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  • il y a 1 semaine
Vendredi 19 décembre 2025, retrouvez Laurent Degabriel (Directeur Général, Institut Français des Administrateurs), Pascal Teurquetil (Entrepreneur international, investisseur et mentot), Frédéric Espirat (Expert-comptable patrimonial, représentant du Conseil National de l'Ordre des experts-comptables) et Charles-Henri Bujard (Président, AFFO) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Patrimoine Cash, une émission que vous pouvez retrouver tous les mois sur Bsmart4Change
00:14où nous débattons à bâton rompu avec nos intervenants des grands enjeux structurants du secteur de la gestion de patrimoine.
00:21Une émission que vous pouvez également retrouver en replay sur bsmart.fr via des extraits sur les réseaux sociaux de Bsmart4Change.
00:28Et bien sûr, vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast.
00:32Et pour finir l'année, un thème à mi-chemin entre enjeux économiques, compétitivité de la France, emploi et gestion de patrimoine.
00:40Aujourd'hui, nous allons nous demander comment assurer la pérennité des entreprises familiales.
00:45Les entreprises familiales qui représentent plus de 70% des entreprises en France.
00:50Elles comptent pour près de 70% des emplois également et 65% du PIB.
00:55On estime que d'ici les 10 prochaines années, près de 700 000 entreprises françaises seront à céder avec derrière des enjeux évidemment de pérennité de l'emploi
01:05mais aussi de pérenniser le savoir-faire ou encore le tissu économique.
01:08Et pourtant, la transmission des entreprises familiales et leur pérennité reste un enjeu majeur pour l'économie française
01:13avec entre 15 à 20% des entreprises familiales qui sont reprises par un membre de la famille à l'heure actuelle.
01:19Les transmissions se préparent mais restent complexes car elles mélangent vision stratégique et économique,
01:25relations familiales affectent nouveaux contextes économiques et bien sûr enjeux financiers.
01:30Autant de sujets passionnants qui seront au cœur de notre discussion dans Patrimoine Cash.
01:37Comment assurer la pérennité des entreprises familiales ?
01:40Pour en parler, j'ai le plaisir d'avoir quatre experts du sujet sur le plateau de Patrimoine Cash.
01:43Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Charles-Henri Bujard.
01:46Bonjour Charles-Henri Bujard.
01:47Bonjour.
01:47Vous êtes le président de l'AFO, l'Association française des families office.
01:52Première question pour vous rapidement, même question pour tous sur ce plateau.
01:57C'est un sujet qui est sous-estimé aujourd'hui, la transmission des entreprises familiales ?
02:01Alors ce n'est pas un sujet qui est sous-estimé, je pense que c'est un sujet dont on ne parle pas assez.
02:05D'accord.
02:05Et dans le cadre de nos missions de family office, c'est un des piliers principaux de l'accompagnement d'une famille.
02:12On intervient sur le sujet de transmission le plus tôt possible.
02:16On n'en parle pas assez de manière globale ou on n'en parle pas assez aux dirigeants d'entreprises directement ?
02:20C'est une excellente remarque, les deux.
02:22Les deux.
02:23À vos côtés, nous avons le plaisir d'accueillir également Laurent de Gabriel.
02:25Bonjour Laurent de Gabriel.
02:27Vous êtes le directeur général de l'Institut français des administrateurs.
02:30Même question, le sujet est suffisamment traité aujourd'hui selon vous,
02:33la pérennité des entreprises familiales françaises à la vue des enjeux qui concernent ces entreprises ?
02:39Bonjour Nicolas Pagné, merci de nous recevoir.
02:41Je crois que c'est un sujet effectivement qui est important.
02:43Je pense qu'il n'est pas suffisamment traité et la prise de conscience n'est pas suffisamment assez élevée
02:48pour les gens qui sont dans les entreprises qui vont être transmises.
02:50D'accord.
02:51La transmission d'entreprise, c'est avant tout un sujet de préparation.
02:53Il faut le préparer bien en amont.
02:54On évalue ça entre 5 et 7 ans minimum.
02:57De préparation ?
02:58De préparation.
02:59D'accord.
02:59Et on veut le faire dans de bonnes conditions.
03:01Et on sent que les conditions de la réussite ne sont pas faciles.
03:03et donc il faut en être pleinement conscients.
03:05Et effectivement, on n'en parle peut-être pas assez,
03:06mais peut-être que les entrepreneurs eux-mêmes ou les entrepreneuses ne sont pas suffisamment
03:11au fait de ces choses-là et ne réalisent pas les enjeux que cela représente.
03:14Les enjeux et notamment le temps que cela peut prendre.
03:17On a le plaisir d'accueillir également Frédéric Espira.
03:19Bonjour Frédéric Espira.
03:20Bonjour Nicolas.
03:20Merci pour l'invitation.
03:21Merci.
03:22Vous êtes président du Conseil patrimonial de l'Ordre des experts comptables.
03:25Même question.
03:26Votre avis un petit peu sur cet enjeu de la pérennité des entreprises familiales,
03:31sous-estimé aujourd'hui, suffisamment géré ?
03:34Quelle est la vision que vous avez du côté de l'Ordre des experts comptables ?
03:37Effectivement, aujourd'hui, on est plutôt dans le quotidien plutôt que dans la préparation.
03:43D'accord.
03:43Et on manque assez de recul, même si l'expert comptable reste au cœur de tous les flux.
03:49Il y a énormément de sujets qui arrivent sur la table pour le chef d'entreprise.
03:55La facture électronique, l'automatisation de la comptabilité, les IA.
03:59Et donc du coup, c'est vrai que la préparation, la transmission...
04:02Le temps long.
04:03Le temps long.
04:04Même si l'expert comptable garde, conserve la relation client très très longue par rapport à d'autres professionnels.
04:12C'est vrai qu'on ne le prépare pas suffisamment.
04:14Et bien justement, ça va être un peu le sujet de notre discussion.
04:16On a le plaisir d'accueillir également Pascal Turcutil.
04:18Bonjour Pascal Turcutil.
04:19Bonjour Nicolas.
04:20Alors, vous êtes entrepreneur international.
04:22Vous avez vécu une transmission d'entreprise familiale, puisque vous avez repris le groupe industriel Muller via une transmission familiale.
04:29Vous êtes également membre de la commission entrepreneuriat et transmission d'entreprise au MEDEF,
04:33vice-président en charge du pôle éducatif au sein de la CCI France.
04:36Et vous êtes également membre de l'Institut du mentorat entrepreneurial, si je ne dis pas de bêtises.
04:40Vous avez repris une entreprise familiale.
04:42On va commencer avec vous.
04:42Donc forcément, Pascal Turcutil, je lisais en préparant cette émission qu'en France, une entreprise sur cinq franchit le cap de la deuxième génération.
04:51C'est 5 sur 10 en Allemagne et 8 sur 10 en Italie.
04:53Pourquoi est-ce qu'on est à la traîne en France, Pascal Turcutil, sur ce sujet aujourd'hui ?
04:58Déjà, c'est un sujet essentiel, majeur pour l'emploi en France, pour l'économie française.
05:03Et aujourd'hui, il y a beaucoup d'entrepreneurs qui aimeraient transmettre et qui ne sont pas préparés à transmettre.
05:11Il y a beaucoup d'émotionnels, d'irrationnels, des sujets qui peuvent finalement être moins bien abordés par des dirigeants.
05:20Alors, on parle de tiers de confiance, c'est-à-dire comment rencontrer, d'ailleurs on est autour de la table aujourd'hui,
05:25on le représente, je pense qu'il y a des tiers de confiance aujourd'hui, pour pouvoir accompagner dans les meilleures conditions des dirigeants qui peuvent hésiter, sont dans le doute.
05:34Donc on est là pour les rassurer, donc c'est bien qu'on en parle ce matin.
05:37Pourquoi ? Parce qu'on a du mal à lâcher quand on est dirigeant d'entreprise, on se dit que finalement on pourra potentiellement, Charles-Henri Bujar, oui, c'est ça, on a du mal à lâcher ?
05:45Il faut avoir conscience, pour être un observateur, privilégié, le family office ne fait pas partie de la famille.
05:50Il accompagne la famille sur ces sujets-là. C'est contre-intuitif, quand vous arrivez, soit vous avez créé votre entreprise, soit vous-même vous l'avez reprise,
06:01il y a un moment donné où vous n'êtes pas du tout dans l'esprit de vous projeter vers l'avenir.
06:06En revanche, il faut bien avoir un prisme, c'est celui de la génération qui tient le pouvoir et qui à un moment donné doit le transmettre, et la génération qui va le reprendre.
06:14Le pouvoir, ça ne se transmet pas, ça va se chercher. Il y a tout un travail préparatoire à faire, et Pascal le disait très bien, la génération en place, mais également, commencer à largement préparer la génération montante.
06:27C'est intéressant de dire, le pouvoir, ça va se chercher, ça veut dire qu'il ne suffit pas de dire, je prends ma retraite à 65 ans, même si j'imagine qu'ils la prennent un petit peu plus tard, les dirigeants d'entreprise,
06:36et de dire, toi mon fils ou toi ma fille, tu reprendras l'entreprise. Il faut aussi qu'il y ait un engagement de la génération suivante.
06:43Le paradigme change largement, ça a pu exister à une époque, toi mon fils, toi ma fille, tu reprends l'entreprise.
06:49Aujourd'hui, les jeunes générations, celles dont on dit qu'elles ont besoin d'avoir du sens, on a besoin de leur donner envie d'avoir envie.
06:58D'accord.
06:58On parlait du temps préparatoire, tout à fait. Il y a celle qui tient le pouvoir et celle qui a envie, ou à qui il faut donner envie d'y aller.
07:06Oui, Laurent de Gabriel ?
07:09Ce qui est important, je crois aussi, c'est de réaliser que la transmission ne se fera pas de manière automatique et on ne peut pas considérer que la génération qui va venir a forcément envie de prendre le pouvoir.
07:19Et je crois qu'il faut effectivement essayer de distinguer entre des candidats repreneurs dans la famille qui seront volontiers engagés et d'autres qui ne l'auront pas.
07:28Et donc, ça, il faut l'envisager parce que si vous distribuez le capital de façon égalitaire entre des gens qui sont complètement impliqués et des gens qui ne sont pas impliqués, ça rend la suite encore plus difficile.
07:37D'accord.
07:37Donc, il faut bien réfléchir à ça et accepter qu'il y a dans la famille qui suit, dans les enfants, c'est parfois autre chose que les enfants, des gens qui vont vouloir reprendre l'entreprise et des gens qui vont faire des choix d'existence différents et tout à fait respectables.
07:50Donc, on ne distribue pas le capital de manière équipondérée entre tous les enfants.
07:55Non, pas toujours, ce n'est pas la meilleure façon de préparer.
07:57Et c'est là où la préparation en amont est importante.
07:59Frédéric et ensuite Pascal.
08:01Il y a l'économique, effectivement.
08:02Après, il y a le psycho qui l'affecte.
08:08C'est vrai que, bien avoir en tête que 32% des chefs d'entreprise aujourd'hui ont plus de 55 ans.
08:14Donc, ça, c'est notre clientèle dans les cabinets d'expertise comptable.
08:17Donc, il faut les accompagner.
08:2055 ans, c'est l'âge auquel il faut commencer à réfléchir.
08:22C'est un peu tard.
08:23C'est un peu tard.
08:24C'est un peu tard.
08:25Et on a un tiers de nos clients qui ont cet âge-là.
08:27Voir plus.
08:29Et qui réfléchissent du coup à ces sujets-là, qui ont déjà préparé ou pas encore ?
08:32Bien sûr que non.
08:33D'accord.
08:34Peu réfléchissent.
08:36Ce dont un enfant est présent dans l'entreprise, est salarié dans l'entreprise.
08:40C'est vrai que l'expert comptable aura le réflexe de lui dire, est-ce que, du poser la question, de l'accompagner, est-ce que c'est bien cette personne qui reprendra la suite ?
08:48C'est vrai que nous, on est en amont des interventions de ces messieurs.
08:53Mais il faut qu'on accompagne, nous, beaucoup plus rapidement, cette transmission.
09:00Donc, il faut dire aux dirigeants, maintenant, il faut y réfléchir.
09:03Il faut y réfléchir.
09:04Pascal Turcutil.
09:05Charles-Henri Béjar nous disait, le pouvoir, on ne le sait pas, ça va se chercher.
09:08Et Laurent de Gabriel nous disait, tout le monde n'a pas forcément envie de reprendre l'entreprise.
09:11Comment ça s'est passé pour vous ?
09:12Et comment ça se passe pour ceux qui vous échangez aussi, de manière plus globale ?
09:15Déjà, souvent, on ne parle pas de CDI pour les chefs d'entreprise, mais de CDE.
09:19D'accord.
09:20Contrat à durée éternelle.
09:22Il y a beaucoup d'entrepreneurs qui ne veulent pas céder, ou qui hésitent à céder, ou qui ne souhaitent pas forcément transmettre en se disant,
09:29pour mes enfants, s'ils sont capables de reprendre, ce n'est pas forcément un cadeau que je leur fais.
09:33Donc, on est un peu dans cette tradition en ce moment, ou cette transition.
09:36Donc, c'est l'histoire de ma vie, mais ce n'est pas un cadeau de transmettre à mes enfants ?
09:40En tout cas, en plus, il y a une ambiance en ce moment un peu anxiogène en France.
09:43Bien sûr, oui.
09:44Donc, en ce moment, on peut dire qu'il y a des dirigeants qui peuvent hésiter.
09:48Il y a un chiffre que je voudrais ajouter également, c'est, vous parlez d'environ 700 000 entreprises qui vont être transmettre dans les dix prochaines années,
09:55il y a plus de la moitié de ces entreprises qui n'ont pas de successeurs.
09:58D'accord.
09:59Donc, il y a évidemment des enfants qui pourraient peut-être reprendre si on les prépare, si les dirigeants souhaitent le faire.
10:05Quand vous dites, pas de successeurs identifiés à l'heure actuelle, c'est ça ?
10:07Exactement, dans leur famille.
10:09D'accord.
10:10Donc, ça veut dire que le dirigeant, il peut se poser la question de céder son entreprise,
10:14totalement, partiellement, peut-être de faire rentrer quelqu'un de l'extérieur,
10:18ou faire monter quelqu'un dans ses équipes pour reprendre l'entreprise,
10:22où il peut avoir quelqu'un auprès de lui, ses enfants, qui peuvent reprendre.
10:26Est-ce que tous les enfants veulent reprendre ?
10:28Est-ce qu'il faut évidemment avoir un certain équilibre ?
10:31Il y a des formats qui permettent de le travailler.
10:34On parlait du travail tout à l'heure, on en parlait peut-être tout à l'heure.
10:36Il y a également le family buyout.
10:38D'accord.
10:38Il y a des sujets un peu techniques qui permettent, si on discute avec le dirigeant,
10:42d'avoir un équilibre qui va également garantir le succès de la transmission.
10:47Donc, il y a beaucoup de sujets à aborder, qui ne sont pas forcément connus des dirigeants,
10:51et c'est là qu'il faut évidemment que le dirigeant les rencontre,
10:54rencontre les tiers de confiance qui vont permettre la transmission dans les meilleures conditions.
10:59Parce qu'il y a les sujets techniques et les sujets affectent, si je comprends bien,
11:02il y a un sujet de pédagogie sur les sujets techniques,
11:03et ensuite évidemment un accompagnement peut-être sur comment est-ce qu'on crée une gouvernance
11:07qui demain sera prête à reprendre l'entreprise.
11:09Frédéric Espira, ensuite Charles-Henri Bujard, ensuite Laurent de Gabriel.
11:14Sur les sujets techniques, effectivement, il y a la partie fiscalité, il y a la partie juridique,
11:18il y a l'évaluation de l'entreprise, quel montant, donc c'est vrai que c'est un sujet,
11:24il faut se préparer, parce que si j'ai trop de trésorerie dans l'entreprise,
11:27est-ce que je la transmets ou pas ?
11:29Et puis, le chef d'entreprise aujourd'hui, il a essentiellement son patrimoine personnel dans l'entreprise.
11:36D'accord, oui, les deux sont liés, généralement.
11:38Les deux sont liés totalement, et donc du coup, comment le construire ?
11:41Charles-Henri Bujard, je disais d'ailleurs que l'âge du dirigeant jouait aussi beaucoup,
11:45Frédéric Espira parlait de valorisation de l'entreprise,
11:47jouer sur les conditions auxquelles on allait céder l'entreprise demain,
11:50puisque plus on laisse passer de temps, si je le dis ainsi,
11:53moins on investit dans l'entreprise qu'on a passé une vie à bâtir, généralement.
11:57Je pense que c'est difficile de tirer des règles générales, chaque famille est différente.
12:01On parlait du côté technique et du côté affect, il n'y en a pas un moins important que l'autre.
12:05D'accord.
12:06Une famille entrepreneuriale, c'est comme un ADN, c'est un truc qui ne s'explique pas, qui se vit,
12:10et dans nos entreprises qui sont réparties sur l'ensemble des territoires,
12:14il y a une véritable, ça porte une mission sociétale, c'est des emplois locaux, c'est des installations,
12:23et la facilité effectivement, c'est, ok, vous vendez votre entreprise, vous touchez l'argent,
12:28vous payez l'impôt et vous transmettez.
12:30Et ça ne présente aucun intérêt.
12:32D'accord.
12:32Une famille entrepreneuriale, elle a quelque chose en disant,
12:35quelque part je pousse le bouchon, le raisonnement jusqu'au bout, en disant,
12:38l'argent ne l'intéresse pas.
12:40C'est cette mission.
12:41Alors après, comme dit Pascal, on va utiliser pour optimiser ces transmissions.
12:45Mais ne perdez pas à l'esprit qu'une famille, c'est un ensemble d'affects, d'humains, de relations humaines,
12:52avant d'être un raisonnement purement technique.
12:54Laurent De Gabriel.
12:55Je voulais remondir Nicolas sur votre point sur la gouvernance.
12:57Parce que l'Institut français des administrateurs, c'est vraiment un think tank sur la gouvernance.
13:01Et donc, on a pas mal travaillé sur ces sujets de gouvernance.
13:03Et en fait, on s'aperçoit que s'il y a eu la mise en place en amont de la transmission,
13:07une gouvernance en bonne et due forme, c'est vraiment un gage de succès.
13:11Et dans cette gouvernance, il y a deux choses qui sont importantes.
13:12Vous avez tout ce qui va être lié à la structure partenariale.
13:15Donc, vous pouvez avoir un pacte actionnarial, vous pouvez avoir un conseil de famille,
13:19vous pouvez avoir une charte des administrateurs familiales.
13:21Donc, il y a cet aspect-là.
13:23Mais le deuxième aspect qui est presque plus important, c'est que vous ayez dans votre gouvernance,
13:27et plutôt dans un conseil d'administration pour des sociétés d'une certaine taille,
13:30des administrateurs indépendants.
13:32Parce que l'administrateur indépendant, il va être indépendant de plein de choses,
13:35mais aussi indépendant de la famille.
13:36Donc, il va avoir une vision des enjeux qui va être forcément plus objective, moins passionnel.
13:41Et il peut vraiment aider en amont dans la réflexion et dire aux dirigeants,
13:45est-ce que vous avez pensé à ça ?
13:47Comment est-ce que vous organisez cette transmission ?
13:49Et après, dans la stratégie de l'entreprise.
13:51Donc, c'est vraiment très important que la gouvernance soit adaptée
13:54et aussi adaptée pour faciliter cette transmission.
13:56Donc, c'est un conseil externe, mais qui va accompagner sur la stratégie
14:01sans avoir l'affect ou le lien familial, si je comprends bien, avec la stratégie d'entreprise.
14:06Et alors, on le trouve où cet administrateur indépendant ?
14:10C'est un ami entrepreneur à côté ?
14:12C'est quelqu'un qu'on ne connaît pas du tout,
14:14mais au risque qu'ils doivent découvrir l'entreprise dans laquelle il va arriver demain ?
14:18Il y a plusieurs façons de trouver des administrateurs ou administratrices indépendantes.
14:22Le réseau, l'IFA peut vous aider, d'autres associations vous aident.
14:27L'important, c'est de le faire en amont et de faire que cette personne s'intègre correctement dans le conseil.
14:32Puisque le conseil d'administration, c'est une dynamique collective
14:35dans laquelle tous les administrateurs et administratrices doivent jouer leur rôle.
14:39Donc, l'administrateur indépendant ou les administrateurs indépendants,
14:42en général, c'est plus facile d'être deux que d'être tout seuls,
14:44vont avoir besoin de s'intégrer dans cette dynamique,
14:48de pouvoir participer aux discussions.
14:50Il ne faut pas qu'ils arrivent quelques mois ou quelques années avant la transmission,
14:53il faut qu'ils arrivent bien avant pour pouvoir s'imprégner
14:56vraiment des enjeux stratégiques, technologiques, humains de l'entreprise.
14:59Et c'est ça qui va favoriser leur contribution sur des sujets qui sont moins passionnels
15:03que des discussions purement familiales avec tout ce qu'on a évoqué précédemment.
15:07Mais alors, ça soulève une question, et peut-être que vous pourrez y répondre, Pascal Torquettil,
15:10c'est à partir du moment où on accepte que d'autres personnes viennent donner leur avis
15:13sur la stratégie de l'entreprise, il faut accepter soi-même,
15:16en tant que dirigeant d'entreprise, d'être dans une démarche de lâcher prise
15:19un peu sur la suite de la vie économique de l'entreprise familiale,
15:24donc d'être déjà dans une démarche de transmission, quelque part.
15:27Oui, ça peut être une déprogrammation de son quotidien, quelque part, pour l'entrepreneur,
15:31et en même temps une reprogrammation en se disant
15:33qu'est-ce que cherche l'entrepreneur ?
15:35La croissance pour son entreprise.
15:37C'est-à-dire qu'il ne faut pas oublier qu'on a toujours des projets
15:40pour se développer, et c'est ce que recherche l'entrepreneur.
15:43Alors, il y a des projets pour la famille, évidemment,
15:45puis des projets exclusivement pour l'entreprise.
15:48Les deux peuvent être liés, évidemment.
15:50Et à ce moment-là, d'avoir ce recul,
15:53grâce à des administrateurs indépendants,
15:55qui peuvent rentrer dans un conseil de surveillance,
15:59ou ça peut être certains fonds qui peuvent rentrer,
16:01ça peut arriver également.
16:01Ça, c'est un risque ou pas, que si la transmission d'entreprise
16:05ne se fait pas au sein de la famille,
16:08ce soit un fonds qui reprenne ?
16:09Est-ce que c'est vu comme une opportunité pour accompagner,
16:11ou comme un risque de perdre le contrôle de l'entreprise familiale ?
16:15Les deux, c'est une question de gouvernance.
16:17Tout ça se discute avec le calme nécessaire
16:20pour s'assurer que, finalement,
16:22les intérêts de l'entreprise soient bien alignés.
16:24Et il faut bien s'assurer qu'en s'associant,
16:28ce qui n'est jamais forcément facile,
16:30on partage le même ADN.
16:32Et plus on a des projets qui sont constructifs,
16:35qui sont optimistes,
16:36qui permettent de créer de l'emploi,
16:37de se développer à l'international, par exemple,
16:39de créer de l'innovation,
16:41de rebondir sur l'IA,
16:42de penser au sujet sur la partie environnementale,
16:47plus on va, d'une part, être plus attractif,
16:50mieux transmettre,
16:51et rassurer également les salariés.
16:53Parce que ce qui est très important
16:54dans la tête de l'entrepreneur,
16:56c'est de s'assurer que l'entreprise sera pérenne,
16:59que ceux qui ont construit l'entreprise restent,
17:02se projettent dans l'avenir,
17:03et que de nouveaux talents puissent rejoindre l'entreprise,
17:06et qu'ils restent également.
17:07Donc on parle de fidélisation également.
17:08Charles-Henri Buja,
17:09ceux qui ont construit l'entreprise restent,
17:11oui, mais laissent la place aux autres,
17:13quand même, à la nouvelle équipe dirigeante.
17:16À un moment donné, tout à fait.
17:18Pascal cite l'intervention de certains fonds,
17:21c'est encore une question de choix.
17:22Vous avez des fonds dits de private equity,
17:25qui vont investir dans l'entreprise,
17:27qui ont le même raisonnement,
17:28qui vont accepter de rester 7 ans, 9 ans, voire plus.
17:32Vous avez des fonds rapaces venus d'ailleurs,
17:34qui...
17:34C'est ça le risque.
17:35C'est ça le risque.
17:36Un fonds rapace, vous allez avoir un démantèlement de l'outil familial,
17:40et puis chacun repartira avec ses billes.
17:43Avec les dégâts qu'on sait.
17:44Et lui aura quelque part une facilité à arriver dans des entreprises
17:49où on ne s'entend pas et où on n'a rien préparé.
17:51C'est la faiblesse des ratios qu'on a donné tout à l'heure.
17:55Voir même demain, je pense qu'on peut avoir un aggravement de ces ratios.
18:00J'avais une appréhension depuis quelques semaines.
18:02C'est déjà compliqué d'accompagner les nouvelles générations
18:04pour leur donner la volonté de reprendre.
18:06D'accord.
18:06Mais quand on voit la désorganisation ambiante,
18:10ça va être encore plus compliqué de les convaincre,
18:12d'aller reprendre l'outil familial pour défendre l'ADN, et ainsi de suite.
18:18Désorganisation ambiante, ça veut dire quoi ?
18:19Un certificat fiscal, par exemple ?
18:20Voilà.
18:20D'accord.
18:21Je parle de...
18:21Voilà, tout à fait.
18:22Je parle de l'improbable aventure budgétaire française
18:26qui fait qu'on ne sait absolument pas aujourd'hui, 15 décembre,
18:29où on va la fin de l'année.
18:31Et ça fait peur aux nouvelles générations
18:32qui pourraient être amenées à reprendre une entreprise demain ?
18:35Laurent disait...
18:36Ça génère une ambiance, effectivement, certes fiscale,
18:42mais c'est vrai que nous, portant à notre petite échelle d'experts comptables,
18:46on est moins sur des entreprises, effectivement,
18:48avec des conseils de surveillance,
18:50même si certains groupes d'experts comptables se sont spécialisés
18:54et ont maintenant de la gestion privée,
18:57où on va chercher la compétence du notaire,
19:01de l'avocat, du familial office.
19:03Donc là, on accompagne.
19:04C'est vrai que l'expert comptable...
19:06Je prends le cas d'une biscuiterie qui est transmise de façon générationnelle.
19:10Une biscuiterie de génération en génération, oui.
19:11On est à la troisième génération.
19:13Et donc, dans ce cas-là, c'est l'expert comptable qui fait, en fait, office de recul.
19:17Et l'expert comptable a quitté cette casquette de comptable, en fait.
19:21Depuis longtemps, il y a encore plus de mains.
19:23On est vraiment sur les échanges stratégiques, d'évolution,
19:26de préparation à la retraite, de préparation à la transmission.
19:30Mais aujourd'hui, depuis 15 jours, j'ai des demandes de nouvelles générations qui me disent
19:39« Mais si je pars, qu'est-ce qui se passe pour l'entreprise familiale ? »
19:45D'accord. De dirigeants de notre entreprise ou de futurs héritiers ?
19:48De dirigeants et de futurs héritiers qui, aujourd'hui, de fait une ambiance anxiogène,
19:54alors elle n'est pas récente, elle fait quand même maintenant quelques mois,
19:59se posent des soucis.
20:00On échangeait avec le notariat la semaine dernière sur le pacte d'Utreil.
20:04Vous êtes intervenu souvent.
20:06Mais c'est vrai qu'il y a une instabilité.
20:10Ou création de holding avec une taxe sur les holdings.
20:14Certes, ce n'est pas la clientèle de tous les experts comptables
20:17ou de tous nos clients d'être à X millions de trésorerie.
20:22Et il n'y a pas que la trésorerie, d'ailleurs.
20:24Donc, du coup, c'est vrai que c'est un vrai sujet.
20:26Mais donc, on a déjà du mal.
20:27Oui, Laurent de Gabriel et ensuite Pascal Torquettil.
20:29C'est là, je pense, où vraiment la gouvernance de l'entreprise,
20:31et quand je dis gouvernance, on n'est pas obligé d'avoir un conseil d'administration avec 12 personnes.
20:35Une gouvernance, c'est quelqu'un qui va vous aider,
20:38qui va être un peu le sparring partner du dirigeant.
20:40Ça peut être un conseil informel d'une ou deux personnes.
20:42Donc, le rôle que peut faire l'expert comptable.
20:44Mais ça va permettre d'objectiver, de dépassionner.
20:48Effectivement, il y a un climat d'anxiété.
20:51On ne sait pas encore bien quelles sont les conséquences de ce climat d'anxiété.
20:54Mais si vous le replacez dans un contexte plus stratégique, plus long terme,
20:58ça permet souvent de dépassionner un petit peu les choses et de le faire dans les mêmes conditions.
21:01Sans faire de politique, est-ce qu'à l'heure actuelle,
21:03le climat d'anxiété est plus anxiogène que ce qu'on a pu connaître sur les 30 dernières années
21:08quand on est entrepreneur ?
21:09Pas sûr.
21:10Pas sûr, d'accord.
21:11Donc, il faut peut-être aussi habituer la nouvelle génération à cette idée que...
21:15Oui, sauf qu'elle est sur l'immédiateté, cette nouvelle génération.
21:18Donc, du coup, c'est vrai que quand on regarde sur 10 ou 20 ans,
21:23bien sûr, on n'est pas sur...
21:25Ce n'est pas forcément plus anxiogène aujourd'hui.
21:28Mais encore, faut-il le faire prendre ?
21:29Mais il faut le faire prendre, c'est ça.
21:31Pascal Torquitil ?
21:32Moi, je pense que c'est quand même tout particulièrement anxiogène.
21:34D'accord.
21:35J'ai rarement vu ça.
21:37Alors, je suis peut-être un peu plus jeune, mais je ne crois pas.
21:39J'ai rarement vu ça.
21:40C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on montre du doigt les entreprises, les chefs d'entreprise,
21:44alors que globalement, on sait quand même que les salariés, généralement,
21:47notamment dans les entreprises familiales, sont très satisfaits du temps long.
21:52Donc, je parle souvent de la temporalité.
21:54Les dirigeants familiaux, pourquoi ?
21:55Généralement, ces entreprises, d'ailleurs, sont plus performantes.
21:58Parce qu'il y a moins de turnover, les salariés sont associés,
22:03la plupart du temps, autour de l'entrepreneur ou du dirigeant familial.
22:07Ils ont confiance.
22:09Et donc, le temps long permet de rassurer.
22:11Aujourd'hui, il y a de l'incertitude.
22:13Donc, j'ai rarement vu ça.
22:14C'est incertitude fiscale, financière.
22:16De tout temps, il y en a eu.
22:18Mais là, c'est tout particulièrement particulier.
22:20Et donc, je pense qu'aujourd'hui, il faut absolument se projeter,
22:25s'assurer que dans cette transmission qui va arriver,
22:29on va pouvoir avoir un projet d'entreprise très structuré.
22:32Et qui le fait, ce projet d'entreprise ?
22:33C'est le dirigeant qui cède ou c'est l'équipe d'héritiers
22:36ou l'héritier, l'héritière ou l'équipe qui, potentiellement,
22:39doit arriver avec son projet pour l'entreprise familiale ?
22:42Là encore, généralement, le dirigeant, il peut déjà avoir structuré cette transmission.
22:46La plupart du temps, ce n'est pas le cas, sauf des entreprises qui sont déjà d'une certaine taille.
22:51Les plus petites, c'est rarement fait.
22:53Donc, elles ont besoin d'avoir des tiers de confiance.
22:55Ces tiers de confiance, ils doivent arriver, rentrer un peu dans l'intimité du dirigeant,
23:00pour parler des parties familiales, de transmission,
23:03et structurer, finalement, le projet qui va enthousiasmer et la famille,
23:09et les dirigeants, et puis les équipes qui sont autour du dirigeant.
23:13Ça, c'est un savant mélange, mais ça existe aujourd'hui.
23:18Sachant qu'il y a quand même une demande, je veux quand même un peu d'argent,
23:23même si je transmets, je veux quand même un peu d'argent pour profiter,
23:27parce que les dirigeants à 65 ans, ils sont jeunes aujourd'hui,
23:30donc du coup, ils veulent en profiter.
23:33Donc, c'est vrai qu'il y a cette contrainte de « je transmets tout, pas tout », une question.
23:38Je vais compléter sur l'histoire de l'âge, de la transmission.
23:45Moi, je suis convaincu que plus qu'un âge, un instant donné,
23:48c'est plutôt une période d'un état d'esprit.
23:51Une famille qui a l'habitude de s'organiser, de transmettre,
23:55comme vous dites, à 65 ans, on est encore très jeunes,
23:57à 75, on a encore pas mal de performances,
24:00donc ça laisse quand même du temps.
24:01Et Pascal le disait très bien,
24:04la temporalité, c'est la denrée maîtresse dans une famille.
24:09Alors, peut-être, juste là-dessus, Charles-Henri Bujard,
24:11avant de vous passer la parole, Laurent de Gabriel,
24:13vous dites effectivement que les familles qui sont habituées,
24:16ça se passe très bien, parce qu'en fait,
24:17c'est le passage de la première à la deuxième génération qui est le plus compliqué,
24:20c'est celui qui a créé l'entreprise, celui ou celle qui a créé l'entreprise,
24:22qui doit transmettre à ses enfants...
24:23Le fondateur, dans son état d'esprit, il est souvent immortel,
24:26cible, et que personne n'arrivera à faire aussi bien que lui.
24:29Donc, il faut reconnaître que les G2 qui arrivent à reprendre
24:32une affaire familiale créée par le père ou la mère, chapeau bas.
24:38Ensuite, vous vous installez, c'est sûr qu'une famille qui a 16, 17 générations,
24:41ça fait partie de son ADN.
24:43Oui, c'est déjà fait parler.
24:44Ils sont un sœur de patrimoine, celui qui va se porter volontaire
24:47pour diriger la boîte un temps donné,
24:49c'est très bien que ce n'est qu'un relais.
24:51Donc, vous ne pouvez pas comparer les G1, G2 avec les G16 et G17, clairement,
24:55mais plus vous allez avancer en durée de l'entreprise familiale,
25:00plus cet ADN devient fort.
25:02Et plus il y aura des volontaires.
25:04Laurent le disait, aujourd'hui, on a une nouvelle génération,
25:07dans les familles, on fait de la ressource humaine,
25:10c'est-à-dire clairement, on analyse les compétences,
25:12ça vient et ça accompagne cette volonté nécessaire à vouloir reprendre le flambeau.
25:18Et puis, on n'est pas sur une entreprise familiale.
25:21Aujourd'hui, on se rend compte qu'on a laissé les jeunes reprendre
25:25ou créer leur structure et donc on se retrouve sur un groupe
25:29avec parfois un petit groupe de 10, 12 sociétés.
25:34Donc, certains monopersonnels, d'autres non, mais...
25:38Laurent de Gabriel ?
25:39Ce que je crois vraiment important, c'est dans la préparation,
25:41c'est de ne pas hésiter à former des gens qui vont être impliqués.
25:44C'était ma question, c'est comment on forme la nouvelle génération ?
25:47Et qui vont être impliqués. Alors, forcément, à l'IFA,
25:48on est vraiment au cœur de ces problématiques.
25:50Et donc, nous, on est amenés à former très souvent des membres d'une famille,
25:54très enormant. Alors, parfois, c'est des grandes familles du Nord,
25:56vous voyez à peu près ce que je veux dire,
25:57mais il y a d'autres familles qui font aussi...
26:00Qui sont aussi bien organisées.
26:01Et qui sont très bien organisées.
26:02Et c'est vraiment important d'essayer de les former
26:04parce que, d'abord, les jeunes de la famille vont se rendre compte
26:08des enjeux stratégiques et économiques de l'entreprise.
26:10Ça va leur donner un regard un peu différent.
26:13Et puis après, on peut les accompagner au cours de leur parcours.
26:16Et si vous le faites assez tôt dans leur processus,
26:19il y a des fondations qui mettent des choses pour des enfants de 11 ou 12 ans.
26:25D'accord. Ah oui, assez tôt, c'est déjà à temps même d'avoir commencé
26:27cette étude supérieure.
26:28C'est une étude très claudique, mais qui vont faire venir les jeunes
26:30dans l'entreprise. Il va y avoir des jeux.
26:32Et ça va développer une espèce de relation affective avec l'entreprise.
26:36Ils vont voir l'entreprise sous un prisme beaucoup plus positif
26:38que ce qu'ils peuvent voir à travers leurs parents,
26:40qui travaillent peut-être 18 heures par jour.
26:41et puis progressivement, cette génération va être aidée,
26:44va être sensibilisée sur les sujets économiques,
26:47sur les sujets de gouvernance.
26:49Et après, ils vont contribuer à un projet.
26:50Parce que je crois que c'est le moment difficile,
26:52mais le projet, la stratégie d'entreprise,
26:56il me semble qu'elle doit être quand même aussi assez fortement portée
26:58par la génération qui va reprendre.
27:00Parce que c'est quand même elle qui va avoir les enjeux.
27:01Donc il faut arriver à faire tout ça.
27:03Et dans le cadre de cette préparation,
27:04il y a indubitablement un aspect formation et information
27:07qui doit être pris très tôt.
27:09– Ça l'aurait pu dire que vous voulez réagir.
27:10– Oui, tout à fait d'accord.
27:13Les familles qu'on a la chance d'accompagner à la faux,
27:15vous avez de très belles histoires qui commencent à 7-8 ans,
27:18des cousinades, où le soir, le grand-père vient raconter
27:21l'histoire de l'entreprise.
27:23En fait, ça fait partie de leur envie de leur donner envie d'avoir envie.
27:27Parce que vous créez une collectivité.
27:29D'abord, les cousins vont se connaître.
27:30Il y en a qui ont même organisé des tranches d'âge
27:33par rapport aux différents cousins et cousines.
27:37Et vous voyez bien qu'on parle du temps.
27:40– Le temps long, voire très long.
27:41– Le temps long, parce que si vous commencez à prendre un gamin à 6 ans
27:44et qu'il reprend la boîte à 35-36,
27:48il a le temps de s'imprégner de ce fameux ADN.
27:51– Pascal Torquettil ?
27:52– Oui, je rejoins complètement ce qu'on se dit.
27:54L'ADN est très important.
27:56Il y a souvent le sens du devoir également,
27:58qui est transmis de génération en génération.
28:00pour s'assurer que l'incarnation du dirigeant soit transmise également.
28:06Ça, c'est quelque chose qui doit se construire au fil du temps.
28:10Souvent, les enfants, quand ils peuvent reprendre l'entreprise,
28:12ont été biberonnés depuis leur jeune enfance au quotidien de l'entrepreneur.
28:17C'est rare que lors des dîners, des déjeuners,
28:19on ne parle pas d'entreprise familiale, évidemment.
28:22Il y a un autre sujet que j'aimerais également mettre sur la table.
28:24Moi, je suis mentor également à l'Institut du Mentor entrepreneurial depuis maintenant une dizaine d'années.
28:30Et on voit que les sujets qui sont accompagnés d'entrepreneur à entrepreneur,
28:35il y a une certaine reconnaissance finalement qui se passe quand on accompagne un entrepreneur qui veut céder ou pas.
28:41Il y a trois questions qui se posent.
28:42Il y a la question, évidemment, familiale, la question professionnelle et la question personnelle.
28:48Je fais bien le distinguo entre les trois.
28:50Et identifier les trois, c'est très important avec un dirigeant qui n'est pas forcément habitué à le faire au quotidien.
28:56Donc, c'est un peu ouvrir les chakras du dirigeant
29:00et s'assurer que les bonnes questions sont posées.
29:02Et en créant ce climat favorable à l'échange,
29:05on peut à ce moment-là ouvrir toutes les solutions possibles
29:08pour accompagner le dirigeant dans tous ces sujets
29:11qui souvent peuvent le tarauder, il ne sait pas forcément par où commencer.
29:15Et donc, je parle souvent de tiers de confiance, de mentorat.
29:18Et 80% des sujets qu'on aborde en mentorat, ce n'est pas le professionnel.
29:23C'est le personnel.
29:23C'est principalement le personnel et le familial.
29:25Comment redonner de la place au personnel ou au familial quelque part ?
29:28Souvent, l'entrepreneur, il est 150% du temps dans son entreprise.
29:32Il a très peu de temps suffisant avec sa famille et pour lui.
29:36Donc, rééquilibrer tout ça, ça permet également de parler projet,
29:41de parler de ce qu'il a envie de faire s'il y a une succession.
29:45S'il n'y a pas de projet personnel et familial,
29:47il va se reconcentrer sur la partie que professionnelle.
29:50Donc, ça permet de prendre conscience de pourquoi je scelle l'entreprise
29:52ou pourquoi j'organise la transmission quelque part.
29:54Oui, exactement.
29:55C'est quelque chose de se remettre dans une disposition favorable à cet échange
30:00et le construire d'une façon apaisée.
30:02Alors, je rebondis, pardon, mais en tant qu'expert comptable,
30:06c'est vrai qu'on est l'interlocuteur du quotidien.
30:09Bon, le taux de confiance, on le connaît par cœur, c'est 94%.
30:12Donc, du coup, effectivement, on est le tiers de confiance.
30:15Mais au-delà, je rejoins totalement cette approche-là.
30:21C'est, certes, sur la transmission, mais pas que.
30:24On est l'interlocuteur des soucis du chef d'entreprise aussi.
30:30Puisque vers qui va-t-il se confier ?
30:33Vers qui va-t-il se tourner pour avoir une totale confiance ?
30:36C'est vrai, c'est souvent l'expert comptable.
30:37De toute façon, on va le voir dans les chiffres
30:39parce que l'activité va moins bien se passer
30:41ou il y a des fois des tiraillements dans une transmission entre enfants.
30:45On va le ressentir et on va le regarder comme on le suit maintenant.
30:49Vraiment, les états de gestion sont mensuels.
30:51Donc, c'est vrai qu'on le ressent.
30:52Et puis...
30:53Et la place du personnel, du coup, vous l'avouiez aussi ?
30:54La place du personnel, on le ressent plutôt indirectement.
30:58D'accord.
30:58C'est moins notre stratégie et c'est moins l'accompagnement du personnel.
31:03Par contre, on va le ressentir quand même
31:06quand on va mettre en place la RSE,
31:09quand on va mettre en place la transmission verte.
31:12D'accord.
31:12Aussi, la transition verte.
31:14La transmission verte, c'est la transition.
31:15La transition, pardon.
31:16D'accord.
31:17La transition verte.
31:17On pourrait aussi imaginer que ce soit une volonté stratégique forte
31:20de l'équipe dirigeante héritière.
31:23Également.
31:23C'est le cas.
31:25C'est le cas, Laurent et Gabriel.
31:26Je voulais demander sur la discussion familiale.
31:29Moi, je trouve que c'est un point très important.
31:30C'est-à-dire que qu'il y ait des déjeuners familiaux, c'est très bien.
31:33Mais un déjeuner familial ne remplace pas la réunion d'un conseil d'administration.
31:37Et c'est très bien qu'il y ait des conseils familiaux
31:39et des conseils d'administration.
31:40Et ça ne sera pas les mêmes discussions et tant mieux.
31:43Il y aura forcément des intervénances.
31:44Et ce qu'on voit, nous, dans les formations,
31:46et on va d'ailleurs, à cet égard, lancer une formation
31:48spécifiquement sur les entreprises familiales,
31:50c'est que des entrepreneurs, dès qu'ils sont dans un contexte de formation,
31:55il y a pas mal de recherches académiques maintenant,
31:56ça permet d'objectiver un certain nombre de choses.
31:58Et donc, ce que vous évoquiez sur le matora,
32:00il se passe la même chose dans les formations.
32:02Vous faites un petit pas de recul
32:04et vous voyez les choses de manière tout à fait différente.
32:06Et ça permet de dépassionner, d'objectiver
32:08et d'avoir les deux meilleurs réflexes
32:10et de se sensibiliser à cette préparation.
32:12Vous parlez de conseils familiaux,
32:13espèce d'une question pour vous deux d'ailleurs,
32:15Laurent De Gabriel et Charles-Henri Pujard,
32:17mais quid des héritiers à qui on ne transmet pas
32:20la direction opérationnelle de l'entreprise ?
32:23Comment est-ce qu'on organise cela ?
32:25Est-ce qu'on transmet quand même l'actionnariat de l'entreprise ?
32:27Est-ce qu'on les forme aussi à être actionnaires,
32:29mais non dirigeants opérationnels ?
32:30Il faut, il faut les former parce que le système légal français
32:33fait qu'ils deviendront un minimum actionnaires.
32:37Donc il faut les former.
32:38Et ensuite, il n'y a pas qu'une seule forme d'entreprenariat.
32:41Vous parliez de création de petits groupes,
32:43il y a plein de missions pour faire venir les jeunes.
32:45On n'a pas du tout parlé de la philanthropie,
32:48la création de fondations, l'investissement.
32:51À la limite, vous inversez la question,
32:52vous leur demandez aux jeunes
32:53comment ils souhaitent s'investir dans l'entreprise.
32:55Et vous seriez étonnés de la diversité des réponses.
33:01D'accord, ok.
33:01Ils ne veulent pas tous être dirigeants de l'entreprise familiale, c'est ça ?
33:04Il y a d'autres moyens de s'investir dans l'entreprise.
33:06Et ça, c'est vraiment important.
33:08Et je pense que l'anxiété, l'évolution générationnelle,
33:10c'est ça, c'est la diversité des objectifs et des parcours.
33:14Alors qu'avant, je pense qu'on était sur des choses
33:15qui étaient beaucoup plus uniques.
33:17Maintenant, ils veulent faire des choses très différentes.
33:18Et si vous le préparez en avance,
33:20si vous y réfléchissez,
33:21il y a des tas de choses qui peuvent être faites.
33:22Ça va de la fondation patrimoniale,
33:24ça va de la fondation actionnariale.
33:27Ils peuvent se passer plein de choses.
33:28Et là où je rebondis, effectivement,
33:30c'est qu'il faut absolument former pour les futurs dirigeants,
33:32mais il faut aussi former sur les futurs actionnaires.
33:34D'accord, oui, bien sûr.
33:36Ce n'est pas si simple d'être à un conseil d'administration.
33:38Oui, et d'être actionnaire d'une entreprise.
33:40Et d'être actionnaire d'une entreprise.
33:41C'est mon histoire aussi, mais ce n'est pas moi qui la dirige.
33:43Absolument.
33:44D'accord.
33:44Mais je prends les décisions quand même,
33:46avec mon droit de vote sur cette entreprise.
33:48Le conseil d'administration, il a un rôle absolument fondamental.
33:51Il va approuver la stratégie de l'entreprise.
33:52Il va choisir l'équipe dirigeante.
33:54Là, ça va être encore plus compliqué,
33:55parce que l'équipe dirigeante,
33:56ça va sûrement être une autre partie de la famille.
33:57Bien sûr.
33:58Et puis, il va approuver les comptes et gérer les risques.
34:00Donc, c'est un rôle fondamental sur lequel il faut se former.
34:03On ne peut pas l'improviser.
34:05Pascal Tocqueti, oui.
34:05J'ai un point, c'est un état d'esprit.
34:08Quand on veut transmettre son entreprise,
34:09on peut parler d'une problématique.
34:11Souvent, c'est ça, dans la tête du dirigeant, une problématique.
34:14En fait, c'est une opportunité.
34:15Plus c'est préparé dans les bonnes conditions,
34:18plus on en parle positivement.
34:19Et quelle que soit, finalement, l'ambition de ceux qui peuvent reprendre,
34:23notamment si ce sont les enfants,
34:25chacun peut avoir son avis là-dessus.
34:27Mais souvent, dans les conseils de famille,
34:29là, je vous rejoins,
34:30c'est que ce n'est pas forcément abordé tel que c'est fait,
34:33parce que ça peut créer de la frustration.
34:35Donc, il vaut mieux en parler qu'en parler.
34:37Comment faire pour que, justement,
34:39ce soit bien posé,
34:41dans les conditions qui soient professionnalisées,
34:43pour s'assurer que le projet de chacun
34:46sera pris en considération ?
34:48Donc là, on rentre dans l'irrationnel, le passionnel.
34:51Mais ça se travaille parfaitement.
34:53D'accord.
34:54Et là, ça devient une opportunité.
34:55Et plus c'est un projet de vie positif,
34:58éducatif, de formation,
35:00pour créer, finalement, de l'emploi,
35:03pour que chacun s'épanouisse.
35:04Et là, la discussion, soudain,
35:06peut être extrêmement positive.
35:07Alors, avec des administrateurs indépendants,
35:10avec, possiblement, des fonds,
35:11avec des discussions avec des experts.
35:14Et là, soudain, le dirigeant
35:16ouvre ses chakras,
35:17le plafond de verre est dépassé.
35:19Et là, on parle raisonnablement.
35:21Donc, on ne dit pas,
35:21je cherche la copie conforme
35:23de ce que j'ai été pendant 20-30 ans,
35:24mais comment est-ce que vous,
35:26vous pouvez vous engager dans cette entreprise
35:27et dans cette stratégie familiale ?
35:29D'où les projets.
35:30Oui.
35:30Le sens du projet,
35:32et aujourd'hui,
35:32le monde est de plus en plus international,
35:34souvent, l'accès à l'étranger,
35:37dans les études,
35:38les enfants voyagent de plus en plus,
35:40donc, ça crée des opportunités incroyables
35:43et des opportunités positives
35:45pour que le dirigeant puisse également transmettre,
35:47tout en restant un peu,
35:49en accompagnant,
35:50et que chacun trouve sa place.
35:52Là, souvent, ce qui est délicat,
35:53c'est quand le dirigeant,
35:54notamment le fondateur,
35:55prend de la place,
35:56incarne,
35:57comment trouver sa place ?
35:58Et là, il faut bien délimiter l'aventure de chacun
36:02et comment son positionnement
36:04va bien s'intégrer à côté du dirigeant.
36:07Et savoir laisser la place,
36:08ce n'est pas toujours facile.
36:10Et ça peut se faire progressivement,
36:12d'une façon très intelligente.
36:13Avec des postes clés.
36:14Oui, Frédéric Espira.
36:15Il y a une chose que je constate,
36:16effectivement,
36:16sur ces 20 dernières années,
36:18avec un peu de recul,
36:1920-25 ans,
36:21on a des chefs d'entreprise
36:22qui ont créé, effectivement,
36:24une première entreprise,
36:24qui ont envie de la transmettre.
36:26Soit ils ne se sont pas préparés
36:27et on se retrouve à 63 ans.
36:29Ah oui, tiens,
36:30je te file le bébé.
36:33C'est un petit peu de moins en moins.
36:34Par contre,
36:35ce que l'on constate
36:36dans nos réunions,
36:38c'est qu'à 50 ans,
36:40ils ont envie de changer de vie.
36:42Donc, du coup,
36:43ils se disent,
36:44si les enfants commencent à être matures,
36:46j'ai envie de transmettre.
36:47Donc, du coup,
36:48ils vont transmettre peut-être plus vite
36:49que ce qu'on n'imagine,
36:51pas pour partir à la retraite,
36:52mais pour avoir un nouveau projet.
36:5330, 7, 10 ans quand même
36:54de transmettre.
36:55C'est ça, c'est ça.
36:55Et donc, du coup,
36:55on se retrouve de toute façon
36:56dans la même problématique,
36:58c'est-à-dire que c'est dans l'urgence.
36:59Il y en a un mois,
37:00soit ils changent de vie,
37:02parce qu'aujourd'hui,
37:04le divorce est un peu plus institutionnalisé
37:06que...
37:07D'accord, oui,
37:08mais c'est aussi un facteur potentiellement
37:10de réflexion, de transmission.
37:11C'est ça.
37:12Et donc, du coup,
37:13on se retrouve à 50,
37:1450, 53 ans,
37:16j'ai envie de changer de vie,
37:17j'ai envie d'avoir une nouvelle activité.
37:19Le bébé que j'ai construit
37:20vaut quelque chose.
37:21Les enfants étaient présents
37:23dans l'entreprise,
37:24étaient apprentis, etc.
37:26Et donc, du coup,
37:26je vais transmettre maintenant.
37:27Mais je ne me suis pas préparé, non.
37:29Moi, je suis tout à fait d'accord avec vous.
37:31Je pense qu'il y a deux phénomènes.
37:32Il y a le fait que
37:32l'allongement de la durée de vie
37:34fait que vous pouvez avoir
37:34deux ou trois vies
37:35sans difficulté.
37:37Et donc, une vie d'entrepreneur
37:38a un succès.
37:40Puis le deuxième aspect,
37:40c'est la révolution numérique.
37:41Je pense qu'il y a
37:42une accélération telle
37:44des enjeux technologiques,
37:45des défis.
37:46On parle de l'IA,
37:47mais il y a les données.
37:48Et on voit que ça impacte
37:50toutes les entreprises.
37:51Et ça, je pense que
37:52c'est encore plus difficile
37:53pour une génération
37:53de suivre ça.
37:55Et c'est là où la nouvelle génération
37:56a quand même
37:57un usage un peu natif
37:59des outils numériques
38:00qui est susceptible
38:01d'être extrêmement intéressante
38:02pour beaucoup,
38:03beaucoup d'entreprises.
38:04Et donc, c'est pour ça
38:05qu'il faut que cette transmission
38:05se fasse dans de bonnes conditions,
38:07soit préparée
38:08et soit éventuellement
38:09un peu anticipée
38:10par rapport à ce qui avait pu
38:10se faire dans le passé.
38:12Charles-Henri Bujar,
38:13il y a intelligence artificielle,
38:14numérique,
38:14et peut-être aspiration aussi
38:15en termes de SG, RSE
38:17de la nouvelle génération.
38:18Comment est-ce qu'on intègre ça
38:19dans la discussion ?
38:19Alors, c'est un vrai sujet
38:20actuellement parce qu'il y a aussi
38:22les sujets de souveraineté.
38:23Souveraineté et défense.
38:25Donc, c'est pas forcément
38:26ce qui peut être antinamique
38:27avec RSE.
38:28Je vais revenir sur la transmission.
38:30Nous, on a six,
38:31les familier-office,
38:32on parlait de tiers de confluence.
38:33C'est pour les familles
38:33qui ont une chance,
38:34la chance d'avoir
38:35un familier-office
38:36à leur côté.
38:37En fait,
38:38la disparition d'une génération,
38:40le dernier des aînés
38:41qui décèdent,
38:43met la famille inconsciemment
38:44dans le schéma
38:45de la prochaine transmission.
38:46Ça, c'est un marqueur
38:48vraiment très important.
38:49C'est-à-dire,
38:49quand il n'y a plus des parents
38:51à qui on a repris la boîte,
38:53inconsciemment,
38:54on voit que la famille
38:54commence à se retourner
38:56naturellement vers l'avenir.
38:58En se disant,
38:59il faut préparer
38:59la transmission à venir
39:01et il faut l'anticiper
39:02beaucoup plus en amont,
39:03si je comprends bien,
39:04de ce qui a pu être fait
39:05sur la première génération.
39:06Tout à fait.
39:06La première génération
39:07ou les générations précédentes.
39:09Absolument.
39:10Pascal,
39:11on parle évidemment
39:13des conditions idéales
39:14quand il y a un fondateur
39:16ou une première,
39:17deuxième génération
39:17qu'il peut transmettre
39:18à ses enfants,
39:19tous ses enfants,
39:20quelques enfants.
39:21Ça, on peut dire
39:22si c'est bien préparé,
39:23on en a parlé,
39:23c'est le cas idéal.
39:24Et si c'est mal préparé ?
39:26Ça peut être mal préparé,
39:27mais là encore,
39:27il faut pouvoir l'éviter
39:29et c'est par anticipation.
39:30Je reviens également
39:31sur ce chiffre
39:32de plus de la moitié
39:33des entreprises
39:33qui n'ont pas de successeurs.
39:35Oui.
39:35Donc, ça, c'est très important
39:37aussi.
39:37Et donc, comment mettre
39:39en relation
39:39des repreneurs potentiels
39:41qui vont pouvoir
39:42prendre la suite ?
39:43Hors du cadre familial,
39:44du coup ?
39:44Hors du cadre familial.
39:45C'est un point
39:46très important aussi
39:46qu'on voit en France,
39:48mais également partout
39:49en Europe,
39:49tous les pays aujourd'hui
39:50où la pyramide des âges
39:51diminue également,
39:53on voit qu'il y a
39:54beaucoup d'entrepreneurs
39:55qui n'ont pas
39:55de successeurs
39:56dans leur famille.
39:58Donc, ça aussi,
39:58c'est des sujets
39:59très importants
40:00à anticiper
40:00où, je reparle encore
40:02du tiers de confiance,
40:03il faut s'assurer
40:04que toutes les valeurs
40:05de l'entreprise,
40:06l'ADN,
40:07ce qu'a voulu inculquer
40:08l'entrepreneur
40:09à son entreprise
40:10et à ses salariés,
40:11ne soient pas fragilisés
40:12et soient repris.
40:14Là encore,
40:14il faut de l'anticipation.
40:15Donc, il faut aussi
40:16des dirigeants
40:17qui puissent être mis
40:17en relation.
40:18Et ce n'est pas si simple
40:19que ça,
40:20que le sédant
40:22trouve un repreneur.
40:23Il y a des mécanismes
40:24qui existent,
40:25mais ça aussi,
40:26c'est un message
40:27que je passe,
40:27il faut bien le favoriser
40:28pour que ça se passe
40:29dans les meilleures conditions.
40:30qu'est-ce que c'est pas ?
40:31Le sédant,
40:32un des éléments vraiment
40:33de réassurance du sédant
40:34comme de l'investisseur,
40:35d'ailleurs,
40:36c'est la bonne gouvernance.
40:37Nous, on a fait
40:37un baromètre en 2024,
40:39on a interrogé
40:40une quarantaine de fonds
40:41sur comment ils voyaient
40:42les entreprises
40:42dans lesquelles ils investissaient.
40:44Et le fait d'avoir
40:44une gouvernance
40:45en bonne et due forme
40:46les rassure.
40:47Et donc,
40:47ça va aussi rassurer
40:49les tiers,
40:50un repreneur.
40:50Donc, même si on n'a pas
40:51d'héritier ou d'héritière
40:52identifié,
40:53travailler la gouvernance,
40:54c'est clé.
40:54C'est pas dramatique
40:56que, d'abord,
40:58avoir conscience,
40:59et ça peut être
40:59des décisions
41:00extrêmement difficiles,
41:01que le bon ADN
41:02n'est pas forcément
41:03dans l'arbre généalogique.
41:04Et qu'une entreprise
41:06familiale
41:06qui, pendant une génération,
41:08a un nom familial
41:09à sa tête,
41:10il n'y a pas
41:10de caractère de gravité.
41:11L'entreprise
41:12est pérenne.
41:13Mais quand vous dites ça,
41:14ça veut dire qu'on garde
41:15l'actionnariat familial.
41:15Vous gardez l'actionnariat
41:16et vous mettez un dirigeant
41:18extérieur
41:19dont vous jugez
41:19qu'il est plus capable
41:20que la génération
41:21de sa page
41:22de caractère de gravité.
41:23Ça ne veut pas dire
41:23vendre l'entreprise,
41:24ça veut dire simplement
41:25trouver l'opérationnel.
41:26En effet, une autre option
41:27qui est très intéressante aussi,
41:28dans les TPE,
41:29les PME,
41:30les ETI,
41:31c'est se dire
41:32le dirigeant,
41:33il était finalement actionnaire,
41:35il avait un peu
41:36tous les pouvoirs,
41:36il y a beaucoup de cas
41:37comme ça en France
41:38et dans d'autres pays,
41:39et se dire
41:40je sais que je n'ai pas
41:41de successeur,
41:42je fais rentrer
41:42quelqu'un de l'extérieur
41:43ou je fais progresser
41:45quelqu'un en interne,
41:47je le fais peut-être
41:47rentrer au capital
41:48et à ce moment-là,
41:49la question se posera
41:50au moment où le dirigeant
41:52fondateur partira,
41:54de transmettre l'entreprise
41:56au successeur,
41:57au dirigeant
41:57qui a été recruté
41:58ou qui fait partie des équipes
41:59ou de répartir
42:01le patrimoine
42:01et les actions
42:02de l'entreprise.
42:03Et la famille
42:04peut très bien rester
42:05également actionnaire
42:06de l'entreprise.
42:07Il y a plusieurs cas,
42:08ça nécessite des discussions
42:09et de l'anticipation.
42:11On va s'arrêter là-dessus
42:12mais si je ne comprends rien,
42:13il y a beaucoup de capacités
42:15d'accompagnement
42:16du dirigeant d'entreprise
42:17parce qu'il y a beaucoup
42:17de cas effectivement
42:19à gérer.
42:20Et puis,
42:21je me rends compte
42:21que quand un dirigeant
42:23ou une dirigeante d'entreprise
42:24finalement réfléchit
42:24à la transmission,
42:25il y a peut-être
42:25plusieurs rôles derrière
42:27pour la génération future
42:28parce que c'est vrai
42:29que c'est une des sortes
42:30de super héros économiques
42:32du quotidien.
42:33Merci en tout cas
42:34Charles-Henri Bujar,
42:34président de l'Association française
42:36des familles et offices.
42:36Merci Laurent De Gabriel,
42:38directeur général
42:38de l'Institut français
42:39des administrateurs.
42:39Merci Frédéric Espira,
42:41président du Conseil patrimonial
42:42de l'Ordre des experts comptables.
42:43Et merci Pascal Turquetil,
42:45entrepreneur international.
42:46Merci à tous les quatre
42:47d'avoir répondu
42:48à cette invitation
42:49dans Patronin Cash.
42:50Merci à vous
42:51de nous avoir suivis.
42:52On se retrouve très vite
42:52sur Bsmart for Change.
42:53de l'Ordre des experts comptables.
42:54Merci à tous les autres.
42:55Merci à tous les autres.
42:56Merci à tous les autres.
42:57Merci à tous les autres.
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