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  • il y a 7 heures
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Nous partons maintenant du côté des Etats-Unis avec vous Thierry Arnaud, merci de nous avoir rejoints.
00:06On en parlait tout à l'heure, Antoine Oberdov, vous restez avec nous.
00:10On en parlait tout à l'heure de cet accord de paix qui se profile entre l'Ukraine et la Russie.
00:15En ce moment, les regards sont tournés vers la Floride aux Etats-Unis
00:19parce qu'il y a en ce moment même des négociateurs ukrainiens qui rencontrent des négociateurs américains
00:25et Donald Trump vient juste de s'exprimer depuis les Etats-Unis.
00:29Il parle de « bonne chance pour un accord ».
00:32Oui, Donald Trump était interrogé comme à peu près chaque dimanche après-midi hier de Washington
00:36dans l'avion du retour qui le conduit de Marellago, sa résidence de Floride, vers Washington et vers la Maison-Blanche.
00:43À cette occasion, il a répondu pendant un petit quart d'heure aux questions des journalistes
00:46et il a évidemment été interrogé notamment sur les négociations relatives à l'Ukraine
00:52pour dire effectivement qu'il considère qu'il y a de bonnes chances qu'un accord soit conclu.
00:57Il faut rappeler que dans les prochaines heures, son envoyé spécial, Steve Wilcoff,
01:00ça a également été confirmé par l'administration Trump aujourd'hui,
01:04prendra la route de Moscou pour aller rencontrer Vladimir Poutine
01:08et échanger avec lui sur ce qui s'est dit quelques heures plus tôt
01:12entre les négociateurs américains et les négociateurs ukrainiens.
01:16Le président américain qui estime par ailleurs que le scandale de corruption
01:19dont on a beaucoup parlé ces derniers jours est un problème pour l'Ukraine,
01:23affaiblit Volodymyr Zelensky, néanmoins considère que ces négociations doivent se poursuivre.
01:29Et l'autre propos très important que tient Donald Trump à l'occasion de cette rapide conversation
01:34avec les journalistes, il dit « je n'ai plus de deadline », c'est-à-dire il n'a plus d'objectif,
01:39il n'a plus de date butoir pour dire les choses en français,
01:42pour arriver au résultat de ces négociations.
01:44On parlait il y a quelques jours encore de cette date butoir de jeudi, de Thanksgiving,
01:49elle est passée, on a continué à négocier,
01:51et aujourd'hui, le président dit aux journalistes qu'il n'a pas de date butoir.
01:55On va écouter justement ce qu'a dit Donald Trump, il y a quelques instants,
02:00il était dans son avion Air Force One, écoutez le président américain.
02:04Je pense que la Russie voudrait la fin de cette guerre.
02:07Je pense et je sais que l'Ukraine veut aussi en voir la fin.
02:10Le problème de corruption en Ukraine n'aide pas vraiment les choses.
02:12Je pense qu'il y a de bonnes chances que ce deal aboutisse.
02:17Il y a beaucoup de « je pense » dans ce message.
02:20Je voudrais faire réagir Jean-Claude Beaugour qui est avec nous.
02:23Bonsoir, maître.
02:25Vous êtes avocat spécialiste des États-Unis.
02:28Dans le langage Trump, qu'est-ce que ça veut dire ?
02:31Je pense qu'il y a de bonnes chances pour un accord.
02:35Dans le langage Trump, cela veut dire que l'Ukraine,
02:38connaissant un certain nombre de difficultés intérieures,
02:41je parle de l'affaire de corruption,
02:42il tente de faire pression sur l'Ukraine pour pouvoir accepter l'accord,
02:47le plan qu'il a proposé,
02:49sans pour autant dire ce sur quoi ils sont d'accord,
02:51ce sur quoi les Ukrainiens sont d'accord.
02:54Donc pour l'instant, on n'a rien.
02:56Pardonnez-moi, je sais bien qu'on est tous optimistes
02:59et on souhaite que cette guerre s'arrête,
03:01mais il faudrait pour autant que les Ukrainiens soient d'accord.
03:04On sait très bien que les concessions territoriales exigées par Moscou
03:08depuis le début des négociations
03:10ne correspondent pas à ce que souhaitent accorder les Ukrainiens.
03:18Donc j'ai envie de dire que ce que veut dire Donald Trump,
03:21c'est qu'il va continuer à négocier.
03:22Il envoie, comme ça a été dit sur le plateau,
03:25il envoie Sivrykhoff à Moscou dès demain
03:30pour pouvoir pousser un petit peu les Russes
03:33parce que dans cette histoire,
03:35Vladimir Poutine ne souhaite pas bouger.
03:37Donc le vrai sujet est surtout,
03:40un, est-ce que Poutine va accepter,
03:42et véritablement sur la ligne d'un règlement,
03:45deux, est-ce que les Ukrainiens sont,
03:47est-ce que Zelensky est d'accord sur les concessions territoriales énormes
03:51qui sont demandées par les Russes,
03:55et puis la question de la présence, la sécurité pérenne,
03:58cela on n'en sait rien,
03:59donc il faudra encore attendre malheureusement.
04:01Oui, qu'est-ce que ça vous évoque tout ça,
04:03Hugues Pernay, vous êtes aussi avec nous,
04:05on le rappelle, vous êtes premier ambassadeur de France en Ukraine.
04:10Est-ce que vous avez peur que ces prochaines heures,
04:11l'Ukraine soit particulièrement bousculée
04:13quand on entend Donald Trump ce soir ?
04:16Je le pense, je pense que M. Trump
04:19utilise la situation à son avantage,
04:22il voit d'une part que l'Ukraine est relativement déstabilisée
04:26sur le plan intérieur et un peu sur le plan militaire,
04:29mais gardons-nous sur ce deuxième plan, c'est un moins sûr,
04:33et il s'aperçoit aussi que les Russes cherchent une sortie,
04:37une pause tactique,
04:38ils ne cherchent pas vraiment la paix,
04:39mais ils cherchent une pause tactique,
04:40le risque que l'on couvre,
04:42c'est de voir des engagements ukrainiens importants,
04:46des cessions de territoire,
04:48qui ne seront qu'habillés par…
04:53Il y aura un habillage pour masquer la défaite
04:56et sans réelle garantie de sécurité.
04:59Moi, ce qui me préoccupe beaucoup,
05:00si vous voulez,
05:01c'est l'échange qui pourrait être inégal.
05:06Les Ukrainiens risquent de perdre sur deux tableaux,
05:10c'est de perdre des territoires sans avoir de garantie de sécurité.
05:13Et là, pour l'instant,
05:14les choses restent tout à fait incertaines.
05:17– Oui, il a dit autre chose,
05:18Donald Trump, Thierry Arnault,
05:20il a jugé que le vaste scandale de corruption
05:22qui touche actuellement les cercles du pouvoir ukrainien
05:25n'aide pas les négociations pour mettre fin à la guerre.
05:28Ça veut dire quoi ?
05:28Il leur dit, vous n'êtes pas en position de force,
05:31c'est ça qu'il dit ?
05:31– Oui, ça veut dire que ça a évidemment affaibli Volodymyr Zelensky,
05:34alors rappelons ce scandale qui s'est déroulé
05:35en deux temps assez spectaculaire.
05:38Il concerne le distributeur d'électricité,
05:41le fabricant nucléaire, si l'on peut dire,
05:42d'électricité qui s'appelle Energo Atom.
05:45Et le service spécialisé de l'Ukraine
05:50sur les questions de corruption
05:52a découvert un énorme scandale
05:54puisque sur la fourniture des contrats
05:57de ce producteur d'électricité
06:00ont été versés à peu près 100 millions de dollars de pots de vin.
06:04Et ces pots de vin, on sait qu'ils ont profité en particulier
06:07à quelqu'un qui est très proche de Volodymyr Zelensky,
06:09qui s'appelle Timur Mindic,
06:10qui était son associé dans sa société de production audiovisuelle.
06:14Et puis ces derniers jours,
06:15le deuxième temps tout aussi spectaculaire de ce scandale,
06:18l'enquête est étendue au collaborateur le plus proche,
06:22le plus influent de Volodymyr Zelensky,
06:24c'est André Yermak,
06:25qui est véritablement jusqu'à ce moment-là
06:27le numéro 2 du régime.
06:29Il est officiellement le chef de cabinet de Volodymyr Zelensky,
06:32mais il est en réalité beaucoup plus que ça.
06:34On le surnomme le cardinal, le vice-président.
06:37C'est lui qui est à tout pouvoir
06:38et c'est lui qui aurait dû mener ces négociations
06:40dont on parle aujourd'hui.
06:41Et donc ce scandale de corruption,
06:43chacun reconnaît qu'il a effectivement
06:44placé Volodymyr Zelensky
06:47dans une position de négociation plus difficile.
06:49Maître Beaujour, on me dit que vous avez envie de réagir
06:52à ce que dit Thierry Arnaud.
06:53– Absolument, parce qu'au fond,
06:56non seulement il y a ce scandale qui a affaibli Zelensky,
07:00mais c'est qu'il ne faut pas oublier que dès le départ,
07:03Donald Trump a toujours dit qu'il n'était pas question
07:05que l'Amérique continue à payer pour cette guerre.
07:07Donc il est évident que lorsqu'on parle de scandale,
07:10lorsqu'on parle de sommes considérables,
07:12on parle de milliards de pots de vin,
07:15il est évident que Donald Trump doit certainement dire
07:18aux équipes de Zelensky,
07:20vous savez c'est très simple,
07:21vous avez empoché de l'argent,
07:23nous, nous n'allons pas continuer à payer pour vous,
07:25donc on ne va pas continuer à vous soutenir.
07:28Et si les États-Unis ne sont pas derrière l'Ukraine,
07:32il est évident que la seule Union européenne
07:34derrière l'Ukraine ne suffira pas
07:36à poursuivre pour les Ukrainiens,
07:38ne leur permettront pas de poursuivre la guerre.
07:41Donc c'est véritablement une très très grosse épine
07:43dans la chaussure de Zelensky qui explique
07:47que Donald Trump dise très clairement
07:49« On va vous mettre la pression et on est,
07:51vous n'êtes plus en position de force
07:52et il faudra absolument trouver une solution. »
07:55C'est en finigrane ce que dit Donald Trump.
07:56Pour autant, ce qui est important,
08:00c'est que les Ukrainiens ont obtenu
08:02quelque chose d'important aujourd'hui.
08:04Donald Trump, au moment où on se parle,
08:05n'a pas lâché l'Ukraine.
08:07Les négociations continuent,
08:09ils ont été écoutés par la délégation américaine
08:12aujourd'hui à côté de Miami.
08:14Et Marco Rubio, le secrétaire d'État américain,
08:16a dit que ces discussions avaient été productives.
08:19Donc là, on pouvait craindre,
08:20il y a quelques jours encore,
08:22que les États-Unis lâchent l'Ukraine
08:24pour leur imposer ce plan 28 points
08:27qui était une véritable capitulation.
08:28Ils auraient pu leur dire « On arrête de discuter. »
08:30On n'est plus dans cette situation aujourd'hui.
08:32Les discussions continuent.
08:33Les discussions continuent en écoutant l'Ukraine.
08:36Alors ça ne veut pas dire du tout
08:37qu'elle a gagné la partie
08:38et qu'elle obtiendra ce qu'elle voudra.
08:39Mais le fait d'avoir réussi en quelque sorte
08:41à garder Donald Trump dans la partie,
08:45à garder ce dialogue ouvert
08:46et à continuer à négocier,
08:48déjà ça, même si ça n'apporte pas de solution,
08:51c'est évidemment très important pour les Ukrainiens.
08:53L'Ukraine n'a pas dit son dernier mot.
08:54Et d'ailleurs, Volodymyr Zelensky sera à Paris demain.
08:56Oui, à Paris demain,
08:57avec l'un de ses plus fidèles alliés,
08:59peut-être l'un de ses derniers alliés d'ailleurs,
09:01Emmanuel Macron.
09:02Dixième fois que Volodymyr Zelensky
09:04vient à Paris depuis le début de la guerre en Ukraine
09:07en février 2022.
09:08C'est une manière pour Emmanuel Macron
09:12de marquer son soutien,
09:14de s'inscrire dans l'agenda qui était le sien,
09:16sa feuille de route de la coalition des volontaires
09:18avec notamment le britannique Kirch Tarmer
09:20à un moment où, disons-le,
09:23Volodymyr Zelensky est dos au mur,
09:26dos au mur parce qu'il a perdu son bras droit,
09:28André Yermak,
09:29en très mauvaise posture également sur le plan militaire.
09:32Et avec Donald Trump qui essaie de lui mettre
09:35un petit peu la tête sous l'eau.
09:36On suivra ça demain.
09:37Vous l'avez vu s'afficher,
09:38notre édition spéciale à vivre sur BFM TV.
09:41Demain, dès 9h45,
09:42vous pourrez suivre en direct
09:44l'arrivée de Volodymyr Zelensky
09:46à l'Elysée par Emmanuel Macron.
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