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  • il y a 2 semaines
Ce vendredi 12 décembre, Raphaël Legendre a reçu Christian Saint-Étienne, économiste et auteur de "Trump et nous : comment sauver la France et l'Europe", Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste du cabinet d'audit BDO France, et Ludovic Desautez, directeur délégué de la rédaction de La Tribune, dans l'émission Les Experts sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00BFM Business et La Tribune présente
00:07Les Experts, Raphaël Legendre
00:10Bonjour, bienvenue à tous dans Les Experts.
00:15La liquidation de Brandt, dernier fabricant d'électroménagers français,
00:20suscite un grand témoin dans la classe politique.
00:23Alors évidemment, la marque est connue, mais l'entreprise était-elle encore compétitive ?
00:27Le chiffre d'affaires annuel 2024 de Brandt, c'est deux jours d'activité de son concurrent chinois Ayer.
00:35C'est quatre jours de chiffre d'affaires pour son concurrent américain Whirlpool.
00:38Des années de pertes, plus de marché, et quand une entreprise n'a plus de marché, elle meurt.
00:42C'est aussi brutal que ça.
00:44La vraie question, c'est pourquoi notre industrie décroche pendant que d'autres accélèrent ?
00:50Car pendant que Brandt disparaît, ailleurs on investit, y compris en France.
00:54Les gigafactories, les batteries, la voiture électrique, Varkor, ACC, Renault, Stellantis.
00:59Des milliards d'argent public sont engagés pour refaire une filière.
01:03Mais avec une question ce matin dans Les Experts.
01:06Est-on en train de bâtir l'industrie de demain ?
01:09Ou de financer les faillites de demain autrement ?
01:13Et sinon, second sujet pour les dix ans de l'accord de Paris.
01:16Le gouvernement publie aujourd'hui sa troisième édition de la stratégie nationale bas carbone,
01:23avec toujours cette tension entre la fin du monde et la fin du mois.
01:27Alors planification crédible ou bombe sociale à retardement, ce sera le deuxième débat des experts aujourd'hui.
01:34Et pour finir, on parlera monnaie, eurofort, dollar fragile.
01:38Sommes-nous en train de gagner la bataille monétaire ou de perdre la guerre économique ?
01:43Voilà pour le programme du jour. Il est dix heures passées de trois minutes.
01:47On est ensemble pour une heure de décryptage, de débats et de controverses.
01:51Bienvenue dans Les Experts. Allez, c'est parti.
01:56Les Experts, débats et controverses sur BFM Business.
02:03Et pour parler de tous ces sujets, j'ai le plaisir d'accueillir sur le plateau Anne-Sophie Hadsiv.
02:07Bonjour Anne-Sophie, chef économiste du cabinet d'audit BDO France
02:11et professeur à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
02:15Christian Saint-Etienne, bonjour Christian.
02:16Bonjour.
02:17Économiste et auteur de Trump.
02:19Et nous, comment sauver la France et l'Europe ?
02:22Je pense qu'on va beaucoup en parler ce matin.
02:25Et Ludovic de Sauté, bonjour Ludovic.
02:26Bonjour Raphaël.
02:27Directeur délégué de la rédaction de la Tribune.
02:30Bon, le premier sujet, c'est évidemment la faillite retentissante de Brandt,
02:35dernier fabricant d'électroménagers en France.
02:39Ça sonne comme un symbole, évidemment.
02:41Est-ce qu'il fallait laisser mourir Brandt, Christian Saint-Etienne ?
02:45C'est une question qui est plus compliquée qu'il n'y paraît,
02:50parce qu'effectivement, l'entreprise était devenue marginale dans son marché.
02:56Néanmoins, jouait un rôle très important dans l'Orléanais.
03:01700 emplois.
03:02À Orléans et dans toute la région centre, il y a un émoi parfaitement compréhensible.
03:08Alors, il y a deux questions.
03:11La première, c'est est-ce que l'actionnaire a joué son rôle ?
03:14Paradoxalement, d'après notamment les éléments du jugement du tribunal qui a prononcé la faillite,
03:21l'actionnaire aurait apporté plus de 400 millions d'euros.
03:24420 millions.
03:24420 millions dans les dernières années.
03:27Donc, pour une fois, on ne peut pas dire que l'actionnaire n'a pas fait son travail.
03:31Mais il y avait vraisemblablement un problème de taille critique.
03:37Donc, les erreurs qui amènent à la faillite d'aujourd'hui,
03:41elles ont vraisemblablement été mises en œuvre il y a 20 ans, 10 ans, 5 ans.
03:49Ça fait des années que Brandt était en perte.
03:52Voilà. Et donc, la question, c'est est-ce que des débris de Brandt,
03:57on peut faire renaître quelque chose qui serait compétitif ?
04:01Parce que la marque est forte.
04:02La marque est forte, effectivement.
04:04C'est très connu.
04:05Anne-Sophie, même question. Est-ce qu'il fallait laisser fermer Brandt ?
04:08Il n'y avait pas de repreneur. Il faut reprendre un peu les données du dossier.
04:13Quand on voit l'historique, moi, c'est vrai que je suis une économiste de la prospective
04:16et ce que je trouve absolument catastrophique, c'est qu'on savait depuis 20 ans,
04:21notamment depuis que la Chine est rentrée à l'Organisation mondiale du commerce,
04:23qu'on allait avoir, surtout sur ce type de secteur non stratégique,
04:28très concurrentiel, où le coût de la main-d'œuvre et le lieu de fabrication
04:31jouent énormément, qu'on allait avoir une compétition excessivement importante.
04:35Et donc, pour moi, aujourd'hui, bien évidemment, tout le monde s'émeut, etc.,
04:37des conséquences, mais ça montre encore le fait de ne pas avoir de plan
04:41à long terme industriel.
04:43Alors, bien évidemment, on ne peut pas prévoir,
04:44et ce n'est pas seulement cette entreprise-là,
04:47mais qu'à chaque fois, on découvre les choses en disant et en s'étonnant,
04:50alors qu'on est dans une situation de concurrence très, très, très agressive
04:54depuis plus de 20 ans, et que s'il n'y a pas une vision un petit peu stratégique,
04:57veut dire, ben voilà, est-ce que dans 20 ans, en France,
05:00on veut conserver des leaders dans tel ou tel secteur ?
05:02Après, ça se fait, ça ne fait pas, bien évidemment,
05:04les aspects marchés.
05:06Eh bien, c'est très, très compliqué.
05:07Et on voit que les autres pays ont beaucoup plus cette vision.
05:09L'Italie, l'Allemagne, pour ne pas les citer.
05:11Et nous, on n'a absolument aucune vision industrielle à long terme.
05:14Donc, c'est ça, le sujet de fond.
05:16Alors, bien évidemment, il y a des aspects d'actionnariat,
05:18des aspects qui sont propres à la boîte,
05:20et vous l'avez très bien dit, c'était une entreprise
05:21qui était très innovante sur la plaque à induction,
05:24et peut-être que les investissements ont été mal ciblés, mal centrés,
05:27mais vous l'avez dit, vous avez d'autres entreprises
05:28qui, dans ce secteur, résistent, notamment aussi en Allemagne.
05:31Donc, c'était tout à fait possible,
05:33mais il n'y a absolument aucune vision à long terme.
05:35Et surtout, là où je voudrais vraiment reboucler,
05:37parce que c'est vrai que souvent, on dit ces deux choses de côté,
05:40c'est ce qui se passe là, un lien direct avec le pouvoir d'achat.
05:43Qu'est-ce qui se passe pour ces 750 personnes ?
05:46Nous, on a travaillé sur ces aspects-là.
05:48Dès que vous avez un emploi industriel qui est détruit,
05:50c'est trois emplois d'aller-services.
05:52Vous voyez la région, ça veut dire que vous allez avoir
05:54une région sinistrée économiquement,
05:56avec non pas une personne qui va se retrouver sans emploi,
05:59mais avec toute une famille,
06:01avec en effet peu de mobilité en raison des problèmes de l'immobilier,
06:04et avec des difficultés,
06:05parce que quand vous êtes dans l'industrie,
06:06vous avez un savoir technique très fort,
06:08mais c'est plus difficile de retourner dans d'autres secteurs.
06:11C'est souvent dans les services où vous avez moins de gains de productivité
06:13et donc des salaires qui sont plus faibles.
06:15Donc c'est ça la tragédie.
06:18C'est vraiment là-dessus que je voudrais interpeller,
06:19parce qu'on entend beaucoup le pouvoir d'achat,
06:21le pouvoir d'achat à longueur de journée,
06:22et on laisse faire ce genre de choses.
06:24Ça, c'est de la destruction nette de pouvoir d'achat,
06:26le fait de ne pas avoir de vision et de politique industrielle à moyen et à long terme.
06:29Mais qui sont les responsables, Anne-Sophie ?
06:31Parce qu'on a vu tous les politiques,
06:33Bercy afficher sa tristesse,
06:35le maire d'Orléans, Serge Gouard,
06:40vitupéré devant les caméras en disant
06:43« j'en ai marre de ce pays de cons ».
06:44Oui, bon, ça c'est des choses...
06:46Très violent, mais c'est les mêmes politiques.
06:47Les responsables, c'est la volonté,
06:49alors bien évidemment politique,
06:51mais on va dire, voilà, moi je pense de tous les responsables,
06:53d'avoir détruit des politiques de planification depuis 20 ans.
06:57C'est ça le sujet.
06:58Vous avez des commissariats au plan qui existent au Maroc,
07:00maintenant le Royaume-Uni les refait,
07:01vous avez plein de pays qui reviennent sur une politique planifiée industrielle à moyen et à long terme,
07:06même les Etats-Unis sur les secteurs stratégiques.
07:08En France, il n'y a rien.
07:09Il faut aujourd'hui un commissariat au plan qui soit à partie...
07:11Mais il existe, Anne-Sophie, ce commissariat au plan...
07:15Et qui soit sur la planification industrielle,
07:18sur le moyen et à long terme,
07:19et qui soit à politique, à politique.
07:22Je voulais simplement rappeler que en 2001,
07:25on a laissé entrer la Chine à l'OMC.
07:29On ne va pas revenir dessus.
07:30C'était étrangement lié à ce qui s'est passé le 11 septembre,
07:35puisque les Américains s'opposaient à l'entrée de la Chine depuis 15 ans avant 2001.
07:40Mais ils se sont fait prendre par les discours de la Chine à ce moment-là.
07:45Mais la Chine, c'est le point clé,
07:46est entrée sans signer deux protocoles décisifs.
07:50Le premier, c'est l'ouverture de ces marchés publics.
07:53Et le deuxième, c'est l'interdiction des subventions.
07:55Or, la Chine, il faut savoir que la Chine est dirigée par les ingénieurs,
07:59depuis le renouveau lancé par Deng Xiaoping.
08:04Et donc, les Chinois, eux, ils planifient, mais ils ne font que ça.
08:07Ils planifient comme des ingénieurs à moyen terme.
08:10Et à 50 ans.
08:11Par exemple, ils ont fait 60 à 70 000 kilomètres de voies de grande vitesse en quelques années.
08:19Donc, évidemment, ils le font avec ce qu'on pourrait appeler une violence environnementale.
08:25Ils traitent une ligne et puis ils ne s'intéressent pas à ce qu'il y a dessus.
08:28Nous, on va s'intéresser à tous les hannetons et tous les escargots qui sont sur la ligne.
08:32Mais néanmoins, sur l'industrie, on est d'accord sur le fait qu'on a un commissariat au plan,
08:40mais ce n'est pas le bon nom qu'il devrait avoir.
08:43C'est en fait un commissariat à l'évaluation des politiques.
08:46Mais une planification stratégique, on l'a eu de 45 à 75.
08:51C'est d'ailleurs sous Mitterrand qu'on a abandonné l'idée de plan.
08:55Et il faudrait relancer un organe de planification stratégique
09:02dans lequel on ferait travailler à la fois les industriels, les logisticiens
09:07et un certain nombre de représentants de la puissance publique
09:11parce qu'on aura besoin de l'appui des collectivités locales,
09:14on aura besoin de l'appui des régions, des départements.
09:17Mais on peut faire ça relativement facilement.
09:19Et pour terminer, on va dire, mais on n'a pas d'argent,
09:23il y a 600 milliards sur le livret A et le LDD.
09:27Il y a un moment, peut-être on pourrait dire,
09:28on en met 100 milliards sur le redémarrage de notre industrie.
09:32Sinon, les incidents comme Brandt vont se multiplier.
09:36Juste pour finir, très bien de réagir là-dessus,
09:38puisque ça existait, ça s'appelle le Bureau d'information et des prévisions économiques.
09:41C'était le lieu où je travaillais, donc c'était tout à fait possible.
09:45Et en effet, l'État a décidé de le vendre.
09:47– Oui, Ludovic, la tribune aujourd'hui,
09:51la désindustrialisation s'accélère.
09:55Brandt, c'est une marque parmi tant d'autres
09:57et on risque d'en voir pas mal d'effets dans les mois et les années à venir.
10:01Anne-Sophie à l'instant, parce que c'est Brandt, évidemment,
10:04il y a tout l'aspect social, tout l'aspect magnifique portefeuille de marques,
10:08et c'est une réalité.
10:10Et ça, on ne peut pas s'en satisfaire et se dire,
10:12oh là là, oui, il y a une tricesse.
10:14Mais au-delà de ça, ça exprime finalement ce qui est l'échec aujourd'hui
10:20de la réindustrialisation française, honnêtement,
10:24où il n'y a aucune vision, rien n'est porté.
10:27On a juste l'impression qu'à chaque fois qu'un site ouvre,
10:30c'est une victoire.
10:30Un site ferme, bon, bah tant pis.
10:33Mais ça montre aussi les limites du jeu actuel.
10:36C'est-à-dire que la réindustrialisation,
10:38elle est intéressante et on peut la porter
10:41si elle permet à ce pays de préparer l'avenir.
10:44C'est-à-dire dans des domaines sur lesquels il y a des enjeux,
10:48il y a des ruptures technologiques à venir,
10:50il y a des avantages concurrentiels.
10:51Honnêtement, et c'est triste à dire,
10:54il y a des domaines sur lesquels,
10:55aujourd'hui, on peut investir des milliards,
10:57on restera, malgré tout, vu de France,
11:01vu d'Europe, dans des vulnérabilités
11:03en termes de production, de coût de production
11:05et de valeur ajoutée.
11:07Puis après, Brandt, au-delà de ça,
11:09au-delà des éventuels échecs et autres,
11:12il y a un paramètre qu'il ne faut pas oublier sur Brandt,
11:14c'est que Brandt est aussi pris par une affaire
11:17beaucoup plus grosse,
11:19qui est la faillite du marché de l'immobilier tout court.
11:21Parce que l'électroménager vit au rythme de l'immobilier.
11:23Et si l'immobilier s'effondre,
11:25ce qui est le cas en France,
11:26où on va de la crise immobilière à la crise du logement gentiment,
11:30il n'y a plus de marché électroménager.
11:32On ne s'achète pas des machines à laver tous les matins
11:34pour se faire plaisir.
11:35Je ne vais pas vous offrir un frigo à Noël, Raphaël.
11:38Donc c'est un marché de renouvellement.
11:41C'est un marché de renouvellement qui est lié aussi à l'état économique du pays.
11:49Et ça, Brandt, quelle que soit la marque,
11:51Brandt aujourd'hui subit aussi un énorme problème
11:54qu'on vit en France collectivement.
11:55Bon, Christian, elle a des...
11:57Juste pour réagir,
11:58deux éléments souvent de dire,
11:59attention, il faut réindustrialiser,
12:01mais surtout sur certains secteurs stratégiques.
12:03Oui, en effet, c'est ce qu'il faut faire,
12:04mais il faut aussi faire attention.
12:06Quand vous regardez l'Allemagne et l'Italie,
12:07pourquoi ce sont des pays puissants ?
12:08Parce que comme ils ont 16 et 20 % de leur PIB dans l'industrie,
12:11ils ont aussi en termes de boîtes,
12:13beaucoup de boîtes en volume,
12:15beaucoup de boîtes d'ETI
12:16qui peuvent travailler dans l'industrie.
12:17Et donc le grand problème d'avoir que quelques grands,
12:20on le voit avec Airbus, l'aéronautique,
12:21vous avez une grande entreprise et que des sous-traitants,
12:23c'est que ces sous-traitants sont complètement dépendants d'une entreprise.
12:26C'est ce qui se passe beaucoup en France.
12:27Et donc il n'y a pas le volume pour dire,
12:29très bien, tu me tues sur mes prix,
12:31je vais aller ailleurs.
12:32Ce qui est le cas en Italie et en Allemagne.
12:33Donc c'est bien de dire sur les stratégiques,
12:35mais pas seulement, si on veut se réindustrialiser,
12:37c'est aussi sur le milieu de gamme.
12:38Regardez en Allemagne,
12:39ils sont leaders par exemple sur la fabrication de brosses à dents,
12:41ce n'est pas là où il y a beaucoup de valeurs ajoutées.
12:43Et ils le sont.
12:44Donc ils ont gardé plein de secteurs intermédiaires,
12:46ce qui permet d'avoir des entreprises de taille industrielle
12:49et donc de fait d'avoir du volume.
12:51Et donc avec ça, je recoupe ce que vous dites
12:52sur le fameux fléchage de l'épargne, l'ivraie, etc.
12:55parce que nous on travaille beaucoup là-dessus.
12:57Là aussi, il y a l'idée de financer des projets.
12:59Quand vous regardez en effet,
13:00même la Caisse des dépôts ou des organismes comme ça
13:02qui veulent financer des projets, ils disent oui, on veut,
13:04mais on n'a pas le volume.
13:06Donc cet aspect volume et d'avoir ces auteurs industriels,
13:09il ne faut pas faire, à mon sens, avoir le bien.
13:10En dessous, on n'est que sur le haut de gamme
13:12et dans deux, trois secteurs et c'est fini.
13:14Ce n'est pas comme ça qu'on réindustrialise.
13:15Mais est-ce qu'on peut produire aujourd'hui du moyen de gamme
13:18avec les coûts de production en France ?
13:22Tout à fait. On a le même coût de production de l'Allemagne
13:24que vous regardez dans le secteur manufacturier.
13:25On est exactement au même niveau.
13:27Dans certains secteurs, on connaît l'aéronautique, la santé,
13:29on a autant d'ingénieurs qui sont de très bonne qualité.
13:32Il n'y a pas que les ingénieurs allemands et chinois.
13:34Donc absolument, on peut le faire et on l'a déjà fait.
13:37Le problème, c'est qu'il faut avoir la volonté politique et économique.
13:39Il y a deux éléments, je pense, qui manquent.
13:42D'abord, cette planification stratégique.
13:45Effectivement, ça fait des années, j'ai beaucoup écrit là-dessus.
13:50On ne peut pas installer des usines s'il n'y a pas des terrains pour les accueillir.
13:55On a raté, par exemple, l'usine d'Elon Musk il y a quelques années
13:59qui est allée à Berlin parce qu'on n'était pas capable
14:02d'offrir un terrain suffisamment vite.
14:05Donc là, il y a eu des propositions, moi j'en ai fait beaucoup,
14:09qui étaient d'avoir une agence foncière nationale
14:12qui fasse travailler ensemble les agences foncières régionales
14:17qui existent déjà.
14:18L'idée, ça serait, nous avons actuellement
14:20entre 100 000 et 300 000 hectares de friches,
14:24selon les estimations.
14:25Si on veut rattraper le niveau d'industrie de la moyenne de la zone euro,
14:31qui est à 14,5, nous on est à 9,5, il faut retrouver 5 points.
14:37D'après notamment beaucoup de travaux, y compris par des commissions du Sénat,
14:42on estime qu'il faut à peu près 10 000 hectares par point,
14:45donc il faut 50 000 hectares.
14:47Le gouvernement, il y a 4 ans, 3 ans, a dit,
14:50oui, effectivement, je vais mener cette politique.
14:52Oui, la direction générale des entreprises a merci de...
14:54Sauf qu'ils ont enclenché 2 000 hectares.
14:58Et notamment, ça a servi sur Dunkerque et ailleurs,
15:03mais on ne s'est pas organisé pour les 50 000 hectares.
15:06Le deuxième point qu'évoquait Anne-Sophie,
15:09c'est que, c'est pour ça que je ne suis pas...
15:11Il ne faut pas se suicider sur Orléans,
15:13parce qu'il y a une industrie qui n'est pas négligeable dans la région centre,
15:17notamment il y a une filière cosmétique de grande taille,
15:22donc peut-être on pourra réutiliser un certain nombre des travailleurs
15:27qui vont être licenciés,
15:29mais la force de l'Italie, ce sont ces districts,
15:33c'est-à-dire que quand, effectivement, une entreprise est en difficulté,
15:37il y a une collaboration avec les autres,
15:40il y a la capacité de changer de secteur.
15:43L'Italie, qui est en difficulté macroéconomique depuis 20 ans,
15:47était l'année dernière le quatrième exportateur mondial.
15:50Mais il y a une grande différence...
15:52L'Italie du Nord.
15:52Oui, mais il y a une grande différence entre l'Italie et la France,
15:56c'est que vous n'avez pas un discours anti-industriel et anti-rich en Italie,
16:00donc la question fiscale est très importante.
16:04On vient de voter un PLFSS qui rajoute au poids de la dépense publique,
16:10et puis après on chiale parce que le coût du travail fait qu'on ferme les entreprises.
16:15Donc il y a un moment, il va falloir connecter les neurones
16:17et se dire qu'il faut une stratégie industrielle,
16:20mais il faut l'accompagner d'une stratégie fiscale, sociale et éducative.
16:24Bon, il faut parfois laisser les entreprises mourir,
16:25il y en a d'autres qui naissent, il y a des filières qui naissent aussi.
16:28Je voudrais qu'on parle un peu de la filière des voitures électriques.
16:32On a inauguré la troisième Gigafactory près de Dunkerque,
16:36c'est Vercors.
16:38Ça avance, deux ans de travaux, on y est,
16:40il va y avoir des centaines d'emplois, plus de 500 emplois, 1200 à terme.
16:44C'est un peu ça aussi la vie économique,
16:46c'est la fameuse destruction créatrice de Schumpeter.
16:52Est-ce qu'on est en train,
16:53allez Ludovic, je me tourne vers vous,
16:54est-ce qu'on est en train de voir l'émergence d'une vraie filière électrique française pérenne, solide ?
17:02Pérenne, je ne sais pas, l'avenir va le dire.
17:05En tout cas, il était temps, c'est certain.
17:08Et là, l'ouverture de Vercors, et c'est vrai que c'est un symbole,
17:10c'est-à-dire le jour où Brandt tire le rideau,
17:12il y a Vercors et ses 1200 emplois qui apparaissent,
17:15qui sortent de terre dans les Hauts-de-France.
17:17Pour autant, sur le dossier automobile, il y a plein de fragilités,
17:21c'est-à-dire qu'évidemment, le marché automobile européen,
17:25après avoir ralenti,
17:27et puis surtout après avoir vu la part des ventes de volumes de véhicules électriques,
17:32stagner, voire reculter.
17:34Maintenant, la grande menace...
17:35Une question de pouvoir d'achat,
17:36ça rejoint la question du pouvoir d'achat qu'on évoquait en début de l'émission.
17:38La grande menace, elle est chinoise,
17:40c'est-à-dire que c'est un marché sur lequel,
17:42dans les années qui viennent,
17:44les Européens ne vont plus agir en Europe,
17:47sauf à ce qu'il y ait un accord,
17:49notamment sur la production locale,
17:50et c'est tout le débat du moment,
17:52et on verra ce qui va en ressortir au niveau de Bruxelles.
17:55Avec l'Allemagne qui n'est toujours pas d'accord.
17:57Avec l'Allemagne qui n'est pas d'accord.
17:58Mais je rappelle, juste pour situer,
18:00oui, Vercors, oui, ACC,
18:02enfin les différentes gigafactories qui sont sorties de terre,
18:06ces derniers mois sont un élément
18:08extrêmement important sur une technologie clé
18:10pour la décennie qui vient.
18:12C'est-à-dire que si on ne la maîtrise pas localement,
18:14c'est un gros, gros problème.
18:15Mais je rappelle que ces technologies,
18:16elles viennent d'Asie aujourd'hui.
18:17C'est-à-dire qu'on se retrouve à faire du transfert technologique.
18:20Ce n'est pas la technologie made in France.
18:24Attention pour autant,
18:25c'est qu'il y a à peu près 11,
18:28de mémoire, je crois que c'est 11,
18:29projets d'entreprises chinoises,
18:31d'usines chinoises automobiles
18:33qui arrivent en Europe dans les années qui viennent.
18:35Normalement, la Chine, d'ici 2028,
18:372029, produira sur le vieux continent
18:41un million de voitures par an.
18:43C'est un million de voitures par an.
18:44La question clé étant d'où viendront les composants.
18:48Exactement.
18:48Si 60% des composants du million de voitures
18:51vient de la Chine,
18:53on n'aura pas beaucoup progresser.
18:55L'arche de manœuvres seront très faibles.
18:57Qu'est-ce qu'il faut faire
18:58pour ne pas planter ce dossier, Anne-Sophie Alsif ?
19:00Il faut avoir une politique protectionniste.
19:02Je sais que ça peut être un gros mot
19:04qu'on n'aime pas en économie.
19:05On ne fait pas de gaieté de cœur, bien sûr.
19:08Mais là, ce qui est beaucoup plus intéressant,
19:09et c'est en effet ce qui se passe sur la Chine,
19:11si on reste sur l'aspect qu'il faut être compétitif,
19:13investir, etc.,
19:15on peut.
19:15Mais c'est juste que ça ne marchera pas
19:17puisqu'on a un concurrent.
19:18On peut ou on doit ?
19:19On peut mélanger protectionnisme et compétitivité.
19:21Oui, bien sûr.
19:22Tout à fait.
19:22Et c'est ce qu'il faut faire.
19:23Mais le problème, c'est qu'on est beaucoup sur la compétitivité.
19:25On voit qu'on a des marges de manœuvre.
19:26Bon, ben voilà.
19:27Les modèles sociaux qui sont faibles.
19:29Et beaucoup moins sur l'aspect protectionnisme.
19:30Alors que de l'autre côté,
19:32la Chine, en termes de protectionniste
19:34est championne du monde.
19:35Maintenant, les États-Unis sont.
19:36Et le protectionnisme, ça fait 15 ans
19:37que tous les pays s'y mettent
19:39d'une manière très forte.
19:40Alors, il faut qu'on développe peut-être
19:41cette idée de protectionnisme.
19:42Parce que quand on parle protectionnisme,
19:44on pense tout de suite barrière douanière.
19:45Ça peut être beaucoup plus subtil
19:47et intelligent que ça.
19:48Exactement.
19:48Ça peut être du non-tarifaire.
19:49Depuis 15 ans, d'ailleurs,
19:50quand vous regardez tous les pays
19:51où le protectionnisme a explosé,
19:54c'est que du non-tarifaire.
19:55Donc, c'est voilà.
19:55Tu ne respectes pas telle norme.
19:56Tu n'as plus accès à notre marché.
19:58Et le but de l'Europe, c'était de le faire,
19:59notamment sur les aspects climat et environnementaux.
20:02Ce qui était, à mon sens,
20:03pour rester compétitif,
20:04une bonne idée au départ.
20:05Là, ce qui se passe,
20:06c'est que vous avez une Chine
20:07qui, depuis le Covid,
20:07est beaucoup plus agressive.
20:09Donc, l'idée,
20:10parce qu'ils ont des problèmes démographiques
20:11aussi qui sont importants
20:12et qu'eux planifient à 30 ans.
20:14Donc, voilà, il faut qu'ils gèrent
20:15ce problème de démographie à 30 ans.
20:17Qu'est-ce qui se passe depuis le Covid ?
20:18C'est qu'on n'est plus que
20:18dans les secteurs stratégiques.
20:19On a vraiment regardé
20:20les chaînes de valeur point par point
20:22avec tout ce qui est étape de production
20:24à l'étranger, à l'extérieur.
20:25Et ce que vous voyez,
20:26c'est que sur le niveau de gamme,
20:28c'est-à-dire le commerce en valeur ajoutée,
20:30la part des intrants en valeur ajoutée
20:31n'a cessé d'augmenter,
20:33plus de 30% depuis le Covid.
20:35Et donc, l'idée, c'est vraiment...
20:36La part chinoise, on est bien d'accord.
20:37Exactement, la part chinoise.
20:38C'est d'avoir vraiment
20:39une position dominante
20:40plus que sur quelques secteurs stratégiques.
20:42Le plan de l'OMC,
20:44c'était sur ce qui est stratégique.
20:45J'ai plus de 80% de part de marché
20:47à 2049.
20:48Ça, c'est fait.
20:49Là, le but, maintenant,
20:50c'est qu'on élargit sur le stratégique
20:52parce que je suis en surcapacité,
20:53je n'écoule pas assez.
20:54Je ne fais pas aller encore en Asie
20:55parce qu'ils ont signé un traité
20:58qui s'appelle le RCEP
20:59avec tous les pays de la région,
21:01mais il n'y a pas assez de droits de douane.
21:02Donc, ça, on y sera dans 15 ans.
21:04On a fait un peu nos estimations.
21:05Dans 15 ans,
21:06cette partie du monde
21:07sera totalement substituable à l'Europe.
21:09Donc, ils pourront dire
21:09au revoir à l'Europe,
21:10qu'ils iront là.
21:11Mais en attendant, dans 15 ans,
21:12ils ont encore un peu besoin de nous.
21:13Et donc, il faut profiter de ça
21:14pour écouler leurs produits
21:16en leur disant très bien,
21:17on proteste dans le marché
21:18avec de la...
21:19Alors, pas forcément de la subvention,
21:20mais en effet, du non-tarifaire
21:21parce qu'ils subventionnent massivement
21:23leur économie.
21:24Voilà, c'est de 15 à 25 %
21:25sur l'automobile.
21:26Bon, on le voit.
21:27Là, ils sont là, c'est fini.
21:28Donc, c'est la seule chance.
21:30Vous pouvez faire tout ce que vous voulez
21:30en compétitivité.
21:31Voilà, ils sont les rois du monde.
21:33On ne les rattrapera pas.
21:34Voilà.
21:34Donc, ça, c'est vraiment ce qu'il faut faire.
21:36Et ensuite, secteur par secteur.
21:37Là, en effet, vous pouvez mettre des quotas.
21:38Vous pouvez mettre...
21:39C'est ce que font les États-Unis.
21:40C'est ce qu'ont fait énormément de pays
21:41parce que vous allez avoir
21:42une telle vigueur
21:43et une telle agressivité
21:45de la Chine
21:46à venir en Europe
21:47sur ces 15 prochaines années
21:48qui va être colossale
21:49et qui ne sera pas
21:50que dans quelques secteurs.
21:51Alors, le point clé, effectivement,
21:54c'est que la Chine
21:55ne poursuit pas seulement
21:57une stratégie de compétitivité,
22:00elle conduit
22:01une stratégie de domination.
22:03Oui.
22:03On le voit sur les terres rares.
22:05Elle veut devenir
22:05la première puissance économique mondiale
22:07en 2049.
22:07C'est une domination en service.
22:08La République de Chine.
22:09L'objectif est très clairement affiché.
22:11Et une domination,
22:12pas seulement économique,
22:13mais une domination au service
22:15d'une domination stratégique
22:17puisque à partir du moment
22:20où ils contrôlent
22:21les terres rares,
22:22ils disent
22:23si vous ne vous conduisez pas
22:24en gentil garçon,
22:25on vous supprime l'accès
22:26et ils vont faire la même chose
22:29pour les microprocesseurs,
22:31pour l'automobile,
22:32ainsi de suite.
22:33Donc, non seulement
22:35il faut une stratégie française,
22:37mais il faut une stratégie européenne
22:38sur ces sujets-là.
22:39Alors là,
22:40le point de bascule
22:41n'est peut-être pas si loin
22:43parce que jusqu'ici
22:44et notamment
22:46au cours des 15 dernières années,
22:48l'Allemagne s'est opposée
22:49à toute stratégie
22:51permettant
22:52de limiter
22:53les importations chinoises
22:55en Europe.
22:56Notamment,
22:57on l'a dit ici
22:59de nombreuses fois,
23:00ils étaient dans leur fameux
23:01modèle Merkel
23:02qui était
23:02« j'importe du gaz russe »
23:04pour vendre des bagnoles
23:05en Chine.
23:05si ce n'est que maintenant,
23:07ça s'inverse.
23:08Les voitures chinoises
23:09se vendent en Allemagne.
23:12Au premier semestre,
23:14c'est la première fois
23:15depuis 50 ans
23:16que la balance
23:18sur les exports-imports
23:21de voitures
23:21entre Chine et Allemagne
23:23est devenue négative.
23:25donc les Allemands
23:26s'inquiètent fortement
23:27et la question,
23:29c'est à partir de quand
23:31les Allemands
23:32auront suffisamment peur
23:34pour dire
23:34le principal verrou
23:36en Europe
23:36aujourd'hui
23:37pour avancer ?
23:38Oui,
23:38il faut dire aujourd'hui
23:39que toute la politique,
23:40si je peux finir sur ce point,
23:41la politique industrielle
23:42en Europe
23:42est dirigée
23:43par les automobiles
23:44et les constructeurs allemands
23:45pour ne pas les citer
23:46Volkswagen et autres
23:46et tous les scandales
23:48qu'on a eu depuis 20 ans,
23:49le fait de ne pas avoir
23:50d'Europe de la défense,
23:51le fait de justement
23:51être complètement dépendant
23:52du gaz russe,
23:53le fait de ne pas avoir
23:54fait l'Europe de l'énergie,
23:55tous ces éléments,
23:56c'est à chaque fois
23:56un blocage
23:57de cette industrie.
23:59Aujourd'hui,
23:59qu'est-ce que veut faire Volkswagen ?
24:00Ils veulent en effet
24:01délocaliser,
24:02aller produire
24:03des usines en Chine
24:04pour avoir des coûts plus bas
24:05et ensuite les remporter
24:06en Europe
24:07au lieu de jouer
24:08la carte européenne.
24:09Et donc c'est là
24:10où l'enjeu clé
24:12et il faut regretter
24:14que notre président
24:15voyage dans le monde entier
24:16et n'utilise pas
24:17ce qu'il nous reste
24:18de puissance
24:19pour peser,
24:20c'est la question
24:21des composants,
24:22c'est-à-dire
24:23faire ce que font
24:24les Américains
24:25dans le cadre
24:25des accords commerciaux
24:28d'Amérique du Nord,
24:30c'est de dire
24:30dans les importations,
24:33on veut au moins
24:3475%
24:35de composants
24:38produits effectivement
24:40aux Etats-Unis
24:41pour les Américains
24:42et produits
24:42en Europe
24:43pour nous
24:44parce qu'effectivement
24:45si on a un million
24:46de voitures
24:47produites
24:48en Europe de l'Est
24:49avec essentiellement
24:50des composants
24:51venant de Chine,
24:52on se fait baiser
24:53deux fois
24:53pour parler
24:53clairement.
24:55Donc il y a un moment,
24:56il faut anticiper,
24:57là on n'est même pas
24:58dans l'anticipation,
25:00les usines sont en train
25:01de se construire,
25:02on sait qu'ils vont
25:03produire ces voitures
25:04avec des composants
25:05qui vont venir de Chine,
25:07donc la question
25:07c'est
25:08est-ce qu'on devait
25:10avoir des annonces
25:11de la Commission européenne
25:12il y a quelques jours,
25:14elles ont été reportées
25:15au mois de janvier.
25:17Vous anticipez ma question.
25:17Juste sur un point,
25:20l'Allemagne n'est pas
25:22totalement pour l'instant
25:23opposée à cette idée
25:26de composants
25:27produits en Europe,
25:29les pays les plus
25:30en pointe,
25:31c'est des petits pays
25:32d'Europe de l'Est,
25:34y compris les pays
25:34baltes,
25:35la Hongrie justement
25:36parce qu'elle va recevoir
25:37les usines
25:38et donc c'est eux
25:39qui bloquent
25:40au niveau européen.
25:41Mais il y a un moment
25:41où l'intérêt national
25:43de la France
25:44il doit compter aussi
25:45et le gouvernement français
25:47est totalement absent.
25:48Oui,
25:48et si l'intérêt européen
25:49aussi,
25:50mais on est au cœur
25:50des discussions
25:51en ce moment
25:51sur la scène européenne
25:52à l'une de l'Union.
25:54Je pense qu'un jour
25:55on prendra le recul
25:56sur ce désastre allemand
25:58qui est réel,
25:59cette influence
25:59qui est réelle
26:00et sur lesquelles
26:01certes l'Allemagne
26:02est en train d'évoluer
26:03mais tout n'est pas
26:04encore joué.
26:05Preuve en est
26:05c'est que la date
26:06sur l'autonomie
26:07ne cesse d'être reportée
26:08donc on voit bien
26:09que les coins...
26:09Ça bouge chez les jeunes
26:10économistes allemands
26:11mais la vieille garde
26:12est toujours en place.
26:12C'est une anecdote
26:13juste pour comprendre
26:14à quel point
26:14ça a une influence lourde.
26:16On va dire en batterie,
26:17au niveau des batteries,
26:18il y a deux grandes technologies,
26:20la technologie nickel
26:21et la technologie lithium.
26:23Nickel,
26:23c'est une technologie
26:24qui est favorable
26:25aux voitures lourdes
26:27haut de gamme,
26:28c'est-à-dire en gros
26:29les voitures allemandes.
26:30BMW et Mercedes.
26:31C'est là-dessus
26:32qu'aujourd'hui
26:33l'Europe a énormément
26:35parié
26:35sous pression
26:36des Allemands.
26:37Or,
26:37dans la réalité,
26:38le marché automobile
26:39de la voiture électrique
26:40se joue aujourd'hui
26:42sur les petits modèles
26:43pas chers,
26:44c'est-à-dire
26:44le lithium,
26:46le français,
26:47et les marques françaises
26:49se retrouvent handicapées
26:50avec certes
26:51aujourd'hui
26:52des gigafactories
26:52qui apparaissent
26:53sur le territoire,
26:54mais des gigafactories
26:55qui embarquent
26:55la mauvaise technologie
26:56et sous pression,
26:58sous la pression
26:59historique allemande.
27:00Donc voilà,
27:01il y a un déséquilibre
27:02aujourd'hui.
27:03L'entreprise Vercors,
27:04elle est avec
27:04la techno
27:05nickel.
27:07Nickel.
27:07Et ces choix-là
27:09sont des choix
27:10extrêmement engageants,
27:11qui structurent
27:13et qui orientent
27:14vraiment le marché
27:15et qui créent
27:16des appels d'air
27:18ou des impasses
27:18historiques.
27:20Aujourd'hui,
27:20il y a un enjeu
27:21qui est très fort
27:22à Bruxelles
27:22et sur lequel,
27:23j'allais dire,
27:23il va falloir que Bruxelles
27:24se réveille et sorte
27:25un petit peu du doux rêve
27:26dans lequel on est un peu
27:27paralysé depuis l'arrivée
27:28de Donald Trump.
27:29Il est temps de durcir
27:30un petit peu les positions,
27:32de sortir les crocs
27:32et de savoir défendre
27:34sur des aspects
27:35qui sont des aspects
27:35souverains,
27:37industriels,
27:38des technologies
27:39qui représentent
27:40des enjeux majeurs.
27:41On n'a même pas
27:42encore abordé
27:43tout ce qui est
27:44nouvelles technologies,
27:45c'est-à-dire
27:45intelligence artificielle
27:46et autres,
27:47sur lesquelles
27:47on est en dépendance
27:48totale.
27:49C'est-à-dire que
27:49aujourd'hui,
27:50le marché européen,
27:52on est complètement
27:53plugé sur des ressources
27:55qui sont de l'autre côté
27:56des Etats-Unis
27:57et sur lesquelles
27:58l'Europe a perdu
27:59une grande partie
28:00de sa souveraineté
28:00sur des technologies
28:02clés pour la décennie
28:02qui vient.
28:03Nous sommes une colonie
28:03numérique américaine.
28:04Et quand on se vit encore
28:08comme une colonie
28:09militaire américaine,
28:11sauf qu'ils ne veulent plus
28:13se battre pour nous,
28:13donc effectivement,
28:14soit on rebondit,
28:15mais il ne faut pas rebondir
28:16dans dix ans,
28:17c'est maintenant
28:17que ça se vend.
28:19Un dernier mot,
28:20en Allemagne
28:21et même chez les constructeurs,
28:22là, ce qui est très compliqué
28:24pour l'Allemagne,
28:24c'est qu'ils ne vendent plus.
28:26Donc là,
28:27si vous voulez,
28:27vous avez vraiment...
28:28C'est existentiel pour eux,
28:29leur modèle a complètement
28:30explosé.
28:31Vous voyez Porsche...
28:32Chaque crise est une opportunité,
28:33et on peut se dire que peut-être
28:34c'est le moment,
28:35effectivement,
28:36de les mettre au pied du mur.
28:37Vous voyez leur vente
28:37des voitures électriques,
28:38même thermiques en Chine,
28:39qui s'effondent.
28:39Donc là,
28:39il y a vraiment un espèce
28:40de volume,
28:41juste qui n'est plus.
28:42Donc ça,
28:42c'est quand même très compliqué.
28:43Donc on voit quand même
28:43que beaucoup de constructeurs
28:45allemands bougent là-dessus
28:46parce que là,
28:46c'est juste factuel.
28:48Je rappelle,
28:48l'industrie automobile,
28:50tout emploi confondu,
28:50c'est 14 millions
28:51d'emplois en Europe.
28:53Donc là,
28:53quand on parle de pouvoir d'achat,
28:5414 millions,
28:56c'est absolument colossal.
28:57On est normalement
29:03c'est quelque chose
29:04qui est existentiel presque.
29:06Là,
29:06on ne parle pas
29:06de mille ou de mille personnes.
29:09Il devrait y avoir quoi ?
29:1060% chez les sous-traitants ?
29:11Ah oui,
29:12c'est même plus,
29:12c'est 67%,
29:14quelque chose comme ça.
29:15Mais bon,
29:15voilà,
29:15c'est toute une filière.
29:16Oui,
29:16toute la filière,
29:17bien sûr.
29:17Donc on voit que les Allemands
29:19commencent à bouger.
29:20On a quand même
29:21ce fameux plan d'investissement.
29:23500 milliards,
29:24même si bien sûr,
29:24c'est beaucoup sur la défense,
29:26etc.
29:26Mais défense automobile,
29:27ça matche bien,
29:28notamment en termes de compétences.
29:29Donc là,
29:30en effet,
29:30il faut y aller.
29:31Mais surtout,
29:31ce qu'il faut leur faire comprendre,
29:32c'est que c'est fini
29:33pour la défense américaine,
29:35c'est fini pour la Chine,
29:36ce ne sont pas nos amis.
29:37Et même si en effet,
29:38il faut travailler avec eux,
29:39il n'y a pas de sujet
29:39pour ne pas travailler avec eux.
29:40Ce que l'on ne veut pas,
29:41c'est qu'ils soient toujours
29:42en situation de position dominante.
29:43Je rappelle,
29:44une économie ouverte
29:46avec la libre concurrence,
29:47vous avez 10,
29:4820% de parts de marché.
29:49Vous n'en avez pas 80,
29:5090.
29:51Quand vous êtes dans cette situation-là,
29:52vous n'êtes plus
29:53dans un système concurrentiel.
29:54Donc c'est vraiment
29:55ce que fait faire la Chine.
29:56Et donc il faut en effet
29:57mettre en place
29:57ces mesures protectionnistes
29:58que font les Etats-Unis,
29:59que font encore tous les pays.
30:00Vous voyez l'Amérique latine,
30:01l'Afrique,
30:02tous les pays se défendent,
30:03notamment sur cette industrie.
30:04On fait du transfert de technologie
30:06et sinon on fait du non-tarifaire
30:08pour que les voitures européennes
30:09restent attractives à l'achat.
30:11Parce que là,
30:11on a en effet des coûts
30:1220, 25 plus chers,
30:13moins chers
30:14avec un niveau de technologie.
30:16Bon, même,
30:16vous voyez Tesla et BYD.
30:18Très largement devant,
30:19évidemment.
30:20Allez,
30:20il est 10h31
30:21sur BFM Business.
30:22Ces débats sont absolument passionnants.
30:24On continue.
30:25On va parler ensuite
30:25de la transition écologique.
30:28La planification est-elle crédible
30:30ou est-ce une bombe sociale
30:31à retardement ?
30:32On va parler de la stratégie nationale
30:33bas carbone
30:34qui va être présentée aujourd'hui.
30:37Et puis,
30:37eurofort,
30:38dollar faible.
30:39Sommes-nous en train de gagner
30:39la bataille monétaire
30:40ou de perdre la bataille économique ?
30:42On en a déjà largement parlé.
30:44Ne quittez pas,
30:45on revient dans une minute.
30:52BFM Business et la Tribune
30:54présente
30:54les experts
30:56Raphaël Legendre.
31:00Allez,
31:00on est de retour
31:00pour la seconde partie
31:01de l'émission
31:02avec toujours autour de la table
31:04Anne-Sophie Alcif,
31:05Christian Saint-Etienne
31:05et Ludovic de Sauté.
31:06On va parler transition écologique.
31:09C'est les 10 ans
31:09de l'accord de Paris.
31:11Aujourd'hui,
31:12c'était le 12 décembre 2015,
31:15très exactement.
31:16Et à cette occasion,
31:17le gouvernement
31:17va publier
31:18la troisième édition
31:20de sa stratégie nationale
31:22bas carbone.
31:23Peut-être qu'on peut
31:24commencer simplement
31:25par expliquer
31:25ce qu'est la stratégie
31:27nationale bas carbone,
31:28Ludovic.
31:29Pour faire vite,
31:29en deux mots,
31:30la stratégie nationale
31:31bas carbone SNBC,
31:32donc...
31:33La fameuse SNBC 3.
31:35En gros,
31:36c'est la...
31:36Bon, tout à l'heure,
31:36on parlait justement
31:37un peu de la structuration.
31:39C'est la feuille de route
31:40qui, sur la décennie qui vient,
31:42donne des objectifs
31:43en termes de réduction
31:44de carbone
31:45sur les grands leviers.
31:46Alors, les grands leviers,
31:47c'est évidemment
31:48le transport,
31:48l'industrie,
31:49mais aussi l'agroalimentaire,
31:51le logement et tout ça,
31:52et donner des objectifs
31:53et des priorités là-dedans.
31:57C'est un élément important
31:59et structurant,
32:00évidemment,
32:01qui arrive maintenant
32:02avec une période
32:02qui est un peu différente
32:03parce que les enjeux climatiques
32:04et, j'allais dire,
32:06les attaques normatives
32:07et les besoins d'omnibus
32:09au niveau européen
32:10font que cette approche-là
32:12est de plus en plus discutée,
32:13mais pour autant,
32:14ça définit des priorités
32:15et dans la stratégie
32:17notamment bas carbone
32:19pour faire le parallèle
32:21et pour faire le lien
32:22avec le thème
32:23qu'on a abordé,
32:24c'est la voiture électrique
32:25est un des éléments clés
32:27dans le domaine du transport
32:29et sur lequel
32:30il va y avoir du boulot
32:31pour atteindre les objectifs.
32:33On parlait planification tout à l'heure,
32:34vous appeliez de vos vœux
32:35une planification,
32:36c'est très précisément
32:37ce qu'on fait là
32:38avec la stratégie nationale bas carbone.
32:39Sauf que c'est une planification
32:41sur une erreur
32:43d'appréciation fondamentale.
32:45on a une planification
32:48réglementaire
32:49mais on ne s'est pas intéressé
32:51aux moyens de production.
32:53Donc on se retrouve
32:55avec des objectifs
32:56de transition climatique
32:58mais avec des voitures chinoises,
33:00avec des éoliennes chinoises,
33:02avec des panneaux photovoltaïques chinois.
33:05Alors je pense qu'il y aura
33:07de la part des historiens
33:10dans les dix prochaines années
33:11une réévaluation
33:12de ce qu'a fait Biden
33:13même s'il était sénile à la fin
33:16mais il ne faut pas oublier
33:17qu'en 2022
33:18il a fait voter deux lois
33:19absolument massives
33:21aux Etats-Unis.
33:22La première c'était
33:23nous allons reproduire
33:25les microprocesseurs
33:26sur notre territoire.
33:27Il a mis
33:28plusieurs centaines de milliards
33:29de dollars
33:30sur cette option.
33:31En Europe
33:32à la même époque
33:33on s'est dit
33:34alors l'Europe
33:35c'était 20%
33:36des microprocesseurs mondiaux
33:37en 2000
33:38et on était tombé à 8
33:40on s'était donné
33:41l'objectif de monter à 12
33:42et il y a quelques semaines
33:44le nouveau commissaire
33:45en charge du secteur
33:46a dit
33:46peut-être ça sera 8,5
33:48bon
33:48parce qu'on n'a pas mis
33:50des centaines de milliards
33:51on n'est pas à l'échelle
33:52quand on veut faire un effort
33:54dans ce domaine là
33:54c'est une usine
33:56de microprocesseurs
33:57une seule
33:58c'est 10 milliards de dollars
34:00si on veut y aller.
34:00Donc si on a besoin
34:02de 10 usines
34:02il faut mettre 100 milliards
34:03si vous mettez 5 milliards
34:05il ne se passe rien.
34:06Donc ça c'est
34:07un point clé
34:09mais sur le panneau
34:10photovoltaïque
34:11dans la commission
34:14précédente
34:14de Van der Leyen
34:15puisqu'elle est
34:16la numéro 2
34:18maintenant
34:18mais
34:19dans son premier mandat
34:20il y avait une commissaire
34:22à la transition écologique
34:23qui avait dit
34:24justement
34:25on ne va pas faire
34:26de stratégie
34:27sur la fabrication
34:28de panneaux photovoltaïques
34:30parce que comme
34:31ils arrivent moins cher
34:32de Chine
34:32ça va favoriser
34:33la transition
34:34non mais il faut être malade
34:35c'est à dire
34:36qu'on fait travailler
34:37en fait
34:38on a créé
34:39un Buy China Act
34:40on n'a jamais été capable
34:42de faire un Buy European Act
34:43depuis 50 ans
34:44mais on fait un Buy China Act
34:46on a choisi les meilleurs produits
34:48avec la meilleure technologie
34:49au meilleur prix
34:50ça peut être aussi
34:50inspirationnel
34:51mais Biden
34:51qu'est-ce qu'il a fait
34:52l'autre sujet
34:54l'autre projet de loi
34:56l'autre loi
34:57qu'il a fait voter
34:58en 2022
34:58c'est ce qu'on appelait
34:59l'IRA
35:00alors nous
35:01on le voyait
35:02à l'époque
35:02comme un instrument
35:04de délocalisation
35:05de nos entreprises
35:06mais en fait
35:08le fondement
35:09de l'IRA
35:10c'était quoi
35:11c'était
35:12oui on va faire la transition
35:13mais on veut
35:14des panneaux
35:15photovoltaïques
35:16fabriqués aux Etats-Unis
35:18on veut des voitures électriques
35:19fabriquées aux Etats-Unis
35:20on veut des éoliennes
35:21fabriquées aux Etats-Unis
35:22donc
35:23c'est tout le mindset
35:25européen
35:25sur la transition
35:27climatique
35:28est-ce qu'on fait
35:29cette transition
35:29avec des productions
35:30européennes
35:31ou
35:32exactement
35:32comme vous venez
35:34de le dire
35:34on se fout
35:35que ce soit fabriqué
35:36ici ou pas
35:37du moment que
35:38c'est moins cher
35:39en l'achetant ailleurs
35:40c'est très bien
35:41mais ça
35:42et je termine par là
35:43ça fait 50 ans
35:45qu'on mène une politique
35:46pro-consommateur
35:47en oubliant les producteurs
35:49mais si vous n'avez plus
35:50de producteurs
35:50vous n'aurez plus
35:51de consommateurs
35:52alors ça semblait
35:53un débat théorique
35:54mais c'est ce qui est
35:55en train d'arriver
35:55y compris en Allemagne
35:56parce que
35:58dans l'industrie automobile
35:59en Allemagne
36:00quand on ajoute tout
36:01ils ont déjà annoncé
36:02plus de 100 000
36:03suppressions d'emplois
36:04quand on regarde
36:06en France
36:07c'est ce qu'on évoquait
36:08tout à l'heure
36:09on voit
36:09les usines
36:10des constructeurs
36:11qui se ferment
36:12mais on ne voit pas
36:13derrière
36:13puisque c'est les deux tiers
36:15de la production automobile
36:17les sous-traitants
36:17qui ferment
36:18ou qui délocalisent
36:19donc effectivement
36:21si on ne met pas
36:22en place
36:22une stratégie industrielle
36:24alors
36:25qui intègre
36:26une protection
36:28temporaire
36:29permettant
36:30aux entreprises
36:31européennes
36:32de se développer
36:33pour atteindre
36:34les niveaux
36:35de qualité
36:35et de compétitivité
36:36que vous appeliez
36:37à l'instant
36:38on va mourir
36:39et puis il y a une autre
36:40grande question
36:41Anne-Sophie Assif
36:42c'est qui va payer
36:42on sait où on veut aller
36:43on a la trajectoire
36:44pour atteindre le net zéro
36:45en 2050
36:46mais on ne sait pas encore
36:47comment faire payer
36:48donc qui va payer la facture
36:48oui je pense que là
36:49ce qui est dit
36:49est excessivement important
36:50ce sont des liens
36:51entre le pouvoir d'achat
36:52et la production
36:53là en fait
36:54ce qui est absolument fou
36:55c'est qu'on donne en effet
36:55des objectifs
36:56mais on ne regarde pas
36:57quelle est la capacité productive
36:58et on n'a pas de politique
37:00industrielle européenne
37:00une politique commerciale
37:01mais on n'a pas de politique
37:02industrielle
37:03donc ça paraît complètement fou
37:04et en effet
37:05tous ces objectifs
37:06la Chine se dit
37:06très bien
37:07on cherche à écouler
37:08c'est juste là
37:10donc ça c'est vrai
37:11que c'est absolument fondamental
37:12le problème c'est que ça perdure
37:13et pourquoi ça perdure
37:15parce qu'on reste dans
37:16et on le voit
37:16ce qui se passe en Allemagne
37:17dans les débats
37:17ah bah oui
37:18on est dans une économie ouverte
37:19en fait
37:20l'Europe continue de raisonner
37:22comme si on était
37:23dans une économie
37:24de marché classique
37:24ça paraît spectaculairement
37:26incroyable
37:27en fait on s'en fiche
37:28on veut bien travailler
37:29avec les Chinois
37:29si c'est une situation normale
37:31où vous avez 10-20%
37:32de parts de marché
37:33on n'est pas d'accord avec eux
37:34on travaille avec un Américain
37:35avec un Coréen etc
37:36là on n'est pas dans ce système là
37:38on est dans un système
37:39où un pays va avoir
37:40plus de 80%
37:41des parts de marché
37:42donc on peut pas dire
37:43sur les panneaux
37:43c'est 98%
37:45c'est oui même
37:4598%
37:47sur les panneaux solaires
37:48pour la Chine
37:49donc on n'est plus du tout
37:49dans une économie ouverte
37:50ou avant bien sûr
37:51comme vous l'avez dit très bien
37:52on peut dire
37:53c'est le pouvoir d'achat
37:54on fait venir les meilleurs produits
37:55la meilleure qualité
37:56au meilleur prix
37:57on est dans une concurrence
37:58parête etc
37:59aujourd'hui on n'est plus là-dedans
38:00puisqu'on a un nouvel acteur
38:02qui est en position de situation dominante
38:05quasiment partout
38:06donc ça c'est fini
38:07il faut arrêter avec cette vision
38:08en disant
38:09ah bah oui
38:09mais c'est parce qu'on veut
38:10le même produit
38:11il se trouve qu'il est chinois
38:12donc on fait la Chine
38:12non ça il faut absolument arrêter
38:14et je suis vraiment
38:15sur le pouvoir d'achat
38:16parce qu'à mon sens
38:16c'est absolument central
38:17on l'a vu avec Chine etc
38:19premier réflexe des Européens
38:20et les Chinois le savent très bien
38:22et pour eux
38:22c'est du bonheur total
38:24qu'on leur donne dans les mains
38:25ah c'est le pouvoir d'achat
38:26et on voit
38:27les éléments de langage
38:28c'est quoi c'est
38:29vous voulez sacrifier
38:30le pouvoir d'achat des Français
38:32vous voulez sacrifier le pouvoir d'achat
38:33et l'environnement
38:33parce que les voitures chinoises électriques
38:35elles sont bonnes
38:36pour l'environnement aussi
38:37bien sûr
38:37c'est le même argument
38:39chez les Américains d'ailleurs
38:40nous avons la meilleure technologie
38:41vous ne voulez pas
38:42la meilleure technologie
38:43les armes sont utilisées
38:44par la Chine
38:45contre nous
38:46est-ce que ça
38:47c'est inimaginable
38:48que ça se passe en Chine
38:49posons-nous cette question
38:50donc on veut voir
38:51que le politique
38:52utilise le pouvoir d'achat
38:53pour dire
38:54ah bah non mais c'est normal
38:55que les produits chinois
38:56viennent alors qu'ils ne respectent
38:57aucune norme etc
38:58mais c'est surréaliste
38:59jamais la Chine
39:00accepterait ça
39:00je pose une question
39:01le bureau politique
39:02du parti communiste chinois
39:04les 7 qui dirigent la Chine
39:06ils doivent rêver
39:08tous les matins
39:08en se disant
39:09mais ils sont cons à ce point
39:10je suis tellement d'accord avec vous
39:12on se marre beaucoup à Pékin
39:14tous les matins
39:15en regardant les Européens
39:16je pose une question bête
39:17mais toute entreprise
39:19avec un monopole de 98%
39:20le droit de la concurrence européen
39:22s'appliquerait immédiatement
39:24pour dire
39:25je veux casser ce monopole
39:26on ne peut pas imaginer
39:28un droit de la concurrence
39:29internationale
39:30il s'applique
39:31en Europe
39:31dès que vous voulez avoir un géant
39:32qu'est-ce qu'on a fait
39:33pendant l'occasion
39:33on les a tués
39:34en disant
39:34il ne faut pas qu'il y ait
39:35des géants européens
39:37dans le numérique
39:37il ne faut pas qu'il y en ait
39:38dans le secteur de l'énergie
39:39pas du tout
39:40justement le pouvoir d'achat
39:41du consommateur
39:41donc ça marche très bien
39:43en Europe
39:43parce qu'on n'en a pas
39:44des géants européens
39:44le Google européen
39:45on n'en a pas
39:46donc voilà
39:46on a loupé le coche
39:47ça a très bien marché pour nous
39:48le problème c'est que
39:49ailleurs ils ont fait
39:50exactement l'inverse
39:51et il y en a plein
39:52et ce que disent Anne-Sophie
39:55et de concert
39:56et Christian
39:57c'est cette candeur européenne
39:59je ne sais pas comment
40:00on peut l'appeler
40:01mais en tout cas
40:02qui n'est plus
40:02dans la perte actuelle
40:04ce logiciel
40:05en tout cas la mauvaise stratégie
40:07le problème c'est que
40:08ça commence à impacter
40:09même des secteurs
40:10et des domaines
40:11sur lesquels on croyait
40:12on imaginait que
40:14il y a quelques semaines
40:16on parlait de l'histoire
40:17des satellites
40:17sur lesquels
40:18l'Europe qui était
40:20avec Ariane
40:21il y a encore 10 ou 15 ans
40:22en tête au niveau mondial
40:24en termes de lanceurs
40:25a vu passer tout le marché
40:27des micro lanceurs
40:29et on a raté les strates
40:31je rappelle que là
40:33depuis quelques semaines
40:34il y a les premières
40:34locomotives chinoises
40:36qui roulent en Europe de l'Est
40:38et que là aussi
40:39on avait des géants
40:40Siemens, Alstom
40:41et tout ça
40:42et c'est le début
40:43c'est le début
40:44c'est-à-dire que
40:44je n'ai pas envie
40:45d'être un oiseau
40:46de mauvaise augure
40:47c'est-à-dire que
40:48c'est Comac avec Airbus
40:49et ainsi de suite
40:49c'est-à-dire que
40:50si l'Europe à un moment
40:52ne montre pas
40:53que d'abord
40:54il y a des règles
40:55et qu'elle est capable
40:56de tisser
40:57de construire des murs
40:59pour protéger
41:00ces industries
41:00et pas juste
41:01sur des histoires
41:02de normes
41:03avec une vision
41:04du consommateur
41:04et à un moment
41:05il ne restera plus grand-chose
41:07et puis encore une fois
41:07on peut le faire intelligemment
41:08avec du transfert de compétences
41:09de savoir et de technologie
41:11on ne peut pas interdire
41:12telle entreprise
41:13sur le marché
41:13etc.
41:14vous allez en Chine
41:14vous avez accès à Google
41:16et aux grandes plateformes
41:17numériques américaines
41:18ça n'existe pas
41:18il n'y a pas de WhatsApp
41:20non mais ce que je voulais dire
41:21aussi c'est que
41:22question Saint-Etienne
41:24on pourrait être tétanisé
41:26en analysant
41:27la situation actuelle
41:28et on pourrait se dire
41:29les Chinois
41:30ils font 6 mètres de haut
41:32ils courent
41:33trois fois plus vite que nous
41:34et donc c'est mort
41:35non c'est pas comme ça
41:36que c'est advenu
41:38en fait les Chinois
41:39ont une planification stratégique
41:44mais ils mettent des moyens
41:45colossaux derrière
41:46alors ces moyens
41:47c'est à la fois
41:48des subventions publiques
41:49mais ce qui est beaucoup
41:51analysé par le Department of Commerce
41:54des Etats-Unis
41:55c'est qu'ils regardent aussi
41:57les financements
41:58donc beaucoup de ces activités
42:01qui conduisent aux importations
42:04dont on parle
42:04ont été financées
42:07par le secteur bancaire chinois
42:10alors ce qui se passe
42:11alors ce qui se passe
42:11c'est que d'abord
42:12les taux d'intérêt
42:13sont très faibles
42:14mais que dès qu'une entreprise
42:16qui obéit à la planification chinoise
42:19de prendre des parts de marché
42:20en Europe
42:20se trouve en difficulté
42:22et bien le prêt est annulé
42:25donc le Department of Commerce
42:27suit ça de très près
42:28et sur les panneaux photovoltaïques
42:31on peut donner un exemple
42:32si sur les panneaux
42:34les Américains se rendent compte
42:37qu'il y a un delta
42:38de 40% de compétitivité
42:39que ce delta est dû
42:41pour moitié à des subventions
42:43pour moitié au financement
42:45tel que je les ai évoqués
42:46ils mettent des droits compensatoires
42:48immédiatement de 40%
42:49pour aussi longtemps
42:51que les chinois conduisent
42:52cette politique
42:52en Europe
42:53c'est ça qui est très important
42:54c'est ce que je montre
42:55dans le livre que vous citiez
42:57tout à l'heure
42:57la politique européenne
42:59depuis une quarantaine d'années
43:00c'est la politique
43:02dite des droits moindres
43:04c'est à dire on voit
43:05qu'il y a un delta de 40
43:06on va mettre 30 de droits compensatoires
43:09parce que justement
43:10on a la religion de la concurrence
43:12donc on se dit
43:13ah ça va forcer les européens
43:15à s'aligner
43:16sauf que si on met 30
43:17les chinois disent
43:19c'est pas grave
43:19on va augmenter les subventions
43:21on va augmenter les financements
43:22ils s'en foutent totalement
43:23et par ailleurs
43:24dernier point
43:25puisque vous vouliez parler
43:26du dollar et de l'euro
43:27ils ont laissé filer le yuan
43:29qui a perdu 20%
43:30de son pouvoir
43:32en termes de parité relative
43:37avec à la fois le dollar
43:39et l'euro
43:40et là aussi on reste sans réaction
43:43puisque alors que le traité de Maastricht
43:45permettrait à la banque centrale européenne
43:48d'avoir une action sur l'euro
43:50elle s'est interdit depuis le démarrage
43:54d'utiliser cette arme
43:55donc on laisse les chinois
43:58utiliser de l'arme monétaire
43:59on les laisse utiliser
44:01l'arme des subventions
44:02on les laisse utiliser
44:04l'arme des financements
44:05donc les chinois
44:06ils sont pas plus grands que nous
44:07simplement
44:08ils utilisent des armes interdites
44:10si vous jouez au football
44:12mais qu'une équipe
44:14a également des couteaux
44:15dans son short
44:17et bien le résultat
44:18sera pas le même
44:19que si on joue selon les règles
44:21sur les financements
44:22pour l'essai
44:24parce qu'il est absolument essentiellement
44:25l'autre élément
44:26c'est comment se finance
44:27l'économie chinoise
44:29la grande différence avec nous
44:31Etats-Unis et Europe
44:32c'est que nous on est des modèles
44:33qui vivons uniquement sur la dette
44:34du déficit public
44:35d'ailleurs les Etats-Unis
44:36sont les créanciers des Etats-Unis
44:38eux c'est du cash
44:40parce que c'est eux
44:41qui font du tout le manufacturier mondial
44:43donc eux ils vendent
44:45absolument tout ce que l'on a
44:47autour de ces tables
44:48partout dans le monde
44:48donc ils ont des milliards
44:49et des milliards
44:50et des milliards qui rentrent
44:51nous nos modèles tiennent
44:53sur de la dette
44:54et sur des créanciers
44:55que ce soit les Etats-Unis
44:56ou l'Europe
44:56qui acceptent de nous prêter
44:57donc là aussi
44:58ça fait une puissance financière
45:01qui est absolument colossale
45:02c'est très facile
45:03vous n'avez que du cash
45:03de remettre 20-30 milliards
45:05vous avez les plèches pleines
45:06les poches pleines d'argent
45:09c'est très facile
45:10nous c'est est-ce qu'on va faire
45:11un emprunt
45:12est-ce qu'on va nous prêter
45:12à quel taux etc
45:13donc ça ça change tout
45:14et donc cette politique
45:15de désindustrialisation
45:16on la paie aussi
45:18sur le financement
45:19et puis j'ajoute un élément
45:20qui est que le marché chinois
45:21est beaucoup plus unifié
45:22à la fois que le marché américain
45:24et encore beaucoup plus
45:25évidemment
45:26que le marché européen
45:27sur ce point
45:28en termes
45:30d'opérateurs téléphoniques
45:32il y en a 3 en Chine
45:34180 en Europe
45:35voilà
45:36tout est dit
45:36on dit c'est pas grave
45:37parce que par pays
45:38on n'a que 4 ou 5
45:39voilà
45:39et il faut pas descendre en dessous
45:41parce que la compétitivité
45:43est clé
45:44quelques dogmes à bouger
45:45allez il nous reste
45:46quelques minutes
45:46je voudrais qu'on termine
45:47sur l'euro fort
45:49et le dollar fragile
45:49est-ce qu'on est en train
45:50de gagner une bataille monétaire
45:52ou de perdre
45:53la guerre économique
45:54on a eu quelques éléments
45:56de réponse
45:56depuis 40 minutes
45:58que nous sommes ensemble
46:00bon
46:01moi je voulais partir
46:02d'un premier constat
46:03c'est que quand même
46:04l'euro résiste
46:04mieux que prévu
46:06à l'inflation
46:07au choc géopolitique
46:08à la guerre commerciale
46:10c'est quand même
46:10un acquis formidable
46:12mais face au dollar
46:13est-ce que
46:15voilà
46:15je repose la question
46:16est-ce qu'on est en train
46:17de gagner une bataille monétaire
46:18ou de perdre
46:19la bataille économique
46:20parce que ça peut aller
46:20dans les deux sens
46:21Christian Saint-Etienne
46:22je commence avec vous
46:23je suis pas aussi optimiste
46:24que vous sur l'euro
46:25il faut honorer un peu
46:26l'optimisme
46:26vous savez
46:27c'est pas
46:28toujours très lucide
46:29mais pas toujours très optimiste
46:31c'est pas la politique
46:33monétaire
46:34qui nous a permis
46:35de tuer l'inflation
46:36c'est juste
46:37la déflation
46:38des prêts importés
46:39en fait
46:40l'Europe
46:40vit
46:41sur un
46:43contrat
46:44machiavélique
46:46et dantesque
46:47depuis une trentaine
46:48d'années
46:48qui est
46:49nous importons
46:50de la déflation
46:51chinoise
46:51en contrepartie
46:52de la fermeture
46:53de nos usines
46:54donc
46:55c'est un pacte
46:57avec le diable
46:58un pacte faustien
46:59donc la question
46:59c'est quand est-ce
47:00qu'on casse
47:01ce contrat
47:01monstrueux
47:02qui a conduit
47:04ou qui accélère
47:05la désindustrialisation
47:06donc
47:07sur l'euro
47:09ce qui m'inquiète
47:10le plus
47:11c'est la façon
47:12dont les américains
47:13pénètrent la finance
47:14européenne
47:14et quand on parle
47:16de marché intégré
47:17des capitaux européens
47:19et des marchés financiers
47:20à un moment
47:21il faut regarder
47:22les détails
47:23qui est-ce
47:23qui le demande le plus
47:24ce sont les banquiers
47:26américains
47:26et aujourd'hui
47:27on dit
47:28il y a 300 milliards
47:29de l'épargne européenne
47:30qui part aux Etats-Unis
47:31comment ça se fait ?
47:33alors vous allez
47:33placer votre argent
47:35c'est un intermédiaire
47:36y compris européen
47:37et puis
47:38il vous vend
47:39l'idée
47:40que finalement
47:41comme personne ne sait
47:42quelles sont les actions
47:43qui seront les plus favorables
47:46à 10 ans
47:46on va investir
47:48essentiellement
47:48en ETF
47:49qui sont
47:50des mécanismes
47:52de réplication
47:53de l'évolution
47:54des indices
47:54mais il ne voit pas
47:56les gens ne voient pas
47:57que derrière ça
47:57c'est un moyen
47:58d'envoyer l'argent
47:59aux Etats-Unis
48:00donc il y a un moment
48:01aussi
48:01où non seulement
48:03il faut faire attention
48:04et avoir une politique stratégique
48:06dans l'industrie
48:07mais il faut
48:08une politique stratégique
48:09dans la finance également
48:10donc
48:11c'est une politique stratégique
48:13d'ensemble
48:13d'ailleurs
48:14on évoquait
48:14on l'a dit
48:15à plusieurs reprises
48:16tous les trois
48:17depuis tout à l'heure
48:18les Chinois
48:19c'est pas seulement
48:20une politique industrielle
48:21qu'ils ont
48:21c'est une politique financière
48:23pour pousser l'industrie
48:24d'ailleurs
48:25quand on a eu
48:26la réindustrialisation
48:27de 45 à 75
48:29c'est important
48:31de se souvenir
48:32parce que c'est pas
48:32au Moyen-Âge
48:33le passé éclaire
48:34le présent et l'avenir
48:35en 45
48:36la France était
48:38nettoyée
48:39oui
48:39on oublie toujours
48:41que les bombardements
48:43américano-britanniques
48:44avaient plus détruit
48:46l'industrie française
48:47en 44-45
48:49qu'on avait détruit
48:50l'industrie allemande
48:51on avait plus détruit
48:53nos usines
48:53que celles de l'Allemagne
48:55ce qui va permettre
48:56à l'Allemagne
48:56de redémarrer
48:57beaucoup plus vite
48:58mais
48:58si on regarde
49:00donc sur
49:01la politique monétaire
49:03le fait
49:05d'accepter
49:06que la Chine
49:06dévalue à ce point
49:08les américains
49:09ont trouvé une parade
49:10le taux moyen
49:12de
49:13droit de douane
49:14après
49:15toutes les discussions
49:16apparemment
49:18est de l'ordre
49:18de 42 à 43%
49:20aujourd'hui
49:21donc les américains
49:22se disent
49:22ça compense
49:23les 20%
49:24de dévaluation
49:25du yuan
49:25par rapport au dollar
49:26mais nous
49:27on n'a pas 40%
49:28vis-à-vis de la Chine
49:29donc on se prend
49:30et la stratégie
49:32industrielle
49:32et la stratégie
49:34financière
49:34de la Chine
49:35pour dominer
49:36les marchés mondiaux
49:37mais en plus
49:38on reste sans réaction
49:39face à la dévaluation
49:40du yuan
49:41le double effet
49:42qui se coule
49:42Anne-Sophie
49:43est-ce que le refroid
49:44est une bonne nouvelle
49:44macroéconomique
49:45ou un problème micro
49:46pour notre industrie
49:48nos exportants
49:49alors en effet
49:50par rapport à la Chine
49:51ça a été dit
49:52en effet je pense
49:52que c'est un problème
49:53il y a aussi par rapport
49:54à la réserve fédérale
49:55parce que
49:55souvenons-nous
49:56quand on a eu l'annonce
49:57des droits de douane
49:58on se disait
49:58c'est fini
49:59ça va être très inflationniste
50:02il va y avoir un choc
50:03impact de récession
50:04aux Etats-Unis
50:05je me souviens très bien
50:06sur ce plateau
50:07c'est vraiment la fin
50:08etc
50:08Bloomberg des 65%
50:10de récession
50:11nous on calcule
50:11les acquis de croissance
50:12c'est impossible
50:14je vous dis
50:15qu'il n'y avait pas
50:15de récession
50:16aux Etats-Unis
50:16parce que vous calculez
50:19les acquis de croissance
50:19vous avez une économie
50:20qui est à 3,5
50:21vous ne pouvez pas
50:21être en récession
50:21donc déjà
50:22ce n'était pas possible
50:23mais surtout
50:24ce qui est assez intéressant
50:24c'est qu'en effet
50:25les droits de douane
50:25ils auraient dû être
50:26à 3,5
50:27ils sont à 1,5
50:29de croissance
50:29donc pas de récession
50:30il est
50:31et on voit
50:31Donald Trump
50:32joue sur la réserve fédérale
50:33pour qu'il baisse
50:34beaucoup plus les taux
50:35en se disant
50:35il y a une nouvelle baisse
50:36c'est ça qui va me permettre
50:40de continuer
50:40de financer mon économie
50:41mais pas d'inflation
50:42et pas d'effondrement
50:43de l'économie aussi
50:44parce que justement
50:45c'est qu'ils investissent
50:47massivement
50:48avec la fameuse
50:48intelligence artificielle
50:49et donc l'idée
50:50c'est de se dire
50:51bon d'accord
50:52industriel
50:52ça peut être inflationniste
50:54plein d'usines
50:55on dit qu'elles allaient
50:56s'ouvrir aux Etats-Unis
50:57on voit que c'est vraiment
50:57pas le cas
50:58par contre
50:59comme j'ai cette fameuse
51:01bulle de l'IA
51:01mais que j'investis
51:02500 milliards
51:03dans l'IA à 2029
51:05et bien on voit
51:06en effet
51:06toute la croissance américaine
51:07est soutenue
51:08et donc l'effondrement
51:09qui a été attendu
51:10ne l'est pas
51:10et donc ça va encourager
51:12toujours ces investissements
51:14dans l'IA
51:14et dans la tech
51:15qui vont absolument continuer
51:16avec la nouvelle personne
51:18qui sera à la tête
51:19de la fête
51:19je pense qu'il va continuer
51:20d'avoir une baisse
51:21des taux d'intérêt
51:22alors qu'il y a toujours
51:23des tensions inflationnistes
51:24qui sont importantes
51:24aux Etats-Unis
51:26beaucoup plus qu'en Europe
51:27notamment dans le logement
51:28et c'est vrai que c'est important
51:29parce que Trump a fait
51:30beaucoup sa campagne
51:30sur le coût du logement
51:32mais je pense qu'ils vont
51:32continuer de baisser les taux
51:33donc on voit qu'on a
51:34une stratégie très agressive
51:36de réindustrialisation
51:38d'investissement dans l'IA
51:39la tech
51:39qui est quand même
51:40leur secteur fort
51:41et de l'autre
51:42on contient
51:42les anticipations d'inflation
51:44en continuant
51:45de baisser les taux
51:45donc là on voit
51:46que c'est vraiment
51:47un pari gagnant-gagnant
51:48et nous c'est vrai
51:49qu'on est étanisé
51:50alors qu'on n'a plus
51:51d'inflation
51:51en tout cas
51:53on n'a plus en effet
51:54d'inflation
51:55et on se dit
51:55on ne veut pas baisser les taux
51:56parce qu'il y a plein
51:57de risques exogènes
51:58etc.
51:58et donc on reste
51:59avec des taux
52:00hésitants
52:01non mais on est toujours
52:01dans l'hésitation
52:02par rapport à tout ce qu'on dit
52:05tous les trois
52:05le téléspectateur doit se dire
52:08mais comment on en sort
52:09pourquoi on évoque
52:13les sous-jacents
52:14c'est parce que
52:15si vous ne connaissez pas
52:17le sous-jacent
52:18de la politique monétaire
52:19et financière européenne
52:20si vous ne connaissez pas
52:21le sous-jacent
52:22de la politique commerciale
52:24européenne
52:24notamment la fameuse
52:26stratégie des droits moindres
52:28et ainsi de suite
52:28si vous ne connaissez pas
52:31les difficultés
52:32sur le plan industriel
52:33vous vous dites
52:34en fait c'est foutu
52:35on ne peut rien faire
52:37mais maintenant
52:38vous détricotez à l'envers
52:40si on mettait en place
52:41une stratégie financière
52:43en Europe alors que
52:43l'Europe a un taux d'épargne
52:45gigantesque
52:46si on mettait en place
52:47une stratégie industrielle
52:49alors que nous avons
52:50encore les ingénieurs
52:51dans dix ans
52:52ça ne sera peut-être plus le cas
52:53mais nous avons encore
52:54les ingénieurs
52:54si vous mettez en place
52:55une stratégie commerciale
52:57l'Europe peut parfaitement
52:58rebondir
52:58donc le message central
53:00quand on détricote
53:02la situation actuelle
53:03pour essayer de comprendre
53:05ce qui se passe
53:05c'est pas pour se suicider
53:07c'est pour comprendre
53:09qu'en fait
53:09il y a des pistes de rebond
53:11mais il faudrait agir
53:12et maintenant
53:13merci pour ce message
53:15d'espoir
53:16et nous terminons
53:17sur une bonne note
53:18cette semaine
53:19merci Christian Saint-Etienne
53:20merci Anne-Sophie Assif
53:22merci Ludovic de Sauté
53:23à tous les trois
53:24cette émission
53:25était passionnante
53:25tout de suite
53:26vous retrouvez
53:27Christopher Dembic
53:28tout pour investir
53:29l'émission est disponible
53:31en podcast
53:31et replay
53:32sur l'appli
53:33et le site
53:33bfmbusiness.fr
53:35je vous souhaite
53:36une bonne journée
53:37un excellent week-end
53:38on se retrouve lundi
53:39pour un nouvel épisode
53:40des experts
53:41toujours de 10h à 11h
53:42sur BFM Business
53:43très bonne journée à tous
53:44les experts
53:48débats et controverses
53:50sur BFM Business
53:51Sous-titrage Société Radio-Canada
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