limite son influence
04:34qu'on le veuille ou non. Et ici, on peut noter que les tarifs, eh bien les tarifs
04:40américains vont freiner le commerce, mais ils ne créent pas une nouvelle filiale ou
04:46une nouvelle filière de terres rares. Alors bien sûr, vous allez me dire, mais pourquoi
04:51est-ce qu'on ne produit pas notre propre terre rare ? On sait qu'il y en a en Ukraine, on sait
04:56qu'il y en a en certains endroits aux États-Unis. Eh bien pour l'extraire, le raffiner et le
05:02transformer, ça prend des années. Et dans plusieurs années, eh bien la Chine sera toujours
05:08en avance sur le reste du monde. Donc dans la guerre, si on peut dire ça comme ça, c'est
05:12un peu violent, mais dans cette guerre, ceux qui ont le dernier mot, ce seront les Chine
05:18avec les terres rares.
05:19Et d'ailleurs, d'après le Financial Times, on apprend que le Pentagone est en train
05:22de tenter d'accélérer la sécurisation de ses approvisionnements. Antoine, le Pentagone
05:27qui vient d'acheter pour pas mal de centaines de millions de dollars de terres rares supplémentaires.
05:32500 millions de dollars de cobalt, 245 millions d'antimoines et 100 millions de tentales. Je
05:42ne le connaissais pas celui-là. Je connaissais la mythologie, mais c'est un petit peu comme
05:48les premiers droits de douane. On restocke, on restocke rapidement avant l'entrée en vigueur
05:53de nouveaux critères.
05:55Et résultat, résultat, les acteurs des terres rares, parce qu'il y en a quand même des acteurs
05:59des terres rares cotés aux Etats-Unis, ils s'envolent littéralement. Par exemple,
06:02le titre USA Rare Earth gagne 25% aujourd'hui. On a trouvé aussi Critical Metals Corp. Oui,
06:09ça existe. C'est coté à New York. Critical Metals Corp gagne 17%. MP Material aussi en
06:14hausse de 10%.
06:15C'est le moment où il faut faire preuve de discernement, parce qu'à ce petit jeu-là,
06:19avec un simple wording, une simple société peut bénéficier de capitaux supplémentaires
06:24alors que ce n'est pas du tout l'objet. On se souvient de l'approche des Jeux
06:27Olympiques ou des boîtes nommées Olympique quelque chose.
06:31Sérieux ?
06:32Oui, ils étaient montés en bourse alors que ça n'avait strictement rien à voir.
06:37Mais enfin, bon, là, il y a moins de doutes et c'est quand même des sociétés un peu
06:41plus identifiées.
06:42Alors, est-ce qu'on aura droit à un nouveau taco de Donald Trump ? Donc, va-t-il finalement
06:45faire marche arrière sur ces menaces en matière de tarifs douaniers ? En tout cas, aujourd'hui,
06:49Wall Street tente un rebond, mais un rebond pas gigantesque. Un plus 1,5 sur Nasdaq,
06:54c'est costaud, mais on récupère à peine la moitié des pertes de vendredi. Donc, il
06:57va falloir le confirmer ce rebond. Et en plus, la semaine sera riche et dense du côté des
07:01grandes actualités à suivre. Qu'est-ce que vous suivrez particulièrement, vous, John ?
07:05Écoutez, il faut quand même rappeler une chose, c'est que les statistiques économiques
07:10américaines, pas toutes, pas celles qui sont privées, mais celles du gouvernement, ne
07:14sortent toujours pas à cause du shutdown. On n'en a pas parlé du shutdown, mais on entame
07:17bientôt la troisième semaine du shutdown. Donc, cette semaine sera marquée par pas mal
07:23de gens de la Réserve fédérale américaine qui vont faire quelques commentaires. Alors,
07:27demain, on a Jérôme Powell qui sera à l'honneur. On aura, et vous en avez parlé avant, Guillaume,
07:33le début de la saison des résultats, notamment avec Goldman Sachs, les banques. Mercredi,
07:39c'est le Beige Book. Qu'est-ce que c'est le Beige Book ? C'est le document préparatoire
07:42pour la prochaine réunion de la Fed qui aura lieu dans deux semaines. Donc, très important
07:48de regarder ça. Jeudi, on aura plusieurs membres de la Fed, dont Miran. Vous vous souvenez
07:52de Miran ? C'est le bras droit, le protégé de Donald Trump, le petit signe noir qui fait
07:59partie des membres de la Fed. Et vendredi, potentiellement, si le shutdown s'arrête, on aura
08:07la production industrielle. Ah, c'est aussi important de noter qu'avant la réunion de la Fed
08:14qui va arriver dans deux semaines, eh bien, on aura, ça a été confirmé malgré le shutdown,
08:21s'il devait y avoir un shutdown de deux semaines, on aura les chiffres de l'inflation, le CPI,
08:27qui sera publié avant la réunion de la Fed. Donc, on aura une indication supplémentaire.
08:33– Effectivement, ce sera le 24 octobre. Il devait être publié cette semaine, le chiffre
08:37des prix de la consommation. Il est reporté au 24 octobre. Alors oui, il est reporté
08:40à cause du shutdown, mais on a une date. Ça veut dire que, quand même, on tient à
08:43publier quelques chiffres malgré ce shutdown, effectivement. Du côté de l'emploi, on voit
08:48que ça tient de moins en moins. C'est ce qui ressort des indicateurs sur l'emploi
08:55des dernières semaines. On a une dynamique qui ralentit sur l'emploi, alors que la croissance
08:59américaine, elle, effectivement, reste forte. Et tiens, comment est-ce qu'on explique cet écart
09:02croissant entre le marché de l'emploi et la croissance qui, elle, résiste, John ?
09:05– Oui, c'est une très bonne question. Parce que, normalement, d'habitude, lorsque
09:08vous avez l'emploi qui tombe, la croissance aussi tombe. Alors, effectivement, ce qu'on
09:13voit, c'est qu'on est plutôt dans une histoire où le problème, c'est la main d'œuvre
09:20et non la demande. On voit que le nombre de travailleurs qualifiés diminue, non pas
09:26parce que les entreprises américaines réduisent les embauches, mais parce qu'on n'a pas
09:32assez de personnes. Alors, il y a trois facteurs très importants. La première, bien évidemment,
09:37la baisse de l'immigration. Ça réduit la main d'œuvre qui vient de l'étranger aux
09:42États-Unis. La deuxième chose, et on en a assez parlé ensemble, c'est l'adoption de l'intelligence
09:48artificielle. Ça stimule la productivité, mais d'un certain côté, vous savez qu'il
09:54y a cette phase de transition qui fait qu'il y a un peu plus de gens qui sont sur le côté.
09:59Et puis, la troisième des choses, c'est que l'emploi dans le secteur public se normalise,
10:05c'est-à-dire qu'il y a moins d'engagement. On a eu en 2022 et 2024 un boom temporaire
10:11dans les emplois publics. Et ça, c'est fini notamment avec l'arrivée d'Elon Musk et
10:16puis les commentaires de Donald Trump. Donc, effectivement, ce qu'il faut regarder
10:21aujourd'hui, ce n'est pas spécialement la baisse de l'emploi, parce qu'on a vu
10:26qu'il y avait des facteurs qui l'expliquaient, mais peut-être plus cette fois-ci l'inflation.
10:31Et c'est pour ça que les chiffres de l'inflation seront publiés avant la réunion de la FED,
10:36parce que c'est peut-être ce chiffre, vous savez, avant on se focalisait sur l'emploi,
10:40mais c'est peut-être ce chiffre qui sera déterminant pour savoir si la FED va continuer
10:46à baisser ses taux ces prochains mois ou pas.
10:48John, Wall Street est en hausse et alors surtout, surtout dans la tech, voilà,
10:52chaque semaine, on a un titre qui gagne 15%, 20%. Là, c'est plus suite, c'est modeste,
10:57mais quand même Broadcom, puisqu'on a appris ce deal entre Broadcom et OpenAI.
11:02Oui, c'est absolument incroyable. C'est un contrat qui a été signé pluriannuel pour concevoir,
11:11entre OpenAI et Broadcom, vous l'avez dit, pour concevoir et produire des puces
11:16et équipements réseau sur mesure. Donc ça, ça va évidemment renforcer l'infrastructure
11:21de l'intelligence artificielle. Évidemment, l'objectif, c'est la capacité.
11:26Le projet prévoit d'ajouter 10 gigawatts de puissance de calcul dans les centres de données
11:31d'ici fin 2009. Et ça, ça équivaut environ à 10 centrales nucléaires.
11:38Vous avez bien entendu, Guillaume, 10 centrales nucléaires.
11:41Donc c'est absolument fou. OpenAI, évidemment, cherche à intégrer son savoir-faire logiciel
11:46directement dans les matériaux pour obtenir des modèles d'intelligence artificielle
11:51plus rapides, efficaces et évidemment moins coûteux.
11:55Et ils essayent de se diversifier de ces partenariats face à AMD, par exemple.
12:00Et évidemment, le champion de toute catégorie, Nvidia.
12:04Et ce titre, Broadcom, qui donc en profite aux petits joueurs,
12:06quand on compare aux récentes hausses d'Intel, mais qui partaient plus loin d'Oracle
12:10ou encore, c'était Intel, Oracle, et j'en oublie une.
12:13Là, on a une hausse de 8% pour ce titre Broadcom.
12:17Merci de nous avoir accompagnés aujourd'hui, John Plassard, pour citer gestion.
12:21Il y a eu Intel, Oracle, Antoine, et on en a oublié une au passage.
12:25On est en train de chercher, mais oui, à chaque fois, c'est du plus 20, du plus 30,
12:30Intel, Oracle...
12:33On va retrouver, on va retrouver.
12:34On est là, jusqu'à 18h, on aura le temps.
12:36Wall Street vient d'ouvrir, en tout cas.
12:37Ce sera suspense de la suite de cette émission.
12:39C'était laquelle ?
12:40Tiens, si vous avez l'idée, si ça vous revient,
12:41n'hésitez pas à nous le dire sur le Philix BFM Bourse,
12:43qu'on suit bien sûr en temps réel.
12:44Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas.