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  • il y a 3 jours
Bullshitomètre : « Le secteur de la Chimie est ininvestissable »

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00:0016h48, comme chaque jour, un expert vient rejoindre la famille BFM Bourse.
00:04Aujourd'hui c'est Bertrand Puif pour Fidelity, il vient combattre le consensus.
00:08Le consensus, très peu pour lui. Bonjour Bertrand.
00:11Bonjour.
00:11Ravis de vous retrouver.
00:13Le secteur de la chimie, on n'en parle pas souvent de ce secteur grand oublié,
00:16c'est vrai que beaucoup disent qu'il est ininvestissable en bourse, c'est ce que beaucoup pensent.
00:20Mais pas vous, vous vous dites bullshit.
00:23Vous foudroyez l'idée que la chimie en bourse a peu d'avenir.
00:26Cette année c'était pas terrible, performance négative Bertrand.
00:28Oui, c'est sûr que cette année on a moins 7 alors que l'indice européen est à plus 11, le stocks.
00:33Et c'est pire sur 3 ans puisqu'on est à moins 9 alors que le stocks est à plus 30.
00:37Alors l'idée c'est, pourquoi on est là ?
00:39Parce que le taux d'utilisation des capacités au niveau mondial dans la chimie
00:43est revenu au niveau de la crise des subprimes.
00:46Il y a très peu de secteurs qui sont à ce niveau-là quand même.
00:48Donc on a eu, c'est un secteur qui est évidemment cyclique,
00:51mais qui là a eu quand même un cycle assez négatif,
00:54notamment amplifié par les problématiques du Covid,
00:56dont ils ne sont jamais vraiment rebondis.
00:58Beaucoup de secteurs ont rebondi, ils n'ont pas vraiment rebondi.
01:01Et on a effectivement chez les investisseurs,
01:03le fait que les marges soient au plus bas,
01:06c'est quelque chose qui n'a pas été bien pris.
01:08Et donc le secteur a directé, comme on dit, les chiffres sont contractés.
01:11Pour vous, les surcapacités vont se résorber ?
01:13C'est le premier argument qui vous pousse positif sur la chimie ?
01:16Alors les surcapacités, elles sont où ?
01:18Elles sont en Europe.
01:19C'est vrai qu'en Europe c'est compliqué de fermer des capacités,
01:21mais il y a quand même une accélération de ces fermetures,
01:23parce qu'aujourd'hui les banques ne veulent plus prêter,
01:25tout simplement parce que les marges sont basses,
01:27les cash flows qui sont générés sont relativement faibles.
01:30Et donc, pas à 5 ou 6 ans,
01:32on a certaines études qui montrent que d'ici 18 mois à 3 ans,
01:37on devrait avoir la moitié des capacités en Europe,
01:39la moitié qui ferme.
01:41Donc ça déjà, ça enlève de la capacité.
01:43Après, la problématique c'est qu'on a énormément de produits
01:46qui nous sont, qu'on importe, notamment de la Chine.
01:49Donc la problématique de la Chine.
01:51Et c'est là où la nouvelle politique chinoise anti-évolution
01:54est pertinente.
01:56C'est-à-dire qu'on va avoir des fermetures ciblées,
01:58plus ciblées que dans ces secteurs où ils vont un peu plus vite
02:01et de manière un peu plus massive, comme l'aluminium par exemple.
02:03Mais sur la chimie, c'est pareil,
02:04ils vont faire des fermetures ciblées,
02:06et ça va réduire cette capacité mondiale
02:08et cette capacité d'export de la Chine.
02:11Donc ça, c'est un élément qui est quand même assez favorable.
02:13Donc moins de surcapacité, c'est très important
02:15pour une revalorisation du secteur de la chimie en bourse.
02:17Moins de surcapacité.
02:18Mais est-ce que la demande, elle, va repartir ?
02:20Parce qu'en face, il faut qu'il y ait une demande quand même.
02:21Voilà, alors la demande, on a trois secteurs,
02:23vraiment, qui tirent en fait la demande sur la chimie.
02:27La construction d'abord,
02:28c'est pas forcément évident de savoir,
02:29mais la construction,
02:30parce qu'on a beaucoup de produits qui sont dérivés,
02:31en fait, une fois qu'on a construit,
02:32derrière l'isolation, les choses comme ça.
02:34Donc il y a énormément de produits chimiques qui sont utilisés.
02:37Donc la baisse des taux aux Etats-Unis, évidemment,
02:39c'est de nature à stimuler la construction.
02:41L'amélioration du marché immobilier chinois, évidemment.
02:43Le stimulus allemand.
02:44Et puis l'option un jour de reconstruire l'Ukraine,
02:46peut-être, on l'espère.
02:49L'électronique, deuxième secteur.
02:51Et là, c'est intéressant,
02:51parce que l'électronique a eu son haut de cycle
02:53au sortir du Covid.
02:55Puisqu'en fait, il y a eu énormément d'investissements,
02:57donc Work From Home,
02:58les gens travaillent de chez eux,
02:59donc ils investissent beaucoup,
03:00ils achètent beaucoup d'équipements électroniques.
03:02Donc là, on a eu un pic,
03:03on a eu du mal à le digérer,
03:04on l'a vu sur beaucoup de sociétés.
03:06Là, on est en train de,
03:07graduellement, de s'améliorer sur ce segment-là.
03:10Donc là encore, ça devrait tirer.
03:11Et finalement, l'automobile, évidemment.
03:13Là, je fais un dessin à personne, l'automobile.
03:15Les perspectives peuvent paraître moroses,
03:17mais en tout cas, je pense que personne ne va challenger
03:19le fait qu'on est au fond du trou.
03:20Donc là aussi, ça ne peut pas être pire.
03:21Je ne sais pas.
03:22On espère, en tout cas.
03:23Et puis les prix du gaz aussi,
03:24parce que la chimie,
03:25c'est très consommateur d'énergie,
03:27de gaz notamment.
03:27La baisse des prix du gaz,
03:28c'est un facteur supplémentaire à la hausse,
03:30un levier pour le secteur en bourse.
03:31Alors ça, c'est ce qui a tué la chimie européenne.
03:32On ne va pas se voiler la face.
03:34Le fait de ne plus avoir du gaz russe à des prix bas
03:36et d'avoir plutôt du LNG américain
03:38à des prix beaucoup plus élevés,
03:40ça a tué la chimie européenne.
03:41Donc ça, c'est un point négatif.
03:43Mais maintenant, effectivement,
03:44les prix sont bas et devraient rester bas
03:45parce qu'il y a d'énormément de capacités
03:48qui arrivent en production,
03:49notamment de LNG dans les années à venir.
03:51L'essentiel des découvertes
03:53dans le pétrole et le gaz ont été du gaz.
03:55Donc c'est ça qui arrive là-dessus.
03:57Donc ça, ça devrait aider effectivement
03:58ces sociétés-là.
04:00Julien ?
04:00Après, vous évoquez l'automobile,
04:01l'anus sorubidus de l'automobile.
04:03J'ai l'impression que c'est tous les ans.
04:04Depuis les normes de WLTP de 2018
04:06jusqu'à la crise de semi-conducteurs
04:08en passant par les normes de régulation.
04:10Enfin, en Europe, chaque année, c'est pire.
04:12C'est comme le plus haut d'NVIDIA,
04:14on a l'impression que c'est...
04:15Oui, c'est ça, exactement.
04:16Mais dans le sens.
04:17C'est inversé.
04:18Donc après, il y a un moment donné,
04:19là encore aussi,
04:20où nous, on pense que la baisse des taux
04:22aux États-Unis
04:22va stimuler le consommateur américain,
04:24notamment...
04:25Aujourd'hui, c'était les plus riches
04:25qui consommaient.
04:26La baisse des taux va quand même participer,
04:28va faire permettre
04:29à plus de consommateurs américains
04:33et à partir de là,
04:34on sait que la propension
04:35à acheter des automobiles
04:36des salaires les plus faibles,
04:37voire des salaires moyens,
04:39est plus élevée.
04:40Ce n'est pas les mêmes types
04:41dont on achète moins d'autos
04:41et plus cher quand on n'a plus d'argent.
04:44Ce n'est pas les mêmes titres.
04:45Mais voilà.
04:46Donc ça, cette partie-là,
04:47effectivement, aux États-Unis,
04:48pourrait dynamiser à la marge.
04:51Je suis d'accord avec vous.
04:51Mais ne serait-ce que ce soit à la marge,
04:53pour ce secteur-là,
04:54ce serait massivement positif.
04:55C'est génial ce que vous venez de nous dire.
04:56Le secteur automobile,
04:57c'est un NVIDIA inversé.
04:59NVIDIA, on ne voit jamais les plus hauts
05:00et les CETOROTO,
05:01jamais les plus bas.
05:01C'est ça.
05:02Sauf qu'à un moment donné,
05:03il y a un retour à la moyenne.
05:04En théorie.
05:05C'est énorme.
05:05En théorie, historiquement.
05:08Quel type d'acteur il faut jouer
05:10pour avoir des gains sur les mois ?
05:12Alors, c'est vrai qu'il y a des acteurs.
05:13Alors, nous, on préfère les acteurs
05:14parce que là encore,
05:15on expose tout cela.
05:18Bien malin, celui qui a la pierre philosophale
05:19et qui sait quand exactement
05:20le secteur va rebondir.
05:21Si jamais on avait encore
05:22six mois ou un an
05:24compliqué pour le secteur,
05:25il vaut mieux miser sur des acteurs
05:27qui ont des bilans solides
05:29et qui ont déjà baissé leurs coûts
05:30et qui ne perdent pas d'argent.
05:32Ces acteurs-là, de qualité,
05:33on en citera deux.
05:34Il y a évidemment Arkema,
05:35notre champion français,
05:37mais également BASF en Allemagne.
05:39Ces deux-là nous paraissent
05:40les mieux positionnés
05:41pour les acteurs européens
05:42pour jouer ce rebond
05:45quand il va arriver
05:46parce qu'il va être massif.
05:47Ce sont des titres
05:48qui traitent à six fois les profits.
05:50Sur des profits de bas de cycle.
05:52SICA, ça ne vous intéresse pas ?
05:54SICA, ça a bien marché.
05:55Ça a été une très belle histoire,
05:57SICA,
05:57de montée en gamme
05:59et d'augmentation des marges.
06:00C'est vrai qu'aujourd'hui,
06:01ça paraît plutôt
06:03avec moins de potentiel additionnel
06:05qu'un Arkema
06:06qui est quand même au fond du trou
06:07qui a été dans une baisse
06:09de 60% par rapport au plus haut.
06:11Arkema, BASF
06:12pour investir dans la chimie
06:13avec en plus une reconquête
06:14de souveraineté européenne.
06:15On tente de retrouver
06:16de la souveraineté.
06:16Ça passera aussi
06:17par plus de production chimique.
06:19Voilà, quoi qu'on en pense.
06:20En tout cas, une concentration
06:20parce qu'il y a des capacités
06:21qui vont se fermer.
06:22Il y en a d'autres
06:22qui ne se fermeront pas
06:24mais qui sans doute
06:25prendront un peu plus d'ampleur.
06:26Il y a une consolidation.
06:27Une consolidation du secteur
06:28effectivement
06:28pour des questions sans doute...
06:30Solvée, vous n'aimez pas ?
06:32Oui, Solvée également.
06:33Mais Solvée est vraiment spécifique
06:34sur un certain nombre de produits.
06:36Il est moins diversifié
06:37qu'un Arkema, par exemple.
06:38Vous avez la chimie
06:39qui est vraiment basique
06:40et la chimie de spécialité,
06:41Arkema.
06:42Et voilà,
06:42c'est plus dans la chimie
06:43de spécialité.
06:43On poursuit ce conseil de famille.
06:45Vous restez avec nous, Bertrand.
06:47Il reste quelques minutes.
06:48Ah tiens !
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