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  • il y a 2 semaines
Avec Aziz Senni, auteur de "Made in Banlieue" (Editions Michel Lafont) et entrepreneur de Mantes-la-Jolie (Yvelines)

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-11-26##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:05La banlieue est-elle un vrai problème ou une solution pour la France à 4 mois des élections municipales ?
00:14Nous sommes aussi à un an et demi de la présidentielle.
00:17De nombreux responsables politiques de tous bords, je cite Eric Coquerel, Cériel Châtelain, Boris Vallaud, Gérald Darmanin, Jean-Noël Barraud, Jean-Philippe Tanguy, Dominique de Villepin,
00:27participeront au Forum économique des banlieues qui se tient demain et vendredi à Paris.
00:34Bonjour à vous et bienvenue Aziz Séni.
00:37Bonjour.
00:37Vous êtes entrepreneur, investisseur, vous présidez l'association Quartier d'Affaires qui a été montée en 2023 de mémoire
00:45et vous avez fondé ce Forum économique des banlieues.
00:49Vous signez chez Michel Laffont un ouvrage, votre nouveau livre, très intéressant, intitulé Made in banlieue.
00:57Un trésor de 150 milliards à exploiter.
01:03D'abord un mot sur ce Forum économique qui se tient demain et vendredi.
01:09Quelle est l'idée ? C'est de faire changer le regard sur les banlieues ?
01:14Écoutez, ces dernières années, on a regardé nos banlieues à travers le prisme de la sécurité, de l'action sociale, de l'urbanisme.
01:21Jamais au grand jamais à travers le prisme du levier économique, de la croissance économique.
01:25Et donc ce Forum, il a pour but de s'inscrire dans le calendrier économique français.
01:30On a un moment dans le calendrier pour parler économie rurale avec le salon de l'agriculture.
01:35Il y a maintenant un Forum pour parler économie et banlieue.
01:38Je vais vous opposer quand même des données qui sont constants.
01:42Ce narcotrafic qui génère entre 6 et 7 milliards d'euros clandestins dans ce pays.
01:49C'est une estimation basse, souvent implantée dans les banlieues en question.
01:54Les 23% de taux de chômage, les 42% de taux de pauvreté.
02:00Vous prenez d'ailleurs dans les quartiers nord de Marseille, nous ne sommes presque plus en République française.
02:05Je parle d'une niveau sociale qui n'est plus respectée, une rupture sociale dans certains grands quartiers, grandes cités.
02:12Aziz Séni, votre ambition est claire, c'est de changer l'image des banlieues.
02:17C'est très contre-intuitif ce que vous menez comme combat.
02:20Très contre-intuitif.
02:21C'est plus que de changer.
02:22C'est ce qu'on dit avec Emmanuel Macron, échouce France.
02:25Quand tout va mal, hop, vous avez échouce France, tout va bien, c'est formidable.
02:29La tech, les gens ne comprennent pas en réalité.
02:31Si je vous dis aujourd'hui que la croissance mondiale est tirée par les pays émergents,
02:35vous allez me dire, rien de neuf, tout le monde s'accorde à le dire, d'accord.
02:38Eh bien la croissance française, elle va être tirée par ces banlieues.
02:41Pourquoi ? Parce que c'est le premier réservoir de jeunesse de ce pays,
02:44parce que nous avons 300 millions de mètres carrés de réserves foncières disponibles,
02:48parce qu'aujourd'hui, quand on dit qu'on a 18% de taux de chômage,
02:52c'est aussi le premier vivier de compétences du pays.
02:55Donc on a plusieurs façons de regarder nos banlieues.
02:57Soit par le narcotrafic, comme vous le disiez.
02:59Qui est une réalité.
03:00Qui est une réalité, mais la réalité, poussons-la jusqu'au bout,
03:03la réalité c'est que 90% des consommateurs de drogue n'habitent pas ces quartiers.
03:10C'est d'abord un sujet de société et pas un sujet de quartier, la drogue.
03:14On veut en faire un sujet de quartier, parce que c'est vrai,
03:17beaucoup de trafic s'y font, mais les consommateurs n'habitent pas dans ces quartiers.
03:21L'argent de ce trafic ne reste pas dans les quartiers, ça se verrait.
03:26L'argent, ces 7-8 milliards du narcotrafic ne reste pas.
03:30Où vont-ils ? C'est la question qu'on peut se poser.
03:32Donc le sujet du narcotrafic, on le met sur le dos des quartiers,
03:35parce que le commerce s'y fait, mais la réalité c'est surtout une question de clientèle,
03:40et de ces clients qui n'habitent pas ces quartiers, qui consomment et qui nourrissent le sang.
03:44Parce qu'il s'agit d'un commerce de sang.
03:46Donc moi, je ne suis pas un spécialiste du narcotrafic, de la sécurité.
03:49Vous savez ce qu'on dit, Aziz Seigny, on dit que ce sont des...
03:52Je ne vais pas tomber dans les clichés, mais il y a des réalités,
03:55il y a tous les jours des drames qui se produisent,
03:57il y a ce qu'on appelait des zones de non-droit,
04:00c'est-à-dire des quartiers où la police n'entre plus.
04:02C'est réel quand même.
04:04Je vais vous raconter une anecdote, une rencontre avec un investisseur chinois,
04:09à qui je disais, mais vous savez, en France, on a une problématique,
04:12c'est l'image des banlieues.
04:14Vous savez ce qu'il m'a répondu, cet investisseur chinois ?
04:17Il m'a dit, vous savez, M. Seigny, j'investis dans des territoires à travers le monde
04:21où il n'y a ni eau, ni électricité, ni droit.
04:24Vous savez ce que ça veut dire ?
04:25Ça veut dire que pour lui, les quartiers nord de Marseille, c'est le pays des bisounours.
04:29Si les investisseurs français ne se saisissent pas de ce gâteau,
04:33parce que là, moi, je suis venu vous parler business,
04:35je suis venu vous parler économie, je suis venu vous parler croissance,
04:39je suis venu vous parler, alors qu'on a un pays qui cherche des relais de croissance.
04:43Vous parlez de cette banlieue qu'on a constamment ignorée
04:46dans tous les plans stratégiques en matière d'économie.
04:49Si les Français, les investisseurs français ne se saisissent pas de ce gâteau,
04:54ce seront des étrangers qui le feront.
04:56Qui le feront, qui viendront investir dans les banlieues françaises ?
04:590826 300 300.
05:01Vous nous appelez, si vous souhaitez témoigner dans cette émission,
05:03l'antenne est ouverte, dessus de la radio, sur ce thème de la banlieue,
05:09contre-intuitif, vous me permettez, Aziz Sely, parce que...
05:12C'est aussi contre-intuitif que de dire on va investir au Bangladesh ou en Inde ou en Malaisie
05:16et de dire que ça fait 10-12% de croissance là-bas.
05:19C'est aussi contre-intuitif que ça.
05:21Vous dites qu'il y a 250 000 entreprises,
05:25comment on dit, le quartier populaire, le quartier prioritaire...
05:28J'utilise le terme de banlieue pour que tout le monde comprenne,
05:31mais il y a un terme administratif.
05:32250 000 entreprises ?
05:34Dans les 1 609 quartiers prioritaires de la politique de la ville,
05:37en France et dans les dom-toms,
05:39il y a 250 000 TPE, PME,
05:41qui représentent 75 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
05:4475 milliards de chiffre d'affaires ?
05:47Souvent, on répète que la banlieue coûte.
05:49Les fameux milliards investis, mais jamais au grand jamais.
05:52Ceux qui disent combien ça coûte, ne nous disent combien elles rapportent.
05:5575 milliards d'euros de chiffre d'affaires de ces entreprises.
05:59Annuel.
05:5942 milliards de consommation avec un niveau de consommation qui est grandissant,
06:04parce que c'est le premier vivier démographique du pays.
06:08Vous avez...
06:09Est-ce que vos auditeurs savent que l'un des départements qui contribue le plus dans le top 3
06:14aux cotisations sociales à l'URSSAF, c'est le 93 ?
06:18C'est la Seine-Saint-Denis.
06:18C'est la Seine-Saint-Denis.
06:19Donc, on a, quand on regarde la froideur des chiffres économiques,
06:23on a une autre vision de la banlieue.
06:26Et c'est ce que j'invite tout à chacun à faire.
06:28Bien sûr, à regarder ce livre que je publie, Made in Banlieue,
06:32et de regarder avec un autre œil cette banlieue.
06:34Qui est un chemin, vous racontez votre histoire.
06:36Vous voyagez aussi, vous allez loin, voir les exemples dans le monde entier.
06:41Vous étiez parti, vous c'était l'ascenseur social et en panne, j'ai pris l'escalier.
06:47Vous êtes quoi, un exemple typique de ce que peuvent produire des élites
06:51que peuvent produire les banlieues françaises ?
06:53D'abord, je suis un produit français.
06:55Je suis un produit de la République.
06:56Je suis un produit de l'école républicaine.
06:58Je suis un produit de ce rêve français qui peut ouvrir à chacun une chance de s'en sortir.
07:02Bien sûr que tout n'est pas rose dans notre pays.
07:05Bien sûr qu'il y a des tas de choses à changer.
07:06Mais on peut y arriver.
07:07On peut y arriver.
07:08Moi, je ne dis pas que tout le monde y arrive.
07:09C'est pas si on veut, on peut.
07:11C'est pas ça le sujet.
07:12Le sujet, c'est de se dire que tout un chacun peut avoir sa place.
07:15Qu'aimer la France, c'est aimer ses territoires.
07:18Dans ses territoires, il y a la ruralité, les centres-villes et la banlieue.
07:21Que chacun a sa place, chacun a sa force.
07:24Et que c'est ensemble que nous pouvons construire.
07:26Et moi, je ne parle plus du vivre ensemble.
07:30Moi, je suis pour le faire ensemble.
07:32Faire ensemble.
07:32C'est fini ? C'est mort ?
07:35Non, mais vivre ensemble, ça fait quelques siècles qu'on vit ensemble, les centres-villes, etc.
07:40Coexister, ça ne produit rien.
07:42Faire ensemble, qu'est-ce qu'on partageons ensemble ?
07:44Et l'économie permet de partager beaucoup de choses ensemble.
07:47Quand vous dites 75 milliards d'euros de chiffre d'affaires...
07:50C'est pas moi qui le dis, c'est l'INSEE.
07:51C'est l'INSEE.
07:52Oui, oui.
07:52Quand vous déployez cette donnée de l'INSEE, quel type d'activité essentiellement dans les banlieues ?
07:59Quelles sortes d'activités ?
08:00Nous avons beaucoup d'activités, souvent qui correspondent au bassin d'emploi.
08:03Nous avons une dominante dans le transport, logistique et entreposage.
08:07Nous avons le bâtiment, le service aux entreprises.
08:09Sécurité, gardiennage, service à la personne, le maintien à domicile.
08:13Nous avons quelques entreprises ESN dans l'informatique.
08:18Donc nous avons très peu d'industries.
08:21Mais c'est assez divers.
08:23Oui, c'est assez divers.
08:25Quel est le problème de la banlieue ?
08:26On dit aujourd'hui, les politiques de la ville, on a évoqué régulièrement M. Jean-Louis Borloo, que vous connaissez.
08:34Les politiques de la ville ont déversé des milliards, des tombereaux de milliards.
08:36Et ça n'a jamais rien changé dans nos banlieues.
08:38Qu'est-ce que vous dites de cette accusation ?
08:43C'est pour ça que je propose une autre façon de voir.
08:46Vous êtes d'accord avec ça, qu'on a investi lourdement dans la rénovation urbaine et que ça n'a pas donné grand-chose ?
08:50Il fallait le faire. Il faut passer de la rénovation urbaine à la rénovation économique.
08:54Jean-Louis Borloo et l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine ont fait un excellent travail sur la rénovation urbaine.
08:59Ce qu'il faut, c'est la rénovation économique.
09:01Ce qu'il faut, pour vous la faire très triviale, c'est des fiches de paye pour tous,
09:04pour que les gens puissent payer leur loyer, payer et financer les études des enfants
09:07et vivre dignement.
09:09Parce que 42% de taux de pauvreté aujourd'hui, on ne peut pas dire que ce soit un grand succès.
09:13On ne pourra pas mettre un CRS ou une assistante sociale derrière chaque habitant dans ces quartiers.
09:18Soit c'est le levier économique, soit on continue avec les mêmes méthodes et on aura les mêmes résultats.
09:23Le levier économique, c'est une nouvelle façon de voir ces banlieues.
09:25Justement, Aziz Séni, dans un court instant, nous allons voir avec vous, techniquement, concrètement,
09:31comment est-ce que l'on peut activer ce levier économique dans les quartiers, dans tous les quartiers de France.
09:37Ce ne sont pas seulement les grandes métropoles, ce sont les villes moyennes désormais,
09:41qui sont concernées et qui sont confrontées à des périls, comme le narcotrafic.
09:45Ce qui est une réalité, vous ne le niez pas, Aziz Séni, vous nous appelez si vous voulez témoigner au 0826 300 300.
09:51A tout de suite pour la suite de La Vérité en Face avec ce Medin banlieue.
09:56Le Grand Matin Sud Radio, La Vérité en Face, Jean-François Aquili.
10:01Avec notre invité Aziz Séni, fondateur du Forum économique des banlieues.
10:07Il y aura ce rassemblement à Paris.
10:11Ça se passe où d'ailleurs, demain et vendredi ?
10:13Au Conseil économique et social.
10:14Au Conseil économique et social, avec de nombreuses personnalités politiques,
10:18et pas que, l'idée est de, on va dire, de faire valoir,
10:23j'essaie de traduire votre message, Aziz Séni,
10:27les trésors, vous dites, de la banlieue, dans cet ouvrage que vous avez écrit,
10:30Medin Banlieue, chez Michel Laffont,
10:32comment est-ce que, techniquement, concrètement,
10:36on peut valoriser aujourd'hui, économiquement, les banlieues françaises ?
10:40Quels sont les leviers ?
10:42Par exemple, de manière très concrète,
10:43nous avons créé un label qui s'appelle Medin Banlieue,
10:46avec l'AFNOR, organisme reconnu de certification,
10:50avec les organisations patronales,
10:53que sont le Conseil national des achats et l'ADRA,
10:56l'association des dirigeants et responsables des achats.
10:59C'est un label qui, un, s'inscrit dans le Medin France.
11:03Le Medin France, la France est forte de la diversité de ses territoires,
11:06ont fabriqué et ont produit des produits et des services dans nos banlieues,
11:10de la culture, du sport.
11:11Il faut labelliser et rappeler qu'il y a une contribution de ces territoires au PIB.
11:15Deuxièmement, ce label va aider les entreprises installées dans ces territoires
11:18à accéder à la commande, à faire du business avec les grands groupes.
11:23Qu'est-ce que ça veut dire ?
11:24Ça veut dire que, quand ces entreprises vont avoir du chiffre d'affaires,
11:26elles vont se développer.
11:27Si elles se développent, elles vont pouvoir recruter.
11:30Dans ces territoires où on a 18% de taux de chômage.
11:33Ça, c'est très concret à l'abelle.
11:34Les banlieues, et on va prendre Olivier qui nous attend depuis Bordeaux,
11:36les banlieues, pour être précis en définition,
11:39Asie-Sénie, c'est sa périphérie des villes.
11:41C'est 1609 quartiers prioritaires de la politique de la ville.
11:44On parle de ces quartiers-là.
11:45Et on parle de ces quartiers-là avec une cartographie liée aux revenus moyens des habitants.
11:52Et ce sont parmi les territoires les plus pauvres de France.
11:54C'est ce que vous expliquez au début de cet échange
11:56et qu'il est nécessaire de rappeler.
11:59Bonjour Olivier.
12:00Bonjour, merci de m'accueillir.
12:02Merci à vous d'appeler.
12:03Vous appelez de Bordeaux, Olivier.
12:05Que dites-vous ce matin sur ce regard ?
12:08Allez, j'ai dit contre-intuitif, mais complémentaire, différent en tous les cas,
12:12sur nos banlieues.
12:14Vous y avez vécu vous-même ?
12:15Oui, moi j'ai vécu deux ans en banlieue quand j'étais jeune.
12:18J'avais 19 ans.
12:19J'ai vécu du côté de Sargi-Pontoise.
12:22J'étais plutôt en précarité à l'époque.
12:24Et moi je pense que c'est en même temps...
12:27Je suis très content de ce témoignage d'abord parce que je pense que c'est une grande richesse la banlieue,
12:31un territoire qui est plein d'une jeunesse diverse avec un potentiel incroyable
12:38et qui est partie en victime au départ, puisqu'il faut quand même rappeler d'où vient la banlieue au départ.
12:46C'est-à-dire qu'au départ c'est quand même une ghettoïsation.
12:50Et ça peut-être aussi, c'est une part aussi, cette origine de ghettoïsation est une part aussi de cette même richesse.
12:58C'est-à-dire qu'il y a un côté survie qui vient de la banlieue qui fait qu'il y a des jeunes avec une ressource incroyable.
13:05Et moi je suis très content qu'on porte un autre regard sur la banlieue
13:08qui est systématiquement stigmatisé comme si c'était des quartiers où on ne pouvait pas aller, des endroits de non-droit, etc.
13:17– Ce sont pourtant des réalités Olivier, il n'y a pas…
13:20– La réalité, s'il vous plaît, quand on regarde justement la réalité sociologique des choses,
13:28c'est que les hommes et les femmes se comportent de la même façon un peu partout, vous voyez.
13:32Donc ce n'est pas une histoire de quartier, c'est une histoire de personnes et de moyens qu'on donne.
13:38Quand on donne des moyens, on n'a pas les problèmes…
13:42Si demain on enlève dans certains quartiers de Paris des moyens,
13:46on va avoir les mêmes problèmes qui vont se reproduire.
13:48Ce n'est pas une histoire de banlieue ou pas de banlieue, c'est une histoire de moyens.
13:53Qu'est-ce qu'on fait à un moment donné pour ces jeunes-là ?
13:55Qu'est-ce qu'on fait à un moment donné pour cette population ?
13:59Je vais vous le dire autrement, on en est arrivé par exemple dans les CV
14:02à dire qu'il ne fallait pas mettre qu'on venait du 9-3 ou du 9-4, etc.
14:07parce que systématiquement on ne pouvait pas être recruté tout simplement parce qu'on venait de banlieue.
14:12Il y a un racisme anti-banlieue qui existe
14:14et c'est pour ça que je suis très content d'entendre un regard positif sur la banlieue.
14:18– Dernière question, qu'est-ce que vous faites dans la vie Olivier ?
14:21– Je suis musicien, il y a plein de bons musiciens en banlieue.
14:25– Merci pour ce témoignage depuis Bordeaux, Aziz Senni.
14:31C'est vrai qu'on pourrait vous faire le procès d'une forme de naïveté, d'idéalisme,
14:37de discours trop décalés par rapport à des réalités parfois violentes souvent
14:42que vivent les Français qui vivent, et même pas seulement les Français,
14:46les personnes d'origine étrangère qui vivent dans des banlieues
14:48qui sont souvent des cités, des zones de non-droit.
14:51J'aime bien vous apposer ça parce qu'il y a quand même le narcotrafic,
14:53il y a quand même l'antrisme galopant l'islamisme radical des frères musulmans.
14:59C'est un problème quand même.
15:00– Vous savez ce que vous appelez de naïveté ?
15:02L'économie appellerait ça des chiffres.
15:04L'avantage de l'économie c'est que c'est froid.
15:07Les chiffres sont têtus.
15:08Chacun peut dire non, j'y crois pas, etc.
15:10Mais prenez les rapports de l'Institut Montaigne, de France Stratégie,
15:14lisez mon livre Made in Banlieue, il y a plein de références d'économistes, etc.
15:19On peut dire ce n'est pas vrai, on peut refuser de voir cette réalité,
15:22mais c'est factuel, c'est chiffré.
15:24L'avenir, la croissance économique française, elle est aussi dans ces territoires.
15:29Et je peux vous le répéter, la démographie, dans un pays qui vieillit,
15:33le premier moteur de la démographie française aujourd'hui, il est dans ces quartiers.
15:38Nous avons 300 millions de mètres carrés de réserves foncières
15:41à proximité de grandes villes, parfois même à l'intérieur, comme à Bordeaux.
15:45Monsieur était de Bordeaux, à Bordeaux il y a 4 QPV,
15:48il y en a 2 où il y a encore de la réserve foncière.
15:50– Les quartiers prioritaires, oui.
15:51– Donc on peut installer, on peut faire des choses.
15:54La question que je vous pose, monsieur Aquili, c'est est-ce qu'il y a une volonté ?
15:58Elle est vraiment là la question.
15:59C'est pas est-ce qu'il y a un potentiel ?
16:01– Aziz Seigne, vous vous en doutez ?
16:03– Eh bien nous nous battons pour ça en tout cas.
16:04– Chez les politiques ?
16:04– Pas que chez les politiques, mais chez nos investisseurs.
16:07Il ne s'agit pas, l'État ne peut pas tout.
16:09C'est d'ailleurs pour ça que nous avons créé le label Made in Banlieue,
16:12c'est pour ça que nous créons le forum économique des banlieues,
16:15c'est pour ça que nous allons faire des annonces d'outils aussi,
16:18pour développer encore plus des outils financiers en particulier,
16:21pour développer l'économie dans ces territoires.
16:24Mais la question c'est, l'État ne peut pas tout.
16:26Donc moi je fais des propositions, et il appartient aussi à tous les citoyens,
16:30et en particulier aussi dans ces territoires, de se saisir de leur avenir.
16:33– Alors vous insistez sur l'entrepreneuriat, c'est au cœur de votre démarche.
16:38Est-ce qu'on peut vraiment transformer les quartiers en question,
16:42sans toucher aux discriminations, aux logements, à l'école, aux transports ?
16:46Oui, il y a quand même des transformations profondes à effectuer.
16:51– Oui, ça fait 40 ans qu'on nous dit qu'il faut commencer par la sécurité,
16:54que certains d'autres nous disent qu'il faut commencer par l'action sociale.
16:58– Vous savez, c'est le chat qui se pend en la queue.
17:00Tout à l'heure, on en parlait en off.
17:02Les Américains ont réussi à transformer, pour ceux qui ont connu le Bronx,
17:05Harlem, Campton ou des Coupe-Gorge, quartiers de Détroit dans les années 90,
17:11ils les ont transformés ces quartiers en hub économiques.
17:13Est-ce qu'on serait moins intelligents que les Américains ?
17:15Est-ce qu'on serait moins capables de transformer les quartiers nord de Marseille ou Roubaix
17:19en hub économiques ?
17:20La transition écologique, l'économie de la reconversion et de la transformation verte.
17:27On n'est pas capables de réfléchir à transformer.
17:29On n'est pas capables de répondre à la question suivante.
17:31Qu'est-ce qu'on veut faire de ces territoires à 20 ans d'un point de vue économique ?
17:34On n'est pas capables.
17:35Alors bien sûr, les mêmes recettes, sécurité, urbanisme, action sociale,
17:41je peux vous l'assurer, vous donner rendez-vous dans 10 ans.
17:43Si on continue comme ça, on aura les mêmes résultats.
17:46Le chômage a augmenté, le taux de pauvreté a augmenté,
17:48les mamans seules de plus en plus seules dans ces quartiers toutes seules
17:51face à des éducations qui sont de plus en plus complexes,
17:54les profs avec beaucoup moins de moyens.
17:57Vous savez, pour sortir de la pauvreté, c'est une lapalissade,
18:00il faut créer de la richesse.
18:01Pour créer de la richesse, il faut des entreprises,
18:03il faut de la création d'entreprises, il faut soutenir les TPE, PME,
18:06il faut aller faire la promotion auprès d'investisseurs.
18:09Moins de 2% des investissements privés français,
18:11moins de 2% vont dans ces territoires.
18:13Pas d'investissement, pas d'emploi,
18:15pas de bras, pas de chocolat, comme disait l'autre.
18:17Et donc, des problèmes à la sortie.
18:19Est-ce que vous critiquez le regard que nous sommes, nous, les médias,
18:23le regard des médias sur le phénomène des banlieues,
18:27des quartiers de priorité que vous évoquez ?
18:30Ce que je regrette, d'un point de vue sur les médias,
18:34ce n'est pas tant qu'ils rapportent...
18:36Vous n'aimons pas l'angélisme, il y a des souffrances,
18:38il faut prendre compte.
18:40Ce qu'il faut continuer à faire, vous, médias,
18:43vous rapportez ce qui se passe.
18:45Je ne suis pas là pour rendre compte et dire que ce que vous dites n'existe pas.
18:50Ce dont vous avez parlé, que ce soit le radicalisme,
18:53que ce soit les questions de narcotrafic, etc.,
18:55ce sont une réalité.
18:56Ce que je regrette profondément, c'est que les médias
18:59ne communiquent pas sur l'autre face de cette réalité.
19:03Ce développement économique, par exemple,
19:05c'est un autre sujet sur lequel trop peu de médias communiquent.
19:09Donc, c'est ça.
19:10C'est finalement essayer de dire aux médias,
19:13parlez de ce qui va mal, mais aussi,
19:15aidez-nous à parler de ce qui va bien,
19:17parce que vous avez les moyens de nous aider
19:19à ce que ce soit plus positif et qu'on avance ensemble.
19:21Et les politiques qui vont défiler pendant deux jours
19:24au Conseil économique, social et environnemental,
19:27qu'est-ce que vous allez leur dire,
19:29à Zissény, à votre forum économique des banlieues ?
19:32Leur redire tout ce que je viens de vous dire,
19:34c'est-à-dire que nos territoires,
19:37nos banlieues sont un potentiel,
19:40ce que vous appelez problème de banlieue,
19:43c'est un actif que vous n'avez pas mobilisé.
19:46C'est de l'argent qui dort,
19:47ce sont des recettes fiscales qui dorment.
19:49Si vous ne le faites pas parce que vous y croyez,
19:51faites-le au moins pour le budget de l'État.
19:53Au moins pour le budget de l'État,
19:54soyons pragmatiques.
19:55C'est ce que vous nous dites ce matin.
19:57L'économie a cet avantage, c'est d'être pragmatique.
19:59Merci à vous, Azissény.
20:00Merci, Jean-François.
20:01Je rappelle cet ouvrage avec le journaliste Jean-Marc Pitt
20:04chez Michel Laffont.
20:06Made in banlieue,
20:08un trésor de 150 milliards à exploiter.
20:13Merci d'avoir témoigné ce matin.
20:14Merci de votre invitation.
20:15Dans la vérité, enfin sur Sud Radio.
20:16Et bonjour à vous et bienvenue Valérie Expert.
20:18Bonjour, Jean-François Kili.
20:19Est-ce que vous êtes d'accord sur quoi au juste ce matin ?
20:21Oui, et bien écoutez, sur ce paradoxe,
20:24vous savez qu'aujourd'hui doit être votée
20:26normalement une loi interdisant Chine en France
20:30et dans le même temps à cause de ces poupées sexuelles
20:34qui sont vendues sur ce site,
20:36mais sur d'autres également.
20:38Et puis je mettrai ce paradoxe,
20:40je mettrai ça en parallèle avec ces enquêtes
20:44qui ont été faites par différents journaux.
20:4610 minutes pour devenir animateur périscolaire.
20:49Un scandale absolu.
20:50Et quand on voit le nombre d'agressions sexuelles
20:53dont sont victimes les enfants
20:54lors d'activités périscolaires,
20:56on peut s'interroger sur la volonté politique
20:59de vraiment protéger la jeunesse.
21:01Bref, on va parler de ce sujet principalement avec vous
21:04et appelez-nous pour témoigner,
21:06pour nous dire si vos enfants ou vous-même
21:08avez été victimes d'animateurs périscolaires.
21:12Merci Valérie, bonne émission.
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