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Le débrief de l'actu : Macron en Chine, entre business et diplomatie - 05/12
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il y a 3 jours
Retrouvez le débrief de l'actu du vendredi 5 décembre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Marc Fiorentino avec nous comme tous les vendredis pour le débrief de la matinale, débrief de la semaine.
00:05
Bonjour Marc.
00:05
Bonjour.
00:06
Vous avez passé une bonne semaine ?
00:07
Toujours, par principe.
00:08
L'actualité vous a séduit, non ? Ça vous a énervé ?
00:12
Non, énervé non, attristé un peu, toujours, période compliquée.
00:16
La politique, la France ?
00:18
La politique, bon j'en parle même plus, d'ailleurs vous avez vu le budget,
00:22
enfin on en parle un peu ici, mais c'est passé, les gens en ont marre.
00:26
C'est-à-dire qu'on a envie que ce cirque s'arrête d'une façon ou d'une autre.
00:29
C'est-à-dire qu'on est en train de se dire, et je pense aux chefs d'entreprise qui se disent,
00:33
bon finalement il faut que ça s'arrête, quelle que soit la façon dont ça s'arrête,
00:37
mais il faut que ça s'arrête parce que ce cirque a trop duré.
00:39
Bon, on va venir sur nos sujets, peut-être pour sortir de ce marasme ambiant,
00:44
un sujet, un truc, une actu qui vous plaît en ce moment, qu'est-ce qu'il y a là ?
00:47
Ah non, qui me plaît ?
00:48
Pas forcément en France.
00:50
Ouais, qui me plaît, non, bon il y a eu des nouvelles qui étaient quand même sympas,
00:54
la nouvelle sur les exportations d'électricité de la France,
00:58
et j'essaye de voir un peu des aspects positifs parce que c'est pas facile en ce moment,
01:01
et surtout, bon, pour essayer de se remonter le moral,
01:04
mais il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup de sujets aujourd'hui qui nous motivent,
01:07
mais comme je suis entrepreneur, je reste positif.
01:11
Il faut.
01:12
Notre président de la République est en Chine,
01:14
on en a parlé cette semaine, un voyage officiel,
01:17
quatrième voyage officiel d'Emmanuel Macron depuis qu'il est à la tête de l'État,
01:22
reçu par Xi Jinping.
01:25
Le président de la République,
01:26
il tente de défendre les intérêts économiques de la France,
01:30
de l'Union Européenne.
01:32
Peu de chances d'obtenir quoi que ce soit ?
01:34
Non, aucune chance d'obtenir quoi que ce soit,
01:37
et j'ai trouvé ça très cruel, en fait,
01:38
c'est un peu Tintin en Chine,
01:41
notre président Globetrotter continue à faire le tour du monde
01:44
pour essayer d'oublier le désastre qu'il a provoqué avec la dissolution,
01:49
et en fait, j'ai essayé de me mettre à la place de Xi Jinping,
01:52
qui derrière son sourire de façade, toujours le même,
01:55
je me disais, qu'est-ce qu'il se dit ce gars-là quand il rencontre Macron ?
01:58
Bon, il dit que d'un côté, il lui déroule le tapis rouge,
02:01
parce qu'il sait que Macron adore ça,
02:03
il lui donne une importance que malheureusement on n'a plus,
02:06
et puis je me suis dit, Xi Jinping devait se dire quand même
02:08
quel chemin parcouru depuis l'entrée de la Chine dans l'OMC,
02:11
c'est incroyable, c'est-à-dire qu'on s'est fait tout savoir
02:15
en pensant que la Chine, rappelez-vous,
02:16
on répétait ça, en tout cas moi, dans ma génération,
02:19
que la Chine était l'usine du monde,
02:20
et puis qu'on y achetait nos t-shirts, et que c'était génial,
02:23
et que finalement, ils travaillaient,
02:25
ils faisaient travailler des gens avec des salaires très bas
02:28
pour nous permettre d'acheter nos t-shirts moins chers,
02:31
et puis je me dis, quel chemin parcouru !
02:33
Aujourd'hui, on parle évidemment de la Chine,
02:36
on en parlera tout à l'heure,
02:37
dans l'intelligence artificielle, dans toutes les techs,
02:39
et puis ils devaient se dire finalement,
02:42
regardez toutes les industries dans lesquelles on a écrasé,
02:46
alors je ne parle même plus de la France,
02:48
mais l'Europe, et bientôt les Etats-Unis,
02:51
c'est ça qui est absolument phénoménal,
02:53
ils nous écrasent, alors effectivement,
02:56
vous parliez tout à l'heure du rebond des valeurs automobiles,
03:00
mais très clairement, il sait que la masse est dite,
03:03
et que notre industrie automobile européenne,
03:06
il l'a pulvérisé,
03:07
et puis il doit se dire, en regardant Emmanuel Macron,
03:10
même dans le luxe,
03:12
qui était un peu votre dernier domaine de prédilection et de conquête,
03:17
on est en train de, finalement, de vous écraser petit à petit,
03:20
avec l'émergence de marques locales,
03:22
c'est incroyable !
03:24
Vous y allez en Chine ou pas, Marc ?
03:25
Vous êtes déjà allé ?
03:26
Alors moi, oui, bien sûr, je suis allé plusieurs fois,
03:27
et c'est incroyable de voir à quel point ce pays s'est transformé,
03:31
et donc, bon, je me dis qu'il fait semblant de nous donner un peu d'importance,
03:37
parce qu'on aime avoir de l'importance,
03:38
mais bon, quand on regarde les chiffres dramatiques
03:40
de notre commerce extérieur avec la Chine,
03:44
bon, il est clair qu'on n'est même plus dans son radar,
03:47
c'est ça qui est extrêmement cruel,
03:49
et moi, je pense à toutes ces entreprises françaises
03:52
qui se battent pour...
03:53
qui se sont fait piller en termes de technologie,
03:56
et quand on dit technologie,
03:58
c'est pas simplement les industries de la tech ou de l'IA
04:00
ou de la machine outil comme les Allemands ou de l'automobile,
04:05
c'est quand même la technologie dans le luxe,
04:08
c'est-à-dire comment construire des marques internationales,
04:11
même ça, ils ont pillé, ils ont réussi,
04:13
je pense que c'est une formidable réussite pour la Chine,
04:17
et très cruelle pour la France et en partie pour l'Europe,
04:20
donc, j'ai envie de vous dire,
04:22
bon, c'est un peu un voyage pas pour rien,
04:26
il faut toujours se battre,
04:27
il faut essayer de remporter des contrats,
04:29
c'est bien de le faire.
04:29
Oui, évidemment, on peut pas abandonner complètement ce terrain-là,
04:34
on peut pas abandonner un marché aussi massif,
04:36
mais je pense que pour Xi Jinping,
04:38
c'est vraiment une revanche fabuleuse
04:41
par rapport au rêve de la grande époque de la Chine,
04:44
écrasé à cette époque-là par des puissances coloniales comme les nôtres,
04:47
et qui se dit, bon, finalement,
04:49
je vous ai tous pulvérisés, à commencer par la France.
04:51
J'ai trouvé ça très cruel,
04:54
et ce qui me paraît aussi un peu pathétique,
04:56
c'est ce besoin de reconnaissance qu'a Emmanuel Macron à l'étranger,
05:01
et on voit très bien que, bon,
05:03
un Xi Jinping le regarde en se disant,
05:05
bah, il ne représente plus grand-chose.
05:07
De la Chine, on part aux Etats-Unis,
05:09
avec cette actualité aussi qu'on a regardée cette semaine,
05:11
avec intérêt, Donald Trump qui fait ouvrir des comptes d'investissement
05:14
aux jeunes américains pour leur donner 1000 dollars
05:17
et les faire fructifier.
05:18
C'est une idée qu'on a vue en France,
05:19
elle a été portée par Gabriel Attal,
05:21
vous en pensez quoi ?
05:22
Moi, je pense que c'est génial,
05:23
c'est génial parce que là aussi,
05:25
si la Chine a la culture de l'industrie,
05:28
les Etats-Unis ont la culture de l'investissement,
05:31
et ça, c'est fantastique,
05:32
c'est-à-dire que, bien évidemment,
05:33
on sait, parce qu'on a l'expérience notamment au Japon et en Corée du Sud,
05:37
que ce type de mesures, on ne relance pas la natalité,
05:40
donc ça, c'est plus la peine de...
05:41
Je dirais, il ne faut pas rêver,
05:42
je pense que même Trump sait que ce n'est pas possible.
05:44
Mais est-ce que ça va changer les inégalités sociales ?
05:46
Emmanuel Lechypre en parlait un peu plus tôt dans cette émission,
05:49
disait, non, ça ne va pas fonctionner,
05:50
on va pulvériser dès qu'on aura accès à cette épargne,
05:53
sans investir dans son avenir.
05:56
Je ne suis pas d'accord,
05:57
je trouve que c'est vraiment une mesure qui est une mesure fantastique.
05:59
Il y a plusieurs mesures dans ce truc que je trouve génial.
06:02
Bon, d'abord, le fait de créer cette culture de l'investissement
06:05
que les Américains ont déjà,
06:06
parce que ce qu'il faut dire,
06:07
ce n'est pas tellement le fait de distribuer 1000 dollars,
06:10
parce que nous, on voit ça comme faire un chèque,
06:12
et nous, on a l'habitude de faire des chèques.
06:13
C'est de dire, non, c'est dans un compte d'investissement,
06:16
et surtout, si vous regardez dans les détails,
06:18
c'est des comptes d'investissement
06:19
dans lesquels on vous explique déjà
06:21
qu'il faut investir sur les actions,
06:23
que sur les actions, il faut investir
06:24
avec des fonds low cost, des ETF.
06:27
On sensibilise au marché.
06:28
Vous voyez à quel niveau de sophistication on est,
06:31
c'est-à-dire qu'on dit à des jeunes,
06:33
c'est dans des ETF qu'il faut aller.
06:36
C'est la culture financière qu'on a.
06:37
C'est incroyable, et donc ça, c'est formidable,
06:39
parce que c'est à la fois la culture financière,
06:41
c'est la culture de l'investissement,
06:42
mais c'est aussi la culture du risque.
06:44
C'est-à-dire que là où nous, on dirait peut-être
06:47
aller 1 000 euros dans un livret A,
06:50
là on est 1 000 euros dans un compte d'investissement.
06:52
Ce que j'ai trouvé aussi fantastique là-dedans,
06:54
on n'en parle pas beaucoup,
06:55
mais c'est Michael Dell quand même,
06:57
milliardaire, qui dit,
06:57
ben attendez, 6 milliards,
07:00
2 sans propre argent,
07:01
pour donner 250 dollars
07:05
à des jeunes qui sont nés,
07:07
qui ont, il y a moins de 10 ans,
07:09
25 millions d'Américains.
07:10
C'est quand même absolument incroyable
07:12
qu'une personne physique donne autant d'argent.
07:16
Et puis, ce que j'ai trouvé absolument incroyable aussi,
07:20
c'est que tout ça se fait dans un contexte
07:22
qui consiste à dire, bon, il faut y aller quoi les gars,
07:24
il faut investir.
07:25
C'est-à-dire que ce que je trouve intéressant,
07:27
et c'est intéressant de voir ces deux phénomènes en miroir,
07:30
c'est-à-dire la Chine, d'un côté, puissance industrielle majeure
07:34
et non plus usine du monde,
07:36
mais maintenant écrasant tout sur son passage
07:38
dans le domaine de la tech et même du luxe,
07:41
et de l'autre côté, les États-Unis qui ont bien conscience
07:42
qu'en fait, le pouvoir est dans le risque
07:45
et le pouvoir est dans l'investissement.
07:47
Et je pense qu'effectivement,
07:48
c'est une mesure qu'on devrait pouvoir reprendre ici.
07:51
Alors non pas sur les deniers de l'État,
07:53
parce que ça y est, on en a trop fait.
07:55
Il n'y a plus d'argent.
07:56
Et puis donc, on ne va pas, au contraire,
07:58
briser la culture de l'investissement
08:00
en disant qu'on donne de l'argent de l'État
08:02
qu'on n'a pas en empruntant
08:04
pour vous permettre d'investir.
08:05
Mais je trouve que c'est une mesure absolument géniale.
08:08
En 30 secondes, ce dernier sujet
08:09
qu'on voulait aborder ensemble
08:10
sur l'intelligence artificielle
08:12
qui, ça y est, pour ceux qui en doutaient encore,
08:15
supprime bien des emplois.
08:16
Le dernier rapport du cabinet Challenger
08:18
nous montre même une accélération
08:19
des suppressions de postes
08:20
dues à l'intelligence artificielle
08:22
au mois de novembre aux États-Unis
08:23
et nous donne même un chiffre.
08:25
Un poste sur dix a été supprimé
08:27
à cause de l'IA.
08:28
Alors, ce qui est très intéressant,
08:30
c'est que c'est la première révolution technologique
08:32
qui ne touche pas les classes les plus défavorisées.
08:35
C'est-à-dire, elle touche ses cols blancs.
08:37
Il y avait des études de Google
08:39
qui ont été vite retirées
08:40
qui disaient que 60%
08:42
des cols blancs seraient supprimés
08:44
du fait de l'IA.
08:45
Donc là, vous parlez de 10%.
08:46
En général, là, on parle de 60%.
08:48
Complacés par les robots dans les usines,
08:49
c'est l'étape d'après.
08:51
Et donc, l'étape d'après.
08:52
Et donc, ce qui est intéressant,
08:53
c'est de voir parallèlement à ça
08:55
qu'en même temps, vous avez vu
08:56
que les conditions d'embauche
08:57
pour les diplômés, même aux États-Unis,
09:00
sont au plus bas.
09:01
C'est-à-dire qu'on est dans un contexte,
09:03
aujourd'hui, où il va falloir faire face.
09:04
Il ne s'agit pas d'être négatif,
09:06
il faut faire face à une réalité
09:08
qui est que l'intelligence artificielle,
09:10
soit on est avec elle,
09:11
soit on verra le train passer,
09:13
on sera complètement détruit.
09:13
Ça se prépare aussi.
09:14
Ça se prépare complètement,
09:15
ça s'anticipe,
09:16
ça s'utilise au quotidien.
09:19
Moi, j'invite tous les gens
09:20
qui travaillent avec moi
09:21
et tous les gens en général
09:22
à y passer au moins une ou deux heures
09:24
pour ne pas laisser le train passer devant eux.
09:25
Merci Marc.
09:26
Sur eux-mêmes.
09:27
On vous retrouve ce soir ?
09:28
Absolument, avec une équipe formidable.
09:30
Eh bien, c'est impeccable.
09:31
On sera au rendez-vous.
09:32
Merci beaucoup Marc Fiorentino.
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