00:00Emric Didet qui nous rejoint, il est 15h45, directeur de la gestion de Pergam.
00:03Bonjour Emric.
00:04Bonjour.
00:04Bienvenue, on est ravis de vous retrouver.
00:05Vous allez rendre votre verdict et le prononcer face au marché dans un instant.
00:08Ce moment, cet instant, ce verdict, est-ce que vous l'assumez ?
00:12Oui, je l'assume.
00:13Et je l'assume sur un sujet de l'intelligence artificielle qui, aujourd'hui, même s'il est en bulle,
00:21on doit quand même profiter de la volatilité pour continuer à s'intéresser, voire à acheter des valeurs.
00:27Ah bon ?
00:30Ah, vous pensez que même s'il y a, et peut-être, on ne sait pas, peut-être éventuellement en bulle sur les marchés,
00:34il ne faut pas avoir peur et continuer de l'acheter.
00:36Je vous lis ce commentaire d'un de nos auditeurs, il s'appelle Morito, Morito, T-A-U-X, pas mal.
00:41Sur X, le marché, nous dit-il, le marché est plein de gaz et nous allumons l'allumette.
00:45L'allumette, c'est peut-être la tech.
00:48Alors évidemment, c'est facile, c'est la chose la plus facile,
00:51puisque c'est l'actif qui est quasiment le mieux valorisé aujourd'hui sur les marchés financiers.
00:54Donc en effet, parler de bulle, évidemment, on est concerné quand on parle d'IA et quand on parle de tech.
01:01Par contre, ce qu'il faut voir aussi là-dessus, c'est que tous les acteurs,
01:07notamment dans l'économie tertiaire, utilisent de plus en plus l'intelligence artificielle au quotidien.
01:12Donc il y a une augmentation du volume d'utilisateurs et d'utilisation de l'intelligence artificielle
01:18qui fait qu'il ne faut pas rester en marge et qui explique cette croissance.
01:22Aujourd'hui, c'est comme si vous vous trouvez dans la fin des années 90,
01:26dans une société, qu'on vous dit n'utilisez pas le mail,
01:29on ne va pas vous donner de mail, on va rester avec le fax et votre Minitel.
01:33Non, aujourd'hui, les entreprises font ce choix de continuer à aller vers le progrès technologique
01:40et l'intelligence artificielle, l'utilisation de tous ces moteurs d'intelligence artificielle aujourd'hui,
01:46c'est une révolution technologique suffisamment importante
01:49pour qu'il y ait quelque part une valorisation qui s'en suive sur les marchés.
01:54Ce qui fait la grosse différence avec 2000 et la bulle de l'Internet,
01:57parce qu'on a souvent évoqué le parallèle,
02:00là pour le coup, on est avec des entreprises qui ont énormément de liquidités
02:03et qui sont capables de financer la croissance de tout ce secteur d'activité.
02:08Donc c'est là où aujourd'hui, parler de rentabilité, certes,
02:12mais le plus important que de la rentabilité à court terme.
02:14Mais est-ce qu'à vos yeux, alors quitte à investir,
02:15ok, on vous prend au pied de la lettre comme ça,
02:18quitte à investir dans la tech,
02:19est-ce qu'il vaut mieux pas investir dans les sociétés
02:21qui vont bénéficier des investissements réalisés par les Max 7
02:24plutôt que dans les Max 7 qui vont quand même réaliser des montagnes d'investissement
02:28sans forcément avoir l'argent ?
02:29Oui, ils ont énormément de trésorerie,
02:30mais je pense à OpenAI qui n'est pas coté en bourse, certes,
02:32mais qui n'a pas aujourd'hui l'argent pour réaliser tous les investissements
02:35qu'ils sont en train d'annoncer.
02:36Est-ce qu'il vaut mieux pas investir de l'autre côté de la montagne
02:38dans ceux qui vont bénéficier de tous ces investissements ?
02:39Exactement, c'est toute l'économie parallèle qui va en bénéficier.
02:42Alors soit on investit sur les pelles et les pioches,
02:44c'est-à-dire ceux qui fabriquent les data centers
02:45et toutes les cartes graphiques, évidemment,
02:47mais il y a beaucoup mieux à faire aujourd'hui sur les marchés,
02:50c'est croire que le software, notamment,
02:54va vraiment bénéficier de toutes ces avancées technologiques
02:57et qui va devenir de plus en plus efficients.
02:58Ça, c'est un secteur qui, pour le coup,
03:00n'est pas encore revenu au niveau de valorisation
03:02qu'il a eue dans la hausse qu'il connaissait en 2023.
03:06En 2023, on valorisait ces sociétés plus de 10 fois le chiffre d'affaires.
03:09Aujourd'hui, en moyenne, sur le software, on est autour de 6 fois.
03:12Donc, quand on prend ce secteur-là,
03:14qui va bénéficier de toutes les innovations technologiques
03:16liées à l'intelligence artificielle ?
03:18Là, on a un vrai potentiel.
03:19Et là, ça donne beaucoup de candidats
03:20qui vont de ServiceNow, Snowflake, HubSpot,
03:23et j'en passe, et des meilleurs.
03:24Il y en a beaucoup dans les sociétés de software
03:28qui bénéficient, qui vont être des grands gagnants
03:30de l'intelligence artificielle.
03:32Donc, le software, si l'IA ne remplace pas le software,
03:35si l'IA ne fait pas le software à la place du software.
03:37C'est pour ça, notamment, que ce secteur-là
03:39n'a pas retrouvé ses plus hauts,
03:41parce que beaucoup pensent que l'IA va disrupter tous les secteurs.
03:45Non, au contraire, il va bénéficier à de nombreux secteurs.
03:48Donc, nous, on fait plutôt partie de ceux qui pensons
03:50que l'IA va permettre de revaloriser le secteur du software.
03:53– Alors, cette question qu'on pose aussi
03:54à tous ceux qui nous suivent et nous regardent
03:55face aux valorisations ahurissantes,
03:57enfin, non, les valorisations, en tout cas,
03:59les chiffres pharaoniques d'investissement
04:00annoncés par la tech américaine,
04:01les performances dingues, quand même,
04:03boursières depuis des années.
04:04Qu'est-ce qui, d'après vous, vous qui nous suivez,
04:06serait le plus dingue, le plus fou, le plus déraisonnable ?
04:09Investir encore dans la tech américaine au cours actuel
04:12ou plutôt privilégier la tech européenne ?
04:14Qu'est-ce qui serait le plus dingue, le plus déraisonnable ?
04:16La tech européenne ou la tech américaine, Emric ?
04:18– Ça, il n'y a pas photo.
04:19La tech, c'est aux US.
04:21Ça, c'est quelque chose qu'il faut vraiment garder à l'esprit.
04:24Les Européens, malheureusement, sont derrière.
04:27Et ça, c'est un slogan qu'on peut marteler
04:29à mon grand désespoir.
04:31Mais non, la tech, c'est vraiment aux US
04:33et de très, très, très loin.
04:35Il n'y a pas photo, il n'y a pas de sujet, malheureusement.
04:38On le voit, ils ont les poches profondes,
04:41ils ont le financement et du coup, ils ont l'innovation.
04:46Donc, il n'y a pas photo.
04:47– Tiens, on regarde nos auditeurs, ils ont aussi rebondi.
04:49À cette question qu'on vous pose sur X et LinkedIn,
04:51n'hésitez pas, le vote est toujours ouvert.
04:52Participez, votez, argumentez.
04:55On rebondit tout au long de l'émission sur vos arguments.
04:57Je vois A17B qui nous dit
04:59« Le choix, c'est entre la tech américaine et la tech européenne. »
05:01« La tech européenne, lol, dit-il. »
05:03Bon, un peu cruel.
05:05Bruno aussi, Bruno Boursico nous dit,
05:07toujours sur X,
05:07« Investir dans la tech européenne, pourquoi faire ?
05:09Pour avoir des taxes, des restrictions, des normes à la mort moelle-neu ? »
05:13– Même pas une histoire de taxes ou de technologies.
05:16Moi, je trouve que c'est vraiment
05:17la capacité des entreprises à innover
05:19et le financement des entreprises,
05:20il est beaucoup plus simple aux Etats-Unis qu'en Europe.
05:23Donc, ça justifie pleinement d'une façon économique
05:26sans aller dans les débats un peu faciles,
05:29d'aller critiquer toute la partie européenne
05:33sur la régulation, la législation ou la taxation.
05:35Mais par contre, aux US,
05:37il se passe vraiment quelque chose en matière de croissance
05:40et on le voit,
05:40la croissance continue à être très substantielle
05:43aux Etats-Unis par rapport à l'Europe
05:44parce qu'ils ont eu cette capacité
05:46à continuer à innover,
05:48à favoriser l'investissement,
05:49ce qui malheureusement n'est pas le cas encore en Europe.
05:52– Et justement, alors Skinos aussi nous écrit
05:54« Le retard des tech européennes n'est pas si grave. »
05:57– L'IA, voilà un auditeur positif pour la tech européenne quand même.
06:00L'IA, dit-il, est un secteur qui va connaître
06:01un roulot d'étranglement tel que tout le monde en profitera.
06:06Pour ma part, ASML reste le grand gagnant
06:08et je suis long-termiste sur cette valeur européenne ASML.
06:11Voilà ce que nous dit Skinos,
06:12qui nous a aussi écrit.
06:13– Oui.
06:14– Malheureusement, ASML est en Europe
06:16et elle devrait être favorisée
06:18par énormément de plans de relance européens
06:20et être beaucoup plus importante
06:21en termes de capitalisation boursière
06:23qu'elle n'est aujourd'hui en Europe.
06:24elle serait aux États-Unis, ça serait un des leaders
06:28peut-être parmi les Mac 7,
06:29mais malheureusement, elle est en Europe.
06:31– Bon.
06:32– C'est quand même la plus belle.
06:32– Voilà, on essaie de trouver des raisons.
06:34– Il y en a quand même quelques-unes,
06:36on se fait critique,
06:37mais il y en a quand même heureusement
06:38quelques-unes en Europe qui sont correctes.
06:40Mais c'est tellement minoritaire
06:41par rapport aux États-Unis.
06:43– Antoine ?
06:44– On a vu que depuis le début de l'émission,
06:47on est quand même sur une sorte de crispation générale
06:49autour de l'IA.
06:50– Selon vous, c'est quoi d'ici la fin de l'année
06:53le risque principal de marché,
06:55le truc qu'il va falloir vraiment surveiller
06:57comme du lait sur le feu ?
06:59– Il y a plein de choses qu'on peut surveiller
07:00parce que le marché, c'est le plus beau métier de l'humilité.
07:03Si on savait exactement de quoi demain est fait,
07:05on ne serait pas forcément autour de cette table.
07:07– C'est le plus bel actif que l'on puisse transmettre,
07:09l'humilité.
07:09– L'humilité.
07:10– Il y a un effet de levier quand on est humble.
07:12– Mais c'est très vrai.
07:13Par contre, il y a des points d'attention
07:14qui sont importants à regarder.
07:15En effet, on reste persuadé que ce qui administre
07:19les marchés financiers sont les liquidités,
07:21la réserve fédérale américaine et donc les banques centrales.
07:24Ça, c'est la première chose à regarder.
07:26On voit qu'il y a beaucoup d'incertitudes aujourd'hui
07:27parce qu'il manque de statistiques,
07:29parce qu'il ne faut pas oublier qu'une banque centrale américaine,
07:31il se passe un petit phénomène, un petit jeu de cours.
07:34Il va quand même y avoir un changement de patron
07:36de la fête de l'année prochaine.
07:37Donc, il y a beaucoup de personnes qui essaient de se placer
07:39pour essayer d'avoir la place.
07:40Donc, beaucoup de contradictions aussi
07:41pour essayer de montrer et de faire valoir sa candidature
07:46pour le poste de prochain président de la fête.
07:48– Cacophonie.
07:49– Donc, résultat, ça donne justement un peu de stress
07:51et un peu d'incertitude autour des prochaines décisions de la fête.
07:56Mais il n'empêche que, si on reste pragmatique,
07:59les niveaux, ils sont élevés
08:00et ils ont la capacité à soutenir toute crise
08:02qui pourrait se présenter.
08:03Donc, ça, c'est ce qui, pour moi,
08:06empêche d'être négatif fortement
08:08sur les marchés à court et moyen terme.
08:11– Même si, d'ici la fin de l'année,
08:13il reste moins de 2 mois maintenant,
08:15certains voudront prendre leur performance, quoi,
08:17alors que les clôtures vont approcher,
08:18préserver les performances,
08:19donc prendre les bénéfices.
08:20Ça ne risque pas de peser, ça,
08:21sur la performance des prochaines semaines ?
08:23– Pas beaucoup, parce qu'en fait,
08:24oui, il y a quelques prises de bénéfices,
08:26plus parce que les marchés sont très élevés,
08:28mais au final, ce n'est pas un 31-12
08:30qui enlève pour les grands institutionnels,
08:33qui font quand même le marché.
08:36Ils vont rester, ils ne vont pas se dire
08:37au 31-12, j'arrête, je veux me mettre en cash
08:38et je recommence une année.
08:39– Des petits écrétages, écrétages, mais rien d'autre.
08:43– C'est que des tout petits mouvements d'allocations,
08:45donc c'est pour ça que je ne suis pas si inquiet que ça.
08:47– Bon, on n'a quand même pas enterré l'Europe,
08:48et l'Europe, elle est là,
08:49sur les marchés, l'Eurostock 50 depuis le début de l'année
08:51gagne 12-13%, c'est pas nul, c'est pas mal,
08:54c'est pas si mal.
08:55Le CAC n'est pas très loin, d'ailleurs, mine de rien,
08:57et finalement, on est aux deux tiers des publications,
08:59là, en Europe.
08:59Quel secteur se distingue, là ?
09:01Qu'est-ce qui vous donne envie d'acheter, aussi,
09:02au-delà de la tech américaine, qui continue de vous convaincre ?
09:04– Alors, ce qui nous donne envie d'acheter en Europe,
09:06ça reste un secteur qui se tient très, très bien
09:09et qui profite de tout cet environnement,
09:10qui est le secteur des financières, donc des banques.
09:13On a eu une superbe année financière,
09:15et potentiellement, quand on regarde ce qui se passe
09:16aux États-Unis, les secteurs sont très, très bons,
09:19donc on continue de penser que ça va rester bon,
09:23en Europe également, avec des banques qui sont surrégulées,
09:26mais qui affichent quand même des profits records,
09:29donc pour le coup, on est plutôt rassuré
09:30par rapport à ce secteur-là,
09:32c'est un secteur qu'on a envie de continuer à favoriser.
09:35Après, on a tout ce qui touche l'efficience énergétique,
09:38les Schneider, Legrand et toutes ces valeurs.
09:40– Legrand est publié après-demain, d'ailleurs.
09:42– Ça reste quand même des valeurs
09:43qui ont une très belle trajectoire boursière,
09:46et pour lesquelles on reste acheteur à très long terme.
09:49Après, il y a quelques valeurs
09:50qu'on continue de surpondérer,
09:52qui sont les très grandes et très belles,
09:53comme Air Liquide ou ce type d'actifs
09:57qui ont été un petit peu délaissés ces derniers temps,
09:59et finalement, du Air Liquide en tout 170 euros.
10:02Mettre en fond de portefeuille,
10:03aujourd'hui, ça se regarde plus que jamais.
10:06Donc voilà, quelques idées qu'on peut imaginer
10:09mettre dans son portefeuille encore aujourd'hui
10:10sur les cours actuels.
10:11– Merci beaucoup.
10:12Emmerick Guidé avec nous aujourd'hui,
10:13directeur de la gestion de Pergam régulièrement à nos côtés.
10:15– Merci.