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  • il y a 4 jours
Retrouvez le débrief de l'actu du mercredi 3 décembre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Laure Closier. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00BFM Business et RMC Live présentent la matinale de l'économie.
00:06Good morning business.
00:088h47 sur BFM Business et sur RMC Live.
00:11L'événement de la matinée, c'est Emmanuel Macron qui est en partance,
00:14enfin il arrive dans quelques instants en Chine, il arrivera vers 10h.
00:18On va en parler avec Bertil Bayard, bonjour.
00:20Bonjour.
00:20Rédateur chef au Figaro.
00:22Il va en Chine Emmanuel Macron pour parler de commerce, pour parler de terres rares,
00:25pour parler d'Ukraine.
00:27Est-ce qu'il y a des sujets sur lesquels on peut attendre des avancées ?
00:30Ça va être, effectivement, sur tous ces sujets-là, ça va être assez difficile.
00:35On va mettre de côté l'Ukraine, qui n'est pas notre préoccupation particulière,
00:38en tout cas pas ma compétence particulière, sur l'économie.
00:41On voit bien le débat qui monte.
00:44On a entendu Emmanuel Macron avant son départ en Chine avoir des mots assez précis,
00:48assez explicites sur la concurrence déloyale de la Chine.
00:51Il le disait tel quel.
00:53Ce n'est pas une concurrence déloyale un peu évanescente.
00:55Oui, il ciblait bien la Chine en raison des surcapacités.
00:58Et puis, avant cela, il y avait eu tout le débat sur les terres rares dont vous parliez ce matin,
01:04sur lesquels Emmanuel Macron a beaucoup insisté pour dire qu'il y avait effectivement une coercition de la part de la Chine,
01:09qui pouvait justifier de la part de l'Europe l'emploi du fameux instrument anti-coercition,
01:14que l'Europe a tout de même du mal à dégainer.
01:17Mais il a eu des mots assez durs.
01:19Après, la diplomatie va reprendre ses droits.
01:21Et donc, on va avoir aussi une visite qui va être placée aussi sous un angle plus habituel, j'allais dire,
01:26de je me déplace avec des chefs d'entreprise.
01:29J'essaye à la fois d'aller faire la promotion des entreprises françaises
01:32et attirer dans le sillage des choses françaises, des investissements chinois.
01:38Mais sur ces deux sujets, Bertie, les terres rares et les questions de commerce,
01:41ok, aller en Chine pour leur dire que vous avez trop de capacités,
01:44où il faut ouvrir le robinet des terres, mais c'est à nous, Européens, de faire quelque chose.
01:49Oui, on voit bien qu'il y a des mesures de protection commerciale
01:51qui sont prises en Europe de façon beaucoup plus affirmative qu'avant.
01:55L'Europe est en train de, comment dire, de renoncer doucement à son ouverture
02:00et à son attachement au multilatéralisme.
02:04On l'a vu avec les protections sur l'acier, puisqu'il va y avoir des quotas et des droits de douane.
02:08Les droits de douane qui ont été mis sur plusieurs produits chinois,
02:12dont les voitures électriques, ce qui fait réagir beaucoup Pékin.
02:16Les enquêtes anti-subvention qui ont été ouvertes.
02:19Et puis, la réflexion qui est en cours et qui doit déboucher prochainement
02:24sur le conditionnement des investissements étrangers chinois,
02:29en particulier, parce que c'est bien là que la question se pose,
02:32au transfert de technologies.
02:33Donc, cette espèce de renversement des rôles assez vertigineux
02:36auxquels on est en train d'assister pour exiger de la Chine des investissements.
02:40Mais ils sont ouverts à ce genre de transfert de technologies ?
02:43Parce que nous, on leur dit, OK, pour les usines chez nous,
02:47mais il faut nous donner de la technologie.
02:49Il faut qu'il y ait de la technologie, il faut qu'il y ait de l'emploi local.
02:51Et ça, ça conditionnera éventuellement les bonus, les subventions,
02:56l'ouverture des marchés publics, etc.
02:58Le diable va être dans les détails, dans ce genre de choses.
03:01De façon plus générale, ce qui est intéressant à constater aujourd'hui,
03:04c'est que si on regarde la Chine à grands traits par rapport à l'Europe et au monde,
03:10le monde ne sait plus faire avec la Chine, mais ne sait pas faire sans,
03:15ne sait plus faire avec, c'est-à-dire que la machine industrielle chinoise,
03:18c'est 30% de capacité de production industrielle.
03:21Elle déborde, en fait.
03:22Voilà, c'est une puissance industrielle comme le monde n'en a jamais connue,
03:25avec 30% de la production industrielle mondiale,
03:28et en route pour les 50% au rythme où elle va.
03:31Voilà, avec des déséquilibres qui sont absolument considérables.
03:36Des équipes commerciaux, la Chine exporte 44% de plus qu'en 2019,
03:40mais n'importe que 1% de plus qu'à l'époque.
03:42Donc on voit bien cet énorme écart qui s'est creusé
03:46et qui continue avec une machine qui est ultra compétitive.
03:50On a un sujet monétaire, avec le yuan qui est manifestement pas à sa juste valeur.
03:59On a un écart des coûts de production, et là c'est surtout par rapport à l'Europe,
04:03dont les coûts de production ont augmenté de 25% depuis le pré-Covid,
04:06alors qu'en Chine ils sont de 2%.
04:08Et cette situation à l'intérieur du marché chinois qui est tout à fait particulière,
04:12avec une consommation qu'on sait particulièrement à tonne,
04:15une croissance qui est un peu flageolante,
04:17une hyper concurrence à l'intérieur, très darwinienne,
04:20entre les entreprises chinoises.
04:21Présentée comme ça, on est un peu cuit quand même.
04:23Qui crée de la déflation que la Chine nous exporte.
04:25C'est-à-dire que si aujourd'hui on n'a plus d'inflation,
04:28les perspectives d'inflation en zone euro aujourd'hui,
04:30elles s'abaissent de mois en mois,
04:33notamment à cause de cette déflation importée chinoise,
04:37qui peut aussi peser sur la croissance européenne,
04:40parce qu'il y a non seulement le problème des exportations de la Chine vers l'Europe,
04:44mais il y a surtout le problème des exportations de la Chine vers le reste du monde,
04:47où ça chasse les entreprises européennes.
04:50Et donc on a aujourd'hui aussi des parts de marché à l'exportation européenne,
04:52et là je parle notamment de l'Allemagne,
04:54vous avez parlé ce matin de la grosse alerte des industriels allemands
04:57sur ce qui se passe en Allemagne.
04:59Une partie du sujet, c'est que les Allemands se font chasser
05:01non seulement du marché, enfin ont un problème de marché domestique,
05:04se font chasser du marché chinois,
05:06et se font chasser dans le reste du monde,
05:08pas les exportations chinoises.
05:09Mais à part leur demander de ralentir la production industrielle,
05:13ce qu'ils ne vont pas faire a priori,
05:15qu'est-ce qu'on peut faire ?
05:16Le sujet, c'est est-ce qu'on muscle vraiment très très fort
05:20les mesures de protection commerciale ?
05:23C'est-à-dire au lieu d'être dans un système
05:26où on autorise par principe l'ouverture du marché
05:30et on ferme une à une les portes,
05:32avec à chaque fois des mécanismes de contournement,
05:34typiquement la voiture électrique,
05:35on met des droits de douane,
05:36et on se retrouve avec des voitures hybrides qui déboulent.
05:40Donc plutôt que d'avoir ce principe général d'ouverture
05:42et on ferme au cas par cas,
05:44est-ce qu'il ne faut pas passer à un système de fermeture ?
05:46Et après, on ouvre au cas par cas
05:47en fonction des gages qui nous sont donnés.
05:51Et puis le deuxième angle d'attaque,
05:53mais qui est extrêmement difficile aussi à manier,
05:55c'est un cadre plus général.
05:58Donc ça, c'est le sujet que veut porter Emmanuel Macron
06:00au niveau du G7,
06:01sur les grands déséquilibres mondiaux.
06:03Et là, ça veut dire peut-être réussir
06:05à faire un peu cause commune avec les États-Unis,
06:07mais si on sait que la relation dans le domaine économique,
06:09en particulier avec Donald Trump,
06:11est particulièrement difficile.
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