- il y a 1 semaine
Vendredi 19 décembre 2025, retrouvez Laurent Degabriel (Directeur Général, Institut Français des Administrateurs), Charles-Henri Bujard (Président, AFFO), Pascal Teurquetil (Entrepreneur international, investisseur et mentot) et Frédéric Espirat (Expert-comptable patrimonial, représentant du Conseil National de l'Ordre des experts-comptables) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
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00:00Comment assurer la pérennité des entreprises familiales ?
00:05Pour en parler, j'ai le plaisir d'avoir quatre experts du sujet sur le plateau de Patrimoine Cash.
00:09Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Charles-Henri Bujar.
00:12Bonjour Charles-Henri Bujar.
00:13Bonjour.
00:13Vous êtes le président de l'AFO, l'association française des familles office.
00:18Première question pour vous rapidement, même question pour tous sur ce plateau.
00:22C'est un sujet qui est sous-estimé aujourd'hui, la transmission des entreprises familiales ?
00:26Alors, ce n'est pas un sujet qui est sous-estimé, je pense que c'est un sujet dont on ne parle pas assez.
00:30D'accord.
00:31Et dans le cadre de nos missions de famille office, c'est un des piliers principaux de l'accompagnement d'une famille.
00:38On intervient sur le sujet de transmission le plus tôt possible.
00:42On n'en parle pas assez de manière globale ou on n'en parle pas assez aux dirigeants d'entreprise directement ?
00:46C'est une excellente remarque, les deux.
00:47Les deux ?
00:49À vos côtés, nous avons le plaisir d'accueillir également Laurent Degabriel.
00:51Bonjour Laurent Degabriel, vous êtes le directeur général de l'Institut français des administrateurs.
00:55Même question, le sujet est suffisamment traité aujourd'hui, selon vous,
00:58la pérennité des entreprises familiales françaises à la vue des enjeux qui concernent ces entreprises ?
01:05Bonjour Nicolas Pagné, merci de nous recevoir.
01:07Je crois que c'est un sujet effectivement qui est important.
01:09Je pense qu'il n'est pas suffisamment traité et la prise de conscience n'est pas suffisamment assez élevée
01:14pour les gens qui sont dans les entreprises qui vont être transmises.
01:16D'accord.
01:16La transmission d'entreprise, c'est avant tout un sujet de préparation.
01:19Il faut le préparer bien en amont.
01:20On évalue ça entre 5 et 7 ans minimum.
01:23De préparation ?
01:24De préparation.
01:25D'accord.
01:25Si on veut le faire dans de bonnes conditions.
01:26Et on sent que les conditions de la réussite ne sont pas faciles.
01:29Donc il faut en être pleinement conscient.
01:30Et effectivement, on n'en parle peut-être pas assez,
01:32mais peut-être que les entrepreneurs eux-mêmes ou les entrepreneuses
01:35ne sont pas suffisamment au fait de ces choses-là
01:38et ne réalisent pas les enjeux que cela représente.
01:40Les enjeux et notamment le temps que cela peut prendre.
01:43On a le plaisir d'accueillir également Frédéric Espira.
01:44Bonjour Frédéric Espira.
01:45Bonjour Nicolas.
01:46Merci pour l'invitation.
01:47Merci.
01:48Vous êtes président du Conseil patrimonial de l'Ordre des experts comptables.
01:51Même question.
01:52Votre avis un petit peu sur cet enjeu de la pérennité des entreprises familiales
01:57sous-estimée aujourd'hui, suffisamment gérée.
01:59Quelle est la vision que vous avez du côté de l'Ordre des experts comptables ?
02:03Effectivement, aujourd'hui, on est plutôt dans le quotidien
02:06plutôt que dans la préparation.
02:08D'accord.
02:09Et on manque assez de recul,
02:11même si l'expert comptable reste au cœur de tous les flux.
02:15Il y a énormément de sujets qui arrivent sur la table
02:19pour le chef d'entreprise.
02:20La facture électronique, l'automatisation de la comptabilité, les IA.
02:25Et donc du coup, c'est vrai que la préparation, la transmission...
02:28Le temps long.
02:29Le temps long.
02:30Même si l'expert comptable garde, conserve la relation client très très longue
02:35par rapport à d'autres professionnels.
02:37C'est vrai qu'on ne le prépare pas suffisamment.
02:39Eh bien justement, ça va être un peu le sujet de notre discussion.
02:42On a le plaisir d'accueillir également Pascal Torquettil.
02:44Bonjour Pascal Torquettil.
02:45Bonjour Nicolas.
02:46Alors vous êtes entrepreneur international.
02:47Vous avez vécu une transmission d'entreprise familiale
02:50puisque vous avez repris le groupe industriel Muller
02:53via une transmission familiale.
02:55Vous êtes également membre de la commission entrepreneuriat
02:57et transmission d'entreprise au MEDEF,
02:59vice-président en charge du pôle éducatif au sein de la CCI France.
03:02Et vous êtes également membre de l'Institut du mentorat entrepreneurial,
03:05si je ne dis pas de bêtises.
03:06Vous avez repris une entreprise familiale.
03:07On va commencer avec vous, donc forcément Pascal Torquettil.
03:11Je lisais en préparant cette émission que en France,
03:13une entreprise sur cinq franchit le cap de la deuxième génération.
03:16C'est 5 sur 10 en Allemagne et 8 sur 10 en Italie.
03:19Pourquoi est-ce qu'on est à la traîne en France,
03:21Pascal Torquettil, sur ce sujet aujourd'hui ?
03:24Déjà, c'est un sujet essentiel, majeur pour l'emploi en France,
03:28pour l'économie française.
03:29Et aujourd'hui, il y a beaucoup d'entrepreneurs
03:32qui aimeraient transmettre
03:34et qui ne sont pas préparés à transmettre.
03:36Il y a beaucoup d'émotionnels, d'irrationnels,
03:40des sujets qui peuvent finalement être moins bien abordés par des dirigeants.
03:46Alors, on parle de tiers de confiance,
03:48c'est-à-dire comment rencontrer...
03:49D'ailleurs, on est autour de la table aujourd'hui, on le représente.
03:51Il n'y a que des tiers de confiance, je pense qu'il y a des tiers de confiance aujourd'hui,
03:53pour pouvoir accompagner dans les meilleures conditions
03:56des dirigeants qui peuvent hésiter, sont dans le doute.
04:00Donc, on est là pour les rassurer.
04:02Donc, c'est bien qu'on en parle ce matin.
04:03Pourquoi ? Parce qu'on a du mal à lâcher quand on est dirigeant d'entreprise.
04:06On se dit que finalement, on pourra potentiellement,
04:08Charles-Henri Bujar, oui, c'est ça, on a du mal à lâcher.
04:10Il faut avoir conscience.
04:12Pour être un observateur, privilégié,
04:14le familial office ne fait pas partie de la famille.
04:16Il accompagne la famille sur ces sujets-là.
04:18C'est contre-intuitif quand vous arrivez...
04:23Soit vous avez créé votre entreprise,
04:25soit vous-même, vous l'avez reprise.
04:27Il y a un moment donné où vous n'êtes pas du tout dans l'esprit
04:30de vous projeter vers l'avenir.
04:31D'accord.
04:32En revanche, il faut bien avoir un prisme.
04:35C'est celui de la génération qui tient le pouvoir
04:36et qui, à un moment donné, doit le transmettre,
04:39et la génération qui va le reprendre.
04:41Le pouvoir, ça ne se transmet pas.
04:42Ça va se chercher.
04:43D'accord.
04:44Il y a tout un travail préparatoire à faire,
04:46et Pascal le disait très bien.
04:47la génération en place,
04:49mais également commencer à largement préparer
04:52la génération montante.
04:53C'est intéressant de dire,
04:54le pouvoir, ça va se chercher.
04:56Ça veut dire qu'il ne suffit pas de dire,
04:56bon, je prends ma retraite à, mettons, 65 ans,
04:59même si j'imagine qu'ils la prennent un petit peu plus tard,
05:01les dirigeants d'entreprise,
05:02et de dire, bon, toi, mon fils ou toi, ma fille,
05:05tu reprendras l'entreprise.
05:06Non, il faut aussi qu'il y ait un engagement
05:07de la génération suivante.
05:09Le paradigme change largement.
05:11Ça a pu exister à une époque,
05:13toi, mon fils, toi, ma fille, tu reprends l'entreprise.
05:14Aujourd'hui, les jeunes générations,
05:17celles dont on dit qu'elles ont besoin d'avoir du sens,
05:20on a besoin de leur donner envie d'avoir envie.
05:23D'accord.
05:24Et c'est, on parlait du temps préparatoire,
05:26tout à fait.
05:27Il y a celle qui tient le pouvoir
05:28et celle qui a envie,
05:31ou à qui il faut donner envie d'y aller.
05:33Et...
05:33Oui, Laurent de Gabriel.
05:34Mais ce qui est important, je crois aussi,
05:36c'est de réaliser que
05:37la transmission ne se fera pas de manière automatique
05:40et on ne peut pas considérer
05:41que la génération qui va venir
05:43a forcément envie de prendre le pouvoir.
05:45Et je crois qu'il faut effectivement
05:46essayer de distinguer entre
05:47des candidats repreneurs dans la famille
05:50qui seront volontiers engagés
05:52et d'autres qui ne l'auront pas.
05:53Et donc, ça, il faut l'envisager
05:55parce que si vous distribuez le capital
05:57de façon égalitaire
05:57entre des gens qui sont complètement impliqués
05:59et des gens qui ne sont pas impliqués,
06:01ça rend la suite encore plus difficile.
06:03D'accord.
06:03Il faut bien réfléchir à ça
06:04et accepter qu'il y a dans la famille
06:06qui suit, dans les enfants,
06:08c'est parfois la autre chose que les enfants,
06:10des gens qui vont vouloir reprendre l'entreprise
06:12et des gens qui vont faire des choix
06:13d'existence différents
06:15et tout à fait respectables.
06:16Donc, on ne distribue pas le capital
06:18de manière équipondérée
06:20entre tous les enfants.
06:21Non, pas toujours.
06:22Ce n'est pas la meilleure façon de préparer.
06:23Et c'est là où la préparation en amont
06:24est importante.
06:25Frédéric et ensuite, Pascal.
06:27Il y a l'économique, effectivement.
06:28Après, il y a le psycho
06:30qui le filme.
06:32C'est vrai que, bien avoir en tête
06:36que 32% des chefs d'entreprise
06:37aujourd'hui ont plus de 55 ans.
06:39Donc, ça, c'est notre clientèle
06:41dans les cabinets d'expertise comptable.
06:43Donc, il faut les accompagner.
06:4555 ans, c'est l'âge auquel
06:46il faut commencer à réfléchir.
06:48C'est un peu tard.
06:49C'est un peu tard.
06:50Et on a un tiers de nos clients
06:52qui ont cet âge-là, voire plus.
06:54Et qui réfléchissent du coup
06:55à ces sujets-là,
06:56qui ont déjà préparé ou pas encore ?
06:57Bien sûr que non.
06:58D'accord.
07:00Peu, peu, peu réfléchir.
07:02Ce dont un enfant est présent
07:04dans l'entreprise
07:05et salarié dans l'entreprise,
07:06c'est vrai que l'expert comptable
07:07aura le réflexe de lui dire
07:09est-ce que, de lui poser la question,
07:10de l'accompagner,
07:11est-ce que c'est bien cette personne
07:12qui reprendra la suite ?
07:14C'est vrai que nous,
07:14on est en amont
07:16des interventions de ces messieurs.
07:20Mais il faut qu'on accompagne,
07:22nous, beaucoup plus rapidement
07:24cette transmission.
07:26Donc il faut dire aux dirigeants,
07:27maintenant, il faut y réfléchir.
07:28Il faut y réfléchir.
07:29Pascal Turcutil,
07:30Charles-Henri Béjard nous disait
07:31le pouvoir, on ne le sait pas,
07:32ça va se chercher.
07:33Et Laurent de Gabriel nous disait
07:35tout le monde n'a pas forcément
07:36envie de reprendre l'entreprise.
07:37Comment ça s'est passé pour vous
07:38et comment ça se passe
07:38pour ceux qui vous échangeaient aussi
07:40de manière plus globale ?
07:41Déjà, souvent,
07:42on ne parle pas de CDI
07:43pour les chefs d'entreprise,
07:44mais de CDE.
07:45D'accord.
07:46Contra à durée éternelle.
07:47Il y a beaucoup d'entrepreneurs
07:49qui ne veulent pas céder
07:51ou qui hésitent à céder
07:52ou qui ne souhaitent pas
07:53forcément transmettre
07:54en se disant
07:55pour mes enfants,
07:56s'ils sont capables de reprendre,
07:58ce n'est pas forcément
07:58un cadeau que je leur fais.
07:59Donc on est un peu
08:00dans cette tradition en ce moment
08:01ou cette transition.
08:02Donc c'est l'histoire de ma vie,
08:04mais ce n'est pas un cadeau
08:05de transmettre à mes enfants ?
08:06En tout cas,
08:07en plus il y a une ambiance
08:08en ce moment un peu anxiogène
08:09en France.
08:09Bien sûr, oui.
08:10Donc en ce moment,
08:11on peut dire qu'il y a des dirigeants
08:13qui peuvent hésiter.
08:14Il y a un chiffre
08:14que je voudrais ajouter également,
08:16c'est, vous parlez d'environ
08:17700 000 entreprises
08:18qui vont être transmettre
08:19dans les dix prochaines années.
08:21Il y a plus de la moitié
08:21de ces entreprises
08:22qui n'ont pas de successeurs.
08:23D'accord.
08:24Donc il y a évidemment
08:25des enfants qui pourraient
08:26peut-être reprendre
08:27si on les prépare,
08:28si les dirigeants
08:29souhaitent le faire.
08:31Quand vous dites
08:31pas de successeurs
08:32identifiés à l'heure actuelle,
08:33c'est ça ?
08:33Exactement.
08:34Dans leur famille.
08:35D'accord.
08:35Donc ça veut dire
08:36que le dirigeant
08:37il peut se poser la question
08:38de céder son entreprise
08:39totalement, partiellement,
08:42peut-être de faire rentrer
08:43quelqu'un de l'extérieur
08:44ou faire monter quelqu'un
08:45dans ses équipes
08:46pour reprendre l'entreprise
08:47ou il peut avoir
08:48quelqu'un auprès de lui,
08:49ses enfants,
08:50qui peuvent reprendre.
08:52Est-ce que tous les enfants
08:53veulent reprendre ?
08:54Est-ce qu'il faut évidemment
08:54avoir un certain équilibre ?
08:57Il y a des formats
08:58qui permettent de le travailler.
08:59On parlait du du travail
09:00tout à l'heure,
09:01on en parlait peut-être
09:01tout à l'heure.
09:02Il y a également
09:02le family buyout.
09:04D'accord.
09:04Il y a des sujets
09:05un peu techniques
09:05qui permettent,
09:06si on discute avec le dirigeant,
09:08d'avoir un équilibre
09:10qui va également garantir
09:12le succès de la transmission.
09:13Donc il y a beaucoup
09:13de sujets à aborder
09:14qui ne sont pas forcément
09:15connus des dirigeants
09:16et c'est là qu'il faut
09:18évidemment que le dirigeant
09:19les rencontre,
09:20rencontre les tiers de confiance
09:21qui vont permettre
09:22la transmission
09:23dans les meilleures conditions.
09:24Parce qu'il y a
09:25les sujets techniques
09:25et les sujets affectent
09:27si je comprends bien
09:27et il y a un sujet de pédagogie
09:28sur les sujets techniques
09:29et ensuite évidemment
09:30un accompagnement peut-être
09:31sur comment est-ce qu'on crée
09:32une gouvernance
09:32qui demain sera prête
09:33à reprendre l'entreprise.
09:34Frédéric Espira.
09:35Sur les sujets, pardon.
09:38Frédéric Espira,
09:38ensuite Charles-Henri Bujard,
09:39ensuite Laurent de Gabriel.
09:40Sur les sujets techniques,
09:41effectivement,
09:42il y a la partie fiscalité,
09:43il y a la partie juridique,
09:45il y a l'évaluation
09:45de l'entreprise.
09:46D'accord.
09:47Quel montant.
09:48Donc c'est vrai que c'est un sujet
09:49qu'il faut se préparer
09:51parce que si j'ai trop de trésorerie
09:52dans l'entreprise,
09:53est-ce que je la transmets ou pas ?
09:55Et puis le chef d'entreprise
09:56aujourd'hui,
09:57il a essentiellement
09:58son patrimoine personnel
10:01dans l'entreprise.
10:02D'accord.
10:02Oui, les deux sont liés généralement.
10:04Les deux sont liés totalement
10:05et donc du coup,
10:05comment le construire ?
10:07Charles-Henri Bujard.
10:08Je disais d'ailleurs
10:08que l'âge du dirigeant
10:10jouait aussi beaucoup,
10:11Frédéric Espira
10:11parlait de valorisation
10:12de l'entreprise,
10:13jouait sur les conditions
10:13auxquelles on allait céder
10:14l'entreprise demain
10:15puisque plus on laisse passer de temps,
10:18si je le dis ainsi,
10:19moins on investit dans l'entreprise
10:20qu'on a passé une vie
10:21à bâtir généralement.
10:22Je pense que c'est difficile
10:23de tirer des règles générales.
10:25Chaque famille est différente.
10:26On parlait du côté technique
10:28et du côté affect.
10:29Il n'y en a pas un
10:30moins important que l'autre.
10:31D'accord.
10:31Une famille entrepreneuriale,
10:33c'est comme un ADN.
10:34C'est un truc
10:34qui ne s'explique pas,
10:36qui se vit.
10:37Et dans nos entreprises
10:38qui sont réparties
10:39sur l'ensemble des territoires,
10:40il y a une véritable...
10:42Ça porte une mission sociétale.
10:43C'est des emplois locaux,
10:46c'est des installations.
10:49Et la facilité, effectivement,
10:51c'est, ok,
10:51vous vendez votre entreprise,
10:53vous touchez l'argent,
10:54vous payez l'impôt
10:55et vous transmettez.
10:56Mais ça ne présente
10:56aucun intérêt.
10:57D'accord.
10:58Une famille entrepreneuriale,
10:59elle a quelque chose
11:00en disant,
11:01quelque part,
11:01je pousse le bouchon,
11:02le raisonnement jusqu'au bout
11:04en disant,
11:04l'argent ne l'intéresse pas.
11:06C'est cette mission.
11:06Alors après,
11:07comme dit Pascal,
11:08on va utiliser
11:08pour optimiser
11:09ces transmissions.
11:11Mais ne perdez pas
11:12à l'esprit qu'une famille,
11:14c'est un ensemble
11:15d'affects d'humains,
11:16de relations humaines
11:17avant d'être
11:18un raisonnement
11:19purement technique.
11:20Laurent de Gabriel.
11:21Je voulais remondir, Nicolas,
11:22sur votre point,
11:22sur la gouvernance.
11:23L'Institut français
11:24et les administrateurs,
11:25c'est vraiment
11:25un sing-tang sur la gouvernance.
11:27Et donc,
11:27on a pas mal travaillé
11:28sur ces sujets de gouvernance.
11:29Et en fait,
11:29on s'aperçoit que
11:30s'il y a eu la mise en place
11:32en amont de la transmission
11:33et une gouvernance
11:34en bonne et due forme,
11:35c'est vraiment
11:35un gage de succès.
11:36Et dans cette gouvernance,
11:37il y a deux choses
11:38qui sont importantes.
11:38Vous avez tout ce qui va être lié
11:39à la structure partenariale.
11:41Donc,
11:41vous pouvez avoir
11:41un pacte actionnarial,
11:43vous pouvez avoir
11:43un conseil de famille,
11:45vous pouvez avoir
11:45une charte des administrateurs
11:47familiaux.
11:47Donc,
11:47il y a cet aspect-là.
11:49Mais le deuxième aspect
11:50qui est presque plus important,
11:51c'est que vous ayez
11:52dans votre gouvernance
11:53et plutôt dans un conseil
11:54d'administration
11:54pour des sociétés
11:55d'une certaine taille,
11:56des administrateurs indépendants.
11:57Parce que l'administrateur indépendant,
12:03une vision des enjeux
12:04qui va être forcément
12:05plus objective,
12:06moins passionnelle.
12:07Et il peut vraiment aider
12:08en amont dans la réflexion
12:10et dire aux dirigeants
12:10« Est-ce que vous avez pensé à ça ? »
12:13« Comment est-ce que vous organisez
12:14cette transmission ? »
12:15Et après,
12:15dans la stratégie de l'entreprise.
12:17Donc,
12:17c'est vraiment très important
12:17que la gouvernance soit adaptée
12:20et aussi adaptée
12:21pour faciliter cette transmission.
12:22Donc,
12:22c'est un conseil externe
12:23mais qui va accompagner
12:25sur la stratégie
12:26sans avoir l'affect
12:28ou le lien familial,
12:29si je comprends bien,
12:30avec la stratégie d'entreprise.
12:31Absolument.
12:32Et alors,
12:32on le trouve,
12:32cet administrateur indépendant,
12:35c'est un ami entrepreneur
12:37à côté,
12:38c'est quelqu'un
12:39qu'on ne connaît pas du tout
12:40mais au risque
12:40qu'ils doivent découvrir
12:41l'entreprise
12:42dans laquelle il va arriver demain ?
12:44Il y a plusieurs façons
12:45de trouver des administrateurs
12:46ou administratrices indépendantes.
12:49Le réseau,
12:50l'IFA peut vous aider,
12:51d'autres associations vous aident.
12:52L'important,
12:53c'est de le faire en amont
12:54et de faire que cette personne
12:56effectivement s'intègre
12:57correctement dans le conseil
12:58puisque le conseil d'administration
13:00c'est une dynamique collective
13:01dans laquelle
13:02tous les administrateurs
13:03et administratrices
13:03doivent jouer leur rôle.
13:05Donc,
13:05l'administrateur indépendant
13:06ou les administrateurs indépendants,
13:07en général,
13:08c'est plus facile
13:08d'être deux
13:09que d'être tout seuls,
13:10vont avoir besoin
13:12de s'intégrer
13:12dans cette dynamique,
13:13de pouvoir participer
13:14aux discussions.
13:16Il ne faut pas
13:16qu'ils arrivent
13:16quelques mois
13:18ou quelques années
13:18avant la transmission,
13:19il faut qu'ils arrivent
13:19bien avant
13:20pour pouvoir s'imprégner
13:21vraiment des enjeux stratégiques,
13:23technologiques,
13:24humains de l'entreprise.
13:25Et c'est ça
13:25qui va favoriser
13:26leur contribution
13:27sur des sujets
13:28qui sont moins passionnels
13:29que des discussions
13:31purement familiales
13:32avec tout ce qu'on a évoqué
13:32précédemment.
13:33Mais alors,
13:33ça soulève une question
13:34et peut-être que vous pourrez
13:35y répondre,
13:35Pascal Torquettil,
13:36c'est à partir du moment
13:36où on accepte
13:37que d'autres personnes
13:38viennent donner leur avis
13:39sur la stratégie de l'entreprise,
13:40il faut accepter soi-même
13:41en tant que dirigeant d'entreprise
13:43d'être dans une démarche
13:44de lâcher prise
13:45un peu sur la suite
13:47de la vie économique
13:49de l'entreprise familiale,
13:50donc d'être déjà
13:51dans une démarche
13:51de transmission en quelque part.
13:52Oui, ça peut être
13:53une déprogrammation
13:54de son quotidien
13:55quelque part
13:56pour l'entrepreneur
13:56et en même temps
13:57une reprogrammation
13:58en se disant
13:59qu'est-ce que cherche
14:00l'entrepreneur
14:00la croissance
14:02pour son entreprise.
14:03C'est-à-dire,
14:04il ne faut pas oublier
14:04qu'on a toujours des projets
14:06pour se développer
14:07et c'est ce que recherche
14:08l'entrepreneur.
14:09Alors, il y a des projets
14:10pour la famille,
14:10évidemment,
14:11puis des projets
14:12exclusivement
14:13pour l'entreprise.
14:14Les deux peuvent être liés,
14:15évidemment.
14:16Et à ce moment-là,
14:16d'avoir ce recul
14:18grâce à des administrateurs
14:20indépendants
14:20qui peuvent rentrer
14:22dans un conseil
14:23de surveillance
14:24ou ça peut être
14:25certains fonds
14:26qui peuvent rentrer.
14:26Ça peut arriver également.
14:27Ça, c'est un risque
14:28ou pas que
14:29si la transmission
14:30d'entreprise
14:31ne se fait pas
14:32au sein de la famille,
14:34ce soit un fonds
14:34qui reprenne ?
14:35Est-ce que c'est vu
14:35comme une opportunité
14:36pour accompagner
14:36ou comme un risque
14:37de perdre le contrôle
14:39de l'entreprise familiale ?
14:40Les deux,
14:41c'est une question
14:41de gouvernance.
14:42Tout ça se discute
14:43avec le calme nécessaire
14:45pour s'assurer
14:47que finalement
14:47les intérêts
14:48de l'entreprise
14:49soient bien alignés.
14:50Et il faut bien
14:51s'assurer
14:52qu'en s'associant,
14:53ce qui n'est jamais
14:54forcément facile,
14:55on partage
14:56le même ADN.
14:57Et plus on a
14:58des projets
14:58qui sont constructifs,
15:00qui sont optimistes,
15:01qui permettent
15:02de créer de l'emploi,
15:03de se développer
15:04à l'international,
15:04par exemple,
15:05de créer de l'innovation,
15:06de rebondir sur l'IA,
15:08de penser au sujet
15:09sur la partie environnementale,
15:12plus on va,
15:13d'une part,
15:14être plus attractif,
15:16mieux transmettre
15:17et rassurer également
15:18les salariés.
15:19Parce que ce qui est
15:19très important
15:20dans la tête
15:20de l'entrepreneur,
15:21c'est de s'assurer
15:22que l'entreprise
15:23sera pérenne,
15:24que ceux qui ont
15:25construit l'entreprise
15:26restent,
15:27se projettent dans l'avenir
15:28et que de nouveaux talents
15:30puissent rejoindre l'entreprise
15:31et qu'ils restent également.
15:32Donc on parle
15:33de fidélisation également.
15:34Charles-Henri Buja,
15:35ceux qui ont construit
15:36l'entreprise restent,
15:37oui,
15:37mais laissent la place
15:38aux autres quand même
15:39à la nouvelle équipe dirigeante.
15:41À un moment donné,
15:43tout à fait,
15:44Pascal cite l'intervention
15:45de certains fonds,
15:47c'est encore une question de choix.
15:48Vous avez des fonds
15:49dits de private equity
15:50qui vont investir
15:52dans l'entreprise
15:52qui ont le même raisonnement,
15:54qui vont accepter
15:55de rester 7 ans,
15:569 ans,
15:56voire plus.
15:57Vous avez des fonds rapaces
15:58venus d'ailleurs
15:59qui...
16:00C'est ça le risque.
16:01D'accord.
16:01C'est ça le risque.
16:02Un fonds rapace,
16:03vous allez avoir
16:03un démantèlement
16:04de l'outil familial
16:06et puis chacun repartira
16:07avec ses billes.
16:09C'est des dégâts qu'on sait.
16:10Et lui aura
16:10quelque part
16:11une facilité à arriver
16:14dans des entreprises
16:15où on ne s'entend pas
16:16et où on n'a rien préparé.
16:17C'est la faiblesse
16:18des ratios
16:18qu'on a donnés
16:19tout à l'heure.
16:21Voir même demain,
16:22je pense qu'on peut avoir
16:23un aggravement
16:24de ces ratios.
16:25J'avais une appréhension
16:26depuis quelques semaines.
16:27C'est déjà compliqué
16:28d'accompagner
16:29les nouvelles générations
16:30pour leur donner
16:31la volonté de reprendre.
16:32D'accord.
16:32Mais quand on voit
16:33la désorganisation ambiante,
16:36ça va être encore plus compliqué
16:37de les convaincre
16:38d'aller reprendre
16:39l'outil familial
16:41pour défendre
16:42l'ADN
16:43et ainsi de suite.
16:43Désorganisation ambiante,
16:44ça veut dire quoi ?
16:44Un certificat fiscal par exemple ?
16:46Voilà.
16:46Je parle de...
16:47Voilà, tout à fait.
16:48Je parle de l'improbable
16:50aventure budgétaire française
16:52qui fait qu'on ne sait
16:53absolument pas aujourd'hui
16:5415 décembre
16:55où on va
16:56la fin de l'année.
16:56Et ça fait peur
16:57aux nouvelles générations
16:58qui pourraient être amenées
16:59à reprendre une entreprise
16:59demain ?
17:00Laurent disait...
17:01Ça génère une ambiance
17:05effectivement certes fiscale
17:08mais c'est vrai que nous,
17:10portant à notre petite échelle
17:11d'experts comptables,
17:12on est moins sur des entreprises
17:13effectivement avec des conseils
17:15de surveillance
17:16même si certains groupes
17:18d'experts comptables
17:19se sont spécialisés
17:20et ont maintenant
17:20de la gestion privée
17:22où on va chercher
17:23donc la compétence
17:26du notaire,
17:27de l'avocat,
17:27du familier,
17:28au fils.
17:29Donc là,
17:29on accompagne.
17:30C'est vrai que l'expert comptable,
17:31je prends le cas
17:32d'une biscuiterie
17:33qui est transmise
17:34de façon générationnelle.
17:35Une biscuiterie
17:36de génération en génération, oui.
17:37On est à la troisième génération
17:38et donc dans ce cas-là,
17:40c'est l'expert comptable
17:41qui fait en fait
17:41office de recul
17:43et l'expert comptable
17:44a quitté cette casquette
17:45de comptable en fait.
17:46Depuis longtemps
17:47et encore plus demain,
17:49on est vraiment
17:49sur les échanges stratégiques
17:51d'évolution
17:52de préparation
17:53à la retraite,
17:54de préparation
17:55à la transmission
17:55mais aujourd'hui
17:58et c'est surprenant
17:59depuis 15 jours,
18:01j'ai des demandes
18:03de nouvelles générations
18:04qui me disent
18:05mais si je pars,
18:08qu'est-ce qui se passe
18:08pour l'entreprise familiale ?
18:11D'accord.
18:12De dirigeants
18:12de notre entreprise
18:13ou de futurs héritiers ?
18:14De dirigeants
18:15et de futurs héritiers
18:16qui aujourd'hui,
18:18de fait,
18:18une ambiance anxiogène,
18:20alors elle n'est pas récente,
18:22elle fait quand même
18:23maintenant quelques mois,
18:25se pose des soucis
18:26où on échangé
18:27avec le notariat
18:28la semaine dernière
18:29sur le pacte du treil,
18:30vous êtes intervenus
18:31mais c'est vrai
18:34qu'il y a une instabilité
18:35ou création de holdings
18:37avec une taxe
18:38sur les holdings.
18:39Certes,
18:40ce n'est pas la clientèle
18:41de tous les experts comptables
18:42ou de tous nos clients
18:43d'être à X millions
18:45de trésorerie
18:47et il n'y a pas
18:48que la trésorerie d'ailleurs
18:49mais donc du coup,
18:51c'est vrai
18:51que c'est un vrai sujet.
18:52Mais donc,
18:52on a déjà du mal,
18:53oui,
18:53Laurent de Gabriel
18:53et ensuite,
18:54Pascal Torquettil.
18:54C'est là,
18:55je pense,
18:55vraiment la gouvernance
18:56de l'entreprise
18:57et quand je dis gouvernance,
18:58on n'est pas obligé
18:58d'avoir un conseil d'administration
18:59avec 12 personnes.
19:01Une gouvernance,
19:02c'est quelqu'un
19:02qui va vous aider,
19:03qui va être un peu
19:04le sparring partner
19:05du dirigeant.
19:06Ça peut être un conseil informel
19:07d'une ou deux personnes,
19:08donc le rôle
19:09que peut faire l'expert comptable
19:10mais ça va permettre
19:11d'objectiver,
19:12de dépassionner.
19:14Effectivement,
19:14il y a un climat d'anxiété.
19:17On ne sait pas encore bien
19:18quelles sont les conséquences
19:18de ce climat d'anxiété
19:19mais si vous le replacez
19:20dans un contexte stratégique
19:22de plus long terme,
19:24ça permet souvent
19:24de dépassionner
19:25un petit peu les choses
19:26et de le faire
19:26dans les conditions.
19:27Sans faire de politique,
19:28est-ce qu'à l'heure actuelle,
19:29le climat d'anxiété
19:30est plus anxiogène
19:31que ce qu'on a pu connaître
19:32sur les 30 dernières années
19:33quand on est entrepreneur ?
19:35Pas sûr.
19:35Pas sûr, d'accord.
19:36Donc il faut peut-être aussi
19:37habituer la nouvelle génération
19:39à cette idée que...
19:41Oui, sauf qu'elle est
19:42sur l'immédiateté,
19:43cette nouvelle génération.
19:44Donc du coup,
19:45c'est vrai que quand on regarde
19:46sur 10 ou 20 ans,
19:49bien sûr,
19:50on n'est pas sur...
19:51Ce n'est pas forcément
19:51plus anxiogène aujourd'hui.
19:53Mais encore,
19:54faut-il le faire prendre ?
19:55Mais il faut le faire prendre,
19:56c'est ça.
19:56Pascal, t'en prie-t-il ?
19:57Moi, je pense que c'est quand même
19:58tout particulièrement anxiogène.
20:00D'accord.
20:01J'ai rarement vu ça.
20:02Alors je suis peut-être
20:03un peu plus jeune,
20:03mais je ne crois pas.
20:04J'ai rarement vu ça.
20:06C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
20:06on montre du doigt
20:07les entreprises,
20:08les chefs d'entreprise,
20:10alors que globalement,
20:11on sait quand même
20:11que les salariés,
20:12généralement,
20:13notamment dans les entreprises familiales,
20:15sont très satisfaits
20:16du temps long.
20:17Donc je parle souvent
20:18de la temporalité.
20:19Les dirigeants familiaux,
20:20pourquoi généralement
20:21ces entreprises, d'ailleurs,
20:22sont plus performantes ?
20:23Parce qu'il y a moins de turn-over,
20:25les salariés sont associés
20:28la plupart du temps
20:29autour de l'entrepreneur
20:31ou du dirigeant familial.
20:33Ils ont confiance.
20:35Et donc le temps long
20:35permet de rassurer.
20:37Aujourd'hui,
20:38il y a de l'incertitude.
20:39Donc j'ai rarement vu ça.
20:40C'est un certitude fiscale,
20:41financière.
20:42De tout temps,
20:43il y en a eu,
20:43mais là,
20:44c'est tout particulièrement particulier.
20:46Et donc,
20:47je pense qu'aujourd'hui,
20:48il faut absolument
20:49se projeter,
20:51s'assurer que
20:52dans cette transmission
20:53qui va arriver,
20:54on va pouvoir avoir
20:55un projet d'entreprise
20:56très structuré.
20:58Et qui le fait,
20:58ce projet d'entreprise ?
20:59C'est le dirigeant qui s'aide
21:00ou c'est l'équipe d'héritiers
21:02ou l'héritier,
21:03l'héritière
21:04ou l'équipe qui potentiellement
21:05doit arriver avec son projet
21:06pour l'entreprise familiale ?
21:07Là encore,
21:08généralement,
21:08le dirigeant,
21:09il peut déjà avoir structuré
21:11cette transmission.
21:12La plupart du temps,
21:12ce n'est pas le cas,
21:13sauf des entreprises
21:14qui sont déjà
21:15d'une certaine taille.
21:16Les plus petites,
21:17c'est rarement fait.
21:18Donc elles ont besoin
21:19d'avoir des tiers de confiance.
21:21Ces tiers de confiance,
21:22ils doivent arriver,
21:23rentrer un peu
21:24dans l'intimité du dirigeant
21:26pour parler des parties familiales,
21:28de transmission
21:28et structurer finalement
21:30le projet
21:31qui va enthousiasmer
21:33et la famille
21:34et les dirigeants
21:36et puis les équipes
21:38qui sont autour du dirigeant.
21:40Ça,
21:40c'est un savant mélange,
21:42mais ça existe.
21:43Aujourd'hui,
21:44sachant qu'il y a quand même
21:45une demande,
21:46je veux quand même
21:47un peu d'argent,
21:48même si je transmets,
21:49je veux quand même
21:51un peu d'argent
21:52pour profiter
21:53parce que les dirigeants
21:54à 65 ans,
21:55ils sont jeunes aujourd'hui.
21:56Donc du coup,
21:57ils veulent en profiter.
21:58Donc c'est vrai
21:59qu'il y a cette contrainte
22:00de je transmets,
22:02tout,
22:03pas tout,
22:03une question.
22:05Je vais compléter
22:08sur l'histoire
22:08de l'âge
22:09de la transmission.
22:10Moi,
22:10je suis convaincu
22:11que plus qu'un âge,
22:13un instant donné,
22:14c'est plutôt
22:15une période
22:15d'un état d'esprit.
22:17Une famille
22:17qui a l'habitude
22:18de s'organiser,
22:19de transmettre,
22:20comme vous dites,
22:21à 65 ans,
22:22on est encore très jeunes.
22:23À 75,
22:24on a encore pas mal
22:24de performances.
22:25Donc ça laisse quand même
22:26du temps.
22:28Et Pascal le disait très bien,
22:29la temporalité,
22:30c'est la denrée
22:31maîtresse
22:32dans une famille.
22:35Alors peut-être,
22:35juste là-dessus,
22:36Charles-Henri Bujard,
22:37avant de vous passer la parole,
22:38Laurent de Gabriel,
22:39vous dites effectivement
22:40que les familles
22:41qui sont habituées,
22:42ça se passe très bien.
22:42Parce qu'en fait,
22:43c'est le passage
22:43de la première
22:44à la deuxième génération
22:44qui est le plus compliqué.
22:45C'est celui qui a créé
22:46l'entreprise,
22:47celui ou celle
22:47qui a créé l'entreprise
22:48qui doit transmettre
22:48à ses enfants.
22:49Le fondateur,
22:49dans son état d'esprit,
22:50il est souvent immortel,
22:52invincible,
22:52et que personne n'arrivera
22:53à faire aussi bien que lui.
22:54Donc il faut reconnaître
22:55que les G2
22:56qui arrivent à reprendre
22:57une affaire familiale
23:00créée par le père
23:01ou la mère,
23:02chapeau bas.
23:03Ensuite,
23:04vous vous installez,
23:05c'est sûr qu'une famille
23:06qui a 16,
23:0617 générations,
23:07ça fait partie de son ADN.
23:08Oui,
23:09c'est déjà fait parlé.
23:09Le patrimoine,
23:10celui qui va se porter volontaire
23:13pour diriger la boîte
23:14un temps donné,
23:15sait très bien
23:15que ce n'est qu'un relais.
23:17Donc,
23:17vous ne pouvez pas comparer
23:18les G1,
23:19G2 avec les G16
23:20et G17,
23:20clairement,
23:22mais plus vous allez avancer
23:23en durée
23:24de l'entreprise familiale,
23:26plus cet ADN devient fort.
23:28Et plus il y aura
23:28des volontaires.
23:30Laurent le disait,
23:31aujourd'hui,
23:32on a une nouvelle génération,
23:33dans les familles,
23:34on fait de la ressource humaine,
23:35c'est-à-dire clairement,
23:37on analyse les compétences,
23:38ça vient et ça accompagne
23:40cette volonté nécessaire
23:42à vouloir reprendre le flambeau.
23:44Et puis,
23:44on n'est pas sur une entreprise familiale.
23:46Aujourd'hui,
23:47on se rend compte
23:48qu'on a laissé les jeunes
23:51reprendre ou créer leur structure
23:53et donc on se retrouve
23:54sur un groupe
23:54avec parfois un petit groupe
23:57de 10, 12 sociétés.
24:00Donc,
24:00certaines monopersonnelles,
24:03d'autres non,
24:03mais...
24:04Laurent de Gabriel.
24:04Ce que je crois
24:05vraiment important,
24:06c'est dans la préparation,
24:07c'est de ne pas hésiter
24:08à former des gens
24:10qui vont être impliqués.
24:10C'était ma question.
24:11C'est comment on forme
24:11la nouvelle génération ?
24:13Et qui vont être impliqués.
24:13Alors, forcément,
24:14à l'IFA,
24:14on est vraiment au cœur
24:15de ces problématiques
24:15et donc,
24:16nous,
24:16on est amenés
24:16à former très souvent
24:17des membres
24:18d'une famille
24:20très enormant.
24:21Alors,
24:21parfois,
24:21c'est des grandes familles
24:22du Nord,
24:22vous voyez à peu près
24:23ce que je veux dire,
24:23mais il y a d'autres familles
24:25qui font aussi...
24:26Qui sont aussi bien organisées.
24:27Et qui sont très bien organisées.
24:28Et c'est vraiment important
24:29d'essayer de les former
24:29parce que,
24:31d'abord,
24:31les jeunes de la famille
24:33vont se rendre compte
24:34des enjeux stratégiques
24:35et économiques
24:35de l'entreprise.
24:36Ça va leur donner
24:37un regard un peu différent.
24:39Et puis après,
24:40on peut les accompagner
24:41au cours de leur parcours.
24:42Et si vous le faites
24:43assez tôt dans leur processus,
24:45il y a des fondations
24:46qui mettent des choses
24:47pour des enfants
24:48de 11 ou 12 ans.
24:50D'accord.
24:51Assez tôt,
24:51c'est déjà avant même
24:52d'avoir commencé
24:53ces études supérieures.
24:54C'est très ludique,
24:54mais qui vont faire venir
24:56les jeunes dans l'entreprise.
24:57Il va y avoir des jeux.
24:57Et ça va développer
24:58une espèce de relation affective
25:00avec l'entreprise.
25:01Ils vont voir l'entreprise
25:02sous un prisme
25:03beaucoup plus positif
25:04que ce qu'ils peuvent voir
25:05à travers leurs parents
25:05qui travaillent peut-être
25:0618 heures par jour.
25:08Et puis, progressivement,
25:08cette génération va être aidée,
25:10va être sensibilisée
25:11sur les sujets économiques,
25:13sur les sujets de gouvernance.
25:15Et après,
25:15ils vont contribuer à un projet
25:16parce que je crois
25:17que c'est le moment difficile.
25:18Mais le projet,
25:19la stratégie d'entreprise,
25:22il me semble qu'elle doit être
25:22quand même aussi
25:23assez fortement portée
25:24par la génération
25:25qui va reprendre
25:25parce que c'est quand même
25:26elle qui va avoir les enjeux.
25:27Donc, il faut arriver
25:27à faire tout ça.
25:28Et dans le cadre
25:29de cette préparation,
25:30il y a indubitablement
25:31un aspect formation
25:32et information
25:33qui doit être pris très tôt.
25:35Ça leur est plus
25:35que vous les réagissez.
25:36Je suis tout à fait d'accord.
25:39Les familles qu'on a la chance
25:40d'accompagner à la FAU,
25:41vous avez de très belles histoires
25:42qui commencent
25:43à 7-8 ans,
25:44des cousinades
25:45où le soir,
25:46le grand-père
25:46vient raconter
25:47l'histoire de l'entreprise.
25:49En fait,
25:49ça fait partie
25:49de leur donner envie
25:52d'avoir envie
25:53parce que vous créez
25:54une collectivité.
25:55D'abord,
25:55les cousins vont se connaître
25:56parce qu'il y en a
25:57qui ont même organisé
25:58des tranches d'âge
25:59par rapport
25:59aux différents cousins
26:02et cousines.
26:03D'accord.
26:04Et vous voyez bien
26:04qu'on parle du temps.
26:06Le temps long,
26:07voire très long.
26:07Parce que si vous commencez
26:08à prendre un gamin
26:09à 6 ans
26:10et qu'il reprend la boîte
26:11à 35-36,
26:14il a le temps
26:15de s'imprégner
26:15de ce fameux ADN.
26:17Pascal Torquettil ?
26:18Oui, je rejoins
26:18complètement ce qu'on se dit.
26:20L'ADN est très important.
26:22Il y a souvent
26:22le sens du devoir également
26:24qui est transmis
26:25de génération en génération
26:26pour s'assurer
26:27que l'incarnation
26:29du dirigeant
26:30soit transmise également.
26:32Ça, c'est quelque chose
26:33qui doit se construire
26:34au fil du temps.
26:35Souvent, les enfants,
26:37quand ils peuvent
26:37reprendre l'entreprise,
26:38ils ont été biberonnés
26:39depuis leur jeune enfance
26:40au quotidien
26:41de l'entrepreneur.
26:42Bien sûr.
26:43C'est rare
26:43que lors des dîners,
26:44des déjeuners,
26:45on ne parle pas
26:45d'entreprise familiale,
26:47évidemment.
26:48Il y a un autre sujet
26:48que j'aimerais également
26:49mettre sur la table.
26:50Moi, je suis mentor également
26:52à l'Institut du Mentor
26:53Entrepreneurial
26:54depuis maintenant
26:54une dizaine d'années
26:55et on voit que les sujets
26:57qui sont accompagnés
26:58d'entrepreneur
26:59à entrepreneur,
27:00il y a une certaine
27:01reconnaissance finalement
27:03qui se passe
27:03quand on accompagne
27:05un entrepreneur
27:05qui veut céder ou pas.
27:07Il y a trois questions
27:08qui se posent.
27:08Il y a la question
27:09évidemment familiale,
27:11la question professionnelle
27:12et la question personnelle.
27:13Je fais bien le distinguo
27:14entre les trois
27:15et identifier les trois,
27:17c'est très important
27:18avec un dirigeant
27:19qui n'est pas forcément
27:20habitué à le faire
27:20au quotidien.
27:22Donc, c'est un peu
27:22ouvrir les chakras
27:24du dirigeant
27:25et s'assurer
27:26que les bonnes questions
27:27sont posées.
27:28Et en créant ce climat
27:29favorable à l'échange,
27:31on peut à ce moment-là
27:32ouvrir toutes les solutions
27:33possibles
27:34pour accompagner le dirigeant
27:35dans tous ses sujets
27:36qui souvent peuvent
27:38le tarauder,
27:39il ne sait pas forcément
27:40par où commencer.
27:41Et donc, je parle souvent
27:42de tiers de confiance,
27:43de mentorat
27:43et 80% des sujets
27:46qu'on aborde
27:46en mentorat,
27:47ce n'est pas le professionnel.
27:49C'est le personnel.
27:49C'est principalement
27:50le personnel et le familial.
27:51Comment vous donner
27:51de la place au personnel
27:52ou au familial quelque part ?
27:53Exactement.
27:53Souvent, l'entrepreneur
27:55il est 150% du temps
27:56dans son entreprise.
27:58Très peu de temps
27:58suffisant
27:59avec sa famille
28:00et pour lui.
28:02D'accord.
28:02Donc, rééquilibrer tout ça,
28:04ça permet également
28:04de parler projet,
28:07de parler de ce qu'il a
28:08envie de faire
28:08s'il y a une succession.
28:10S'il n'y a pas
28:11de projet personnel
28:12et familial,
28:13il va se reconcentrer
28:14sur la partie
28:14que professionnelle.
28:15Donc, ça permet de prendre conscience
28:16de pourquoi je scelle
28:17l'entreprise
28:18ou pourquoi j'organise
28:19la transmission quelque part ?
28:20Oui, exactement.
28:21C'est quelque chose
28:22de se remettre
28:23dans une disposition
28:24favorable à cet échange
28:26et le construire
28:27d'une façon apaisée.
28:28Je rebondis, pardon,
28:29mais en tant qu'expert comptable,
28:31c'est vrai qu'on est
28:32l'interlocuteur du quotidien.
28:35Le taux de confiance,
28:36on le connaît par cœur,
28:37c'est 94%.
28:38Donc, du coup,
28:39effectivement,
28:40on est le tiers de confiance.
28:41Mais au-delà,
28:44je rejoins totalement
28:45cette approche-là.
28:47C'est certes sur la transmission,
28:49mais pas que.
28:50On est l'interlocuteur
28:52des soucis
28:54du chef d'entreprise aussi.
28:56Puisque, vers qui va-t-il
28:58se confier ?
28:59Vers qui va-t-il se tourner
29:00pour avoir une totale confiance ?
29:01C'est vrai,
29:02c'est souvent l'expert comptable.
29:03De toute façon,
29:04on va le voir dans les chiffres
29:04parce que l'activité
29:05va moins bien se passer
29:07ou il y a des fois
29:08des tiraillements
29:09dans une transmission
29:10entre enfants.
29:11On va le ressentir
29:13et comme on le suit maintenant,
29:15vraiment,
29:15les états de gestion
29:16sont mensuels.
29:17Donc, c'est vrai
29:17qu'on le ressent.
29:18Et puis...
29:18Et la place du personnel,
29:19du coup,
29:19vous la voyez aussi ?
29:20La place du personnel,
29:21on le ressent
29:21plutôt indirectement.
29:24D'accord.
29:24C'est moins notre stratégie
29:25et c'est moins
29:26l'accompagnement
29:27du personnel.
29:29Par contre,
29:30on va le ressentir
29:31quand même
29:32quand on va mettre en place
29:33la RSE,
29:35quand on va mettre en place
29:36la transmission verte.
29:38D'accord.
29:38Aussi,
29:39la transition verte.
29:40La transmission verte,
29:40c'est la transition,
29:42pardon.
29:42La transition verte.
29:43On pourrait aussi imaginer
29:44que ce soit une volonté
29:45stratégique forte
29:46de l'équipe dirigeante
29:47héritière.
29:48Également.
29:49Oui.
29:50C'est le cas.
29:50C'est le cas,
29:51Laurent et Gabriel.
29:52Je vais remonter
29:53la discussion familiale.
29:54Moi,
29:54je trouve que c'est un point
29:55très important.
29:56C'est-à-dire que
29:56qu'il y ait des déjeuners familiaux,
29:58c'est très bien.
29:59Mais un déjeuner familial
30:00ne remplace pas
30:01la réunion d'un conseil
30:02d'administration.
30:03Et c'est très bien
30:04qu'il y ait des conseils familiaux
30:05et des conseils d'administration.
30:06Et ça ne sera pas
30:06les mêmes discussions
30:07et tant mieux.
30:08Il y aura forcément
30:09des interpellences.
30:10Et ce qu'on voit,
30:11nous,
30:11dans les formations,
30:12et on va d'ailleurs
30:12à cet égard
30:13lancer une formation
30:14spécifiquement
30:15sur les entreprises familiales,
30:16c'est que
30:16des entrepreneurs,
30:17dès qu'ils sont
30:18dans un contexte de formation,
30:20il y a pas mal
30:21de recherches académiques maintenant,
30:22ça permet d'objectiver
30:23un certain nombre de choses.
30:24Et donc,
30:24ce que vous évoquez
30:25sur le matorat,
30:26il se passe la même chose
30:27dans les formations.
30:28Vous faites un petit pas de recul
30:29et vous voyez les choses
30:30de manière tout à fait différente.
30:31Et ça permet de dépassionner,
30:33d'objectiver
30:33et d'avoir les deux meilleurs réflexes
30:36et de se sensibiliser
30:37à cette préparation.
30:38Vous parlez de conseils familiaux
30:39et c'est peut-être une question
30:40pour vous deux d'ailleurs,
30:41Laurent De Gabriel
30:41et Charles-Henri Bujard.
30:42Mais,
30:43quid des héritiers
30:44à qui on ne transmet pas
30:45la direction opérationnelle
30:47de l'entreprise,
30:49comment est-ce qu'on organise cela ?
30:51Est-ce qu'on transmet
30:51quand même l'actionnariat
30:52de l'entreprise ?
30:53Est-ce qu'on les forme aussi
30:54à être actionnaires
30:54mais non dirigeants opérationnels ?
30:56Il faut.
30:56Il faut les former
30:57parce que le système légal français
30:59fait qu'ils deviendront
31:00un minimum actionnaires.
31:02Bien sûr.
31:03Il faut les former.
31:04Et ensuite,
31:04il n'y a pas qu'une seule forme
31:05d'entreprenariat.
31:07Vous parliez de création
31:08de petits groupes.
31:08Il y a plein de missions
31:09pour faire venir les jeunes.
31:11On n'a pas du tout parlé
31:12de la philanthropie,
31:13la création de fondations,
31:16l'investissement.
31:16À la limite,
31:17vous inversez la question,
31:18vous leur demandez aux jeunes
31:19comment ils souhaitent
31:20s'investir dans l'entreprise.
31:22Et vous seriez étonné
31:23de la diversité
31:24des réponses.
31:26D'accord.
31:27Ils ne veulent pas tous
31:28être dirigeants
31:28de l'entreprise familiale.
31:29Il y a d'autres moyens
31:30de s'investir dans l'entreprise.
31:32Ça, c'est vraiment important.
31:33Et je pense que l'anxiété
31:34et l'évolution
31:35de la générationnelle,
31:36c'est ça.
31:36C'est la diversité
31:37des objectifs et des parcours.
31:39Alors qu'avant,
31:40je pense qu'on était
31:41sur des choses
31:41qui étaient beaucoup plus uniques.
31:42Maintenant,
31:43ils veulent faire
31:43des choses très différentes.
31:44Et si vous le préparez en avance,
31:46si vous y réfléchissez,
31:47il y a des tas de choses
31:47qui peuvent être faites.
31:48Ça va de la fondation patrimoniale,
31:50ça va de la fondation actionnariale.
31:53Ils peuvent se passer
31:53plein de choses.
31:54Et là où je rebondis,
31:55effectivement,
31:55c'est qu'il faut absolument
31:56former pour les futurs dirigeants,
31:58mais il faut aussi former
31:59sur les futurs actionnaires.
32:00D'accord.
32:01Oui, bien sûr.
32:01Ce n'est pas si simple
32:02d'être à un conseil d'administration.
32:04Oui.
32:05Et d'être actionnaire
32:05d'une entreprise.
32:05Et d'être actionnaire
32:06d'une entreprise.
32:07C'est mon histoire aussi,
32:08mais ce n'est pas moi
32:08qui la dirige.
32:09Absolument.
32:10D'accord.
32:10Mais je prends les décisions
32:11quand même avec mon droit de vote
32:12sur cette entreprise.
32:14Le conseil d'administration
32:15a un rôle absolument fondamental.
32:17Il va approuver
32:17la stratégie de l'entreprise.
32:18Il va choisir
32:19l'équipe dirigeante.
32:20Là, ça va être encore plus compliqué
32:20parce que l'équipe dirigeante,
32:22ça va sûrement être
32:22une autre partie de la famille.
32:23Bien sûr.
32:23Et puis, il va approuver les comptes
32:25et gérer les risques.
32:25Donc, c'est un rôle fondamental
32:27sur lequel il faut se former.
32:29On ne peut pas l'improviser.
32:30Pascal Tocque-ci,
32:31un point, c'est un état d'esprit.
32:33Quand on veut transmettre
32:34son entreprise,
32:35on peut parler d'une problématique.
32:37Souvent, c'est ça,
32:37dans la tête du dirigeant,
32:38une problématique.
32:39En fait, c'est une opportunité.
32:41Plus c'est préparé
32:42dans les bonnes conditions,
32:43plus on en parle positivement.
32:45Et quelle que soit finalement
32:46l'ambition de ceux
32:47qui peuvent reprendre,
32:48notamment si ce sont les enfants,
32:51chacun peut avoir
32:52son avis là-dessus.
32:53Mais souvent,
32:54dans les conseils de famille,
32:55là, je vous rejoins,
32:56c'est que ce n'est pas forcément
32:57abordé tel que c'est fait
32:59parce que ça peut créer
32:59de la frustration.
33:00Donc, il vaut mieux
33:01ne pas en parler
33:02qu'en parler.
33:03Comment faire
33:03pour que justement
33:04ce soit bien posé
33:06dans les conditions
33:07qui soient professionnalisées
33:09pour s'assurer
33:10que le projet de chacun
33:11sera pris en considération.
33:14Donc là,
33:15on rentre dans l'irrationnel,
33:16le passionnel.
33:17Mais ça se travaille parfaitement.
33:19D'accord.
33:19Là, ça devient une opportunité.
33:21Et plus c'est un projet de vie
33:22positif, éducatif,
33:25de formation
33:25pour créer finalement
33:27de l'emploi
33:28pour que chacun s'épanouisse.
33:29Et là, la discussion soudain
33:31peut être extrêmement positive.
33:33Alors, avec des administrateurs indépendants,
33:35avec possiblement des fonds,
33:37avec des discussions
33:38avec des experts.
33:40Et là, soudain,
33:41le dirigeant
33:41ouvre ses chakras,
33:43le plafond de verre est dépassé
33:45et là, on parle raisonnablement.
33:46Donc, on ne dit pas
33:47je cherche la copie conforme
33:48de ce que j'ai été
33:49pendant 20-30 ans,
33:50mais comment est-ce que vous,
33:51vous pouvez vous engager
33:52dans cette entreprise
33:53et dans cette stratégie familiale ?
33:55D'où les projets.
33:56Oui.
33:56Le sens du projet.
33:57Et aujourd'hui,
33:58le monde est de plus en plus international.
34:00Souvent,
34:01l'accès à l'étranger
34:02dans les études,
34:04les enfants
34:04et voyagent de plus en plus,
34:06donc,
34:07ça crée des opportunités
34:08incroyables
34:09et des opportunités positives
34:11pour que le dirigeant
34:12puisse également transmettre
34:13tout en restant
34:14un peu,
34:15en accompagnant
34:15et que chacun trouve sa place.
34:17Là, souvent,
34:18ce qui est délicat,
34:18c'est quand le dirigeant,
34:20notamment le fondateur,
34:21prend de la place,
34:22incarne,
34:23comment trouver sa place.
34:24Et là,
34:24il faut bien délimiter
34:25l'aventure de chacun
34:28et comment son positionnement
34:30va bien s'intégrer
34:31à côté du dirigeant.
34:33Et savoir laisser la place,
34:34ce n'est pas toujours facile.
34:35Et ça peut se faire
34:36progressivement,
34:37d'une façon très intelligente.
34:39Avec des postes clés.
34:40Oui,
34:40Frédéric Espira.
34:41Il y a une chose
34:41que je constate,
34:41effectivement,
34:42sur ces 20 dernières années,
34:44avec un peu de recul,
34:4520-25 ans,
34:46on a des chefs d'entreprise
34:48qui ont créé,
34:49effectivement,
34:49une première entreprise
34:50qui ont envie
34:50de la transmettre.
34:51Soit ils ne se sont pas préparés
34:53et on se retrouve
34:54à 63 ans.
34:55Ah oui,
34:55tiens,
34:56je te file le bébé.
34:58Courage.
34:59C'est un petit peu
34:59de moins en moins.
35:00Par contre,
35:01ce que l'on constate
35:02dans nos réunions,
35:04c'est qu'à 50 ans,
35:06ils ont envie
35:07de changer de vie.
35:08Donc,
35:08du coup,
35:09ils se disent,
35:10si les enfants
35:10commencent à être matures,
35:12j'ai envie de transmettre.
35:13Donc,
35:13du coup,
35:14ils vont transmettre
35:14peut-être plus vite
35:15que ce qu'on n'imagine,
35:16pas pour partir à la retraite,
35:17mais pour avoir
35:18un nouveau projet.
35:19On se retrouve
35:21de toute façon
35:22dans la même problématique,
35:24c'est-à-dire
35:24que c'est dans l'urgence.
35:25Soit ils changent de vie,
35:28parce qu'aujourd'hui,
35:30le divorce
35:30est un peu plus
35:31institutionnalisé que...
35:33D'accord,
35:33oui,
35:33mais c'est aussi
35:35un facteur potentiellement
35:36de réflexion,
35:36de transmission.
35:37C'est ça.
35:37Et donc,
35:38du coup,
35:38on se retrouve
35:39à 50,
35:4053 ans,
35:41j'ai envie
35:42de changer de vie,
35:43j'ai envie
35:43d'avoir une nouvelle activité.
35:45Le bébé que j'ai construit
35:46vaut quelque chose.
35:47les enfants étaient présents
35:48dans l'entreprise,
35:49étaient apprentis,
35:51etc.
35:51Et donc,
35:52du coup,
35:52je vais transmettre maintenant,
35:53mais je ne me suis pas préparé non.
35:55Moi,
35:55je suis tout à fait d'accord avec vous.
35:56Je pense qu'il y a deux phénomènes.
35:57Il y a le fait que
35:58l'allongement de la durée vie
35:59fait que vous pouvez avoir
36:00deux ou trois vies
36:01sans difficulté,
36:03et donc une vie
36:03d'entrepreneur
36:04a un succès.
36:05puis le deuxième aspect,
36:06c'est la révolution numérique.
36:07Je pense qu'il y a
36:08une accélération telle
36:09des enjeux technologiques,
36:11des défis.
36:12On parle de l'IA,
36:13mais il y a les données,
36:14et on voit que ça impacte
36:16toutes les entreprises.
36:16Et ça,
36:17je pense que c'est encore
36:18plus difficile
36:18pour une génération
36:19de suivre ça.
36:21Et c'est là
36:21où la nouvelle génération
36:22a quand même
36:23un usage un peu natif
36:25des outils numériques
36:26qui est susceptible
36:27d'être extrêmement intéressante
36:28pour beaucoup,
36:29beaucoup d'entreprises.
36:29Et donc,
36:30c'est pour ça
36:30qu'il faut que cette transmission
36:31se fasse dans de bonnes conditions,
36:33soit préparée,
36:33et soit éventuellement
36:34un peu anticipée
36:35par rapport à ce qui a pu
36:36se faire dans le passé.
36:38Charles-Henri Bujard,
36:38il y a intelligence artificielle,
36:40numérique,
36:40et peut-être aspiration aussi
36:41en termes de SG,
36:42RSE de la nouvelle génération.
36:43Comment est-ce qu'on intègre ça
36:44dans la discussion ?
36:45Alors,
36:46c'est un vrai sujet actuellement
36:47parce qu'il y a aussi
36:47les sujets de souveraineté.
36:49Souveraineté et défense.
36:50Donc,
36:51c'est pas forcément
36:51ce qui peut être antinomique
36:52avec RSE.
36:54Je vais revenir
36:54sur la transmission.
36:56Nous,
36:56on assiste,
36:57les family office,
36:57on parlait de tiers de confluence.
36:59C'est pour les familles
36:59qui ont la chance
37:00d'avoir un family office
37:01à leur côté.
37:02En fait,
37:04la disparition
37:05d'une génération,
37:06le dernier des aînés
37:07qui décèdent,
37:08met la famille inconsciemment
37:10dans le schéma
37:10de la prochaine transmission.
37:12Ça,
37:12c'est un marqueur
37:13vraiment très important.
37:15C'est-à-dire,
37:15quand il n'y a plus
37:16des parents
37:16à qui on a repris la boîte,
37:19inconsciemment,
37:19on voit que la famille
37:20commence à se retourner
37:22naturellement
37:22vers l'avenir.
37:24En se disant,
37:24il faut préparer
37:25la transmission à venir
37:26et il faut l'anticiper
37:27beaucoup plus en amont,
37:29si je comprends bien,
37:30de ce qui a pu être fait
37:30sur la première génération.
37:31Tout à fait.
37:32La première génération
37:33ou les générations précédentes.
37:35Absolument.
37:36Pascal,
37:36d'enquête-il ?
37:37Là,
37:38on parle évidemment
37:38des conditions idéales
37:40quand il y a un fondateur
37:42ou une première,
37:42deuxième génération
37:43qui peut transmettre
37:44à ses enfants,
37:45tous ses enfants,
37:46quelques enfants.
37:47Ça,
37:47on peut dire,
37:47si c'est bien préparé,
37:48on en a parlé,
37:49c'est le cas idéal.
37:50Et si c'est mal préparé ?
37:52Ça peut être mal préparé,
37:53mais là encore,
37:53il faut pouvoir l'éviter
37:54et c'est par anticipation.
37:56Je reviens également
37:57sur ce chiffre
37:57de plus de la moitié
37:58des entreprises
37:59qui n'ont pas de successeurs.
38:00Oui.
38:01Donc,
38:01ça,
38:02c'est très important aussi.
38:03Et donc,
38:03comment mettre en relation
38:05des repreneurs potentiels
38:06qui vont pouvoir
38:08prendre la suite ?
38:09Hors du cadre familial,
38:09du coup ?
38:10Hors du cadre familial.
38:11C'est un point très important aussi
38:12qu'on voit en France,
38:14mais également partout en Europe,
38:15tous les pays aujourd'hui
38:16où la pyramide des âges
38:17diminue également,
38:19on voit qu'il y a
38:19beaucoup d'entrepreneurs
38:20qui n'ont pas
38:21de successeurs
38:22dans leur famille.
38:23Donc,
38:23ça aussi,
38:24c'est des sujets
38:24très importants
38:25à anticiper
38:26où,
38:27je reparle encore
38:28du tiers de confiance,
38:29il faut s'assurer
38:29que toutes les valeurs
38:31de l'entreprise,
38:32l'ADN,
38:32ce qu'a voulu inculquer
38:34l'entrepreneur
38:35à son entreprise
38:35et à ses salariés,
38:37ne soient pas fragilisés
38:38et soient repris.
38:39Là encore,
38:40il faut de l'anticipation.
38:41Donc,
38:41il faut aussi des dirigeants
38:42qui puissent être mis
38:43en relation.
38:44Et c'est pas si simple
38:45que ça.
38:46Bien sûr.
38:46Que le sédant
38:47trouve un repreneur.
38:49Il y a des mécanismes
38:50qui existent,
38:51mais ça aussi,
38:52c'est un message
38:52que je passe,
38:53il faut bien le favoriser
38:54pour que ça se passe
38:54dans les meilleures conditions.
38:55Et ça aussi,
38:56ça s'enticipe quelque part.
38:57Le sédant,
38:57un des éléments
38:58vraiment de réassurance
39:00du sédant
39:00comme de l'investisseur,
39:01d'ailleurs,
39:01c'est la bonne gouvernance.
39:02Nous,
39:02on a fait,
39:03en un baromètre
39:04en 2024,
39:05on a interrogé
39:06une quarantaine de fonds
39:06sur comment ils voyaient
39:07les entreprises
39:08dans lesquelles
39:08ils investissaient.
39:10Et le fait d'avoir
39:10une gouvernance
39:11en bonne et due forme
39:11les rassure.
39:13Et donc,
39:13ça va aussi rassurer
39:14les tiers,
39:15un repreneur.
39:16Donc,
39:16même si on n'a pas
39:17d'héritier
39:17ou d'héritier identifié,
39:19travailler la gouvernance,
39:20c'est clé.
39:21C'est pas dramatique
39:22que,
39:23d'abord,
39:23avoir conscience,
39:24et ça peut être
39:25des décisions
39:25extrêmement difficiles,
39:27que le bon ADN
39:28n'est pas forcément
39:28dans l'arbre généalogique.
39:30Et qu'une entreprise
39:32familiale
39:32qui,
39:33pendant une génération,
39:34a un nom familial
39:35à sa tête,
39:36il n'y a pas de caractère
39:37de gravité.
39:37L'entreprise
39:38est pérenne.
39:39Mais quand vous dites ça,
39:40ça veut dire qu'on garde
39:40l'actionnariat familial ?
39:41Vous gardez l'actionnariat,
39:42mais qu'il y a un dirigeant
39:43extérieur,
39:44dont vous jugez
39:45qu'il est plus capable
39:46que la génération
39:47de sa page
39:48de caractère de gravité.
39:48Ça ne veut pas dire
39:49vendre l'entreprise,
39:50ça veut dire simplement
39:51trouver l'opérationnel.
39:51C'est en effet une autre option
39:52qui est très intéressante aussi,
39:54donc dans les TPE,
39:55les PME,
39:56les ETI,
39:57c'est se dire
39:58le dirigeant,
39:58il était finalement actionnaire,
40:01il avait un peu
40:02tous les pouvoirs,
40:02il y a beaucoup de cas
40:03comme ça en France
40:04et dans d'autres pays,
40:05et se dire
40:05je sais que je n'ai pas
40:07de successeur,
40:07je fais rentrer
40:08quelqu'un de l'extérieur
40:09ou je fais progresser
40:11quelqu'un en interne,
40:12je le fais peut-être
40:13rentrer au capital
40:14et à ce moment-là
40:15la question se posera
40:16au moment où le dirigeant
40:17fondateur partira
40:19de transmettre
40:20l'entreprise
40:21au successeur,
40:22au dirigeant
40:23qui a été recruté
40:24ou qui fait partie
40:25des équipes
40:25ou de répartir
40:26le patrimoine
40:27et les actions
40:28de l'entreprise.
40:29Et la famille
40:30peut très bien rester
40:31également actionnaire
40:32de l'entreprise.
40:33Il y a plusieurs cas,
40:34ça nécessite des discussions
40:35et de l'anticipation.
40:37On va s'arrêter là-dessus
40:38mais si je comprends rien,
40:39il y a beaucoup
40:39de capacités
40:41d'accompagnement
40:42du dirigeant d'entreprise
40:43parce qu'il y a
40:43beaucoup de cas
40:44effectivement à gérer
40:45et puis je me rends compte
40:47que quand un dirigeant
40:48ou une dirigeante
40:49d'entreprise
40:49finalement réfléchit
40:50à la transmission,
40:51il y a peut-être
40:51plusieurs rôles derrière
40:53pour la génération future
40:54parce que c'est vrai
40:55que c'est une des sortes
40:56de super héros
40:57économiques du quotidien.
40:59Merci en tout cas
40:59Charles-Henri Bujar,
41:00président de l'Association
41:01française des familles
41:02et office.
41:02Merci Laurent De Gabriel,
41:03directeur général
41:04de l'Institut français
41:04des administrateurs.
41:05Merci Frédéric Espira,
41:06président du conseil patrimonial
41:07de l'Ordre des experts comptables.
41:08Et merci Pascal Turquetil,
41:11entrepreneur international.
41:12Merci à tous les quatre
41:13d'avoir répondu
41:14à cette invitation
41:15dans Patronin Cash.
41:16Merci à vous
41:17de nous avoir suivis
41:17et on se retrouve très vite
41:18sur Be Smart for Change.
41:19– Sous-titrage Société Radio-Canada
41:31– Sous-titrage Société Radio-Canada
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