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  • il y a 15 heures
Ce lundi 24 novembre, Hortense Lacroix, gérante actions chez Montpensier Arbevel, s'est penchée sur l'annonce d'un changement de narratif sur le marché en 2026, et la performance boursière de l'Italie, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00D'abord, elle nous rejoint à 15h45, Hortense Lacroix.
00:03Bonjour Hortense.
00:03Bonjour Guillaume.
00:04Gérante action pour Montpensier Arbevel, vous allez rendre Hortense votre verdict et le prononcer dans un instant.
00:09Cet instant, ce moment, ce verdict que l'on va vivre ensemble, est-ce que vous l'assumez ?
00:14Absolument. J'estime et je l'assume que les soubresauts boursiers des derniers mois,
00:20préfigurent des dernières semaines quand même, préfigurent des changements de narratifs
00:24qui vont se mettre en place sur le marché pour 2026.
00:27Ah oui, les soubresauts des marchés annoncent un changement de narratif l'an prochain.
00:31Enfin, tant qu'il y a un narratif, ça va. Ce qu'on espère, c'est qu'il soit positif.
00:34Vous pensez qu'il le sera ?
00:36Alors, un changement de narratif pose toujours des petits problèmes de transition.
00:41C'était facile en 2025. Si on prend le marché américain pour commencer,
00:45en 2025, on avait l'intelligence artificielle qui était le thème dominant.
00:50On savait comment se positionner pour bénéficier de ce thème.
00:53Il suffisait de prendre n'importe quelle société qui proposait.
00:58Finalement, les sets magnifiques permettaient toutes de se positionner sur cette thématique.
01:06Et les hyperscalers en ont bénéficié toute l'année.
01:09Donc, c'était assez linéaire.
01:12On voit sur cette fin d'année des petites hésitations, finalement,
01:15non pas de remise en cause de la révolution de l'EI,
01:17qui représente effectivement une révolution technologique majeure,
01:20mais interrogation sur qui seront vraiment les gagnants de cette révolution.
01:24Donc, on a d'abord vu un petit peu trembler les hyperscalers
01:28et tous ceux qui vont fournir ces investissements considérables.
01:31On est en dizaines de milliards par mois.
01:34Question sur le marché.
01:35Est-ce que vraiment ces investissements seront payés de retour ?
01:38On a vu quand même beaucoup déjà de cycles technologiques
01:42où finalement, ce n'était pas forcément ceux qui étaient les pionniers,
01:45qui étaient les gagnants à la fin.
01:46Et on voit aujourd'hui, par exemple, Alphabet peut-être chipper le pion
01:50de la meilleure IA à OpenAI.
01:52Il y a beaucoup d'analystes qui disent que le modèle Gmini 3
01:55est plus performant que de chez GPT.
01:56Et sans parler des Chinois qui ne sont pas très loin derrière,
01:59qui visiblement passent très sensiblement du « good enough » au « très bon ».
02:04Et donc, en fait, pareil, cette espèce de monopole technologique
02:07qu'on avait décrété peut-être un petit peu trop tôt sur les technologies LLM,
02:11est-ce qu'il ne sera pas un petit peu, les cartes ne seront pas rebattues
02:15sur l'année 2026 ?
02:17Donc, les certitudes qu'on avait mises en place
02:19qui permettaient quelque chose d'assez linéaire en 2026
02:21sur le marché américain risquent d'être un petit peu rebalancées.
02:25Et finalement, qu'est-ce qu'on voit sur le nouveau narratif 2026 ?
02:28Des interrogations un petit peu sur la solidité du marché de l'emploi,
02:32la solidité du consommateur.
02:34Et de nouveau, la Fed qui revient sur le devant de la scène.
02:38On en avait finalement assez peu entendu parler de la Fed au cours de 2025.
02:41Là, on sent que ça devient quelque chose de massif
02:44avec des swings très importants, des retournements de situation la semaine dernière.
02:48On est passé tout d'un coup de 40% de probabilité de baisse de taux en décembre
02:52à 70% en une semaine.
02:55Donc, on a vraiment des revirements très importants.
02:58En une journée, même, vendredi, ça s'est fait.
02:59Alors, ils sont évidemment accentués par le fait qu'on n'a pas de statistiques.
03:02Donc, on avance à la vogue, ce qui n'a jamais, effectivement, la capacité à se diriger.
03:06Donc, aux États-Unis, ce nouveau narratif,
03:07il ne suffira plus d'être dans l'IA.
03:09La question de 2026 sera qui ? Qui dans l'IA ?
03:11Et on risque peut-être d'avoir des performances en cas.
03:13On parle de l'économie en cas.
03:14Est-ce qu'on aura des performances en cas dans l'IA en 2026 ?
03:16Exactement.
03:17Et le retour de la Fed ?
03:18Exactement.
03:18On ne dit pas que ça va être de positif à négatif.
03:21On va dire qu'il y aura beaucoup plus d'incertitudes.
03:23Et du coup, les fortunes se feront et se déferont
03:25peut-être plusieurs fois dans l'année.
03:26Et ici, en Europe, est-ce qu'on va aussi changer de narratif l'an prochain, après vous ?
03:30Absolument.
03:30Alors, sur l'Europe, on a eu cette année un narratif qui était moins emballant, certes,
03:35puisqu'on avait une croissance qui était nettement plus limitée.
03:39Mais le narratif était quand même assez clair.
03:40On avait fini les déstockages.
03:42On avait le plan de relance allemand qui allait arriver.
03:44Et puis, simplement, ça mettait un petit peu de temps à se mettre en place
03:47parce que, depuis Libération Day, Donald Trump avait un petit peu assombri le tableau
03:53et les sociétés avaient besoin d'éclaircissement
03:55avant de mettre en place les investissements qui ne manqueraient pas d'arriver.
03:59Cette certitude est un petit peu aussi remise en cause.
04:02On voit des chiffres quand même sur tout ce qui est manufacturier allemand
04:06qui est quand même très, très inquiétant.
04:09On a des importations...
04:10L'indice IFO du moral des milieux d'affaires en Allemagne a été publié ce matin
04:13et il est décevant.
04:14Malgré le plan d'investissement dans la défense des infrastructures,
04:16il est décevant.
04:17Absolument.
04:18En fait, le marché a d'abord commencé à anticiper les effets positifs
04:22des plans d'investissement et de réarmement.
04:24Et puis, on voit quand même maintenant tout le côté...
04:27Il y a quelque chose d'assez dramatique.
04:29Le modèle allemand est mis en cause avec l'énergie.
04:32Et ça, je pense que le gouvernement Mertz en a bien pris conscience
04:35puisqu'il a décidé la semaine dernière, vous l'avez vu,
04:37un plafonnement du prix de l'énergie pour les industries.
04:39C'est quelque chose de très, très important
04:41qui est un revirement majeur puisque c'est quand même les Allemands
04:43qui avaient contesté les aides françaises avec l'arène à l'énergie.
04:47Donc, c'est quand même quelque chose qui est assez nouveau
04:49dans la rhétorique européenne.
04:52Donc, plafonnement du prix de l'énergie.
04:54On aura certainement l'année prochaine dans le narratif
04:56également des barrières boursières avec la Chine
05:01qui vont être mises en place.
05:02En attendant, on a un effet effectivement désindustrialisation et déflation
05:06avec une perte de pricing power massif sur les industriels européens.
05:11Et donc, l'année prochaine, eh bien, tous ces effets un peu déflationnistes,
05:14est-ce qu'ils vont nous empêcher de bénéficier du plan de relance allemand
05:18ou est-ce que finalement, on sera dans le meilleur des mondes
05:20avec une BCE qui sera plutôt assez accommodante, plus qu'attendue
05:25puisqu'il n'y a pas beaucoup d'attente sur des baisses de taux européennes à ce stade ?
05:27Donc, ce seraient des bonnes surprises qui arriveraient.
05:29Et si la croissance arrivait effectivement avec la relance allemande,
05:33on aurait finalement quelque chose d'assez positif.
05:35Mais là encore, il faut mettre en place ces différentes variables.
05:39Alors, cela dit, on a aussi des nouvelles du côté de l'Europe du Sud.
05:42On a l'Italie qui voit sa note de crédit qui est relevée.
05:47Est-ce que ça scelle pas un petit peu une sorte de renouveau
05:51pour cette Europe du Sud, que soit l'Italie, l'Espagne, le Portugal
05:56qui ont surperformé par rapport aux autres pays européens en début d'année ?
06:00Il y avait une forme de plateau qui s'était installée.
06:02Et puis là, l'Italie repart en force.
06:04Vous avez raison, c'est vrai que l'amélioration de la note de Moody's
06:08signe quand même quelque chose de très beau pour l'Italie
06:10et de bien mérité.
06:12Parce que non seulement il y a eu des efforts qui ont été faits sur la dette publique,
06:15on voit qu'ils sont en excédent primaire quand même assez significatifs.
06:19Mélanie n'a pas baissé la garde sous prétexte que les finances publiques s'amélioraient.
06:23Elle a mis en place une taxe sur les banques qui continue d'améliorer le tableau
06:27et qui aide à financer ces réductions d'impôts.
06:31Donc elle fait tout ce qu'elle peut pour relancer et assainir les finances publiques.
06:34Donc ça, c'est l'Italie.
06:35Et on voit qu'ils ont quand même un tissu industriel
06:37qui résiste remarquablement bien à ce stade.
06:40Est-ce que ça va durer ?
06:41L'Italie est quand même relativement sous-traitante de l'Allemagne
06:44au même titre que la France.
06:46Est-ce qu'on peut avoir quelques pays comme ça qui continuent en free ride
06:49alors que les Allemands commencent à peiner ?
06:51Ça reste à prouver.
06:53Mais effectivement, l'Italie se porte très bien.
06:55Et ce n'est pas qu'un effet consommation des subsides européens,
07:00ce qui était un petit peu ce qui était dit au départ.
07:01Depuis le début de l'année, la bourse de Milan gagne 23%.
07:04Et donc Moody's qui relève la note italienne pour la première fois en 23 ans,
07:07c'est quand même notable, ils retrouveront les 3% de déficit.
07:10Ils renoueront avec cette barre importante européenne des 3% de déficit
07:13dès cette année les Italiens.
07:15Et pendant ce temps, en Allemagne, il y a des doutes sur le ruissellement
07:18du plan d'infrastructure et de défense.
07:21L'indice IFO a été publié ce matin et il est décevant cet indice
07:23du moral des milieux d'affaires là-bas en Allemagne.
07:27Quand même, si les cours du gaz naturel continuent à se détendre,
07:29ce sera une très très bonne nouvelle ou pas pour l'Europe ?
07:30Il se trouve qu'aujourd'hui, avec peut-être l'espoir d'une paix
07:33qui vaudra ce qu'elle voudra pour l'Ukraine,
07:34on a des cours du gaz qui se détendent.
07:36On est en plus bas de 18 mois sur le prix du mégawatt-heure.
07:38Indéniablement, ce sera une très très bonne nouvelle
07:41sur la croissance et l'industrie européenne en général
07:46puisqu'effectivement, on l'a bien vu,
07:48les problèmes viennent depuis, sont arrivés avec l'invasion de l'Ukraine
07:51et ce modèle allemand qui a été complètement remis en cause
07:54dans sa capacité à trouver une énergie bon marché.
07:57On verra.
07:58On surveillera ça avec beaucoup d'intérêt évidemment.
08:00Est-ce que cette baisse des cours du gaz naturel,
08:02aujourd'hui sur les plus bas de 18 mois,
08:03est amenée à se poursuivre ou pas ?
08:05Cette paix reste extrêmement hypothétique bien sûr.
08:07Et un de nos auditeurs rebondit.
08:08On parle du nouveau narratif à venir sur les marchés en 2026.
08:11Pour l'Europe, vous le disiez,
08:13peut-être un peu moins de narratif autour de l'Allemagne
08:14et de son plan d'investissement.
08:16Un peu plus d'attente d'un soutien monétaire de la BCE l'an prochain.
08:19Christophe nous demande sur X,
08:20les Etats-Unis ont Nvidia, les cryptos ont le Bitcoin.
08:24Et nous, en Europe, quelle est la valeur, l'actif qui drive la tendance ?
08:28C'est pas mal cette question quand même.
08:30Elle est très bien.
08:31Ils ont Nvidia, les cryptos ont Bitcoin et nous on a quoi en Europe ?
08:34Alors on aurait envie de mettre en avant ASML
08:36parce qu'on est un petit peu dans le cas d'NVIDIA
08:39à toute proportion gardée, d'un monopole technologique.
08:41On a vraiment ce joyau européen,
08:44donc une société néerlandaise
08:45qui est spécialiste de production d'équipements pour la lithographie,
08:50donc la gravure de semi-conducteurs.
08:54Mais ils font pas la tendance.
08:55C'est pas ASML qui fait la tendance des marchés en Europe.
08:57C'est le champion de la tech européenne,
08:58mais c'est pas ASML qui fait la tendance européenne.
09:00Vous voyez ce que je veux dire ?
09:01ASML bénéficie de plus en plus.
09:03C'était pas considéré comme ça il y a 12 mois.
09:05De plus en plus, ASML,
09:07et ça a été clairement expliqué par son CEO
09:09au cours des résultats du troisième trimestre,
09:12toute la partie intelligence artificielle
09:15nécessite des capacités de stockage
09:18qui finalement vont requérir les dernières générations
09:22en termes de puces de stockage.
09:24Donc ASML va être directement entraîné par l'IA,
09:27ce qui n'était pas du tout prévu au début de l'année.
09:29Donc on espère que c'est notre figure de proue européenne
09:33avec une vraie différenciation technologique
09:35qui pourra bénéficier de cette tendance d'investissement.
09:38Alors qui gagnera encore une fois, on ne sait pas bien,
09:40mais quand vous avez un monopole à un moment de la chaîne,
09:43c'est quand même assez intéressant
09:45pour se positionner sur cette technologie.
09:47Votre réponse à cet auditeur,
09:49Christophe, qui nous demande quel est l'actif,
09:51la valeur qui drive selon vous le marché européen
09:53comme Nvidia drive Wall Street
09:54ou le Bitcoin drive les cryptos.
09:56Merci beaucoup de nous avoir accompagnés aujourd'hui.
09:58Merci Guillaume.
09:58Hortense Lacroix pour Montpensier Arbevé.
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