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  • il y a 3 heures
Une vente aux enchères caritative se tient chez Artcurial au profit de l’association Écoles du Monde, portée par le producteur Charles Gassot, qui construit des écoles à Madagascar. Pour soutenir la construction d'un nouveau lycée professionnel, 50 artistes, dont Enki Bilal, Philippe Geluck, Invader, Ernest Pignon-Ernest, Speedy Graphito, Bernar Venet, Modely Thibaud... ont transformé des briques ocre, symbole des constructions locales, en œuvres d’art uniques.

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Transcription
00:00Une vente aux enchères caritatives est organisée chez Artcurial au profit de l'association Ecole du Monde,
00:09une association portée par le producteur Charles Gasso. Charles Gasso, bonjour.
00:13Bonjour et merci de votre invitation.
00:15Merci à vous de votre présence. Vous êtes notamment le producteur de La Vie est un long fleuve tranquille,
00:18Le goût des autres ou encore Tati Daniel.
00:21Mais si vous venez aujourd'hui...
00:21C'était de la peur aussi, on parle des plus jeunes qui connaissent plus, c'était de la peur.
00:24C'est vrai. Mais si vous êtes présent aujourd'hui, c'est parce que vous êtes président de l'association Ecole du Monde
00:29et donc vous allez nous en parler dans quelques instants.
00:31Et face à vous, Molly Thibault, bonjour.
00:34Bonjour.
00:34Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes artiste, peintre, céramiste.
00:38Et donc vous avez réalisé ces œuvres qui sont en plateau.
00:41Et vous avez répondu surtout à l'appel de Charles Gasso.
00:44Justement, quel était cet appel ? Pourquoi est-ce que vous avez souhaité rassembler autant d'artistes ?
00:50Parce que vous savez, Jean Cocteau, quand il préparait un film, il ne trouvait pas d'argent,
00:53que c'était la belle et la bête. Il disait, il y a l'art et il y a les gens, ça s'appelle l'argent.
00:58Vous voyez, pour un ONG, vous avez tout compris.
01:01Donc on a besoin d'argent et toutes nos écoles sont faites en briques, surtout.
01:06Et je me suis dit un jour, j'étais à Bruxelles, je me suis dit,
01:07mais pourquoi on ne ferait pas une vente comme ça avec des artistes contemporains sur ce support ?
01:13Et c'est la troisième vente qu'on fait.
01:15Les deux premières ventes ont été magnifiques.
01:17La première vente a été même, il y a Soulages, nous avons fait une brique.
01:19Et donc maintenant, ça nous met sur orbite et on est très heureux de faire cette vente le vendredi 10 à 18h chez Arc-Réal.
01:27Alors parlez-nous un petit peu de l'association École du Monde.
01:30Qu'est-ce que c'est ? D'où ça vient, cette vente de réaliser ?
01:33Moi, j'ai tourné un film il y a 30 ans avec Canal+, et Benoît Delépine, entre autres.
01:39France 2, des Soficas, tout ça, j'étais bourré d'argent.
01:42Il ne faut plus le dire aujourd'hui, mais c'était le cas.
01:45Et puis je me suis retrouvé dans un pays qui était dans une misère totale.
01:48Et c'était compliqué d'être riche d'un côté et de voir des pauvres, des miséreux de l'autre.
01:53Il y a un moment donné, le choc était brutal et je me suis dit, pourquoi ces gens de Brousse n'ont droit à rien ?
01:58Pourquoi il y a les gens des villes qui ont un peu des écoles, vaguement des hôpitaux ?
02:02Parce que Madagascar, ce n'est pas ça.
02:0480% de la population ne gagne pas 2 euros par jour, il faut quand même le préciser.
02:08Et donc on a eu envie de faire cette vente parce qu'il fallait avancer.
02:13Et puis nous surtout, c'était aussi d'apporter de l'éducation.
02:16Pour les gens de Brousse, c'était d'apporter un soin.
02:20Et là maintenant, on a dépassé un stade, on est dans une région qui s'appelle la région de Buény,
02:24au nord-ouest de Madagascar, à côté de l'Anneville, ça s'appelle Majinga pour ceux qui connaissent.
02:29On est à 40 kilomètres et on est en train, donc plus de faire une école, c'est un campus.
02:33Tu as vu les photos, Maudly, ça devient un truc énorme.
02:36Et maintenant, on en est au stade où on va développer la région.
02:40Vous voyez, parce qu'on va faire un lycée agricole, l'argent de la vente, on va en parler.
02:45On va faire un lycée technique agricole parce qu'on a des enfants qui sont super doués.
02:50Leurs parents n'ont jamais été à l'école, donc c'était compliqué de monter la Napurna au départ.
02:54Mais on l'a monté et aujourd'hui, on a des enfants qui parlent couramment français,
02:58qui commencent à parler bien l'anglais, qui font du numérique, qui font de la robotique.
03:02Il ne faut pas le dire, mais un de nos enfants qui a 12 ans a battu l'ambassadeur de France
03:05qui est venu voir l'école aux échecs, ça nous fait plaisir quand même.
03:09Donc on développe maintenant.
03:11Et maintenant, c'est la région qui est développée.
03:14On va devenir un cluster, quoi.
03:15Je pense que ça devient peut-être une référence parce que les gens critiquent beaucoup.
03:18En ce moment, on t'a encore entendu hier, oui, mais l'humanitaire, vous êtes content de ce que vous faites ?
03:22Oui, je suis très content parce que j'ai des enfants extraordinaires.
03:25Parce qu'on a aussi des profs, des formateurs qui viennent, qui ont aussi formé des profs.
03:29Il y a tout un travail de fond à faire.
03:30Et moi, ce qui me plaît dans cette opération, c'est de voir des artistes qui m'ont fait confiance d'abord,
03:37parce que ce n'est pas évident quand même.
03:38Moi, je venais d'un autre secteur, c'était le cinéma, c'est encore autre chose,
03:43et qui m'ont fait confiance et qui ne connaîtront jamais peut-être les enfants dont on s'occupe,
03:47qui vont grandir et qui, grâce à eux, vont avoir des métiers, vont développer des fermes,
03:53vont développer, peut-être aller plus loin en informatique et en robotique.
03:56Donc, je trouve qu'ils ont trouvé l'idée formidable et ils nous suivent.
04:02Et on a les mêmes depuis, on a une quinzaine qui nous suivent depuis trois ventes,
04:06dont Isrider, dont Bernard Venet, etc.
04:08C'est ça, mais l'idée de juste donner une brique à un artiste et de dire « fais ce que tu veux »,
04:13comment est-ce que c'est venu ?
04:14C'est venu parce que j'étais à Bruxelles un jour sur une place de village.
04:17J'étais à Bruxelles, mais pas un village quand même, on ne va pas dire ça.
04:21Surtout pour les réalistes locaux.
04:22Et je me suis dit « mais pourquoi on ne demanderait pas à des artistes de customiser les briques ? »
04:28Et après la première vente, il y a un Américain qui était là, un critique Américain qui était là,
04:32qui m'a dit « mais la vente avait cartonné ».
04:35Et il m'a dit « vous auriez fait ça à New York, vous auriez un zéro de plus ».
04:39Là, il m'a mis un coup au cœur.
04:41Et alors justement, comment est-ce que vous avez… c'est la première fois que vous participez ?
04:44Non, moi c'est la deuxième fois.
04:46La deuxième fois.
04:46La deuxième fois, la première fois, c'était…
04:49C'est en 2013, c'est ça ?
04:50Non, c'était il n'y a pas longtemps, il y a trois ans.
04:53Oui, il y a trois ans.
04:55Mais en fait, j'ai été sensible au discours de Charles très vite, parce que moi je suis cannois.
05:01Et il a fait, il a produit, c'était de la peur.
05:05En tant que cannois, je ne pouvais pas dire non.
05:08Et après, avec Charles, on a appris à se connaître.
05:11On a beaucoup échangé, on a parlé, on a passé beaucoup de temps ensemble.
05:14Et en fait, quand on l'écoute, déjà son discours paraît évident.
05:19Et de deux, sa mission est totalement fondamentale pour tous ces petits-enfants de Madagascar.
05:27Et comment est-ce que vous avez travaillé sur la brique en elle-même ?
05:30Vous l'avez reçu comme ça ?
05:31Oui.
05:32On n'a pas le temps, on n'a pas beaucoup de temps, mais quand même, le reçu comme ça,
05:36on s'est fait bloquer par la douane malgache, parce qu'on n'a pas le droit d'exporter de la terre malgache à l'étranger.
05:41Deuxièmement, on s'est fait retoquer, parce qu'on n'avait pas le droit d'exporter du bois de Madagascar à l'étranger.
05:48Après avoir discuté, ça en a perdu deux mois, on l'a envoyé en France, et le transporteur avait marqué briquette.
05:54Et à la douane, ils se sont dit, mais ça prend le feu ?
05:56Il a fallu retourner à la douane, enfin à Roissy, pour expliquer que ce n'était pas des briquettes, que c'était des briques.
06:01Vous voyez ça ?
06:01Avec ça, ça vous prend trois mois quand même.
06:04Une opération intense, donc vous l'avez reçu, et là, artistiquement, comment est-ce que vous faites pour retravailler ?
06:10Alors oui, c'est vrai que c'est compliqué.
06:12Donc quand on reçoit la brique, on reçoit une vraie brique.
06:16Dans un bel emballage.
06:17Dans un très bel emballage, Charles, je te le reconnais.
06:20Ça compte.
06:20D'ailleurs, je ne savais pas quoi en faire, et j'en ai fait finalement un lit de fleurs.
06:27Mais c'est vrai que comment aborder cette brique, c'est déjà savoir quelle est la destination,
06:33quelles vont être les répercussions que cette brique va avoir à Madagascar.
06:38Donc à partir de là, on fait un travail de recherche, et on se rend compte qu'à Madagascar,
06:42le spirituel est quelque chose de très important et de très ancré dans les traditions locales.
06:48J'ai voulu en fait mettre en avant cette brique en créant ce piédestal pour marquer une sorte d'élévation,
06:54une évaluation spirituelle qui va justement permettre la construction d'écoles
07:00et essayer de changer la vie de ces enfants, ce qui est déjà le cas.
07:05Qui commence à changer, oui.
07:06Ce qui est déjà le cas, donc c'est concret.
07:07Donc la première, c'était déjà concret, j'ai fait la première vente.
07:11La deuxième, les résultats sont vraiment palpables.
07:16C'est génial de voir ce qui est fait.
07:18Donc j'ai fait la brique, il restait la boîte, et la boîte était très belle.
07:21Et donc du coup, j'ai fait ce lit de fleurs.
07:25Vous avez utilisé les matériaux que vous savez bien manier,
07:27parce que tout le monde n'utilise pas forcément de la serre.
07:28Oui, c'est vrai qu'en ce moment, je suis full céramique et feuilles d'or.
07:33Full céramique, j'aime bien le terme.
07:34Oui, parce que ça découle d'un énorme, vaste,
07:38enfin on a un très gros chantier dans le quartier endémique de Cannes, au Suquet,
07:42où on refait tous les jardins avec des céramiques,
07:44en faisant de l'artisanal et du traditionnel.
07:47On fait le pont entre le contemporain et le traditionnel.
07:50Et là, on a essayé de faire le pont,
07:52vraiment un pont entre le traditionnel, le contemporain,
07:57et aussi entre l'artistique et l'humanitaire.
07:59Pour le moment, c'est bon, on marche très bien.
08:04Donc, vous continuez.
08:05Donc, je continue et tant que Charles sera là, je continuerai.
08:08Il nous reste une minute.
08:10La première vente, je crois, a rassemblé au moins 500 000 euros.
08:12Là, qu'est-ce que vous souhaitez faire, plus que 500 000 euros, c'est vrai ?
08:15Qu'est-ce que vous souhaitez faire avec cet argent ?
08:17Quel est le projet précis ?
08:18Le lycée collaboré à un financement du lycée technique agricole.
08:22C'est vraiment essentiel pour là-bas.
08:24Donc, c'était drôle.
08:25Il y a un gamin qui est venu me voir, et je fais vite, de 12 ans,
08:28qui m'a dit, vous allez faire un lycée agricole, M. Gasso ?
08:31Je dis, oui.
08:32Ah, dis-moi, ça ne m'intéresse pas du tout, dans l'école.
08:34Ah bon ?
08:35Non, parce que moi, ce qui m'intéresse, c'est la robotique.
08:37Je dis, je te rassure, on fait un lycée technique et robotique.
08:40Il me dit, ah bon, alors je reste.
08:40Ah bon, je reste.
08:41Pas mal, quand même.
08:42Parfait, merci beaucoup, Charles Gasso.
08:44Je rappelle que vous êtes producteur.
08:45Et Modélie Thibault, je rappelle que vous êtes artiste, peintre et céramiste.
08:49Merci à vous toutes et tous de nous avoir suivis.
08:51C'était Aré Marché.
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