00:00Le dollar remonte, il se trouve qu'on est au cœur de tout pour investir l'événement ici au pavillon d'Armenonville.
00:05On continue de débattre ensemble dans un instant, on vivra la clôture des marchés aussi tout à l'heure.
00:09Mais d'abord, elle nous appelle, Julie Cohen-Eurton, dans les allées de ce salon.
00:13Elle est votre reporter et je la vois. On va parler justement des devises et du dollar que vous évoquiez, Guillaume.
00:17Je la vois aux côtés d'un des pâpes de la finance française. Julie, c'est à vous.
00:21Et oui, Guillaume, je vous avais promis que je reviendrai.
00:23Et effectivement, je me trouve aux côtés d'Alain Bocobzard, responsable de la stratégie d'allocation d'actifs chez Société Générale CIB.
00:32Bonjour Alain.
00:32Bonjour.
00:33Merci d'être avec nous dans ce pavillon d'Armenonville où il y a l'effervescence de la crème des investisseurs.
00:40Et alors effectivement, aujourd'hui, on voulait parler avec vous de cette parité euro-dollar.
00:44Et avant de vous laisser prendre part à une conférence, d'ailleurs, qui va avoir lieu dans quelques minutes,
00:49on voulait revenir avec vous sur cette conjoncture un petit peu particulière pour essayer de comprendre ce qui se joue avec cette baisse du dollar depuis plusieurs mois.
00:58Il s'affaiblit nettement face à l'euro. Comment vous l'expliquez et quels sont pour vous les principaux facteurs finalement qui pèsent encore sur le dollar ?
01:08Alors, ce qu'on a pu connaître, c'est au départ un dollar qui était extrêmement cher.
01:12Quand on était proche de la parité contre l'euro, c'était un niveau indécent tellement l'euro était bradé ou le dollar était cher.
01:19Donc, on est en train de commencer la correction pour aller sur un niveau d'évaluation plus normal.
01:24Et puis ensuite, si on sait que la Banque Centrale Européenne a déjà beaucoup baissé ses taux d'intérêt,
01:30la Réserve fédérale américaine, la Banque Centrale Américaine est en cours de détente monétaire
01:34à partir du niveau de rémunération qui était très élevé.
01:37Donc, l'écart de taux se réduit en défaveur du dollar américain et en faveur de l'euro.
01:43Donc, ça, c'est un processus qui a commencé et qui, sans aucun doute, peut se poursuivre dans les 6 à 12 mois qui viennent.
01:49Et alors, pour un investisseur européen, Alain, on a une baisse du dollar qui rend mécaniquement les actifs américains moins chers en euros.
01:57Est-ce que c'est forcément une bonne nouvelle ou est-ce qu'il peut y avoir, par exemple, des effets secondaires qui peuvent contrebalancer, par exemple, cet avantage ?
02:07La première lecture qu'on peut avoir, c'est que la progression des indices actions aux États-Unis est belle, elle est à deux chiffres, un nombre à deux chiffres.
02:17Mais quand on voit ce qu'on a perdu sur le dollar, finalement, il n'en reste pas grand-chose.
02:21Alors que tous les grands fonds internationaux qui peuvent venir d'Asie, qui peuvent venir des États-Unis,
02:25qui ont acheté des actions européennes, qui ont bien performé, en plus, ils ont gagné sur l'euro.
02:31Donc on sent que la lecture d'une région comme l'euro, dans laquelle l'euro monte, et la devise monte, est une région qui attire les capitaux.
02:40Et on a vu des entrées sur les obligations européennes, on a vu des entrées de capitaux sur les actions européennes depuis le début de l'année.
02:47C'est pour ça que tout a monté.
02:48Alors, vous n'êtes pas sans ignorer, Alain, on est dans BFM Bourse, on est au cœur de l'investissement aujourd'hui,
02:53et on a besoin d'avoir un petit peu de réponses concrètes.
02:56Alors, imaginons un investisseur français avec un portefeuille diversifié à l'international.
03:02Quelles sont les deux, trois décisions concrètes qu'il devrait prendre aujourd'hui face à un euro fort et un dollar faible ?
03:10Est-ce qu'il y a, par exemple, une réallocation géographique à envisager, par exemple, ou alors, je ne sais pas, des devises à privilégier ?
03:17Alors, depuis quelques années, les actifs européens, compte tenu du fait que l'euro ne cessait de baisser dans des bafons très profonds,
03:28l'euro est en train d'être reconstitué dans les grands portefeuilles européens.
03:31Donc, la première des recommandations, c'est de ne pas bafouer notre région d'origine,
03:36dans laquelle il y a des entreprises qui sont très belles, qui ne sont pas nécessairement très chères,
03:41et sur lesquelles les perspectives restent très intéressantes à moyen terme.
03:45Ça, c'est le premier conseil.
03:47Ça, c'est le premier conseil, de surtout revenir à la maison.
03:53On peut avoir, évidemment, l'écosystème autour de l'intelligence artificielle,
03:58qui est entre les États-Unis et la Chine, c'est là qu'il est dominant,
04:01mais on ne peut pas avoir que ça.
04:03Un portefeuille action, il a nécessairement cet écosystème qui est dans un boom,
04:06qu'on a rarement vu dans les soins économiques, mais on ne peut pas avoir que ça.
04:09Donc, il faut des éléments de diversification en Europe, aussi dans la périphérie européenne,
04:15qui est en train de se retrouver avec une bien meilleure gestion macroéconomique
04:19et des entreprises qui sont très en forme.
04:21Et on a aussi les actifs dans les pays émergents.
04:24On a évoqué la Chine, mais il y a aussi en Amérique latine.
04:27Donc, notre idée, c'est de ne pas rester trop aveuglé par l'écosystème autour de l'intelligence artificielle.
04:33Il faut en avoir, mais d'aller diversifier les portefeuilles sur le plan géographique,
04:38sur le plan sectoriel, pour être plus robuste le jour où il y aura des a-coups et des secousses
04:43qui finiront par arriver, qu'on ait de la résistance au moment où ces a-coups arrivent
04:48avec un objectif de gagner de l'argent à moyen terme.
04:51Merci beaucoup Alain Bokovza pour SJCIB, le maître mot.
04:55Une fois n'est pas coutume, c'est diversification.