Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
Bullshitomètre : "Le secteur des jeux d’argent en Bourse est ininvestissable."

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Le secteur des jeux d'argent, vous voulez qu'on en parle ?
00:03Vous voulez qu'on en parle ?
00:04Alors allons-y, Bertrand Puif nous revoit.
00:06Apparemment, oui.
00:08Plein de questions à se poser.
00:10Et plein de réponses.
00:12Parce qu'il vient combattre le consensus et toutes les idées reçues qu'on peut se faire autour des jeux d'argent.
00:16Bertrand, bonjour.
00:17Bonjour.
00:17Gérant pour Fidelity.
00:18Le secteur des jeux d'argent peut y investir en bourse, mais beaucoup disent c'est ininvestissable, faut pas y aller.
00:24C'est ce que beaucoup disent, pas vous, vous dites bullshit.
00:26Vous foudroyiez cette idée que les Françaises des jeux et qu'on sort seraient à éviter en portefeuille, en bourse.
00:34Leurs pertes sont pas top, pas toujours top en tout cas, Bertrand.
00:36Alors c'est vrai que la Française des jeux, depuis le début de l'année, a une performance qui est plutôt étale, proche de zéro.
00:42Par contre, on a des acteurs, si on regarde par exemple sur deux ans, on a un titre, l'Automatica,
00:47qui est par exemple un des plus gros acteurs, le plus gros acteur en Italie, qui fait x3.
00:51On a également Flutter, donc au Royaume-Uni, qui concentre beaucoup de paris sportifs,
00:56il a racheté Betfair et un certain nombre de sociétés dans les paris sportifs, qui a plus de 60%.
01:01Donc il y a beaucoup de dispersion de performance, mais on peut trouver, quand on fait de la sélection de titres,
01:05des belles sociétés qui ont des gros potentiels de hausse.
01:07Est-ce qu'investir dans les jeux d'argent, dans ces sociétés, c'est pas prendre un risque politique ?
01:12Ce sont des groupes très exposés aux risques fiscales, à l'aléa politique ?
01:15Voilà, il y a un aléa politique, évidemment, c'est la régulation.
01:17Il y a encore autour de 40% des marchés en Europe qui ne sont pas régulés,
01:21alors ça va se faire de manière régulière, d'ici 10 ans, tous les marchés seront régulés.
01:26Donc ce risque-là, ce n'est pas le même qu'il y avait encore il y a 5 ans.
01:28Il y a 5 ans, on a 70% de marchés non régulés, donc ça se fait de manière régulière.
01:32C'est vrai que quand un marché passe de non régulé à régulé,
01:34on a en général une chute de la fréquentation des sites,
01:38mais après ça reprend, après quelques trimestres, et avec une croissance qui revient.
01:41Donc on a ce phénomène-là qui vient troubler un petit peu la vision et la manière dont on peut apprenner le secteur,
01:48mais c'est en train de graduellement disparaître.
01:50Encore une fois, 60% des marchés sont déjà régulés en Europe.
01:53Oui, il y a aussi un prisme ESG qu'on doit avoir sur ces jeux d'argent.
01:56Côté en bourse, il y a plein de valeurs cotées dans lesquelles on peut investir,
01:58ce n'est pas très ESG de le faire.
02:00Ça dépend comment on regarde les choses.
02:03Après, je pense qu'il y a déjà une décote qui est assez significative sur ce secteur,
02:07décote ESG, puisque c'est un secteur qui traite entre 10 et 12 fois.
02:10Le marché européen traite à 14 fois les profits.
02:12Donc cette décote, elle est déjà là.
02:14Après, évidemment, ceux qui, pour des questions existentielles, ne veulent pas en faire,
02:17ils n'en font pas par définition, de toute façon que ce ne soit pas cher ou cher.
02:20On n'est pas obligé de faire de l'ESG par exemple.
02:22Mais je veux dire qu'elle est déjà dans les cours, cette décote ESG.
02:26Bertrand, vous avez déconstruit tous les reproches liés au jeu d'argent et à cette thématique-là,
02:30mais quels sont les points forts qui peuvent nous inciter à investir là-dessus ?
02:34On a aujourd'hui un certain nombre d'acteurs qui sont en train de se développer sur, par exemple, les casinos en ligne.
02:43Les casinos en ligne, aujourd'hui, aux États-Unis, c'est une croissance à deux chiffres.
02:46C'est-à-dire que les gens, plutôt que de se déplacer dans des casinos, vont du casino en ligne
02:49où vous avez un casino qui est filmé dans un studio et vous avez le croupier.
02:53Et autour de la table, vous n'avez que des joueurs virtuels qui sont chez eux.
02:56Donc ça, c'est en train de faire un tabac aux États-Unis.
02:58C'est en train de venir en Europe.
02:59Et le premier acteur, en fait, qui fournit la technologie, qui n'opère pas les casinos,
03:03mais qui fournit la technologie pour faire ça, c'est une société européenne,
03:06une société suédoise qui s'appelle Evolution AB
03:08et qui est la plus grosse capitalisation mondiale en termes de jeu.
03:1212 milliards d'euros !
03:14Alors qu'elle a perdu 50% depuis ses plus hauts.
03:16Donc c'est pour dire où elle était, pour des raisons qui sont assez spécifiques
03:20et qui, encore une fois, sont entrées à cette problématique dont je parlais,
03:24de transition entre les marchés non réglementés vers les marchés réglementés.
03:27Mais c'est une société qui est à 50% de parts de marché,
03:30qui a une croissance de 15% de ses profits par an,
03:32et qui vaut à entre 10 et 12 fois les profits en bourse.
03:35Ce qui est fabuleux, c'est que c'est un petit peu comme le secteur des titres de paiement,
03:38que ce soit les Eden Red, les Pluxi.
03:41Il y a quelques mois, on disait, mais il y a trop de risques,
03:43on ne peut plus investir sur ce secteur-là.
03:45Et puis d'un coup, il y a une forme de renaissance.
03:48À part cette société dont vous parliez, vous avez d'autres chouchous dans le domaine ?
03:52Alors on peut regarder un peu FDJ,
03:53parce que FDJ, c'est vrai, n'a rien fait depuis deux ans.
03:56On a un taux de dividende qui est quand même assez sécurisé
03:58par un bilan qui est solide de l'ordre de 8%,
04:00même un peu plus de 8% à l'heure où on parle.
04:02Et c'est vrai que le risque politique...
04:03Le risque politique est déjà assez intégré,
04:07puisque le titre a mal performé sur les craintes qu'il y ait une taxe spécifique.
04:12On n'a pas vu...
04:12Chant du bois pour eux, en tout cas.
04:14On n'a pas vu encore de taxe spécifique sur FDJ & United.
04:18Et c'est vrai qu'ils ont fait quand même pas mal d'acquisitions ces dernières années,
04:20qu'ils sont en train d'intégrer, ça devrait amener de la croissance.
04:22– Ce secteur des jeux, en ligne ou pas en ligne, est-ce qu'il est sensible au cycle ?
04:26Est-ce qu'à la limite, quand les cycles se dégradent,
04:28quand on arrive en phase de récession, de ralentissement économique,
04:31les gens jouent encore plus ?
04:32Bref, quel rapport ? Est-ce que c'est cyclique ?
04:34– C'est contracyclic.
04:35C'est-à-dire qu'effectivement, en période de ralentissement,
04:37où les gens ont besoin d'un petit peu rêver,
04:39de se dire qu'on a des problèmes d'argent, on va jouer,
04:41en général, ça se passe mal.
04:43Mais voilà, ils se disent que c'est une possibilité, peut-être pour eux,
04:46de changer leur vie, entre guillemets.
04:48Donc c'est vrai qu'on a cet aspect contracyclic.
04:51Alors, il n'y a pas une énorme différence entre, c'est vrai,
04:54les volumes de trafic qu'on a en top de cycle et en bas de cycle.
04:58Il n'y a pas une énorme différence.
04:59Mais quand même, on voit qu'il y a quand même plus de trafic en bas de cycle économique.
05:02– Et vous voyez les différents acteurs dont vous venez de nous parler
05:04finir par se rapprocher davantage, ou pas ?
05:05Un mouvement de concentration à venir ?
05:07– Oui, je pense que la concentration, c'est vraiment un thème
05:09qui a agité le secteur depuis plusieurs années.
05:11L'Automatica, pourquoi ils ont fait x3 ?
05:13Parce qu'ils ont consolidé l'essentiel du secteur en Italie.
05:16Et on a effectivement beaucoup d'acteurs qui, aujourd'hui, ont du mal
05:19et qui devraient être consolidés.
05:21Et notamment au travers de ce mouvement vers le régulier.
05:25Il y a beaucoup d'acteurs qui disparaissent quand les marchés passent
05:27de non régulier vers régulier, parce que ça nécessite des investissements
05:30que certains ne peuvent pas faire.
05:32Et donc, ça pousse à la consolidation.
05:33– Intéressant, pourquoi pas les jeux en ligne ?
05:35Finalement, votre argumentaire à retrouver en replay,
05:38c'est Bertrand Puif qui nous accompagne.
05:39On vous retrouvera en fil rouge dans quelques minutes.
05:41Bertrand, on vivra ensemble la dernière demi-heure de cotation
05:43sur les marchés européens.

Recommandations