- il y a 2 mois
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Bonsoir et bienvenue dans BFM Grand Soir. J-3 avant le possible départ de François Bayrou. J-5 avant le mouvement Bloquons Tout qui promet des blocages un peu partout en France.
00:12Notre soirée sera largement consacrée à la politique. Mais avant, nous partons à Washington, aux Etats-Unis, où Donald Trump a décidé de rebaptiser le Pentagone le ministère de la guerre.
00:24Il a annoncé également qu'il avait l'intention de s'exprimer. Si ça arrive, vous ne raterez rien. Vous le voyez sur ces images. Nous sommes branchés à la Maison-Blanche et les meilleurs experts sont évidemment avec nous pour en parler.
00:37Thierry Arnaud, bonsoir. Bonsoir, Amélie. Éditorialiste politique internationale BFM TV. Nicolas Conquer, bonsoir. Bonsoir, madame.
00:44Vous vouez un amour sans faille à Donald Trump. C'est très important de vous avoir sur ce plateau. Vous êtes porte-parole des Républicaines Overseas. Merci d'être là.
00:52Général Jérôme Pellissondry, bonsoir. Bonsoir. Merci d'être là, Général, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale.
01:00Et on est aussi avec Sébastien Bouchois. Bonsoir. Vous êtes docteur en sciences politiques, enseignant en relations internationales.
01:08Alors, nous partons d'abord à Washington pour aller retrouver notre correspondant sur place.
01:13Antoine Lard, bonjour. Vous êtes à la Maison-Blanche. On le voit sur ces images.
01:18Donald Trump est donc en train de signer un décret pour rebaptiser le ministère de la Défense.
01:27Oui, exactement. Et pour lui redonner le nom qu'il avait avant 1949.
01:31Parce qu'il faut savoir que pendant 150 ans, les États-Unis avaient un ministère de la guerre.
01:36Et pour Donald Trump, c'était un peu l'âge d'or de l'armée américaine.
01:40Une époque pendant laquelle les États-Unis ont remporté de nombreux conflits, notamment les deux guerres mondiales.
01:45Alors, la décision aujourd'hui de revenir à cet ancien nom peut sembler paradoxale, alors que Donald Trump rêve de décrocher le prix Nobel de la paix.
01:53Mais voilà, dans la logique de Donald Trump, la paix s'obtient par la force.
01:57C'est vraiment sa doctrine.
01:59Concrètement, il estime que les États-Unis doivent être craints et respectés sur la scène internationale.
02:03Ce qui leur permettra ensuite de faire pression sur des pays qui seraient en guerre pour les forcer à conclure des accords de paix.
02:09Et dans cette logique, eh bien, ministère de la Défense, ça ne sonne pas assez bien, ça ne sonne pas assez offensif aux yeux de Donald Trump.
02:16D'où ce changement de nom qui permettra de projeter une image de force et de puissance.
02:21Donald Trump lui-même se rêve en président fort et respecté.
02:24Et ce ministère de la guerre doit aussi lui permettre d'asseoir cette image d'un président fort et respecté.
02:31Et de le mettre en valeur.
02:32D'ailleurs, Donald Trump utilise régulièrement l'armée depuis qu'il est de retour au pouvoir pour se donner cette image d'un dirigeant intraitable.
02:40Il a notamment organisé un grand défilé militaire au mois de juin dans les rues de Washington.
02:45C'était d'ailleurs aussi le jour de son anniversaire.
02:46Et puis surtout, il a déployé la garde nationale en Californie.
02:51Et également plus récemment ici même dans la capitale, à Washington.
02:54Pour lutter contre l'immigration et la criminalité.
02:56des mesures qui sont dénoncées par les démocrates et qui parlent d'une dérive autoritaire de plus en plus grande du président américain.
03:04Merci beaucoup Antoine Ellard.
03:05Vous restez bien avec nous en direct de Washington.
03:08Puisqu'on le rappelle, Donald Trump est en direct sur ces images.
03:11Il s'apprête à prendre la parole.
03:12Évidemment, vous ne ratterez rien.
03:14Nicolas Conquer, vous qui parlez très bien le langage Donald Trump.
03:18Qu'est-ce que ça veut dire quand il décide de renommer ce ministère en ministère de guerre ?
03:23Pourquoi ? Parce que c'est vraiment utile ?
03:25Ou parce que ça a plus de gueule ?
03:27C'est au-delà de la sémantique et du symbole.
03:29Ça reprend déjà un terme qui était historique.
03:31On l'a dit depuis 1789 jusqu'à 1947.
03:34Et ça retraduit en fait toute cette volonté de pouvoir conforter, sécuriser la position de puissance des Etats-Unis dans le monde.
03:41Et à défaut de jouer le gendarme du monde, du moins pacifier, sécuriser et mettre fin à des conflits.
03:45On l'a vu depuis son arrivée et son retour à la Maison Blanche.
03:49Il a contribué de manière décisive dans des accords de cesser le feu.
03:51Et c'est ce qu'il s'emploie à faire.
03:52Et pour le faire, il faut être craint pour être respecté.
03:55Donc ça, ça passe évidemment par réaffirmer la stature et la puissance de son armée américaine.
04:00Et ce qui en témoigne, c'est surtout cette capacité à recruter massivement.
04:04Les Américains ont renoué en fait avec cette fierté qui était de servir sous les drapeaux.
04:08Plutôt que de promouvoir à tout va la diversité comme une force,
04:11ils se sont mis en avant à dire qu'il faut réaffirmer la défense de la nation, le patriotisme.
04:16Et ça, ça montre que tous les objectifs sont atteints et dépassés dans des délais records.
04:20Tout ça, ça s'inscrit dans une volonté et pas du tout dans un délire autoritaire comme voudraient le sous-entendre certains commentateurs.
04:27Au contraire, c'est vraiment une mise en avant de ceux qui servent et qui défendent les valeurs américaines au pays et au-delà des frontières.
04:32Vous étiez satisfait en tout cas par cette décision générale.
04:36Quand dites-vous, quand vous voyez ces images, est-ce que vous vous dites qu'il a raison ?
04:39Parce que pour maintenir la paix, il faut nécessairement passer par un tour de force.
04:44Oui, mais là, il faut être honnête.
04:45D'abord, les conflits qu'il a résolus, les principaux ne sont absolument pas résolus.
04:51Gaza, Israël, ce n'est pas résolu.
04:54Bien sûr, la Russie.
04:56On va y venir dans un instant, mais c'est vrai que Vladimir Poutine ne s'est pas arrêté.
04:59Dans certaines villes américaines, c'est facile.
05:01Aller lutter contre les narcos, c'est nécessaire, mais le rapport de force, il est bien sûr en faveur des États-Unis.
05:09Bon voilà, ce n'est pas forcément quelque chose qui va réellement changer la donne.
05:16Parce qu'en fait, la seule vraie crédibilité, c'est la crédibilité opérationnelle.
05:21Or, il y a eu un certain nombre d'officiers généraux qui ont été limogés, j'emploie le terme,
05:26qui ont été virés en quelque sorte, notamment en vente de chefs du renseignement militaire,
05:30qui, suite au raid sur l'Iran, a dit « tout n'a pas été détruit ».
05:36Donc voilà, il y a la rhétorique, la sémantique et puis la réalité opérationnelle.
05:42Que ça s'appelle le Department of War ou Department of Defense, la puissance américaine, elle est là.
05:49Donc voilà, il faudra voir ce que cela veut dire.
05:52C'est juste une façade.
05:53Oui, c'est une façade, ça ne change pas grand-chose sur la capacité opérationnelle de l'armée américaine.
05:58Sachant que derrière, ça cache aussi beaucoup de défauts.
06:02Par exemple, on voit bien que l'US Navy a de très grosses difficultés à construire ses sous-marins, à entretenir ses bateaux.
06:10Donc il y a aussi, dans le système militaire américain, beaucoup de failles.
06:16Et ce sont ces failles-là qui sont les plus urgentes à remettre en route.
06:20Par exemple, l'avion F-35 que Donald Trump veut vendre partout,
06:25techniquement, c'est hyper compliqué, il n'est pas fiable.
06:28Donc là, on est plus dans la rhétorique, dans la communication, que dans la réalité opérationnelle.
06:33Donc Thierry Arnault, ça peut être un aveu de faiblesse, finalement, cette décision.
06:37C'est surtout, comme souvent chez Donald Trump, de la communication politique.
06:41C'est un coup de com'.
06:42Voilà, je pense que c'est ça dont il s'agit essentiellement,
06:45pour faire passer un message de fermeté,
06:47pour venir, comme l'expliquait Antoine Nolard, appuyer sa doctrine de paix par la force,
06:52et pour, effectivement, montrer une posture américaine de fermeté.
06:59Et l'idée est assez claire.
07:02On n'est pas seulement dans une position de défense,
07:04on est dans une position de guerre,
07:05c'est-à-dire, potentiellement, une position d'attaque,
07:08si on juge que c'est nécessaire.
07:10Sébastien Boussois, vous êtes aussi avec nous.
07:12On va éviter d'embarrasser Nicolas Conquer,
07:16qui n'est pas d'accord avec ce qui se dit sur ce plateau.
07:17Mais est-ce que, pour vous aussi,
07:19c'est un coup de com', ce qui se passe en ce moment à Washington ?
07:22Eh bien non, écoutez, justement,
07:23je pense fondamentalement que Donald Trump
07:26essaye de se réaligner avec le langage international,
07:31des relations internationales, qui a changé.
07:32Et on n'est pas uniquement dans la question de la diplomatie,
07:34même s'il a tenté un retour en force de la diplomatie.
07:37Je pense qu'aujourd'hui, Donald Trump a clairement compris.
07:39Et à mon avis, la démonstration de force de Pékin
07:41en a rajouté, pardonnez-moi l'expression, une couche.
07:44Mais en tout cas, il est clair qu'aujourd'hui,
07:46l'Occident est à la traîne,
07:47et les Européens encore plus derrière.
07:49À mon avis, l'objectif de Donald Trump,
07:51dans un monde où, aujourd'hui,
07:52les Occidentaux ferraillent clairement
07:54pour essayer de comprendre les nouveaux codes,
07:56et pour essayer de discuter, de dialoguer,
07:58ou de faire plier, tout simplement, les ennemis des Occidentaux,
08:02c'est-à-dire tout ce bloc qui a émergé maintenant
08:04depuis un certain nombre d'années,
08:06il faut effectivement parler fort,
08:08il faut frapper fort.
08:09Et je pense que cette idée de transformer la défense
08:12en quelque chose de plus offensif,
08:14au-delà des mots,
08:16cherche à signer, non pas le retour, évidemment,
08:18de la puissance américaine,
08:19parce qu'elle est clairement là aujourd'hui,
08:21mais essayer de montrer,
08:22comme l'a dit Nicolas Conquer, je pense,
08:24cette idée que pour être respecté,
08:27il faut être craint et forcer de constater
08:29que Donald Trump a quelque peu un peu pataugé
08:31ces derniers mois.
08:33Mais en réalité, au-delà de ça,
08:34ça montre véritablement, à mon avis,
08:36un réalignement sur ce langage
08:39qui est très, très évolutif
08:40de la part de la Chine, de la Russie,
08:42et puis on a beaucoup cru, évidemment,
08:44pendant trois ans et demi,
08:44que la Russie allait s'effondrer,
08:46que la Chine lâcherait Moscou.
08:49Or, ce n'est pas du tout le cas,
08:50ce bloc est très, très solide.
08:51Je pense qu'en réalité,
08:52les États-Unis essayent d'entraîner aussi,
08:54derrière eux, ses alliés,
08:56même si les relations sont quelque peu
08:57compliquées depuis plusieurs mois,
08:59et que même si la paix s'obtient
09:00par la force, au-delà des mots,
09:03Trump essaie de revenir en force
09:05sur cette arène internationale
09:07qu'il est censé dominer
09:08et avec lequel il a un peu de mal,
09:10parce que les codes ont évidemment changé
09:12face à ces nouveaux ennemis
09:14qui cherchent à prendre
09:15le leadership mondial.
09:17Vous parliez, on voyait à l'image
09:19Donald Trump qui vient de signer
09:20le décret, justement,
09:22et qui rebaptise le Pentagone,
09:23donc le ministère de la Défense,
09:26en ministère de la Guerre Générale.
09:29On vient d'entendre, justement,
09:31Sébastien Boussois,
09:32mais justement,
09:33est-ce que ce choix-là de Donald Trump
09:35n'alimente pas la théorie de la Chine
09:38selon laquelle les États-Unis
09:39sont une puissance belliqueuse ?
09:42– Oui, de toute façon,
09:44les positions sont peu conciliables.
09:47Donc, que ce soit le département
09:49de la guerre,
09:51le département de la Défense,
09:54ce qui compte, par exemple,
09:55c'est la puissance de...
09:56Qu'est-ce que représente le Pentagone ?
09:58Qu'est-ce que représente
09:59un porte-avions américain
10:00de la classe Gérald Ford ?
10:01C'est ça, en fait,
10:02les véritables enjeux.
10:03Donc, on verra ce que ça donnera,
10:06mais fondamentalement,
10:08pour les...
10:10dans la compétition internationale,
10:13que l'on appelle ça
10:14le département de la guerre,
10:17de la Défense, comme ça...
10:19En fait, derrière,
10:20on va regarder
10:20quelles sont les vraies capacités militaires.
10:23Et de ce côté-là,
10:24les États-Unis,
10:25c'est la première puissance
10:27militaire mondiale.
10:28Mais, et il est vrai,
10:29et Sébastien Bouchoir a raison,
10:31c'est qu'entre la parade
10:33que l'on a vue au mois de juin,
10:35qui était « il faut reconnaître »,
10:37bon,
10:39si j'employais un terme français
10:40qui était franchouillarde
10:41et qui n'avait aucune valeur militaire,
10:44la démonstration de force,
10:45effectivement,
10:46de Pékin,
10:48elle était beaucoup plus impressionnante.
10:49Et là,
10:50il y a un véritable sujet,
10:52il y a une véritable compétition,
10:54parce qu'on a eu,
10:55d'un côté,
10:55une espèce de parade
10:57à la bonne franquette
10:59et puis avec du roc derrière,
11:01bon,
11:01qui était très américano-centré,
11:03et là, par contre,
11:05à Pékin,
11:06c'était une démonstration de force,
11:08avec,
11:08ne l'oublions pas,
11:10il y avait qui également ?
11:11Vladimir Poutine,
11:12Kim Jong-un,
11:13et d'autres dirigeants
11:14de la planète,
11:15pratiquement,
11:16plus de représentants,
11:17plus de la moitié
11:17de la population de la planète.
11:19C'est ça,
11:19la vraie réalité
11:20des rapports de force,
11:20plutôt que d'appeler ça
11:21« département off war ».
11:23Imaginez-vous,
11:23les Iraniens,
11:24quand ils ont reçu
11:25sur leur site nucléaire
11:26dans la montagne de Fordo,
11:27pour eux,
11:28c'était indifférent
11:28que ce soit au ministère de la guerre
11:29ou au ministère de la défense.
11:30Ils n'ont pas vu,
11:31ils n'ont pas entendu
11:31ces missiles
11:32de bombardiers B2
11:33qui ont été propulsés
11:34depuis le Missouri
11:35et qui ont traversé
11:36en 14 heures un océan,
11:37qui ont fait des dommages
11:38et sur lesquels
11:40ils sont inégalés.
11:40Personne ne peut arriver
11:41et rivaliser dans ce domaine-là.
11:43Donc, en soi,
11:44vous pouvez mettre en avant
11:45ces démonstrations de force
11:46qui ont lieu en Chine.
11:47En soi,
11:48ça reste de la symbolique,
11:49ce n'est pas concret.
11:50Aujourd'hui,
11:50les Américains sont,
11:51encore une fois,
11:52ceux enquels
11:53le milliard,
11:54c'est inégalable,
11:55le budget du Pentagone.
11:56Sincèrement,
11:57la démonstration à Chine,
12:00c'est une puissance qui doute,
12:01c'est qu'on fait
12:02de l'ordre serré,
12:03ça épatte.
12:04Non, non, non.
12:05Là, je suis désolé,
12:06je suis désolé.
12:07Alors, effectivement,
12:08l'armée chinoise,
12:09ce qui lui manque,
12:10c'est l'expérience opérationnelle
12:11puisque la dernière guerre
12:12qu'elle a menée,
12:12c'est contre le Vietnam
12:13en 79.
12:14Mais,
12:15quand vous voyez
12:16l'augmentation,
12:18notamment dans des capacités
12:19que vous ne devez
12:20peut-être pas
12:21totalement maîtriser,
12:22l'intelligence artificielle,
12:24le quantique,
12:25l'hypervélocité,
12:26les réalités,
12:26elles sont là.
12:28Et là,
12:29la puissance chinoise,
12:30elle est en route,
12:31notamment,
12:31également dans le domaine spatial.
12:33Et d'ailleurs,
12:33c'est une des raisons
12:34pour lesquelles
12:35le Pentagone
12:36investit énormément
12:38dans ce domaine-là.
12:39Parce que,
12:40je le rappelle aussi,
12:41comme vous disiez,
12:41les Américains,
12:42l'industrie militaire américaine
12:44a de très grosses difficultés,
12:45par exemple,
12:46à sortir les sous-marins nucléaires
12:47dans des délais,
12:49alors que les chaînes chinoises,
12:51elles fournissent
12:52très rapidement.
12:54Et ça,
12:54c'est un véritable enjeu.
12:55C'est-à-dire que,
12:56d'ici quelques années,
12:58la puissance militaire chinoise,
13:00eh bien,
13:01elle sera totalement compétitive
13:03avec les Américains.
13:04Et c'est d'ailleurs
13:04la crainte qu'on le dit.
13:05Ça fait 40 ans qu'on le dit
13:06de la même manière
13:07que les fonds de l'Empire américain.
13:08Je voudrais qu'on évoque
13:09les limites de la méthode Trump,
13:11puisque vous le disiez,
13:12général,
13:12il n'a pas réussi
13:13à imposer la paix,
13:14et alors certainement pas
13:15en Ukraine.
13:16C'est même pire que ça.
13:17Écoutez Vladimir Poutine,
13:19aujourd'hui,
13:19le président russe.
13:23Concernant la présence potentielle
13:24de contingents militaires étrangers
13:26en Ukraine,
13:27c'est l'une des causes profondes
13:28de l'adhésion de ce pays
13:30à l'OTAN.
13:31Par conséquent,
13:32si des troupes apparaissent
13:33sur place,
13:34surtout en ce moment,
13:35lors d'opérations militaires,
13:37nous partons du principe
13:38qu'elles constitueront
13:39des cibles légitimes
13:40à détruire.
13:42Voilà,
13:42pour les propos ultra-menaçants
13:44de Vladimir Poutine.
13:45Alors,
13:46pour que nos téléspectateurs
13:47comprennent bien
13:48Thierry Arnault,
13:49s'il dit ça aujourd'hui,
13:50Vladimir Poutine,
13:52c'est notamment parce qu'il réagit
13:54à la déclaration d'Emmanuel Macron
13:56sur l'envoi éventuel de troupes
13:59pour maintenir un cessez-le-feu
14:00en Ukraine.
14:01Oui,
14:01il fait semblant
14:02de ne pas comprendre
14:02la portée de cette déclaration
14:03puisqu'il se place dans l'hypothèse
14:05où ces soldats occidentaux,
14:07européens,
14:08iraient faire la guerre
14:09à la Russie,
14:09aujourd'hui,
14:10sur le télètre ukrainien.
14:12Ce qui n'est pas le cas.
14:13Ce qui n'est pas le cas.
14:14En réalité,
14:14ce qui a été expliqué hier,
14:16c'est que se mettaient en place
14:17de la part de ces alliés européens
14:19et pas seulement,
14:20puisqu'il y a aussi des pays
14:21comme le Canada,
14:21l'Australie et le Japon,
14:23la Turquie qui étaient autour
14:24de la table,
14:24une série de garanties
14:26de sécurité
14:26qui consistent à faire
14:27deux choses fondamentalement.
14:29D'abord,
14:29donner à l'Ukraine
14:31les moyens
14:32de se doter
14:32d'une armée puissante,
14:34moderne,
14:35efficace,
14:35de nature à dissuader
14:37une nouvelle intervention russe.
14:38Et puis,
14:39dans un deuxième temps,
14:40une sorte de deuxième rideau,
14:42une réassurance
14:42pour reprendre le mot
14:44qui a été employé hier
14:44par Emmanuel Macron,
14:46on déplaît en Ukraine
14:46des soldats sur le terrain.
14:47On va juste du côté
14:48de la Maison-Blanche
14:50pour écouter Donald Trump
14:51qui s'exprime
14:52en direct
14:52depuis Washington.
14:57Assez subitement,
14:58assez soudainement.
15:00Dites-moi,
15:01derrière vous ?
15:02Alors,
15:10il s'agit d'agir
15:10de manière décisive,
15:12de manière déterminée
15:13pour protéger
15:13les valeurs américaines.
15:18Y aura-t-il
15:19des objectifs idéologiques ?
15:21Alors,
15:24on va surtout
15:25s'en prendre à la drogue,
15:25en particulier
15:26en provenance du Venezuela
15:27mais aussi d'autres endroits.
15:30Je pense notamment
15:31à la traite d'êtres humains.
15:32Nous n'avons pas envie
15:33que les gens
15:34déversent leur prison
15:35dans notre pays,
15:36que des pays du monde entier
15:37versent leur poubelle humaine
15:39dans notre pays.
15:40C'est ce qui s'est passé.
15:41Alors,
15:42il y a quelques instants,
15:43on a pu entendre
15:44le président américain
15:45s'exprimer
15:46sur les garanties
15:47de sécurité à l'Ukraine.
15:49C'est la question
15:49qui lui a été posée.
15:50C'est vrai qu'on surveillait
15:52aussi les déclarations
15:53du président américain
15:54à ce sujet
15:54parce qu'on était toujours
15:55en attente,
15:56Thierry Arnaud,
15:57d'une réaction
15:58de Donald Trump
15:58puisque 26 pays européens
16:01se sont engagés
16:02à envoyer des troupes
16:03pour maintenir la paix.
16:04Mais pour les États-Unis,
16:05on n'avait pas encore d'idées.
16:07Oui, alors lorsqu'il a reçu
16:08les chefs d'État
16:08et de gouvernement européens
16:09et Volodymyr Zelensky
16:10à la Maison-Blanche
16:11le 18 août,
16:12Donald Trump s'est dit
16:13d'accord sur le principe
16:14d'apporter des garanties
16:15de sécurité américaines
16:17à l'Ukraine.
16:18Il a expliqué par la suite,
16:19il a dit clairement
16:19qu'il ne s'agirait pas
16:20de déployer des soldats
16:22américains
16:23sur le sol
16:23de l'Ukraine
16:24mais qu'en revanche
16:25cette garantie de sécurité
16:26pourrait prendre
16:28d'autres formes
16:29lesquelles
16:29précisément
16:30pour l'instant
16:31on n'a pas la réponse
16:32à cette question
16:33et c'est la raison
16:33pour laquelle
16:34les Européens
16:34ont eu à nouveau
16:35cet échange
16:36téléphonique
16:37hier
16:38avec Donald Trump
16:39pour expliquer
16:40eux ce que
16:41eux les Européens
16:41voulaient faire
16:42et aussi
16:42s'assurer
16:43qu'ils bénéficiaient
16:44du soutien
16:44des États-Unis.
16:46Cette conversation
16:46manifestement
16:47elle a été un peu
16:48compliquée,
16:48un peu houleuse
16:49puisque le président américain
16:51a reproché aux Européens
16:52de continuer à acheter
16:53du pétrole russe
16:55à concurrence
16:55a-t-il dit
16:56de 1100 milliards
16:58de dollars
16:58en l'espace d'un an
16:59et donc
17:00il a dit
17:01à ses interlocuteurs
17:02c'est vous
17:02qui êtes en train
17:03de financer
17:03l'effort de guerre
17:04de la Russie
17:05ça n'est pas ma guerre
17:06à moi
17:06Donald Trump
17:07ce n'est pas la guerre
17:08des États-Unis
17:08Oui c'est vrai
17:09que c'est ce qu'il répète
17:09souvent
17:10C'est ce qu'il répète
17:11fréquemment
17:11c'est la guerre
17:12de Biden
17:13dit-il
17:14c'est la guerre
17:14d'Obama
17:15et tout ça
17:16pour vous dire
17:17qu'au bout
17:18de cette conversation
17:18on n'a pas le sentiment
17:20d'avoir obtenu
17:21un engagement ferme
17:24de la part du président américain
17:25sur ses garanties
17:26de sécurité
17:26d'une part
17:27et a fortiori
17:28donc d'autre part
17:29la définition précise
17:31par le président
17:32des États-Unis
17:33sur ce que serait
17:34le rôle
17:35des États-Unis
17:36et de ses forces armées
17:37dans le déploiement
17:38de ses garanties
17:39de sécurité
17:40c'est la raison
17:41pour laquelle
17:41évidemment
17:41on reste à la fois
17:43anxieux
17:43côté européen
17:45et très attentif
17:46aux déclarations
17:47du président américain
17:47sur ce sujet
17:48Sébastien Boussois
17:49on a entendu
17:50Donald Trump
17:51en direct
17:51de la Maison Blanche
17:52esquiver cette
17:53question sur les garanties
17:55de sécurité à l'Ukraine
17:56est-ce que ça vous étonne ?
17:59Mais non
17:59pas particulièrement
18:00mais depuis plusieurs mois
18:01de toute façon
18:02tout ce qui peut alléger
18:03le fardeau des États-Unis
18:04arrangera évidemment
18:06Donald Trump
18:07ce qu'il veut
18:08depuis le début
18:08c'est que les Européens
18:09se prennent par la main
18:10et pour le coup
18:11c'est plutôt pas mal réussi
18:12puisque depuis des décennies
18:14on accuse les Européens
18:15d'être à la botte
18:17des Américains
18:17Donald Trump considère
18:19que les Européens
18:19ne payaient pas assez
18:20pour l'OTAN
18:21mais en tout cas
18:21avaient plutôt tendance
18:23à bénéficier plus
18:25qu'à véritablement
18:26s'engager
18:26et soutenir
18:27y compris financièrement
18:28aujourd'hui on voit
18:29des Européens
18:29qui essayent de se structurer
18:31on n'est pas encore
18:32dans une défense commune
18:33mais en tout cas
18:34on est dans une situation
18:36où les Européens
18:37épongent
18:37ce que Donald Trump
18:38depuis le début dit
18:39c'est-à-dire
18:40qu'il ne veut pas
18:41avoir de force américaine
18:43sur le sol ukrainien
18:44en tout cas certainement
18:45pas se réengager
18:46ou réarmer
18:48la présence américaine
18:50sur le continent européen
18:51je rappelle quand même
18:52ce qui n'est pas un détail
18:53c'est que les mid-term
18:54ces élections
18:54de mi-mandat
18:56vont maintenant
18:56l'année prochaine
18:57très très vite arriver
18:58et comme Thierry Arnaud
18:59l'a dit très justement
19:00Trump n'a de cesse
19:02de le répéter
19:02ce n'est pas sa guerre
19:04c'est la guerre de Biden
19:04on ne peut pas pour le coup
19:05accuser Trump
19:06de tous les maux
19:07il essaye de régler
19:08une situation
19:09dont il a hérité
19:10et qui est effectivement
19:11clairement un cadeau
19:12empoisonné
19:13et c'est évidemment
19:14extrêmement extrêmement compliqué
19:16mais ce qu'il veut
19:16c'est pouvoir prouver
19:17à ses électeurs
19:18qu'il aura à minima
19:19réussi à désengager
19:21les Etats-Unis
19:21sans que ça soit
19:22la troisième guerre mondiale
19:23et qu'ils puissent
19:24bénéficier des fruits
19:25alors des accords de paix
19:27je n'en sais rien
19:28mais en tout cas
19:29les électeurs américains
19:30de Trump
19:30sont très soucieux
19:32que Washington
19:33ne se réengage pas
19:34à tout va
19:35partout sur les zones
19:36de conflit
19:36et donc Donald Trump
19:37est dans cet équilibre
19:39extrêmement
19:40un véritable numéro
19:41d'équilibriste en tout cas
19:42Général
19:43est-ce que vous pensez
19:44que ça a pu jouer
19:45la déclaration
19:46de Vladimir Poutine
19:47aujourd'hui
19:47qui explique
19:49qu'il est prêt
19:50à cibler des soldats français
19:51si on en envoyait
19:52pour maintenir la paix
19:53en Ukraine
19:54est-ce que ça
19:55ça a pu jouer
19:55dans l'esprit
19:56de Donald Trump
19:56lui qui ne veut pas
19:57entrer en conflit
19:58avec la Russie
19:59Non je pense que
20:00c'est vraiment
20:01Poutine
20:02raisonne autrement
20:03Trump
20:05raisonne
20:06autrement
20:07et donc c'est bien ça
20:08toute la difficulté
20:09et ça c'est quelque chose
20:11parce que
20:12très clairement
20:13on voit bien que
20:14Poutine
20:15par contre
20:16il menace qui ?
20:17Il menace les Européens
20:18il sait très bien
20:20qu'il ne peut pas
20:21se permettre
20:21de menacer
20:22la puissance militaire
20:23américaine
20:24alors là
20:25effectivement
20:26je suis d'accord
20:27pourtant il envoie
20:28un peu le valser
20:29les conversations
20:29qu'il a eues
20:30avec Donald Trump
20:31oui mais il fait
20:32extrêmement attention
20:33sur le plan
20:35militaire
20:37en quelque sorte
20:37c'est-à-dire que
20:38là il fait effectivement
20:39mariner en quelque sorte
20:40Trump
20:41depuis plus de six mois
20:43mais en ce qui concerne
20:44les questions
20:45de défense
20:45il est extrêmement prudent
20:47parce qu'il sait que là
20:48effectivement
20:48il ne fait pas le poids
20:49et qu'on rentre dans
20:51la mécanique
20:52de la dissuasion nucléaire
20:54mais en fait
20:55le véritable enjeu
20:56pour Vladimir Poutine
20:57c'est de faire peur
20:57aux Européens
20:58parce qu'il est persuadé
21:00qu'il arrivera
21:02à arracher à Trump
21:03en quelque sorte
21:04un deal
21:04amenant à la capitulation
21:06de l'Ukraine
21:07dans les mois à venir
21:08Merci à tous
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