Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 1 jour
Avec Thibaut Luc (vice président de la CR 51), Yohann Barbe (porte parole de la FNSEA et président de la Fédération nationale des producteurs de lait) et Stéphane Galais (porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur de vaches bretonnes pie noir à La Boussac)
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

---

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##LA_VERITE_EN_FACE-2025-12-22##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, La Vérité en Face, Jean-François Aquili.
00:05Il est 9h33 avec cette édition très spéciale de La Vérité en Face que nous consacrons ce matin sur Sud Radio à cette crise agricole.
00:15Dans un instant, nous serons en direct avec Luc Thibault, le vice-président de la Coordination Rurale de la Marne.
00:22Mais tout de suite, ce témoignage avec vous. Bonjour Xavier.
00:25Oui, bonjour.
00:26Vous êtes à Rieux-Volvestre, c'est dans le département de la Haute-Garonne ?
00:33Oui, c'est ça. Justement à 5 km du barrage des Ultras.
00:37Oui, on n'est pas très loin, c'est ce que j'allais vous dire. On est juste à côté.
00:41Xavier, vous, vous êtes dans quelle spécialité ? Vous êtes céréalier, me dit-on ?
00:46Oui, céréalier, 100%.
00:47Vous allez quoi ? On ne lâche rien, c'est ça l'idée ?
00:50Pour l'instant, on ne peut rien lâcher, non.
00:52Parce que le problème, c'est aucune annonce du gouvernement, donc je ne vois pas comment on peut lâcher le mouvement.
00:58Oui, oui. Il n'y a pas de division chez les agriculteurs ?
01:03Alors, il y a quand même la FNSEA qui, elle, a pris le parti de, on va dire, de faire une sorte de pause, là,
01:10et de lever le pied jusqu'à d'éventuelles discussions début janvier.
01:14Vous, ce n'est pas votre point de vue.
01:15Non, ce n'est pas notre point de vue, parce que nous, justement, les céréaliers du département,
01:20on est en grande difficulté déjà depuis trois ans.
01:24Donc, M. Rousseau peut faire ses propres annonces, mais nous, on ne l'écoute plus, quoi.
01:31Parce que s'il aurait voulu, en trois ans, nous aider, à nous, dans le département,
01:35et je pense qu'il aurait fait en sorte que les choses s'arrangent, quoi.
01:39Xavier, quel est votre mental, ce matin-là ?
01:43Vous êtes bien déterminé à occuper le terrain, à tenir, si je puis dire.
01:47Oui, déterminé, on en est, oui. Il n'y a aucun problème avec ça.
01:51Les annonces ne seront pas faites, et puis après, voilà.
01:54Surtout qu'il y a déjà deux ans, en arrière, on nous avait fait des promesses,
01:58mais là, aujourd'hui, ce ne sont plus des promesses, quoi.
02:00C'est des annonces concrètes qu'on attend.
02:02Et tant qu'il faudra rester là, on restera là.
02:04Et là, pour vous, le compte n'y est pas, j'imagine, Xavier.
02:09On vous souhaite bon courage pour ces barrages, pour cette mobilisation de fin d'année, Xavier.
02:14Eh bien, merci.
02:16Allez, allez, bon courage à vous. Je rappelle, vous êtes en Haute-Garonne, à Rieux-Volvestre.
02:20Pas très loin du fameux point de blocage de la 64.
02:24Merci, Xavier. Et nous vous retrouvons, bonjour, Luc Thibault.
02:28Oui, bonjour.
02:29Bonjour à vous. Vice-président de la coordination, en change de décor, rurale de la Marne, cette fois.
02:36Oui, oui. La Marne vient de s'est mobilisée.
02:40Très mobilisée.
02:41La Marne s'est mobilisée, déjà, depuis plus de 15 jours, maintenant.
02:46On a fait quelques actions et là, on est à Reims, donc sur un point de blocage, donc filtrant.
02:53Et on est là, nous, pour soutenir nos amis éleveurs du Sud, qui sont vraiment embêtés avec la dermatose.
03:03Et on ne veut plus d'abattage systématique, ça, c'est hors de question.
03:09Et aujourd'hui, quand on voit le temps passé par des éleveurs pour créer un troupeau, c'est en génération qu'on parle.
03:19Et aujourd'hui, d'un revers de main, on enlève ça à des familles, mais c'est juste ignoble.
03:24Donc, aujourd'hui, il faut se mobiliser, il faut être là.
03:29On est quand même l'agriculture la plus vertueuse mondiale, je pense, en France, reconnue avec la gastronomie à l'international.
03:40Et il faut que ça le reste.
03:42Aujourd'hui, tout le monde va passer des fêtes de Noël avec des mets d'exception.
03:48Et ça, ça reste indispensable.
03:51Faire venir de la viande des pays étrangers, faire venir, par rapport au Mercosur,
03:58faire venir des traités de libre-échange qui sont absurdes complètement, avec des normes qui ne sont pas les nôtres,
04:05c'est un non-sens absolu.
04:07Et on va détruire l'agriculture française.
04:10Luc Thibault, j'imagine que vous allez suivre, on va revenir sur la mobilisation ces jours-ci.
04:14Oui, vous suivez de près, parce que vous l'évoquez à l'instant, cet accord qui est reporté,
04:22du moins la signature est reportée du fait que la décision de la France, de l'Italie,
04:27mais bon, un fait que la France risque de se retrouver toute seule,
04:30et l'accord en question risque d'être signé rapidement.
04:34Vous en êtes conscient, Luc Thibault, j'imagine ?
04:36C'est un sujet d'inquiétude.
04:37On en est conscient, on en est tous conscients, mais aujourd'hui, on veut que nos gouvernements prennent les choses en main,
04:45imposent des contrôles douaniers, mais vraiment très draconiens,
04:49par rapport à ce qu'on subit, nous, dans nos exploitations.
04:53On a des normes vraiment impressionnantes à respecter,
04:57donc ça serait juste normal que ce qui rentre sur le territoire français
04:59soit à la hauteur de ce que nous, on nous oblige à avoir.
05:04Oui. Que dites-vous de l'injonction au gouvernemental ?
05:09Maude Bréjean, porte-parole, qui est la parole, la voix du gouvernement,
05:12qui explique que le gouvernement ne tolérera plus de nouveaux blocages,
05:16c'était vendredi, le ministre de l'Intérieur qui ajoute,
05:19appelle à la responsabilité, à lever les vacances, ne pas empêcher les départs en vacances.
05:23Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
05:26Vous savez, eux, ils donnent l'injonction de ça,
05:29nous, on donne l'injonction au gouvernement de se bouger,
05:32et d'essayer de nous trouver des solutions.
05:34Aujourd'hui, il n'y a aucune solution de prouver.
05:36On a une ministre d'Agriculture qui, pour moi, est complètement dépassée
05:40et qui n'est pas du tout dans son milieu,
05:42qui ne connaît pas assez bien son sujet.
05:45Et aujourd'hui, on demande même au président de la République,
05:49M. Macron, de se bouger.
05:50Et la crise agricole, il y a bien longtemps qu'elle est en route.
05:55Ce n'est pas d'aujourd'hui.
05:56Sauf qu'il y a deux ans, on a été pris un peu pour des jambons.
06:00Ils nous ont tout promis et on n'a jamais rien eu.
06:03Donc, maintenant, je pense qu'il est temps de regarder un peu et de faire les contres.
06:10Et aujourd'hui, on n'est pas là pour tout casser.
06:14On est là pour expliquer aux gens qu'on a un gros mal-être agricole.
06:18Aujourd'hui, on ne vit plus de notre métier.
06:22On ne sait pas si on va pouvoir transmettre ça à nos enfants,
06:26ce qui est dramatique.
06:28Et aujourd'hui, si vous voulez, on a juste besoin de vivre comme tout le monde,
06:33de notre métier, de pouvoir se payer à la fin du mois,
06:35de pouvoir faire acheter même des cadeaux à nos enfants et tout ça.
06:40Il arrive un moment où on a besoin de vivre,
06:43de pouvoir vivre naturellement, sans être balotté par la bourse mondiale,
06:47sans être balotté par des injonctions par rapport à la dermatose,
06:54d'abattage de troupes au total.
06:56Et encore moins de voir ce qui s'est passé avec envoyer des militaires,
07:02des blindés sur des paysans,
07:05alors qu'on sait que dans les cités, il y a des trafics de drogue
07:08qui ne sont pas maîtrisés.
07:09et que s'ils avaient mis un quart des moyens qu'ils ont mis sur les paysans dans les cités,
07:16il y aura peut-être moins de problèmes de drogue.
07:18Bon, en tout cas, j'entends le message.
07:20Il arrive un moment, on est des agriculteurs,
07:23on n'est pas des casseurs, on n'est pas des voyous,
07:26et on est là juste pour se faire entendre.
07:30Et mobilisation qui va se poursuivre à Reims, Luc Thibault.
07:34Oui.
07:34Ça ne bouge pas, c'est déterminé.
07:36Encore jusqu'à mardi après-midi.
07:40D'accord, très bien.
07:41En tout cas, le message est passé.
07:43Merci à vous, Luc Thibault.
07:44Merci beaucoup.
07:45Merci beaucoup à vous.
07:48Bon courage à tous ceux qui nous entendent en France.
07:52Et il ne faut rien lâcher, il faut qu'on arrive à obtenir des résultats.
07:54Luc Thibault, je rappelle, vice-président de la Coordination Rurale de la Marne,
08:00vous étiez en direct de Reims,
08:03où vous organisez un barrage filtrant et mobilisation,
08:05en tout cas, jusqu'à demain après-midi, au moins.
08:08Nous sommes en ligne à présent avec vous, Quentin.
08:10Bonjour, Quentin.
08:12Bonjour à tous.
08:13Vous êtes, Quentin, vous nous appelez de Vic en Bigorre.
08:16Voilà, c'est ça.
08:18Alors, vous êtes quoi ?
08:21Vous êtes déjà du métier ?
08:23Dites-nous.
08:25Alors, je suis fils de paysan,
08:27mais là, actuellement, je suis en études pour être futur éleveur de Beauvain.
08:32Vous connaissez la musique, de toute façon.
08:33Vous êtes dedans, déjà, j'imagine.
08:35Oui, voilà, c'est ça.
08:37Qu'est-ce que vous dites ?
08:38Alors, vous m'intéressez, Quentin,
08:40parce que ça parle de vous,
08:41ça parle de l'avenir de notre belle agriculture française,
08:45de notre élevage,
08:47avec des normes si exigeantes.
08:50Quel est votre regard là-dessus, Quentin,
08:51sur votre propre avenir ?
08:53Alors, pour notre avenir à tous,
08:55les futurs, c'est-à-dire qu'on a peur.
08:57On ne sait pas si demain,
08:58on pourra faire ce métier ou pas.
09:00Donc, on se pose beaucoup de questions
09:02entre nous, entre profs,
09:04même des éleveurs qui sont déjà installés.
09:08Ça fait très peur de savoir que du jour au lendemain,
09:11on ne peut plus avoir aucun troupeau,
09:13ne plus avoir aucun avenir dans l'agricole.
09:16Alors, ce regard, il est plutôt inquiet.
09:20On est inquiet tous les jours.
09:21On ne sait pas si on va pouvoir le faire.
09:25Oui, ça vous fait réfléchir,
09:27très sincèrement, Quentin,
09:28vous êtes quand même déterminé.
09:30Ce sera votre métier, c'est votre vie,
09:32mais ça sera dur.
09:33Alors, ça, c'est sûr qu'on est tous déterminés.
09:37Si on le fait, c'est une passion avant tout.
09:39Ce n'est pas qu'un simple métier.
09:41Ça va être compliqué.
09:42On y réfléchit quand même.
09:44On a des réflexions entre nous.
09:46Mais ça va être possible.
09:48Et on va y arriver, on va réussir.
09:50On va nous donner les moyens chaque jour pour y arriver.
09:53Très beau métier, en tout cas, de celui d'agriculteur, d'éleveur.
09:58Quentin, bon, courage, courage à vous.
10:00Merci beaucoup.
10:01Et puis, nous verrons bien ce qui va se passer dans les jours,
10:04peut-être, semaine qui vienne.
10:06Merci, Quentin.
10:07Merci, bonne journée.
10:08Et bonne chance.
10:09Et bonne chance pour l'avenir,
10:11puisque vous êtes fils de paysan
10:13et vous êtes aussi élève dans les écoles
10:16pour apprendre ou mieux apprendre ce métier,
10:19ce magnifique métier qui consiste à cultiver, à élever.
10:23C'est quand même quelque chose de nourrir la terre,
10:26nourrir ses habitants.
10:27C'est quand même la principale priorité sur cette terre.
10:32Allez, d'autres témoignages à venir.
10:34Nous serons en direct dans un court instant
10:37avec deux représentants successivement
10:39de la FNSEA et de la Confédération Paysanne.
10:44A tout de suite pour la suite.
10:46Il est 9h44 de La Vérité en Face sur Sud Radio.
10:50Le Grand Matin Sud Radio, La Vérité en Face,
10:53Jean-François Aquili.
10:54La crise agricole, la suite de notre édition spéciale
10:58de La Vérité en Face.
11:00Et nous sommes en ligne avec vous.
11:02Bonjour, Johan Barbe.
11:04Oui, bonjour.
11:05Bonjour, vous êtes Johan Barbe.
11:07Bienvenue, porte-parole de la FNSEA.
11:10Et vous présidez la Fédération Nationale des Producteurs de lait.
11:15Johan Barbe, il y a une situation de blocage ce matin,
11:19en ce début de semaine,
11:21avec une injonction du gouvernement à lever les barrages.
11:24Que dites-vous vous-même du côté de la FNSEA ?
11:27Alors, je voulais aussi dire que je suis moi-même éleveur
11:30dans le département des Vosges.
11:31Mais rappeler qu'à la FNSEA, effectivement,
11:34on a une prise de conscience que l'ensemble des éleveurs
11:36et agriculteurs, s'ils en ont besoin,
11:39il faut qu'ils fassent cette trêve de Noël,
11:40parce que c'est important de se retrouver en famille.
11:43Mais rappeler aussi que la pression, elle est telle dans certains territoires
11:45que malheureusement, la trêve, elle ne sera pas la même partout.
11:49Et nous avons encore d'énormes problématiques,
11:51notamment avec des DDT et préfectures,
11:54qui n'ont pas versé les aides PAC à certains agriculteurs.
11:57Et il nous faut, si on veut un peu de sérénité pendant ces fêtes,
12:00un minima, que ces agriculteurs puissent avoir la trésorerie nécessaire
12:04pour passer la fin de l'année un peu plus sereinement.
12:07Et c'est pour ça que les blocages perdurent dans certains territoires.
12:11Et après, on a aussi des problématiques sur l'ensemble du territoire
12:14par rapport à d'autres sujets.
12:15Et je vais parler, bien sûr, d'Emma-CF,
12:19cette nouvelle taxe aux frontières qui va encore peser sur les structures
12:23et peser sur l'agriculture française dès l'année prochaine.
12:25Oui, vous nous dites que c'est une crise à géométrie variable
12:29selon les territoires et selon les retards également de paiement.
12:33Yohann Barbe, vous êtes éleveur dans les Vosges de quel côté, vous-même ?
12:38Je suis plus sur la partie pleine du département des Vosges,
12:41mais quasiment toute l'exploitation en herbe,
12:44avec des vaches laitières et quelques vaches à l'étente.
12:47Dites-nous, pour nous éclairer,
12:49pourquoi il y a cette espèce de différenciation qui est faite
12:53entre la FNSA d'un côté, qui est perçue comme plutôt, on va dire,
12:57en dialogue avec le gouvernement,
13:00et les autres, on va dire, les autres syndicats agricoles
13:05qui sont beaucoup plus remontés, qui sont assez critiques avec vous-même.
13:09Est-ce que vous tenez un discours différent au fond ?
13:13Je ne sais pas si le discours est différent au fond,
13:16parce qu'on défend tous les agriculteurs.
13:18Après, c'est peut-être la méthode qui diffère.
13:20À la FNSA, on a toujours aimé être un syndicat de propositions,
13:24et donc quand vous faites des propositions,
13:26forcément, il faut se faire entendre.
13:28Et pour se faire entendre, il faut parler avec les dirigeants,
13:30il faut parler avec le gouvernement qui est en place.
13:33Je rappelle qu'à la FNSA, on discute avec tous les secteurs politiques,
13:36et on ne fait pas de différence.
13:38Mais après, si on veut encore avoir un minimum confiance
13:41en nos hommes politiques qui sont élus et qui nous représentent,
13:44il faut quand même discuter avec eux.
13:45Malheureusement, aujourd'hui, on sent que la parole politique
13:48est complètement discréditée et plus écoutée.
13:52Et au fil du temps, j'ai l'impression qu'ils n'arrivent pas
13:54à relever la pente, nos politiques,
13:56puisque les annonces, par exemple, d'un budget de l'État
14:00qui n'est toujours pas voté,
14:02et dont nous, l'agriculture, on était vraiment en attente.
14:05Je rappelle que la FNSA avait fait énormément d'amendements
14:07qui ont été plutôt acceptés,
14:08mais qui ne sont malheureusement maintenant pas votés,
14:10donc qui ne sont pas applicables.
14:11Et je pense, par exemple, à les indemnisations
14:15sur l'abattage des troupeaux pour la DNC,
14:18qui devaient être défiscalisés fiscalement et socialement,
14:21et qui ne le seront pas.
14:23Alors, c'est bien de dire que l'État s'engage
14:25à indemniser les éleveurs, c'est super,
14:27mais quand vous rentrez de l'argent sur une exploitation,
14:29à minima, vous êtes fiscalisés à 44%.
14:32Si c'est pour redonner 44% de l'aide,
14:34ce n'est pas la peine.
14:35Et comme là, nous rentrons en loi spéciale,
14:36cette histoire fait partie malheureusement pour durer.
14:40Mais tout à l'heure, c'était un responsable syndical,
14:43vice-président des Ultras de la 64,
14:45Bertrand Lou, au micro de Christine Bouillaud,
14:48qui nous expliquait qu'il réclamait une rencontre
14:51avec le Premier ministre Sébastien Lecornu,
14:54Yohann Barbe.
14:55Il n'y a pas une rencontre prévue, début janvier ?
14:59Alors, on a rencontré le Premier ministre vendredi,
15:02au-dessus des actions sur Bruxelles et tout ça.
15:06Malheureusement, la lettre d'engagement qu'il a faite à la FNSA
15:08n'est pas à la hauteur de nos attentes.
15:10Et donc, nous lui avons répondu avec une lettre, nous,
15:13pas d'engagement, mais de besoin pour l'agriculture
15:15dès le 1er janvier.
15:17Et il nous a promis de recevoir à nouveau les syndicats
15:19vers le 10 janvier.
15:22Dites-moi, quand la ministre Annie Gennevard,
15:25sur Sud Radio, la semaine dernière,
15:27lance ou annonce ce comité scientifique,
15:31que répondez-vous à ça, vous, Yohann Barbe ?
15:33Est-ce qu'il n'aurait peut-être pas fallu tout de suite,
15:36peut-être, peut-être, je pose la question,
15:38mettre en place des dispositifs pour tester,
15:42non pas l'abattage massif des troupeaux touchés par la maladie,
15:45la DNC, mais peut-être tester l'idée d'isoler les bêtes malades
15:50et attendre peut-être, je ne sais pas, 15 jours, 3 semaines,
15:53voir si les autres sont contaminés.
15:54C'était une piste qu'il aurait fallu explorer à vos yeux ou pas ?
15:57Alors, tout doit être exploré.
16:00Alors après, je rappelle quand même que dans les Savoies,
16:03on a agi très vite,
16:04et finalement, on s'est vite rendu compte que la maladie ralentissait.
16:08Et donc, c'est sûrement pour ça que le gouvernement
16:10n'a pas agi plus durablement sur cette maladie.
16:12On pensait qu'elle allait quitter le territoire assez vite.
16:15Et malheureusement, par des déplacements d'animaux,
16:18je ne veux pas mettre en cause des éleveurs,
16:20parce que ça peut être aussi bien des éleveurs que des marchands de bestiaux.
16:24Mais ce qui est important de rappeler,
16:25c'est qu'on a besoin de recherche, et ça fait des années qu'à la FMSOA,
16:28on dit qu'il n'y a plus de recherche dans le monde agricole.
16:30Et j'entendais tout de suite un jeune qui voudrait s'installer dans l'élevage,
16:34et j'ai vraiment envie qu'il nous rejoigne.
16:36Mais pour ça, il nous faut aussi qu'on rappelle à tout le monde
16:38que le sanitaire, c'est l'affaire de tous,
16:40c'est l'affaire de toutes les filières.
16:41On a nos collègues qui sont touchés par la grippe aviaire.
16:44Malheureusement, ils ne se posent pas la question d'abattage massif,
16:46parce qu'ils n'ont pas le choix pour aller plus vite que la maladie.
16:49Et aujourd'hui, effectivement, dans l'élevage de nos vaches,
16:55on a un autre rapport, mais la réalité, c'est que le sanitaire nous rattrape toujours.
17:00Et malheureusement, la ministre avait mis en place ce qu'on appelle les assises du sanitaire
17:03pour justement trouver des solutions de long terme,
17:06mais elles se sont arrêtées avec la DNC.
17:08Donc moi, je demande à la ministre de tous mes voeux que ça reprenne rapidement,
17:12et que si on veut aller vers des vaccinations plus importantes, il faut le faire.
17:16Si on veut des schémas qui permettent de protéger les troupeaux durablement,
17:20il faut qu'on le fasse.
17:21Et le dernier point sur la recherche, c'est aussi rechercher
17:23les analyses de sang qui sont plus performantes
17:26pour qu'on puisse détecter les animaux malades.
17:29C'est ça le problème de cette maladie, c'est qu'aujourd'hui,
17:31on est toujours incapable de détecter réellement les animaux malades.
17:35Rechercher, anticiper.
17:36Merci à vous, Johan Barbe, je rappelle, un porte-parole de la FNSEA
17:41et que vous présidez la Fédération nationale des producteurs de lait.
17:44Vous êtes vous-même éleveur.
17:46Vous nous avez dit merci, Johan Barbe, pour ce regard et ses précisions.
17:53Et à présent, nous sommes en ligne avec Stéphane Gallet.
17:57Bonjour.
17:59Bonjour.
18:00Vous êtes vous-même porte-parole de la Confédération paysanne.
18:05Et vous êtes en Ile-et-Vilaine, Stéphane Gallet.
18:08Vous élevez des vaches bretonnes pinoires.
18:12À quel endroit ? À la Boussac, me dit-on.
18:14Oui, à côté d'Auble-de-Bretagne, pas très loin du Mont-Saint-Michel.
18:18Ah oui, oui, très très belle région, d'ailleurs, au passage, Stéphane Gallet.
18:22Dites-moi, vous venez d'entendre le porte-parole de la FNSEA, Johan Barbe.
18:28Vous avez un regard qui est à peu près proche ou pas sur la gestion de la crise ?
18:35Sur la gestion de la crise, non, pas du tout.
18:37Nous, on défend depuis le début la vaccination élargie et puis la sortie de l'abattage total.
18:44J'aimerais rappeler, alors, je sais que sur les médias, on a toujours l'impression qu'il y a une guéguerre syndicale.
18:50Mais il faut dire que le paysage syndical agricole, il est très particulier.
18:55Et ce n'est pas du tout le paysage syndical ouvrier.
18:58En fait, il y a des vrais conflits d'intérêts.
19:01Et on est vraiment sur des conflits d'intérêts qui font presque une lutte des classes, en fait.
19:07Entre nous, c'est aussi ça que révèle la crise.
19:10Et du coup, moi, je voudrais quand même dire, j'ai entendu des choses qui me font un peu bondir.
19:13Parce que Johan Barbe appelle à lever les blocages, mais la FNSEA n'est pas sur aucun blocage.
19:19Depuis le début, en fait, seule la Confédération paysanne et la coordination rurale sont mobilisées pour dire leur souffrance,
19:27la colère des paysans et des paysannes dans les territoires.
19:29La FNSEA n'est pas sur les blocages.
19:31Donc, c'est un peu étrange qu'ils appellent à lever les blocages.
19:34Et puis, autre chose, parce que vraiment, c'est important.
19:37Ce n'est pas une guéguerre syndicale.
19:38C'est vraiment au cœur du sujet, ces conflits d'intérêts, ces rapports-là.
19:44J'entends dire qu'il est pour le sanitaire, mais Johan Barbe, sur les plateaux télé, dit être pour la vaccination.
19:51Et dans les couloirs du ministère, la FNPL, la Fédération nationale pour le lait qui préside, lui,
20:00ils ont bataillé contre l'élargissement de la vaccination.
20:03Donc, c'est un vrai problème, ce double discours de la FNSEA.
20:06On en a un peu marre de ça, en fait, parce que ça rappelle toute la problématique de la gouvernance de l'agriculture
20:11qui est au cœur du sujet.
20:13Quel cœur du sujet ? Avec cet aspect très luxe des classes, vous signalez, Stéphane Gallet.
20:18Dernier, tout dernier mot avec vous.
20:19La mobilisation, quelle sera-t-elle ? Vous restez déterminé ?
20:25On reste déterminé parce qu'on n'a pas obtenu de réponse avec le courrier du Premier ministre.
20:31Il y a eu quelques ouvertures.
20:32Il y a eu un peu d'écoute.
20:35Mais en tout cas, nous, la revendication principale, c'est celle qu'a mis le feu aux poudres, en fait.
20:40C'est de dire, on veut la sortie de l'abattage total.
20:43Ça fait six mois qu'on réclame ça.
20:45C'est ce qui a provoqué la colère.
20:47Et c'est l'attente des éleveurs et des éleveuses.
20:49Et il n'y a pas une intention politique pour aller vers ça.
20:52Il y a eu des intentions politiques pour aller vers autre chose.
20:55Vous ne sentez pas le déclic politique là-dessus ? Vous ne le sentez pas ?
20:57On attendait un pas fort, vraiment un engagement politique de nous dire, on va chercher à sortir de cette stratégie sanitaire qui est inhumaine et qui est hors contexte.
21:08Et puis, j'aimerais dire, à contre-temps de l'histoire par rapport au rapport à l'animal qu'on peut avoir.
21:12Et par rapport aux nécessités en termes de maintien de l'agriculture, de l'élevage et des questions de souveraineté alimentaire.
21:20Enfin, tous les sujets auxquels font face les paysans, les paysannes.
21:24Merci à vous, en tous les cas, Stéphane Gallet.
21:26La mobilisation continue, j'ai bien compris, un porte-parole de la Confédération Paysanne.
21:30Vous êtes éleveur de vaches bretonnes, Pinoir, à la Boussac.
21:34C'est en Ile-et-Vilaine, très belle région également.
21:37Merci à vous et bonjour et bienvenue, Valérie Expert.
21:40Bonjour, Jean-François.
21:41Alors, qu'est-ce que vous nous proposez ce matin ?
21:43Écoutez, on va parler de l'épidémie de grippe et cette interview hier du médecin Vargon
21:51qui a dit qu'il faudrait faire payer les non-vaccinés qui viennent à l'hôpital pour se faire soigner.
21:56Sujet polémique s'il en est.
21:58Les urgences, vous l'avez peut-être entendu ce matin avec le chef des urgences de l'hôpital Pompidou,
22:05sont surchargés et donc le vaccin est la seule manière, la seule façon, je sais que je vais en faire réagir,
22:12de se protéger contre la grippe.
22:14On va parler de ce porte-avions qui va être, dont l'annonce du démarrage de la construction a été annoncée par Emmanuel Macron.
22:23Nous devons être forts pour être craints.
22:2510 milliards pour ce porte-avions, qu'en pensez-vous ?
22:27Il arrive dans 13 ans.
22:29Oui, absolument.
22:30On va parler de tout ça avec vous et puis d'autres sujets, des coups de cœur, des coups de gueule.
22:35Si vous essayez de joindre la Poste, le site est en panne ce matin.
22:39Étonnant, non ? A tout de suite.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations