Ce mercredi 3 décembre, un focus sur les taux souverains de la zone euro a été fait par Marine Mazet, strategiste taux d'intéret euros chez Nomura, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
00:01Et ce matin, ce sont les équipes de Nomura qui nous accompagnent, et plus particulièrement Marine Mazet, stratégiste taux d'intérêt euro chez Nomura.
00:07Bonjour Marine Mazet, merci d'être avec nous ce matin pour faire un petit point en effet sur les souverains en zone euro,
00:14car il se passe beaucoup de choses, sans même parler, ils ne sont pas dans la zone euro, mais bien sûr du 10 ans britannique,
00:20qui a connu beaucoup de volatilité ces dernières semaines.
00:23Le 10 ans français, lui, revient ce matin à 3,5%, l'écart de taux entre la France et l'Allemagne, le fameux spread, comme on dit dans le jargon, est à 75 points de base,
00:32ce qui montre quand même qu'aujourd'hui il y a beaucoup de convergence dans le marché par rapport au risque France,
00:37et puis surtout par rapport à l'année de 2026 qui sera chargée avec l'Allemagne, on l'a vu lors de l'adoption de son budget qui va s'endetter l'année prochaine.
00:45Oui tout à fait, le spread français, dont l'écart entre les taux français et allemands,
00:49est bien loin des niveaux qu'on avait atteints lorsque l'instabilité politique était à son paroxysme,
00:55et on s'attend à ce que ce resserrement du spread vis-à-vis de l'Allemagne continue.
01:00D'une part parce que, vous l'avez dit, on a ce budget allemand, ce plan de relance allemande sur plusieurs années,
01:06qui va amener l'Allemagne à émettre beaucoup plus d'obligations,
01:10et ça, ça peut peser sur les taux allemands,
01:13et d'autre part parce que dans un environnement où la volatilité des taux est plutôt basse,
01:18et ça, c'est lié au fait que la BCE est désormais en pause,
01:21les investisseurs sont amenés à prendre davantage de risques pour aller chercher du rendement,
01:26et ça se traduit donc dans l'espace des obligations souveraines,
01:30à une demande accrue pour les obligations un peu plus risquées et qui ont un meilleur rendement, dont la France.
01:36Du côté de l'Allemagne, on a un disant ce matin qui est à 2,7%,
01:39comment vous regardez un petit peu les différentes cartographies sur ce marché obligataire dans la zone euro ?
01:46Est-ce qu'on a un marché qui va dans le même sens ou qui est un petit peu éclaté entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud ?
01:53Alors, ce qu'on a vu en 2025, c'est qu'il y a une convergence entre les pays du Sud et les pays du Nord.
01:59Les pays du Sud, donc l'Italie, l'Espagne et le Portugal,
02:02ont bénéficié d'une sorte d'amélioration dans leurs fondamentaux,
02:07je pense notamment à la croissance portugaise à Allemagne et espagnole qui est très solide,
02:11et puis les pays du Nord, la France, la Belgique ou même l'Autriche, la Finlande,
02:17qui ont des métriques fiscales notamment qui sont détériorées
02:21et ça s'est notamment reflété dans les notes de crédit des agences de notation.
02:27Oui, avec notamment plusieurs agences de notation qui ont revu à la baisse leurs notes pour la France ces derniers mois.
02:33Est-ce que le 10 ans français, aujourd'hui, à 3,5%, prend en compte les risques passés
02:39et surtout les risques futurs, c'est-à-dire le budget, l'instabilité politique, les présidentielles ?
02:45Bref, on a tous en tête ces sujets-là.
02:48Je pense que oui, ça prend en compte certaines incertitudes politiques et budgétaires
02:54et la manière de le regarder, c'est contre les obligations italiennes.
03:01On voit qu'aujourd'hui, les obligations souveraines françaises sous-performent les obligations souveraines italiennes
03:09et ça veut dire quand même qu'il y a une inquiétude française qui est dans les prix des gens.
03:16Dans ce contexte, quelle est aujourd'hui votre stratégie chez Nomura en termes de souverain,
03:22en termes de taux d'intérêt ?
03:24Quel pays, aujourd'hui, vous favorisez ?
03:26Et puis surtout, on en reparlera dans un instant, quelles sont les échéances ?
03:30Parce qu'aujourd'hui, on a un marché également qui doute et qui se délaisse un petit peu des taux longs.
03:36Tout à fait.
03:37Alors en termes de pays, ce qu'on va favoriser, c'est plutôt les pays du Sud.
03:42Comme je l'ai dit, il y a quand même des fondamentaux qui sont plutôt favorables.
03:47Donc ça va être l'Italie, l'Espagne, voire le Portugal.
03:50Et en termes de maturité, on va préférer les parties plus courtes qui sont ancrées par une BCE qui impose,
04:01alors que les parties plus longues, elles, vont être plus vulnérables aux bruits fiscaux
04:05et aux émissions de dette qui ne cessent d'augmenter.
04:09Donc typiquement, c'est quoi des durées courtes ?
04:12Parce que c'est sur le marché obligataire, ça va de trois mois, six mois, un an, deux ans,
04:16enfin il y a tout type de durations possibles.
04:20Par durée courte, je dirais en dessous de cinq ans.
04:22En dessous de cinq ans.
04:23Aujourd'hui, c'est la stratégie que vous privilégiez.
04:25Oui, être les taux de cinq ans, par exemple, en Italie ou en Espagne.
04:30Très clair.
04:30Merci beaucoup Marine Mazet de nous avoir accompagnés ce matin
04:32pour nous montrer un petit peu les convictions chez Nomura
04:34sur cette partie des taux souverains en zone euro,
04:38avec donc un indisant français qui reste toujours à la porte des 3,5%
04:42et un écart de taux entre la France et l'Allemagne
04:44qui se stabilise à 73 points de base ce matin.
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