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Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
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00:00Générique
00:00Mais d'abord, l'actualité à l'international et des Européens, toujours en ordre de marche aux côtés de l'Ukraine.
00:17Il y a une rencontre qui est prévue entre l'Ukraine, le Royaume-Uni et la France.
00:23Pour en parler, une armée aussi toujours en ordre de marche.
00:26Patrick Soss, bonsoir.
00:28Bonsoir, Émilie.
00:28Oui, c'est vous, chef du service international BFM TV.
00:32Merci d'être avec nous.
00:33Et puis, on est aussi avec Stéphane Bureau.
00:35Bonsoir.
00:35Je confirme que c'est moi et que c'est lui.
00:37On est habitué à la semaine.
00:38Consultant Etats-Unis.
00:40Je parlais de l'armée en ordre de marche.
00:42Oui, c'est bien vous.
00:43Je voudrais vous faire réagir sur le message d'Emmanuel Macron.
00:46Il vient tout juste de rentrer de sa visite en Chine.
00:49Ça ne vous a pas échappé.
00:50Et puis, il a parlé du programme Avenir.
00:54Alors, il explique que ce soir, il a échangé avec Volodymyr Zelensky, donc le président ukrainien.
01:00Et puis, il dit dans son message, nous poursuivrons lundi notre coordination à Londres avec le Premier ministre, Kier Starmer,
01:08et le chancelier Frédéric Mertz, à la lumière des discussions récentes entre ukrainiens et américains.
01:13Patrick Sos, à quoi est-ce que ça va servir, cette nouvelle réunion ?
01:17Malheureusement, je crois à pas grand-chose, si ce n'est un soutien.
01:21Oh là là, mais c'est la catastrophe, ce que vous nous dites.
01:23Oui, j'oserais à peine dire la Bérezina.
01:25Non, soyons très sérieux.
01:27En fait, on a bien compris, et les Européens les premiers,
01:30que la diplomatie et le règlement de ce conflit allaient se passer au-dessus de l'Europe.
01:35Et d'ailleurs, l'image la plus frappante, c'est celle, quand vous alliez sur les sites de suivi d'avions,
01:41vous voyez celui de Steve Whitkoff et de Jared Kushner, lorsqu'ils ont quitté Moscou,
01:46et on voit géographiquement que leur jet privé fait vraiment le tour de l'Europe pour ensuite descendre jusqu'à Miami.
01:53Ce qui fait qu'il n'y a pas eu de case européenne.
01:57Les négociateurs ukrainiens ont dû traverser l'Atlantique pour aller,
02:01et je trouve que le symbole est très fort.
02:02Ils ne sont pas allés à la Maison Blanche ou dans un bâtiment du département d'État,
02:06le quai d'Orsay américain, si vous voulez.
02:08Ils sont allés dans le club de golf de Steve Whitkoff, c'est-à-dire dans la tanière du loup, si je puis dire.
02:13On avait vu les images de la précédente entrevue où on voyait un homme, Steve Whitkoff,
02:17qui n'était pas très à l'aise, qui n'était pas rasé non plus,
02:21et qui avait l'envie vraiment de très vite passer à autre chose, c'est-à-dire passer à Poutine.
02:26Et donc, encore une fois, au-delà du soutien, au-delà du fait de continuer
02:31à essayer de dire à Volodymyr Zelensky, si les autres ne sont plus là, nous, nous le sommes,
02:36eh bien ça paraît assez difficile pour le dirigeant ukrainien.
02:38En tout cas, ça fait beaucoup de fois, en tout cas, que Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron se voient.
02:43On le rappelle, lundi dernier déjà, ces deux-là étaient ensemble.
02:47Dixième rencontre, je pense.
02:48Dix autres rencontres. Alors, moi, j'en ai compté trois sur ce dernier mois.
02:5217 novembre, oui, on n'a pas les mêmes calculs, mais sur ce dernier mois, en tout cas,
02:57sur ce dernier mois, ce que je voulais dire, c'est justement, ça a été un peu précipité,
03:01parce que 17 novembre, il se voyait, et puis là, ça a déjà fait la troisième fois
03:05qu'Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se voient.
03:07Donc, est-ce que vous êtes d'accord avec Patrick Sos quand il dit, ben, non, ça ne sert pour rien,
03:12en quelque sorte, en tout cas, pour l'industrie ?
03:13Je suis non seulement d'accord, mais je pense que c'est le prix de consolation,
03:16sinon de consternation, pour M. Zelensky, qui est en train de constater
03:20qu'il n'y a plus vraiment de renfort à attendre des Européens qui soient opérants à Washington.
03:27Je crois qu'ils ont tourné la page. Je crois que la prochaine étape, le prochain chapitre,
03:31pour les Américains, ça sera de prendre acte de ce qu'ils vont avec les Russes,
03:35faire évoluer l'entente en fonction de ce que sont leurs intérêts conjoints,
03:40mais en court-circuitant complètement l'Europe.
03:43Si, au cours des derniers mois, particulièrement depuis le sommet en Alaska,
03:48on a eu l'impression que les Européens avaient encore un rôle à jouer,
03:51je pense que c'était, en fait, en creux, les difficultés d'arbitrage qu'avait M. Trump
03:55avec une portion de l'appareil diplomatique américain,
03:59où il y a encore de la résistance à larguer,
04:02parce que c'est un peu le mot qu'on doit employer, les Ukrainiens.
04:04Je crois que c'est maintenant passé, et je ferai le pari très audacieux
04:09qu'en coulisses, on fait comprendre aux Ukrainiens, par exemple,
04:13qu'on pourrait unilatéralement reconnaître la souveraineté russe,
04:17par exemple, sur la Crimée.
04:18Il y a un ballon d'essai qui a été publié la semaine dernière
04:21dans le Telegraph, en Angleterre.
04:23Je pense que ce n'était pas un hasard du tout.
04:25Donc, cette idée de dire, il va falloir que vous vous entendiez,
04:28sinon nous allons passer à autre chose.
04:31Donc, on a lâché l'affaire aussi?
04:33Je crois que, en tout cas, pour la Maison-Blanche,
04:35une bonne partie des équipes, oui, est arrivée à la conclusion
04:38que si les Ukrainiens n'acceptent pas ce qu'il leur est proposé,
04:42il faut comprendre que du point de vue des Ukrainiens,
04:43c'est peut-être inacceptable,
04:45il y a un rouleau compresseur qui va se déployer.
04:48Et les Américains, je crois, ont un véritable appétit en ce moment
04:51pour rétablir, d'ailleurs, on l'a compris,
04:53dans le document qui a été publié jeudi,
04:54et qui nous a ici un peu indignés,
04:56ça a froissé, je dirais, l'orgueil européen,
05:00sinon français, mais on le comprend si on lit le document.
05:03C'est un document livré par la Maison-Blanche.
05:04La nouvelle politique de sécurité nationale,
05:07et on comprend très, très bien que les Américains
05:09veulent rapidement que ça se termine
05:11pour normaliser les relations avec la Russie,
05:15et il faut comprendre ici les relations commerciales particulièrement.
05:18Alors, vous en parliez justement de ce document explosif,
05:23et on va en parler aussi ensemble, Patrick Sos.
05:25C'est vrai que, regardez, quand on voit le message
05:28publié par Elon Musk et ses dernières heures,
05:32il dit « L'Union européenne devrait être abolie
05:34et la souveraineté rendue au pays
05:37afin que les gouvernements puissent mieux représenter leurs citoyens ».
05:40Alors, c'est vrai que ce n'est pas ce qu'on appelle une déclaration d'amour.
05:43Ça fait suite surtout à l'amende de 120 millions d'euros
05:46qui a été infligée au réseau X,
05:49mais ce qui est vrai, c'est qu'on n'est pas épargné ces derniers jours,
05:52notamment quand on voit ce document de 33 pages
05:55qui a été signé par Donald Trump,
05:56qui s'intitule « Stratégie nationale de sécurité »
05:59avec les grandes priorités nationales des États-Unis.
06:01C'est ça, c'est la vision américaine du monde.
06:03Oui, et dans leur vision, justement,
06:05ils expliquent que l'Europe est en plein déclin économique
06:08et qu'en plus, on risque l'effacement civilisationnel.
06:13Dans ce document, les Américains disent
06:14qu'ils veulent mettre la main sur nos affaires, en gros.
06:17En fait, c'est vraiment ça le danger.
06:19C'est ce qui nous a indignés, ce que disait Stéphane à l'instant.
06:23À la limite, la vision américaine du monde,
06:25no surprise, il n'y avait aucune surprise là-dessus.
06:29Notamment, ceux qui en doutaient encore,
06:31souvenez-vous, en février dernier,
06:32lorsque, en grande pompe, le vice-président américain,
06:35Jay D. Vance, est accueilli,
06:36on imagine qu'il va donner un plaidoyer
06:39vraiment pour l'alliance atlantique.
06:42Que nenni !
06:42Il tire à boulet rouge sur l'Union européenne,
06:46sur les institutions,
06:46et surtout sur des gouvernements
06:48qui n'écoutent pas leur peuple.
06:50Grosso modo, ce qui a été écrit par Elon Musk.
06:52Non, ce qui a vraiment scandalisé,
06:54d'ailleurs, singulièrement,
06:55sont les Allemands qui ont été les premiers à réagir
06:57en disant, mêlez-vous de vos affaires,
06:59c'est lorsque vous avez ces mots
07:01de département d'État,
07:03ou plutôt du Conseil de la Sécurité Nationale,
07:05qui disent,
07:06les Américains vont devoir aider l'Europe
07:09à quitter sa trajectoire actuelle,
07:11la trajectoire vers, justement,
07:13l'effacement civilisationnel.
07:15Ça veut dire quoi ?
07:16Eh bien, ça veut dire exactement
07:17ce que vous avez lu, Émilie,
07:18c'est-à-dire des gens
07:20qui tiennent les réseaux sociaux,
07:21qui peuvent passer dans l'ingérence,
07:24qui peuvent essayer de peser
07:26sur les élections dans tous les pays.
07:28C'est vrai qu'on parlait beaucoup
07:29des ingérences russes,
07:30mais en fait,
07:30il faudra parler de celles des Américains.
07:32Et ce n'est pas une opinion de ma part,
07:34pour le coup, c'est un fait,
07:35on l'a déjà vu avec Elon Musk,
07:37il faudra compter aussi
07:38sur l'ingérence américaine,
07:40puisque c'est écrit noir sur blanc,
07:41non pas sur un rapport,
07:43non pas sur un texte sorti comme ça
07:44au milieu de la nuit,
07:45non, le document de la vision stratégique américaine
07:49signé en gros par Donald Trump,
07:50il est écrit que l'Amérique
07:51compte vraiment sur les partis patriotiques.
07:54Donc, Stéphane Bureau,
07:55Donald Trump va s'immiscer dans nos affaires
07:57comme il l'a fait avec l'Amérique du Sud.
07:59Alors, deux choses.
08:00D'abord, ce document,
08:01il a été écrit,
08:02c'est un peu paradoxal,
08:03par Elbridge Colby,
08:04qui est le petit-fils
08:05d'un ancien directeur de la CIA,
08:07ou en partie écrit par ce petit-fils,
08:08qui nous donne l'impression
08:10qu'il y a ingérence.
08:11Or, son grand-père faisait aussi
08:13en son temps,
08:13c'est probablement mes cheveux gris
08:15ici qui parlent,
08:16faisait de l'ingérence
08:17dans les affaires italiennes
08:18à l'époque où il travaillait
08:19pour la CIA
08:20et s'assurait que les partis communistes
08:22jamais ne soient élus.
08:23Les Américains se sont ingérés
08:25dans les affaires européennes
08:26depuis très longtemps.
08:27Ce qui est bien avec M. Trump,
08:28c'est que c'est cash,
08:29c'est-à-dire qu'on peut le lire,
08:30on n'a pas besoin d'attendre.
08:31Alors, il ne faut pas se surprendre
08:33qu'il y ait encore
08:34des vérités d'ingérence.
08:34Au moins, c'est vrai
08:35qu'il est honnête.
08:36Il est absolument honnête,
08:37transparent.
08:38Il y a des syndicats français
08:39qui sont le fait, entre autres,
08:41de ce que la CIA s'en est mêlée.
08:43Force ouvrière.
08:44Force ouvrière,
08:45dans les années 50,
08:45début des années 60.
08:47Donc, ce n'est pas nouveau.
08:48C'est important de le rappeler.
08:50Dans ce cas-ci, évidemment,
08:51les Américains sont plutôt
08:52du côté de ces forces populaires
08:55qu'ils ne nomment pas,
08:56mais qu'on peut facilement deviner.
08:57D'autant que...
08:58Les partis patriotiques.
08:59Les partis patriotiques.
09:00J.D. Vance
09:01était allé voir la leader
09:02de l'AFD en Allemagne.
09:04S'il y avait évidemment
09:05beaucoup choqué les Allemands.
09:06Et compte tenu de là
09:08où ils sont dans les sondages,
09:09ça a de quoi les inquiéter.
09:10Mais dans ce même document,
09:12parce qu'on a cité
09:13que ce qui nous a un peu choqués,
09:16il est rappelé que l'Europe
09:17est un partenaire stratégique
09:19essentiel des États-Unis.
09:22Ça demeure un partenaire
09:23stratégique essentiel des États-Unis,
09:24mais avec...
09:25Ils admettent quand même
09:26qu'ils ont besoin de nous.
09:28Oui, tout à fait.
09:29Comme ils ont eu besoin
09:30de l'Europe depuis longtemps.
09:31Mais il le dit aussi,
09:31vous avez vu, Stéphane,
09:33ils ont besoin de pays
09:34et d'une Europe alignée.
09:35Le mot alignée
09:36est prononcé et écrit.
09:38Et avec ce caveat
09:39que Patrick a bien soulevé,
09:43c'est une Europe
09:44que l'on voudrait garder
09:46dans le giron civilisationnel.
09:48Et là, de quoi s'agit-il, évidemment ?
09:51C'est non à l'immigration,
09:53non à un certain nombre
09:54de dérives perçues à Washington
09:56avec l'intention de s'en mêler.
09:58Allez, merci beaucoup
09:59d'avoir été avec nous.
10:00Je vous propose maintenant
10:01d'en apprendre plus
10:02sur celui qui dirige
10:04d'une main de fer
10:05la Corée du Nord
10:05et menace le monde
10:06avec son armement nucléaire.
10:08D'ailleurs, Donald Trump
10:09l'aime beaucoup.
10:10Au-delà des images de propagande,
10:11qui est vraiment Kim Jong-un ?
10:13Goût du luxe, paranoïa absolue.
10:15Vous allez le voir,
10:16le dictateur reste un mystère
10:18pour beaucoup.
10:19Et Kim Jong-un,
10:20l'homme le plus secret au monde.
10:22C'est une enquête ligne rouge
10:23signée Fabrice Babin,
10:25Jérémy Muller
10:25et Alexandre Funnel.
10:26C'est dans un tout petit instant.
10:28Restez bien avec nous.
10:28Sous-titrage Société Radio-Canada
10:29Sous-titrage Société Radio-Canada
10:29Sous-titrage Société Radio-Canada
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