- il y a 9 heures
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Est-ce la fin du parti LR tel qu'on le connaît ? L'union des droites est-elle déjà en marche ?
00:05Bonsoir, soyez les bienvenus dans BFM Grand Soir.
00:09Nicolas Sarkozy remet une pièce dans la machine car il parle d'un rassemblement le plus large possible.
00:15Pour en parler, Antoine Bordoff est resté avec nous, Aurore Malval aussi, Tug Duhal-Denis,
00:19et puis Mathieu Vallée nous a rejoint. Bonsoir, député européen du Rassemblement National.
00:25Alors je vous rappelle ce qu'a dit Nicolas Sarkozy dans son livre qui paraîtra dans deux, trois jours.
00:31Le 10, mercredi.
00:32Merci, ce sera mercredi, le 10 décembre.
00:35Heureusement que vous suivez dans son nouveau livre le journal d'un prisonnier.
00:40Alors lui, il parle donc d'un rassemblement le plus large possible car LR n'est pas en position de force,
00:45c'est donc ce qu'il écrit.
00:47Résultat, ça a fait réagir le patron des Républicains justement.
00:50Qu'est-ce qu'il dit Bruno Retailleau ?
00:52Alors oui, le Rassemblement National est très gentil, très sympathique, très respectable,
00:57c'est mieux que la France Insoumise, mais non merci.
01:01Pour moi, le RN appartient à l'arc républicain, ce que n'est pas LFI.
01:07Les électeurs du Rassemblement National, ce ne sont pas des fascistes, qu'on arrête de le dire,
01:11ce sont souvent nos anciens électeurs.
01:13Moi je considère que, je ne crois pas d'ailleurs en l'union des droites,
01:16Robert Ménard, que nous allons soutenir, est attaqué par le Rassemblement National.
01:21Où est l'union des droites ?
01:22Vous voyez bien que ça n'existe pas.
01:24Cette tambouille d'appareil, pour moi, elle est vaine.
01:28Ah oui, c'est vrai ça, vous n'êtes pas du tout cohérent en fait Mathieu Vallée.
01:31Pourquoi ?
01:32Parce qu'il dit que finalement il ne peut pas faire alliance avec vous,
01:34parce que vous rejetez aussi notamment Robert Ménard, qu'eux soutiennent.
01:39Donc il y a trop d'incohérences pour que vous puissiez vous entendre ?
01:42Robert Ménard, il va à droite, il va à gauche,
01:44et c'est un peu la girouette qui a dans son juan, je suis désolé.
01:46On a Julia Gabaron, qui est notre candidat, j'imagine,
01:50au niveau de la mairie de Bézy, qui se lancera un,
01:52qui est déjà député, dont la femme de M. Ménard a été députée,
01:55qu'il a affrontée à l'élection de la députation.
01:59Et moi je ne suis pas comme M. Rétailo,
02:00j'estime que dans la démocratie, c'est sain qu'il y ait des élections
02:02et que les électeurs choisissent.
02:04Parce qu'on se présente à une élection, c'est des électeurs qui choisiront.
02:08Vous êtes déçu de la déclaration de Bruno Rétailo ?
02:11Parce que ça commençait plutôt bien, il dit beaucoup de bien de vous,
02:14il dit vous êtes très respectable, que ce n'est pas le niveau de la France insoumise.
02:18Je vous aime bien, mais souvent ça se termine mal.
02:21C'est comme à l'école quand on vous dit c'est un bon élève,
02:23mais après il y a toujours la chute qui tombe.
02:25Non, mais plus sérieusement, moi j'étais déçu déjà avant M. Rétailo,
02:29il était un an à Beauvau, il n'y a rien qui a changé.
02:31Vous le voyez bien dans l'ensauvagement, dans la délinquance,
02:33dans l'immigration irrégulière, dans les relations avec l'Algérie.
02:36Moi, il faut me donner un exemple concret où il y a eu du changement.
02:39Boalem Sansal a même été libéré après qu'il soit parti.
02:41Donc vous voulez dire quoi ?
02:43On va essayer de déchiffrer aussi ce que dit M. Vallet.
02:46Désolé, c'est très impolé, on va le perdre dans vous.
02:48Mais en gros...
02:49Simplement, à M. Rétailo, que l'élection présidentielle,
02:53c'est comme les Jeux olympiques.
02:54On envoie concourir à cette épreuve internationale importante,
02:57donc tout ça sera l'épreuve nationale.
02:58Les gens qui sont les plus à même de gagner,
03:00qui sont les plus à même de susciter la confiance de cette épreuve sportive
03:03et qui ont les reins et les capacités de le faire.
03:05Marine Le Pen et Jordan Bardella,
03:06aujourd'hui, avec la modécité et le travail qu'on doit continuer
03:08pour continuer à convaincre de plus en plus de Français
03:10et de voter pour nous, sont en meilleure position de force.
03:12Donc je dis simplement que oui,
03:14aujourd'hui, celles et ceux qui veulent se rassembler
03:17derrière un grand parti populaire qui est le nom,
03:18et que Nicolas Sarkozy a reconnu dans son livre
03:20qui sortira mercredi,
03:21et bien oui, nous sommes prêts,
03:23oui, nous attendons que des restes de sa politique
03:25ne viennent pas par opportunité.
03:26Là, ce que vous nous disiez...
03:27Ah, voilà, on en vient.
03:29Alors, est-ce que ce sont des opportunistes, les Républicains ?
03:31Je veux juste dire qu'il faut arrêter le bal des faux-culs.
03:33Éric Souty a le courage de venir en juin de 2024
03:36par conviction,
03:38parce qu'il a vu au bout d'un moment
03:40que sur l'autorité, la sécurité, le régalien,
03:43la France elle-même, avec son pronosticité engagée...
03:44On vous trouve souvent très inspiré
03:46dès qu'il faut critiquer Bruno Retaille ou des Républicains.
03:48C'est-à-dire que quand même,
03:49on sent que l'union avec vous,
03:50c'est pas gagné, c'est-à-dire que...
03:52Non mais, oui, on voit que Bruno Retailleau,
03:54dès qu'on lui parle du Rassemblement National,
03:55il se rédille un peu
03:56et qu'il y a quand même des réflexes un peu pavloviens
03:58de cette droite de gouvernement
04:00qui continue quand même,
04:02quoi qu'il en dise,
04:03à se pincer le nez vis-à-vis du RN.
04:04Et vous, vous avez cette tentation hégémonique
04:06et c'est vrai que, voilà,
04:07on a l'impression que vous n'avez plus besoin de personne
04:09et en plus, avec cette espèce quand même
04:11de côté un peu rancune
04:13vis-à-vis de la droite de gouvernement,
04:15un peu revancharde,
04:16parce qu'aujourd'hui, voilà,
04:17dès qu'il y a des élèves qui font un discours de droite...
04:21C'est un peu facile aussi
04:22de vouloir monter dans le bateau des gagnants.
04:24C'est pas ça, il n'y a pas que ça,
04:24il n'y a pas que ça, M. Broussou,
04:25attendez, je fais juste donner la parole, il y avait...
04:27Je peux juste répondre à M. Denis,
04:28ça va être vite.
04:28Pour M. Retailleau, on n'est pas des fascistes,
04:30tant mieux, si je peux même le...
04:32Non, il parlait des électeurs, il disait les électeurs.
04:34Bah oui, c'est les électeurs
04:35qui nous ont porté au mandat
04:36qu'on occupe grâce à aujourd'hui.
04:37Moi, le juge suprême, c'est le peuple,
04:38c'est pas tous les trains de savate
04:40qui nous traitent de fascistes, de pouilleux
04:41ou de crasseux, comme on nous dit
04:43avec un cordon sanitaire.
04:44Donc moi, j'ai simplement qu'à M. Retailleau,
04:45il dit qu'on n'est pas fascistes.
04:46Ok, ça fait longtemps qu'il aurait dû le voir.
04:48Et surtout, on n'est pas non plus des communistes
04:50ni des socialistes,
04:51parce que c'est comme ça
04:52qu'il présente Marine Le Pen, M. Retailleau.
04:55Et vous parlez aussi d'autres personnes
04:57de la droite patriotique, M. Denis,
04:58M. Zemmour et même Knafot
05:00sont pas avares de propos désagréables.
05:02Vous mettez une pièce dans la machine.
05:04Ah bah oui, non, pardon.
05:05On n'est pas sur nos fascistes.
05:07On va pas donner les joues.
05:08À chaque fois qu'on vient nous la gifler,
05:09nous, on respecte nos adversaires.
05:11Donc c'est pas pour demain.
05:12Vous vous électrez à la réclame,
05:13mais c'est pas pour demain.
05:14Antoine Oberdorff, on est sur...
05:15On fera comme on l'a fait aux élections légitatives.
05:17Antoine Oberdorff, on est sur
05:18une très mauvaise opération séduction, là.
05:20Oui, très simple mal parti.
05:22Il va falloir des preuves d'amour
05:23et beaucoup de preuves d'amour.
05:23Mais on voit néanmoins
05:24dans les propos de Bruno Retailleau
05:26et c'est là-dessus que je veux insister
05:27c'est qu'au fond, les freins aujourd'hui
05:30au rapprochement entre le RN et les LR
05:34ne sont pas de nature idéologique.
05:36C'est pas vrai.
05:37Ils ne sont pas d'ordre idéologique.
05:38Sur bien des sujets, en réalité,
05:41Jordan Bardella et Bruno Retailleau
05:42se ressemblent.
05:44On pourrait s'y méprendre.
05:45Enfin, je veux dire,
05:46quand on entend Bruno Retailleau
05:47parler, par exemple,
05:48de régression vers les origines ethniques
05:50ou sur d'autres thèmes
05:52en matière d'immigration...
05:53Oui, enfin, Mathieu Vallée
05:53dit qu'il a été nul.
05:55Oui, il a peut-être été...
05:55Alors, il n'est peut-être pas allé assez loin.
05:57Non, mais moi, je respecte les gens.
05:58Il n'y a pas de nul, d'abord.
05:59J'ai dit que les résultats promis
06:00n'étaient pas au rendez-vous.
06:02Non, mais vous le dites plus poliment que moi,
06:04mais c'est un peu ça, quand même.
06:05Juste, pardon, M. Oberdorf,
06:06un exemple concret, j'aime bien
06:07dans le concret.
06:07Moi, je n'accepte pas les gens
06:08parce que je respecte les gens.
06:09Je ne suis pas la France insoumise.
06:10Moi, j'ai simplement M. Retailleau.
06:12Il y a la Cour des comptes, aujourd'hui,
06:13qui dit que les policiers,
06:14pour rédiger les procédures
06:15face à un pays qui est gangréné
06:17par le terrorisme des narcotrafiquants,
06:19ils ont gaspillé 260 millions d'euros.
06:22M. Retailleau, en un an,
06:22il aurait pu proposer un plan
06:23pour la police judiciaire,
06:24pour les OPJ,
06:25et pour mettre en place
06:26un logiciel qui fonctionne.
06:27Même sur ça, il ne l'a pas fait.
06:28Vous voyez bien que ce n'est pas le sujet.
06:31Ce n'est pas le sujet de parler
06:32du quotidien des Français ?
06:33La sécurité, ce n'est pas le sujet.
06:35L'idée, ce n'est pas de savoir
06:36si Marine Le Pen a tout ou mal fait
06:38dans sa vie,
06:39parce que tout le monde
06:40a des qualités et des défauts,
06:42et c'est pareil pour Bruno Retailleau.
06:43La question qui vous est posée,
06:46c'est ce que, oui ou non,
06:47vous êtes capable de faire
06:48au second tour d'une élection présidentielle
06:4950,01% des voix.
06:51Si la réponse est non,
06:52comme ça a déjà été le cas,
06:54est-ce que vous êtes capable
06:55de faire des accords de second tour,
06:56de faire une espèce
06:57de pacte de gouvernement,
06:59d'union qui ne dit pas son nom
07:00avec des autres parties de droite ?
07:01Vous nous montrez ce soir,
07:02mais comme Bruno Retailleau
07:04à sa manière à midi,
07:06vous nous montrez
07:06que ce que vos électeurs vous réclament,
07:08vous, les cadres,
07:08vous êtes incapables de le faire.
07:10Je vais te dire pour être
07:11un excellent PJ,
07:12parce qu'il me dit
07:12la question qui vous est posée
07:14et vous avez tel comportement.
07:15J'ai l'impression
07:16de certains de mes collègues
07:17quand vous avez des gardes à vue.
07:18Il est mon porte-parole.
07:19Ah, pardon.
07:19C'est en plus de faire des gardes à vue,
07:21il fait des porte-parole.
07:21Et je vais finir simplement
07:23de recadrer le débat
07:24en disant que,
07:26de mon point de vue,
07:27la fusion idéologique,
07:28elle est en cours.
07:29Il y a énormément de sujets
07:30sur lesquels le Rassemblement National
07:31a mené à droite
07:32et à l'extrême droite
07:33la bataille culturelle
07:34et a cranter
07:36sur la sécurité,
07:37sur l'immigration,
07:38tant et si bien
07:39qu'aujourd'hui,
07:39vous avez un Bruno Retailleau
07:40qui, lors de sa rentrée,
07:41est obligé de dire,
07:42de citer Laurent Fabius
07:43et de dire,
07:43trop longtemps,
07:44la différence entre la droite
07:45et l'extrême droite
07:46a été la différence
07:46entre une pensée
07:47et une arrière-pensée.
07:48Il est temps qu'on s'assume.
07:50En revanche,
07:50là où subsistent des freins
07:52et c'est manifeste,
07:53ce sont des freins
07:54de parties,
07:56des logiques d'appareils.
07:58Les LR ont aujourd'hui,
08:00s'ils sont absorbés
08:01par la grosse bête
08:02qui est le Rassemblement National,
08:04un problème existentiel.
08:05Ils ont peur
08:06de se dissoudre complètement
08:07dans la bombe machine.
08:09Non, mais il aurait pu se passer
08:12ce qui s'est passé
08:13avec le Parti Socialiste
08:14vis-à-vis de la France Insoumise
08:15à l'issue de l'action présidentielle
08:16de 2022.
08:17Le score de Valéry Pécresse
08:18n'était pas mirobolant.
08:19Ils ont choisi
08:20de faire bande à part
08:23et d'essayer de refonder ce parti.
08:24Bruno Retailleau,
08:25lorsqu'il a été élu
08:26à la tête des LR,
08:27c'est avec cette feuille de route-là.
08:28Faire en sorte
08:29que les LR
08:30aient un programme
08:30suffisamment crédible
08:31pour avoir un candidat
08:32autonome à l'action présidentielle.
08:34Là, aujourd'hui...
08:34Donc là, ils ont encore le temps
08:36d'ici 2027 ?
08:37Ce qui est sûr,
08:38c'est qu'aujourd'hui,
08:38il doit être très embêté,
08:39Bruno Retailleau,
08:39parce qu'il a un ancien...
08:40Le dernier président de la République
08:41de sa famille politique
08:42qui l'appelle à l'Union
08:43et à date,
08:46les sondages ne témoignent pas
08:47d'une dynamique formidable
08:48pour les LR.
08:49Donc effectivement,
08:50le dilemme de l'Union des droites
08:52se repose à lui.
08:52Et ses électeurs
08:53l'appellent à l'Union aussi.
08:54Sondage après sondage.
08:56Pourquoi est-ce qu'il appuie
08:56toujours sur le frein,
08:58Bruno Retailleau ?
08:59Alors, je ne suis pas
09:00dans la tête de Bruno Retailleau,
09:01mais je pense qu'il y a
09:01une question générationnelle aussi.
09:03Il appartient à une génération
09:04pour qui il reste peut-être
09:08des réflexes en tout cas
09:09de dire que le Rassemblement national,
09:12c'est le Front national
09:13et qu'il ne fait pas alliance
09:15véritablement avec le Front national.
09:18Donc c'est une question de génération ?
09:19En tout cas,
09:20c'est un fond d'argument moral
09:22qu'on entend de temps en temps
09:24chez certains leaders de la droite.
09:26Bruno Retailleau ne l'exprime
09:27pas réellement comme ça,
09:28mais certains dans son entourage
09:29en tout cas le disent.
09:30Ensuite, je pense vraiment
09:32que Bruno Retailleau s'imagine
09:34et vit toujours sur le même mythe
09:36sur lequel persiste LR
09:38depuis la victoire
09:38de Nicolas Sarkozy en 2007,
09:40à savoir qu'ils sont capables
09:41de faire rentrer avec eux
09:42les électeurs qui les ont abandonnés
09:45au profit du Rassemblement national
09:47et puis aussi ceux qui sont
09:49au Rassemblement national
09:50depuis longtemps,
09:51réussir la magnifique OPA
09:52que Nicolas Sarkozy avait réussi en 2007.
09:55Et puis récupérer des voix
09:56chez les macronistes aussi ?
09:57Parce que certains les ont quittés aussi
09:59pour rejoindre...
10:00Oui, tout à fait.
10:01Après, ce n'est pas tout à fait
10:02le même électorat.
10:02Autant en 2017,
10:03la droite se tournait,
10:04je dirais, vers le centre.
10:06Aujourd'hui, elle se tourne clairement
10:07vers l'extrême droite.
10:08Ce qui est intéressant, par contre,
10:10c'est quand on regarde justement
10:11les discours sur le front républicain,
10:13jusqu'à présent,
10:14la droite en a quand même
10:15beaucoup bénéficié.
10:16sur une cinquantaine de députés LR,
10:19justement, qui sont à l'Assemblée.
10:20Il y en a à peu près, je crois,
10:2240 qui ont été élus face au RN,
10:25même 42.
10:26Et là-dessus, on en a plus de la moitié,
10:29quasiment les deux tiers,
10:29qui ont été élus grâce
10:31au désistement de la gauche.
10:33Donc ça, c'est aussi une mesure comptable
10:35pour eux qui n'est pas à prendre
10:37à la légère parce que demain,
10:38ils peuvent être totalement absorbés
10:40et effacés par le Rassemblement national.
10:42Alors, je voudrais vous faire écouter
10:43Xavier Bertrand.
10:44Ah bah oui, déjà, ça faisait longtemps.
10:46Je sais que vous ne le portez pas
10:47dans votre cœur.
10:48C'est surtout lui qui n'est jamais
10:49avare de mots vis-à-vis de nous.
10:50Il ferait mieux de s'occuper
10:51de la région de Haute-France
10:51plutôt que de nos parcours politiques.
10:52Mais vous n'avez même pas encore
10:53écouté ce qu'il avait dit.
10:54Parce qu'il se répète tout le temps,
10:55c'est un magnétophone.
10:55En tout cas, moi j'ai une petite idée
10:57de ce que vous allez penser.
10:58Vous n'allez sans doute pas partir
10:59en vacances avec lui.
11:02Je cherche à unir.
11:04Je cherche à rassembler.
11:05Il cherche à désunir Nicolas Sarkozy.
11:06C'est ce que nous faisions
11:07clairement en 2007.
11:08Les extrêmes, aujourd'hui,
11:10cherchent à diviser
11:11une société française
11:12qui est déjà
11:12beaucoup trop fracturée.
11:14C'est la raison pour laquelle
11:15je continuerai à me battre
11:17contre et Jean-Luc Mélenchon
11:19et M. Bardella.
11:21Union des droites, non.
11:22Non, c'est l'union de la droite
11:24avec l'extrême droite.
11:25Que les choses soient claires,
11:26j'entends trop de personnalités
11:28chez les Républicains
11:30qui disent, quand même,
11:31quand il y a une élection
11:32législative, pas une voix
11:33pour la gauche.
11:33Non, je voudrais entendre,
11:34pas une voix pour
11:35le Rassemblement National.
11:37Moi, je suis capable de dire,
11:38comme je le dis devant vous,
11:39à nouveau, très clairement,
11:41ni LFI, ni RN.
11:43Tugdual, pourquoi est-ce
11:44que ça vous fait sourire ?
11:45Parce que Xavier Bertrand,
11:47il a essayé de se présenter
11:48à la présidence de son parti.
11:49Il s'est fait ramasser.
11:50Et quand Laurent Wauquiez
11:52avait pris, pareil,
11:53la tête des Républicains,
11:55il avait démissionné
11:56et puis il était revenu
11:56par la petite porte.
11:58Il y a des sondages
11:58qui prouvent,
12:00semaine après semaine,
12:01mois après mois,
12:01que son électorat
12:02réclame cette union.
12:04Alors après,
12:04il faut trouver les modalités
12:05de paire.
12:05Vous voulez dire
12:05qu'il est dans le déni ?
12:06Il est complètement
12:07à côté de son sujet.
12:08Je veux dire,
12:09il est sûrement très sincère
12:10avec ses propres convictions,
12:11mais il n'est plus
12:11dans le parti aujourd'hui
12:12qui correspond
12:13à ce que lui pense.
12:16C'est-à-dire que
12:16les électeurs des Républicains,
12:18la plupart des élus
12:19des Républicains
12:19se bougent dix fois moins
12:21le nez que Xavier Bertrand
12:22et puis en plus,
12:22n'utilisent pas
12:23cette espèce de champ lexical
12:24des années 80
12:24entre ceux qui divisent,
12:26ceux qui rassemblent,
12:27ceux qui sentent bons
12:28et ceux qui sentent mauvais.
12:29Je veux dire,
12:29plus personne n'adhère
12:30à cette espèce
12:31de Logoré
12:31très moralisante.
12:33Je pense que...
12:35Non, mais d'abord,
12:36moi, je pense que Xavier Bertrand...
12:37Ça vous a piqué
12:37ce qu'il a dit, là ?
12:38Non, non, pas du tout.
12:39Parce qu'en fait,
12:40M. Bertrand,
12:40il fait croire à tout le monde
12:41qu'il a remporté
12:42la présidence de la région
12:43de Haute-France
12:43par ses seules compétences
12:44et ses autres électeurs,
12:45mais il a accepté
12:45les voix de la gauche.
12:46Donc, évidemment,
12:47qu'il trahit ses convictions.
12:49Il ne veut ni FI ni ARN,
12:50mais quand il s'agit
12:50de gagner des postes,
12:51ça ne le dérange pas.
12:52Et puis, je pense
12:52qu'il est jaloux
12:53de Jordan Bardella,
12:54ce n'est pas possible.
12:54Il en parle matin,
12:55midi et soir.
12:56Alors, j'espère que
12:56ce n'est pas comme lui,
12:57comme un antibiotique,
12:59mais ce que je veux dire,
13:00c'est qu'il a vendu
13:00210 livres.
13:01Voilà, Jordan Bardella
13:02a plus de 45 000 livres.
13:04Donc, si Jordan Bardella
13:05intéresse plus les Français,
13:07c'est parce qu'il parle
13:07des Français.
13:08Xavier Bertrand,
13:08à chaque interview,
13:09soit il parle du RN,
13:10soit il parle de Jordan Bardella,
13:12soit il parle
13:12de la France insoumise,
13:14mais qui propose
13:14des solutions
13:15qui intéressent les gens.
13:16Et puis, pardon de le dire,
13:17mais dans la région
13:18Haute-France
13:18dont je suis issu,
13:19je suis de Lille,
13:20il y a du problème
13:20de chômage,
13:21il y a du problème
13:21d'insécurité,
13:22il y a des problèmes
13:22dans les lycées,
13:23il y a du problème
13:23dans l'emploi,
13:25il y a des problèmes
13:25également dans l'aménagement,
13:27dans le canal Seine-Nord,
13:28par exemple,
13:28donc qu'il s'occupe
13:29des compétences
13:30pour lesquelles
13:30il est censé travailler
13:32et qu'il arrête
13:32de parler de nous.
13:33Moi, je pense que
13:34c'est obsessionnel.
13:35Pourtant,
13:35ils ne sont pas
13:35de la même génération
13:36de Jordan Bardella,
13:36je n'ai jamais vu
13:37Jordan Bardella
13:37lui piquer son goûter
13:38à la récré.
13:38Je pense que là,
13:39c'est obsessionnel.
13:40Qu'est-ce qui s'est passé ?
13:41Ça devient pathétique
13:42et triste, honnêtement.
13:43Comment vous expliquez ça ?
13:44Et on verra
13:44la prochaine interview
13:45s'il reparle de nous,
13:46de Bardella
13:46ou de Marine Le Pen
13:47parce qu'honnêtement,
13:48moi, ça devient risible.
13:50Il va devenir
13:50le peu de chaud
13:51de Jordan Bardella.
13:51Vous ne vous appelez pas
13:51Aurore Malval ?
13:52Aurore Malval.
13:54Parce que ce monsieur
13:54est incroyable,
13:55monsieur Bertrand.
13:56Mais Xavier Bertrand,
13:57en fait,
13:58est resté sur une position
14:00qui était un moment
14:01majoritaire
14:02chez les LR
14:03et qui était celle
14:04de la grande époque,
14:06je dirais,
14:06de Jacques Chirac
14:07après 2002, en fait.
14:09En fait,
14:09le vrai basculement,
14:10il n'a pas réellement
14:12eu lieu
14:12dans les années 80
14:13ou 90.
14:14C'était vraiment
14:14après la victoire
14:16de Jacques Chirac
14:16face à Marine Le Pen
14:17où Jacques Chirac
14:18a impulsé finalement
14:19l'idée au sein du RPR
14:23qu'il n'y aurait jamais d'alliance,
14:25qu'on ne regarderait jamais
14:26à l'extrême droite.
14:28Et c'était le cordon sanitaire
14:29qui, avant,
14:30cette union des droites
14:31dont on parle
14:32pour les élections municipales,
14:33elle a existé
14:34et pas qu'une seule fois,
14:35pas seulement à Dreux,
14:35il y a eu plusieurs municipalités
14:37qui ont vu cohabiter
14:38sur les mêmes listes
14:39des élus LR et FN
14:41à l'époque.
14:41Est-ce que ça veut dire
14:42que Xavier Bertrand
14:43est à Sbine aujourd'hui ?
14:44Non, je ne dirais pas ça.
14:46Je pose la question.
14:47Je ne l'ai pas dit.
14:48Il est minoritaire
14:49pas forcément
14:49dans l'appareil du parti.
14:51Ou alors est-ce que c'est le seul
14:52qui est cohérent
14:52avec la ligne LR ?
14:54Il porte encore,
14:55il y a encore Jean-François Copé
14:56qui est plus ou moins
14:58sur cette ligne aussi,
14:59mais effectivement,
15:00ce n'est pas la ligne
15:00qui est dominante.
15:02Ceci étant,
15:03je pense surtout
15:04que ceux qui disent
15:06autre chose
15:06ne le font pas
15:07pour des raisons
15:08idéologiques particulières.
15:10C'est simplement
15:10que le cordon sanitaire,
15:11quand le RN est à 30%
15:13et que les LR sont à 5%,
15:14il n'est pas tenable.
15:16Ça veut dire quoi
15:16le cordon sanitaire ?
15:18Parce que j'ai entendu
15:18sur cette antenne BFM TV
15:19que par exemple,
15:20M. Duhamel pensait
15:21qu'on n'avait pas le droit
15:21de critiquer le Rassemblement
15:22national
15:22et que dès qu'on nous critiquait,
15:24c'était dire
15:24qu'on insultait nos électeurs.
15:25Ce n'est pas ça en fait.
15:26Je vais faire un recadrage gentiment.
15:28C'est quoi ?
15:28Évidemment qu'on doit
15:28pouvoir nous critiquer
15:29et que nous,
15:30on est pour la liberté d'expression
15:31et le pluralisme politique
15:32et même des médias.
15:33Mais le cordon sanitaire,
15:34pardon sanitaire,
15:35c'est-à-dire que je suis un pouilleux,
15:36que je suis un crasseux,
15:36que j'ai des maladies,
15:37que les électeurs...
15:38Je ne sais pas ce qu'elle a dit,
15:38Oral Malval.
15:39Pas Mme Malval.
15:40M. Bertrand ou M. Copé par exemple,
15:42à quel moment ils sont meilleurs
15:43ou moins meilleurs que moi ?
15:44Qu'est-ce qu'ils ont fait ces gens-là
15:45pour défendre la République ?
15:46Moi par exemple,
15:47j'ai été flic 20 ans.
15:48Je me suis coltiné les voix
15:49ou les émeutes le terrorisme islamiste.
15:51À qui j'ai de soi à recevoir
15:52de ces gens-là
15:53qui ont toujours eu le cul assis
15:54sur une chaise ?
15:55Non mais au bout d'un moment,
15:56qui nous respecte
15:57et qui respecte l'électeur ?
15:58Mais alors,
15:58il ne s'agit pas de Mme Bertrand
16:00face à vous.
16:00Non mais je sais bien.
16:01Mais vous imaginez,
16:02moi quand je vais sur le terrain,
16:03tous les week-ends,
16:04je vais dans les fédérations
16:05sur le terrain du Rassemblement national
16:06ou même des électeurs
16:07qui ne votent pas pour nous.
16:08Dire qu'il y a un cordon sanitaire,
16:09ça veut dire qu'on porte des virus,
16:10qu'on porte des maladies,
16:11même pour les gens qui sont malades.
16:12Est-ce que c'est respectueux ?
16:13Donc moi,
16:13je ne dis pas de mes adversaires
16:14que c'est des pouillots
16:14ou des crasseux.
16:15Donc combattez-nous sur les idées,
16:17pour ou contre les peines planchers,
16:18les peines minimales,
16:19pour ou contre la lutte
16:21contre l'optimisation fiscale,
16:22par exemple.
16:23Mais ne venez pas dire
16:24qu'on est des gens
16:25qui ne sont pas fréquentables
16:26parce qu'on pue
16:27ou parce qu'on aurait des maladies.
16:28C'est complètement désobligeant
16:29pour nous et aussi
16:30pour nos électeurs.
16:31C'est ce que je dis à M. Duhamel aussi.
16:33Critiquez-nous sur les idées,
16:34mais pas sur les personnes,
16:35encore moins sur des sujets
16:36qui sont abjectes.
16:36Tout le monde devrait
16:37s'en offusquer.
16:37Moi, je ne dis pas ça
16:38de la France insoumise.
16:38Pourtant, je ne partage
16:39aucune de leurs idées.
16:40Non, mais de fait,
16:41c'est un dilemme d'ailleurs
16:42qui existe, y compris
16:43à l'intérieur de la Macronie.
16:44Aujourd'hui,
16:45faire des leçons de morale
16:45au RN,
16:46au regard de son histoire,
16:48en revenir à la jeunesse
16:50du Front National,
16:51l'époque Jean-Marie Le Pen,
16:53l'époque où il y avait
16:53des personnes comme
16:54François Duprat, etc.,
16:56ressasser quelque part
16:58l'histoire du FN
17:00n'a aucune incidence aujourd'hui.
17:03Il faut dire les choses
17:04telles qu'elles sont.
17:05Aujourd'hui,
17:05c'est un argument moral
17:06qui ne porte pas
17:09dans l'électorat.
17:09Il y a une époque
17:10où, justement,
17:10ça pouvait être important
17:12dans la tête des gens.
17:13Nuance néanmoins,
17:14parce qu'on a vu,
17:15à grande surprise générale,
17:16beaucoup d'analystes,
17:17d'ailleurs,
17:17ont été contredits
17:18à cette époque-là,
17:19qu'au moment de législative
17:20post-dissolution,
17:21cette histoire
17:22de barrage républicain,
17:23de cordon sanitaire,
17:24de tout sauf le RN,
17:26avait été réactivée.
17:27Et ça a fonctionné,
17:28y compris quand certains
17:30disaient que tout ça
17:30était derrière nous.
17:32En revanche,
17:32moi, la question
17:33qui m'interpelle,
17:34qui m'intéresse,
17:35c'est pourquoi
17:35il y a de ça un an,
17:37alors que déjà,
17:38la convergence idéologique
17:39entre LR et RN
17:40était très forte en réalité,
17:41pourquoi Éric Ciotti
17:42a-t-il été le seul
17:44à franchir le bois ?
17:45C'est une vraie question.
17:46Et ça, en réalité,
17:47c'est...
17:48Encore une fois,
17:49alors ça,
17:49c'est votre commentaire.
17:51Moi, je pense...
17:51Je vous réponds
17:51pour poser une question.
17:52Je pense en réalité
17:53que ce qui s'est passé...
17:53Il se pose une question
17:54à lui-même
17:54et il va y répondre.
17:55J'ai l'impression
17:56que je ne l'avais pas
17:56me loupé sur ce que...
17:57Ce qui s'est passé,
17:57c'est que l'État-major
17:59des LR
18:00avait peut-être,
18:01probablement d'ailleurs,
18:02un temps de retard
18:03par rapport à la logique
18:04de son électorat.
18:05Raison pour laquelle,
18:06d'ailleurs,
18:06Marine Le Pen
18:07campe sur ses positions
18:08et dit
18:09non, non,
18:09l'Union des Droites,
18:11pas telle que vous l'entendez.
18:12On ne va pas se mettre
18:13autour d'une table
18:13et concocter un accord
18:15comme la gauche l'a fait
18:16avec la NUPES,
18:17le nouveau Front Populaire.
18:18Ça va se faire par le bas,
18:19n'ayez crainte.
18:20Les électeurs des LR
18:21viendront par paquet
18:22et à chacune des élections,
18:23nous mettrons un coup de siphon
18:24dans l'électorat LR.
18:26Pour le moment,
18:26c'est une dynamique
18:27qui est à l'œuvre,
18:27qui se poursuit
18:28et c'est comme ça
18:29que Marine Le Pen,
18:30peut-être pas Jordan Bardella,
18:31mais que Marine Le Pen
18:32entend faire l'Union des Droites.
18:34Pas la grande négociation
18:36autour d'une table.
18:37Alors, la question
18:37a été aussi posée
18:38à Éric Zemmour
18:39cet après-midi
18:39sur BFM TV.
18:40Alors, lui,
18:41il salue la proposition
18:42de Nicolas Sarkozy
18:43mais il le dit,
18:44je disais ça depuis 30 ans déjà.
18:47Je fais bien, Éric Zemmour ?
18:48Je suis content
18:49que Nicolas Sarkozy
18:50dise ce que j'ai dit
18:54pendant, là aussi,
18:5530 ans.
18:56Vous savez,
18:57quand j'étais journaliste politique,
18:59je fus le seul
19:00à l'époque de Jacques Chirac,
19:01avant même Nicolas Sarkozy,
19:03à dénoncer
19:04ce qu'on appelait
19:05le cordon sanitaire.
19:06C'est important
19:06puisqu'il a été
19:07président de la République,
19:08il a été patron de la droite.
19:09À l'époque,
19:10il était très hostile
19:11à toute alliance
19:13avec le Front National.
19:14Je me souviens
19:14de prise de bec,
19:16si j'ose dire,
19:17entre lui et moi
19:17à ce sujet.
19:19Donc, oui,
19:19ça change quelque chose.
19:20Ce n'est pas rien.
19:21Il dit aussi,
19:22toujours dans ce...
19:23Il est dommage
19:23qu'il ne l'ait pas fait
19:24quand il était président.
19:25Oui.
19:26Ça arrive un peu tard
19:27ou pas ?
19:28C'est sûr que ça arrive
19:29un peu tard,
19:29surtout quand on interroge
19:30des électeurs.
19:31Nous, on avait fait
19:31un sondage IFOP
19:32sur cette question-là.
19:34C'est-à-dire,
19:35on leur avait demandé
19:35est-ce qu'ils étaient favorables
19:37à un pacte de gouvernement
19:38en cas d'une coalition
19:41qui pourrait être remontée
19:43entre LR, RN et Reconquête.
19:47Et vous avez 88% des électeurs RN
19:50qui souhaitent ce pacte de gouvernement
19:51et 82% des électeurs LR.
19:55On voit bien que les cadres,
19:56effectivement,
19:57de ces deux parties
19:58sont beaucoup moins,
20:00encore aujourd'hui,
20:01prêts à faire ce pacte de gouvernement
20:03que leurs électeurs.
20:07En revanche,
20:08je pense aussi
20:08parce que la terminologie
20:11a été mal posée
20:11pendant longtemps.
20:12Il ne s'agit pas
20:12de faire une union des droites
20:14au sens où,
20:15demain,
20:16le nouvel UMP
20:16serait un RN
20:17dans lequel
20:19viendrait se dissoudre
20:20LR et Reconquête.
20:22Évidemment que ça,
20:23ça n'aurait aucun sens
20:23et que par ailleurs,
20:24ce n'est même pas
20:24ce que les électeurs réclament.
20:26Il faudrait parler de quoi alors ?
20:27D'un accord de second tour,
20:30d'un pacte électoral,
20:31c'est-à-dire où chacun...
20:32Ça, ça passerait mieux
20:33auprès de...
20:34Oui,
20:34puisque de toute façon,
20:35évidemment que LR
20:36n'a pas envie
20:36de se dissoudre
20:37du jour au lendemain
20:38en faisant un réacquiri
20:39dans le RN
20:41et le RN
20:41n'a pas non plus envie
20:43de,
20:44avant même
20:45qu'un second tour
20:46soit envisagé,
20:47de devoir faire
20:48des concessions au LR.
20:49En revanche,
20:49il faut quand même
20:50que le RN
20:50comprenne quelque chose.
20:52C'est vrai,
20:53Antoine a très bien
20:54résumé ça.
20:54La stratégie de Marine Le Pen,
20:56c'est que ça passe sous sa casse.
20:56C'est-à-dire qu'elle y va
20:57toute seule
20:58et soit ça gagne
20:59sans l'aide de personne,
21:01soit elle finira encore
21:02à 49,
21:03je ne sais pas combien de pourcents
21:04au second tour.
21:05Or,
21:06la question que se doit se poser
21:07à la droite,
21:07parce que quand vous accumulez
21:09par exemple les scores
21:09aux européennes
21:10de Bellamy,
21:11François-Xavier Bellamy,
21:13Marion Maréchal
21:14et Jordan Bardella,
21:15vous êtes déjà
21:15à plus de 50% des voix.
21:16Vous êtes à 53% des voix.
21:17Avec des gens
21:17qui ne sont pas du tout d'accord
21:18néanmoins sur ce qu'ils pensent
21:19justement d'une européenne
21:20mais honnêtement,
21:21Bellamy,
21:22Bellamy,
21:22Maréchal et Bardella...
21:25Je ne parle pas des personnes,
21:26je parle de la position
21:27des électeurs RN
21:28sur l'Union européenne,
21:29ce n'est pas tout à fait
21:30la même que la position...
21:32Au fond,
21:32dans un pays
21:33qui est ultra droit,
21:33dans un pays
21:34qui rejette l'immigration,
21:35dans un pays
21:35qui ressent
21:36de manière très précise
21:39la crise civilisationnelle
21:41dans laquelle il est,
21:42on est encore en train
21:43de,
21:44comme ce soir,
21:45avec des RN
21:46qui insultent les LR
21:47et des LR
21:47qui se passent à l'aide.
21:47Mais vous n'êtes pas
21:48tout à fait d'accord,
21:49Aurore Malval,
21:50vous trouvez que ce n'est pas
21:51suffisant finalement
21:51que ça repose sur
21:52pas grand-chose,
21:54cette éventuelle union
21:56entre RN et LR,
21:58même s'il y a un accord
21:59de gouvernement ?
21:59Alors déjà,
22:01Marine Le Pen,
22:01il y a quelque chose
22:02qu'elle dit et qu'elle répète,
22:03elle dit que le Rassemblement
22:03national est en partie
22:04ni de gauche ni de droite.
22:06Alors dans les faits,
22:06même si effectivement
22:07un grand nombre,
22:08je dirais 80% peut-être,
22:10des positions sont plutôt
22:11alignées avec celles
22:12que la droite porte aujourd'hui,
22:13à 20% qu'ils ne sont pas.
22:14Ce n'est pas tout à fait
22:15le cas de Jordan Bardella.
22:16Jordan Bardella amène
22:18quand même quelque chose,
22:18un logiciel qui est
22:19beaucoup plus libéral.
22:20D'ailleurs, on voit
22:21les œillades répétées
22:22qu'il lançait
22:23envers Nicolas Sarkozy.
22:25Jordan Bardella,
22:27en fait,
22:27le Rassemblement national
22:28s'est un petit peu théorisé
22:29avec justement
22:30un de ses penseurs,
22:31Jérôme Sainte-Marie,
22:32sur l'affrontement
22:32entre le bloc populaire
22:34et le bloc élitaire.
22:35Et cet affrontement-là,
22:36on ne le retrouve pas
22:37dans la matrice politique
22:38dans ce que pense
22:38Jordan Bardella.
22:39Jordan Bardella aimerait bien
22:40d'ailleurs faire partie
22:41de ce bloc élitaire
22:42avec des amis allués
22:45ou des gens
22:45qui le sont proches
22:46chez les LR
22:47dans cette droite
22:48traditionnelle et libérale
22:49avec un volet évidemment
22:51identitaire plus prononcé.
22:52Mais le fait est que
22:53si jamais c'est Jordan Bardella,
22:55le candidat
22:56du Rassemblement national
22:57en 2027,
22:58tout à fait possible
22:59qu'il y ait cette union
23:00des droites
23:01et que si ça se trouve,
23:01d'ailleurs,
23:02les voix du Rassemblement national
23:04se reportent vers un candidat
23:05qui serait plus âgé,
23:06qui porterait plus,
23:09mais grosso modo,
23:10les mêmes positions
23:10avec LR.
23:11Ce n'est pas du tout
23:12le cas de Marine Le Pen.
23:14Et ça, c'est quelque chose,
23:15et je pense que cet affrontement,
23:16alors évidemment,
23:17au Rassemblement national,
23:17quand il y a des divergences
23:18de lignes,
23:19elles ne s'expriment pas.
23:20C'est un parti
23:20qui est très chefé,
23:21qui est très droit.
23:22N'empêche que cet affrontement
23:24entre, je dirais,
23:24ceux qui se revendiquent
23:25un peu d'un égrittage gaulliste
23:27et d'autres beaucoup plus libéral,
23:28il existe,
23:29et il existe en particulier
23:30sur les sujets sociaux
23:31qui sont au cœur d'ailleurs
23:32des débats qu'on a aujourd'hui
23:33avec le budget.
23:34Exemple, par exemple,
23:35Mathieu Vallée,
23:36ça m'intéresse de vous entendre là-dessus
23:39parce que vous êtes
23:41un ancien policier,
23:42et ça m'intéresse.
23:44Marine Le Pen,
23:44lorsqu'elle est interrogée
23:45sur le fait de savoir,
23:46par exemple,
23:46si la réduction du nombre
23:47de fonctionnaires
23:48est un objectif,
23:49notamment un objectif
23:50de consolidation budgétaire
23:52parce que la masse salariale
23:53de l'État
23:53est trop importante,
23:55elle dit
23:55ça, c'est une marotte de la droite,
23:57c'est un truc de mec de droite.
23:58Elle le dit texto.
23:59Est-ce que pour vous,
24:00la suppression
24:01d'un certain nombre
24:01de fonctionnaires
24:02ou peut-être d'ailleurs
24:03la redistribution
24:04des fonctionnaires
24:05mais la suppression
24:06quand même de la masse globale
24:07est un objectif louable,
24:09est un objectif
24:10que le Rassemblement National
24:11peut tout à fait poursuivre
24:13ou pas du tout ?
24:14Vous êtes un vrai renard
24:16M. Oberdorf
24:16parce que vous savez très bien
24:18quels sont les objectifs
24:19de réduction
24:19de la dette publique
24:20qu'on propose
24:21au lieu d'aller taper
24:22sur les fonctionnaires
24:23sur le nombre de postes
24:23dont on a besoin.
24:24On voit qu'aux urgences,
24:25malheureusement c'est le chaos
24:26parce qu'il n'y a pas assez
24:27d'aides-soignantes,
24:28d'infirmières,
24:28de médecins,
24:29d'internes.
24:29On voit qu'à l'école,
24:31les professeurs pareils
24:32sont en première ligne
24:33souvent bien seuls.
24:34On voit que dans la police
24:34et la gendarmerie,
24:35il faudrait plus de 10 000 postes
24:36d'ici 2030
24:37pour combler les démissions,
24:38les détachements,
24:39les disponibilités,
24:40les départs à la retraite.
24:41Par exemple dans les collectivités ?
24:43Bien sûr,
24:44dans les collectivités,
24:44il y a des efforts
24:45qu'on peut faire
24:45et il faut arrêter aussi
24:46dans certaines collectivités
24:46le clientélisme.
24:48D'ailleurs dans les mairies
24:48que nous avons remportées
24:49à Bocaire,
24:50par exemple à Hénin-Beaumont,
24:51à Bruey-la-Bussière
24:52pour citer que celle-ci,
24:53on a des gestions
24:55qui sont saines
24:55et qui sont reconnues
24:56donc on s'applique d'abord
24:57à nous-mêmes
24:57ce qu'on professe pour la nation.
24:59Mais moi je veux dire
24:59que oui on a besoin
25:00de policiers,
25:00de gendarmes,
25:01d'enseignants,
25:01de soignants dans notre pays
25:02parce que c'est le bordel.
25:04Mais simplement,
25:05nous au lieu d'aller taper
25:06sur les gens
25:07à qui on demande toujours
25:07des efforts,
25:08on voudrait par exemple
25:08que les prestations sociales
25:10non-contributives
25:10c'est 17 milliards d'euros.
25:12La contribution,
25:12Madame Marval,
25:13sur le budget européen,
25:14oui mais à chaque fois
25:16on nous fait une petite diversion
25:17pour oublier ce qu'on propose
25:18pour dire alignez-vous
25:19sur les autres.
25:20Mais aujourd'hui
25:20si on est en tête
25:21c'est parce qu'on propose
25:22des choses différentes.
25:23On n'est pas des péteux
25:24comme on dit chemin d'honneur
25:24ou des prétentieux
25:25on est des gens audacieux
25:26qui essayent de proposer
25:27autre chose aux Français.
25:28Par Marine Le Pen
25:29et Jordan Bardella
25:29qui d'ailleurs a été
25:30monsieur Denis
25:31deux fois secondons
25:32l'élection présidentielle.
25:33Ok mais pas longtemps
25:34parce qu'il faut qu'on avance
25:35sur autre chose.
25:35Comment vous expliquez
25:36que vos électeurs
25:37se définissent comme étant de droite
25:38et que vous le parti
25:39refuse de dire
25:40que c'est un parti de droite ?
25:40Non mais nous sommes
25:41un parti patriotique.
25:43Reconnaissez monsieur Denis
25:43qui va avoir des patriotes
25:44à droite comme à gauche.
25:45Je ne sais pas moi
25:45vous avez 80% de vos électeurs
25:47qui disent on est des gens de droite.
25:49Il ne nous a pas échappé
25:50que je ne disais pas
25:51tout le monde
25:51d'être à la police
25:52ou il ne nous a pas échappé
25:53que je voulais collectiviser
25:55toute l'économie française.
25:56Vous êtes de droite ?
25:58Moi je suis patriote
25:59monsieur Denis.
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