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  • il y a 13 minutes
Chaque week-end, Emilie Broussouloux vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Et justement, la transition est toute trouvée. Merci. Il va être question de la guerre en Ukraine, cette fois, et du bras de fer de Donald Trump,
00:07car il a bien l'intention de mettre un terme à cette guerre, même s'il faut tordre le bras aux Ukrainiens.
00:12On va en parler avec vous, Antoine Lahr. Bonsoir. Vous êtes notre correspondant à Washington.
00:18Alors, le président américain a pris la parole à plusieurs reprises ce soir.
00:22Et ce qui est sûr, c'est qu'il maintient une certaine pression sur Volodymyr Zelensky.
00:30Absolument. Donald Trump laisse jusqu'à jeudi Zelensky pour accepter son plan de paix.
00:36Faute de quoi ? Eh bien, les États-Unis pourraient cesser toute forme de soutien, ne plus vendre d'armes, ne plus partager de renseignements militaires.
00:42Ce qui serait terrible. Ça voudrait dire que les Ukrainiens se retrouveraient aveugles sur le champ de bataille.
00:46Alors, ce plan de paix, il faut le rappeler, a été élaboré dans le plus grand des secrets entre Américains et Russes.
00:51Ils se sont mis d'accord sur le dos des Ukrainiens et des Européens qui n'ont pas été consultés.
00:55Résultat, la feuille de route qui est sur la table aujourd'hui ressemble à une demande de capitulation pour l'Ukraine.
01:01Les Américains du côté de la Maison-Blanche, on explique que Zelensky, de toute façon, n'a pas vraiment le choix, qu'il n'est pas en position de force et qu'il va devoir accepter ce plan.
01:09C'est ce qu'a expliqué Donald Trump tout à l'heure. Il a remis la pression sur le président ukrainien. Écoutez.
01:14Il va devoir l'apprécier et si ça ne lui va pas, il devrait continuer à se battre, j'imagine.
01:20À un moment, il va devoir accepter quelque chose. Il n'a rien accepté.
01:24Vous vous souvenez, dans le bureau Oval, il n'y a pas si longtemps, je lui ai dit, vous n'avez pas les cartes en main.
01:30N'oubliez pas, j'ai hérité de cette guerre. Cette guerre n'aurait jamais eu lieu. J'en ai hérité.
01:34Et je pense qu'il aurait dû passer un accord il y a un an, deux ans.
01:40L'accord ultime aurait été que la guerre ne commence jamais.
01:43Ça aurait été un bon accord. Ça aurait pu être fait avec le bon président, mais il n'y avait pas le bon président.
01:49Voilà, Donald Trump qui renoue finalement avec sa position qui a toujours été la sienne.
01:53Il veut à tout prix arrêter la guerre, notamment parce qu'il veut lever les sanctions qui pèsent contre la Russie,
01:59afin de reprendre du commerce, du business avec les Russes.
02:02Et peu importe, finalement, les conditions de la paix et les concessions qu'il va imposer à l'Ukraine.
02:08Merci beaucoup Antoine Lahr depuis Washington.
02:12Pour continuer d'en parler, nous sommes rejoints par Allah Poedi. Bonsoir Allah.
02:15Bonsoir Émilie.
02:16Merci d'être avec nous. Vous êtes franco-ukrainienne, consultante et analyste géopolitique.
02:22Vous avez aussi une chaîne YouTube où vous ne mâchez pas vos mots.
02:24On vous connaît Allah Poedi sans filtre.
02:27Ronald Atto, bonsoir. Merci de nous avoir rejoint.
02:29Un professeur de relations internationales à Sciences Po.
02:33Pour qu'on comprenne bien ce qui se passe, Thierry Arnaud, pour qu'on puisse bien débattre de tout ça.
02:38D'abord, il y a un plan de paix qui est présenté par Donald Trump et un ultimatum qui court jusqu'à jeudi et qui vise les Ukrainiens.
02:46Oui, un plan de paix qui a été rédigé par Steve Witkoff, l'envoyé spécial de Donald Trump pour l'Ukraine,
02:52et Kirill Dmitriev qui est son homologue russe, qui est donc un plan en 28 points,
02:57qui demande des concessions territoriales très importantes à l'Ukraine,
03:02céder le Donbass, accepter le gel sur la ligne de front dans les régions de Kherson et Zaporizhia,
03:08qui demande à l'Ukraine de se démilitariser massivement,
03:12qui demande à l'Ukraine de renoncer définitivement à son appartenance à l'OTAN,
03:17et qui demande à l'Ukraine d'accepter de ne pas avoir un seul soldat étranger pour la défendre sur son territoire.
03:26En échange de quoi ? En échange de fonds qui seraient mis à sa disposition pour permettre la reconstruction du pays,
03:33et en échange de garanties de sécurité, qui semblent quand même relativement théoriques,
03:37puisqu'elles ne sont pas définies de manière très précise dans ce plan en 28 points.
03:42Donc voilà quelle en est en gros l'architecture.
03:44Il a donc été remis aux Russes aujourd'hui, Vladimir Poutine l'a dit,
03:48le secrétaire aux armées américains, Daniel Descol, s'est rendu à Kiev pour le présenter à Volodymyr Zelensky,
03:57et ce plan, il est très largement ce que souhaitaient les Russes depuis le début de la guerre.
04:01On ne voit pas très bien quelles sont les concessions faites par Moscou,
04:05en échange des sacrifices assez considérables demandés à l'Ukraine.
04:09Oui, c'est vrai que c'est là-dessus que je voulais vous interroger.
04:11À la poédie, on se demande finalement quelles sont les concessions du côté de la Russie,
04:16quand on voit ce plan de paix.
04:19Apparemment, il n'y en a pas.
04:21Ce que nous voyons aujourd'hui avec ce plan,
04:23qui je pense était largement dicté par Steve Vitkov,
04:26et même pas, surtout dicté par Kyrill Mitriev, merci,
04:34à Steve Vitkov.
04:35Et finalement, quand on regarde ce plan, rien n'a changé depuis.
04:39Et on ne comprend rien, parce que pour moi, c'est une sorte de proposition absolument absurde.
04:44Comment les Ukrainiens qui se battent bientôt depuis quatre ans,
04:47avec tellement de pertes civiles, avec tellement de civils et militaires tués,
04:52avec tellement de destructions, aujourd'hui on leur dit,
04:55bon, finalement, rendez-vous, donnez-nous les terres, et après, suicidez-vous.
05:00Donc c'est absolument inconcevable, inacceptable,
05:04et je ne vois pas comment l'histoire de Donald Trump,
05:08qui voudrait arrêter la guerre, comment c'est applicable à cette guerre.
05:11Donald Trump, il peut vouloir ce qu'il peut, ce qu'il veut,
05:14mais c'est la seule force qui peut arrêter cette guerre,
05:19c'est Moscou, c'est Kremlin, c'est ceux qui ont commencé,
05:22et s'ils ne sont pas tellement d'accord ou enclin,
05:26il faudra que nous soyons forts pour les forcer à arrêter cette guerre,
05:30et nous n'y sommes pas loin.
05:31Donc c'est ce que vous disiez, c'est Moscou qui pourrait arrêter cette guerre,
05:35néanmoins, quand on entend Vladimir Poutine cet après-midi,
05:38on ne s'en rapproche pas tout à fait, écoutez.
05:40Je ne souhaite pas discuter des propositions du président Trump,
05:46les bellicistes européens doivent comprendre que les événements
05:48qui se sont déroulés à Koupianx se répéteront inévitablement
05:51dans d'autres zones clés du front.
05:53Peut-être pas aussi rapidement que nous le souhaiterions,
05:55mais cela se reproduira inévitablement.
05:58Et dans l'ensemble, cela nous satisfait,
06:00car cela permet d'atteindre les objectifs de l'opération militaire spéciale
06:03par des moyens armés, à travers un conflit armé.
06:06Mais comme j'ai déjà dit à maintes reprises,
06:08nous sommes également prêts à mener des négociations
06:10pacifiques et à résoudre les problèmes de manière pacifique.
06:14Cependant, cela nécessite bien sûr une discussion approfondie.
06:17De tous les détails du plan proposé, nous y sommes prêts.
06:22Ronald Atto, c'est vrai qu'on a rarement entendu
06:24un président russe aussi menaçant.
06:26Et pourtant, on l'a bien souvent entendu nous menacer directement.
06:30Mais là, ça prend encore plus de proportion.
06:32Si j'étais à la place de Vladimir Poutine, je continuerais dans cette voie.
06:38Le président Trump récompense une agression avec un plan en 28 points
06:44où finalement, il ne demande rien du tout à la Russie.
06:48Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il n'a pas consulté les Européens.
06:51Mais il y a aussi des points qui concernent les Européens.
06:54Donc, finalement...
06:55Est-ce que ça ne fait pas bien longtemps que les Européens ne sont plus consultés sur cette affaire-là ?
06:59Non, mais c'est quand même relativement choquant.
07:02Je trouve qu'il implique l'Europe sans même consulter les Européens.
07:07Donc, pour en revenir à ce que vous disiez tout à l'heure,
07:09si j'étais Vladimir Poutine, je continuerais dans cette voie.
07:13Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?
07:16Oui. Et puis, vous, ce qui vous a marqué, Ulysse Gosset,
07:20c'est que Volodymyr Zelensky semble avoir compris
07:23que la situation était peut-être en train de lui échapper.
07:26Oui, Zelensky, le président ukrainien, parle ce soir d'un moment historique.
07:30Mais surtout, j'ai été frappé par les mots qu'il a employés
07:32parce qu'ils sont assez dramatiques et ils reflètent, je crois,
07:35le moment de bascule dans lequel on se trouve.
07:37Si le plan Trump, qu'on pourrait appeler le plan Poutine,
07:39ou le plan Poutine-Trump...
07:41Ah oui, vous l'appelleriez même le plan Poutine.
07:43Ah oui, c'est clair.
07:45S'il est mis en œuvre, c'est une capitulation réelle de l'Ukraine.
07:49Pourquoi ? Parce qu'elle va perdre la moitié de ses forces armées.
07:51Elle a l'interdiction de rejoindre des alliances occidentales comme l'OTAN
07:55et elle doit abandonner des territoires qui lui appartenaient.
07:58Donc, on viole les frontières et on oublie tout.
08:01Et Zelensky a eu cette phrase, que je trouve incroyable,
08:04montrant qu'il n'est pas forcément prêt à tout accepter de la part de Donald Trump.
08:08Il a dit d'abord une chose incroyable.
08:11Si on accepte les arguments américains,
08:13ça voudrait dire pour l'Ukraine une vie sans liberté, sans dignité, sans justice.
08:17La perte de la dignité ou le risque de perdre un partenaire,
08:21en l'occurrence les États-Unis, c'est le dilemme auquel nous sommes confrontés.
08:25Et Zelensky ajoute, jamais je ne trahirai mon serment de fidélité à l'Ukraine.
08:30Donc, on voit un président ukrainien qui est acculé.
08:32Et la question qui est posée ce soir, c'est, a-t-il les moyens de résister ?
08:36Et est-ce que la nation ukrainienne...
08:37A-t-il encore le choix, en fait ?
08:38Les moyens...
08:40Le choix, oui, il l'a.
08:41Et il le dit.
08:42Il le dit parce que quand un chef d'État dit,
08:44j'ai le choix entre la perte de la dignité ou la perte d'un allié,
08:48évidemment, il doit choisir la dignité.
08:50Donc, il est prêt, en fait, à dire non à Donald Trump,
08:53qui va faire toute pression.
08:54Et pourquoi c'est important ce qui se passe ce soir ?
08:56C'est parce que Trump menace lui aussi.
08:58Si Zelensky n'accepte pas,
09:01eh bien, il va couper les renseignements militaires.
09:03Il ne donne déjà plus d'argent à l'Ukraine,
09:05c'est l'Europe qui le fait.
09:06Il ne donne plus d'armes à l'Ukraine,
09:07c'est l'Europe qui paye les armes pour l'Ukraine.
09:09Donc, on est vraiment, je dirais, à la croisée des chemins.
09:12Et le cynisme de Trump, c'est qu'il dit aux Ukrainiens,
09:14je vous donne six jours pour accepter l'ultimatum de Thanksgiving.
09:18Thanksgiving, c'est quoi ?
09:20C'est une fête absolument essentielle aux États-Unis.
09:23C'est l'une des plus grandes fêtes de l'année.
09:24Vous savez, on tue la dinde pour célébrer les bonnes récoltes.
09:28C'est une tradition qui remonte à Abraham Lincoln.
09:31Et là, il dit, en fait, il voudrait avoir un plan de paix
09:35comme cadeau pour Thanksgiving,
09:37alors que c'est véritablement un cauchemar annoncé pour l'Ukraine.
09:40Donc, on est dans une période très inquiétante, en réalité.
09:44Et vous parliez de l'Europe tout à l'heure.
09:46Les Européens se parlent.
09:48Français, Britanniques, Allemands.
09:50Mais on ne voit pas véritablement comment eux aussi
09:53pourraient s'opposer au plan Trump.
09:54Donc, on est dans un moment difficile
09:56dont on ne sait pas exactement comment l'Ukraine va pouvoir sortir.
10:00À la poédie, on le disait,
10:03on est dans un moment bascule,
10:05même si c'est vrai qu'on a souvent employé ce terme.
10:08Là, réellement, les choses s'accélèrent
10:11et deviennent très compliquées pour l'Ukraine.
10:13La situation est compliquée.
10:15Mais nous, nous sommes déjà sortis des situations,
10:17je pense, encore plus complexes.
10:19Parce que, rappelez-vous, le 28 février,
10:21cette scène terrible, humiliante pour Donald Trump,
10:25surtout, il a essayé d'humilier le président ukrainien.
10:28Et finalement,
10:29dans le bureau ovale à Washington.
10:32Oui, nous avons tous été marqués par cette scène
10:35et surtout, la diplomatie américaine à vie,
10:38elle est salie par ce qui s'est passé.
10:40Mais je pense que,
10:41je fais confiance à l'intelligence extraordinaire de Zelensky,
10:45aussi, disons, à cette inventivité du peuple ukrainien.
10:50Il a dit, effectivement, ce soir,
10:51Zelensky, qu'il allait proposer des alternatives au plan Trump.
10:54Qu'est-ce que ça peut être, les alternatives ?
10:56Je pense que c'est déjà fait,
10:58parce qu'il a annoncé qu'il a parlé déjà avec J.D. Vance.
11:00Lesquelles ?
11:01Mais je ne peux pas tout vous dire,
11:03je laisse quand même un peu de mystère planer sur cette histoire
11:07pour ne pas casser le programme.
11:09Mais il faut savoir que,
11:11on a vu déjà Trump dans tous ses états,
11:14quand il menaçait quelqu'un,
11:15il menaçait à imposer les 500% de taxes,
11:20ça n'a jamais eu le jour.
11:22On verra ce qui va se passer.
11:23Surtout, il faut faire confiance aux Ukrainiens.
11:26Il faut savoir que ce n'est pas la fin.
11:28Les Ukrainiens ont les moyens de se défendre.
11:30Nous avons beaucoup plus de cartes aujourd'hui que le 28 février.
11:34Là où Trump a affirmé que Zelensky n'a pas de cartes,
11:36là, il a encore dit,
11:37mais Trump, il faut le prendre un peu, comment dire,
11:39vous voyez, avec un peu de psychologie.
11:41Il n'a même pas lu le 28, point.
11:43Il ne sait même pas de quoi il s'agit.
11:45Il répète toujours les mêmes choses.
11:47Ça passe comme ça autour de lui.
11:49Il réagit ou pas.
11:50Enfin, il a toujours eu cette détermination
11:52depuis son arrivée au pouvoir à la Maison-Blanche,
11:54c'est de trouver un accord avec Poutine,
11:57de faire un deal.
11:58Parce que vous voyez, ça n'a rien donné.
11:59Non, mais il revient, si vous voulez, à la position de base.
12:02C'est-à-dire qu'on voit qu'il y a quand même une continuité,
12:04malgré les égarments de Trump dont vous parlez,
12:06il a quand même cette volonté très ferme
12:09d'avoir un accord de paix
12:10et d'apparaître comme le faiseur de paix,
12:13alors qu'il n'a pas réussi.
12:13Ce n'est pas le premier ultimatum.
12:16Vous savez bien, il y en a déjà eu plusieurs.
12:18Ce n'est pas la première fois qu'il met la menace
12:19qu'il brandit aujourd'hui à exécution.
12:21Il l'a déjà fait au mois de mars.
12:23Souvenez-vous, lorsqu'il a suspendu les livraisons d'armes
12:25et suspendu pour plusieurs jours
12:27la fourniture de renseignements.
12:30Quelques semaines plus tard, on était au mois d'avril,
12:32et vous vous souvenez certainement comme moi
12:33de Marco Rubio, le secrétaire d'État américain
12:36venant à Paris et sur le tarmac au moment où il doit repartir,
12:39expliquer que l'Ukraine n'a que quelques jours
12:41pour capituler et accepter un accord de paix,
12:44faute de quoi l'aide américaine
12:46et toute forme de soutien américain s'arrêtera.
12:49Ce n'est pas la première fois.
12:50Oui, mais la situation d'Ukraine est difficile.
12:52Il l'a fait à plusieurs reprises.
12:54Ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui,
12:56c'est un pas de plus, c'est une situation différente.
12:59Il y a une forme d'épuisement du côté ukrainien.
13:02Il y a aussi effectivement cette difficulté politique du moment
13:06avec cet énorme scandale de corruption
13:09pour Volodymyr Zelensky.
13:11Donc sa marge de manœuvre est plus réduite.
13:12Il est plus vulnérable qu'il ne l'a été.
13:15Mais cela étant, encore une fois,
13:18l'ultimatum, dont d'ailleurs Donald Trump,
13:21si on écoute bien tout ce qu'il a dit ces dernières heures,
13:24laisse lui-même entendre qu'un ultimatum,
13:27ça se discute et que s'il constate
13:29qu'il y a une bonne volonté d'un côté comme de l'autre,
13:31il est prêt éventuellement à aller un peu plus loin.
13:34Vous savez, je reviens de qui j'ai été il y a trois jours encore.
13:38Vous étiez en Ukraine il y a encore trois jours ?
13:41J'étais en Ukraine, oui.
13:42J'ai passé plus de deux semaines.
13:44Et il y a l'épuisement.
13:46C'est-à-dire, il y a la difficulté des Ukrainiens de tous les jours
13:48parce que moi-même, je suis restée sans lumière, sans eau.
13:52C'est comme ça le quotidien.
13:53Et alors que disent les Ukrainiens sur place ?
13:55Est-ce qu'ils sont prêts à renoncer à une partie de leur territoire ?
13:57Justement, j'ai vu tout le monde, j'ai des amis aussi
14:01qui sont toujours mes amis, qui n'aiment pas Zelensky,
14:03qui le critiquent beaucoup.
14:05Et tout le monde est d'accord sur une chose,
14:07on ne va pas se rendre.
14:08Quoi qu'il arrive, on va aller jusqu'au bout.
14:10Et c'est nous qui allons gagner.
14:11Parce que nous savons la vraie situation qui se passe en Russie aujourd'hui.
14:15La Russie est à bout de souffle.
14:16Et aujourd'hui, ce qui arrive, c'est 28 points.
14:19Il n'arrive pas par hasard.
14:20C'est justement le moment.
14:21Parce que le 21 novembre, aujourd'hui,
14:24rentrent en action les sanctions américaines
14:27contre l'Ukohol et contre Rosneft.
14:29Et les Russes ont essayé tout pour les empêcher.
14:32Finalement, aujourd'hui, c'est rentré en action.
14:34Et rien ne s'est passé encore.
14:36Il y a beaucoup de fièvre internationale.
14:39Les titres sortent plus à l'armant que les autres.
14:39Donc vous voulez dire qu'il y a des sanctions qui pèsent sur la Russie.
14:43Néanmoins, on avait quand même le sentiment, Thierry Arnaud,
14:46que l'Ukraine était en grande difficulté sur le terrain aussi.
14:49C'est compliqué de le nier.
14:52Alors oui, il y a eu effectivement des revers militaires ukrainiens
14:55à Kupyans, comme le disait Vladimir Poutine tout à l'heure,
14:59autour de Pokrovsk, qui est évidemment une ville
15:01qui a été âprement disputée, qui est aussi un nœud logistique
15:04dans lequel les Russes ont pu rentrer.
15:07Donc c'est difficile.
15:09Ce que disent les experts militaires que nous, on interroge sur BFMTV,
15:12c'est que c'est vrai que la situation se complique pour l'Ukraine.
15:15Est-ce qu'elle est au bord d'une déroute générale pour autant ?
15:19Non.
15:20Et surtout, il ne faut pas écouter Poutine.
15:23Chaque fois qu'un Poutine ouvre la bouche, c'est pour mentir.
15:26Donc tout ce qu'il dit de Kupyansk, c'est absolument faux,
15:29parce que Kupyansk est toujours sous le contrôle des Ukrainiens.
15:31C'est contesté en tout cas.
15:33C'est contesté, mais c'est quand c'est contesté par les Russes,
15:35donc il ne faut pas même pas attention.
15:36Vous avez vu quand même ce soir, il y a deux images qui sont très fortes.
15:39On a Poutine qui menace et qui dit, si l'Ukraine refuse, j'amplifie les bombardements.
15:46Ah bon ?
15:46Oui, non mais ça continuera.
15:49Il est menaçant dans le texte.
15:51Et on a un Zelensky, moi, c'est lui qui me frappe le plus ce soir.
15:54On a vu l'image, et si la régie peut la remettre à l'antenne.
15:56On a un Zelensky, je dirais des grands soirs,
15:59des moments critiques de l'histoire ukrainienne,
16:01où il dit, je suis face à ce dilemme terrible,
16:04renoncer à ma dignité ou perdre un allié.
16:06C'est-à-dire que c'est un choix cornélien.
16:08Mais l'allié, on est déjà perdu, Ulysse.
16:10On n'a plus d'allié, et nous savons très bien que...
16:12Mais si, vous avez des alliés européens.
16:13Et il parle d'un allié important, dont il parle des États-Unis.
16:16La réalité ce soir, c'est que l'Europe, elle aussi,
16:19est face à ses responsabilités.
16:22Que vont faire les Français, les Britanniques, les Allemands
16:24si Trump lâche l'Ukraine,
16:26si l'Amérique ne donne plus ni argent, ni arme, ni renseignement ?
16:30La question est posée.
16:31En général, peut-être une réaction ?
16:33Est-ce qu'on est prêt à endosser finalement ce costume des Américains
16:38et subvenir aux besoins des Ukrainiens, seuls ?
16:41Même si, visiblement, on le fait déjà quand même depuis quelques mois.
16:45Écoutez, pour moi, ce plan de paix est un plan de paix
16:49entre la Russie et l'Amérique.
16:52C'est l'objectif de Trump de normaliser les relations avec la Russie.
16:59Il y a des points importants.
17:01Pour moi, il y a un point important, c'est le 17, je crois.
17:05La reprise du dialogue stratégique.
17:07Et ça, ça remonte à longtemps.
17:08On a parlé tout à l'heure de l'entrevue entre Zelensky et Trump
17:15dans le bureau Oval.
17:16Je rappelle qu'à ce moment-là,
17:18Trump avait une équipe qui discutait en Arabie Saoudite avec les Russes.
17:22Et depuis, ils montent ça.
17:24À Encourage, ils ont parlé de ça.
17:25Ils n'ont pas parlé de l'Ukraine.
17:26Ça n'intéresse pas Trump, l'Ukraine.
17:28Sauf que ça peut lui permettre de faire un levier sur la Russie.
17:34Donc, si ce plan ne passe pas, je crois qu'il y aura un accord russo-américain,
17:42parce qu'ils ont des sujets à traiter ensemble.
17:45Ils ont le nucléaire.
17:47Ils ont l'Arctique.
17:49Ils ont les ressources.
17:51Les ressources.
17:52Le Venezuela.
17:53Bon, le Venezuela.
17:54Mais ça, c'est des épiphénomènes.
17:56Le Venezuela, l'Ukraine, c'est des petits trucs où on s'affronte.
18:00Mais les grands dossiers sont là.
18:03Et c'est ce que veut Trump.
18:06Donc, voilà.
18:08Quand on voit ce plan de paix,
18:09est-ce qu'on peut définitivement dire que Donald Trump a basculé du côté russe ?
18:15Parce qu'on sait qu'il y a un moment...
18:17Pardon, mais on voyait aussi que Donald Trump était capable
18:19de sermonner aussi Vladimir Poutine
18:22ou de lui mettre un peu la pression.
18:24C'est un manque.
18:24Pas autant qu'à Vladimir Zelensky, évidemment.
18:27Mais ce n'était pas si clair.
18:28Oui.
18:28Alors, il y a quand même un point qui est important
18:30et qu'on n'a pas signalé jusqu'à maintenant,
18:31qui est que lorsqu'on écoute bien Vladimir Poutine
18:33dans l'extrait que vous avez passé tout à l'heure,
18:36bien que ce plan lui soit très largement favorable,
18:38il ne l'accepte pas tel quel.
18:40C'est-à-dire qu'il dit que c'est une bonne base de départ,
18:43mais il faut qu'on discute sur toutes les conditions.
18:45Est-ce que ce n'est pas du bluff pour mettre la pression
18:48sur un plan qui lui convient ?
18:49Pour lui, tel qu'il le dit publiquement,
18:52ça ne va pas assez loin.
18:54C'est assez clair.
18:55Donc, est-ce que ce plan est un pas important de Trump
19:00vers la Russie, est une main tendue de Trump à la Russie ?
19:04Naturellement, la réponse est oui.
19:06C'est évident compte tenu des conditions qu'on a évoquées.
19:08Qu'aurait-il pu demander de plus quand on voit ce plan ?
19:11Oui, alors, on peut considérer que si on regarde vraiment dans le détail,
19:15il y a des concessions mineures de la part de la Russie,
19:17parce que, par exemple, on va aller prendre les avoirs russes
19:19pour financer la reconstruction de l'Ukraine,
19:21parce qu'on accepte que l'Ukraine conserve une armée de 600 000 soldats,
19:27là où l'exigence russe formulée jusqu'à présent,
19:30c'était une démilitarisation complète de l'Ukraine.
19:33Donc, on peut considérer, si on veut aller dans le détail des choses,
19:37qu'il y a de légers reculs russes.
19:40Et tout ça sans l'Ukraine, jamais, on a demandé à l'Ukraine
19:42si ça les satisfaisait d'avoir 600 000 soldats.
19:44Oui, c'est sûr.
19:45Mais néanmoins, l'équilibre de l'accord est clair.
19:46C'est pour ça qu'on a bien dit qu'il est tordé le bras à Vladimir Zelensky.
19:49Le pas franchi par Trump, c'est qu'il y a quelques mois,
19:51notamment lors du sommet d'Ankorej, qui a été un échec finalement,
19:55il avait proposé qu'on ait un accord sur la ligne de front.
19:58C'est-à-dire pas d'accepter la perte de tous les territoires demandés par Poutine,
20:03front. Et les Ukrainiens avaient accepté, mais Poutine, non.
20:07Et donc là, il a fait un pas en arrière pour essayer d'obtenir un accord avec,
20:12comme le dit le général, avec Poutine.
20:15Donc, on est, je pense, dans une situation quand même très compliquée et délicate.
20:18Et la question est posée de savoir quels seront les moyens des Européens pour s'y opposer.
20:22Quand vous disiez, est-ce que les Européens ont été capables de peser un poids, je dirais oui.
20:26Ils étaient certainement, dans l'esprit de Trump, inutiles.
20:30Et ils voulaient avoir un dialogue face-à-face, Poutine-Trump.
20:33Mais les Européens ont réussi ce tour de force qui consistait à revenir dans la conversation
20:38et participer à l'ensemble du dialogue.
20:40Ça, c'est encore une chose sur laquelle Trump a renoncé, en tout cas aujourd'hui,
20:45puisqu'il ne parle plus des Européens.
20:46Et il veut en fait un dialogue en tête-à-tête, Moscou-Washington.
20:49Et ce soir, on voit quand même une petite équipe qui est déjà formée,
20:52parce que le Président Zelensky l'a parlé tout de suite à Keir Starmer,
20:56aussi à Emmanuel Macron, au chancelier Merz également.
21:01Donc j'imagine que des choses déjà se sont dites,
21:03parce qu'une fois, ils sont arrivés à retourner la situation,
21:07déjà même pas une fois, mais plusieurs fois.
21:09Il y a aussi une conversation avec Marc Ruth, qui est le chef de l'OTAN.
21:14Donc finalement, je pense que le travail est en cours.
21:18Mais les Européens n'ont pas le choix, parce qu'aujourd'hui,
21:21la menace pèse sur les pays baltes.
21:23Les prochains cibles, ça peut être l'Etonie et l'Estonie pour la Russie.
21:27Et la plus grande crainte de Poutine, aujourd'hui,
21:30c'est que surtout, les Ukrainiens n'acceptent pas ce plan.
21:33Parce qu'il ne peut pas arrêter la guerre.
21:34Il est déjà tellement lancé.
21:36Toute l'économie russe fonctionne.
21:38Il y a en fait tout ce qui fonctionne, c'est l'industrie militaire.
21:42Donc aujourd'hui, il ne peut pas s'arrêter.
21:44Et qu'est-ce qu'il va faire avec cette million de ses bras cassés,
21:49des barbares qui vont rentrer chez eux ?
21:51Ils vont continuer à torturer, violer, piller dans la population,
21:54chez eux, dans la maison, dans leur village, etc.
21:56Donc il ne peut pas.
21:57Il lui faut que cette guerre continue par tous les moyens.
22:00Donc il va essayer de jouer comme il pense finement,
22:03mais c'est tellement gros que, en tout cas, moi, je le vois venir.
22:06Et j'ai toujours dit qu'il n'acceptera aucun accord de paix,
22:11aucun cessez-le-feu.
22:12Pour lui, c'est inacceptable.
22:13Donc le jeu aujourd'hui, c'est comment maintenir Trump
22:17pour qu'il ne bascule pas sur les sanctions encore plus fortes,
22:22pour qu'il ne donne pas aux Ukrainiens des tomahawks,
22:25et quand même continuer la guerre.
22:27Vous voyez, donc aujourd'hui, nous sommes dans encore un nouveau cercle,
22:33un nouveau niveau, qui paraît un peu plus compliqué,
22:37mais je ne pense pas que ce soit aussi dramatique comme on le présente.
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