- il y a 2 jours
Avec Frederic Saliba, journaliste, auteur de "Cartels, voyage au pays des narcos" (Editions du Rocher, 2024)
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:05La vérité, la vérité en face sur Sud Radio et nous abordons ce matin, eh bien, le narco-trafic après les événements tragiques de Marseille.
00:18Ce narco-trafic qui a atteint un point de bascule effrayant, a dit Gérald Damandin, le garde des Sceaux, après l'assassinat du jeune frère d'Amin Kessassi.
00:29Alors, Amine Kessassi est ce militant écologiste très engagé contre le narco-trafic.
00:35Nous allons y revenir dans un instant sur le mode opératoire qui a prévalu pour cet assassinat.
00:42Ça s'est passé jeudi dernier à Marseille en plein jour.
00:44Nous sommes avec notre invité ce matin. Bonjour et bienvenue à vous.
00:47Bonjour.
00:48Frédéric Saliba, vous êtes journaliste, auteur de Cartel Voyage au pays des narcos aux éditions du Rocher.
00:55Il faut le préciser, vous connaissez bien le sujet. Je vous laisse faire la présentation. Vous avez vécu au Mexique.
01:01Oui, alors j'ai vécu plus de 15 ans au Mexique. J'étais correspondant du journal Le Monde.
01:06Et en fait, ce qui s'est passé au Mexique, quelque part, on pourrait dire que le Mexique a 15 ans d'avance sur ce qui peut se passer en Europe et en France particulièrement.
01:13avec, en arrivant, donc moi, en 2006 au Mexique, en arrivant avec un président qui s'appelle Felipe Calderón, mal élu, et qui déclare la guerre au narcotrafic.
01:25Et ça s'est embrasé. Il a mis le feu aux poudres en déployant l'armée. 50 000 militaires déployés sur le territoire.
01:32Les narcotrafiquants, les cartels qui étaient déjà très puissants, les cartels mexicains, on y reviendra, sont les cartels peut-être les plus puissants aujourd'hui au monde.
01:42Donc ils étaient déjà très puissants, mais ils se sont surarmés pour répondre à cette offensive répressive.
01:48C'est une sorte de militarisation générale.
01:49Exactement. Militarisation d'un côté, donc du côté de l'État, et militarisation du côté des narcos.
01:53Et je rappelle que vous avez été de longue, le correspondant du journal Le Monde au Mexique, et que vous avez notamment couvert ce narcotrafic qui allait galopant, en connexion évidemment avec les États-Unis.
02:03On va revenir sur ce qui s'est produit à Marseille.
02:06Je voulais vous faire écouter ce que disait ce matin l'ancien député La République En Marche marseillais, Saïd Hamada, qui était au micro Sud Radio de Patrick Roger sur l'assassinat du jeune frère d'Amin Kessassi.
02:21Je ne sais pas ce que seront les conclusions de l'enquête, mais ce que je peux vous dire, c'est qu'à Marseille, pas une personne ne doute qu'il s'agisse d'un assassinat politique.
02:27Lorsque vous êtes protégé par la police, exfiltré de Marseille pour avoir écrit un livre, lorsque votre frère assassiné n'a absolument aucun lien avec la paix marseillais, avec les trafics,
02:38il préparait même le concours au gardien de la paix, il est évident que le crime a été perpétré pour des raisons politiques.
02:44Aujourd'hui, la démocratie va s'y aller.
02:45À Marseille, pour être très clair, des personnes comme moi, des engagés politiques comme vous, etc., lorsqu'on vous exprime à la radio,
02:51on réfléchira deux fois lorsqu'on devra parler de narcotrafic.
02:54Et c'est là où il ne faut pas les laisser gagner.
02:57Les mots sont précis, Frédéric Saliba, ceux de cet ancien député marseillais Saïd Hamada.
03:04Il connaît le sujet. Il dit qu'il faut faire attention à ce qu'on dit. C'est votre cas, au fait ?
03:11Alors, écoutez, c'est un sujet très compliqué, très personnel.
03:15Moi, j'ai des amis personnels qui sont morts au Mexique, des journalistes.
03:19Le Mexique est un des pays les plus dangereux pour les journalistes.
03:22Les statistiques ?
03:23Il y a à peu près une dizaine, disons une dizaine, une quinzaine de journalistes qui meurent chaque année.
03:27Donc, c'est quand même très important.
03:30C'est souvent des journalistes locaux, des journalistes qui sont sur le terrain.
03:33Pourquoi ? Parce que le narcotrafic, en fait, a une emprise locale, territoriale.
03:37Et que, évidemment, lever la voix, nommer, en fait, des acteurs de ce narcotrafic est une prise de risque.
03:45Cela dit, la plus grosse prise de risque, c'est de se taire.
03:48C'est-à-dire que la logique mafieuse, et attention à cette tendance, et je suis complètement d'accord que des meurtres, en fait, dans ces meurtres qui ont lieu en plein jour,
03:58vous pensez bien que dans le mode opératoire de ces meurtres, il y a un message.
04:03Ce message ne s'adresse pas qu'à la victime.
04:06Il s'adresse aussi à la population, aux journalistes et aux fonctionnaires.
04:09Frédéric Saliba, qu'est-ce que vous dites du mode opératoire qu'on a pu observer de ce que l'on lançait à Marseille ?
04:15Alors, le mode opératoire, justement, dans le cas du meurtre dont on parle, est évidemment un mode opératoire mafieux.
04:22Deux personnes sur une moto, un tireur derrière, un 9mm, cinq tirs dans le torse.
04:28On n'est pas du tout... Là, on n'a pas affaire à des amateurs.
04:31Ils ne voulaient pas rater leur coup, les commanditaires de ce crime.
04:35Donc, en effet, c'est un crime avec préméditation, avec un mode opératoire qui est un mode opératoire mafieux.
04:42Ça, c'est clair et net.
04:43Et donc, oui, il y a une étape qui est franchie.
04:47En plus, nous avons donc une piste qui est privilégiée.
04:50Il faut encore faire attention.
04:51Mais, en effet, quand même, moi, j'ai un peu d'expérience.
04:54Et c'est vrai qu'il serait quand même très étonnant que ce ne soit pas, en tout cas, une action du crime organisé.
05:01Cela dit, attention, ce type de crime, en fait, c'est un message.
05:07Il faut arriver à lire ces messages.
05:08C'est-à-dire que la violence du côté du narcotrafic et du crime organisé est un mode de communication, un mode de gestion du narcotrafic.
05:18La violence est utilisée comme message.
05:20Et encore une fois, ce message ne s'adresse pas qu'au frère de la victime.
05:24Il s'adresse à toutes les personnes qui sont engagées dans la lutte contre le narcotrafic à Marseille.
05:30Et vous imaginez bien qu'avec la perspective des municipales en mars 2026, la question devient hypersensible.
05:37Et on s'aperçoit que, donc, en effet, les gangs deviennent des acteurs économiques, avec ces milliards qui sont générés.
05:45Acteurs sociaux avec cette emprise sur des populations locales.
05:49Mais aussi acteurs politiques avec la perspective d'élection.
05:52où, en effet, Amine Kessassi, élu local à Marseille, pourrait avoir comme ça des actions qui pourraient aller contre un business,
06:02un business tellement lucratif qu'il justifie, et encore une fois, je trouve ça complètement immoral,
06:07mais qui justifie un certain nombre de crimes en vue des bénéfices que ça rapporte.
06:11Alors, il faut rappeler que ce militant, Amine Kessassi, a déjà perdu auparavant l'un de ses frères aînés assassinés,
06:19également, sans doute, pour des raisons similaires.
06:22Vous avez raison d'être, quand je dis prudent, ça sent ce mode opératoire du narcotrafic.
06:29Attendons aussi les conclusions du procureur d'application, vous avez raison de le rappeler.
06:32Mais il y a ce parfum de mode opératoire.
06:35C'est assez nouveau, en réalité, parce que certains disent, ah, ça a déjà toujours existé dans ce pays.
06:40On se rappelle des assassinats de magistrats qui ont pu se produire par le passé, ou des règlements de comptes.
06:44Mais là, la nouveauté, c'est d'essayer d'imposer le silence,
06:49et cela risque d'aller grandissant dans toutes les villes concernées.
06:53Oui, alors, j'aimerais juste rectifier, en effet, dans le cas d'Amine Kessassi,
06:57l'action d'Amine Kessassi contre le narcotrafic est née d'un premier crime contre son frère aîné, c'était en 2020.
07:03Alors ça, son frère aîné était impliqué dans le narcotrafic, il l'a écrit.
07:06Oui, il est mort, en fait, carbonisé dans une voiture, ce qu'on appelle un barbecue, dans le jargon criminel.
07:15Mais oui, en effet, il y a quelque chose de nouveau là.
07:19C'est-à-dire que normalement, ce qu'il se passe, c'est qu'en fait, il peut y avoir des proches d'activistes ou de narcotrafiquants,
07:25mais normalement, ces proches sont eux-mêmes impliqués dans le narcotrafic.
07:28Là, pourquoi on passe une étape ? Parce qu'en fait, le frère d'Amine n'avait absolument rien à voir.
07:35Il s'engageait même plutôt du côté des forces de l'ordre, puisqu'il allait devenir gendarme.
07:39Donc nous sommes en effet dans un nouveau mode, en fait, de pression, d'intimidation.
07:46Encore une fois, qui vise directement Amine Kessassi, mais aussi toutes les personnes qui s'engagent contre le narcotrafic,
07:53voire les populations à Marseille, pour maintenir une certaine omerta, mais dans ce mode d'action,
08:00moi, je vois quelque chose que j'ai vu en Amérique latine, c'est-à-dire que c'est une pratique qu'on n'a pas vue tant que ça en Italie, par exemple,
08:07où on avait tendance à s'attaquer à des proches, mais des proches impliqués dans le narcotrafic,
08:11alors que là, ça touche un innocent. Et ça, je l'ai vu en Amérique latine.
08:15Alors, nous sommes en ligne avec vous, Kamel. Bonjour Kamel.
08:18Bonjour.
08:18— Vous nous appelez d'Avignon. Et que dites-vous ce matin, Kamel ? Vous le constatez, vous, on va dire,
08:25vous la constatez, cette montée de la violence due au narcotrafic ?
08:30— Mais il y a longtemps. Honnêtement, il y a longtemps. Si vraiment nos hommes politiques nous disaient la vérité,
08:36enfin ceux qui nous gouvernent nous disaient la vérité, ça fait très longtemps que la chose a commencé.
08:41C'est pas de hier ni d'aujourd'hui. C'est franchement, je suis en colère contre ça.
08:47Parce que nous, on le voyait arriver. Pourtant, nous, on était des gens des quartiers. On voyait arriver les choses.
08:52On voyait arriver. Maintenant, on arrive à une situation où l'omerta commence à s'imposer.
08:57C'est un truc de fou, quand même. Et là, on tue. Là, quand vous dites qu'ils ont tué le frère de l'autre et ci, cela,
09:03ça se faisait déjà. Déjà, il n'y a pas très longtemps, à Romand, il y avait des gens du narcotrafic, là,
09:10qui disaient au quartier qu'ils allaient enlever leurs enfants à l'école.
09:13Vous vous rappelez de cette histoire ou pas ? Un roman. Il n'y a pas longtemps, il y a 3-4 ans, en arrière,
09:18où c'est une canardière. Donc, aujourd'hui, on nous fait la pucelle.
09:22Les gens du gouvernement nous jouent la pucelle à qui on a volé un petit bisou.
09:25Mais non, on savait qu'à un moment donné, ça allait arriver. Il ne faut pas être idiot.
09:30Kamel, vous êtes de quelle génération, Kamel ?
09:33– Ah, moi, je suis 60 ans. J'ai 60 ans, quoi.
09:36– 60 ans, Kamel. Vous, Avignon, finalement, dans les quartiers à Montclar et ailleurs, il y a toujours eu...
09:42Enfin, on a senti cette montée du trafic, de tous les trafics.
09:46– Chez nous, c'est autre chose. Chez nous, on est en train de faire de notre vie une cité dortoir.
09:50Ce n'est pas pareil. C'est normal qu'on trouve plus facilement.
09:53Il y a eu des tirs, il y a eu des meurs. Mais c'est un truc, quand même, ce n'est pas la même chose.
09:59Je vous le dis, il y a du narcotrafic, c'est clair, mais ce n'est pas la même chose.
10:03Là, on est en train de toucher le problème des institutions françaises.
10:07On défie l'État. Et ça, c'est un truc de fou.
10:11– C'est un défi qui est fait à l'État. Comment on en sort, Kamel ?
10:15Parce que chacun a un peu son avis sur la question.
10:18Il y en a qui disent « le sécuritaire, ça ne suffit pas ».
10:20D'autres qui vous diront « il n'y a pas assez de présence de forces de sécurité ».
10:25Quelle est la bonne jauge à vos yeux, Kamel ?
10:28Vous avez une certaine expérience, quand même, à Avignon.
10:33Kamel n'est plus en ligne.
10:35Bon, Kamel qui dit une chose essentielle, Frédéric Saliba, il dit...
10:40– Vous êtes de nouveau là, Kamel, c'est ravi de vous retrouver.
10:43Qu'est-ce qu'on fait, Kamel ?
10:44– J'ai une question à vous poser.
10:47J'ai une chose qui m'inquiète.
10:49Je suis sûr que dans nos zones politiques, il y en a même qui doivent se flipper de ces gens-là.
10:54Dans notre gouvernement, je suis sûr et certain qu'il y a des députés qui doivent se affermés et détruits.
11:00Je suis sûr et certain que les membres du gouvernement flippent de ces gens-là.
11:04Voilà.
11:04Les gens qui sont, voilà, sur le territoire.
11:06– Allez, on va essayer de vous répondre, Kamel. Merci d'avoir fait cette précision en direct d'Avignon.
11:11Merci, Kamel, pour ce témoignage.
11:13On va se retrouver dans un court instant.
11:14On va méditer sur ce que nous a dit Kamel avec vous, Frédéric Saliba.
11:18Y a-t-il, au fond, y a-t-il une forme de corruption, d'ailleurs,
11:22qui peut s'organiser auprès d'une pression auprès des élus ?
11:26Une forme de corruption, c'est dit, ça et là.
11:28– Alors, attention, il y a plusieurs choses à dire.
11:31D'abord, c'est très intéressant, l'intervention de Kamel,
11:34d'abord par rapport à la charge émotionnelle qu'il peut avoir.
11:37C'est-à-dire qu'on voit bien que la réaction est la réaction voulue par les criminels.
11:43Ils veulent une forme de sidération.
11:46Et c'est ça qui défie l'État, quelque part.
11:48C'est le pacte social qu'on peut avoir qui est brisé, en fait, à un moment donné,
11:52par rapport à des gens qui ne respectent pas ça.
11:54Revenant sur la corruption, il faut quand même savoir qu'il n'y a pas de narcotrafic sans corruption.
11:59Pour que la drogue arrive sur le territoire français, il faut de la corruption.
12:03– Allez, on va revenir sur cette question essentielle, fondamentale.
12:06Il y a le Congrès des maires qui démarre demain.
12:08Avec vous, Frédéric Saliba, dans La Vérité, en face, 9h44, à tout de suite.
12:13Vous nous appelez, si vous voulez témoigner encore, au 0826 300 300.
12:17Le Grand Matin Sud Radio, La Vérité en face, Jean-François Aquili.
12:22– Sommes-nous démunis ? L'État est-il à la hauteur face au narcotrafic,
12:27après ce qui s'est produit à Marseille ?
12:30Nous l'évoquons avec Frédéric Saliba, notre invité, journaliste,
12:33auteur de Cartel Voyage au pays des narcos, aux éditions du Rocher.
12:36Vous avez vécu de longue date, de longue haleine au Mexique.
12:39Vous connaissez ces sujets, vous voyez leur duplication chez nous en France.
12:43Et nous sommes en ligne avec François.
12:45Vous nous appelez de Nîmes. Bonjour François.
12:47– Oui, bonjour à tous.
12:48– Que dites-vous, bonjour François, bienvenue, que dites-vous ce matin sur ce narcotrafic
12:53qui est en train de gagner, pas seulement les métropoles, mais aussi toutes les villes moyennes ?
12:57– Malheureusement, moi je dis, vous savez, il y a beaucoup de personnes
13:01qui bénéficient d'aides sociales, tout confondues, qui ont affaire à ça, autre,
13:06et qui malheureusement vont acheter de la drogue.
13:08Alors moi je me dis, je pose une question, mais est-ce que c'est pas nous
13:10qui faisaient en saut quelque part une partie des achats de drogue à travers les aides sociales ?
13:18Alors moi je serais d'accord pour dire, écoutez, vous venez, vous faites un casse,
13:21si vous êtes négatif, aucun, vous donnez les aides sociales, positif,
13:24on vous retire toutes les aides sociales.
13:26Comme ça au moins ça va poser un frein à...
13:28– Vous disiez quoi ? Vous disiez retirer les aides sociales,
13:33mais également qu'on les loge...
13:33– C'est les logements politiques.
13:34– Les logements sociaux et tout le reste aux personnes liées ?
13:36– Non, non, non, il ne faut plus arrêter, il ne faut plus les bébés, il ne faut plus les enfants,
13:40le monde des bisounours est terminé, on le voit bien.
13:42Donc maintenant il faut responsabiliser les gens,
13:44tu te drogues, je suis désolé, on ne te suce pas à les aides sociales et autres,
13:48comme ça tu ne pourras plus en acheter.
13:50– Oui François...
13:50– François, comment vous ressentez le sujet à Nîmes ?
13:56On n'est pas très loin d'Avignon, on était à Avignon il y a un instant.
13:58– Oui justement, je parle avec des gens, j'ai employé des personnes
14:01qui après gagnaient plus en restant chez soi qu'avec moi.
14:05donc je comprends, c'est vrai quand on fait le calcul, c'est évité.
14:09Et puis après je dis mais sur 100 euros que tu couches,
14:12combien tu vas mettre dans la vente ?
14:13Il me dit plus de 50 euros, facile.
14:16Parce que moi c'est payé, donc je peux mettre 50, 60, 70 euros sur 100 euros pour la doble.
14:21– Allez.
14:22– Non mais ça c'est super.
14:23Vous voyez, nous qui finançons indirectement une partie du trafic de loi.
14:30– Une forme d'hypocrisie que vous dénoncez ce matin François.
14:33Merci François depuis Nîmes, merci pour ce témoignage.
14:36– Au revoir.
14:36– Nous allons tenter de vous répondre François et également tout à l'heure Kamel avec vous Frédéric Saliba.
14:42D'abord sur ce que dit François à l'instant, il y a une forme,
14:44alors c'est un aspect du problème, l'histoire des esthètes sociales,
14:49c'est souvent soulevé avec les attributions de lochements sociaux, avec les bailleurs.
14:54Alors, quelle est la bonne réponse Frédéric Saliba ?
14:57Je ne sais pas, je vous avoue que ça n'est qu'une partie du problème,
15:00mais il y a ce que dénonce aussi notre auditeur Frédéric,
15:05c'est le côté hypocrisie, du système qui se nourrit de lui-même en fait.
15:09– Oui, alors il y a un aspect très pervers dans le narcotrafic et l'influence.
15:15Bon, comment vous dire, moi je ne partage pas cet avis, pourquoi ?
15:17Parce qu'on parle du consommateur, on culpabilise une fois plus le consommateur,
15:21alors qu'en fait on s'aperçoit que les drogues ont toujours existé,
15:24elles sont là depuis des années, et nous avons,
15:27alors ce n'est pas du tout les mêmes drogues aujourd'hui,
15:29mais enfin quand même, la pratique, on oppose toujours consommateurs, vendeurs,
15:34on responsabilise le gouvernement, d'ailleurs on a eu cette campagne
15:37de Bruno Retailleau culpabilisant les consommateurs,
15:42moi je ne partage pas cet avis, cela dit, c'est vrai qu'il y a quand même
15:45un débat de société à faire, et on sent un certain tabou en parler de la corruption.
15:49– Il n'y a pas de produits sans consommateurs, c'est bien connu.
15:51– Il n'y a pas de produits sans consommateurs, mais il y aura toujours des consommateurs,
15:54il y aura sans doute toujours des produits, la grande question c'est de savoir
15:57comment on s'attaque au narcotrafic, vous voyez, ce qui serait plus intéressant
16:01c'est de parler du blanchiment d'argent, pourquoi ?
16:03Parce que le narcotrafic et ses grands barons de la drogue,
16:06vous pensez bien que ce n'est pas les petits jeunes en bas des cités,
16:09qui parfois ont 12 ans d'ailleurs, on a vu ce qui s'est passé à Grenoble,
16:12qui sont de plus en plus jeunes, qui sont quelque part des prolétaires du narcotrafic,
16:17ces consommateurs qui ont des aides sociales et qui consomment,
16:22sont des petits consommateurs, on ne peut pas vraiment parler de phénomène,
16:26ce n'est pas ça qui réglera le problème quelque part.
16:28Oui, en effet, c'est intéressant ce que dit votre auditeur,
16:30mais ça ne réglera pas le problème.
16:32En revanche, si on s'attaquait réellement, et on commence,
16:36le gouvernement quand même a pris conscience,
16:38il y a justement cette nouvelle loi contre le narcotrafic qui se met en place,
16:42on a vu ces prisons de haute sécurité et ce renforcement qu'on peut voir du parquet,
16:47donc ça c'est très intéressant.
16:48Par contre, sur le blanchiment d'argent, on est encore beaucoup trop timide
16:51sur la cause première, et la cause première encore une fois du narcotrafic,
16:56c'est l'argent.
16:57Et donc, attaquons-nous aux vraies causes.
16:59Kamel semblait parler de corruption tout à l'heure.
17:01Alors, ce n'est pas simple à jauger,
17:04il faut qu'il y ait des procédures judiciaires en cours
17:07pour pouvoir savoir si oui ou non c'est réel.
17:09Alors, ce que je vais dire est un peu provocateur,
17:12mais ça va faire plaisir à Kamel,
17:13c'est que quelque part, si on avait été au Mexique,
17:15je vous aurais dit clairement, il n'y a pas de narcotrafic sans narco-politique.
17:19Pourquoi ? Parce qu'en Amérique latine,
17:21des politiciens sont forcément impliqués dans le narcotrafic
17:24pour permettre en fait que l'administration publique,
17:28pas seulement des fonctionnaires ou des hauts fonctionnaires,
17:30mais plutôt des hauts fonctionnaires et des élus sont impliqués.
17:32En France, je serais beaucoup plus...
17:34On n'en est pas encore là.
17:36On n'en est pas encore là.
17:37Cela dit, qui ne résisterait pas à des propositions,
17:41et on parle quand même de 6 milliards d'euros par an
17:44générés par le narcotrafic et que par le narcotrafic.
17:46Ensuite, vous avez d'autres domaines du crime organisé.
17:49Et donc, qui pourrait résister à un bac chiche de 200 000, 300 000 euros ?
17:54On vous propose comme ça d'avoir une somme d'argent très importante.
17:58On sait que la corruption fait partie de la société.
18:01On ne la découvre pas.
18:03Simplement, là, on a affaire à un spectre,
18:05en fait, à un secteur hyper, hyper rentable
18:10qui draine des sommes colossales en liquide
18:14et donc forcément qui amène une possibilité de corruption.
18:18Ce que je peux vous dire, c'est qu'au Mexique,
18:19qui a, à mon sens, 15 ans d'avance du mauvais côté
18:23dans le fait d'une société complètement infiltrée
18:26par le crime organisé.
18:29Il y a eu, d'ailleurs, ce week-end, à Mexico,
18:31une énorme manifestation contre la corruption du gouvernement.
18:34Donc, on va voir de plus en plus, en Europe et en France,
18:38des marches contre la violence qu'on a pu voir en Corse, par exemple.
18:41Mais vous allez voir qu'on va voir, dans l'avenir,
18:43des marches contre la corruption aussi.
18:45Et ça, on va le voir arriver avec les élections municipales
18:49où il y aura forcément des pressions sur des élus, des candidats,
18:53et je peux vous dire qu'au Mexique, on n'en est plus là,
18:55c'est-à-dire que les narcotraficants placent directement leurs candidats
18:58sur les listes électorales.
19:00Et donc, on est à une deuxième étape.
19:02Alors, en France, on n'y est pas,
19:04mais quand même, il y a des similitudes
19:06et surtout, moi, ce que je m'aperçois,
19:07je suis rentré en France, ça fait à peu près deux ans et demi,
19:10maintenant que je suis rentré,
19:11et je peux vous dire que tous les trois mois,
19:12on passe une étape, quand même.
19:14Ce qui se passe par rapport au crime du frère Kessassi,
19:19Damien Kessassi, c'est une étape supplémentaire.
19:22Et tous les trois mois, on voit ça.
19:23Tous les trois mois, c'est-à-dire que ça va très très vite.
19:25Ultime mot avec vous, vous êtes pessimiste, Fredaïk Saliba.
19:30Un petit peu, je vais vous dire.
19:32Et je le suis simplement, pourquoi ?
19:33Parce que, enfin, je me félicite du fait que le gouvernement
19:35prenne les choses en main.
19:36simplement cette politique du tout répressif
19:39où on ne se focalise que sur le ministère de l'Intérieur,
19:42le ministère de la Justice.
19:44Alors, où sont les ministères de la Ville,
19:46le ministère de l'Éducation,
19:47le ministère de la Santé
19:48pour avoir un plan global
19:50et avoir la possibilité de s'attaquer
19:52à un problème hyper complexe, multifacette
19:54et qui est au cœur de nos sociétés ?
19:57Merci à vous, Frédéric Saliba.
19:58Je rappelle votre ouvrage
20:00Cartel, voyage au pays des narcos
20:03aux éditions du Rocher.
20:05Vous êtes un vrai connaisseur de ces questions
20:08et merci d'avoir porté ce regard
20:09sur ces déclinaisons
20:11qui malheureusement semblent advenir en France.
20:15Merci également à Joseph Ruiz
20:17qui m'a permis de préparer ce débat
20:20dans la vérité en face.
20:22Et bonjour à vous et bienvenue,
20:24Jean-Marie Bordry.
20:24Bonjour Jean-François.
20:26Oui, c'est moi effectivement.
20:27Vous retrouverez, ne vous inquiétez pas,
20:28Valérie Expert, très prochainement.
20:30On l'embrasse très fort.
20:31Alors, mettez-vous d'accord.
20:31Au programme, mettez-vous d'accord.
20:33Comment est-il encore possible d'insulter
20:35plus d'un tiers des électeurs ?
20:36On reviendra sur cette phrase
20:37du chanteur Alain Souchon
20:38qui traite les Français
20:39qui votent RN de con, je cite.
20:42On va se poser aussi la question.
20:43Faut-il mettre fin au logement social ?
20:45Avis, revenir notamment sur les propos
20:46que vous avez entendus
20:47dans le Grand Matin Sud Radio
20:48avec Patrick Roger.
20:49Et puis cette ambiance de fin de règne
20:51d'Emmanuel Macron.
20:52Même le salon de Chouze France
20:54est délocalisé.
20:55Ce sera loin de la Galerie des Glaces.
20:56C'est plus Versailles.
20:57Ici, ce sera à la Maison de la Chimie.
20:58Il n'y aura plus de grands patrons étrangers.
21:00Ambiance de fin de règne.
21:01Il y aura toujours un digne à l'Elysée.
21:02Oui, ce sera déjà ça.
21:03Mais avec qui ?
21:04C'est ce qu'on verra.
21:05Quoi qu'il en soit,
21:06bienvenue à vous tous sur Sud Radio.
21:08Évidemment, nous reviendrons
21:09sur ce qui s'est passé à Marseille
21:10comme vous, Jean-François.
21:12Est-ce que c'est le narcotrafic
21:13qui fait sa loi en France,
21:14partout, dans les quartiers, ailleurs ?
21:160826 300 300.
21:18Prenez la parole.
21:19On vous la donne sur Sud Radio.
21:20Bonne émission.
21:21Sous-titrage Société Radio-Canada
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