00:00BFM Gours, l'écho du monde.
00:03Philippe Wester donc avec nous, directeur de la recherche économique d'Ostrom Asset Management.
00:07Bonjour Philippe.
00:08Bonjour.
00:08Vous venez d'entendre ce qu'a dit Antoine, les données macroéconomiques désormais,
00:11les principales en tout cas, seront désormais dissonnibles sur la blockchain aux Etats-Unis.
00:17Oui.
00:20Oui, ça a l'air de vachement l'impressionner Philippe.
00:24Bonjour à lui.
00:26Non mais ça change quoi ?
00:28Rien.
00:30Ça change que les chiffres seront peut-être un peu plus incontestables,
00:32parce qu'il reproche à la patronne du BLS par exemple d'avoir truqué les chiffres de l'emploi,
00:36il la dirait, la blockchain on ne pourra pas la direr en tout cas.
00:38Mais non mais il va engueuler la blockchain, ça ne lui fait pas peur, c'est Donald Trump,
00:41vous savez, il dira qu'elle ne marche pas.
00:44La question des chiffres de l'emploi ou d'autres, c'est des problématiques de méthode,
00:50c'est des problématiques de mode de fonctionnement, que ce soit une blockchain ou autre.
00:55si la méthodologie n'est pas la bonne au départ, les chiffres seront ceux qu'on voudra qu'ils soient.
01:02Donc les données dont on dispose jusqu'à présent suivent une méthodologie.
01:11Quelle sera la méthodologie associée à la blockchain ?
01:19Il y a des choix qui sont faits, quand vous regardez les différents indicateurs macroéconomiques,
01:27on le voit d'ailleurs sur les indices de prix,
01:31les choix aux Etats-Unis et en Europe ne sont pas les mêmes, sur le logement par exemple.
01:35Mais ça c'est des choix qui sont faits par les statisticiens et qui sont faits à un moment donné
01:43parce qu'on doit savoir si le logement c'est un investissement ou une consommation.
01:49Ce n'est pas la blockchain qui va nous répondre là-dessus.
01:52– Et pour pousser l'exemple que vous mettez en avant,
01:55certains Etats même intègrent le trafic de drogue à leur chiffre de croissance,
02:00leur chiffre de PIB et pas d'autres, même là-dessus Philippe, ça peut aller très loin.
02:03– Bien sûr, bien sûr, in fine, les choix qui sont faits doivent être des choix
02:12faits par des gens qui réfléchissent et qui ont une méthodologie claire
02:20de ce qui doit être fait et comment ils veulent le faire.
02:23– Dites-moi si je me trompe, mais il me semble que le Royaume-Uni, par exemple,
02:26dans son PIB, intègre les chiffres du trafic de drogue.
02:29Ça avait été décidé il y a quelques années, je ne sais pas si ça avait été maintenu,
02:32mais oui, ça résonne en vous ça Philippe ?
02:34– Je ne sais plus, mais ce n'est pas surprenant non plus.
02:40Le seul truc, c'est que quand vous vendez des pâtes,
02:45vous avez des chiffres incontestables sur la vente de drogue, c'est plus compliqué.
02:50– Évidemment.
02:51Bon, justement, on a des statistiques à foison aujourd'hui aux Etats-Unis,
02:54une façon de mesurer, et c'est très important par les temps qui courent,
02:57alors que Donald Trump fait pression comme jamais sur la Fed,
02:59mesurer l'état de cette économie américaine.
03:01Il se trouve que le PIB du deuxième trimestre, donc, vient d'être révisé
03:03et relevé à 3,3%, croissance de 3,3%,
03:07c'est le meilleur chiffre en quasiment deux ans, quand même,
03:09pour l'économie américaine, Philippe.
03:11– Oui, c'est un très joli chiffre.
03:15Alors, juste, soyons, ayons bien les choses en tête,
03:22si on a un rebond aussi important du chiffre du deuxième trimestre,
03:26c'est la contrepartie de ce qui s'est passé au premier trimestre,
03:32où l'augmentation absolument spectaculaire des importations
03:37avait engendré un chiffre de croissance négatif.
03:41Là, les importations ont changé d'allure,
03:46parce que la marge d'escalier de hausse des importations
03:50a eu lieu au premier trimestre, pas au deuxième trimestre,
03:52et de ce fait-là, la contribution des importations à la croissance
03:58est très positive, elle était très négative au premier trimestre,
04:01elle est très positive au deuxième trimestre,
04:04et donc ça, c'est un élément clé qui intervient.
04:09Ce qui est intéressant, néanmoins, c'est que par rapport
04:13à la première estimation, les chiffres de consommation
04:17sont marginalement meilleurs, et les chiffres sur l'investissement
04:21des entreprises sont un peu moins mauvais.
04:25Mais globalement, si vous enlevez, si vous regardez
04:29la consommation et l'investissement, vous n'avez pas quelque chose
04:34qui fait franchement rêver, quand même.
04:38Philippe, J-11 avant sans doute la chute de notre gouvernement en France,
04:44est-ce que vous avez en tête d'abaisser déjà vos perspectives pour le pays ?
04:49On y pense.
04:50Oui.
04:50On y pense parce que, globalement, on va rentrer dans une séquence complexe
04:56sur la fin de l'année, sur est-ce que, qui pourra, qui ont fait l'hypothèse
05:03que Bérou est mis en minorité ?
05:08Quel type de stabilité politique on peut espérer jusqu'à la fin de l'année,
05:16au début de l'année 2026 ?
05:18Qui pourra avoir une majorité ?
05:20Qui pourra mettre en place un budget ?
05:24Et là-dessus, on risque d'avoir quelques mouvements sociaux, etc.
05:30Donc, pour les entreprises, ça va être une période extrêmement complexe à gérer.
05:38Et il est clair qu'elles vont probablement avoir tendance
05:43à lever un peu le pied en matière d'investissement.
05:46Effectivement, et c'est la menace que brandissent les entrepreneurs à la REF,
05:49la rencontre des entrepreneurs de France, que vous vivez aussi sur BFM Business.
05:53On y retournera, d'ailleurs, BFM Business le 18-19 avec Edvi Chevrillon tout à l'heure.
05:56Vous avez aussi pu suivre l'intervention, le discours de François Bayrou tout à l'heure
06:01depuis Roland-Garros, puisque c'est à Roland-Garros qu'a lieu la REF cette année.
06:05Juste sur le calcul du PIB et les différentes composantes des statistiques économiques,
06:10Philippe, on a regardé, on a cherché.
06:12Et oui, la drogue est intégrée au calcul du PIB britannique,
06:14mais pas que britannique, français aussi, figurez-vous.
06:16Oui, oui, oui.
06:17Il y a une espèce d'homogénéité.
06:19Tout le monde essaie d'avoir à peu près les mêmes méthodologies.
06:27Pour que tout soit comparable, exactement.
06:28Exactement.
06:29C'est un effort de longue date de tous les services statistiques
06:35dans les pays développés et dans le monde.
06:38Voilà, alors on serait que de savoir quel serait le PIB français,
06:40du coup, qui est à peine positif sans l'argent de la drogue.
06:43Tiens, du coup, si on retraitait l'argent de la drogue.
06:45Et puis comment on l'estime en plus, comme vous dites.
06:47Non, mais on l'importe beaucoup, donc ça pèse sur les importations.
06:52Ah oui, ça n'arrange pas la balance commerciale.
06:54Bon, merci beaucoup, Philippe Wechter.
06:56Oui, c'est incroyable, avec nous aujourd'hui au Strom Asset Management.
06:59Et donc, vous nous disiez, Antoine, aux États-Unis,
07:02on s'orienterait vers l'usage de la blockchain pour les statistiques.
07:07Pour pouvoir les calculer, les stocker,
07:11que ce soit fait en totale transparence.
07:14Donc, ça va être le cas pour les chiffres de croissance.
07:18Et l'administration Trump voulait également en parler pour les chiffres de l'emploi,
07:22qui ont fait polémique et qui ont provoqué d'ailleurs une éviction du bureau des statistiques là-dessus.
07:29Oui, le CAC 40 est en hausse de 0,47%.
07:31Nvidia annonce 60 milliards de dollars de rachat d'actions.
07:34Est-ce forcément bon pour les actionnaires ?
07:36La réponse de Marc Giraud, c'était avant-hier dans le bullshit-omètre.
07:38Sa réponse est non, et c'est même très mauvais pour les actionnaires,
07:40contrairement au discours ambiant.
07:41Il nous a expliqué pourquoi, avec des arguments franchement qui faisaient mouche.
07:44Le bullshit-omètre de lundi, Marc Giraud est disponible en replay sur l'application BFM Business.
