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  • il y a 9 minutes
Ce mardi 9 décembre, Frederic Genevrier, analyste financier chez AlphaValue, en charge d'AlphaBlunt!, a fait un focus sur le secteur du luxe, en particulier Kering et LVMH, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Avec Frédéric Gennevrier, analyste financier chez Alpha Value en charge d'Alpha Blunt.
00:04Merci beaucoup d'être avec nous Frédéric Gennevrier.
00:07Avec vous on va faire un focus sur le secteur du luxe et plus particulièrement sur Kering et sur LVMH.
00:14Deux géants du luxe français, familiaux, puisqu'ils sont détenus en bonne partie par des familles.
00:20Et aujourd'hui il y a pas mal de questions concernant les successions, concernant la gouvernance à venir sur ces deux groupes.
00:26Bon, concernant aujourd'hui le groupe Kering, aujourd'hui ça va un peu mieux en bourse.
00:31Le titre a repris plus de 50% depuis cet été et la nomination de Luca Dimeo.
00:38Néanmoins la route sera encore longue, c'est-à-dire que le redressement du groupe va prendre, allez, peut-être au moins 2, 3, 4 ans peut-être.
00:45Oui, il prendra probablement 3, 4, 5 ans.
00:49C'est une rupture profonde en fait, l'arrivée de Luca Dimeo.
00:53Avant, elle fait suite à une crise financière, à une crise stratégique profonde.
00:583, 4 ans, oui, 5 ans probablement.
01:02On va attendre effectivement les premières déclarations de Luca Dimeo,
01:06à la fois sur la dynamique de Kering et sur la place que prend Kering à l'intérieur du groupe Artemis, Pino.
01:14Vous évoquiez le caractère successoral et familial qui entoure les deux sociétés que sont LVMH et Kering.
01:22Chez Kering, cette dimension est prégnante.
01:26Parce que contrairement à une société comme LVMH, où on peut considérer que Bernard Arnault passe,
01:32ou passe, et a toujours passé 100% de son temps sur LVMH,
01:38qui représente l'essentiel de sa fortune et de son engagement actionnarial.
01:43Dans le cas de Kering, Kering a une société holding au-dessus, Artemis,
01:48qui elle-même a une activité industrielle très très large,
01:51et qui, probablement, nécessitait autant de temps pour François-Henri Pino,
01:59à consacrer à Artemis, qu'à consacrer à Kering.
02:02Donc c'était une concentration de sa capacité managériale extrêmement lourde
02:07et qui a probablement pesé sur la contre-performance, au moins depuis 2023,
02:14et probablement depuis 2017-2018, sur la performance du groupe Kering.
02:19Donc on est sur des dynamiques qui sont assez profondément différentes.
02:24Et donc, quand on attend la dynamique stratégique que va véhiculer Luca Demeo,
02:29il faudra probablement s'intéresser aussi, à la place que va prendre,
02:33à l'intérieur de cette stratégie, la position d'Artemis,
02:37qui lui-même a des actifs, par exemple, dans le luxe,
02:39et qui lui-même a des actifs assez significatifs.
02:42Et donc demain, on peut imaginer que les actifs, les marques détenues par Artemis,
02:47rejoignent Kering ?
02:48Ou non, ça c'est peu probable ?
02:51Je ne sais pas, en fait.
02:53Enfin, il y a des probabilités, admettons que John Battovali ou Courrèges
02:56puissent éventuellement avoir une plus grande légitimité
03:00à l'intérieur d'un groupe de luxe,
03:02que pourrait être éventuellement le Kering reformaté par Luca Demeo.
03:06Mais pour l'instant, on n'en sait rien, en fait.
03:08Mais ce qui est important, c'est la pression que fait subir, en fait,
03:13cette construction de François Pinault, qui est le fondateur, en fait.
03:21Tout à l'heure, vous évoquiez effectivement les problèmes successoraux.
03:24François Pinault est sur un échec, celui de son fils, François-Henri,
03:29qui a reconnu, parce que c'est un grand atout de reconnaître ses échecs.
03:33En se retirant, il a reconnu ses échecs.
03:36On n'est pas du tout dans la même problématique avec Bernard Arnault,
03:39qui, lui, n'a pas encore engagé, il a le temps,
03:42n'a pas encore engagé la succession.
03:45Mais à la différence de chez Kering,
03:47les Arnault ont placé leurs enfants à des postes clés,
03:49aujourd'hui, dans la galaxie LVMH,
03:52alors qu'aujourd'hui, du côté des enfants de François-Henri Pinault,
03:54il y a un peu plus de doutes, en tout cas,
03:56il y a pas mal de questions sur la succession.
03:59Alors, il y a un doute complet,
04:01parce que, manifestement,
04:03la confiance qui alimentait la nomination de François-Henri Pinault
04:08n'est plus là.
04:10Son frère et sa sœur lui avaient fait conscience,
04:12la confiance pour la gestion opérationnelle du groupe.
04:15Il n'a pas été le directeur général à la hauteur.
04:18Donc, lui, se retire.
04:20Chez Bernard Arnault, c'est différent.
04:22Il y a une logique.
04:23Bernard Arnault est un homme, probablement,
04:25son histoire le traduit,
04:27très avisé,
04:28et donc, il est équilibré en une stratégie
04:32à la fois patrimoniale,
04:36donc, il essaie de savoir, effectivement,
04:38quelle est la construction
04:40ou l'alliance de ses enfants
04:41qui peuvent diriger l'actif patrimonial,
04:45et concomitamment,
04:47il joue également la dynamique managériale.
04:49C'est-à-dire qu'il est à la fois
04:50en train de se poser la question,
04:52probablement,
04:53des capacités de sa fille et de ses fils,
04:56mais également,
04:57la montée en puissance
04:58de certains managers purement professionnels.
05:01Du côté de LVMH,
05:02comment vous regardez la situation ?
05:04Il y a eu pas mal de changements
05:05ces dernières semaines.
05:06Encore un, la semaine dernière,
05:07avec notamment le PDG de Louis Vuitton,
05:10Pietro Beccari,
05:11qui prend désormais en charge
05:12l'ensemble de la division LVMH Fashion Group.
05:15Il succède ainsi à Sydney Toledano.
05:18Dans le même temps,
05:19il y a également tous les enfants Arnaud
05:20qui ont des postes clés,
05:22que ce soit dans la montrée et joaillerie,
05:25que ce soit du côté, bien sûr,
05:27de Louis Vuitton,
05:28du côté, bien sûr,
05:28d'Antoine Arnaud
05:29qui chapeaute pas mal d'activités.
05:31Aujourd'hui,
05:32comment vous voyez cette relève
05:33l'après, Bernard Arnaud ?
05:35On n'a pas d'éléments.
05:36On n'a pas d'éléments objectifs,
05:38en fait,
05:39comme je voulais vous évoquer.
05:40On a à la fois la montée en puissance
05:42de certains managers.
05:43Vous évoquiez le cas de Pietro Beccari,
05:46qui, lui,
05:47est manifestement l'homme fort
05:50du dispositif opérationnel du groupe.
05:52Il est désormais à la tête
05:53de près de 50%,
05:56voire plus,
05:57du chiffre d'affaires du groupe.
05:59Donc,
05:59c'est l'homme le plus important,
06:01à côté de Stéphane Bianchi,
06:02qui est le directeur des opérations.
06:04Tous les autres,
06:05en termes opérationnels,
06:06ont des entités
06:07beaucoup plus petites,
06:09beaucoup moins significatives
06:10par rapport aux opérations.
06:12Ensuite,
06:13effectivement,
06:13il y a la période de test
06:14des enfants.
06:15Donc,
06:16chacun peut s'amuser,
06:17entre guillemets,
06:17le terme n'est pas péjoratif.
06:19On peut effectivement
06:20être attentif
06:21aux déclarations
06:24ou à la stratégie
06:24de Frédéric Arnaud,
06:26de Guillaume,
06:27de Alexandre,
06:28éventuellement de Jean.
06:30On peut voir éventuellement
06:30également ce qui va se passer
06:32entre Delphine,
06:33qui est toujours
06:34au comité exécutif du groupe,
06:35éventuellement à Antoine.
06:37C'est très difficile.
06:39Et en fait,
06:39si on reste purement analytique,
06:41on a vraiment l'impression
06:43aujourd'hui qu'il y a deux lignes
06:44que suit M. Bernard Arnaud.
06:46Il y a une ligne managériale,
06:47donc il fait monter en puissance
06:48effectivement des experts.
06:50Et puis,
06:51effectivement,
06:51il s'interroge sur la place
06:52que peut prendre ses enfants
06:54ou sa succession
06:54à la fois dans le patrimoine
06:57et dans la gestion opérationnelle.
06:59Il n'est pas dit aujourd'hui
07:00que ce sera
07:00Guillaume,
07:02Alexandre,
07:03Frédéric
07:03ou un autre
07:04qui dirigera le groupe.
07:05Ils auront de toute manière
07:06une position importante
07:07dans la gestion du patrimoine.
07:08Je note,
07:09enfin je dois apporter éventuellement
07:12ce complément d'information
07:13que Bernard Arnaud
07:14a conforté sa position au capital
07:16encore tout au long de l'année 2025.
07:19Il a investi pratiquement
07:20un milliard d'euros
07:21depuis le mois de janvier
07:23pour consolider sa part au capital.
07:25Et donc désormais,
07:26il est bien au-delà des 50%.
07:28Il est très proche.
07:29Alors il est au-delà des 50%
07:31pour les droits de vote.
07:32Il est très très proche
07:33des 50%
07:35dans les droits en capital.
07:36Donc effectivement,
07:39il continue à avoir
07:40une stratégie patrimoniale
07:41et non seulement
07:42d'être le dirigeant,
07:43le fondateur,
07:44mais également
07:44une stratégie vraiment patrimoniale.
07:47Donc c'est en fait,
07:47on peut être partagé en fait.
07:49Et dans le monde
07:49des analystes financiers,
07:51ça rassure aujourd'hui
07:51ce type de gouvernance,
07:53cette méthode ?
07:54Celle de Bernard Arnaud ?
07:55Oui.
07:56Oui, parce que pour l'instant,
07:57je pense que le marché
07:58considère que le père fondateur
08:01est toujours là,
08:03que son rôle stratégique
08:04est important.
08:05toutes les opérations,
08:07il y a une dissociation
08:08de fait en fait,
08:08dans le groupe,
08:10ce qui n'était plus le cas
08:11depuis la mise à l'écart
08:12de Jean-François Pallu
08:14chez Kering.
08:16En fait,
08:16la date de rupture,
08:18si on regarde la gouvernance,
08:19chez Kering,
08:21c'est juillet 2023.
08:23Les raisons pour les...
08:23On ne comprend pas
08:24la mise à l'écart,
08:25on ne la comprend pas.
08:26La communication
08:28et l'organisation
08:29de la mise à l'écart
08:30de Jean-François Pallu
08:31est totalement étonnante.
08:33Mais effectivement,
08:35pour revenir sur votre question
08:36sur Bernard Arnault,
08:38oui,
08:38le marché accepte
08:40le tutora
08:41et la dynamique
08:42de Bernard Arnault.
08:43Il ne considère pas
08:44qu'aujourd'hui,
08:46l'homme est sortant.
08:47Un peu comme
08:48vous évoquiez tout à l'heure
08:49le cas de
08:50Essilor Luxottica,
08:53Leonardo de Vecchio
08:54a piloté le groupe
08:56jusqu'à sa mort,
08:57quasiment,
08:58et avant un terrain
08:58avancé.
08:59Et la gestion stratégique
09:01était son périmètre.
09:04On peut considérer
09:05aujourd'hui
09:05que le marché
09:06accepte la totalité
09:07de la gestion stratégique
09:08de Bernard Arnault.
09:09On est pris par le temps
09:10mais c'était très intéressant
09:11de faire ce focus
09:12non pas sur des résultats
09:13mais un petit peu
09:13sur la gouvernance
09:14de ces groupes familiaux.
09:16Merci beaucoup
09:16Frégue Genevrier
09:17de nous avoir accompagné
09:18ce matin,
09:18analyste financier
09:19chez Alpha Value
09:20en charge d'Alpha Blonde
09:21pour faire donc un focus
09:22sur Kering
09:23mais également
09:23sur LVMH
09:25ce matin.
09:25Merci à tous.
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