- il y a 1 semaine
Jeudi 18 décembre 2025, retrouvez Benoît Labrousse (président, Groupe Randstad), Élodie Gentina (professeure, spécialiste de la Génération Z, IESEG School of Management) et Tasha Teguia (DRH, O2) dans SMART JOB, une émission présentée par Arnaud Ardoin.
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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH Management,
00:12débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles, évidemment, bien dans son job.
00:17Une émission que vous avez déjà découverte, c'est une rediffusion.
00:20On parlera avec Ivan Goriatchev du Danemark avec la retraite à 70 ans.
00:25Oui, oui, oui, on va en parler avec elle. Elle est directrice générale de Synergie Exécutive.
00:30On fera le point, justement, sur ce fameux modèle danois.
00:34Le Cercle RH, le rapport au travail de la Gen Z, de la génération Z.
00:38On va en parler avec deux experts, Benoît Labrousse, président du groupe Randstad France,
00:43avec une étude sur plus de 11 000 personnes interrogées, dont 750 en France.
00:48Et puis, on en parlera avec Élodie Gentina, experte spécialiste du sujet, conférencière, spécialiste de la Gen Z.
00:54Et ce livre, Manager, la génération Z, sorti chez Duno, c'est son avant-dernier livre.
01:00Ce seront nos invités.
01:01Puis, on terminera notre émission avec Fenêtres sur l'emploi,
01:04professionnaliser le métier de technicien, cadre de vie.
01:07Et c'est un secteur sous tension, on en parlera avec Tasha Teguia.
01:10Elle est DRH de O2, qui appartient au groupe WICARE.
01:14Elle est membre de la commission de la formation au sein de la FEDESAP.
01:18Voilà le programme. Tout de suite, c'est bien dans son job.
01:20La Gen Z, on en parle dans le cercle RH, un débat pour ausculter la manière dont cette Gen Z regarde le travail,
01:40s'implique, s'engage, hésite parfois aussi à rester fidèle à une entreprise.
01:46On fait le point avec mes invités, à l'occasion d'une étude réalisée par Randstad.
01:51J'accueille Benoît Labrousse. Bonjour Benoît.
01:54Bonjour Arnaud.
01:54Ravi de vous accueillir.
01:56Vous êtes déjà venu dans notre émission Smart Jobs, un vrai plaisir.
01:58Président du groupe Randstad France.
02:00Je l'ai bien dit, Randstad ?
02:02Parfait.
02:02Sans faute.
02:03Avec cette étude, qui est sortie il y a quelques semaines,
02:07auprès de 11 250 talents, 750 en France,
02:10sur 15 pays, pour ausculter cette Gen Z.
02:15Merci d'être là.
02:16Élodie Gentilat, ravie de vous accueillir.
02:18Conférencière spécialiste de la Gen Z, avec ce livre que je citais tout à l'heure,
02:22« Manager la génération Z » chez Duneau.
02:25Et vous suivez, vous analysez, vous travaillez sur cette génération Z.
02:30Revenons sur votre étude.
02:31Qu'est-ce qui ressort de l'étude ?
02:33Vous nous dites, pour le faire en baseline,
02:36motiver, engager, mais désorienter.
02:39C'est contradictoire ?
02:41C'est à la fois une étude qui est assez pleine d'enseignements.
02:45Si je reviens avec un tout petit peu pas en arrière avant de répondre à votre question,
02:50ce qu'on voit depuis deux ans, c'est que finalement,
02:52le nombre d'opportunités de travail qui s'adressent à la génération Z
02:56est en déclin très fort.
02:5829% ?
02:5929% de moins depuis début 2024.
03:01Et donc ça, ça participe à l'interrogation des membres de la génération Z.
03:06Juste pour rappeler, la génération Z, c'est les personnes nées entre 97 et 2007.
03:10Enfin, Elodie, je pense, me corrigera si je me trompe.
03:12Donc ils ont quel âge ?
03:14Donc ils ont une trentaine d'années, ils ont entre 20 et 30 ans.
03:16Donc ils arrivent sur le marché de l'emploi.
03:17On est vraiment là-dessus.
03:19Et ce qu'on voit, c'est cette diminution des opportunités d'emploi
03:22pour cette tranche d'âge.
03:25Et ça, ça modifie de manière assez importante
03:28les comportements qu'ont les personnes vis-à-vis de l'emploi
03:30et en effet, ce qu'on voit, c'est désorienté dans le sens où
03:36comment est-ce que je trouve mon projet à terme ?
03:40Mon premier pas sur le marché du travail.
03:41Mon premier pas, tout en gardant comme perspective un projet à plus long terme.
03:46Ce qu'on voit, c'est qu'à travers l'étude,
03:4985% des membres de la génération Z
03:51veulent choisir leur premier emploi
03:53ou en tout cas ont en perspective leur but à très long terme.
03:56Donc, comme il y a moins d'offres d'emploi,
03:59quand même, ils veulent atteindre leur but à long terme.
04:00Ça brise un peu le projet à long terme.
04:01Donc comment est-ce que je fais ?
04:03Le deuxième, c'est aujourd'hui,
04:05comment est-ce qu'une fois que j'arrive dans l'entreprise,
04:08j'arrive à trouver ma place et à évoluer au sein de l'entreprise ?
04:11Et dans le même temps, ce qui conduit,
04:12pour un peu être sur la partie désorientée,
04:14à une présence courte dans le premier emploi.
04:19Une année, à peine plus d'une année, en moyenne.
04:21Une année et un mois.
04:23Ce qui est très court,
04:24et pourtant qui ne correspond pas à un papillonnage de leur part,
04:28mais une demande d'attention particulière de la part de l'employeur.
04:32Donc en effet, beaucoup de choses qui semblent contradictoires,
04:35qui s'ajoutent sur cette population.
04:37Et Lélie Gentilard, quand on calque vos travaux,
04:39l'analyse que vous avez sur cette génération Z,
04:41est-ce que globalement, l'étude Randstadt correspond à peu près
04:43à ce que vous ressentez ou que vous connaissez de cette génération Z ?
04:46C'est-à-dire, on voit bien que les deux bouts de la chaîne de l'emploi,
04:49c'est-à-dire les seniors et les jeunes,
04:50ont du mal aujourd'hui à accéder à l'emploi.
04:53Et qu'il y a une incertitude même sur quand ils se projettent à long terme.
04:56Évidemment, s'ils n'arrivent pas à démarrer en mettant le premier pas,
04:59je ne vois pas comment on peut se projeter à long terme.
05:02C'est un peu ça le sujet qui est posé là.
05:03Oui, exactement.
05:03Et on retrouve des choses d'ailleurs,
05:04quand vous dites qu'il y a des sortes de paradoxes ou des contradictions,
05:09ça c'est propre aux jeunes et à tout être humain.
05:12Et plutôt que des contradictions, c'est de la complémentarité.
05:14Quand on dit que les jeunes ne sont pas engagés,
05:16en fait, on a sur un autre rapport à la fidélité.
05:18Quand on parle aussi, il reste un an dans l'entreprise, pourquoi ?
05:22Certaines études disent qu'ils sont volages,
05:25mais en fait non, ce n'est pas volage,
05:26c'est vraiment cette question de rapport à la fidélité
05:28qui est complètement différente et qu'il faut questionner.
05:31L'importance, vous l'avez dit, de la reconnaissance existentielle,
05:33c'est quelque chose qu'ils attendent aussi.
05:35Et c'est peut-être pour ça que parfois, il reste un an, un mois,
05:37parce qu'ils attendent aussi d'un manager
05:38qui soit proche, proximité, feedback pour être durable dans le travail.
05:44J'entends quand même que les emplois, je dirais les premiers emplois
05:46d'entrée en carrière disparaissent à 30%
05:48lorsque c'est lié à l'IA, enfin 29%.
05:51Est-ce que c'est lié au fait qu'il y a une disparition de ce marche-pied
05:54qui freine quand même la possibilité d'entrer dans une carrière ?
05:58C'est compliqué.
05:59S'ils n'accèdent pas par le premier emploi qui disparaît.
06:01J'ai lu quand même dans l'étude, je trouvais ça intéressant,
06:04d'ailleurs, et ça, ça va faire écho à ce que vous nous dites,
06:07chère Elodie, c'est qu'il y a aussi une partie, 26% d'entre eux,
06:10qui préfèreraient concilier ce poste avec une activité secondaire.
06:14On en a déjà parlé sur ce plateau, c'est-à-dire,
06:16ce n'est pas vraiment des slasheurs, mais ils aiment bien travailler
06:18sur deux points, auto-entrepreneurs, j'ai un emploi.
06:21Est-ce qu'il y a de ça dans la Gen Z ?
06:23Bien sûr, en fait, ce côté un peu slashing, la polyactivité,
06:25ce n'est pas un épiphénomène, on est vraiment sur une réalité.
06:28On est sur le cumul de jobs, il y a même des entreprises aujourd'hui,
06:33j'ai changé aussi avec la DRH de Mazars, Mathilde Lecosse,
06:36qui disait qu'ils mettent fin au contrat d'exclusivité,
06:39à la clause d'exclusivité, parce qu'aujourd'hui,
06:41les jeunes ne veulent plus signer cette clause d'exclusivité
06:43en se disant qu'on va être enfermés dans une même entreprise.
06:45Donc on remet en cause aussi cette notion de métier pour toute une vie,
06:49pour plutôt des activités et des missions.
06:50Mais si on mettait les pieds dans le plat,
06:52est-ce que l'enjeu aujourd'hui, un peu d'ailleurs de la même manière
06:54pour les seigneurs, mais à front renversé,
06:56les seigneurs coûterait trop cher,
06:58est-ce qu'il n'y a pas un problème d'emploi ?
06:59Parce qu'on dit qu'ils ne sont pas assez fidèles,
07:01c'est une jeune zette,
07:01mais est-ce que ce n'est pas lié aussi au niveau d'embauche,
07:05au niveau de rémunération à l'embauche,
07:07où des jeunes se disent,
07:09là globalement on me donne ma chance,
07:10mais je ne m'y retrouve pas sur le plan financier.
07:12Est-ce que ça c'est une vérité ou est-ce que j'exagère ?
07:16Alors, en fait on voit...
07:17Côté Randstad, vous avez une photo.
07:19Alors on a une photo,
07:21je vais revenir un tout petit peu sur cette partie flexibilité,
07:23parce qu'en effet à Randstad on a l'avantage d'être un observateur de l'emploi,
07:28compte tenu du nombre de personnes,
07:29on met 65 000 personnes à l'emploi toutes les semaines.
07:31Et des rémunérations.
07:32Et des rémunérations, forcément,
07:33puisqu'on colle aux rémunérations des entreprises utilisatrices.
07:37Et ce qu'on voit, c'est que,
07:38c'est ce que vous indiquiez juste avant,
07:41cette capacité à avoir un deuxième job,
07:43ou avoir des missions complémentaires,
07:45quand on regarde un peu les résultats de l'étude,
07:48on trouve à peu près 30% des membres de la génération Z
07:50qui se disent, mais moi je cherche un contrat
07:52qui offre une certaine forme de flexibilité.
07:55Que ce soit entrepreneur, que ce soit freelance,
07:57que ce soit mission type intérim,
07:5930%.
08:00Ce qui est assez front renversé par rapport à...
08:04En France, qui a pu être vu un peu comme le Graal,
08:06qui est un CDI.
08:08Exactement.
08:08Donc on voit que cette dimension-là
08:10a une grosse influence sur leur rapport à l'emploi.
08:13Ils aiment la variété.
08:14Ils aiment changer.
08:15Exactement.
08:16Et par exemple, nous on a 35% de nos intérimaires
08:19qui ont moins de 25 ans.
08:20Donc c'est vraiment un vecteur de...
08:23L'intérim correspond à ça d'ailleurs.
08:24Exactement.
08:24Je travaille, je peux arrêter, faire autre chose.
08:26Exactement.
08:27Et pour revenir sur le sujet des salaires,
08:30aujourd'hui, on voit que les membres de la génération Z
08:34ont des projets établis,
08:36ils ont une vision,
08:37et à un moment,
08:39un, ils sont prêts à faire un compromis en se disant,
08:41ça colle peut-être pas complètement à mes valeurs,
08:44mais il faut que je paye les factures à la fin du mois.
08:45Et donc je cherche quelque chose,
08:46un emploi qui va être suffisamment rémunérateur,
08:48et donc est prêt à entrer sur le marché du travail,
08:51sur un emploi qui ne correspond peut-être pas complètement
08:53à son envie initiale,
08:55mais qui va lui permettre aussi de faire un premier pas
08:57d'un point de vue salarial et de construction de carrière,
09:00et ensuite rebondir vers un emploi
09:02qui correspond un peu plus à ce qu'il recherche
09:05en termes de projet de carrière.
09:08Et donc oui,
09:09le salaire joue un rôle dans cette dimension-là,
09:11en entrant dans le monde du travail.
09:14Mais est-ce que le modèle français tel qu'il propose l'emploi aujourd'hui
09:18est adapté à la gène Z que vous exclutez
09:21et sur laquelle vous travaillez en tant que chercheuse ?
09:23Est-ce qu'il n'y a pas une des phases entre ce modèle et la gène Z ?
09:27En fait, on voit qu'on est face à de grandes mutations dans la société,
09:30et souvent ce que je dis,
09:31c'est que le point de départ,
09:32c'est pas la gène Z,
09:32c'est bien tous les changements que l'on vit
09:34et qui traversent d'ailleurs toutes les générations,
09:36et pas uniquement que les jeunes.
09:37Ça, c'est quand même important de le rappeler.
09:39Après, bien évidemment,
09:40les entreprises sont obligées de s'adapter.
09:41En termes de recrutement,
09:42on voit qu'on recrute différemment,
09:44et si elles ne s'adaptent pas,
09:45on fait plutôt des entretiens d'exploration
09:46et puis de confirmation.
09:48Il faut savoir,
09:49parfois on se dit aussi en France,
09:50tu dois trouver ton remplaçant.
09:52On tend à recruter des gens
09:54qui sont semblables,
09:55qui nous ressemblent,
09:55alors qu'on peut aussi aller sur des profils atypiques.
09:58Voilà.
09:58Quand on parle d'engagement,
10:00peut-être qu'il faut se questionner.
10:01Avant, on était sur un engagement rationnel,
10:03normatif, affectif.
10:04Aujourd'hui, on est sur un engagement
10:05intrapreneurial, éthique,
10:07l'importance des valeurs sociales,
10:09collaboratives.
10:10Plus atomisées,
10:11beaucoup plus pluridimensionnelles.
10:13Bien évidemment,
10:14le modèle d'avant,
10:16il faut être disruptif.
10:18Pareil, le rapport à l'autorité,
10:19le rapport à la posture du manager,
10:21autorité de fait,
10:21une autorité relationnelle.
10:22Tout est en train de bouger,
10:24tout est en train de changer,
10:25mais avant tout,
10:26c'est une affaire sociétale de l'entreprise,
10:27avant même uniquement
10:28d'une affaire de génération.
10:29Mais quand une entreprise comme Randstad
10:31porte une étude de cette nature
10:33aussi importante,
10:34en termes de nombre de personnes interrogées,
10:36qu'est-ce que vous cherchez
10:36à montrer à vos clients ?
10:38Adaptez-vous, transformez-vous,
10:40c'est quoi les messages sous-jacents
10:41à une étude comme celle-là ?
10:43En fait, c'est...
10:45Aujourd'hui,
10:45on a une pénurie des talents,
10:47donc on ne peut pas se priver
10:48d'une génération.
10:50Donc comment on fait...
10:51Donc vous leur dites
10:51ne gâchez pas la gène Z.
10:52Exactement.
10:53C'est ça.
10:53Non mais c'est exactement ça.
10:54Comment on fait pour se dire
10:56que les talents
10:57qui sont au sein de cette génération
10:58peuvent rentrer
10:59dans le monde de l'entreprise
11:00et quels sont les moyens
11:01de les fidéliser ?
11:02Les techniques pour les faire venir,
11:04en fait.
11:04Et à la fois les faire venir,
11:05et ça je pense qu'on a un vrai enjeu
11:08de comment ce premier emploi
11:09se met en place,
11:11je vais faire une toute petite dérivation
11:14sur ce point-là.
11:16On peut se poser la question
11:17de l'apprentissage, par exemple.
11:19L'apprentissage est en train de diminuer.
11:20Il ne va pas bien.
11:21Est-ce que c'est une bonne nouvelle
11:22pour faire arriver les gens...
11:25Ça, c'était un bon marché au premier emploi.
11:26Je pense que c'est quelque chose
11:27qui est quand même très utile.
11:29Donc voilà, je pense que ça,
11:30c'est dommage d'avoir perdu ce levier.
11:32Mais en effet, le message,
11:33c'est comment on fait pour,
11:34un, les recruter.
11:35Nous, on les aide
11:36parce qu'on correspond aussi
11:38à une modalité contractuelle
11:39qui leur convient.
11:41Mais ensuite,
11:41comment ils peuvent les fidéliser ?
11:43Et un des éléments
11:44qui ressort, en tout cas
11:45de mon point de vue de l'étude,
11:47c'est que les membres
11:49de la génération Z
11:50vont chercher un parcours de carrière
11:51dans lequel ils auront
11:52un système de reconnaissance
11:54progressive et finalement
11:56qui arrive assez vite
11:58dans le parcours.
12:01Il se trouve que je ne suis plus
12:02membre de la génération Z.
12:03Je suis né bien avant.
12:04Je suis né bien avant.
12:06C'est comme ça.
12:07C'est la vie.
12:08Et je me souviens,
12:09c'était,
12:09ah, maintenant,
12:10mais il faut faire trois ans
12:10dans ce poste-là.
12:11Et après, tu grimpes
12:12dans ces échelons.
12:13Ensuite, il y a ce poste-là
12:14qui correspond à ça.
12:15Puis d'ailleurs,
12:15si tu veux rentrer
12:16dans une position de direction...
12:17Exactement.
12:18Si tu veux rentrer
12:18dans un poste de direction,
12:20mais il faut aller faire
12:20une expérience à l'étranger.
12:22Puis après, tu reviendras.
12:23Le cursus honorum, quoi.
12:24Ça ne correspond plus, en fait.
12:26Et on se rend compte aujourd'hui
12:27que cette capacité
12:28à avoir des parcours
12:29plus rapides,
12:30plus adaptés,
12:31plus personnalisés
12:32à ce que cherchent
12:33ces personnes
12:34va permettre de fidéliser.
12:35En fait,
12:36c'est clair que le rapport au temps
12:38est complètement différent.
12:39Avant, on était sur
12:39un rapport au temps
12:40qui était linéaire
12:41pour les anciennes générations.
12:42Il y avait un temps
12:42pour s'éduquer,
12:44pour se marier,
12:45pour travailler,
12:45pour prendre la terre, etc.
12:47Aujourd'hui,
12:47avec cette nouvelle génération,
12:48le temps,
12:49il est beaucoup plus circulaire.
12:50On est dans la culture
12:50de l'essai,
12:51erreur,
12:51de l'expérimentation.
12:52On peut se tromper,
12:53on peut quitter une entreprise,
12:54revenir,
12:55faire une pause,
12:56une micro-retrette, etc.
12:57Compliqué pour les entreprises,
12:58quand même.
12:58Bien évidemment,
12:59c'est compliqué.
13:00Bien évidemment,
13:00avec cette mise à disponibilité.
13:02Donc, après,
13:04voilà,
13:05c'est un peu en contrat
13:06pour un dirigeant
13:07qui se dit
13:08j'investis sur quelqu'un,
13:09je veux qu'il reste,
13:10je veux qu'il crée
13:12de la valeur
13:12et de la richesse.
13:13C'est une question
13:14que vous avez aussi
13:14en tant que chef d'entreprise.
13:15Mais aujourd'hui,
13:16un jeune va se dire,
13:17pareil,
13:17en entretien de recrutement,
13:18quand on pose
13:21des réponses toutes construites,
13:22un jeune vous répond,
13:23ben voilà,
13:23la fameuse,
13:24je ne sais pas si dans 5 ans
13:25je serai toujours chez vous.
13:26Mais si je me sens bien
13:27à l'heure actuelle,
13:27il n'y a pas de raison.
13:28Parce qu'en fait,
13:29ils vivent plus l'instant présent,
13:31ils sont prêts à se projeter,
13:32mais ils ne savent pas
13:34véritablement
13:34où ils veulent aller.
13:35Donc,
13:35toute cette projection
13:36de plan de carrière,
13:38on a quand même 50%
13:39des jeunes aujourd'hui
13:40qui disent
13:40ne pas vouloir forcément
13:42être manager demain.
13:43Ça,
13:43c'est un gros, gros casse-tête
13:44pour les entreprises.
13:45Viens,
13:46je voudrais que tu deviennes manager.
13:48Non.
13:48pas forcément
13:49ou ça dépend
13:50ou comment le faire.
13:50Après,
13:51il faut faire attention
13:51avec les chiffres,
13:52etc.
13:54On n'a plus le temps,
13:55mais l'étude Rennstadt
13:55fait aussi une analyse
13:56assez fine
13:57de la relation à l'IA
13:58à 41%
13:59chez les baby-boomers
14:00qui considèrent
14:01qu'il y a un enthousiasme
14:02et un potentiel
14:03pour l'IA.
14:0455,
14:05tout confondu
14:07et 49
14:08chez la Gen Z.
14:09Alors moi,
14:09j'aurais pensé l'inverse.
14:11Je me suis dit
14:11tiens,
14:11la Gen Z,
14:12elle va faire 75%.
14:13Ben non,
14:1349%.
14:13C'est marrant ça,
14:15avant d'écouter.
14:16C'est un peu
14:16un je t'aime moi non plus
14:17parce qu'ils l'utilisent
14:19énormément.
14:20Ils l'utilisent
14:20de manière assez étonnante,
14:21pas forcément énormément
14:22dans leur recherche d'emploi.
14:23Ben non.
14:24Ils l'utilisent
14:25à titre personnel
14:25et parmi les 29%
14:28d'offres d'emploi
14:29qui ont disparu,
14:29un certain nombre
14:30ont aussi disparu
14:31parce que des postes
14:33d'entrée en carrière
14:34ont pu être remplacés
14:35en partie par l'IA.
14:36Et donc,
14:37il y a cette dimension,
14:38je vais dire,
14:39menace,
14:40mais belle perspective
14:41qui fait balancer tout ça.
14:42On a vu que 52%
14:43par ailleurs
14:44se sentaient inquiets
14:45quand même
14:46avec l'arrivée de l'IA
14:46parce qu'il n'y a pas
14:47que l'enthousiasme,
14:48il y a aussi versus
14:48l'idée que l'IA
14:50peut aussi être
14:51un potentiellement
14:52destructeur d'emplois.
14:55Merci de nous avoir
14:55rendu visite
14:56pour expertiser
14:57cette étude
14:57Randstad.
14:58Merci à vous
14:59d'être venus
15:00Philippe et Benoît Labrousse,
15:01pas Philippe Labrousse,
15:02c'est votre directeur général.
15:04Philippe Labrousse,
15:05président du groupe Randstad.
15:07Merci à Edi Gentilien.
15:08Là, je ne me trompe pas.
15:09Autrice conférencière,
15:10manager de la génération Z,
15:12avant-dernier livre,
15:14sorti chez Dugon.
15:14Votre dernier livre,
15:15c'est quoi ?
15:15Le dernier livre,
15:16c'est le défi
15:17du management intergénérationnel
15:19et le prochain livre
15:20pour 2026,
15:22on se reverra,
15:23ce sont sur les femmes
15:24au sommet,
15:24donc voilà,
15:25approche historique
15:26et aussi sociétale
15:28et relations au travail.
15:29Très beau thème,
15:29les femmes au sommet.
15:30Vous viendrez nous en parler
15:32dans le livre de Smart Job.
15:33Merci à vous deux.
15:34On tourne une page,
15:34c'est Fenêtre sur l'emploi
15:35pour ne pas perdre trop de temps.
15:36J'accueille mon invité.
15:42Et on termine notre émission
15:51avec Fenêtre sur l'emploi
15:52pour parler des techniciens
15:54de cadre de vie,
15:55des assistants ménagers,
15:57pour le dire en mots plus simples,
15:58avec la volonté
15:59de professionnaliser,
16:01d'accompagner,
16:02de former
16:02ces collaborateurs,
16:03collaboratrices.
16:04Et si on en parle avec vous,
16:05Tasha Tegia,
16:06très heureux de vous accueillir.
16:07J'ai également.
16:08DRH O2,
16:09qui appartient au groupe Wicare,
16:11qui vient d'ailleurs régulièrement
16:12sur notre plateau,
16:14est membre de la commission formation
16:15de la FEDESAP.
16:17Justement,
16:17vous venez d'ailleurs
16:18à ce titre-là aujourd'hui.
16:20C'est très intéressant
16:20parce qu'à l'origine,
16:21c'était des métiers
16:22où on ne se formait pas,
16:23on apprenait sur le tas
16:24et on se débrouillait
16:25comme on pouvait.
16:26Là, vous avez,
16:27avec vos équipes,
16:28avec la commission formation,
16:30vous avez créé une formation,
16:31c'est bien ça ?
16:32Exactement.
16:33Un partenariat
16:34entre la FEDESAP
16:35et le groupe IMA
16:36pour reconnaître
16:38et professionnaliser
16:39le métier d'assistant ménager
16:41par le biais
16:42de la création
16:43d'une formation
16:43reconnue par l'État
16:45et qualifiante
16:46dont l'intitulé serait
16:47technicien du cadre de vie.
16:49Ça veut dire
16:50que ça répond
16:50à quel besoin
16:51sa technicien du cadre de vie ?
16:53Alors, concrètement,
16:54pour faire le parallèle,
16:55ça correspond au métier
16:56d'assistant ménager.
16:58Donc, c'est accompagner
16:59au quotidien
17:00des millions de familles,
17:01que ce soit
17:02des personnes dépendantes,
17:06donc des personnes âgées,
17:07notamment.
17:08Ça peut être aussi
17:08à intervenir
17:09auprès de familles actives.
17:12Et on le sait,
17:13dans les années à venir,
17:14c'est plus,
17:15d'ici 2030,
17:16c'est plus de 500 000
17:16postes à pourvoir,
17:18puisqu'avec la population
17:19notamment vieillissante,
17:21la demande va être
17:21de plus en plus forte.
17:22Mais pourquoi vous,
17:23en tant que membre
17:24de cette commission formation,
17:25vous avez souhaité porter
17:26la création d'une formation ?
17:27Parce qu'après tout,
17:29jusqu'à il y a encore maintenant,
17:30la formation n'existe pas encore,
17:31elle va se créer,
17:33j'imagine,
17:34dans quelques mois.
17:34Pourquoi avoir voulu
17:36créer une formation ?
17:37Alors,
17:38pour plusieurs raisons,
17:40notamment,
17:40effectivement,
17:41le constat du besoin
17:42à venir,
17:43mais aussi
17:44pour valoriser
17:45ce métier,
17:47pour apporter
17:48des compétences techniques
17:50aux salariés
17:52actuellement,
17:52qui occupent
17:53les postes
17:53d'assistant ménager,
17:54car c'est absolument nécessaire.
17:56C'est aussi
17:56apporter une meilleure qualité
17:58de service.
17:58Il y a eu une étude
17:59en 2023
18:00par la Fidesap
18:01auprès des clients
18:02qui montre bien
18:03que 75% des clients
18:04reconnaissent avoir
18:07une meilleure qualité
18:08de leurs prestations
18:08lorsqu'ils ont
18:09un intervenant
18:10qui est formé.
18:11Dans votre esprit,
18:13et pas que dans votre esprit,
18:13parce que les choses
18:14vont devenir très concrètes
18:15dans quelques mois,
18:16c'est quoi
18:16les briques de formation
18:18que l'on donne
18:19et qui vont être
18:20des éléments,
18:20soit pour des personnes
18:21qui vont pousser
18:22la porte d'eau d'eux
18:22puisque vous représentez
18:24cette entreprise
18:24et qui vont dire
18:25j'aimerais faire ce métier,
18:26ils vont enclencher
18:27une formation.
18:28C'est automatique,
18:29il n'y aura pas le choix.
18:30Alors,
18:31l'objectif, oui.
18:32C'est ça l'objectif.
18:32Exactement.
18:33L'objectif,
18:34c'est à la fois
18:34pour rendre ce métier
18:36beaucoup plus attractif
18:37auprès des personnes
18:38comme vous venez de le dire
18:38qui vont passer
18:39On entend métier.
18:41Exactement.
18:41On entend métier,
18:42on entend compétence,
18:43on entend formation
18:45qualifiante
18:46et reconnue
18:47et qui vont
18:48effectivement
18:48à une formation,
18:49un parcours de formation
18:50qui a été construit
18:52en fonction
18:52des besoins
18:53réels du terrain.
18:55Besoins réels,
18:57ça veut dire quoi ?
18:57Vouloir apprenez
18:58de la posture,
18:58vouloir apprenez aussi
18:59à utiliser,
19:00je dirais,
19:01les produits ménagers,
19:02il y a plein de sujets.
19:03Exactement,
19:04c'est assez multiple,
19:05c'est à la fois
19:05les techniques
19:07de geste et posture
19:08pour permettre
19:09aux salariés
19:10de ne pas se blesser
19:12notamment,
19:13c'est à la fois
19:13savoir utiliser
19:14les produits ménagers,
19:16mais c'est aussi
19:17utiliser le matériel
19:18notamment.
19:19Médical par exemple,
19:20les lits,
19:21parce que j'imagine
19:22qu'il y a aussi
19:22beaucoup de sujets
19:23comme ça.
19:23Alors là,
19:24on est plutôt
19:24sur le métier
19:25d'auxiliaire de vie.
19:26Donc ça,
19:27ils n'iront pas
19:27jusque là.
19:28Exactement.
19:28Il arrive parfois,
19:29vous savez que
19:30l'aide ménager
19:32vient aussi
19:32rendre un petit service
19:34à la personne âgée.
19:34On n'en est pas
19:35à ce stade,
19:35effectivement,
19:36là on se concentre
19:36vraiment sur le métier
19:37d'assistant ménager,
19:39potentiellement futur
19:39technicien du cadre de vie.
19:42Et quand je parlais
19:42de la posture,
19:43c'est aussi de la posture
19:44d'accompagnement humain
19:46de parfois des personnes
19:48qui ont des troubles psychiques,
19:50qui sont en difficulté,
19:50c'est pas toujours simple.
19:51Tout à fait,
19:52puisque cette formation,
19:55cette reconnaissance,
19:56cette formation,
19:57elle a aussi un impact,
19:59plusieurs impacts
19:59et notamment positifs.
20:01Celui,
20:01l'impact côté humain,
20:02on vient de le dire,
20:03ça va nous permettre
20:04de rendre,
20:07d'être un levier
20:07d'attractivité
20:08pour les personnes
20:09qui souhaitent
20:09venir sur ces métiers.
20:10C'est aussi fidéliser
20:11les salariés déjà
20:12à ces postes
20:13pour permettre
20:14aux entreprises
20:15de les former.
20:15C'est pas que des nouveaux,
20:16c'est ceux
20:17qui sont déjà en poste.
20:17Exactement,
20:18ça touche
20:18les deux types
20:19de publics
20:20et c'est aussi,
20:22comme vous venez de le dire,
20:23important,
20:23un impact sociétal
20:25puisqu'on le sait,
20:26l'assistant ménager
20:28aujourd'hui,
20:29c'est souvent
20:30le premier lien
20:32auprès des personnes
20:34dépendantes,
20:35le premier lien
20:36avec l'extérieur.
20:37Parfois même le seul.
20:38Exactement.
20:39Et ça permet
20:40plus facilement
20:41lorsque la personne aidée,
20:43bien sûr,
20:44son niveau de dépendance
20:44augmente au fur et à mesure
20:45que les années passent,
20:47d'accepter
20:47d'avoir un autre professionnel,
20:49notamment l'auxiliaire de vie,
20:51pour pouvoir aller plus loin
20:52dans l'accompagnement.
20:53En une seconde,
20:54elle démarque
20:55en cette formation ?
20:56Alors,
20:572026,
20:58on doit d'abord passer
20:58par la case
20:59reconnaissance
21:00auprès de France Compétences.
21:02Mais une fois que ce sera fait,
21:03on pourra tous en bénéficier.
21:04Écoutez,
21:05vous pouvez nous en parler
21:06quand la formation démarre,
21:06peut-être avec une personne
21:07qui est accompagnée.
21:08Merci Tachatéguia,
21:09DRH O2
21:10et membre de cette commission
21:11formation de la FEDESAP,
21:13vous l'aurez compris,
21:14FEDER organise
21:15cette belle formation.
21:16Merci à vous,
21:17merci de votre fidélité,
21:18merci à tous ceux
21:19qui nous écrivent,
21:19qui nous regardent,
21:20merci à Nicolas Juchat,
21:21évidemment,
21:22merci à Paul aujourd'hui
21:23au son,
21:24merci à Loïc à la réalisation,
21:25merci à tous les téléspectateurs
21:27qui nous suivent
21:28et qui nous regardent.
21:29Fouettez de très belles fêtes
21:29de fin d'année,
21:30portez-vous bien
21:31et puis on se donne rendez-vous
21:32évidemment en 2026.
21:34Je vous dis à très bientôt.
21:35Bye bye.
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