- il y a 3 heures
Vendredi 5 décembre 2025, retrouvez Charles Gassot (Producteur, Président, Association Ecoles du monde), Modely Thibaud (Artiste) et Christopher Le Brun (Peintre) dans ART & MARCHÉ, une émission présentée par Sibylle Aoudjhane.
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00:00Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver pour un nouvel épisode d'Art et Marché, l'émission qui vous ouvre les portes du marché de l'art.
00:15Et en première partie d'émission, nous sommes allés à la rencontre de Christopher Lebrun, artiste peintre britannique et ancien président de la Royal Academy of Arts.
00:23A l'occasion de son exposition à la galerie Almin Resch, il nous livre son regard sur la peinture contemporaine.
00:29En deuxième partie, nous accueillerons l'artiste Modelly Thibault ainsi que le producteur Charles Gasso.
00:34Ils sont à l'initiative d'une vente aux enchères au profit de l'association École du Monde, engagée dans la construction d'établissements scolaires à Madagascar.
00:43Pour cette opération solidaire, Charles Gasso a invité 50 artistes à transformer une simple brique en œuvre d'art unique.
00:51Nous nous expliquons tout dans un instant.
00:52« Moon Rising in Daylight » ou « Lune se levant en plein jour », c'est le titre de la première exposition personnelle de l'artiste peintre Christopher Lebrun à la galerie Almin Resch.
01:08Peintre depuis de nombreuses années et ancien président de la Royal Academy of Arts de Londres,
01:12il nous partage son regard sur la peinture d'aujourd'hui et ce qui continue d'animer sa pratique.
01:42Le Monde est une image que j'ai eu dans mes premières premières premières premières premières premières premières.
01:47Quand j'ai commencé à être étudiante, l'atmosphère était…
01:52…il y avait beaucoup de conceptuel art.
01:54Il était très politique.
01:55C'était dans les années 60 et 70.
01:59Et c'était assez difficile d'être un painter.
02:01Donc j'ai toujours eu un resisté, un strong resisté,
02:05à cette demande de l'art carrye messages.
02:09Je n'ai pas un message pour vous.
02:10…il y a beaucoup plus d'artistes de l'art, maintenant et aujourd'hui.
02:17Et il y a beaucoup plus d'art figurative, mais c'est différent.
02:23Et une des raisons c'est différent, c'est que beaucoup d'art de l'art est narrative.
02:29Il a une histoire, et il a un sujet, et il a une intention.
02:35Et c'est très différent de la façon dont j'ai pensé de figurative art.
02:41Parce que je me suis pensé, comment faire un figurative painting après cupism,
02:48après abstract expressionism, après minimalism.
02:51Comment faire ça ? C'est difficile.
02:52C'est difficile.
02:53Et c'est toujours, pour moi, je me sens la tension de l'art,
02:57de la façon dont j'ai pensé de la façon dont j'ai pensé.
03:04Je pense que les jeunes artistes ne sentent pas la tension.
03:06Maintenant je pense qu'il y a plein de liberté.
03:08Donc je ne sentais pas les anciens anxieux de l'20e siècle.
03:14Il y a des nouveaux anxieux.
03:16Mais si vous regardez les années 70, les années 80,
03:20il y a toujours été l'avantage de l'avant-garde.
03:25Je pense que aujourd'hui, c'est difficile de trouver un avant-garde.
03:29Le concept est tellement fragmented, l'art est tellement fragmented,
03:34tu ne peux pas trouver un edge à l'avant-garde.
03:37Mais si vous regardez l'autre façon, il y a une grande rivière qui va vers le milieu.
03:44Et dans la rivière, il y a Velázquez, Picasso, Derain, Matisse, Monet, Rothko.
03:51Le paradoxe est que la rivière de l'avantage peut sembler comme une nouvelle avant-garde.
04:02Une vente aux enchères caritatives est organisée chez Artcurial
04:05au profit de l'association École du Monde,
04:08une association portée par le producteur Charles Gasso.
04:11Charles Gasso, bonjour.
04:12Bonjour et merci de votre invitation.
04:13Merci à vous de votre présence.
04:14Vous êtes notamment le producteur de La Vie est un long fleuve tranquille,
04:17Le goût des autres ou encore Tati Daniel.
04:19Mais si vous venez aujourd'hui...
04:20C'était de la peur aussi, on parle des petits jeunes, on connaît plus.
04:22C'était de la peur, c'est vrai.
04:23Mais si vous êtes présent aujourd'hui, c'est parce que vous êtes président de l'association École du Monde
04:27et donc vous allez nous en parler dans quelques instants.
04:30Et face à vous, Molly Thibault, bonjour.
04:32Bonjour.
04:33Merci beaucoup d'être avec nous.
04:34Vous êtes artiste, peintre, céramiste.
04:36Et donc vous avez réalisé ces œuvres qui sont en plateau.
04:40Et vous avez répondu surtout à l'appel de Charles Gasso.
04:43Justement, quel était cet appel ?
04:45Pourquoi est-ce que vous avez souhaité rassembler autant d'artistes ?
04:48Parce que vous savez, Jean Cocteau, quand il préparait un film,
04:51il ne trouvait pas d'argent, que c'était la belle et la bête.
04:53Il disait, il y a l'art et il y a les gens, ça s'appelle l'argent.
04:57Vous voyez, pour un ONG, vous avez tout compris.
04:59Donc on a besoin d'argent et toutes nos écoles sont faites en briques, surtout.
05:04Et je me suis dit, un jour, j'étais à Bruxelles, je me suis dit, mais pourquoi on ne ferait pas une vente comme ça avec des artistes contemporains sur ce support ?
05:11Et c'est la troisième vente qu'on fait.
05:13Les deux premières ventes ont été magnifiques.
05:15La première vente a été même, il y a Soulages, nous avait fait une brique.
05:18Enfin, je veux dire, c'était...
05:19Et là, donc, maintenant, ça nous met sur orbite et on est très heureux de faire cette vente le vendredi 10 à 18h chez Arcoyel.
05:26Alors, parlez-nous un petit peu de l'association École du Monde.
05:29Qu'est-ce que c'est ? D'où ça vient, cette souhait de réaliser ?
05:32Moi, j'ai tourné un film il y a 30 ans avec Canal+, et Benoît Delépine, entre autres, France 2, Dessofica, tout ça.
05:39J'étais bourré d'argent, il ne faut plus le dire aujourd'hui, mais c'était le cas.
05:43Et puis, je me suis retrouvé dans un pays qui était dans une misère totale.
05:47Et c'était compliqué d'être riche d'un côté et de voir des pauvres, des miséreux de l'autre.
05:52Il y a un moment donné...
05:52Le choc était brutal.
05:53Le choc était brutal.
05:54Et je me suis dit, pourquoi ces gens de Brousse n'ont droit à rien ?
05:57Pourquoi il y a les gens des villes qui ont un peu des écoles, vaguement des hôpitaux ?
06:01Parce que Madagascar, ce n'est pas ça.
06:0380% de la population ne gagne pas 2 euros par jour, il faut quand même le préciser.
06:07Et donc, on a eu envie de faire cette vente parce qu'il fallait avancer.
06:11Et puis, nous, surtout, c'était aussi d'apporter de l'éducation.
06:15Pour les gens de Brousse, c'était d'apporter un soin.
06:18Et là, maintenant, on a dépassé un stade.
06:20On est dans une région qui s'appelle la région de Buény, au nord-ouest de Madagascar.
06:24À côté de l'Anneville, ça s'appelle Majinga, pour ceux qui connaissent.
06:27On est à 40 kilomètres.
06:29Et on est en train, donc, de faire une école.
06:31C'est un campus.
06:32Tu as vu les photos, Madly.
06:34Ça devient un truc énorme.
06:35Et maintenant, on en est au stade où on va développer la région.
06:39Vous voyez, parce qu'on va faire un lycée agricole.
06:41L'argent de la vente, on va en parler.
06:44On va faire un lycée technique agricole parce qu'on a des enfants qui sont super doués.
06:48Leurs parents n'ont jamais été à l'école, donc c'était compliqué.
06:51Bon, tu sais, là, il n'y en a plus en a au départ.
06:53Mais on l'a monté.
06:54Et aujourd'hui, on a des enfants qui parlent couramment français,
06:57qui commencent à parler bien l'anglais, qui font du numérique, qui font de la robotique.
07:01Il ne faut pas le dire, mais un de nos enfants qui a 12 ans a battu l'ambassadeur de France
07:04qui est venu voir l'école aux échecs.
07:06Ça nous fait plaisir, quand même.
07:07Oui, donc voilà.
07:08Et donc, on développe maintenant.
07:09Et maintenant, c'est la région.
07:12On va devenir un cluster.
07:14Je pense que ça devient peut-être une référence parce que les gens critiquent beaucoup.
07:17En ce moment, j'ai encore entendu hier, oui, mais l'humanitaire, vous êtes content de ce que vous faites ?
07:21Oui, je suis très content parce que j'ai des enfants extraordinaires.
07:22Parce qu'on a aussi des profs, des formateurs qui viennent, vous voyez, qui ont aussi formé des profs.
07:27Il y a tout un travail de fond à faire.
07:30Et moi, ce qui me plaît dans cette opération, c'est de voir des artistes qui m'ont fait confiance d'abord,
07:35parce que ce n'est pas évident quand même.
07:37Moi, je venais d'un autre secteur, c'était le cinéma, c'est encore autre chose,
07:41et qui m'ont fait confiance et qui ne connaîtront jamais peut-être les enfants dont on s'occupe,
07:46qui vont grandir et qui, grâce à eux, vont avoir des métiers, vont développer des fermes,
07:51vont développer, peut-être aller plus loin en informatique et en robotique.
07:55Donc, je trouve qu'ils ont trouvé l'idée formidable et ils nous suivent.
08:00Et on a les mêmes depuis, on a une quinzaine qui nous suivent depuis trois ventes,
08:04dont Islider, dont Bernard Venet, etc.
08:06Donc, l'idée de donner une brique à un artiste et de dire « fais ce que tu veux », comment est-ce que c'est venu ?
08:13C'est venu parce que j'étais à Bruxelles un jour sur une place de village.
08:16C'était à Bruxelles, mais pas un village quand même, on ne va pas dire ça.
08:19Surtout pour les galéristes locaux.
08:22Et je me suis dit « mais pourquoi on ne demanderait pas à des artistes de customiser les briques ? »
08:26Et après la première vente, il y a un Américain qui était là, un critique Américain qui était là,
08:31qui m'a dit « mais la vente avait cartonné ».
08:33Et il m'a dit « vous auriez fait ça à New York, vous auriez un zéro de plus ».
08:38Là, il m'a mis un coup au cœur.
08:40Et alors justement, comment est-ce que vous avez… c'est la première fois que vous participez ?
08:43Non, moi c'est la deuxième fois.
08:44La deuxième fois, la première fois, c'était…
08:47C'est en 2013, c'est ça la…
08:49Non, c'était après, il n'y a pas longtemps, il y a trois ans.
08:52Oui, il y a trois ans.
08:53Mais en fait, j'ai été sensible au discours de Charles très vite,
08:57parce que moi je suis cannois, et il a fait, il a produit, c'était de la peur.
09:03Donc en tant que cannois, je ne pouvais pas dire non.
09:07Et après, avec Charles, on a appris à se connaître,
09:10on a beaucoup échangé, on a parlé, on a passé beaucoup de temps ensemble.
09:14Et en fait, quand on l'écoute, déjà son discours paraît évident,
09:17et de deux, sa mission est totalement fondamentale
09:22pour tous ces petits-enfants de Madagascar.
09:25Et comment est-ce que vous avez travaillé sur la brique en elle-même ?
09:28Vous l'avez reçue comme ça ?
09:30Oui, on l'a reçue comme ça.
09:31Juste, on n'a pas le temps, on n'a pas beaucoup de temps,
09:33mais quand même, le reçu comme ça,
09:35on s'est fait bloquer par la douane malgache,
09:37parce qu'on n'a pas le droit d'exporter de la terre malgache à l'étranger,
09:40proms.
09:41Deuxièmement, on s'est fait retoquer,
09:42parce qu'on n'avait pas le droit d'exporter du bois de Madagascar à l'étranger,
09:46deux.
09:46Après avoir discuté, ça en a perdu deux mois,
09:49on l'a envoyé en France,
09:50et le transporteur avait marqué « briquettes ».
09:53Et à la douane, ils se sont dit « mais ça prend le feu ? »
09:55Il a fallu retourner à la douane à Arroissy
09:57pour expliquer que ce n'était pas des briquettes,
09:58que c'était des briques.
09:59Vous voyez ça ?
10:00Avec ça, ça vous prend trois mois quand même.
10:02Une opération intense.
10:04Donc vous l'avez reçue,
10:06et là, artistiquement, comment est-ce que vous faites pour retravailler ?
10:08Alors oui, c'est vrai que c'est compliqué.
10:11Donc quand on reçoit la brique,
10:13on reçoit une vraie brique.
10:14Dans un bel emballage.
10:16Dans un très bel emballage, Charles, je te le reconnais.
10:19Ça compte.
10:19Et d'ailleurs, je ne savais pas quoi en faire,
10:21et j'en ai fait finalement un lit de fleurs.
10:24Mais c'est vrai que comment aborder cette brique ?
10:28C'est déjà savoir quelle est la destination,
10:31quelles vont être les répercussions que cette brique va avoir à Madagascar.
10:36Donc à partir de là, on fait un travail de recherche,
10:39et on se rend compte qu'à Madagascar,
10:40le spirituel est quelque chose de très important
10:43et de très ancré dans les traditions locales.
10:46j'ai voulu en fait mettre en avant cette brique en créant ce piédestal
10:51pour marquer une sorte d'élévation, une évaluation spirituelle
10:54qui va justement permettre la construction d'écoles
10:59et essayer de changer la vie de ces enfants,
11:02ce qui est déjà le cas.
11:03Qui commence à changer, oui.
11:04Ce qui est déjà le cas, donc c'est concret.
11:06Donc la première, c'était déjà concret.
11:08J'ai fait la première vente.
11:09La deuxième, les résultats sont vraiment palpables.
11:14C'est génial de voir ce qui est fait.
11:17Et donc j'ai fait la brique, il restait la boîte,
11:18et la boîte était très belle.
11:20Et donc du coup, j'ai fait ce lit de fleurs.
11:23Et vous avez utilisé les matériaux que vous savez bien manier,
11:25parce que tout le monde n'utilise pas forcément de la serre.
11:27Ouais, c'est vrai qu'en ce moment, je suis full céramique et feuilles d'or.
11:32Full céramique, j'aime bien le terme.
11:33Ouais, parce que ça découle d'un énorme, vaste...
11:37Enfin, on a un très gros chantier dans le quartier endémique de Cannes, au Suquet,
11:40où on refait tous les jardins avec des céramiques,
11:43en faisant de l'artisanal et du traditionnel.
11:46On fait le pont entre le contemporain et le traditionnel.
11:49Et là, on a essayé de faire le pont,
11:51vraiment un pont entre le traditionnel, le contemporain,
11:55et aussi entre l'artistique et l'humanitaire.
11:59Pour le moment, ces ponts marchent très bien.
12:01Donc, vous continuez.
12:03Donc, je continue, et tant que Charles sera là, je continuerai.
12:07Et il nous reste une minute.
12:08La première fois, je crois, a rassemblé au moins 500 000 euros.
12:11Là, qu'est-ce que vous souhaitez faire, plus que 500 000 euros, c'est vrai ?
12:13Qu'est-ce que vous souhaitez faire avec cet argent ?
12:15Quel projet précis ?
12:17Le lycée, collaborer à financement du lycée technique agricole.
12:20C'est vraiment essentiel pour là-bas.
12:22Donc, c'était drôle.
12:24Il y a un gamin qui est venu me voir, et je fais vite, de 12 ans,
12:27qui m'a dit, vous, vous allez faire un lycée agricole, monsieur Gasso ?
12:29Je dis, oui.
12:30Ah, dis-moi, ça ne m'intéresse pas du tout, dans l'école.
12:33Ah bon ?
12:34Non, parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est la robotique.
12:36Je dis, je te rassure, on fait un lycée technique et robotique.
12:38Il me dit, ah bon, alors je reste.
12:39Ah bon, je reste.
12:40Pas mal, quand même.
12:41Parfait, merci beaucoup, Charles Gasso.
12:43Je rappelle que vous êtes producteur.
12:44Et Modéli Thibault, je rappelle que vous êtes artiste, peintre et céramiste.
12:47Et merci à vous, toutes et tous, de nous avoir suivis.
12:49C'était Aré Marché.
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