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  • il y a 29 minutes
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Générique
00:00...
00:10Bonsoir, soyez les bienvenus sur BFM TV.
00:14La tension monte dans nos campagnes à la veille de la venue d'Agné Gennevard.
00:19La ministre de l'Agriculture se rendra demain en Occitanie auprès des agriculteurs.
00:24D'ici là, ils se mobilisent.
00:26Nos équipes, vous le voyez derrière moi, sont sur le terrain pour faire entendre cette colère qui monte.
00:31Nous serons à la fois à Bordeaux, à Albi, à Carbone.
00:3527 actions aujourd'hui, plus de 1000 manifestants.
00:39On va pouvoir décrypter tout ça avec nos équipes sur le terrain, mais aussi nos spécialistes sur le plateau.
00:45Partons d'abord en Haute-Garonne pour aller retrouver Lola Bay.
00:48Bonsoir Lola.
00:49Vous êtes sur la A64 et on le sait, l'autoroute est toujours bloquée depuis 48 heures.
00:56Exactement, ils ont de quoi tenir, Émilie.
00:59Regardez, il y a ce bras zéro, Jérôme Bayle, qui est en train de discuter.
01:03Beaucoup de monde encore, une petite centaine de personnes, de quoi se ravitailler.
01:06Ils ont dormi pour la plupart derrière les bottes de foin sur des matelas.
01:09Et on va en parler avec Édouard Bergeon.
01:12Merci d'être avec nous.
01:13On va faire un petit pas de côté.
01:14Vous êtes réalisateur.
01:15Vous-même, vous êtes fils d'agriculteur.
01:17Vous sortez un documentaire sur Jérôme Bayle qui s'appelle Rural en mars, le 4 mars exactement.
01:22Vous, là, finalement, vous avez suivi les crises agricoles depuis le début.
01:26Quelle est votre analyse sur ce qui se passe avec la DNC ?
01:28Il y a beaucoup d'émotions en fait.
01:29Moi, si je me suis arrêté aujourd'hui ici, c'est que je suis en pleine tournée d'avant-première pour ce film dont vous avez parlé.
01:34J'ai accompagné Jérôme et puis tout le collectif qui est ici pendant un an et demi pour raconter leur histoire, les racines de leur histoire.
01:39Et on voit que l'histoire, justement, elle continue.
01:41Donc à partir de demain, je suis dans le Pays Basque pour aller montrer le film partout dans la campagne.
01:45Vous sentez une souffrance agricole ?
01:47Oui, surtout, je vois du public, là, qui vient voir le film et qui vient se voir sur les écrans.
01:53Et c'est important de venir se voir, en fait, de raconter leurs propres problèmes, en fait, avec sincérité et puis avec gravité aussi.
02:01Parce qu'en fait, ce qui se passe là, c'est pas rien, en fait.
02:03Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
02:04En fait, il y a des familles d'agriculteurs derrière les troupeaux, là, qu'on a abattus.
02:08Donc il y a des histoires, il y a des générations.
02:11Moi, je suis fils d'agriculteur, je vois ce que c'est.
02:12L'héritage, ce que c'est de porter une ferme, des terres et puis une histoire.
02:18Là, avec tout ce qui se passe, on ne peut plus abattre tous les troupeaux qui peuvent être, justement, détectés à la DNC.
02:26On ne peut plus le comprendre, en tout cas.
02:27Surtout, le grand public ne peut pas le comprendre aussi.
02:29Tuer des animaux qu'on fait brûler, qu'on ne consomme pas, alors que ces vaches sont consommables.
02:34Il faut peut-être revoir un petit peu aussi, justement, le bon sens des éleveurs aussi, parce qu'ils les connaissent, leurs bêtes.
02:41Mais je comprends aussi que le scientifique soit là.
02:43Moi, je ne suis pas là pour donner mon avis.
02:45Je suis là pour documenter, justement, l'histoire de ces hommes et de ces femmes qui sont des agriculteurs, qui nourrissent la France.
02:52En 2024, je ne sais pas si vous vous rappelez, mais il y avait Jérôme Ball qui avait interpellé Gabriel Attal, fraîchement Premier ministre, sur déjà la crise agricole.
03:01Vous la suivez depuis 2019, à peu près. Il y a l'impression d'une espèce d'éternel recommencement, de crise continue ?
03:08Là, on parle de crise sanitaire, mais dans les jours à venir, il y a le Mercosur, ce fameux accord avec l'Amérique du Sud qui va peut-être être voté.
03:16Donc, on va échanger des denrées alimentaires qui vont venir du Sud de l'Amérique contre peut-être des bagnoles, en fait.
03:24Et c'est des accords qui sont hyper durs à vivre pour le monde agricole.
03:28Donc, il y a des crises sanitaires tous les ans. Il se trouve que là, on est dans le Sud-Ouest. C'est particulier, le Sud-Ouest.
03:32C'est une des régions où le revenu agricole est le plus faible en France.
03:35Donc, les agriculteurs qui sont là, ils n'ont pas de trésorerie, en fait. Ils n'ont pas moyen de se relever si on abat leur troupeau.
03:40Donc, en fait, ils ont peur de savoir s'ils vont encore vivre demain.
03:43Ils ont des races très particulières ici, des petites races comme les Gascogne, comme d'autres.
03:48Si on abat ces races-là, elles disparaissent. C'est de la génétique aussi, c'est de l'histoire.
03:52En fait, c'est l'histoire de la France. Et en fait, ici, on est entre Toulouse et les Pyrénées.
03:55On est dans une zone, sur cette autoroute, où on ne s'arrête pas, dans une zone intermédiaire, où on ne s'arrête jamais, en fait.
04:01Mais où il y a toute une vie locale, une vie rurale. C'est pour ça que mon film s'appelle « Rural ».
04:04Où, justement, il y a le club de rugby, il y a les commerçants, il y a beaucoup de solidarité.
04:08Et on le voit là. En fait, tout le monde a amené, tous les citoyens du coin, les villageois ont amené à manger.
04:14Et on se retrouve autour d'un bon barbecue et autour de solidarité. Et ça fait beaucoup de bien d'être ici.
04:20Moi, m'arrêter ici ce soir, avant de partir sur les routes, c'était important.
04:24Et ça me fait beaucoup de bien, en tout cas, d'être là avec eux et pour eux.
04:26Merci beaucoup. Vous avez vu, vous le voyez sous cette image, beaucoup de solidarité, différents profils des jeunes éleveurs
04:32qui viennent d'ouvrir leur ferme, d'autres un peu plus expérimentés. Et tous nous disent que le monde agricole est à bout de souffle.
04:40Merci, Lola Baye, avec Chloé Berthaud. Et on vous retrouvera d'ici quelques minutes, le temps que vous équipiez Jérôme Baye,
04:47l'une des figures de ce mouvement de contestation. A tout de suite.
04:51Et qui est sur ce plateau pour parler de cette colère qui monte ? Stéphane Varnay, bonsoir.
04:56Vous êtes rédacteur en chef délégué, éditorialiste politique et affaires européennes chez Ouest France.
05:01François Valrette, bonsoir.
05:03Bonsoir.
05:04Secrétaire général de la coordination rurale, merci d'être avec nous.
05:08Merci.
05:08Antoine, vous ?
05:09Je dois dire que vous nous avez montré les images de Sydney avant courantes sur le plateau pendant une demi-heure
05:14et l'ambiance est quand même un petit peu lourde et ce n'est pas facile de passer derrière quand même.
05:20Et on vous remercie d'être là sur ce plateau. Évidemment, il sera aussi question de Sydney tout au long de la soirée.
05:26Antoine Oberdorf, merci d'être là.
05:28Journaliste politique à l'Opinion.
05:30Aurore Malval, vous êtes restée avec nous. Bonsoir.
05:32Grand reporter au service politique de Marianne et on est aussi avec Ulysse Thévenon. Bonsoir.
05:37Bonsoir.
05:38Vous êtes journaliste indépendant et auteur de l'ouvrage Le sens du bétail aux éditions Flammarion.
05:45François Valrette, je voulais commencer par vous.
05:48On les entend, ces agriculteurs qui s'opposent à la gestion de la crise sur la dermatose nodulaire depuis plusieurs jours déjà.
05:54Cette maladie qui touche les bovins.
05:56Est-ce qu'aujourd'hui, vous avez le sentiment qu'on est à un point de bascule ?
06:00On sait que demain, la ministre de l'Agriculture doit venir à leur rencontre.
06:03Est-ce que là, c'est le moment, en tout cas pour ceux qui s'opposent à la gestion de cette crise, de mettre toutes ces forces dans la bataille ?
06:11Oui, on est à un moment de bascule.
06:14Entre vendredi, début d'après-midi, où la ministre nous disait non, non, non, on ne change rien sur la façon dont on gère la crise,
06:22parce qu'elle avait l'impression que ça se passait bien.
06:25Non, on n'élargit pas les zones de vaccination.
06:28On se contente du protocole que l'on a défini.
06:31Et le soir même, où elle a dit, ah ben si, si, si, finalement, vu qu'il y a de nouveaux foyers,
06:37il y avait évidemment celui de l'Ariège, mais il y en a eu deux autres en Haute-Garonne, on n'est pas à l'abri qu'il y en ait d'autres.
06:41Lorsqu'elle a annoncé, ah ben si, finalement, on va étendre...
06:43Certains agriculteurs sont en attente, d'ailleurs, du résultat.
06:46Exactement.
06:46On va étendre dans tout le sud-ouest la zone pour arriver à un million ou plus d'un million de bovins vaccinés.
06:51On a senti que l'assurance qu'elle avait dans sa méthode et dans son protocole était en train de se fissurer
07:01et qu'il était temps, effectivement, de remettre la pression pour lui demander de revoir ce protocole
07:07qui, de toute évidence, ne fonctionne pas très bien.
07:09Antoine Oberdorf, c'est vrai que la venue de la ministre de l'Agriculture est très attendue.
07:14Certains même disent que ça arrive un peu tard.
07:17Annie Gennevard, elle est attendue de pied ferme, très clairement.
07:20D'autres auraient même peut-être souhaité la présence du Premier ministre
07:24pour marquer, quelque part, la gravité de cette situation.
07:27On entendait des agriculteurs qui disaient
07:28« On ne veut plus parler à la ministre de l'Agriculture, on veut parler au Premier ministre ».
07:32Absolument.
07:33Parce qu'effectivement, au cours de ces dernières heures, de ces derniers jours,
07:36elle a perdu une part de crédit, il faut le dire, Annie Gennevard.
07:41Elle a eu des expressions qui peuvent apparaître comme contradictoires.
07:46Elle a dit, dans un premier temps, il n'est pas plus tard que ce matin,
07:49que, dans votre journal d'ailleurs, ou à Sud-Ouest, pardonnez-moi,
07:53Sud-Ouest France, que les foyers…
07:56C'était à Sud-Ouest.
07:57C'était à Sud-Ouest.
07:58Rendons-en à César, ce qui est à César.
07:59Vous n'allez pas agacer notre invité, merci Antoine.
08:02Mais deux beaux titres néanmoins.
08:03Que les foyers étaient maîtrisés, que les foyers de dermatose nodulaire étaient maîtrisés.
08:09Ce soir, elle donne une interview à l'opinion, pour le coup, en disant que si l'on ne fait rien,
08:14il y a 10% du cheptel français qui sera éradiqué.
08:18Donc, un discours bien plus alarmiste, au fond.
08:21Et un petit doute, quand même, sur la capacité de ce protocole sanitaire
08:28à endiguer la propagation du virus, avec les trois piliers qui sont constamment cités.
08:34Vaccination, abattage et limitation, enfin, fin de la circulation des animaux.
08:38Et on sera avec Jérôme Baye, dans un instant, pour savoir, justement,
08:42pour connaître les contre-propositions de certains agriculteurs
08:46et savoir quels sont les arguments contre la ministre de l'Agriculture, Ulysse Thévenon.
08:52Vous, vous êtes aux côtés des agriculteurs, déjà, depuis des mois.
08:56Vous avez, notamment, tourné un documentaire dès le début de l'émergence de cette maladie cet été.
09:03Qu'est-ce qu'on vous dit aujourd'hui ?
09:05On sait, les agriculteurs sont déterminés, ils ont l'habitude de se faire entendre
09:09quand ils ne sont pas contents.
09:11Oui, tout à fait.
09:11Les revendications, elles n'ont pas franchement bougé depuis cet été.
09:15Moi, j'avais suivi le dernier blocage en Haute-Savoie.
09:18C'était à Faverge.
09:19C'était vraiment le dernier foyer qu'il fallait éradiquer.
09:22Il n'y avait plus aucun animal, aucun bovin vivant éradiqué au maître à la ronde.
09:26Il n'y avait plus que huit animaux en haute montagne, dont un seul était malade.
09:30Et malheureusement, en tout cas pour ceux qui luttent, le dépeuplement a eu lieu.
09:35Aujourd'hui encore, les agriculteurs proposent des protocoles expérimentaux
09:40pour essayer de proposer autre chose.
09:42Dans le GRC et en Ardèche, je précise que ces protocoles ont été signés
09:45par tous les syndicats locaux, y compris les FDSA et les GIA,
09:49qui pourtant, au niveau national, sont plutôt vraiment favorables à l'abattage total.
09:55Ces protocoles expérimentaux, en fait, ils proposent de faire un abattage partiel
10:00uniquement des animaux qui sont positifs à la dermatose nodulaire contagieuse
10:03et d'avoir une surveillance vétérinaire très accrue sur les autres qui ne sont pas malades.
10:09On va développer tous ces points, justement, dans un instant.
10:12Mais Aurore Malval, on sent que, là, on parlait de point de bascule,
10:16mais on sent qu'il va falloir des réponses demain, clairement, pour les agriculteurs.
10:22Il va falloir que le gouvernement en trouve un petit peu la porte.
10:26Oui, effectivement, au début, on a senti Annie Gennevard très inflexible
10:30et sûrement forte, justement, du soutien, en tout cas au niveau national, de la FNSEA.
10:34Annie Gennevard, c'est aussi quelqu'un qui avait choisi un peu ses interlocuteurs.
10:39Et, en fait, déjà, les éleveurs, c'est souvent les parents pauvres de l'agriculture.
10:42Beaucoup de choses qui sont décidées, même au niveau de notre modèle agricole
10:46et de la façon dont ils sont considérés en France.
10:48C'est quand même beaucoup les céréaliers, en tout cas,
10:51dont les revendications sont transmises par la FNSEA.
10:54Les éleveurs ont, dans certaines zones, en tout cas très rurales,
11:00qui subissent de plein fouet beaucoup de crises successives,
11:05qui ne sont évidemment pas seulement celles de l'élevage,
11:08mais aussi de la désertification, etc.
11:10Et donc, dont la parole n'est pas toujours, en tout cas, entendue.
11:16Et c'était le cas, d'ailleurs, même si le Mercosur a fait basculer,
11:20un petit peu, je dirais, au niveau global,
11:22mais les agriculteurs, les éleveurs, on parle depuis longtemps.
11:25Donc, c'est vrai qu'Anne et Jeuneur a peut-être mis un peu de temps, aussi,
11:28à évoluer et à entendre ce qui lui était dit,
11:34et ce n'est pas encore gagné.
11:36Oui, et Stéphane Vernet, c'est vrai que de nombreux agriculteurs
11:39disaient qu'ils se sont retrouvés face à un discours assez froid, finalement,
11:44et assez distant.
11:44Beaucoup ne se sont pas sentis considérés ces dernières semaines, particulièrement.
11:50Alors, moi, je pense que de la considération, il y en a,
11:52mais le discours, s'il est froid, c'est parce que je pense que la ministre
11:54est persuadée que le protocole qui est appliqué est le bon protocole,
11:57parce qu'il y a le temps d'applicubation qui est très long.
12:00Vous avez dans les élevages certaines vaches,
12:02certaines bêtes qui ont la maladie, mais qui ne développent pas de symptômes.
12:07Donc, en fait, si vous voulez, l'idée qui consiste à dire
12:09que l'abattage systématique est indispensable,
12:13il est étayé sur le fait que si vous n'avez pas ce type de pratique,
12:18vous avez un risque d'une installation dans le temps de la maladie
12:22et que la maladie devienne endémique,
12:24c'est-à-dire qu'elle s'installe dans des zones
12:26où, en fait, elles ne disparaissent plus.
12:29Et donc, le choix qui est fait par le gouvernement,
12:30c'est de dire que l'abattage systématique permet de...
12:33Et les mesures que vous avez évoquées,
12:35le vaccin plus l'arrêt des transports des animaux
12:38est la meilleure solution pour eux, en fait,
12:40d'empêcher la maladie de s'installer.
12:43Après, on voit bien qu'il y a un certain nombre de voix qui s'élèvent
12:47en disant qu'il y a des alternatives, des protocoles, d'autres choses.
12:49Justement, on va entendre ces alternatives avec Jérôme Balle
12:52qui est prêt à nous parler.
12:53Bonsoir, M. Balle, merci d'être avec nous.
12:55Vous êtes sur la A64 en Haute-Garonne.
12:59Vous avez envoyé aujourd'hui un courrier à la ministre de l'Agriculture
13:02pour des contre-propositions pour gérer autrement cette maladie.
13:06Soyons très concrets.
13:07On va lister ces propositions.
13:08D'abord, vous voulez stopper l'abattage systématique des troupeaux.
13:12En gros, vous voulez qu'on arrête d'abattre des vaches
13:14qui ne sont pas malades. C'est bien ça ?
13:17Oui, du moment ou après le premier jour de vaccination.
13:23Parce qu'aujourd'hui, les éleveurs ne peuvent pas concevoir
13:27qu'on leur demande de vacciner les animaux
13:30et de voir les euthanasier après s'ils sont positifs.
13:34Donc nous, on a essayé de proposer une alternative à tout ça.
13:39Mais ça ne va pas qu'à ça.
13:41Vous pouvez énumérer les autres problèmes, bien sûr.
13:43Oui. Alors, il y avait un arrêt de l'abattage systématique,
13:47une vaccination massive et rapide,
13:49des zones sanitaires élargies et verrouillées,
13:53abattage uniquement des animaux positifs.
13:55Est-ce que vous, vous avez le sentiment, Jérôme Bayle,
13:58puisque vous êtes l'une des figures phares de ce mouvement de contestation,
14:01que la ministre de l'Agriculture pourra peut-être reculer sur certains points ?
14:08Mais de toute façon, je pense qu'elle n'a pas le choix.
14:11Pourquoi est-ce qu'elle n'a pas le choix ?
14:12Je l'ai dit encore ce matin, du moment où...
14:15Mais parce que quand une stratégie, elle ne marche plus,
14:19elle ne marche plus, je ne dis pas qu'elle n'a jamais marché et qu'elle ne marche pas.
14:21Moi, je dis qu'aujourd'hui, on voit qu'elle ne marche plus,
14:25puisque la maladie fait des bonds.
14:27Elle est descendue des Savoies pour aller dans les Pyrénées-Orientales.
14:30Les Pyrénées-Orientales, elle est venue dans l'Ariège à plus de 100 km du dernier foyer.
14:35De l'Ariège, elle est partie dans les Hautes-Pyrénées à 154 km.
14:39Et des Hautes-Pyrénées, elle revient dans la Haute-Garonne à plus de 100 km.
14:43Donc, au bout d'un moment, on voit que la stratégie, elle ne marche plus.
14:47Donc, il faut la modifier. Ce n'est pas une honte.
14:48Et je y ai redis ce matin. Ce n'est pas dénigrant de changer de stratégie.
14:53Au contraire, c'est une forme de grandeur.
14:56Est-ce que vous allez la rencontrer, Agnès Gennevar ?
14:58On sait qu'elle va en Occitanie demain à la rencontre des agriculteurs.
15:02Est-ce que vous serez avec elle ?
15:06Eh bien, j'y serai par force.
15:09Parce que je vais tout simplement accompagner l'éleveur qui a eu l'abattage à sa demande.
15:15Bien sûr, à la demande de l'éleveur qui a eu l'abattage hier de son cheptel.
15:19Parce que M. le Préfet et sûrement Mme la Ministre avaient oublié dans un premier lieu
15:23d'inviter l'association des ultras de la 64,
15:27qui pour eux ne sont pas reconnus syndicats.
15:30On n'est pas une pauvre association.
15:31Un comité des fêtes pour certains.
15:33Mais le comité des fêtes, ils ont sûrement oublié
15:36qu'ils ont fait 45% des voix dans le département.
15:39Qu'ils ont une association qui compte plus de 500 ou 600 adhérents.
15:42Donc on est légitime dans nos départements.
15:44Et peut-être que cette petite association,
15:46considérée comme un comité des fêtes, dérange les grands syndicats.
15:49Donc là, vous êtes en train de nous dire, Jérôme Bayle,
15:51que vous allez tenter de rencontrer la ministre de l'Agriculture de force
15:55parce qu'elle n'a pas prévu de vous rencontrer.
16:00Je n'ai pas dit que j'allais tenter de la rencontrer de force.
16:02Là, c'est vous qui l'avez dit.
16:04Pardon, c'est ce que j'avais compris, justement.
16:06C'est pour ça que je voulais être sûre.
16:08En accompagnant les leveurs.
16:12Et je vais la rencontrer parce qu'ils avaient sûrement oublié de m'inviter.
16:16Mais pourtant, ce n'est pas pour ça que je n'ai pas discuté
16:1935 minutes avec la ministre ce matin.
16:22Voilà, donc on a un préfet qui est très législatif.
16:25Et on a un préfet qui ne peut pas admettre
16:27qu'aujourd'hui, une association départementale
16:30arrive à faire bouger les lignes dans l'agriculture française.
16:34Et est-ce que vous êtes en contact avec...
16:36Qui est quand même source de proposition.
16:38Ne l'oublions pas.
16:39Est-ce que vous êtes en contact avec d'autres politiques
16:41qu'Agné et Genevard ?
16:43Ben oui, on a Laurent Panifousse,
16:48qui est le ministre des Relations parlementaires,
16:52qui habite à 2 km du foyer
16:54qu'il y a eu au bord de Surarise dans l'Ariège,
16:57avec qui je suis assez proche.
16:59Et d'autres, j'ai parlé à Mathias Giné,
17:01qui est le conseiller du président de la République.
17:04Donc oui, on parle, même si on est considéré pour certains
17:07par un comité de fait.
17:08Et vous nous aviez dit que le rendez-vous à la préfecture
17:11s'était mal passé hier.
17:13Est-ce que vous avez le sentiment que ça se passe mieux
17:15avec les politiques ?
17:18Je ne vous ai pas dit que ça s'était mal passé.
17:21Je vous dis simplement, hier, j'ai dit que,
17:24malheureusement, le préfet n'a pas le poids
17:28et le pouvoir de donner des décisions immédiates.
17:32Donc oui, les agriculteurs sont dans l'attente.
17:34Ce soir, on est encore plus d'une centaine.
17:36Je ne sais pas à quelle heure c'est.
17:37Peut-être bientôt 23 heures.
17:38Il doit faire 3 degrés.
17:41Et les agriculteurs sont encore présents.
17:43Donc c'est qu'ils ont des inquiétudes.
17:45Et pour lever leurs doutes, il faut des réponses.
17:48Mais je ne suis pas sûr que Madame la Ministre
17:49arrive demain matin avec des solutions.
17:53Donc, comme on l'a dit,
17:56déjà nous ont amené des sapins de Noël.
17:57On commence à mettre des guirlandes tous les jours.
17:59Peut-être qu'on fera le réveillon de Noël sur l'autoroute.
18:02Allez, donc, une dernière question, Jérôme Bayle, s'il vous plaît.
18:05Que va-t-il se passer ?
18:06C'est justement la ministre de l'Agriculture.
18:08Je ne suis pas en sommeil.
18:09Merci beaucoup.
18:10Que va-t-il se passer si la ministre de l'Agriculture
18:12n'apporte pas des réponses qui vous conviennent demain ?
18:16Que va-t-il se passer ces prochains jours, ces prochaines semaines ?
18:18Déjà, des réponses de elle, elle ne répondra pas à tout,
18:25puisque nous, on n'a quand même pas que l'ADNC comme problématique
18:28dans notre département, dans notre région,
18:31et même dans l'agriculture française.
18:33Il y a quand même d'autres thématiques à évoquer,
18:36comme le Mercosur, comme les retenues collinaires,
18:39comme le problème sur les assurances.
18:42Il y en a énormément, comme le prix d'intervention des céréales françaises
18:47aussi et européennes, parce qu'il ne faut pas oublier
18:49qu'on est aux portes d'une guerre civile ou alimentaire,
18:53comme certains l'ont dit.
18:54Mais si la guerre alimentaire arrive,
18:57je vous dis que les Européens ne vont pas mourir des armes,
19:00ils vont mourir de faim.
19:01Parce qu'aujourd'hui, on a un prix d'intervention
19:03sur le blé tendre, par exemple,
19:05le plus bas du monde, à 101 euros la tonne,
19:08et qui n'a pas été revalorisé depuis 2001.
19:11Donc ça, c'est quand même des questions
19:13qui doivent nous répondre.
19:16Et j'y avais dit, et j'avais dit un truc,
19:18lors de ma prise de parole au bord de Surariz,
19:21devant tous les...
19:23Il y avait 2000 personnes.
19:25J'avais dit que si l'État nous envoie la force
19:26pour nous passer dessus,
19:28il y aurait une révolte agricole sans précédent.
19:30Et je pense qu'on est parti là-dessus,
19:32parce que dès demain matin,
19:34ce que je peux vous annoncer,
19:35c'est qu'il y aura énormément,
19:36énormément, énormément,
19:38énormément d'agriculteurs sur les pointes de barrage
19:40et partout en France.
19:42Oui, et autour de vous,
19:43les agriculteurs eux aussi sont prêts
19:44à passer le réveillon sur les routes
19:47comme vous le faites ce soir.
19:50Mais bien sûr, on a les chasseurs
19:52qui nous ont amené deux sangliers ce matin.
19:55On mange bien, on vit bien, on rigole.
19:57Ça nous change de notre quotidien,
19:59mais aussi ça nous permet de créer du lien
20:01et autre chose.
20:02On est en pleine période de vaccination
20:04depuis ce matin sur nos élevages
20:07pour vacciner au plus vite.
20:09Donc on a créé une chaîne de solidarité
20:10pour aller vacciner au plus vite,
20:13pour combattre cette maladie le plus vite possible.
20:15Et comme je l'ai mis dans mon communiqué de presse,
20:18l'État a été capable d'envoyer les forces de l'ordre
20:20sur ces agriculteurs qui veulent sauver
20:23simplement leur profession.
20:25et bien je l'ai demandé à la ministre ce matin,
20:28je lui ai dit, pensez aussi à envoyer les forces de l'ordre
20:30pour venir nous aider à contenir nos animaux,
20:33parce qu'il faut qu'on vaccine très très vite.
20:35Et dans mon communiqué de presse,
20:37j'ai invité aussi à la solidarité de la DGAL,
20:40de la DRAF,
20:41des DSPPP
20:43et aussi du cabinet de la ministre,
20:46parce qu'on a besoin de tous les bras
20:47pour nous aider à contenir nos animaux
20:49et à vacciner au plus rapide.
20:51Merci beaucoup Jérôme Bayle d'avoir été avec nous
20:53en direct sur BFM TV.
20:56Ils verront aussi peut-être la complexité de notre métier,
20:59parce qu'ils se seront fait coincer les doigts
21:00une paire de fois
21:01et se faire marcher sur les pieds,
21:04ils comprendront qu'on ne fait pas ce qu'on veut
21:05avec des animaux de 600, 700 ou 800 kilos.
21:08Merci beaucoup.
21:09Merci Jérôme Bayle d'avoir été avec nous
21:11en direct sur BFM TV.
21:13Antoine Oberdorf,
21:14elle va passer une sacrée journée demain,
21:16la ministre de l'Agriculture.
21:18Oui, on lui souhaite bien du courage à Annie Gennevar.
21:20On comprend dans les...
21:21Et en même temps, la situation est urgence
21:23et désespérante pour de nombreux agriculteurs.
21:25Oui, mais il y a urgence,
21:26elle est dramatique pour tout le monde,
21:28cette situation.
21:29De toute manière,
21:30le défi vaccinal,
21:31il est immense.
21:33En Savoie,
21:34on parlait de 350 000 animaux,
21:37350 000 bovins.
21:39Là, on est plutôt sur un million.
21:40Donc si vous voulez,
21:41le défi vaccinal,
21:41il est considérable.
21:43J'ai une pensée aussi quand même,
21:44je ne peux pas m'empêcher
21:45d'avoir une pensée pour les vétérinaires
21:46qui malgré tout,
21:47dans ce contexte d'extrême tension,
21:49continuent de suivre le protocole
21:52qu'on leur a indiqué
21:53qu'il fallait suivre.
21:54Et ce n'est pas de gaieté de cœur
21:55que les vétérinaires se rendent
21:58dans les élevages
21:59et administrent un produit euthanasique,
22:00le T61.
22:02Ça ne fait jamais plaisir.
22:04On s'imagine ce que c'est
22:05pour ses praticiens.
22:06Et on sait que beaucoup
22:07sont prises à partie
22:09ces derniers jours particulièrement.
22:10Il y a des témoignages
22:12qui vont dans ce sens.
22:14Et dernier point,
22:15Annie Gennevar,
22:16elle a bon dos.
22:17On peut charger la barque
22:19et faire feu
22:21sur le quartier général
22:22de la rue de Varennes.
22:23Mais on sent,
22:24à travers les propos
22:24de Jérôme Baye quand même,
22:25que cette colère agricole,
22:27ce malaise paysan,
22:28il est protéiforme
22:30et surtout,
22:31il est multifactoriel.
22:32Il y a plein de raisons.
22:33Jérôme Baye,
22:35c'est quelqu'un
22:35qui a en commun
22:36quelque chose
22:37avec Édouard Bergeon,
22:38c'est d'avoir perdu
22:39son père agriculteur
22:40dans des circonstances tragiques,
22:42les deux s'étant donné la mort.
22:43Donc ça vous dit
22:44quelque chose
22:44de la profondeur
22:45de ce malaise agricole.
22:46De la même manière,
22:47Édouard Bergeon,
22:47réalisateur,
22:48il y a de ça
22:48quelques années,
22:49faisait dans le Béarn,
22:50je crois,
22:51un documentaire
22:52sur un couple
22:53d'agriculteurs,
22:54d'éleveurs
22:54qui avaient dû abattre
22:56son cheptel,
22:57en l'occurrence,
22:58pour une pathologie
22:59tuberculose
23:00à cette époque-là.
23:01Donc ce malaise paysan,
23:03ce malaise chez les éleveurs,
23:04dans le sud-ouest en particulier,
23:05il est très profond.
23:06On parlait justement
23:07des vétérinaires
23:09il y a un instant,
23:09je voudrais faire réagir
23:10Jean-Yves Gauchot,
23:11bonsoir.
23:12Merci d'être avec nous.
23:13Vous êtes président
23:14de la Fédération
23:15des syndicats vétérinaires
23:16de France
23:16et vice-président
23:18de l'Académie vétérinaire
23:19de France aussi.
23:20Merci beaucoup
23:21d'être avec nous.
23:23On a évoqué
23:24ces différentes
23:25contre-propositions
23:26avec Jérôme Baye,
23:27vous les avez sans doute
23:29entendues,
23:30notamment
23:30un arrêt de l'abattage
23:31systématique,
23:32une vaccination massive
23:34et rapide,
23:35abattage uniquement
23:36des animaux positifs
23:37et une surveillance
23:40vétérinaire renforcée.
23:41Quand vous entendez
23:42toutes ces mesures,
23:43M. Gauchot,
23:44est-ce que vous vous dites
23:44« bon,
23:45c'est peut-être envisageable,
23:47il faut ouvrir la porte ? »
23:51Bonsoir,
23:51merci pour l'invitation.
23:53J'ai écouté effectivement
23:54Jérôme Baye,
23:55je le rassure,
23:55je suis praticien aussi,
23:57j'ai des responsabilités
23:58syndicales et académiques,
23:59mais je suis praticien
24:00et je connais comme lui
24:01la difficulté de parfois
24:02de vacciner des animaux
24:04au couloir,
24:04de se faire casser le bras
24:05ou coincer la main,
24:06et je rejoins parfaitement
24:07les propos d'Auberdorff,
24:10le journaliste.
24:11C'est un problème
24:12qui est compliqué.
24:14Sur le sujet
24:15qui vous intéresse
24:16en m'interrogeant,
24:18effectivement,
24:18on l'entend,
24:19ils voudraient tous
24:20qu'on change le protocole.
24:21Or, pour nous,
24:23on ne sait pas
24:23poursuivre la ministre,
24:25l'ensemble de la communauté
24:27scientifique vétérinaire,
24:28les sciences vétérinaires
24:29nous disent qu'aujourd'hui,
24:30avec les outils
24:31que l'on a de dépistage,
24:32on ne peut pas faire autrement
24:33que de faire de la vaccination,
24:34elle a été étendue,
24:35on parle d'un million,
24:36mais il y aura rapidement,
24:38autour des foyers,
24:39ça va être les 300 000
24:41bovins à vacciner,
24:43ça va se faire très très vite,
24:44les doses sont là,
24:45sont en train d'arriver
24:46dès demain.
24:47Le dépeuplement,
24:48je sais bien
24:48que les agriculteurs,
24:49la coordination,
24:51beaucoup de syndicats,
24:53il y a sans doute
24:53de l'instrumentalisation derrière,
24:55mais voudra arrêter
24:55le dépeuplement.
24:56Or, on ne peut pas.
24:57Pourquoi ?
24:57Je vais vous expliquer
24:58pourquoi on ne peut pas.
24:59Parce qu'en fait,
25:0050% des animaux malades,
25:02retenez ce chiffre,
25:03il faut retenir ce chiffre,
25:0450% des animaux malades
25:07ayant la dermatite
25:08contagieuse bovine
25:10n'ont aucun symptôme,
25:12première chose,
25:13et deuxième chose,
25:13ils ne sont pas dépistables
25:15par ce qu'on appelle
25:16des tests PCR,
25:18polymérase,
25:19chaîne, réaction,
25:20donc on a des résultats
25:21qui sont négatifs,
25:22donc si on vaccine
25:23sur des animaux
25:24qui sont déjà malades,
25:25on court après la maladie.
25:26Donc aujourd'hui,
25:28on va sans doute réfléchir,
25:30et ça réfléchit déjà
25:31chez les scientifiques,
25:32à l'Académie vétérinaire de France
25:34dont je suis vice-président,
25:35on a déjà lancé
25:36depuis quelques semaines
25:37des pistes de réflexion,
25:38mais aujourd'hui,
25:39avec des outils que l'on a,
25:40on ne peut pas faire autrement
25:41que le dépistage.
25:42Mais donc pour vous,
25:43pardon Jean-Yves Gauchot,
25:44donc pour vous,
25:44c'est de la folie
25:45de changer ce qui se fait aujourd'hui ?
25:48Exactement,
25:49c'est de la folie,
25:50et il y a une chose
25:50que personne ne dit
25:51ou peut ose le dire,
25:53même si le ministère le dit,
25:54mais Jérôme Ball ne l'a pas dit,
25:56mais c'est les déplacements,
25:56Jérôme Ball a dit,
25:58oui mais ça ne fait pas
26:00des sauts de puce,
26:01ça fait des sauts de 100 km,
26:02mais on le sait,
26:03nous,
26:03tous les vétos praticiens
26:04le savent,
26:04pourquoi il y a ces sauts ?
26:06C'est parce qu'il y a
26:06des déplacements,
26:07on a interdit,
26:08on a demandé à la DG,
26:10les praticiens,
26:11toute la communauté
26:11scientifique vétérinaire,
26:12il faut stopper
26:13les déplacements,
26:15c'est des arrêtés préfectoraux
26:16qui le disent,
26:16oui,
26:17mais ce n'est pas appliqué,
26:19parce qu'on est en France,
26:20parce qu'on ne peut pas
26:21mettre un gendarme derrière,
26:22donc il y a plein de bovins
26:23qui se sont déplacés,
26:26parce qu'ils sont sains,
26:27c'est ce que je vous dis,
26:28quand on comprend
26:29que 30 à 50%
26:31des animaux porteurs
26:32sont porteurs sains,
26:34ces animaux-là
26:35ont été déplacés
26:36et ils font des sauts
26:37de 100 km.
26:38Restez avec nous,
26:39M. Gauchot,
26:40je voudrais faire réagir
26:42aussi le plateau
26:43sur ce que vous dites,
26:44parce qu'il y a
26:45beaucoup de choses justement,
26:46Stéphane Vernet notamment,
26:48quand on entend justement
26:49ce vétérinaire,
26:51Jean-Yves Gauchot,
26:53qu'est-ce que vous dites ?
26:54Pourquoi est-ce que
26:54le message ne passe pas ?
26:56Il y a un problème
26:56de pédagogie alors ?
26:57Et je vous ferai réagir
26:58évidemment aussi,
26:59M. Valrette.
27:01Mais parce que
27:01quand vous êtes éleveur,
27:02le fait d'avoir
27:02votre troupeau décimé,
27:05c'est inconcevable,
27:07c'est impensable.
27:09Vous aviez le réalisateur,
27:11M. Bergeon,
27:12c'est ça,
27:13qui s'exprimait tout à l'heure.
27:14Oui,
27:14qui était sur la chancel 4.
27:15Il disait,
27:15la problématique,
27:16c'est qu'on risque là,
27:18dans notre secteur,
27:19de voir des races
27:19entières disparaître.
27:21Parce qu'en fait,
27:22quand vous décidez d'abattre
27:23tout le bétail
27:25d'une exploitation,
27:27parce qu'il y a un foyer,
27:29vous avez beau indemniser
27:30les gens,
27:31etc.,
27:31payer chaque tête,
27:32etc.,
27:32le problème,
27:33c'est que vous perdez
27:34des dizaines d'années
27:35de travaux autour
27:36de la génétique,
27:37de la sélection.
27:37Parce que le boulot
27:38d'un éleveur,
27:39ce n'est pas juste
27:39de faire de la viande
27:41ou de collecter du lait,
27:44selon les cas.
27:44Il y a tout un travail
27:47de sélection dans le temps
27:48qui se fait sur des années,
27:49voire des décennies,
27:49voire des générations.
27:51Et quand vous abattez
27:51tout un troupeau,
27:52vous perdez tout ça.
27:53Et ça,
27:54c'est pas...
27:54Et puis on le sait,
27:56ça a une valeur inestimable,
27:57en fait.
27:58C'est très compliqué.
27:59Oui,
27:59du coup,
28:00je comprends que ce soit
28:01impossible pour les éleveurs
28:03à accepter.
28:04Mais la réalité,
28:05je crois que ça a été
28:06très bien dit
28:06par le vétérinaire
28:08que vous avez interrogé.
28:10On sait qu'en fait,
28:11malheureusement,
28:12compte tenu des caractéristiques
28:14même de cette...
28:14de cette maladie
28:15et de la façon
28:15dont elle se propage,
28:17la seule solution
28:19qu'on a à disposition
28:20aujourd'hui,
28:21c'est celle qui est appliquée.
28:22Parce que sinon,
28:23en fait,
28:23vous laissez la maladie
28:25s'installer.
28:26Vous avez des...
28:27Moi, je sais qu'il y a
28:28des pays comme la Grèce,
28:29par exemple.
28:29Les Balkans ont été touchés
28:30il y a quelques années.
28:31Ils ont réussi
28:33à s'en sortir.
28:33Mais par exemple,
28:34en Grèce,
28:35où la maladie était endémique,
28:36il leur a fallu deux ans,
28:37en fait.
28:38Deux ans.
28:38Et tout le pays était...
28:39Mais beaucoup moins
28:39de bovins, en fait.
28:40Et tout le pays
28:41était concerné.
28:41Oui, François Valrette,
28:44je voulais vous faire réagir dessus.
28:45Ça veut dire, en fait,
28:46quand on entend
28:47ce vétérinaire,
28:48qu'il faut se rendre
28:49à l'évidence,
28:50il faut continuer
28:50à tuer des vaches
28:51qui ne sont pas malades.
28:53Mais, en fait,
28:54pourquoi est-ce que
28:54les agriculteurs
28:55ne comprennent pas
28:56et sont contre
28:56cet abattage total ?
28:57Il y a trois raisons principales.
28:59Le premier,
29:00c'est qu'ils ont quand même
29:01l'impression que,
29:02sincèrement,
29:03le débat scientifique
29:04n'a pas eu lieu,
29:05que la décision
29:06de faire de l'abattage total,
29:08ce n'était pas
29:08une décision scientifique,
29:09mais une décision politique
29:11et économique.
29:12Politique, pourquoi ?
29:13Parce qu'on dit
29:13qu'on va par précaution
29:15abattre tout le troupeau
29:16parce qu'on ne sait pas
29:17si les vaches sont malades ou pas.
29:19Donc, c'est ce satané
29:20principe de précaution
29:20qui nous tue,
29:21encore une fois,
29:22et qui impose
29:23l'abattage de tout.
29:24Je ne suis pas vétérinaire,
29:26je ne suis pas épidémiologiste,
29:28mais j'ai quand même
29:28une solide formation scientifique.
29:30quand on voit
29:31que la NASA
29:32s'est compté
29:32combien il y a
29:33de grains de sable
29:33sur Mars
29:34sans y être allé
29:35et que des vaches
29:36qui sont atteintes
29:36d'une maladie
29:37qu'on connaît depuis 50 ans,
29:38on n'est pas capable
29:39au bout de 50 ans
29:40d'avoir un test
29:41qui permet de savoir
29:42si elles sont malades ou pas,
29:44c'est qu'il y a quand même
29:44une défaillance
29:45de nos instituts de recherche
29:47qu'on n'arrive pas
29:47à comprendre.
29:48La deuxième raison,
29:50c'est un problème moral.
29:51On est dans un pays,
29:52moi j'ai un certain âge,
29:53on m'a appris
29:54quand j'étais jeune
29:55à quitter la table
29:55en ayant fini mon pain,
29:57à mon assiette,
29:57à ne rien laisser,
29:58à ne rien jeter,
29:59à ne rien gaspiller.
30:01On nous tasigne
30:02sans arrêt
30:03sur les chaînes
30:04qu'il ne faut pas gaspiller,
30:07qu'il y a des enfants
30:07qui ne vont manger
30:09qu'à la cantine
30:09parce que les enfants
30:10n'ont pas les moyens,
30:11les parents n'ont pas les moyens.
30:12Quand on met à l'écarissage
30:14des bêtes
30:15qui ne sont pas malades,
30:16je ne parle pas
30:16de celles qui sont malades
30:17mais on sait que dans le lot
30:18il y en a qui ne sont pas malades
30:19et qui sont jetées comme ça,
30:20moralement c'est extrêmement choquant.
30:22Et enfin sur la méthode,
30:23effectivement l'éleveur
30:24il est traité,
30:25on lui détruit son cheptel,
30:26vous l'avez très bien dit,
30:27c'est des années de travail
30:28qui sont jetées,
30:30des bêtes qui ne sont pas malades.
30:32Si on pouvait ne serait-ce
30:33que faire des prélèvements
30:34d'ovocytes,
30:35des prélèvements
30:35de spermatozoïdes
30:36pour pouvoir conserver
30:37la génétique
30:38et la réinstaller après
30:39chez cet éleveur,
30:40c'est au moins de la recherche
30:41que l'on pourrait faire
30:42mettre en place des protocoles.
30:43Et on a l'impression
30:43que pour des raisons
30:44strictement politiques,
30:45on refuse toute expérimentation
30:47et l'intervention
30:48de la science là-dedans.
30:49Et moi ça me choque
30:50et ça choque
30:50tous les agriculteurs.
30:51Il faudrait qu'on rejoigne
30:52justement d'autres agriculteurs
30:54qui sont choqués,
30:55qui sont scandalisés,
30:56qui se mobilisent
30:56en ce moment même
30:57près de Bordeaux.
30:58C'est là que vous vous trouvez.
31:00Clémence Renard,
31:01bonsoir.
31:03Sur place,
31:03est-ce qu'on est déterminé
31:05à passer la nuit
31:06au bord de cette route ?
31:10Oui, les agriculteurs
31:12sont déterminés
31:12même à rester plusieurs jours.
31:14On se trouve
31:15sur l'A63
31:16qui est bloqué
31:17depuis environ une heure
31:19par environ 200 agriculteurs,
31:21plusieurs dizaines
31:22de tracteurs
31:22qui sont sur place,
31:23des agriculteurs
31:24qui viennent de Lotte-et-Garonne,
31:25des Landes,
31:26mais également
31:27en grande majorité
31:28de Gironde.
31:29On est là sur l'A63
31:31en direction de Bordeaux.
31:32Jean-Paul,
31:33vous êtes le porte-parole
31:34de la coordination rurale
31:36de la Gironde.
31:37Pourquoi avoir bloqué
31:38cet axe ?
31:39C'est les camions
31:40de transport de marchandises
31:41qui viennent du Portugal
31:42et d'Espagne
31:43que vous ciblez
31:43dans cette action ?
31:44Oui, nous,
31:45on a bloqué l'A63
31:46parce que c'est pour bloquer
31:48tous les camions
31:49qui arrivent
31:49d'Espagne
31:50et du Portugal
31:51qui arrivent
31:52avec des marchandises,
31:54des fruits,
31:56des fruits,
31:58je dirais aussi
31:59du vin
32:00et de la viande
32:02qui doivent transiter aussi
32:03parce qu'ils ne respectent
32:05pas les normes européennes
32:07et nous,
32:08on a des contrôles drastiques.
32:10Donc maintenant,
32:11Mme Genevard
32:12devait prendre un décret
32:13il y a bien longtemps
32:13mais elle n'applique pas
32:15parce qu'il se plie
32:17sous la Commission européenne.
32:20La France
32:20est droite
32:21dans ses bottes
32:22et aujourd'hui,
32:23on est là aussi
32:23en soutien
32:24à ce qui s'est passé
32:26dans le Doubs
32:27et dans la Riège
32:28il y a quelques jours
32:29parce que
32:30d'abattre tous les animaux
32:31parce qu'une vache
32:33est malade,
32:34c'est un génocide.
32:35Donc,
32:36je dirais,
32:37il faut isoler
32:38l'animal
32:40et le vacciner.
32:40Le mot est fort quand même.
32:42Pardon ?
32:42Le génocide,
32:43le mot est fort quand même.
32:44Il y a 3 000 vaches
32:45qui ont été abattues
32:47de façon préventive.
32:48Il y en a 16 millions
32:48en France.
32:49Oui,
32:49oui,
32:49non,
32:50non,
32:50mais en fait,
32:51comme c'est abattu,
32:51d'abord,
32:52il n'y a pas assez de recul.
32:53Nous,
32:54à la coordination rurale,
32:56ce qu'on veut,
32:56c'est qu'on veut
32:57isoler les vaches,
33:00vacciner
33:01et après,
33:01au bout de...
33:02On voit comment va
33:03se comporter l'animal
33:04et voilà.
33:05Mais aujourd'hui,
33:06il faudrait vacciner
33:0618 millions de têtes.
33:08Aujourd'hui,
33:08il n'y a qu'un million
33:09de vaccins.
33:10Mme Genevard,
33:12demain,
33:12va en Occitanie
33:13sous la pression
33:16de la colère agricole.
33:18Qu'est-ce que vous attendez
33:18justement de ce déplacement ?
33:20Vous qui le demandiez ?
33:21Oui,
33:21alors Mme Genevard
33:22est contrainte
33:23de se déplacer
33:24par la force
33:26et pour faire
33:28sa petite com' aussi.
33:30Vous n'y croyez pas ?
33:31Vous n'avez pas d'espoir ?
33:32Je n'y crois pas.
33:33On maintient tout ceci.
33:35Il faut vacciner
33:35le cheptel total français
33:38et quand ces bêtes
33:39sont malades,
33:41il faut les isoler.
33:42Il ne faut pas
33:42battre systématiquement
33:43parce que vis-à-vis
33:44des familles,
33:45c'est un désarroi complet.
33:47On va finir
33:48par des suicides,
33:49des gens qui vont
33:50se suicider.
33:51D'ailleurs,
33:51il y en a 300 par an
33:53en France
33:54et on ne peut pas...
33:55C'est pour ça
33:56qu'aujourd'hui,
33:56on est là pour bloquer
33:57et en même temps
33:58aussi pour...
33:59En même temps,
34:00dans la même occasion
34:00pour le maire Coussour
34:02qui va être certainement
34:03signé en fin de semaine.
34:05La présidente
34:05de la communauté
34:06de la Commission européenne
34:08a dit qu'elle signerait
34:10samedi.
34:11J'ai vu tout à l'heure
34:12qu'il y avait une annonce
34:13de l'eau cornue
34:13qui dit qu'il ne faut pas
34:14signer en 2026
34:15mais ça,
34:16c'est pour calmer
34:16la colère agricole.
34:18Aujourd'hui,
34:18on n'entend pas un mot
34:19du président de la République.
34:21Ça, c'est bien
34:22qu'il s'exprime
34:22parce que le monde agricole
34:24n'en peut plus.
34:25Depuis 2023 ou 2024,
34:27il n'y a pas eu
34:27d'avancée,
34:29des broutilles.
34:29On nous mène un bateau
34:30tous les uns
34:30et aujourd'hui,
34:33les agriculteurs
34:33sont tabous.
34:35Merci beaucoup
34:35d'avoir été avec nous.
34:37Vous l'avez entendu,
34:38les agriculteurs
34:38qui se sont installés
34:40il y a environ une heure
34:41et qui comptent
34:41passer la nuit
34:42et même rester
34:43le plus longtemps possible
34:45plusieurs jours
34:45jusqu'à être délogés.
34:48Merci beaucoup
34:49Clémence Renard
34:50d'avoir été avec nous
34:51ainsi qu'à Jean-Paul Herz
34:52pour son témoignage.
34:54Évidemment,
34:54on ne parlera pas
34:55de génocide agricole
34:56même si on ne sous-estime
34:57pas la détresse
34:57des agriculteurs.
34:58Vous vouliez réagir
35:00à ce qui venait
35:01d'être dit ?
35:01Sur ce qu'a dit
35:02mon collègue,
35:02il a parlé de la vaccination
35:04que l'on réclame
35:05depuis longtemps.
35:06Dès les premiers cas
35:07qui sont apparus
35:08en Savoie,
35:08on avait réclamé
35:09de pouvoir planifier
35:11une éventuelle vaccination
35:12du cheptel français.
35:14Comme il l'a dit,
35:14c'est quelque chose
35:15qui se planifie,
35:16ça ne s'improvise pas.
35:17Il n'y avait que
35:17quelques dizaines
35:18ou centaines de milliers
35:19de doses de vaccins
35:20disponibles à l'époque.
35:21On a demandé
35:21de pouvoir planifier
35:22cette vaccination
35:23au cas où la maladie
35:25réapparaîtrait
35:26ou ne serait pas
35:26totalement éradiquée
35:27rapidement.
35:28De toute évidence,
35:29c'est le cas.
35:29Il faut envisager
35:30de devoir vacciner
35:32la population bovine
35:33rapidement
35:34et pendant l'hiver
35:36pour ne pas que la maladie
35:37ressurgisse
35:37au printemps.
35:39On a été extrêmement déçus
35:40de la réponse
35:41de Mme Genevard
35:42lors du dernier
35:42Parlement de l'élevage
35:43qui a dit
35:43qu'il était absolument
35:44urgent d'attendre
35:45et de ne rien faire
35:46là-dessus
35:46et d'attendre
35:47le mois de janvier.
35:47Or, janvier,
35:48ce sera trop tard.
35:50Le temps de mettre
35:50en fabrication
35:51les vaccins,
35:53de vacciner
35:54toutes les bêtes
35:54il y a quand même
35:5520 jours,
35:56le temps qu'elle soit,
35:57que l'immunité se fasse,
35:59je crains que ça arrive
36:00trop tard
36:00si ça ne se décide
36:02qu'au mois de janvier.
36:02Oui, alors je voudrais
36:03juste faire réagir
36:04Jean-Yves Gauchot
36:05qui voulait réagir
36:06justement à ce que
36:07vous disiez.
36:07Allez-y,
36:08M. Gauchot.
36:09J'ai entendu
36:10quelques mots.
36:11Je trouve que les intervenants
36:12sont bien sûr de qualité
36:14mais je suis assez d'accord
36:15globalement.
36:16Le débat scientifique,
36:17il n'a pas eu lieu
36:17auprès des agriculteurs.
36:19C'est un vrai sujet.
36:20On est mis, nous,
36:21en tension,
36:22les vétérinaires sur le terrain
36:23alors qu'on forme
36:23un binôme veto éleveur.
36:26On explique
36:26mais il y a
36:27des menaces
36:28sur les réseaux sociaux.
36:29Ça, c'est inadmissible.
36:30Ce que je voulais dire aussi
36:31sur la mise en production,
36:33ça fait partie des scénarii.
36:35Sans doute,
36:36janvier,
36:37l'État décidera
36:38soit on fabrique
36:39des vaccins
36:40pour toute la France
36:40mais il faut compter
36:416 à 7 millions.
36:42L'immunité derrière,
36:43elle est longue
36:43même si c'est qu'en janvier.
36:45L'immunité,
36:45elle sera longue à acquérir.
36:47On n'aura pas une immunité.
36:48Il faut que tous les animaux
36:49soient vaccinés.
36:50Parmi les animaux vaccinés,
36:51il y en a certains
36:51qui échappent à la vaccination
36:53parce que ce sont,
36:54Jérôme Bail l'a dit tout à l'heure,
36:55une vache de 700 kilos
36:56surtout dans le sud-ouest
36:57et je suis praticien
36:58dans le sud-ouest
36:59donc je connais très bien
37:00comment réagissent
37:01certaines vaches.
37:04On n'aura pas
37:04avant fin 2026.
37:05On est dans un cadre européen.
37:06Il y a des pays
37:08qui ont formé leurs frontières
37:09parce qu'on ne peut pas faire
37:10sur cette maladie
37:11ce qu'on voudrait.
37:13Le coordinateur
37:14de la coordination rurale
37:15dit qu'en fait
37:16on est en retard,
37:18qu'il faudrait faire
37:18de la recherche
37:18mais c'est l'ensemble
37:19de l'Europe.
37:21Cette maladie
37:22elle est classée
37:22ADE en Europe.
37:23Ça veut dire
37:24qu'il faut l'exterminer.
37:25Donc on est contraint
37:26par l'Europe.
37:28Je ne dis pas
37:28qu'on n'est pas en train
37:29de discuter,
37:29qu'on n'essaye pas
37:30d'avoir le coup d'après.
37:31On les comprend
37:31à la détresse des agriculteurs.
37:33Vous l'avez très bien dit,
37:343000 bovins
37:35abattus aujourd'hui.
37:37Il faut aller en Savoie.
37:38En Savoie,
37:38les éleveurs
37:39sont contents.
37:40Les éleveurs
37:41qui n'ont pas voulu vacciner
37:42au début,
37:46tout à l'heure
37:47de la coordination
37:49disaient
37:49on voudrait attendre
37:51voir ce que ça va donner.
37:52On n'a pas de test
37:53pour savoir
37:53si l'animal est malade.
37:55Il faut se mettre en tête
37:56que la plupart,
37:56jusqu'à 50%
37:58des animaux
37:59sont porteurs sains.
38:01Et il faut attendre
38:01parfois 2 à 3
38:03voire 4 cycles.
38:04Chaque cycle
38:05faisait entre 7 jours
38:06et 35 jours.
38:07Donc il faudrait
38:083 fois 4, 12
38:09il faudrait attendre
38:10120 jours
38:10pour savoir
38:11si oui ou non
38:12l'animal va être malade.
38:13En Savoie,
38:14et dans le doux,
38:14certains ont essayé,
38:16les éleveurs qui ont dit
38:16non, non,
38:17on ne veut pas l'abattage.
38:1815 jours après,
38:19ils ont appelé
38:19leurs vétérinaires
38:20pour entanasier les vaches
38:20parce qu'ils les voyaient souffrir.
38:22Ulysse Thévenon,
38:23est-ce que vous avez entendu
38:25des vétérinaires
38:26qui n'étaient pas tous
38:27sur la même ligne
38:27pendant vos reportages ?
38:29Oui, c'est aussi
38:29ce qui alimente
38:30la couleur agricole
38:31notamment des syndicats,
38:32c'est qu'il y a des vétérinaires
38:33qui sont en fait opposés
38:34à cette politique
38:35d'abattage totale.
38:36On les a entendus
38:37un peu cet été
38:38mais on ne les a pas
38:38entendus longtemps
38:39parce qu'ils ont tous
38:40reçu un courrier
38:41comme ceci.
38:42C'est une plainte
38:43de l'Ordre national
38:44des vétérinaires.
38:46Donc, il y en a plusieurs.
38:47J'ai reçu plusieurs copies
38:48de ces plaintes.
38:49Je suis même en mesure
38:49de vous dire
38:50qu'il y a des passages
38:50qui sont copiés-collés.
38:52Donc, c'était des vétérinaires
38:54qui avaient critiqué
38:54la méthode de développement
38:56d'abattage total
38:57dans les médias,
38:59en ligne,
38:59par écrit,
39:00sur des vidéos
39:00ou même lors de webinaires.
39:02Et en retour,
39:03ils ont reçu
39:03cette plainte disciplinaire
39:04avec, on leur dit par exemple,
39:06force est de constater
39:07pour tout ça,
39:07force est de constater
39:08que vos propos manquent
39:10de base scientifique.
39:11Ils sont approximatifs,
39:12péremptoires,
39:12leur donnant un caractère
39:13déloyal, malhonnête,
39:15scientifiquement non détaillé
39:16dans l'objectif d'induire
39:17le public en erreur.
39:19Et je vous passe
39:19un petit peu la suite.
39:20Vous voulez dire
39:21que certains ont subi
39:22des pressions ?
39:23Oui, certains ont subi
39:24des pressions en tout cas.
39:25Maintenant, j'étais encore
39:26au contact,
39:27au téléphone avec eux aujourd'hui.
39:29Ils m'en tiennent
39:30les propos qu'ils ont tenus
39:31à l'époque.
39:32Mais maintenant,
39:33ils se tiennent un petit peu
39:33à carreau.
39:34Ils n'osent plus s'exprimer
39:35parce qu'effectivement,
39:36ils ont peur de ne plus
39:36pouvoir exercer
39:37leur profession.
39:38Mais ça, quand il y a des...
39:39Pardonnez-moi,
39:40mais simplement quand il y a
39:40des campagnes,
39:41par exemple de lutte
39:43contre la pyroplasmose
39:44dans le milieu équin,
39:46etc.,
39:46effectivement,
39:47il y a une ligne
39:47qui est fixée au niveau
39:48de l'ordre national
39:49des vétérinaires.
39:50Et de fait,
39:51après, l'instance de régulation
39:53fait respecter cette ligne-là.
39:55Après que ça fasse
39:55l'objet de pression,
39:56j'entends,
39:56mais moi,
39:57parce que parmi
39:58les trois piliers
39:58qu'on évoque,
39:59abattage,
39:59vaccination et circulation
40:01des animaux,
40:02moi, quand je passe
40:03des coups de fil
40:03un peu dans les Hauts-de-Pyrénées
40:05ou par chez moi,
40:06dans le Gers,
40:07ce qui m'étonne quand même,
40:08c'est qu'il y a encore
40:09des foires aux bestiaux.
40:10Il y a encore
40:10des concours de vaches grasses
40:12à Rabastens de Bicorre
40:13encore il y a dix jours.
40:14Vous avez un concours
40:15avec plus d'une centaine
40:16d'animaux
40:16qui étaient au contact
40:18les uns des autres,
40:18donc un potentiel vecteur
40:19de contamination.
40:21Ça, j'ai du mal à comprendre
40:22que ce n'est pas
40:23des décisions préfectorales
40:24qui puissent encadrer ça.
40:25C'est là qu'on dit
40:26que le protocole proposé
40:27par la ministre
40:28ne convient pas
40:28pour tout un tas de raisons,
40:29pour des déplacements
40:30qui sont interdits,
40:31pour tout un tas de choses.
40:32Il faut revoir
40:33complètement ce protocole
40:34puisqu'il ne fonctionne pas
40:34et ça,
40:37ça en fait totalement pas.
40:38Il ne fonctionne pas
40:38ou il n'est pas respecté ?
40:39J'ai du mal à comprendre
40:41que c'est interdit à priori.
40:42Le rassemblement
40:43avec des bovins à Rabastens ?
40:45Enfin, on est en France.
40:47Si la ministre,
40:47elle pense qu'en mettant
40:49un protocole,
40:50100% des Français
40:50vont le respecter,
40:51vous avez bien vu,
40:52pendant le Covid,
40:52c'est qu'elle n'a pas compris
40:53qu'elle était en France.
40:55Sincèrement.
40:55Donc le protocole
40:58ne fonctionne pas
40:58s'il n'est pas respecté.
41:00Je suis juste en train
41:00d'essayer de comprendre.
41:01Mais si, le protocole,
41:02il doit prendre en compte
41:03le fait qu'on est en France
41:04et qu'il ne sera pas respecté
41:05par certains
41:06et donc il faut l'adapter
41:07sinon on n'a pas compris
41:08qu'on habitait en France.
41:09Oui, Auron Malval.
41:10Je voudrais juste revenir
41:10sur la question de la vaccination
41:11parce qu'effectivement,
41:13on ne peut pas non plus faire
41:14comme si le fait
41:15qu'il n'y ait pas,
41:16alors on parle du nombre
41:16de doses disponibles,
41:18que ça n'était pas coordonné avant,
41:20on ne peut pas non plus faire
41:20comme s'il n'y avait pas eu
41:21un argument économique,
41:23précisément,
41:24en défaveur
41:24de cette vaccination massive.
41:26Parce qu'en fait,
41:27cette maladie étant répertoriée,
41:29la vaccination d'un troupeau
41:31le classe justement
41:32comme une zone contaminée
41:34et le fait sortir
41:35des zones indemnes
41:36et donc le rend impropre
41:38à l'exportation
41:39ou alors soumis
41:39à des contraintes
41:40extrêmement compliquées.
41:41Et il faut 14 mois
41:42pour regagner le statut
41:44justement qui permet
41:45aux bêtes
41:47d'être à nouveau exportées.
41:49Et ça, effectivement,
41:50c'est quelque chose
41:51qui a pesé en tout cas au début,
41:52qui a été au niveau
41:54de l'affaire de l'élevage.
41:56Certains disaient
41:57que ce n'est pas possible
41:58de priver comme ça
42:00toutes les zones
42:02en même temps
42:02de pouvoir être exportées.
42:03L'exportation
42:04des bovins français,
42:06ce n'est pas rien,
42:06c'est à peu près 20%.
42:07En 2024,
42:08c'était 1,5 million.
42:10C'est un argument
42:11qui ne tient plus,
42:13effectivement.
42:13Je dis que ça a été
42:15une des raisons
42:16pour lesquelles
42:16ça a mal été gérée.
42:18C'est pour ça
42:19que je vous ai dit
42:19que la décision
42:20n'avait pas été prise
42:21sur des bases sanitaires
42:22mais sur des bases économiques
42:23pour ça.
42:24Or, l'Italie a annoncé
42:25qu'elle allait reprendre
42:27l'importation de Broutard
42:28qui était vaccinée.
42:29La Suisse aussi.
42:30L'Espagne va probablement
42:31le faire.
42:32Et de toute façon,
42:33le virus étant tellement,
42:35on en est à plus d'un million
42:36de bovins vaccinés
42:38en Rhône-Alpes.
42:39J'ai entendu 300 000,
42:40mais dans toute la région Rhône-Alpes,
42:41c'est même un million.
42:42On va en être à plus d'un million
42:43dans la région Occitanie.
42:45Il y a le Bourgogne-Franche-Comté.
42:48On va avoir,
42:48je ne sais pas combien de bovins,
42:49de millions de bovins
42:50qui vont être vaccinés en France.
42:51Qu'on le veuille ou non,
42:53on va avoir beaucoup de Broutard
42:54qui seront vaccinés
42:56et pour lesquels
42:56il va falloir que la ministre
42:58se relève les manches
42:59et qu'elle négocie
42:59des accords bilatéraux
43:01avec nos partenaires économiques
43:02pour que ces bovins
43:05puissent être exportés
43:06dans ces pays.
43:06Qu'elles le veuillent ou non,
43:08de par la stratégie,
43:09on y arrive de toute façon.
43:10Donc, qu'elles prennent les devants,
43:11qu'elles fassent ces négociations.
43:12C'est bien que malheureusement
43:12on n'a pas réussi
43:13déjà à embarquer avec nous
43:14sur l'histoire du Mercosur
43:15pour constituer une minorité
43:16de blocage.
43:17Non, mais là l'Italie
43:18elle est d'accord,
43:19la Suisse est d'accord,
43:20l'Espagne,
43:21ils sont dans tel besoin
43:22de nos bovins
43:24qu'ils vont l'accepter
43:26à condition que la ministre
43:27se bouge un peu
43:28pour le faire.
43:28On va repartir sur le terrain
43:29aux côtés de ceux
43:31qui disent non justement
43:32à la gestion
43:32de cette crise sanitaire.
43:34Avec vous,
43:35Antoine Forestier,
43:36bonsoir.
43:36Vous êtes sur la roquette
43:38d'Albi
43:38avec Mathieu Le Pen.
43:39Vous y étiez déjà hier soir
43:41et là encore
43:42il y a beaucoup de monde
43:44autour de vous
43:44qui est déterminé
43:45à rester sur place
43:46et à se faire entendre.
43:49Oui, le blocage
43:50il continue.
43:51Pour rappel,
43:51il a démarré hier
43:52en milieu d'après-midi
43:53et certains de ces agriculteurs
43:55que vous voyez ici
43:56vont passer une deuxième nuit
43:57sur cette roquette
43:58sous-côté de Richard.
44:00Vous êtes éleveur bovin
44:01à quelques kilomètres d'ici.
44:03Qu'est-ce qui fait
44:03que la détermination
44:04est encore aussi forte
44:05ce soir,
44:06ce dimanche soir à Albi ?
44:08Déjà,
44:09il y a un gros problème
44:10au point de vue sanitaire
44:12et qu'il y a soi-disant
44:14qu'on doit tuer
44:15tout le troupeau.
44:17Alors moi je trouve
44:18que c'est une aberration
44:18qu'on tue la bête malade,
44:20certes,
44:21mais qu'on ne tue pas
44:21tout le troupeau.
44:23Il faudrait revoir
44:23déjà à ce niveau.
44:25La ministre de l'Agriculture
44:26arrive demain,
44:27ce sera dans le département voisin
44:28en Haute-Garonne.
44:30Vous voulez qu'elle annonce
44:31un changement de protocole.
44:32C'est ça qui ferait
44:33que vous lèveriez
44:34le camp ici à Albi ?
44:36Voilà, voilà.
44:37Il faudrait arrêter
44:38de faire un abattage
44:39total sur le troupeau.
44:41Il faudrait faire
44:41juste du cibler,
44:42ce qui serait très bien
44:44d'ailleurs.
44:44Elle vient aussi
44:45parler de la vaccination.
44:47Ici, dans le Tarn,
44:48la vaccination n'est pas ouverte,
44:48vous n'êtes pas dans la zone.
44:49Vous vous l'attendez ?
44:50Vous souhaiteriez
44:51que vos vaches soient vaccinées
44:52ou pas ?
44:53Moi, je pense que pour avoir
44:55une efficacité sur le vaccin,
44:57il faudrait faire
44:58une vaccination totale
45:00sur tout le cheptel français.
45:01Voilà.
45:02Pour que ça soit vraiment efficace.
45:04Et comment s'est déradiée
45:05cette maladie, justement ?
45:06On a vu qu'il y a eu des cas
45:07dans le département voisin.
45:08Est-ce que vous craignez
45:09que la maladie atteigne le Tarn,
45:11vos exploitations ?
45:12Moi, je pense qu'avec les bons jours,
45:14cette maladie devrait exploser.
45:16Malheureusement, c'est ça.
45:17Donc, il faut agir très, très vite,
45:19très rapidement.
45:20Est-ce que vous avez de l'espoir
45:20avec cette visite ministérielle de demain,
45:22jusqu'à présent,
45:23tout se faisait à Paris,
45:24tout se décidait loin de vous ?
45:26Elle se rapproche de vous ?
45:27Elle va venir au contact
45:28de vos collègues ?
45:29Est-ce que déjà,
45:29vous voyez ça comme un premier pas ?
45:31Déjà, c'est bien qu'elle vienne.
45:33Mais bon, il faudrait agir vite
45:34avant que les bons jours arrivent.
45:37Voilà ce que je disais.
45:38Merci beaucoup.
45:39Merci beaucoup, Richard.
45:40La mobilisation qui continue ici ce soir.
45:43Il y a aussi eu une volonté,
45:44aujourd'hui,
45:45de communiquer avec le grand public.
45:47Cette route, elle est fermée,
45:48mais il y a d'autres routes
45:48sur le côté qui servent
45:49d'alternatives aux automobilistes.
45:51Et ici, il y a eu des opérations
45:52de tractations
45:53et puis des échanges
45:53avec les habitants
45:54pour leur expliquer cette situation.
45:56Ils ont d'ailleurs reçu
45:56pas mal de soutien
45:57de la part des habitants d'Albi
45:58toute la journée.
45:59Merci, Antoine Forestier
46:02avec Mathieu Le Peignet
46:03à vos côtés.
46:05C'est vrai qu'on sent
46:06évidemment de la détermination,
46:08de la colère.
46:09On sent aussi
46:09beaucoup de tristesse.
46:12Stéphane Vernet,
46:13c'est ce qu'on entendait
46:13notamment chez cet agriculteur
46:15parce qu'on le rappelle,
46:16dans le Tarn,
46:17on ne peut toujours pas vacciner
46:18les animaux.
46:20Le département n'est pas encore
46:21ouvert à la vaccination.
46:22Non, mais il y a évidemment
46:24beaucoup de tristesse.
46:27Ce sont des drames humains.
46:29Je veux dire,
46:30encore une fois,
46:32moi, je comprends
46:33cette détresse
46:34qui vient s'ajouter
46:38à d'autres problématiques
46:39extrêmement fortes.
46:41On l'a un petit peu évoqué,
46:42mais il va y avoir
46:43une grande manifestation
46:45à Bruxelles
46:45cette semaine,
46:46jeudi prochain,
46:48au marge du Conseil européen.
46:50On attend 1 000 tracteurs,
46:5110 000 agriculteurs
46:52parce qu'il y a la problématique
46:54du marco sourd,
46:55parce que vous avez aussi
46:57le mécanisme d'ajustement carbone
46:59aux frontières
46:59qui va rentrer en vigueur,
47:02qui est un protocole
47:05qui a été mis en place
47:06pour éviter les concurrences
47:07éloyales
47:08sur l'importation
47:09d'un certain nombre de produits,
47:10mais ça touche aussi
47:10les engrais.
47:12Or, les engrais,
47:13on n'en produit pas en Europe.
47:14Donc, en fait,
47:15si vous voulez,
47:16la problématique,
47:16c'est que si ces engrais
47:17sont plus taxés
47:19pour de bonnes raisons,
47:21ils vont être
47:21beaucoup plus chers
47:22à utiliser.
47:23Vous avez, par exemple,
47:25les producteurs
47:26de betteraves sucrières
47:27qui estiment que ça leur coûtera
47:2860 euros de plus
47:30par hectare.
47:32Le problème,
47:32c'est que ce sont déjà
47:33des filières
47:33qui souffrent énormément.
47:34Donc, vous avez plein de choses
47:35qui s'accumulent.
47:38Et il y a,
47:40je pense,
47:41au-delà du drame
47:42humain
47:42que tout ça représente,
47:44vous avez
47:44une angoisse profonde
47:47sur les mois qui viennent,
47:49sur ce qui va se passer
47:50et le sentiment,
47:51si vous voulez,
47:52qu'en fait,
47:53on a une Europe
47:55et même une France
47:56qui ne s'intéressent plus
47:58à l'agriculture,
48:00au modèle agricole français.
48:02Il y a une chose à dire,
48:03c'est que ces maladies,
48:04elles sont là
48:05peut-être aussi pour durer.
48:06Il y a des rapports
48:07du ministère de l'Agriculture
48:08qui disent qu'avec
48:09le réchauffement climatique,
48:10la France devrait être
48:11de plus en plus s'exposer
48:12à des maladies
48:12qu'elle n'a jamais connues
48:13comme la DNC maintenant.
48:15Mais demain,
48:16peut-être dans quelques mois
48:17sur ce plateau,
48:17on parlera de la peste
48:18porcine africaine
48:19qui a nos portes
48:19et qui touche les cochons
48:20cette fois.
48:21Et donc,
48:23c'est pour ça
48:23que ces agriculteurs
48:25disent,
48:25est-ce qu'il ne faudrait pas
48:26essayer de réfléchir
48:28à comment on va faire
48:29dans les années suivantes ?
48:30Peut-être changer
48:31le classement de cette maladie,
48:32apprendre à vivre avec,
48:34à gérer l'épidémie.
48:35Donc,
48:36on ne peut pas dépeupler
48:37tous les six mois,
48:38sinon au bout d'un moment,
48:39il n'y aura peut-être plus
48:40d'animaux
48:40ni d'éleveurs volontaires
48:41pour les élever.
48:42Ça décourage aussi
48:43les futurs instants.
48:44On est aussi avec
48:45Jean-Baptiste Moreau.
48:46Bonsoir,
48:46vous êtes ancien député
48:47et ancien éleveur.
48:49Merci d'être avec nous.
48:51Vous faites partie
48:51de ces deux mondes finalement,
48:53le monde de la politique
48:54et le monde de l'agriculture
48:56qui n'arrivent pas
48:57à s'entendre
48:58ces derniers temps particulièrement.
49:01Est-ce que vous,
49:01vous voyez une issue
49:02à ce qui se passe
49:03en ce moment ?
49:04J'ai essayé de faire le lien
49:05autant que je pouvais.
49:09Juste,
49:09je voudrais juste revenir
49:10à battre la totalité
49:12d'un troupeau
49:12pour un éleveur.
49:13Je suis encore éleveur
49:14dans ma tête,
49:15même si je ne le supplie,
49:16j'ai transmis
49:16à mon ancien salarié.
49:18Mais je continue
49:19à aller voir le troupeau
49:20régulièrement
49:21parce qu'on y est
49:22viscéralement attaché.
49:24Et c'est le travail
49:24de plusieurs générations
49:25qui aboutit.
49:26C'est le travail
49:27de jour,
49:27de nuit,
49:27de week-end.
49:28Et donc,
49:29abattre tout un troupeau,
49:29c'est un traumatisme
49:30que seul un autre éleveur
49:31peut comprendre,
49:32mais c'est un truc
49:32dont on ne se remet pas.
49:33Et peu importe
49:34l'indemnisation,
49:35j'ai envie de dire,
49:36il n'y a aucune indemnisation
49:37qui est à la hauteur
49:38de ce traumatisme-là.
49:38Donc moi,
49:39j'admire et j'ai la plus
49:39grande admiration
49:40pour tous ceux
49:40qui ont redémarré,
49:41notamment en Savoie,
49:42en Haute-Savoie,
49:44qui ont racheté un troupeau
49:45et qui sont repartis,
49:45parce qu'il y en a aujourd'hui
49:46qui se sont débarrassés
49:47de la maladie grâce au protocole
49:49et qui sont repartis.
49:51Donc voilà,
49:51je comprends la détresse
49:52des éleveurs.
49:54Par contre,
49:54ce qui m'hérisse le poil
49:55et ce qui m'insupporte,
49:56c'est l'instrumentalisation
49:57que certains font
49:59des éleveurs
50:00et de la détresse agricole
50:01justement pour servir
50:02des intérêts politiciens
50:03ou géopolitiques
50:05ou médiatiques.
50:07Ça, par contre,
50:07ça m'énerve
50:08plus que sérieusement
50:09parce que je revois sortir
50:11tous les trolls
50:12du Covid
50:13en ce moment,
50:14les Myriam Palomba
50:15et compagnie
50:15qui étendent
50:17sur les réseaux sociaux,
50:18qui sont devenus
50:19vétérinaires en 24 heures
50:20en lisant
50:21des âneries sur X.
50:23Marqué tant mieux,
50:24ça tombe bien
50:24parce qu'on manque
50:24de vétérinaires ruraux.
50:26Donc c'est bien,
50:27comme ça,
50:27à 3 heures du matin,
50:28mes collègues éleveurs
50:29vont avoir
50:30de la nouvelle main d'oeuvre
50:31pour venir faire les vélages.
50:32Oui, alors ne nous éloignons
50:33pas du sujet,
50:34Jean-Baptiste Moreau.
50:35Vous le disiez,
50:36c'est très très important
50:38de le dire,
50:38l'abattage de tout un troupeau,
50:40ce sont vos mots,
50:41c'est un truc
50:42dont on ne se remet pas,
50:43vous disiez.
50:44Mais alors est-ce que pour vous,
50:45le gouvernement se plante
50:46dans sa façon
50:48d'approcher
50:48cette crise sanitaire ?
50:50Non, je ne crois pas,
50:51je ne crois pas,
50:52puisque moi j'ai connu
50:53la fièvre cataralovine
50:55qui est arrivée
50:55il y a une dizaine d'années,
50:56on a fait une vaccination
50:57généralisée,
50:58ça n'a pas marché
50:59puisque la fièvre cataralovine
51:00elle est endémique aujourd'hui
51:01en France,
51:02c'est-à-dire qu'elle n'existait pas
51:03et maintenant tous les ans
51:04vous avez des sérotypes
51:05différents qui arrivent
51:06et il faut revacciner.
51:07Et à l'époque,
51:08on a fait une vaccination totale
51:09par les vétérinaires.
51:10Là, si on fait la même chose,
51:11parce que j'entends le fait
51:13de dire
51:13on ne fait pas d'abattage total,
51:14on vaccine tout le monde,
51:20il y aura je ne sais pas
51:22combien de troupeaux
51:23qui vont être malades
51:23et on a de 5 à 10% de mortalité
51:26et le vétérinaire
51:27le disait tout à l'heure
51:28sur votre antenne
51:28jusqu'à 40% d'animaux malades
51:30dont certains ne guériront
51:31pas du tout.
51:32Enfin, je veux dire
51:33le temps que la vaccination
51:34par des vétérinaires
51:35se mette en place
51:36sur tout le territoire,
51:37il y en a pour 6 mois
51:38et donc pendant 6 mois
51:39la maladie
51:39elle a le temps de se développer
51:40et elle sera devenue endémique
51:41dans notre pays
51:42et elle va causer
51:43des pertes financières
51:45mais des pertes d'éleveurs
51:46aussi catastrophiques.
51:48Voilà, donc je pense
51:50que la méthode
51:50c'est sans doute
51:51la moins mauvaise
51:52celle qui est là aujourd'hui
51:53et certains de vos intervenants
51:55l'ont dit
51:56si elle s'est disséminée
51:57dans le Sud-Ouest
51:58c'est parce qu'il y a
51:58des éleveurs
51:59et des metteurs en marché
51:59qui ont joué au con
52:00excusez-moi
52:01mais qui ont vendu
52:02des animaux
52:02notamment des veaux
52:03d'huit jours
52:04issus des troupes au laitier
52:05qui se sont trimballés
52:06sur le territoire
52:06et qui ont été disséminés
52:07la maladie
52:08parce que l'autre truc
52:09qu'il faut savoir
52:09c'est que le vaccin
52:10de toute façon
52:11sur des veaux naissants
52:12c'est-à-dire des veaux
52:12à la naissance
52:13il n'est pas efficace
52:15et donc ces veaux naissants
52:16ils se transforment
52:17en réservoir à virus
52:18et quand vous avez ces veaux
52:19qui quittent
52:20les élevages laitiers
52:21à huit jours
52:21ou quinze jours
52:22et bien ils vont aller
52:23disséminer le virus
52:24partout
52:25ou ils vont aller
52:26dans les ateliers
52:26d'engraissement
52:27donc c'est
52:27enfin voilà
52:28il n'y a pas de solution
52:29simple et simpliste
52:30il faut c'est certain
52:31que le politique
52:32parle plus sur le terrain
52:33aille plus sur le terrain
52:34et que la ministre
52:35se déplace
52:36c'est très bien
52:36elle s'est déjà déplacée
52:37mais que aussi
52:38les experts vétos
52:39qui prennent les décisions
52:41dans les bureaux parisiens
52:43effectivement il faut
52:43qu'ils descendent
52:44sur le terrain
52:44expliquer, écouter, entendre
52:46et mesurer
52:46ces nouveaux protocoles
52:47moi je ne sais pas
52:48le protocole de Jérôme Bell
52:49je ne suis pas véto
52:50je ne suis pas épidémiologiste
52:51donc peut-être
52:52qu'il peut être efficace
52:53j'en sais rien
52:53j'en doute
52:54parce que quand je vois
52:55quand je lis
52:56enfin j'ai lu un certain
52:56nombre de littérature
52:57et pas sur X
52:58ou sur Facebook
52:58mais vraiment
52:59des ouvrages scientifiques
53:00voilà il semble
53:02que c'est quand même
53:02l'Italie et l'Espagne
53:03ont adopté le même
53:04protocole que nous
53:05c'est le protocole
53:06qui est conseillé
53:06par l'Organisation mondiale
53:07de la santé animale
53:08je suppose que
53:09ce n'est pas pour rien
53:10et ça ne fait plaisir
53:11à personne de commander
53:12des abattages totaux
53:13Merci beaucoup
53:14Jean-Baptiste Moreau
53:16d'avoir été avec nous
53:17c'est vrai qu'on ne peut pas
53:18on ne peut pas
53:19lui reprocher
53:20de ne pas connaître
53:20ce métier-là
53:21on le rappelle
53:22il était éleveur
53:23Oui oui
53:24tout à fait
53:24moi je vais revenir
53:25un peu sur l'ambiance générale
53:27de ce que l'on a entendu
53:28c'est quand même
53:29je partage
53:31l'avis de mon collègue
53:33de Ouest France
53:33finalement
53:34cette crise de la DNC
53:36et les manifestations
53:38qui ressortent
53:39c'est un peu
53:40l'élément déclencheur
53:41qui fait sortir
53:43tous les agriculteurs
53:44comme en 2024
53:45parce que finalement
53:46depuis 2024
53:47rien n'a été réglé
53:48on a toujours une agriculture
53:49qui est dans une quadruple crise
53:51on a la crise sociale
53:53sociétale
53:54économique
53:54et environnementale
53:56on l'a déjà expliqué
53:57en 2024
53:58il y avait une mobilisation
53:59qui était extrêmement forte
54:00qui nous avait permis
54:02réellement de demander
54:03des réformes structurelles
54:05pour sortir de ces crises-là
54:06depuis
54:07les gouvernements
54:08ont tellement changé
54:09que toutes ces revues
54:10d'indication
54:10ont été oubliées
54:11perdues
54:12et régulièrement
54:13une étincelle
54:15met le feu aux poudres
54:16et fait ressurgir
54:17ces quatre crises
54:18qui gangrènent vraiment
54:20toute l'agriculture française
54:21Merci beaucoup
54:22et évidemment
54:23vous pourrez suivre en direct
54:24sur BFM TV
54:25le déplacement de la ministre
54:26de l'agriculture
54:27demain
54:27elle se rendra en Occitanie
54:29Merci à tous
54:30Merci à tous
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