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  • il y a 2 jours
Avec Nicolas Battini, président du mouvement "Mossa Palatina"

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-10-22##

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News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, La Vérité en Face, Jean-François Aquili.
00:05Il est 9h33, La Vérité en Face sur Sud Radio, et nous abordons ce problème ce matin, cette polémique.
00:14La France a-t-elle un souci avec les croix chrétiennes ?
00:18Invité ce matin, Nicolas Batigny. Bonjour à vous Nicolas Batigny.
00:23Jean-François, bonjour.
00:25Bon alors, je signale que vous êtes président du tout nouveau mouvement, très récent mouvement en Corse,
00:31Mossa Palatine, mouvement nationaliste mais autonomiste également, mais très libéral.
00:36On va y venir. Je rappelle que vous allez arriver en studio, mais c'est la réalité de la vie dans la capitale.
00:43Mon cher Nicolas Batigny, vous êtes dans les embouteillages et dans votre taxi.
00:48Arrivez tranquillement, on va échanger avec vous en direct au téléphone,
00:51et puis vous allez miraculeusement finir dans le studio de Sud Radio et nous en sommes ravis ce matin.
00:58Si vous le permettez, Nicolas Batigny, on va planter le décor.
01:01C'est Quasquare, c'est un village de Corse du Sud, 60 habitants à peu près.
01:07Et la justice administrative, qui a été saisie par une habitante, il y a eu une petite querelle locale,
01:12a demandé au maire de retirer cette grande croix chrétienne en bois installée à l'entrée du village.
01:18Et c'est le détail administratif de l'affaire, sur un terrain communal,
01:22ce qui a suscité une vague de mobilisation dans l'île, au nom, Nicolas Batigny, de l'identité corse.
01:30Absolument. Vous savez, les Corses ne sont pas nécessairement disposées à se laisser dépouiller de ce qu'il leur reste d'identité,
01:37ne serait-ce que du point de vue du paysage, par les autorités.
01:40Et au-delà des autorités, par quelques pensées qui, très souvent, pêchent par l'aïcardisme et l'égauchisme excessif.
01:48Et je crois que c'est une position en Corse qui est tout à fait consensuelle et fédératrice,
01:53entre que les Corses, dans la globalité de leurs oppositions, de leurs antagonismes partisans,
01:59sont tout à fait attachées aux croix qui marquent l'entrée et la sortie des villages.
02:04Nous parlons des croix, nous pourrions parler de tout le reste du patrimoine qui constitue l'identité profonde des Corses.
02:12Alors je signale quand même qu'à Mont-Genèvre, c'est dans les Hautes-Alpes, on est loin de la Corse,
02:16le retrait d'une croix installée sans autorisation au sommet d'une montagne,
02:19vous savez, elle a provoqué également un torrent de menaces contre le maire et les agents municipaux.
02:24La commune appelle au calme et dénonce un contexte de violence généralisée.
02:28Nicolas Batigny, restez bien à l'écoute dans votre taxi, arrivez vite à Sud Radio.
02:31Je vais faire réagir nos auditeurs parce que c'est la règle de l'émission La Vérité en Face
02:36qui appelle les auditeurs au 0826 300 300 et nous sommes avec vous, Emmanuel.
02:40Bonjour Emmanuel.
02:42Bonjour Jean-François, merci de me donner la parole.
02:44Je suis enchanté, ravi de vous appeler de suraine.
02:47Ça vous fait réagir cette histoire d'intagréation de croix ?
02:51Oui, ça me fait réagir et j'essaie de garder mon calme pour tout vous dire.
02:56Et en fait, la France n'a pas de problème avec les croix.
02:59C'est une bande de petits textités laïcars qui trouvent très très amusant d'aller titiller les Français sur leur identité profonde,
03:08comme ils le font avec les Corses d'ailleurs.
03:10La France est chrétienne depuis 1800 ans.
03:13Enfin, on pourrait citer Chateaubriand avec le génie du christianisme,
03:17mais ce qui a fait la littérature, la culture, l'histoire, même l'industrie, c'est un esprit chrétien.
03:24Donc c'est tout à fait intolérable, cette espèce de folie de vouloir enlever des croix.
03:30Mais j'aimerais bien que ces petits laïcars excités, là, on les entende au moment du ramadan,
03:35quand il y a dans les banlieues parisiennes des grandes banderoles pour le ramadan avec des symboles « on ne peut plus islamique ».
03:42Ah ben, je ne les ai jamais entendus, là, dites donc.
03:44Vous dites quoi, qu'il y a deux points et deux mesures dans d'autres pays désormais ?
03:47C'est évident et j'aimerais bien qu'on ne finisse pas comme en Angleterre où on menotte une dame qui parle de la Bible dans la rue
03:57pendant que le gars qui est en train de faire la propagande pour le Coran, on lui présente des excuses.
04:04Deux points de mesure, c'est insupportable.
04:07C'est injuste.
04:08Quand c'est injuste, c'est inacceptable.
04:10Et ça fait réagir ce matin.
04:11Merci Emmanuel, vous êtes en direct de Suraine.
04:13Merci à vous, merci à vous.
04:15Nicolas Batigne, qui est dans son taxi, vous nous écoutez toujours.
04:18Il y a un deuxième témoignage, si vous le permettez.
04:21C'est avec vous, Hervé.
04:22Bonjour, Hervé.
04:23Vous êtes vous, Anthony, également, comme Emmanuel, ça vous fait bondir ce matin ?
04:29Bien sûr, je suis scandalisé.
04:31Et c'est bien que la population corse et votre invité réagissent
04:35parce qu'ils montrent le chemin sur ce qu'on doit faire sur le problème de l'identité.
04:40Parce qu'il n'y a aucune raison, si vous voulez, qu'on nous enlève notre identité.
04:43Mais c'est vrai que, moi, je viens de sortir un livre sur les paysans français
04:47que j'ai appelé entre tradition et révolte, vous voyez.
04:50Et donc, c'est vrai que le christianisme, c'est une des traditions
04:54et même le substrat de l'histoire française.
04:56Donc, il n'y a aucune raison, si vous voulez, d'enlever tout, d'enlever toutes les croix.
05:00En fait, tout ça, ces gens-là qui agissent avec la complicité d'une partie des élites,
05:08c'est, en fait, le cheval de droit de l'islamisme.
05:10Parce que, comme disait votre invité il y a trois secondes,
05:15bien évidemment qu'on n'a pas envie d'être remplacé et d'avoir une autre culture
05:20qui nous dicte ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire.
05:22Surtout que si on commence comme ça, on peut tout revoir, je vous le signale.
05:26– Hervé, vous traduisez un stress collectif là-dessus ?
05:30Vous pensez qu'il y a une sorte de guerre de religion qui ne dit pas son nom dans ce pays ?
05:37– Oui, mais c'est tellement évident que…
05:39– Certains disent que le débat est exagéré.
05:42Il en entend tout et son contraire là-dessus.
05:44– Non, mais surtout, moi j'ai entendu, j'ai suivi un peu l'affaire,
05:48j'ai entendu dire qu'il y avait déjà une croix, donc il n'y a aucune raison pour l'enlever.
05:53Il y a des croix, mais vous savez, il y a une partie des élites qui sont plutôt à l'extrême gauche
05:59et qui veulent, vous souvenez-vous, de l'affaire de l'apprentation des Jeux Olympiques,
06:05on a enlevé la croix, on a enlevé la croix des Invalides.
06:09Donc c'est évident que, si vous voulez, il y a des gens qui sont intéressés
06:13à changer une population contre une autre, à changer une culture contre une autre.
06:17Et quand même, en plus, le christianisme, c'est ce qui nous a permis d'avoir la liberté et l'égalité.
06:25Donc c'est absolu, même si tout n'est pas rose, bien évidemment,
06:29mais il n'empêche, si vous voulez, que si on nous enlève ça,
06:32évidemment on va nous enlever notre esprit critique, nos symboles, nos traditions,
06:37nos paysages, nos mots, et même, on peut aller jusque plus loin,
06:41même le français, même la langue française, si vous voulez, bien évidemment.
06:44– En tous les cas, merci à vous Hervé, peut-être, alors vous avez écrit un bouquin,
06:47vous vous avez dit, peut-être vous profitez de nous dire…
06:51– Je viens de publier, juste avant les grandes vacances,
06:54là, sur les paysans français, entre traditions révoltes,
06:57entre les années 1815 et 1975,
07:00et donc j'ai étudié, si vous voulez, une partie des traditions,
07:04alors y compris en Corse, j'en parle, etc.,
07:06j'ai trouvé ces trois-là dans les archives.
07:08Donc je suis de tout Corse, si vous voulez, avec la population Corse
07:12qui va pour conserver sa culture et ses traditions.
07:15– Voilà, c'est dit, merci à vous Hervé, en direct d'Anthony,
07:18Nicolas Batin, nous nous vous retrouvons toujours dans votre taxi,
07:21depuis Orly, dans les embouteilles, ça va, ça avance un petit peu, quand même, Nicolas Batin ?
07:25– Oui, ça avance un petit peu, vous savez, on a trop souvent fait de critiquer
07:29les routes de montagne en Corse, mais j'ai le sentiment que celles de Paris,
07:33elles ne sont pas plus efficaces.
07:34– Elles ne sont pas plus efficaces.
07:36Nicolas Batin, vous venez entendre ces deux témoignages,
07:38ceux d'Emmanuel et d'Hervé, qui, j'imagine, vont dans le sens de ce que vous défendez aujourd'hui.
07:44– Oui, c'est évident, mais vous savez, sans aller dans le questionnement, je dirais, plus religieux,
07:52il est évident que tout cela est sous-tendu par la question.
07:56Mais il s'agit simplement de rappeler une chose, c'est que les croix,
07:59à l'entrée et à la sortie des villages en Corse, comme les chapelles et comme les églises,
08:03ne sont pas tant une question religieuse et culturelle que culturelle,
08:07parce que tout cela appartient au peuple, tout cela appartient au peuple, pas à l'église.
08:11Et je veux dire, ça va bien au-delà de la question de la croyance,
08:14parce que vous avez encore tout un tas de gens, y compris qui viennent d'horizons politiques,
08:17qui ne sont pas particulièrement, je dirais, disposés à promouvoir le christianisme.
08:23Je parle par exemple de secteurs qui sont très très à gauche,
08:25et qui sont tout à fait attachés à quelque chose qui constitue notre paysage.
08:30La croix à la sortie d'un village, ce n'est pas tant une démonstration de foi
08:34que le repère d'un souvenir d'enfance, les promenades avec les vieux qui ne sont plus là,
08:39et puis quelque chose qui structure notre quotidien,
08:42qui structure nos vacances l'été lorsque l'on monte et qu'on est gamin.
08:45Vous voyez, c'est quelque chose de tout à fait viscéral,
08:47qui peut peut-être apparaître comme irrationnel pour des populations
08:51qui sont beaucoup plus urbanisées aujourd'hui,
08:53et pour un certain nombre de gens qui ne se souviennent même pas
08:55où est enterré leur grand-père.
08:56Mais en Corse, dans une société où l'enracinement communautaire et paysan
09:00est encore très très prégnant,
09:02c'est quelque chose qui évidemment apparaît comme un sujet fondamental.
09:05Et c'est d'ailleurs cela qui provoque toutes ces réactions.
09:07C'est vrai Nicolas Batin, ce que vous évoquez,
09:10dans nos villages en Corse, mais pas seulement en Corse,
09:13les personnes les plus athées, les plus laïques athées,
09:17elles se retrouvent quand même à l'église avec les autres,
09:20quand il s'agit de commémorer, de rendre hommage,
09:24quand il y a des obsèques, tout le monde est à l'église dans nos villages.
09:27Il y a des croix partout, il faut le rappeler.
09:29C'est la tradition.
09:30Vous arrivez, je compte sur vous.
09:32Oui, on est là dans trois minutes.
09:33Allez, faites un petit effort, venez en studio et nous poursuivons cet échange avec vous
09:38qui fait réagir.
09:39Vous avez entendu sur l'antenne de Sud Radio, la vérité en face, 0826 300 300, à tout de suite.
09:44Le Grand Matin Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquilie.
09:499h46, sur l'antenne de Sud Radio, nous évoquons cette controverse autour de cette croix
09:56que la justice administrative supprimait à l'entrée du village de Coascoir.
10:01Notre invité est en train d'arriver en studio, Nicolas Batin,
10:03et nous sommes en direct avec vous en attendant Elisabeth.
10:06Bonjour Elisabeth.
10:08Bonjour, bonjour à tous.
10:10Et vous nous appelez de Montauban pendant que M. Batin s'installe à sa place,
10:14mais on l'a longuement entendu déjà au téléphone.
10:16C'est le miracle de la radio, Elisabeth.
10:19Que dites-vous de cette controverse ce matin ?
10:22En fait, je pense que ça m'a inspirée de vous appeler
10:25parce que je trouve qu'il y a tellement de choses qui se passent en ce moment
10:28et que le fait de réagir, c'est vraiment très sain et très bon.
10:31Mais pour moi, c'est bien au-delà d'une croix
10:33et c'est bien au-delà d'une simple religion.
10:36C'est juste que, comme disait votre invité tout à l'heure quand il était dans le taxi,
10:40c'est qu'il y a des objets qui nous relient à notre histoire
10:44et de façon beaucoup plus large au sens de notre propre vie.
10:48Et aujourd'hui, on est en train de vouloir nous couper du sens spirituel
10:52que chacun peut mettre dans sa vie
10:54pour qu'on devienne des bons consommateurs,
10:57des bons moutons qui suivent tout ce qu'on nous dit de faire.
11:01Et qu'à un moment donné, si on laisse faire,
11:04on perd la main sur notre propre vie et notre propre autonomie et liberté.
11:09C'est une forme de déconstruction mentale que vous décrivez là, Elisabeth.
11:16Absolument.
11:17Et c'est bien au-delà de la croix.
11:19Ça dépasse l'aspect religieux.
11:22Il y a un aspect identitaire, tout ça quand même.
11:25Oui, identitaire et de profond de liberté.
11:28C'est-à-dire qu'à un moment donné, si une croix, une église,
11:31même si on n'est pas croyant et même si on n'est pas chrétien,
11:34on peut rentrer, se poser, être dans le silence,
11:37ressortir, avoir eu un temps calme,
11:40d'être devant une croix et penser à son grand-père,
11:42comme disait votre invité,
11:44à se relier à quelque chose qui est d'ordre spirituel.
11:48Et nous manquons beaucoup de spiritualité aujourd'hui dans nos vies.
11:51Merci en tous les cas.
11:51Et ça, c'est un grave problème.
11:52C'est pour ça qu'on parle de santé mentale.
11:54Ah oui, tout est lié.
11:56C'est très important ce que vous soulignez.
11:58Merci Elisabeth, très important ce que vous soulignez ce matin.
12:02Et notre invité, justement, il est là en chair et en os.
12:04Il va vous répondre bonjour et re-bonjour à vous Nicolas Batigne.
12:08Merci d'être en présence en studio.
12:10Mais vous avez pu vous exprimer déjà largement depuis votre taxi qui a été efficace.
12:14On le salue au passage.
12:15Nicolas Batigne, important ce qui vient d'être dit.
12:19Ça dépasse la petite polémique locale de Quasquare,
12:23qui est un joli village.
12:23Bon, il y a 60 habitants, peu importe.
12:25Au départ, il y a une bisbille locale.
12:27On ne va pas revenir là-dessus.
12:28Ça n'a pas beaucoup d'intérêt.
12:30C'est ce que traduit cette controverse qui compte aujourd'hui.
12:34Oui, c'est évident.
12:34C'est quelque chose de tout à fait profond.
12:36Encore une fois, on le disait.
12:38Et puis plusieurs auditeurs ont pu le dire aussi,
12:40et abonder en sens.
12:41On est bien au-delà de la question culturelle.
12:43On est sur une question profondément culturelle.
12:45Et donc, la conscience aussi de cette culture
12:47qui s'appelle l'identité.
12:49Vous savez, moi, j'avais un grand-père,
12:51un de mes deux grands-pères,
12:53Marc Aurel Batigne,
12:53qui était d'ancien de la coloniale,
12:55donc dans mon village de Bouchetane,
12:56ou dans le centre-corse,
12:57et qui était de cette gauche,
13:00ce centre-gauche corse de l'époque,
13:02du PRG,
13:02qui a régné sur toute...
13:04Partie radicale de gauche,
13:05qui a régné sur la Haute-Corse.
13:06Bien sûr, un des proches de Tsoukare,
13:08le grand-père à l'époque,
13:10et qui ne manquait jamais une messe au village,
13:13une procession,
13:14à tel point qu'un jour,
13:15il s'était attiré la bienveillance,
13:17publique du prêtre de la paroisse,
13:19qui en avait fait l'éloge,
13:21disant que Marc Aurel est un croyant fidèle,
13:24un bon chrétien, etc.
13:25Et mon grand-père l'avait repris en public
13:26en lui disant que,
13:27non, je suis profondément pratiquant,
13:29mais pas du tout croyant.
13:30Oui, l'idée d'être précisé.
13:32C'est quelque chose qui est très représentatif
13:34aussi d'une bonne partie de la Corse,
13:35et qui explique aussi,
13:36peut-être paradoxalement,
13:37l'attachement qu'ont les Corses
13:39aux croix, aux églises, aux chapelles,
13:40ça constitue leur quotidien.
13:41Mais j'aimerais souligner une chose
13:43concernant le tribunal administratif.
13:45C'est quand même incroyable que
13:46la même institution qui, l'année dernière,
13:48a cassé un arrêté municipal
13:50sur la commune de Lecchi,
13:51qui interdisait le port du Burkini,
13:54dans le même temps,
13:55cette année,
13:56somme la commune de retirer la croix
13:59à l'entrée du village.
14:00Vous y voyez un parti pris ?
14:01Écoutez, je ne pense pas que
14:03ce soit un secret de polichinelle
14:05d'évoquer la tendance
14:07particulièrement à gauche
14:09des milieux de la magistrature.
14:11Vous dénoncez, vous, ça ?
14:12Franchement, quand on en est
14:14à un tel point
14:15de provocation dans les décisions,
14:19où on accepte le Burkini
14:20et on refuse la croix
14:22à l'entrée du village,
14:23excusez-moi la trivialité,
14:24mais c'est quand même
14:25se foutre un peu de la gueule du monde.
14:26Et ça se passe en Corse, hein ?
14:27Et ça se passe en Corse.
14:29Ça se passe peut-être ailleurs.
14:30Mais le fait est qu'en Corse,
14:32cela provoque des réactions
14:33particulièrement vives
14:34et il faut en être heureux.
14:35Alors, vous êtes le jeune leader
14:36d'un jeune parti,
14:37un Mossa Palatine,
14:38qui est un peu un ovni,
14:40mais quelque chose
14:41qui se transforme,
14:42c'est-à-dire que vous êtes nationaliste.
14:43D'ailleurs, vous avez payé
14:45de votre personne,
14:46on peut le dire,
14:46vous avez un parcours particulier,
14:49vous avez même fait
14:49de la détention
14:50pour l'engagement politique.
14:52Bien sûr.
14:53Et vous n'êtes pas
14:54un parti indépendantiste,
14:57vous êtes autonomiste.
14:58Comment est-ce que
14:59vous vous définissez ?
14:59Écoutez, nous sommes...
15:00C'est important de le préciser,
15:01parce que je vous fais une question
15:02là-derrière,
15:03par rapport à ce qui se passe,
15:04à quoi se croire.
15:04Bien sûr.
15:05Nous sommes des nationalistes corse,
15:07c'est-à-dire que nous considérons
15:08qu'il existe un peuple corse
15:09qui peut, en effet,
15:11à un certain nombre d'aspects
15:13qui le caractérisent,
15:14être différencié
15:15du reste
15:16de la population française,
15:18mais tout en étant
15:19nous-mêmes autonomistes,
15:20c'est-à-dire que nous souhaitons
15:21garder notre nationalité française,
15:23nous souhaitons que la Corse
15:23reste sous administration
15:25et sous gouvernance française,
15:27mais nous souhaitons
15:27que cette France
15:28nous garantisse
15:29la défense
15:29de notre identité,
15:30de notre existence.
15:31Avec des spécificités.
15:32Absolument,
15:32des spécificités aussi.
15:33C'est quelque chose
15:34qui est tout à fait banal
15:34dans la plupart des nations
15:35d'Europe occidentale.
15:37C'est le cas par eu
15:37au Royaume-Uni,
15:38c'est le cas en Italie,
15:39vous avez un certain nombre
15:39d'autonomies,
15:40comme le Frioul,
15:41la Sardaigne, etc.
15:43Mais cela, en effet,
15:44nous différencie profondément
15:45de la ligne indépendantiste
15:47qui souhaite la séparation.
15:49Avec la nouveauté,
15:51Nicolas Batin,
15:51une espèce d'alliance
15:52que vous créez
15:52avec le Rassemblement National
15:54et l'UDR d'Éric Ciotti,
15:56c'est quand même inédit.
15:57Le FN n'était pas
15:58le bienvenu avant en Corse.
15:59Vous souvenez-vous
16:00Jean-Marie Le Pen
16:00qui est remis dans l'avion
16:01sur le tarmac à Ajaccio
16:03quand il a dit
16:04« je m'en souviendrai ».
16:05Le FN qui fait
16:07des bons,
16:07des fabuleux scores
16:08avec Marine Le Pen
16:09aux élections nationales
16:11présidentielles,
16:11mais qui dans les élections locales
16:13est archi battue
16:14par les nationalistes.
16:14Là, c'est en train
16:16de se transformer.
16:17Oui, mais vous savez,
16:18la base,
16:18je vais vous l'expliquer,
16:19c'est très simple.
16:20La base du Rassemblement National
16:21en Corse
16:21sont des Corses
16:22comme les autres.
16:23Et ils ressentent
16:24la même chose
16:24que les autres Corses.
16:25Et nous avons la chance
16:26d'avoir un responsable
16:27du Rassemblement National en Corse
16:28qui s'appelle François Filoni
16:29qui est mon ami
16:30et que je salue
16:31et qui a compris
16:32la nécessité absolue
16:33d'insérer une dose
16:34très forte de corsisme
16:35dans le corpus programmatique
16:36du Rassemblement National.
16:37Dès lors qu'on nous dit
16:38à nous, nationalistes,
16:40qu'on est d'accord
16:41sur les questions migratoires,
16:42on est d'accord
16:42sur la défense
16:43des petits entrepreneurs,
16:44on est d'accord
16:45sur la défense
16:45des classes populaires,
16:46on est d'accord
16:47sur la maîtrise
16:47des frontières
16:48et qu'en plus de ça,
16:49en effet,
16:50même si l'on a
16:51des accords sémantiques
16:52sur la question
16:53du peuple corse ou non
16:54mais qu'on est d'accord
16:55pour promouvoir
16:55des politiques
16:56très offensives d'État
16:57en faveur de la promotion
16:58et de la défense
16:59de l'identité
17:00et de la culture corse,
17:01eh bien, ma foi,
17:02nous avons toutes les possibilités
17:03de convergence devant nous
17:04et c'est ce que nous avons réalisé
17:05d'ailleurs
17:06à l'ombre de la croix de Kouaskara
17:07qui représente précisément
17:09tout ce qui nous rassemble
17:11en Corse
17:11des nationalistes de droite
17:13que je représente
17:14jusqu'à des partisans,
17:16des électeurs
17:17du Rassemblement National
17:18ou des membres
17:18de la droite plus classique.
17:20Et tout ça va se traduire
17:20dans les élections municipales
17:22qui arrivent.
17:22Là-dessus, Nicolas Batigny,
17:26revenons à Kouaskara
17:27et cette croix
17:27en bois érigée
17:28sur un terrain,
17:30une parcelle communale,
17:32c'est la bagarre administrative.
17:35Il faut dépasser
17:35cette question
17:36qui est au fond très locale.
17:38Ce sont des jeunes
17:39qui se sont mobilisés
17:40corse
17:41et pas des anciens.
17:42C'est ce qui est surprenant
17:43dans cette histoire.
17:43On pensait que ça allait
17:45générer une mobilisation
17:46des vieux corses.
17:48Moi, je vois dans mon village
17:49il n'y a plus que des anciens
17:50désormais.
17:51Là, ce sont des jeunes.
17:52Bien sûr.
17:53Je pense que la frange
17:55la plus identitaire en Corse,
17:56mais comme finalement
17:57dans le reste de l'Occident
17:59ou de l'Europe occidentale,
18:00ce sont les jeunes.
18:01Pourquoi ?
18:01Parce que nous sommes,
18:03je parle en tant que jeune,
18:04j'ai 32 ans,
18:05pour la précision
18:06pour nos auditeurs.
18:07J'ai 32 ans
18:08et je viens d'une génération
18:09où globalement,
18:10on s'est quasiment habitué
18:12à vivre en état de minorité
18:13ou en tout cas
18:14de majorité précaire,
18:15en voie de minorisation.
18:17C'est-à-dire que...
18:18Alors,
18:19on peut même considérer
18:19être une minorité
18:20dans la minorité.
18:21Je prends un exemple.
18:22Je suis corsophone.
18:23Je suis corsophone,
18:24mes enfants ont des noms corses,
18:25je leur parle corse, etc.
18:26Ils ont deux langues,
18:27j'ai deux langues,
18:28le français et le corse,
18:29auxquels nous sommes
18:30pariement attachés.
18:31Mais l'état de corsophonie
18:33est en recul permanent
18:35dans toute la Corse.
18:36Ah oui, ça recule.
18:37Malgré l'enseignement bilingue,
18:39ça recule.
18:40Oui, ça recule.
18:41Parce qu'il y a
18:42une mécanique démographique
18:43derrière tout ça.
18:43Vous avez 4000 personnes
18:45qui entrent tous les ans.
18:45Oui, avec un taux
18:46de reproduction très bas.
18:49Vous savez,
18:49on en est en Corse,
18:50c'est un taux
18:51d'1,2 enfants par femme.
18:52En comptant la totalité
18:53de la population,
18:54on a une immigration,
18:55contrairement à ce qui est dit,
18:57qui n'est pas exclusivement
18:58continentale.
18:59Loin s'en faut,
19:00qui est très importante.
19:01Une immigration extra-européenne
19:02qui se concentre essentiellement
19:03dans les zones périurbaines
19:04et dans la plaine orientale.
19:06Bon, je pense que la Corse
19:08n'est pas en reste
19:08des grands phénomènes démographiques.
19:09Par conséquent,
19:10elle est agitée
19:11par les mêmes volontés
19:12de sursaut identitaire
19:14à ceci près
19:14qu'il y a déjà
19:16un substrat ethnoculturel
19:18et identitaire
19:18très très très puissant
19:19en Corse
19:20comparé au reste de la France.
19:22Vous regrettez
19:22cette immigration
19:23qui est le phénomène
19:24de mondialisation.
19:25C'est partout.
19:26Oui, c'est partout.
19:26Vous savez,
19:27en tout cas,
19:28j'en prends acte
19:28et je pense que
19:29ce sera le grand sujet
19:30de notre temps.
19:31D'où notre rapprochement
19:32en effet,
19:33avec un certain nombre
19:34d'acteurs des droites
19:35françaises en général
19:37parce que nous convergeons
19:38sur ce constat-là.
19:39Il est évident
19:40que les grandes politiques
19:41qui devront guider
19:42l'intérêt général
19:43dans les années qui viennent
19:43devront se fixer
19:45sur l'absolue nécessité
19:46précisément
19:47d'empêcher
19:48la minorisation
19:49des populations historiques
19:50tout en effet
19:51en aménageant
19:52des zones d'intégration
19:53pour des gens
19:54qui ne sont pas issus
19:55des peuples historiques
19:56d'Europe
19:57mais qui ont vocation
19:58à s'y intégrer.
19:58Mais encore une fois,
19:59je finirai mon propos
20:00par cet adage
20:02qui résume tout.
20:03Le poison,
20:04on n'est pas dans la chose,
20:05il est dans la dose.
20:06Il est dans la dose.
20:07Débat culturel,
20:09pas seulement cultuel
20:10et débat identitaire.
20:13C'est ce que vous nous dites
20:13ce matin.
20:14Nicolas Batin,
20:15leader du parti
20:16Mossap Aladine,
20:17merci d'être intervenu
20:19ce matin
20:19et du taxi
20:20et en direct
20:21dans ce studio.
20:23Merci.
20:23Merci pour votre invitation
20:24et votre patience.
20:25Allez,
20:25non, non,
20:26il n'y a aucune patience.
20:26C'est un bonheur de vous avoir.
20:28Bonjour à vous Valérie Expert.
20:29Bonjour Jean-François Aquili.
20:30Mettez-vous d'accord ce matin ?
20:32Oui,
20:32on va essayer de se mettre
20:33d'accord autour de plusieurs
20:35sujets d'actualité.
20:36On va revenir sur l'intervention
20:37d'Emmanuel Macron hier
20:39qui sème le trouble
20:40à propos de la réforme
20:41des retraites.
20:42Suspension,
20:43décalage,
20:44pourquoi s'exprime-t-il
20:45de la sorte ?
20:46En plus à l'étranger,
20:480826 300 300.
20:50Et puis cette étude,
20:52vous l'avez peut-être lue
20:52dans Le Parisien ce matin,
20:533 Français sur 4
20:54pensent que c'était mieux avant.
20:56Vous en pensez quoi ?
20:57C'était mieux avant ?
20:58Non,
20:59je pense qu'il faut s'adapter
20:59au monde qui bouge.
21:00Oui,
21:01une petite nostalgie quand même
21:02chez les Français.
21:03Je ne vous cache pas
21:04que je mets bien
21:04ce qui se passait avant quand même.
21:05Et puis Nicolas Sarkozy en prison,
21:08deux policiers assurent
21:08sa surveillance
21:09et dans le même temps
21:10un sondage Harris Interactive
21:11nous dit que les Français
21:12considèrent que c'est un citoyen
21:15comme un autre.
21:15Pourtant,
21:16pourtant,
21:16il y a un certain nombre
21:17de choses qui ne sont pas
21:19habituels.
21:20Voilà tout cela
21:20avec vous dans un instant.
21:22Et bonne émission Valérie.
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