- il y a 4 mois
Le vendredi, samedi et dimanche soir, Bastien Bocquel et Chloé Giraud sont à la tête de Week-End Direct : un rendez-vous pour décrypter et débattre, au cœur de l’actualité.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00On va continuer d'évoquer cet autoritarisme qui s'attaque aussi aux programmes de télévision,
00:07plus particulièrement les Late Night Shows, ces émissions qui sont diffusées, vous le savez, en fin de soirée aux Etats-Unis.
00:13Bonsoir Henri Arnault, vous êtes notre correspondant à Los Angeles, dans le viseur de Donald Trump en ce moment,
00:19Jimmy Kimmel, le présentateur de l'un de ces Late Night Shows qui est enregistré en Californie. Expliquez-nous.
00:26Absolument. Alors d'abord, laissez-moi vous rappeler encore une fois par rapport à ces Late Shows.
00:32Ce sont des émissions en plateau qui existent depuis six décennies aux Etats-Unis sur les trois plus grandes chaînes de télévision.
00:40Et chaque soir, un animateur qui est souvent un comédien comique reçoit des célébrités, des acteurs, actrices, chanteurs
00:46qui viennent faire la promo d'un film ou d'un nouvel album par exemple.
00:50Depuis une décennie, ces animateurs sont de plus en plus souvent des comiques qui, en début de programme, font durant une dizaine de minutes
00:59ce qu'on appelle un stand-up. Ils parlent à la caméra en parodiant ou en se moquant de plus en plus des politiques.
01:07Et cela a commencé durant Barack Obama. C'est énormément amplifié lorsque Donald Trump est arrivé à la Maison Blanche.
01:14Et on le sait, le président Trump déteste qu'on se moque de lui. L'exemple de Steven Colberg qui a son show à New York est flagrant.
01:23La chaîne américaine CBS a annoncé l'arrêt de ce show qui existait depuis plus de 60 ans encore une fois.
01:29Et à présent, c'est Jimmy Kimmel ici en Californie qui est un comique très populaire aux Etats-Unis
01:35et qui lui aussi s'attaque à Trump depuis des années.
01:38Mais le président ne fait pas ça en disant « je vais avoir sa tête ». Il accuse de crétins, d'idiots, d'imbéciles sur les réseaux sociaux.
01:46Et en même temps, il a fait un procès à la chaîne américaine ABC, qui est une chaîne qui appartient au studio Disney,
01:54l'année dernière après son élection, en les accusant d'avoir fait un parti pris contre lui.
02:01Et la chaîne ABC a versé 16 millions de dollars américains à Trump pour éviter un procès.
02:07Donc à présent, il continue les attaques et son souhait, c'est que les dirigeants de Jimmy Kimmel purement et simplement le virent
02:16ou annoncent, comme pour Steven Spielberg, que son émission parodique va s'arrêter avant la fin de l'année.
02:23Autant vous dire qu'il y a beaucoup de gens à Hollywood, de Marc Ruffalo à Pedro Pascal qui soutiennent le comédien,
02:29Matt Damon également. Est-ce que Trump aura la tête de ce comique ou pas ?
02:34Il va falloir attendre pour voir ce que l'avenir nous réserve.
02:38Merci beaucoup Henri Arnaud, correspondant BFM TV à Los Angeles, aux Etats-Unis.
02:43Vous le disiez, Donald Trump ne s'en cache pas.
02:46Il s'est félicité effectivement sur son réseau social Truth Social du départ de Jimmy Kimmel,
02:53le prochain adversaire, enfin non pas du départ de Stephen Colbert, mais ce qu'il dit aussi à la fin,
03:00le prochain sera Jimmy Kimmel, encore moins talentueux, puis Jimmy Fallon, faible et très peu sûr de lui.
03:07Franchement, il ne s'en cache pas du tout, il veut tous leur tête.
03:10Oui, complètement. Surtout que pour le coup, la plupart, en fait, typiquement, Jimmy Kimmel est démocrate,
03:14ils ne sont jamais cachés. Et pour le coup, tous ces late-night choses le prennent,
03:18sont associées aux démocrates.
03:20Ce sont souvent possibles, mais justement, en mettant en relief un petit peu toutes ces politiques
03:24et tous ces mensonges, etc. Mais ce qui est assez aussi intéressant dans le cas de Colbert,
03:30c'est qu'en fait, cette émission, elle a été annulée dans le cadre d'une fusion entre l'entreprise
03:35qui possède la chaîne où se produisait Colbert, l'entreprise Paramount, avec Skydance.
03:41Et donc, en gros, cette fusion de 8 milliards, elle était soumise à l'approbation d'une entité centrale
03:49qui s'appelle la FCC. Et en fait, c'est ça aussi qui est intéressant, c'est-à-dire que Donald Trump
03:53a remplacé le chef de la FCC, qui est donc un pro-Trump, et qui a fait très clairement comprendre
03:59que s'il voulait validation de ces deux entreprises, il allait falloir faire des concessions.
04:04Et donc, en fait, c'est une concession qui a été faite. Et donc, c'est ça aussi le problème,
04:07c'est qu'on parlait de la mainmise de Donald Trump tout à l'heure, il a aussi mis la main sur un tas d'agences fédérales
04:13qui sont capables désormais de tordre le bras à un certain nombre d'entreprises
04:16qui sont obligées de passer sous ces fourches codines et de faire un certain nombre de concessions.
04:21Et Stephen Colbert, effectivement, est un peu, on va dire, une victime collatérale.
04:24David Lipson, vous êtes toujours avec nous à distance, maître de conférence à l'Université de Strasbourg.
04:30Vous connaissez parfaitement le sujet. C'est vrai que ces émissions qui passent tard en soirée
04:36ont beaucoup d'impact aux États-Unis.
04:40Oui, tout à fait. Et je voudrais juste revenir sur ce qui a été dit pour faire quelques petites corrections.
04:48Il y a une confusion entre les trois chaînes, en fait.
04:51L'émission de Stephen Colbert est sur CBS.
04:54Ça, c'est une émission qui existe depuis 1993.
04:57Le Tonight Show qui est sur NBC, c'est cette émission-là qui existe depuis 1954.
05:03Et Jimmy Kimmel qui est sur ABC, existe depuis 2003.
05:08Alors, c'est tout à fait juste que là où on peut imaginer que l'annulation,
05:17l'arrêt de The Late Show de Stephen Colbert n'est pas une décision purement financière,
05:23mais qui est reliée à ce qu'un de vos invités a dit,
05:29qu'il y a cette fusion entre Skydance et Paramount et que ça a été retardé.
05:39C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de raison légale,
05:41mais que l'administration et notamment le chef de FCC a retardé l'approbation.
05:47Et comme par hasard, jeudi, quelques jours après l'annonce de l'arrêt de The Late Show,
05:55ça a été approuvé.
05:56Donc, ça fait un peu suspect au niveau du contexte.
05:59Alors, il est vrai que l'émission de Stephen Colbert perd de l'argent,
06:05mais comme toutes les autres émissions de Late Night Television.
06:09Et c'est là où on peut se poser des questions,
06:10parce que je regardais un petit peu les chiffres avant
06:13et l'émission de Colbert était la première émission au niveau de l'audimat,
06:20avec 2,42 millions de téléspectateurs
06:25et 219 000 dans la tranche 18-49 ans.
06:31Et The Tonight Show a uniquement 1,188 000 avec 157 000 dans la tranche 18-49 ans en démographie.
06:47Et Jimmy Kimmel, c'est 1,7 million avec 220 000 dans la démographie 18-49 ans.
06:56Donc, ça veut dire que l'émission de Colbert, bien que ça perde de l'argent,
07:02c'est quand même la meilleure émission au niveau de l'audimat.
07:06Et si c'est la raison pour laquelle que ça perde de l'argent,
07:10pourquoi NBC et ABC n'annulent pas leurs émissions ?
07:15Pour bien comprendre ce que Donald Trump avait contre Stephen Colbert,
07:20on va revoir par écrit ce qu'il avait dit dans l'une de ses émissions.
07:26« Comment vous permettez-vous, M. Trump, d'aller vous faire foutre ? »
07:33Il y a quand même une liberté d'expression qui est extrêmement grande,
07:38justement, dans ces Late Show-là.
07:40Oui, oui.
07:41Et le Late Night Show de Colbert, c'est une institution aux Etats-Unis.
07:46Ça fait 40 ans que ça existe.
07:47D'abord, c'était David Letterman.
07:49Ensuite, Stephen Colbert a pris le relais.
07:51« Les gens viennent de tous les Etats pour venir au Late Show de Colbert ».
07:57Par contre, Colbert, il faut bien dire,
07:59c'était quelqu'un qui avait une ligne éditoriale très claire.
08:01Il n'invitait pas les Trumpistes dans son show, c'était très clair.
08:05Et donc, il avait beaucoup de critiques qui venaient de la droite.
08:07C'est aussi quelqu'un qui prenait beaucoup de critiques de la gauche,
08:10parce que c'était quand même quelqu'un qui était aligné
08:12avec, disons, l'establishment centriste du Parti démocrate.
08:16Alors, il était très pro Kamala Harris, Joe Biden et Hillary Clinton.
08:22Quand il recevait, par exemple, on voyait sur l'écran Bernie Sanders.
08:25Bon, je me rappelais qu'il n'était pas très, très gentil,
08:29très, très sympa avec lui.
08:31Il n'arrêtait pas de lui dire qu'il était mal coiffé,
08:33qu'il ne portait jamais de cravate,
08:34qu'il n'avait rien à faire dans une campagne électorale présidentielle.
08:39Donc, Colbert, c'était quelqu'un qui prenait vraiment
08:42beaucoup de coups venant de la droite.
08:43C'était quelqu'un qui ne l'avait pas trop apprécié, finalement, de la gauche.
08:48Et c'est le cas un peu pour tous ces late-night shows des humoristes.
08:53Des late-night shows, c'est-à-dire qu'ils sont quand même tous alignés
08:55avec l'establishment démocrate,
08:57c'est-à-dire plutôt la tendance centriste du Parti.
09:00Nicolas Tenzer, dans « Aucune démocratie »,
09:02on imagine un chef d'État se réjouir publiquement du limogège d'un journaliste ?
09:06Non, et puis d'ailleurs, un chef d'État ne ferait pas les commentaires
09:09sur un réseau social quelconque,
09:11avec des attaques à dominem sur telle ou telle personne.
09:14Ce que Trump n'a pas arrêté de faire pendant son premier mandat,
09:17encore plus pendant sa campagne électorale,
09:20et maintenant.
09:20Je veux dire, c'est quand même inimaginable.
09:23Et d'ailleurs, on s'aperçoit que,
09:24dans ses postes sur Trousse Sociale,
09:27Trump régulièrement vise des personnes.
09:30C'est ça qui est très particulier.
09:32C'est-à-dire qu'on sent quelque chose comme une sorte de haine dirigée.
09:36Ce n'est pas un commentaire général sur des émissions,
09:38où il dirait que ces émissions ne sont pas bonnes,
09:41elles m'en veulent, etc.
09:42Alors, un mot peut-être sur Steve Colbert.
09:44Moi, je trouve que j'ai eu l'occasion de le voir une fois
09:46dans une conférence internationale.
09:49C'est quelqu'un qui est...
09:51Alors, ce n'est pas un amuseur public.
09:53Il faut voir.
09:54Je veux dire, il ne faut pas, parce qu'on a parfois l'impression,
09:55les autres, c'est un peu différent.
09:56Ils sont plus dans le...
09:57Lui, il n'est pas uniquement dans le divertissement.
09:59C'est quelqu'un qui a une pensée extrêmement structurée.
10:02Moi, je l'ai vu animant une conférence
10:04sur des sujets internationaux, de stratégie,
10:06avoir véritablement une pensée
10:08où il développait des idées,
10:10il posait des questions sur des choses très concrètes,
10:13très subtiles, très précises.
10:15Et ça, ça déplait à Trump.
10:16Voilà, c'est ça.
10:17Non, mais justement, c'est quelqu'un qui est une sorte d'intellectuel.
10:20Ce n'est pas du tout une sorte d'amuseur public,
10:22que je dirais, qu'on voit,
10:23même s'il y a ce show,
10:25mais où il y a de la substance.
10:27C'est ça aussi qui, évidemment, doit déplaire à Trump.
10:29David Ellipson, on parlait tout à l'heure
10:32des contre-pouvoirs,
10:34de la mainmise de Trump sur les institutions.
10:36La presse est souvent appelée
10:38le quatrième pouvoir, justement.
10:40Bon, là, c'est plus des émissions
10:41de divertissement.
10:43Néanmoins, quand on voit
10:45qu'une émission comme celle de Stephen Colbert
10:48peut disparaître un petit peu
10:49au bon vouloir du président américain,
10:53est-ce qu'on peut toujours parler
10:54de quatrième pouvoir, finalement ?
10:58Moi, je pense qu'il faut dire peut-être
11:02quatrième pouvoir affaibli.
11:04Mais je tiens quand même
11:07peut-être avec un petit esprit d'optimisme
11:11qu'il y a quand même un contre-exemple,
11:14heureusement, en ce moment.
11:16C'est l'émission de satire South Park
11:21qui est sur Cable,
11:24qui a sorti sa première épisode
11:26il y a quelques jours,
11:28mais une épisode qui était
11:30une critique totale de Trump.
11:33On le voit au lit avec Satan.
11:38Il y a une image générée par CGI
11:43où on voit Trump à poil
11:45en train de se balader dans le désert
11:47et après c'est son sexe qui parle.
11:49C'est vraiment quelque chose de très cru,
11:52avec une attaque très frontale contre Trump.
11:56Et cette émission est aussi
11:59sur la chaîne Paramount,
12:02en fait, sur la chaîne Comedy Central,
12:04en fait, qui fait partie du groupe de Paramount.
12:07Et bon, ils ont un peu attendu
12:10avant de sortir, avant la fusion,
12:13mais quand même,
12:14ils ont un contrat de 1,5 milliard,
12:18les deux créateurs de South Park,
12:21Matt Stone et Trey Parker.
12:22Donc, on peut dire que là,
12:25c'est une attaque assez forte
12:26contre Trump.
12:29Ensuite, il y a tout ce qui se passe
12:30avec The Wall Street Journal
12:32qui a mis la feu aux poudres
12:35avec les articles sur l'affaire Epstein.
12:38L'affaire Epstein.
12:40Exactement.
12:41Ou l'affaire Epstein,
12:42pour le dire en français.
12:46Mais je tiens aussi à signaler
12:48que même là, au niveau de la presse
12:51et au niveau de la poule de presse,
12:53Trump a essayé de peser
12:55en prenant des mesures de retorsion
13:00contre les journalistes
13:02dès qu'il y a quelque chose
13:04qu'ils n'aiment pas.
13:05Parce qu'avant, en fait,
13:06les personnes qui peuvent
13:07lui poser des questions,
13:08ça s'était contrôlé
13:09par l'association des journalistes.
13:12Et maintenant, c'est la Maison Blanche
13:14qui a pris le contrôle
13:15de la sélection des journalistes
13:17qui peuvent poser des questions.
13:17Et il a retiré l'accréditation,
13:19justement, au Wall Street Journal.
13:20pour son dernier voyage en Écosse.
13:23Exactement.
13:24Et il réclame
13:25au moins 10 milliards
13:26de dollars
13:28au Wall Street Journal.
13:30Exactement.
13:30En fait, il a commencé
13:31à faire ça
13:32avec l'agence presse
13:34parce qu'ils ont eu
13:35la timérité
13:36d'appeler
13:37la Golf de Mexique
13:39la Golf de Mexique
13:40et pas la Golf de l'Amérique.
13:42la Golf de l'Amérique.
13:44Vous vouliez réagir
13:46sur, justement...
13:48Non, non, je voulais juste dire
13:49que c'était tout à fait vrai
13:50ce que vous disiez tout à l'heure
13:51sur Stephen Colbert.
13:52Stephen Colbert,
13:53c'est un intellectuel,
13:53il écrit des livres,
13:54il fait des conférences,
13:55il est d'ailleurs régulièrement invité
13:57dans les...
13:58Vous savez ce qu'on appelle
13:59les graduation ceremonies
14:00aux États-Unis
14:01où il donne
14:01beaucoup de discours.
14:03Donc, c'est quelqu'un
14:04qui est très construit,
14:05c'est quelqu'un
14:05qui est certes à gauche,
14:07qui avait une ligne
14:08éditoriale
14:09de ne pas inviter
14:10les Trumpistes,
14:11et ça, ça a déplu
14:13à Donald Trump.
14:14Si vous me permettez
14:15juste un petit point,
14:16il y a aussi une autre histoire
14:17dont il vous parlait,
14:18mais qui est plus ancienne,
14:19c'est regarder aussi
14:20ce qui se passe
14:20avec le Washington Post.
14:22Vous avez effectivement
14:23Jeff Bezos,
14:24qui est le patron d'Amazon,
14:25qui est aussi effectivement
14:26l'investisseur,
14:27donc le propriétaire
14:28du Washington Post
14:29et qui, déjà juste
14:31avant l'élection de Trump,
14:33non seulement a refusé
14:34ce que le Post faisait toujours,
14:35d'abord de prendre parti
14:37de soutenir quelqu'un
14:39officiellement
14:40pendant l'élection
14:41et qui après,
14:41a demandé
14:42à l'ensemble,
14:43je dirais,
14:44au directeur de la page
14:45Opinion,
14:46de faire en sorte
14:47qu'aucune des opinions
14:48ne comporte quelque chose
14:50qui pourrait être mal vu
14:51ou offensant
14:51pour Donald Trump.
14:53Et là,
14:53c'est quelque chose
14:53qui est extrêmement inquiétant
14:54et qui montre le poids aussi
14:56d'un certain nombre
14:57d'investisseurs américains
14:58dans des journaux
14:59qui leur privent complètement
15:00de la liberté d'expression.
15:02Pour le coup,
15:02en fait,
15:03ce que fait Donald Trump
15:03vis-à-vis des médias
15:04qui ne sont pas d'accord
15:05avec lui,
15:05c'est ce qu'on appelle
15:06les procédures Bayon.
15:07C'est-à-dire qu'en gros,
15:07ils les amènent devant
15:08les tribunaux
15:09pour des raisons diverses
15:10et variées
15:10avec des sommes absolument
15:11astronomiques.
15:13On parle de 10 milliards
15:14de voies de tri de journal.
15:15Et en fait,
15:16l'objectif,
15:16ce n'est pas tant
15:17de gagner le procès.
15:18Enfin,
15:18il est très probable
15:19qu'ils ne le gagneraient pas.
15:20Mais ça force effectivement
15:21tous les propriétaires
15:22de ces journaux
15:22à prendre en compte
15:23le fait que potentiellement
15:24ils peuvent aller
15:25devant les tribunaux.
15:26Ça peut prendre du temps.
15:27Ils vont probablement,
15:28comme l'a fait CBS,
15:29trouver un accord
15:29pour quelques millions,
15:30etc.
15:31Et donc,
15:31en fait,
15:31pour éviter ce genre
15:32de procédure
15:33qui peut durer longtemps
15:33et qui coûte de l'argent,
15:34on a effectivement
15:35de plus en plus de médias
15:36qui s'autocensurent.
15:37Vous citiez l'exemple
15:38effectivement du Wall Street Journal,
15:40mais ce n'est pas
15:41le LA Times.
15:42Le patron du LA Times
15:43désormais vérifie
15:44certains éditoriaux
15:46pour s'assurer
15:46qu'ils ne sont pas trop critiques
15:47vis-à-vis de Donald Trump.
15:47C'est des coups de pression au final.
15:48Exactement, c'est ça.
15:49Avec aussi,
15:50on l'évoquait
15:51avec David Lipson,
15:54mais des mesures
15:54de représailles
15:56entre gros guillemets
15:56à Michel Fayas.
15:58C'est-à-dire qu'il ne se contente pas
15:59de lancer des procédures
16:01en justice,
16:02il essaye en tout cas
16:03d'empêcher également
16:04les journalistes des médias
16:06qui ne lui conviennent pas
16:07de faire leur travail.
16:08C'est le cas avec
16:09le Wall Street Journal
16:10où il retire l'accréditation
16:12pour le suivre
16:12dans ses déplacements.
16:14Oui, mais il faut quand même
16:15remettre dans le contexte
16:17qu'il a fait sa campagne
16:18contre l'establishment américain,
16:20il a fait sa campagne
16:21le peuple contre les élites
16:23et cette semaine,
16:25il s'est affiché systématiquement
16:26aux côtés de 4 chers.
16:28Donc il a voulu montrer
16:29qu'il a Triple H,
16:31une des stars du catch.
16:33Donc en fait,
16:33ça, ça parle au peuple
16:34et on parlait
16:35de nombre de personnes
16:36qui regardaient
16:37ces émissions,
16:38mais vous savez,
16:39les superstars du catch,
16:40c'est 500 millions
16:41de téléspectateurs
16:42par semaine.
16:43Donc c'est quand même
16:44beaucoup plus important
16:46que toutes ces émissions.
16:47Et donc lui,
16:47il veut montrer que,
16:48voilà, vous voyez,
16:49moi j'ai à côté de moi
16:50les gens,
16:51les superstars du catch
16:52qui sont regardés
16:53par les gens
16:54et ces journalistes
16:55qui sont contre moi,
16:56c'est à peine
16:56un ou deux millions
16:57qui les regardent.
16:58En fait,
16:59c'est son but,
17:01c'est de montrer
17:01cette différence
17:02et donc de jouer
17:04vraiment sur cette fibre.
17:07Il était un colonel,
17:08vous avez le mot de la fin.
17:09Oui, alors,
17:10quand on met une perspective
17:11plus générale,
17:12en France,
17:13à l'époque du général de Gaulle,
17:14je me souviens
17:14quand j'étais enfant,
17:16il y avait certains dessins
17:17de Jacques Fosan
17:18qui étaient supprimés
17:20avec des dessins
17:22qui mettaient,
17:23alors pas le général de Gaulle
17:25tout nu,
17:25mais avec un nez
17:26un peu ridicule
17:27et ça,
17:28c'était piloté directement,
17:29pas par le général directement,
17:30il n'y avait pas de tweet,
17:31mais par son ministre
17:33de la communication
17:33et parfois par André Malraux
17:35également.
17:36Merci beaucoup,
17:37c'était passionnant.
17:38Merci à tous les six
17:39d'avoir été avec nous
17:40pour parler donc
17:42de Donald Trump
17:43dont on parle beaucoup
17:44en ce moment.
17:45Merci à tous les deux.
Écris le tout premier commentaire