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  • il y a 2 mois
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:01Le discours de Donald Trump qui a suivi celui de Charles III,
00:06Donald Trump qui qualifie sa visite d'État au Royaume-Uni d'un des plus grands honneurs de sa vie.
00:11Le roi Charles III est un homme exceptionnel, la reine est une femme exceptionnelle.
00:17On retrouve là, j'allais dire, la sémantique, l'ADN de Donald Trump.
00:22Intéressant, Didier François, de voir la différence de style quand même avec Charles III juste avant.
00:27Oui, c'est sûr que ce n'est pas la même.
00:30Honnêtement, Charles III, lui, a fait apparaître ces points de désaccord tout en finesse et en discrétion.
00:42Mais il a quand même dit les choses, il a dit les choses particulièrement sur l'Ukraine.
00:46Il a quand même comparé, il a expliqué que la bataille aujourd'hui pour aider l'Ukraine et la sécurité de l'Europe
00:53était de même nature que celle qui avait été menée avec les Américains et les Britanniques
00:58durant la Deuxième Guerre mondiale, ce qui n'est pas exactement totalement la lecture qu'en a Donald Trump.
01:02Donc c'était une façon très élégante de le dire.
01:05Donald Trump, de son côté, alors moi, il y a des fois, je ne comprends pas toujours bien où il veut en venir.
01:09Mais à la fin des fins, il a quand même dit l'essentiel de ce qu'il voulait dire.
01:13Comme d'habitude d'ailleurs, sans prendre lui pour le coup de gant, qui était, bon, il y a un an, sous-entendu, sous l'ami Biden,
01:21pour ne pas dire Biden l'endormi, comme il a l'habitude de le dire, on était un pays malade, ça n'allait pas.
01:27Et maintenant, miraculeusement, on est certainement le pays le plus prospère du monde.
01:32Donc c'est d'ailleurs bien pour ça qu'on est là.
01:33Et comprenez bien que les discussions vont se passer sur cette base-là, c'est-à-dire nous prospères et vous demandeurs.
01:39Donc c'était assez clair, en fait, derrière le décorum, qui l'a certes touché, sa voisine, qui a l'air de l'avoir aussi un petit peu tapée dans l'œil.
01:49Voilà, mais c'était assez intéressant.
01:52Et alors, Donald Trump, qui montre son admiration pour le roi Charles III, qui connaît les 150 convives,
02:01qui connaît les noms des 150 convives et qui dit « moi, je ne les connais pas ».
02:04C'est très Donald Trump aussi, ça, Thierry Arnaud.
02:07Oui, oui, il y avait un côté cash.
02:09C'est sans doute le moment où on a compris, autour de cette table, et pas seulement autour de cette table,
02:14qu'il ne lisait pas le texte qui avait été écrit pour lui, parce qu'il y avait d'autres moments de son allocution
02:18où on avait bien compris que ce n'était pas le langage qui lui venait naturellement à l'esprit,
02:24alors que c'était évidemment beaucoup plus maîtrisé, beaucoup plus carré du côté de l'allocation du roi Charles.
02:31Il parle, y compris avec la petite plaisanterie qui va bien, où il parle de la relation spéciale,
02:36et il rappelle qu'il a fallu donner une touche assez personnelle,
02:41puisque très jeune, il visite les États-Unis dans les années 70.
02:44À ce moment, Richard Nixon est président des États-Unis,
02:47et la presse prête une possible liaison du prince Charles avec la fille de Richard Nixon,
02:53et c'est à ça qu'il fait allusion dans ce discours.
02:56Mais qui était quand même intéressant, effectivement, comme le disait Didier,
02:59parce qu'il envoie quand même un certain nombre de messages très précis,
03:02en particulier sur l'Ukraine, lorsqu'il parle des valeurs communes entre les deux pays,
03:07de défendre la démocratie, lorsqu'il qualifie la Russie d'agresseur,
03:11il parle d'une agression, ce qui est un mot que Donald Trump a employé pour la première fois dimanche
03:18à l'occasion d'une allocution juste avant son départ pour le Royaume-Uni,
03:21au détour d'une phrase où il parle du nombre considérable de morts sur Champs-Bassail,
03:25et dit que les Russes sont beaucoup plus perdus parce que ce sont les agresseurs.
03:27Mais c'était la première fois qu'on l'entendait employer ce mot,
03:32sur lequel il est d'habitude beaucoup plus réservé.
03:34Donc vraiment une partie, et une partie importante enfin dans l'allocution du prince Charles aussi,
03:38sur toutes les questions de coopération, du roi Charles, pardon, forcément,
03:42il fallait que ça arrive, sur toutes les questions de coopération économique
03:46et les liens économiques entre les deux pays.
03:48Et là, c'était évidemment très téléguidé de la part du gouvernement britannique,
03:53puisque vous savez, Julie, qu'on attend demain un certain nombre d'annonces,
03:57et en particulier la signature de 31 milliards de dollars de contrats entre les deux pays.
04:02Qu'est-ce que vous retenez, vous, de ces deux discours, Ulysse Gosset ?
04:05Alors, sur le discours du roi, effectivement, sur l'Ukraine, c'est très important,
04:09parce qu'il parle non seulement de la volonté de défendre les valeurs démocratiques de l'Europe,
04:14mais il dit « la tyrannie refait surface en Europe », et il est très important.
04:18Il parle de tyrannie qui menace en Europe, une allusion, évidemment, à peine voilée à Poutine,
04:24et là où il est très habile, c'est lorsqu'il rend hommage, justement,
04:28à toutes les tentatives de Donald Trump d'essayer de trouver des solutions
04:32pour ramener la paix en Europe.
04:35Donc, à la fois la menace...
04:37Il salue l'engagement personnel de Donald Trump en faveur de la paix dans plusieurs conflits, dit-il.
04:41Oui, mais évidemment, surtout sur l'Ukraine, je ne l'ai pas entendu parler de la situation à Gaza,
04:47mais en fait, ce qui est important, c'est qu'il dit que Trump,
04:50qui, vous le savez, a bien envie d'avoir le prix Nobel de la paix,
04:54il le salue pour ses efforts constants.
04:57Et puis, j'ai beaucoup aimé l'humour du roi,
05:01lorsque il rappelle les racines britanniques, en réalité écossaises, je crois, de Donald Trump.
05:09De la mère de Donald Trump.
05:10Oui, enfin, de l'origine de la famille de Trump.
05:14Mais il dit, et des racines, évidemment, très importantes,
05:19il rappelle qu'il y a de très bons terrains de golf en Grande-Bretagne,
05:23et on sait que Donald Trump, il vient souvent.
05:26Mais surtout, le plus extraordinaire dans le discours,
05:29c'est lorsqu'il fait la comparaison avec la situation au XVIIIe siècle,
05:34et lorsqu'il parle de ses ancêtres George Washington et George III,
05:38George Washington, l'Américain,
05:40qui avait juré de ne jamais mettre un pied en Grande-Bretagne,
05:43et le roi George III, qui n'avait pas eu assez de mots
05:46pour la révolution américaine de l'époque.
05:49Et si on transcrit ces mots dans ce qui se passe aujourd'hui aux États-Unis,
05:53où on a effectivement sous les yeux une véritable révolution trumpienne,
05:57on voit bien ce décalage.
05:59C'est-à-dire que malgré les désaccords,
06:01et malgré l'océan qui les sépare,
06:03la Grande-Bretagne des États-Unis reste finalement de grands alliés.
06:08Mais, si vous voulez, j'ai vraiment eu le sentiment
06:10que là, le roi faisait allusion au désordre américain
06:14et au bouleversement, au changement de paradigme
06:17qui se produit aujourd'hui aux États-Unis.
06:20– Derrière ces grands discours,
06:23quelle est la nature de la relation entre Charles III et Donald Trump ?
06:27Que pensent Charles III et Donald Trump ?
06:30Hier, sur le plateau, quand on évoquait cette visite d'État,
06:33vous me disiez, c'était une invitation de Keir Starmer,
06:36le Premier ministre, accueilli en grande pompe Donald Trump,
06:40mais au fond, il n'est pas fan du président américain ?
06:44– Alors…
06:45– Si je peux le dire comme ça.
06:47– On peut, je crois.
06:48– La visite d'État, c'est une volonté réelle et profonde
06:51du Premier ministre, Keir Starmer,
06:54et on a parlé à cet égard de paris trumpien du Premier ministre,
06:58et qui, comme le disait Thierry, a un objectif majeur,
07:02c'est des gros contrats.
07:03Et dans les gros contrats, il y a quelque chose de très important,
07:06c'est ce qu'ils appellent en Grande-Bretagne et aux États-Unis
07:08le pont technologique, un super, non pas un new deal,
07:11mais un tech deal, c'est-à-dire un accord majeur
07:14sur la technologie, l'intelligence artificielle,
07:17et autour de la table, il y a les grands patrons de OpenAI,
07:21c'est-à-dire, vous savez, Chad GPT, le géant de la tech,
07:24et aussi le patron de la société NVIDIA,
07:27qui est le leader mondial des puces électroniques,
07:29qui sont évidemment indispensables.
07:31Donc le fait qu'il y ait cette ambition du Premier ministre,
07:34c'est un petit peu heurté aux réticences du roi,
07:36pour répondre à votre question, qui, lui, n'a pas de profonde amitié,
07:40ni de chaleur pour Donald Trump,
07:42mais qui fait très bien son job,
07:44puisqu'après tout, il est là pour représenter la couronne
07:47et suivre, ne l'oublions pas, les décisions du gouvernement britannique.
07:51Ils ont deux points en commun,
07:52c'est-à-dire qu'ils se connaissent depuis suffisamment de temps
07:55pour savoir qui sont l'un et l'autre,
07:58et ils ont à peu près le même âge.
08:00Mis à part ça, tous les opposent.
08:01On a un roi qui est un artiste, qui est un être sensible,
08:05qui est un être qui est toujours battu pour l'écologie,
08:09qui croyait avant que tout le monde y croit, justement.
08:11Et de l'autre côté, on a un président super powerful,
08:16complètement mégalo, américain,
08:19et qui, moi, je trouve aussi,
08:20on a beaucoup aujourd'hui parlé de ses racines,
08:23en disant qu'il est autant fasciné par la famille royale,
08:27parce qu'il est d'origine écossaise,
08:29mais je pense aussi qu'il vient là regarder quelque chose
08:32qu'il ne pourra jamais s'offrir, en fait.
08:33Des codes, une histoire millénaire,
08:35une espèce de savoir-être et savoir-vivre,
08:37en fait, il n'atteindra quelque part jamais.
08:39Juste aussi, pour revenir peut-être sur le discours du roi Charles III,
08:43c'est que ce n'est pas lui qui tient le stylo,
08:46c'est qu'ils sont plusieurs, en fait, à tenir le stylo,
08:48évidemment à épouser les mots qu'aurait prononcés lui-même le roi Charles III.
08:53Mais ça, c'est le travail, quand même, de longue hélène,
08:55sans doute de plusieurs personnes qui ont bossé pendant six mois,
08:59pour trouver le bon équilibre, encore une voie,
09:02pour ne pas froisser l'égo de Donald Trump ce soir.
09:05Tout en faisant passer un certain nombre de messages.
09:07Exactement, et c'est plutôt bien passé,
09:09y compris l'humour, y compris le passé,
09:12ce qui les a divisés, et y compris le futur.
09:15Il y a quand même parlé des rebelles.
09:16Il y a quand même parlé des rebelles de l'Arabouche.
09:19Il y a de l'humour.
09:20Il y a de l'humour, et d'ailleurs, je tiens à signaler
09:22qu'on a même vu Mélania Trump sourire,
09:24ce qui est assez rare.
09:26On va aller retrouver notre correspondante Laura Camus.
09:30Alors, deux questions pour vous, Laura.
09:31On a envie d'en savoir un petit peu plus,
09:33donc, sur les convives autour de la table,
09:35et sur le menu,
09:36parce que c'est l'heure du dîner,
09:39et vous allez nous mettre en appétit, je crois, Laura.
09:42Exactement, alors déjà, 160 convives sont autour de la table,
09:51triés sur le volet, parmi eux Tim Cook, le patron d'Apple,
09:55ou encore le secrétaire d'État Marco Rubio.
09:57Il y a aussi plusieurs membres de la famille de Donald Trump,
10:01plusieurs de ses enfants autour de la table.
10:03C'est pour montrer l'omniprésence de la famille de Trump
10:06autour du président.
10:09Alors, on voit bien le message qui est clair.
10:11Il y a de nombreux membres de la famille royale également.
10:14Donc, c'est un mélange de business,
10:16mais aussi de royauté,
10:18pour montrer encore plus cette relation spéciale,
10:21tantôt diplomatique,
10:23mais aussi sur le point économique.
10:25Alors, on vient au menu, oui.
10:27Les convives sont désormais en train de manger.
10:30C'est un menu assez simple, je dois dire.
10:33D'abord, en entrée, un panna cotta de cresson,
10:36puis ensuite, en plat, un poulet fermier,
10:38et enfin, en dessert, une boule glacée.
10:42Comme toujours, c'est un menu qui a été écrit en français,
10:45car c'est traditionnellement la langue qui est considérée la langue diplomatique.
10:50Alors, on l'a vu cette journée, c'est un peu sans faute.
10:53Il n'y a pas eu de faux pas de la part de Donald Trump.
10:56La presse britannique attendait beaucoup de ce discours,
10:59se demandait s'il allait respecter les codes,
11:02respecter les traditions, ne pas faire trop court,
11:05ne pas faire trop long,
11:06et puis ensuite, lever son verre pour la famille royale.
11:10C'est désormais ce qu'il a fait,
11:11et je dois dire que ça dénote un peu
11:13avec ce qu'on a pu voir dans les rues de Londres,
11:16avec les manifestations qui ont eu lieu cet après-midi
11:19contre la venue de Donald Trump.
11:21Merci beaucoup, Laura Calmul.
11:23La visite qui se poursuit donc demain
11:26avec un volet plus politique,
11:27une séquence à Checkers,
11:28la résidence de campagne du Premier ministre Kirstarmer,
11:31et des annonces donc,
11:32notamment sur le plan économique.
11:34On suivra ça sur BFM TV.
11:35Merci beaucoup à tous.
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