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  • il y a 23 minutes
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Générique
00:00Bonsoir et bienvenue dans BFM Grand Soir.
00:14La colère agricole monte aux quatre coins du pays.
00:17Il en sera question ce soir, puisque nos équipes sont sur place,
00:21notamment dans le Tarn-et-Garonne.
00:24Mais avant, un mot de politique.
00:26À trois mois des élections municipales, à moins d'un an et demi de l'élection présidentielle,
00:32les candidats sont plus présents que jamais sur les réseaux sociaux.
00:35Après Rachida Dati, c'est Xavier Bertrand qui se mettent en scène dans un fast-food.
00:40Vous avez vu la vidéo, Victor Hérault ?
00:41Oui, tout à fait.
00:42Oui, vous qui êtes branché constamment sur les réseaux sociaux.
00:44Maurice Safran va découvrir cette vidéo.
00:47Moi, je suis beaucoup plus vieux, Victor, donc moins sur les réseaux sociaux.
00:49On pensait que vous étiez à pointe de la technologie.
00:52On va d'abord regarder cette vidéo, vous allez me dire ce que vous en pensez.
00:55Le candidat à l'élection présidentielle, donc 2027, a été dans un Burger King jeudi.
01:01Et je peux vous le dire, il n'était pas là pour enfiler des perles.
01:04Thierry Arnaud nous a aussi rejoint sur ce plateau.
01:30Thierry Arnaud, bonsoir Thierry, éditorialiste politique internationale BFM TV.
01:34Puis Frédéric Fougera, bonsoir.
01:35Bonsoir Émilie.
01:36Président de l'agence de communication Tenkan Paris.
01:39Ça le rend plutôt sympathique, Xavier Bertrand ?
01:42C'est l'idée.
01:42Si ça ne vous le rend pas sympathique, c'est que vraiment l'exercice est loupé.
01:47Je ne sais pas si vous avez noté, en haut de l'image, que vous diffusiez,
01:49il y avait écrit Instagram Xavier Bertrand.
01:52Parce que ce n'est pas vous qui avez tourné ces images,
01:53c'est vous qui reprenez ces images faites pour les réseaux sociaux.
01:56Vous voulez dire qu'on tombe dans le panneau ?
01:58Non, vous ne tombez pas dans le panneau.
01:59Vous relatez une chose qui a été faite, mais qui a été faite avec cette intention.
02:03C'est que cette intention, c'est de donner la plus grande visibilité possible
02:06à des coups, à des opérations qu'il peut faire.
02:09Je n'aime pas trop le mot coup, parce que tout de suite, on y met un point négatif.
02:12On ne peut pas critiquer.
02:13C'est un coup, c'est aussi pour faire le buzz.
02:16C'est un coup, c'est pour faire le buzz, ce n'est que ça.
02:18Mais on ne peut pas reprocher à un homme ou à une femme politique
02:20de faire campagne en période électorale.
02:22Donc, c'est leur job.
02:23Ils font leur job.
02:24Après, il y a comment ils le font, avec quelles intentions,
02:27est-ce que je suis sincère, est-ce que je suis à l'aise,
02:29et puis est-ce que ça va fonctionner ?
02:31Thierry Arnaud, pardon, peut-être juste Thierry qui n'a pas encore parlé.
02:34Thierry, c'est vrai que ce type de vidéos se multiplient en ce moment,
02:38en vue de la campagne présidentielle et des municipales.
02:42Oui, ma première réaction en voyant cette vidéo,
02:44c'est qu'elle me rajeunissait de quelques années,
02:46du temps où j'étais correspondant aux Etats-Unis,
02:47parce que c'est vraiment typiquement le genre de scène
02:49dont les candidats dans les campagnes américaines sont friands.
02:52Ça, c'est pour le fond, voilà, aller dans un fast-food.
02:55On est en retard sur les Américains, en fait.
02:56Alors, sur le petit clip, oui.
02:59Alors, après, il y a la forme, la diffusion sur Insta,
03:01où là, on rentre effectivement sur le sujet des réseaux sociaux.
03:05S'agissant des municipales, je crois qu'on procède vraiment...
03:10C'est impressionniste comme campagne,
03:12parce qu'on s'adresse plutôt aux plus jeunes,
03:14quand on est sur Instagram.
03:15Or, ce sont plutôt les plus âgés qui votent,
03:19singulièrement municipales, mais pas seulement.
03:21Donc, si l'idée, c'est d'avoir un impact direct,
03:24mesurable sur vos chances de remporter une élection,
03:27c'est pas un clip comme ça qui va changer la donne.
03:29Et en même temps, il y a des électeurs à aller chercher,
03:31justement, chez les plus jeunes.
03:33C'est d'ailleurs la stratégie de Jordan Bardella aussi.
03:35Ce que je veux vous dire, c'est qu'on est...
03:35Ça participe, c'est l'un des éléments de la construction d'une image.
03:38Je pense que c'est plus comme ça qu'il faut le voir.
03:40Alors, est-ce que c'est un bon élément ?
03:41Parce que cette semaine, on parle du clip de Xavier Bertrand,
03:46alors que Xavier Bertrand est un des rares responsables de la droite,
03:50qu'il se soit prononcé clairement, haut et fort, cette semaine,
03:53en même temps que ce clip,
03:54sur l'union des droites et sur l'existence ou non d'un Front républicain.
03:59C'est un des tout derniers qui est favorable au Front républicain
04:02et qui dit qu'il n'est pas question de s'entendre avec la Rassemblement nationale.
04:05Donc, d'une certaine façon, ce clip aubert tout ce qu'il a dit d'important cette semaine.
04:09C'est ça qui est curieux.
04:10Sauf que ça, Maurice, il l'a toujours dit.
04:12C'est pas nouveau dans sa démarche politique.
04:13Oui, mais cette semaine, c'est en pleine actu.
04:15Toute sa démarche politique, et compris sur cette terre du Nord,
04:18elle est construite sur l'idée qu'on combat le Front national devenu Rassemblement national,
04:23et on ne fait jamais alliance avec lui.
04:25Victor Hérault.
04:26Alors, il y a d'une part la cible de la vidéo sur Instagram.
04:29Il y a aussi la cible...
04:30Chez vous, par exemple, ça marche ? Est-ce que ça vous convainc ?
04:33Vous êtes un peu jeune, encore, pour encore deux ans.
04:35Mon vote n'est pas influencé par les vidéos.
04:38Mais non, mais vous vous mettez à la place des électeurs.
04:42Ce sont jeunes, qui ont à peu près votre âge.
04:44Je veux dire, ça dépasse les jeunes, parce qu'en fait, on en parle.
04:48Là, on a diffusé les images. Les gens voient.
04:49Et en fait, c'est aussi ça.
04:50Il y a une première cible, qui est les gens qui regardent sur Instagram.
04:52Et il y a une deuxième cible, qui sont les médias, qui vont en parler, qui vont en discuter,
04:56qui vont relayer, par la même occasion, la vidéo.
04:57Tout ça fait parler.
04:59Ça fait partie d'une stratégie de communication assez maligne.
05:01Thierry évoquait les États-Unis.
05:03Je vous ferai remarquer que Rachid Haddati, en éboueur, et là, Xavier Bertrand...
05:11Comme Donald Trump, vous voulez dire ?
05:12Donald Trump.
05:12Donald Trump en éboueur.
05:13Donald Trump, c'était McDonald's, c'était pas Burger King.
05:16C'est exactement la même stratégie de communication lors de la dernière campagne présidentielle.
05:19On s'inspire beaucoup des Américains.
05:21On voit justement Donald Trump qui était dans un McDonald's.
05:23Dans un McDonald's.
05:24Et il y avait toute une polémique, puisqu'il faut rappeler, dans le contexte de la campagne américaine,
05:28où il avait reproché à Kamal Harris, son opposant, de ne pas avoir véritablement travaillé pour McDonald's,
05:35alors qu'elle l'avait fait.
05:36Mais je referme la parenthèse.
05:37Ce qui est intéressant dans le code de communication qu'on voit dans ce clip de Xavier Bertrand,
05:43et c'est ça qui est un peu, à mon sens, nouveau pour le personnel politique français,
05:48c'est qu'on n'est pas complètement dans l'autodérision, mais ça montre qu'on ne se prend pas trop au sérieux.
05:54Et ça, ce n'est pas un code que les politiques français en campagne ont l'habitude d'utiliser.
06:00Se montrer et dire, voilà, moi, je n'ai pas peur de mettre la charlotte, de mettre une casquette,
06:06d'aller sur Burger King faire un burger, ça va très bien.
06:09Ça montre une image différente du politique qui ne se considère pas au-dessus des gens,
06:13qui ne considère pas que pour lui, c'est déshonorant, c'est une erreur,
06:17parce que ça va donner lui l'image qui n'est pas celle qu'on attend forcément d'un leader politique.
06:23Il choisit d'aller sur ce terrain-là.
06:26Et ça, c'est cette partie-là qui, dans une façon de faire campagne à la française,
06:31est relativement originale ou un peu différente.
06:34C'est intéressant ce que vous disiez, parce que vous disiez que ces politiques-là
06:37n'ont pas l'habitude de se mettre en scène, d'être mis en avant sur les réseaux sociaux.
06:42Justement, Frédéric Fougera, est-ce que ce n'est pas un peu casse-gueule comme exercice ?
06:46Parce que c'est qui tout double, en fait.
06:49Soit ça cartonne et on en parle, soit ça peut être aussi l'humiliation.
06:53Mais on est parfaitement d'accord.
06:55Il faut savoir le faire, il faut savoir bien le faire, il faut être à l'aise dans la fonction.
06:59On dit Rachida Dati qui est déguisée en éboueur.
07:01Oui, mais elle était hyper à l'aise.
07:03Elle n'est pas seulement déguisée.
07:05En tout cas, sur la vidéo qu'elle diffuse, elle met la main à la pâte, elle participe.
07:09Ce n'est pas son métier, on est tous d'accord.
07:11Mais on ne peut pas reprocher aux politiques, quels qu'ils soient, d'être en permanence déconnectés,
07:15et puis après d'essayer de se mettre à la place de celles et ceux qui sont supposés représenter.
07:21Mais comme je le disais, ma vision, ce n'est pas une vision ou une position politique, c'est un regard.
07:28J'avais le sentiment, en voyant Rachida Dati en train de ramasser les poubelles,
07:32d'être hyper à l'aise avec les gens, les parties prenantes qui étaient autour d'elle.
07:35Autant bien les autres éboueurs, c'est-à-dire ses collègues, que les concierges ou que les gardiennes
07:40à qui elles repassaient les poubelles, elles avaient l'air extrêmement à l'aise.
07:44Donc, dans ce cas, je trouve que l'exercice est plutôt réussi.
07:46Et quand il fait 5 millions de vues juste sur YouTube et qu'en plus toute la presse en parle,
07:51alors c'est plus qu'une réussite.
07:52Vous avez raison, ça a fait plus de 5 millions de vues, cette vidéo que l'on voit en ce moment même
07:56de Rachida Dati aux côtés des éboueurs.
07:57Donc, si vous, vous étiez le directeur de la communication de Rachida Dati,
08:01vous lui conseilleriez de continuer sur cette lancée-là ?
08:05Je ne suis même pas certain que j'aurais besoin de lui conseiller parce que vu la trajectoire qu'elle a,
08:11ce n'est pas sa première, c'est celle qui fait le plus de buzz.
08:13Mais enfin, il y a environ un mois, elle se baladait dans tous les lieux festifs du Marais et de Paris
08:18où elle embrassait des drag kings, des drag queens, tout ce que la nuit peut produire à Paris.
08:24Elle était super dans son élément.
08:25Les gens avaient l'impression, on avait l'impression que c'était une rock star.
08:29Deux semaines, deux jours plus tard, ou avant-hier, elle est à Rungis pour montrer
08:33c'est qui la France qui se lève très tôt, qui travaille dur, qui a du mal à venir faire ses livraisons dans Paris.
08:39Elle est dans cette dynamique.
08:41Alors oui, je considère de continuer parce que je pense qu'elle a tout compris
08:44sur notamment le nouvel enjeu de cette campagne municipale
08:47et notamment dans les grandes villes et notamment dans Paris-Lyon-Marseille où les scrutins ont changé.
08:51C'est que c'est l'image qui va permettre de gagner cette élection.
08:54Ce n'est certainement pas le programme.
08:56Le programme, ça ne fonctionne pas.
08:57Qui lit réellement un programme ?
08:59Très très peu de gens.
08:59Le programme ne fonctionne pas.
09:01Très peu de gens, c'est l'image.
09:03C'est l'image qui va faire venir ces politiques.
09:05Ce qui me frappe beaucoup, c'est que vous venez d'employer pour Rachida Dati
09:09le même mot que nous avons employé autour de cette table pour Nicolas Sarkozy.
09:13Rockstar de la politique.
09:15Mais est-ce que c'est ça la politique ?
09:16C'est une vraie question.
09:17Est-ce que l'interview de Rachida Dati dans la tribune dimanche il y a 15 jours
09:22sur la circulation, sur les transports, sur les vélos
09:24n'est pas beaucoup plus importante pour les Parisiens,
09:27beaucoup plus importante que le fait qu'elle aille dans le marais ?
09:29Est-ce qu'elle sera élue ?
09:31Est-ce qu'elle sera élue sur la circulation, sur les transports, sur les vélos, etc. ?
09:36Ce qui sont à la fin, c'est ce qui marche.
09:38Non, rien ne le prouve aujourd'hui que c'est ce qui marche.
09:41Rien ne le prouve.
09:41Vous n'êtes pas persuadé de la force de ces vidéos sur les réseaux sociaux.
09:45Pourquoi ça ne serait pas les deux ?
09:47Ce n'est pas forcément l'un ou l'autre.
09:48Ils ne sont pas incompatibles.
09:51Et au contraire.
09:53Aller chercher la complémentarité, aller additionner les messages
09:55qui mutuellement ne s'annulent pas,
09:59ce n'est pas un problème.
10:01Celui qui regarde sur Instagram ou sur YouTube,
10:03ce n'est pas forcément celui qui a lu la tribune du marge.
10:04D'ailleurs, il faut ajouter que lorsqu'on parle des 5 millions de vues,
10:08attention, les 5 millions de vues ne sont pas forcément des Parisiens
10:10en âge de voter, qui vont voter aux élections.
10:13Là, ça devient...
10:14C'est un phénomène, ça prend de l'ampleur, etc.
10:16Ça ne veut pas dire que ça va se convertir en vote.
10:18J'ajoute qu'à mon avis, ce sont des outils qui sont...
10:21Vous l'avez dit, les États-Unis ont été très en avance là-dessus par rapport à nous.
10:24Ce sont des outils qui existent, qui sont très performants.
10:27Il faut les utiliser.
10:27Maintenant, je pense qu'il n'y a rien de mieux en termes de communication politique
10:30qu'un tract, une affiche et un marché.
10:32Je pense que ça, c'est aller au contact de l'électeur
10:35et le type qui va se dire,
10:36cet après-midi, j'ai croisé Rachida Dati,
10:38elle était très sympathique.
10:39Il va plus voter pour elle que le type qui a vu une vidéo sur Instagram, à mon sens.
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