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  • il y a 8 heures
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Priorité au direct, on fait juste un petit détour par l'Assemblée Nationale avec le vote de l'article sur la suspension de la réforme des retraites.
00:06237, majorité 119 pour 162 contre 75. L'Assemblée Nationale a adopté.
00:16Annoncé par Yael Proun-Pivet, la présidente de l'Assemblée Nationale.
00:22Alors, nous allons... Maintenant, nous avons fini l'examen des articles qui avaient été réservés.
00:28Et donc, nous reprenons le cours des articles avec l'article 24 bis.
00:33Il y a eu un petit moment de flottement, mais vraisemblablement, la présidente de l'Assemblée Nationale est en train d'annoncer que cela va se poursuivre, que les débats vont se poursuivre.
00:44Peut-être qu'avec l'heure tardive, il y a eu une question sur s'il fallait continuer ou pas sur cette partie dépense.
00:51Bref, l'information, vous l'avez suivie en direct il y a quelques instants, c'est que, sans grande surprise,
00:56la mesure de suspension de la réforme des retraites, une fois encore, a eu une majorité dans cette Assemblée.
01:02C'était le cas en première lecture et c'est à nouveau le cas cette fois-ci.
01:07Cela a été voté il y a quelques instants.
01:10C'est allé très vite, vous avez vu, à l'antenne.
01:12Oui, c'est un petit bouton, simplement.
01:14Voilà, les députés se sont exprimés.
01:17La mesure a, une fois encore, obtenu une majorité.
01:21Cela veut dire qu'elle va rester gravée, j'allais dire, dans le marbre de cette deuxième lecture à l'Assemblée.
01:27Si le texte est bien adopté mardi, parce qu'à mardi, il y a un vote solennel sur l'ensemble du texte.
01:34La partie recette, dont on a beaucoup parlé aujourd'hui, cette partie dépense avec la réforme des retraites à l'intérieur.
01:41Si les différentes étapes sont passées, que le texte est voté, et donc à ce moment-là, il est décisif, le vote de mardi,
01:50parce qu'il permet de voir quel texte poursuit la navette parlementaire.
01:54En quoi est-ce qu'il est décisif, ce texte, Serge Raffi ?
01:57Comment est-ce que vous, vous voyez les choses ? Parce que c'est vrai qu'on parle de ce vote mardi.
02:03Pour vous, est-ce qu'il y a une chance pour qu'il soit voté ?
02:05Moi, personnellement, je le souhaite. Je préférais qu'effectivement, on trouve un compromis et qu'on vote ce budget le plus vite possible.
02:13Ça fait un an que ça dure, il faut arrêter. Mais je ne suis pas du tout convaincu que ce sera le cas.
02:17Henri Guénaud l'a dit tout à l'heure, chaque partie est liée à son électorat.
02:20Henri Guénaud, il sourit pendant que vous parlez, il se dit que vous avez beaucoup trop d'espoir.
02:24Non, non, mais...
02:25Moi, personnellement, je préférerais, c'est un conditionnel lourd, si je puis dire, que ça se passe comme ça.
02:34Mais objectivement, mathématiquement, on voit bien que ça va être très compliqué à faire passer.
02:39À partir de là, la vraie question, c'est est-ce qu'on va vers les ordonnances ?
02:44D'ailleurs, c'est peut-être ce que voulait le président de la République depuis le début dans cette histoire.
02:47C'est-à-dire s'appuyer sur l'article 47.1 et pouvoir continuer à faire cette comédie dans laquelle on est en ce moment pour arriver à cette logique-là.
02:54Moi, je préférerais autre chose, mais en même temps, la Constitution le permet.
02:58Donc, après tout, le président de la République, qu'est-ce qu'il fait en ce moment ?
03:01Il gagne du temps. Il essaye de gagner le maximum de temps.
03:04Après tout, ça fait partie du jeu.
03:06Moi, ça ne me choque pas particulièrement.
03:09Simplement, je crois que, simplement, mathématiquement, ça va être très compliqué parce qu'on est en période électorale.
03:14Et en période électorale, les partis, ils sont complètement prisonniers de leur électorat.
03:19Et leur électorat, ils ne veulent plus d'Emmanuel Macron. C'est ça, la réalité.
03:23Depuis le début, de toute façon, Regano, vous nous le dites, il n'y a rien à faire jusqu'en 2027.
03:27On est coincé.
03:28Rien de majeur. Vous ne pouvez pas pouvoir engager aucune réforme.
03:30Personne n'a de mandat pour ni réformer l'État, ni la société, ni engager une politique économique,
03:36ni une politique sociale, ni réformer l'école.
03:39Enfin, personne. Personne n'a reçu de mandat.
03:41Donc, personne n'a de légitimité pour le faire.
03:43Et comme les forces politiques sont en plus éclatées, qu'il n'y a pas de majorité possible dans cet hémicycle,
03:48voilà, il faut regarder les choses en face.
03:50Quant à l'histoire des ordonnances, les ordonnances, on peut très bien.
03:53Sauf que, moi, je n'imagine pas un instant que le passage en force par ordonnance réussira.
03:58C'est-à-dire que vous aurez en face des motions de censure.
04:00Et je pense qu'aucune des oppositions ne voudra être comptable de laisser passer ces ordonnances, ce budget.
04:11D'ailleurs, Serge Raffi dit, j'espère que, moi, je trouve l'État de ce budget tellement lamentable
04:17que, finalement, je préfère encore ce qui s'est passé après le 49-3 de Michel Barnier.
04:24C'est-à-dire qu'on se remet au travail à partir de rien.
04:26Et puis, en un mois, un mois et demi, on fait quelque chose qui est un budget qui est une solution d'attente.
04:33De toute façon, nous avons besoin d'un débat présidentiel, d'un vrai débat,
04:38qui donne un vrai mandat à celui ou celle qui sera élu.
04:41Et on ne peut pas y échapper.
04:44On est à un point trop critique.
04:46Ça nous renvoie à la discussion de tout à l'heure.
04:50Les sujets sont des sujets...
04:51Enfin, la crise est tellement profonde.
04:52Les sujets sont tellement graves que vous ne pouvez pas vous en tirer avec des artifices parlementaires
04:57ou des accords d'appareil, ce n'est pas possible.
04:58Alexis, je vous vois me faire un petit signe.
05:00Oui, juste parce que, comme il y a eu un moment de flottement, on n'a pas pu donner les chiffres.
05:04Oui, on s'est demandé ce qui s'est passé.
05:06Donc, les chiffres, vous les voyez apparaître à l'écran.
05:09Large majorité qui s'est prononcée pour la suspension de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale.
05:14Ce n'est pas une surprise.
05:15162 votes pour.
05:17Vous savez que sur ce sujet, évidemment, la gauche s'accorde avec le Rassemblement national.
05:23Il faudra voir le détail du scrutin parce que, lors de la première lecture,
05:26la France insoumise, elle, avait refusé tout de même de voter pour cette suspension
05:29en disant qu'il s'agissait d'un artifice et que c'était juste le report de la réforme des retraites.
05:34Et que c'était un décalage de la réforme des retraites.
05:36162 votes pour.
05:3775 votes contre.
05:39Ce compromis central, décisif pour Sébastien Lecornu, on s'en souvient, avec les socialistes en octobre,
05:45ce compromis, il est encore une fois soutenu par une large majorité à l'Assemblée.
05:49Oui, Thierry Arnaud, qu'avez-vous à dire à Henri Guénaud qui dit que tout ça, c'est qu'une mascarade,
05:53ça ne sert à rien de toute façon parce qu'on sait déjà quelle sera la fin de ces débats.
05:59Vous, qu'est-ce que vous vous dites ?
06:00Ça avance quand même parce que visiblement, ils arrivent quand même à se mettre d'accord sur certaines choses.
06:04Oui, mais ça ne préjuge pas effectivement du résultat du vote solennel de mardi.
06:08Parce que comme ça a été très bien expliqué, comme on l'a évoqué tout à l'heure,
06:12on a bien vu qu'il y avait une participation quand même assez modeste au scrutin,
06:16et notamment au scrutin qui a eu lieu un peu plus tôt dans la journée.
06:20Par voie de conséquence, il y aura une mobilisation beaucoup plus forte des parlementaires mardi,
06:24qui pourrait évidemment donner un résultat différent.
06:27Donc vraiment, les prochaines heures de débats parlementaires sont extrêmement incertaines.
06:36Serge Raffi, peut-être une autre...
06:38Non, mais moi je suis d'accord avec Henri Guéno sur le fait que tout ça est un simulacre.
06:41Vous êtes tous d'accord, en gros, vous trouvez tous que c'est une mascarade.
06:45Sur l'Europe, on n'est pas d'accord.
06:46C'est vrai.
06:47Non, mais c'est un simulacre qui est là pour...
06:51Vous vous rendez compte, ça fait un an que ça traîne cette histoire.
06:54Ça fait un an quand même que les Français vivent ce truc-là.
06:56Oui, mais le problème, c'est qu'on n'a que des mauvaises solutions.
06:58Bien sûr, on sait. Non, mais il y a d'autres solutions.
07:00Il y a la dissolution.
07:02Oui, mais est-ce que la dissolution est une meilleure solution ?
07:04Je ne sais pas.
07:05Est-ce qu'elle nous amènerait une majorité absolue ?
07:07De toute manière, elle débloquerait une situation.
07:08Le coup d'après...
07:09Les Français, on leur prendrait la parole.
07:12Si on suit jusqu'au bout la logique d'Henri Guéno, vous nous dites,
07:16on a besoin et on peut tout à fait souscrire à cette idée d'un vrai débat présidentiel
07:21sur les enjeux du pays.
07:22Mais vous dites aussi, on ne peut pas anticiper le départ du président de la République
07:26parce que ça crée un précédent qui serait absolument dangereux
07:30pour la stabilité de nos institutions.
07:31Et ce n'est pas seulement un précédent, c'est que l'institution en sortirait affaiblie.
07:36Bon, on aurait en plus une...
07:37Donc on est contraint d'attendre jusqu'au printemps de 2017.
07:39On aurait une élection en un mois.
07:41Donc en gros, trois semaines de campagne.
07:43Il y a la solution justement d'Edouard Philippe
07:46qui était que le président de la République démissionne après les municipales
07:49et qui ait plus de temps pour organiser une campagne présidentielle.
07:51On sait ce que vous en pensez de cette solution.
07:54Ah non, mais moi, je suis un misérable commentateur.
07:58Je n'ai pas de position politique pure et dure.
08:01C'est juste que la situation est tellement compliquée, inextricable
08:04que c'est difficile d'avoir des positions claires sur ce sujet.
08:08Je pense que ce que propose Edouard Philippe n'est pas complètement idiot.
08:11D'ailleurs, il y a beaucoup de gens de LR qui proposent cette solution aussi.
08:15Quoi ? Ça veut dire qu'il dit maintenant je vais démissionner ?
08:18Non, il ne dit rien, il démissionne.
08:19Eh bien s'il démissionne, ça fera un mois de campagne quand même.
08:22Non, parce que l'élection peut avoir lieu en septembre.
08:25S'il démissionne en mars, non.
08:27La constitution, c'est ça le problème.
08:31Et donc vous n'avez pas de rédébat.
08:33Donc une fonction affaiblie, pas de mandat réel sérieux pour celui qui va être élu
08:37et vous allez aborder les crises dont on est parlé.
08:40Mais est-ce que les campagnes électorales aujourd'hui ne sont pas plus rapides
08:42à l'ère des réseaux sociaux, internet, etc.
08:45Où tout va très vite.
08:46Les gens sont en campagne dès le lendemain de l'élection.
08:49Voilà.
08:49C'est vraiment...
08:52On est déjà à la suivante.
08:53Ça serait le quatrième rendez-vous, même le cinquième rendez-vous démocratique raté
08:57depuis 2017, vu les circonstances dans lesquelles sont passées les élections présidentielles 2017.
09:02Donc l'élection de 2022, l'élection législative de 2022, la dissolution de 2024.
09:09On rajoute maintenant une élection présidentielle qui sera un rendez-vous démocratique raté.
09:14Mais c'est une folie. Je veux dire, à force de jouer à ça, la solution, elle ne viendra pas des urnes.
09:19Comme depuis 200 ans en France, chaque fois qu'il y a une vraie crise politique, il ne viendra pas des urnes.
09:23Mais regardez l'état de nos sociétés.
09:25Est-ce que vous imaginez un jour que des Américains allaient prendre d'assaut le congrès des États-Unis ?
09:29Non, les sociétés, elles sont dans tel état qu'il faut faire très attention à la démocratie.
09:34Elle est en crise et elle n'a peut-être jamais été aussi fragile depuis les années 30.
09:38Et nous ne sommes pas à l'abri de ce qui s'est passé aux États-Unis.
09:41Oui.
09:41Vous aussi, François Gémen, vous trouvez qu'on est un peu un miroir avec les États-Unis,
09:46que ce qui se passe aux États-Unis, ça peut arriver en France ?
09:48Absolument, absolument.
09:50C'est-à-dire qu'au début, on a regardé, je me souviens, la première élection de Donald Trump,
09:54on l'a regardée comme une forme de particularisme américain.
09:57Et on se rend compte qu'en réalité, les États-Unis ont simplement quelques années d'avance
10:01sur les mouvements qui se produisent en Europe.
10:03Et donc, bien entendu, tout ce qui se passe aux États-Unis peut se produire en Europe et en France dès demain,
10:09a fortiori dans un régime comme la France, où toute la vie politique tourne autour de l'élection présidentielle.
10:15Merci beaucoup, François Gémen.
10:16Merci Henri Guéno d'avoir été avec nous.
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